Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mai 1925 22 mai 1925
Description : 1925/05/22 (A26,N77). 1925/05/22 (A26,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396923c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXlkMai ANNEE. No 77
LE NUMERO '20 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 22 MAI 1926.
-- -
Les Annales Coloniales
i --. d d 9 - 0 luw
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ j
EXCLUSIVE DU JOURNAL H.
La Annoncu elRkltmau sont reçues aux Bureaux dujmmaid dam le» Agence» de PubUeM t
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La charte de --- la race noire
- «♦»
Je reviens à la charte de la, race noire,
telle qu'elle a été rédigée par le Congrès
pan noir de Paris, réuni le 4 'septembre
1921. Après le Congrès de Bruxelles, les
revendications qui y sont exprimées sont au
nombre de 8 :
1° La reconnaissance des hommes civi-
lisés comme hommes civilisés quelles que
soient leur race ou leur couleur ;
20 La création d'institutions locales dans
les pays habités par des collectivités arrié-
rées et adaptées progressivement au déve-
loppement des milieux indigènes ;
30 L'organisation de l'enseignemgnt obli-
gatoire partout conjugué avec le respect à
la conservation de l'art indigène ;
40 La liberté de conserver leurs religions
et leurs coutumes sociales ;
50 Le développement intensifié, chez les
collectivités arriérées, des œuvres d'assis-
tance et de prévoyance sociales ;
6° La restitution progressive aux noirs
évolués, de la terre et dé ses fruits naturels,
et la défense de ceux-ci ;
70 L'institution par les puissances colo-
niales, sous l'égide de la Société des Na-
tions, d'un Institut International chargé de
l'étude de tous les problèmes posés par l'évo-
lution et la protection de la race noire j
8° L'institution d'une section, au bureau
international du Travail, chargée plus spé-
cialement de la protection et de la défense
des travailleurs indigènes.
Il y a bien un certain nombre de ces ti-
tres de chapitres qui auraient besoin de
quelques explications ; par exemple celui-
ci: la liberté de conserver leurs reliions
et leurs coutumes sociales; leurs religions,
sans aucun doute, à la condition expresse
que la pratique des autres ne mette en pé-
ril ni l'ordre de la cité ni, parfois même,
la sécurité du voisin et de l'étranger ; leurs
coutumes sociales, oui, à la condition for-
melle qu'elles ne s'opposent en aucune fa-
çon à ces principes de liberté et de frater-
nité dont les orateprs des Congrès pan noirs
réclament le bénéfice pour leurs compa-
triotes. a. La; doctrine de l'égalité des races
n'est pas incompatible avec la liberté indi-
viduelle ; elle la complète. Que tous les
hommes, de quelque couleur qu'ils soient,
s'avancent dans la voie du progrès humain,
ce n'est une menace pour personne, ce n'est
pas ;davantage une conception altruiste,
(qu'est-ce donc, cependant, sinon cela ?)
C est la conception la plus élevée de l'idéal
humain (précisément!), c'est pour tous le
chemin du salut. L'exercice des libertés
publiques ne résulte ni de droit divin, ni
-de l'initiative de quelques privilégiés ; c'est
une chose toute naturelle qui doit se ré-
pandre et se développer parmi toutes les
races de la terre. » Ainsi s'exprime le ma-
nifeste de Paris. Liberté individuelle, pro-
grès humain, idéal humain, libertés pu-
bliques, ces mots reviennent sans cesse.
C'est condamner les coutumes sociales nui
arrêtent cette marche en avant, les institu-
tions indigènes qui empêchent cette évolu-
tion bienfaisante. « Le Gouvernement des
peuples par eux mêmes peut être établi,
demain sans difficulté, avec la collabora-
tion et le contrôle des nations nlus avan-
cées en Asie, en Afrique, en Amérique et
en Océanie. » Demain ? Je ne sais trop.
Sans difficultés ! Je ne le crois pas. Du
moins, il ire suffit que la collaboration et
le contrôle des nations plus avancées soient
jugés indispensables. Dans quel sens s'exer-
ceraient ce contrôle et cette collaboration,
s'ils ne servaient pas à hâter le développe-
ment intellectuel et moral des races attar-
dées en faisant disparaître dans les mœurs,
dans les lois, ce qui est précisément la cause
de ce retard?
Le manifeste déclare : « Nous ne cher-
chons pas à échapper au blâme que nous en-
courons d'être des retardataires. » Le blâ-
me serait plus grave si les élites des races
noires se dressaient contre ceux qui ont
la noble ambition d'être leurs éducateurs.
Malgré ces quelques réserves, les reven-
dications du Congrès de Paris constituent
un 1 cahier auquel il faudra sans cesse re-
venir. Bien plus, il fournit aux défenseurs
des noirs les critères indispensables plour
apprécier la politique coloniale des nations
plus avancées. Certes, ils reconnaissent que
le XX0 siècle a développé l'altruisme, la
science, la. bienveillance à un tel point que
les abus et les iniquités d'autrefois sont de-
venues impossibles. Mais il y a des degrés
dans l'altruisme, et ils mesurent la géné-
rosité des nations coloniales à leurs tenta-
tives pour diminuer l'ignorance et affran-
chir l'individu..
Il est curieux de voir comment la charte
de la race noire juge les différents peuples
colonisateurs:
L'Angleterre a ses cours de justice, son
commerce établi; elle reconnaît les lois et
coutumes indigènes; en fait, elle a asservi
les populations, en favorisant l'ignorance,
en refusant de les instruire dans l'art de
sa gouverner eux-mêmes, de reconnaître les
civilisés noirs comme des civilisés, d'accor-
der aux colonies noires les droits qu'elle
accorde atix blancs, avec facilité; J'
1 La Belgique a bien remédié aux abus du
gjme ftristqpratique, mais cIlle,,, ma irflTbittié
aupun ^ystèmeirdTnstruotion nationale ada p -
té aux besoins; elle n'a assuré aux indigènes
ni la propriété de la terre, ni celle de leur
travail, elle semble ne pas admettré qu'ils
s'occupent de leur propre gouvernement et
de leur avenir politique ; pourquoi ? Parce
que la politique coloniale est dominée par
les banques et les grandes Sociétés 'ano..
nymes. a Nous reconnaissons cependant,
ajoute le manifeste, que le Gouvernement
entend restaurer une politique libérale p.
Le Portugal et l'Espagne n'ont jamais
pratiqué, dans leurs lois, de distinction en-
tre les blancs et les noirs ; le Portugal a
pour les indigènes un code humain, il a
commencé leur - instruction. c Malheureuse-
ment, les concessions industrielles de l'Afri-
que portugaise sont presque entièrement en-
tre les mains des grandes Compagnies, pour
la plupart étrangères, que le Portugal ne
peut ou ne veut pas contrôler, qui exploi-
tent la terre et les travailleurs et qui ré-
tablissent, en pratique, le travail servile.»
Les Etats-Unis ont asservi brutalement
des millions de noirs, puis, d'un seul coup,
ils les ont émancipés ; ils ont commencé
leur éducation, sans plan, sans méthode,
lâchant la bride aux affranchis sans argent,
sans terre; ils les soumettent à la loi de
Lynch, à l'illégalité, à des mesures humi-
liantes; ils ont accordé le' droit électoral aux
nègres quand le gouvernement était en dan-
ger ; passé le péril, des centaines de
milliers de noirs, civilisés, instruits, ont été
rejetés dans une caste à part méprisée.
La France est citée la 'dernière; je trans-
cris fidèlement le passage : c Seule la
France, de toutes les (grandes puissantes
coloniales, s'est efforcée de mettre ses ci-
toyens noirs sur un pied d'égalité absolue,
au point de vue légal et social, avec ses
citoyens blancs, en leur donnant des re-
présentants dans sa législature la plus éle-
vée. Dans ses colonies, elle a organisé l'ins-
truction nationale. » Bel éloge, et qu'il est
bon de relire. La conclusion est la suivante:
a Il faut que ce début éclatant soit complété
par l'élargissement des bases politiques des
gouvernements locaux partout avec la colla-
boration des indigènes, par la restitution
- &.8
de" terres là où il y a eu spoliation, car ta
protection du travail indigène, par 1 octroi
des droits politiques ».
Ici encore, je ne pense pas qu'on puisse
appliquer le cliché d'usage: poser la ques-
tion, c'est la résoudre. La question parait
singulièrement complexe. Contentons-nous
d'esquisser des idées générales, très géné-
rales, qui puissent indiquer au moins les
directions d'une politique indigène à la fois
juste et habile: accorder aux populations
coloniales toutes les institutions autonomes
dont les a rendues dignes leur développe-
moral ;- r é -
ment économique, intellectuel, moral ; ré-
server pour l'époque où ce développement
sera suffisant, la participation à la conduite
des affaires de la France et de la. plus
grande France, très probablement sous la
forme d'une fédération. Octroi des droits
politiques, c'est-à-dire, octroi des libertés
locales, aussi grandes, aussi complètes que
l'état de la civilisation le permet dans cha-
que colonie ;. prudence sage et raisonnable
dans l'introduction aux colonies d'uni sys-
tème électoral qui leur permettrait d'envoyer
au Parlement des replIésentants nombreux,
chargés d'organiser, avec nous, la vie même
de la métropole. Je sens très bien que tout
cela aurait besoin d'éclaircissements mul-
tiples. Mais il faut se borner. Retenons
que, dans la charte des noirs, la France est
à la place d'honneur, et que, parmi les peu-
ples qui veulent fonder dans les provinces
lointaines la liberté sur l'instruction, le no-
tre joue une fois encore le rôle de précur-
seur.
Mario Roustan,
sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
de. Colonies,
-
ÉLECTIONS
au Conseil Supérieur des Colonies
Voici les résultats du scrutin pour l'élection
des deux délégués de -Madagascar au Conseil
Supérieur des Colonies, Côte Est :
Inscrits : 2.913 ;
t Votants: 1.432 ;
Bulletins blancs ou nuls : 69.
Ont obtenu :
M. Lassalle, député des Landes, 823 voix,
élu.
Auber, sénateur de la Réunion, 246 voix.
269 suffrages se sont portés sur notre ami A.
Brunet, député de la Réunion, qui avait dé-
cliné toute candidature.
Il s'agissait de remplace M. Sescau, délé-
gué sortant qui ne se représentait pas.
Sur la Côte Ouest, notre ami Georges Bous-
senot, ancien député, repasse brillamment.
Inscrits : 1.672;
Votants : 780 ;
- Bulletins blams et nuls : 42. -
Ont obtoto, i '«S;\'olx.' 6
1 M. yffqssénrç^ 1 x déjëguê soi-
.- 1 .,. '1 1; .-
i m ., ,
H. Maître, 'd):.a,;c..
IuOiTei'O'Ôd. : 1. "i;
les BMTEAS leur nos courtes
--()oO-
On se fait en Europe
et particulièrement en
France, des illusions sur
le chiffre de la popula-
tion de, nos colonies
africaines. On en parle
comme éfant de vastes
réservoirs de main-desu-
---- vre - ou de solidarité où
l'on peut puiser à plaisir. La réalité est
quelque peu différente.
Si l'un regarde une carte, on s'aperçoit du
premier coup tfail que VAfrique Occiden-
tale, VAfrique Equatoriale sont fort peu
peuplées. En A. O. F., à l'exception d'une
bande de terrain qui court le long du cours
moyen et inférieur du Niger et du bassin
de la Renoué, on ne trouve pas 20 habitants
au kilomètre carré. Sur beaucoup de points
il n'y a pas plus de 4 habitants. Dans le
région du Congo, c'est encore pire.
Et pourtant ces races passent pour proli.
fiques. D'où vient donc alors cette rarett
des habitants ?
Nous avons eu, il y a quelques mois, l'oc-
casion d'en signaler quelques-unes des cau-
ses. Nous avons notamment parlé de l'in-
suffisance d'alimentation qui détermine des
organismes affaiblis, proies toutes dési-
gnées pour les maladies contagieuses.
Cependant, les ravages que font les épi-
démies pourraient être combattues plus ef-
ficacement lJdon ne le fait. Il serait pos-
sible de les enrayer dans une forte mesure,
non pas sur le champ, mais - au bout de
quelques années. M. Daladier, alors qu'il
gérait le ministre des Colonies, avait été
frappé de l'urgence de cette œuvre huma-
nitaire. Il avatt préconisé un ensemble de
mesures destinées à combattre avec quelque
succès la mortalité et surtout la mortalité in-
fantile.
Rien ne permet de supposer que 'son suc-
cesseur ne donnera pas tous ses soins à cette
politique qui ne satisfait pas seulement nos
sentiments humanitaires, mais sert aussi 'de
la façon la plus certaine les intérêts de nos
possessions d'outre-mer.
La réalisation "ilu plan de M. Daladier
pourra exiger un assez long temps, mois
il est, en tout cas, une mesure que Von peut
prendre assez vite. Nous manquons' de mé-
decins dans nos colonies. C'est une consta-
tation qui a été fatte par tous ceux qui les
ont parcourues même rapidement. Dans la
Haute-Volta, on en compte quatre pour
trois millions d!habitants et cet exemple
n'est malheureusement pas unique.
Les cartes indiquent d'asjcs nombreux
emplacements de services d'hygiène, hôpi-
tal, dispensaire, infirmerie. Mais ces for-
mations sanitaires sont des organisations
squelettiques: elles se réduisent très souvent
à un nègre qui sait à Peine faire un panse-
ment. Quant au médecin, il n'y en a pas
sur place ; on n'en trouve qu'à quelques
centaines de kilomètres de là. On se rend
facilement compte que c'est à peu près
comme s'il n'y en avait, pas..
En réalité, les quelques rares médecins
qui sont dans nos colonies ne peuvent gure
que se consacrer aux Européens. Les indi-
gènes sont en très grande partie délaissés.
On avait songé un instant à créer un
corps de médecins indigènes. Mais Vexpé-
rience n'a pas été très favorable.
Il ne reste donc qu'à recourir aux hom-
mes de science de la métropole. Je ne crois
pas qu'il soit impossible (Een trouver un as-
sez grand nombre. Il en existe dans notre
pays beaucoup plus peut-être qu'on ne croit
qui ont de la peine à vivre et qui s'expatrie-
raient assez volontiers si on savait leur faire
des conditions qui les tenteraient.
Les Anglais, les Belges ont dans leurs
établissements des médecins en beaucoup
plus grand, nombre que nous. Et pour at-
teindre ce résultat, ils ont employé les
moyens qui conviennent en la circonstance.
Ils ont suscité la vocation coloniale en fai-
sant appel auprès de ceux chez qui elle
s'éveillait à l'appat du gain. Ils leur ont
offert des situations enviables. Dans la Ni.
geria, notamment, les médecins touchent de
650 à 1.500 livres par mois et après 18
mois de séjour, votif, passer un congé de 4
mois et demi dans la métropole.
Il en est à peu près ainsi dans les 'pos-
sessions belges.- Ces exemples sont à médi-
ter. Sans doute toutes les questions colo-
niales nous apparaissent avec une égale ur-
gence. M ais celles qui intéressent l'avenir
même de la race doivent avoir le pas sur
les autres. Donnons des médecins à nos co-
lonies. ,
Henry Fontanier,
Député du Canlal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
Le départ de M. Viollette
ou
Le gouverneur général s'embarquera à
Marseille le mardi 26'Courant pour, rejoin-
dre .aon .postet Son départ de: Paris est
donc-définitivement fixé, au liMdi 25 mai.
- 1 - 4.:'" 11
NL Brunei en Svrie
-
Notre collabor^eur; iJ. Auguste
Brunet, dé,mf de là ftéumbn, est ammf. à
Beyrouth,^ du Pierre-Loti,
,f, ., - - 17« 1
tt wjijB de H. le Gomerneor jéaéral
Marcel OWrrn Comores
- --0-0--
Mettant à profit le retour en France de
l'aviso Beltatrix, qui devait relâcher aux Co-
mores, le Gouverneur Général Marcel Oli-
vier entreprit de se rendre dans cette par-
tie de son Gouvernement que La distance et
la précarité des relations maritimes ordinai-
res rendent si peu accessibles.
M. Olivier tenait à se rendre dans l'ar-
chipel pour « mettre en route n, lui-même,
le nouveau régime administratif dont les Co-
mores viennent d'être dotées.
Antérieurement à M. Augagneur, les Co-
mores constituaient une dépendance du Gou-
vernement Général de Madagascar, pourvu
d'un Gouvernement et de la personnalité ad-
ministrative et - financière. - M. Augagneur
supprima cette autonomie, incorporant pure-
ment et simplement l'archipel à Madagascar
dont il ne constitua dès lors qu'une province
semblable à toutes les autres. 1
Deux décrets du 27 janvier 1925, s'ils n'ont
pas rétabli l'état de choses antérieur, qui
prêtait à de nombreuses et justes critiques,
ont, du moins, donné aux Comores un statut
particulier, empreint d'un esprit libéral de
large décentralisation.
Relevant toujours du Gouvernement Gé-
néral de Madagascar, les Comores sont ad-
ministrées par un fonctionnaire de grade
élevé, qui prend le titre « d'administrateur
supérieur des Comores ». En raison de la
situation géographique des îles, de leur iso-
lement, des caractères spéciaux qu'elles ti-
rent des races islamisées qui les peuplent et
'de l'orientation particulière que 1 origine
éruptive de leur sol impose à leur dévelop-
pement agricole et industriel, ce fonction-
naire dispose de pouvoirs particuliers de dé-
cision et d'administration qu'il tient de dé-
légations du Gouverneur Général. C'est à la
mise en vigueur de ce nouveau statut que M.
Marcel Olivier voulut présider en personne.
Ayant emprunté la voie de la Betsiboka
pour gagner Majunga, le Gouverneur Géné-
ral atteignit l'archipel comorien à Dzaoudzi.
n y fut l'objet d'une réception enthousiaste
de la part de tous les éléments de la popula-
tion. Après de nombreuses réceptions, le chef
de la colonie exposa aux représentants qua-
lifiés des lies, l'économie du nouveau statut
administratif entrant en vigueur. Il insista
sur l'esprit de confiante et loyale collabora-
tion qu'il souhaitait voir régner entre les di-
vers éléments de l'activité des Comores, sans
lequel les meilleures institutions ne sauraient
produire les féconds résultats qu'elles peu-
vent engendrer.
Puis, huit jours durant, le Gouverneur
Général s'astreignit à des déplacements sou-
vent difficiles et toujours pénibles, parcou-
rant les îles, visitant toutes les exploitations
agricoles et industrielles, marquant un égal
intérêt tant aux efforts déployés par une co-
lonisation européenne et indigène laborieuse
qu'à des populations qu'un regain de solli-
citude encouragera à développer leur acti-
vité.
A Mohéli, le Gouverneur Général profita
de sa visite pour remettre au Sultan Saïd
Omar, les insignes d'Officier de la Légion
d'honneur, distinction que le Gouvernement
de la République venait de décerner à ce
loyal sfesocié de notre action civilisatrice dans
l'arch.pel.
Les résultats que l'on peut escompter de
ce voyage semblent devoir être considérablelh
Au point de vue administratif et économi-
que, la. colonisation pourra dans le cadre du
nouveau régime, obtenir plus aisément la
satisfaction de ses besoins légitimes. Mais
c'est surfout au point de vue moral qu'il
produira ses plus heureux effets. Ce n'est
pas, il est vrai, au rapide contact dû à l'oc-
casion d'une brève escale de paquebot, que
se borna le Gouverneur Général Olivier.
Pendant huit jours, toute son activité fut
appliquée à comprendre l'état d'âme, les be-
soml, les aspirations des populations de l'ar-
chipel et l'on appréciera toute l'importance
de ce fait lorsqu on saura qu'il y avait 33
ans qu'un navire de guerre n'avait abordé
Anjouan et que c'était la première fois qu'un
Gouverneur Général venait à Mohéli.
Obo*-
Combat sanglant de tribUS pres de Canstaonne
- -0
Deux tribus rivales se sont rencontrées
près de Canrobert, ville de t'arrondisse-
m-etit de Constantine, appelée aussi Oum-
el-Boaaghi, Il L'endroit Õit Von fabrique des
sdbilles de bois ».
Une centaine d'indigènes armés de fu-
sils, revolvers, couteaux, matraquesse
livrèrent un combat si acharné que dix
d'entre eux restèrent étendus sur le ter-
rain, grièvement blessés:
Les chefs des deux tribus ont été arrll.
tds.
(P^r dépêche.)
-
NAUFRAGE D'UNE BARQUE DE PECHE
̃ ̃̃i- QoQ. –-
Une barque de pèche de r Inscription ma-
ritime de Sfax, surprise par un violeni vent
du nord-ouest, a coulé à vie au larae de
Thyna.
Trois péchqu.rs ont disparu.
-(Par dépêche.)
A FAcadémte des Sciences
- L –0- 0
M. Lecontc a présenté une note de M. A.
Chevalier' sur certaines plantes de la famille des
t6phrosiées qui sont cultivons dflns des pays
tropicaux diversl dans un but nssez curieux
leurs feuilles pilées sont,, jettes en grande quan-
tité dan les rivières et tuent on narcotisent
les poissons que les Meneurs' capturent ensuite
ftlcUcrmcnt. Or ces plantes pensent rendre des
service d'un'tout autre ordre. Leurfe tuberetflès
radeaux ÓonUennAnt en'grande proportion des
bactériacées- fixatrices "de razole. Atnst ces té-
ptiireftiées consMtnent-eU§s d'pxceUentes clôtures
améliorantes. Ues peuvent en outre, (eurnîfv de
là-ès efficaces pi*odufte insecticides. ','"
- - .-
M. Martial Merlin
est arrivé en France
00 - 1
M. Martial' Merlin, Gouverneur Général
de l'Indochine est arrivé à Paris hier. Il
était débarqué à Marseille la veille par
VAzay-le-Rideau.
Il a été salué à bord par M. Joucla, direc-
teur du Service colonial, représentant le
ministre des Colonies ; M. Garnier, rési-
dent supérieur, directeur de l'Agence éco-
nomique de l'Indochine à Paris; le repré-
sentant du Préfet des Bouches-du-Rhône,
l'amiral Elme, le général Havard, les repré-
sentants de la Chambre de Commerce et de
l'Institut colonial de Marseille.
Il a fait la déclaration suivante :
Après un séiour de vinqt mois en Indo-
chine, après avoir parcouru dans tous les
sens les cinq provinces, après avoir visité le
Japon, la Chine, depuis la Mandchourie fus-
Qu'au Kiang-Su, depuis le Yunnan jusqu'au
Kouang-Toung. ie rentre pour exposer au
ministre des Colonies les conclusions aux-
quelles m'a amené une étude approfondie
de notre belle France d'Asie.
Des problèmes multiples et de haute im-
portance se posent actuellement en Indo-
chine ; problèmes de politique générale et
de politique indigène, développement de
l'outillage économique et industriel, pro-
qramme de grands travaux publics, situa-
tion financière et régime monétaire, rap-
ports de la métropole avec sa possession,
relations de la colonie avec les pays qui
V avoisinent.
Le Gouverneur Général estime que 'le mo-
ment est venu de développer la vie écono-
mique et financière de l'Indochine, dont
l'état actuel permet de considérer l'avenir
avec confiance.
Son peuple intelligent, laborieux, disci-
pliné, animé dans son ensemble d'un excel-
lent esprit, travaille sans relâche et s'enri-
chit rapidement A l'abri de la paix françai-
se. Par les progrès incessants des travaux
d'irrigation poursuivis par l'Administration,
les surfaces cultivées s'étendent, les rende-
ments à l'hectare s'élèvent, les cultures se
diversifient et s'améliorent. Des mines nOu-
velles s'ouvrent à l'exploitation. Les voies
de communication se multiplient. Le tom-
merce devient de plus en plus actif. Le
mouvement commercial s'élève, les impôts
rentrent régulièrement et les exercices bud-
gétaires se soldent avec des excédents,
souvent importants, des recettes.
Enfin, le. pays iouit d'une monnaie saine
qui avoisine l étalon-or. Cependant, la colo-
ie a, pendant ces dernières années, entre-
pris et poursuivi un programme dp arands
trava/ux sur ses ressources propres et or-
dinaires, à~ raison de 100 à 150 millions par
an. Elle a réduit ainsi sensiblement les ré-
serves qu'elle avait accumulées pendant les
années de gtterre. Aussi une politique éco-
nomique et financière rationnelle, un pro-
aramme méthodique de travaux publics
s'imposent-ils actuellement pour maintenir
normal l'essor que l'intelligente activité de
mes éminents prédécesseurs, MM. Albert
Sarraut et Maurice Long, ont su imprimer
à la colonie depuis L'armistice. L'Indochine
est en meSUre 1 de faire par elle-même, si
la métropole l'en laisse libre et si le Gou-
vernement l'u autorise, l'effort financier né-
cessaire à la réalisation d'un programme
important de travaux.
Par contre, si la colonie n'est pas a-utori-
sde à faire librement cet efforts iL est à
craindre que les progrès réaliste jusqu'à
présent ne se trouvent, rapidement compro-
mis par une crise économique et financière,
compliquée de difficultés politiques.
Ce sont toutes ces considérations que te
viens soumettre à M. André H esse, qui
pourra ainsi arrêter, en connaissance de
cause, les grandes lignes du programme à
poursuivre en Indochinc, pendant les an-
nées qui viennent, pour assurer le progrès
méthodique de la plus belle et de la plus ri-
che d'avenir de nos possessions d'outre-
mer.
I ARRIVEE
–0–
M. Martial Merlin, Gouverneur Général de
l'Indochine, arrivera aujourd'hui vendredi à
9 h. 55 du soir à la gare de Lyon, venant d<
Marseille.
i&ll
Après la mort dn ggnôfai Maup
0-0
L'inspection générale
des troupes coloniales
La mort du général Mangm ouvre la
vacance de l'inspection générale des trou-
pes coloniales. A qui l.b fonction va-t-ellc
être ntlribuéc ? On a bien cité le nom du
général Gournud.
Mais on croit que c'est au général Claudel,
l'actuel commandant du corps d'armée colo-
nial, qu'iront les fonctions d'inspecteur gé-
néral.
Bruits suspects
An lendemain de la mort du général, se
manifesta certaine tendance selon laquelle
le héros de Verdun aurait été empoisonné.
- Pareille hyphothése est, absurde, a dit
Mme Mangin cllo-nvMne. C'est, tout ce que
je puis dire. Et je supplie la. presse de ne
mÓlcr ni mon nom, ni celui de mon pauvre
mari à certaines polémiques.
On snil, d'autre part que le docteur Pizé,
médecin Inniant du-général, concint a une
mt>rt"na1.urcjlc. Ce fut au'ssi^ravWM^ pro-
fréséùrs Sicara et; CrQsscl, appétfs1 en con-
ull'tttfÓn dés les preiTûcTS symplAYncs de
kt iTTOjjj^ie, ertpn celui dû médecin de
\tfJ.t'clVi1. :.1., ., ,.,..! .\:"
- -- .1 (1
- jri 37" • e
Lire on seconde page :
TrfT {Vvmrwreé mi Dahomey en T9&Ç. -
r "Au Consefl"^l'Etat.
Notre contre-offensive au Maroc.
i.
L'INAUGURATION
DE L'EXPOSITION IKTEBMATIOHALE
de la bouille manebe à CrsooMe
Discours de M. Painlevé
L'exposition a été inaugurée hier par M.,
Painlevé, président du Conseil, qui avait lu
ses côtés M. Edouard Herriot.
Parlant du Maroc, au cours de l'important.
discours qu'il a prononcé, M. Painlevé a dit:
Il C'est au patriotisme, au sang-froid, à la.
clairvoyance de tous ceux qui ont le sens-
des devoirs de la France, mais aussi à leur
esprit de justice, que je fais appel.
« Nous leur demandons de soutenir sans
défaillance la politique marocaine du gouver-
nement. J'admire vraiment la facilité avec
laquelle certains critiques chagrins - je ne
parle pas d'égarés priminels - tranchent
sans rien en connaître les questions les plus
délicates et exercent à l'avance leur vigou-
reuse faculté de blame. C'est ce que les phi-
losophes appelleraient le blâme synthétique
« a priori ». Ils ont décrété que l'agression
rifaine a été provoquée par l'établissement
au nord de l'Ouergha de postes militaires.
« Si ces postes n'existaient pas, ils ne
manqueraient pas d'incriminer l'impéritie
des autorités responsables 'qui n'auraient
rien fait pour protéger la frontière de notre
zone.
Il Le Gouvernement est d'autant plus à
l'aise pour s'expliquer là-dessus qu'il s'agit
d'actes antérieurs à sa venue, qu'il approuve
d'ailleurs complètement, et dont il assume-
rait l'entière responsabilité.
« La vérité c'est qu'à l'heure même où le
ministère précédent quittait le pouvoir, le
maréchal Lyautey appelait au secours ; les
infiltrations rifalnes brusquement révélées
encerclaient nos postes et menaçaient Fez,
ébranlant les tribus fidèles jusqu'aux abords
de la ville. Il ne s'agissait pas de récriminer
fi tort ou à raison ; il s'agissait de barrer à
l'envahisseur la route de Fez.
« Les renforts préparés par le Gouverne-
ment précédent, avec un soin auquel il faut
rendre hommage, furent envoyés immédia-
tement sur mon ordre avec toute la célérité
possible, puissamment armée, afin que leur
intervention fût plus décisive et les pertes
plus faibles.
« Tous nos soldats, qu'ils soient nés sur
la terre de France ou la terre d'Afrique, ont,
avec une endurance, une énergie et une vail-
lance magnifiques, accompli la mission qui
leur était assignée. La route de Fez a été
barrée, l'envahisseur refoulé jusque vers les
limites de notre zone. Les combats qu). se
poursuivent à l'extrémité de notre territoire,
s'ils abondent en épisodes héroïque, n'en-
traînent .yas, il s'en faut, les lourdes pertes
que colportent certaines informations men-
songères et perverses.
» Il ne s'agit point là. d'expansion colo-
niale. Nous ne convoitons pas un pouce car-
ré de territoire au delà des limites que nous
assigne le traité. Il s'agit de nous faire res-
pecter pour qu'une paix stable et sûre puisse
être prochainement rétablie au Maroc.
Il Je considérerais comme un crime de sa-
crifier un homme de trop dans une aventure
inutile. Voilà la politique du Gouvernement
et c'est colle que suit fidèlement notre repré-
sentant au Maroc, le maréchal Lyautey.
.1 Je vous doiimnde d'acclamer avec moi
nos troupes, officiers et soldats, qui ne sont
pas là-bas en conquérants, mais défendent
avec autant de persévérance que du courage
l'œuvre de Ja civilisation française. »
La participation de l'Algérie
En Algérie, plus que partout ailleurs, le
tourisme se développe, depuis Ja guerre,
avec méthode et cunLilluilé.
En même temps, noire grande colonie
nord-africaine, guidée par l'initiative de
M. Sleeg et la collaboration active des dé-
légations financières, est à la veille d'en-
treprendre de grands travaux de barrages
et d'irrigations pur lesquels ou voudrait
rendre à sou sol la prodigieuse fécondité
dont il a joui au temps de la colonisation
romaine.
Pour cette double raison, il était naturel
que l'Algérie eût, une participation impor-
tante à l'Exposition du Tourisme et de la
Houille blanche de 'Grenoble.
M. Mony-Sabin, commissaire de la sec-
tion algérienne a donné les .précisions sui-
vantes:
K La surface réservée à la section algé-
rienne au Pavillon des Colonies, nous a-t-il
dit, sera assez considérable. Elle permet-
tra, en premier lien, de niellve en valeur
l'effort accompli pour J'acililer la visite des
silcs et des curiosités qui attirent de plus
en plus les -lourisll's du inonde entier ;
elle permettra, en deuxième ficu, de ren-
dro sensible l'ampleur des travaux lÓj'À. en-
trepris -ou sur le point de l'être en matière
d'irrigations et de production d'énergie élec-
trique.
La section algérienne comprendira donc,
d'une part, une exposition d'agrandisse-
ments et des collections de photographies
provenant du service photocinématographi-
que du Gouvernement général et représen-
tant les sites les plus attrayants de l'Algé-
rie ; des cartes de tourisme, des décora-
tions peintes, dues à des artistes algériens
répulés. tels qne \)l'shl-l', Nuire et Hey-
naud : des échantillons des a.rts indigènes,
notamnivnl des poteries kabyle*?, 'les cui-
vres cisdlés uu gravés et des tapis ; enfin,
des graphiques et vues photographiques
des diverses régions traversées par les' li-
gnes des Chemins du fer algériens do l'Etat
ou du P.-L.-M.
La seolion algérienne comprendrai d'aii-
tre part, une exposition çIg^ car.tes .'figur-ant
des uspies électriques et des. barrages; 1 do
photographies, représentait les barrages,èn
exploitation et les emplaççmcnts des.fu,lW\
grands barpa^sa ; de graphiques rlonQ.t
la progression do,Va surag irrigué^ cArdp
la production de l'énergieélectrique eô^n,
quatorze cartes pluviomélriqprïg compléiç-
LE NUMERO '20 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 22 MAI 1926.
-- -
Les Annales Coloniales
i --. d d 9 - 0 luw
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ j
EXCLUSIVE DU JOURNAL H.
La Annoncu elRkltmau sont reçues aux Bureaux dujmmaid dam le» Agence» de PubUeM t
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Va M 9 mU S MÉI
«JÏÏÏ'jËfflH-* I Prmncë »t Colonie*. 80 > 41 i lui
mui* l Étranger U0 > «6 • 96 »
- On » iboaie d–» ton I–Bf–«t«hi lu prlBilpm ftnhw
La charte de --- la race noire
- «♦»
Je reviens à la charte de la, race noire,
telle qu'elle a été rédigée par le Congrès
pan noir de Paris, réuni le 4 'septembre
1921. Après le Congrès de Bruxelles, les
revendications qui y sont exprimées sont au
nombre de 8 :
1° La reconnaissance des hommes civi-
lisés comme hommes civilisés quelles que
soient leur race ou leur couleur ;
20 La création d'institutions locales dans
les pays habités par des collectivités arrié-
rées et adaptées progressivement au déve-
loppement des milieux indigènes ;
30 L'organisation de l'enseignemgnt obli-
gatoire partout conjugué avec le respect à
la conservation de l'art indigène ;
40 La liberté de conserver leurs religions
et leurs coutumes sociales ;
50 Le développement intensifié, chez les
collectivités arriérées, des œuvres d'assis-
tance et de prévoyance sociales ;
6° La restitution progressive aux noirs
évolués, de la terre et dé ses fruits naturels,
et la défense de ceux-ci ;
70 L'institution par les puissances colo-
niales, sous l'égide de la Société des Na-
tions, d'un Institut International chargé de
l'étude de tous les problèmes posés par l'évo-
lution et la protection de la race noire j
8° L'institution d'une section, au bureau
international du Travail, chargée plus spé-
cialement de la protection et de la défense
des travailleurs indigènes.
Il y a bien un certain nombre de ces ti-
tres de chapitres qui auraient besoin de
quelques explications ; par exemple celui-
ci: la liberté de conserver leurs reliions
et leurs coutumes sociales; leurs religions,
sans aucun doute, à la condition expresse
que la pratique des autres ne mette en pé-
ril ni l'ordre de la cité ni, parfois même,
la sécurité du voisin et de l'étranger ; leurs
coutumes sociales, oui, à la condition for-
melle qu'elles ne s'opposent en aucune fa-
çon à ces principes de liberté et de frater-
nité dont les orateprs des Congrès pan noirs
réclament le bénéfice pour leurs compa-
triotes. a. La; doctrine de l'égalité des races
n'est pas incompatible avec la liberté indi-
viduelle ; elle la complète. Que tous les
hommes, de quelque couleur qu'ils soient,
s'avancent dans la voie du progrès humain,
ce n'est une menace pour personne, ce n'est
pas ;davantage une conception altruiste,
(qu'est-ce donc, cependant, sinon cela ?)
C est la conception la plus élevée de l'idéal
humain (précisément!), c'est pour tous le
chemin du salut. L'exercice des libertés
publiques ne résulte ni de droit divin, ni
-de l'initiative de quelques privilégiés ; c'est
une chose toute naturelle qui doit se ré-
pandre et se développer parmi toutes les
races de la terre. » Ainsi s'exprime le ma-
nifeste de Paris. Liberté individuelle, pro-
grès humain, idéal humain, libertés pu-
bliques, ces mots reviennent sans cesse.
C'est condamner les coutumes sociales nui
arrêtent cette marche en avant, les institu-
tions indigènes qui empêchent cette évolu-
tion bienfaisante. « Le Gouvernement des
peuples par eux mêmes peut être établi,
demain sans difficulté, avec la collabora-
tion et le contrôle des nations nlus avan-
cées en Asie, en Afrique, en Amérique et
en Océanie. » Demain ? Je ne sais trop.
Sans difficultés ! Je ne le crois pas. Du
moins, il ire suffit que la collaboration et
le contrôle des nations plus avancées soient
jugés indispensables. Dans quel sens s'exer-
ceraient ce contrôle et cette collaboration,
s'ils ne servaient pas à hâter le développe-
ment intellectuel et moral des races attar-
dées en faisant disparaître dans les mœurs,
dans les lois, ce qui est précisément la cause
de ce retard?
Le manifeste déclare : « Nous ne cher-
chons pas à échapper au blâme que nous en-
courons d'être des retardataires. » Le blâ-
me serait plus grave si les élites des races
noires se dressaient contre ceux qui ont
la noble ambition d'être leurs éducateurs.
Malgré ces quelques réserves, les reven-
dications du Congrès de Paris constituent
un 1 cahier auquel il faudra sans cesse re-
venir. Bien plus, il fournit aux défenseurs
des noirs les critères indispensables plour
apprécier la politique coloniale des nations
plus avancées. Certes, ils reconnaissent que
le XX0 siècle a développé l'altruisme, la
science, la. bienveillance à un tel point que
les abus et les iniquités d'autrefois sont de-
venues impossibles. Mais il y a des degrés
dans l'altruisme, et ils mesurent la géné-
rosité des nations coloniales à leurs tenta-
tives pour diminuer l'ignorance et affran-
chir l'individu..
Il est curieux de voir comment la charte
de la race noire juge les différents peuples
colonisateurs:
L'Angleterre a ses cours de justice, son
commerce établi; elle reconnaît les lois et
coutumes indigènes; en fait, elle a asservi
les populations, en favorisant l'ignorance,
en refusant de les instruire dans l'art de
sa gouverner eux-mêmes, de reconnaître les
civilisés noirs comme des civilisés, d'accor-
der aux colonies noires les droits qu'elle
accorde atix blancs, avec facilité; J'
1 La Belgique a bien remédié aux abus du
gjme ftristqpratique, mais cIlle,,, ma irflTbittié
aupun ^ystèmeirdTnstruotion nationale ada p -
té aux besoins; elle n'a assuré aux indigènes
ni la propriété de la terre, ni celle de leur
travail, elle semble ne pas admettré qu'ils
s'occupent de leur propre gouvernement et
de leur avenir politique ; pourquoi ? Parce
que la politique coloniale est dominée par
les banques et les grandes Sociétés 'ano..
nymes. a Nous reconnaissons cependant,
ajoute le manifeste, que le Gouvernement
entend restaurer une politique libérale p.
Le Portugal et l'Espagne n'ont jamais
pratiqué, dans leurs lois, de distinction en-
tre les blancs et les noirs ; le Portugal a
pour les indigènes un code humain, il a
commencé leur - instruction. c Malheureuse-
ment, les concessions industrielles de l'Afri-
que portugaise sont presque entièrement en-
tre les mains des grandes Compagnies, pour
la plupart étrangères, que le Portugal ne
peut ou ne veut pas contrôler, qui exploi-
tent la terre et les travailleurs et qui ré-
tablissent, en pratique, le travail servile.»
Les Etats-Unis ont asservi brutalement
des millions de noirs, puis, d'un seul coup,
ils les ont émancipés ; ils ont commencé
leur éducation, sans plan, sans méthode,
lâchant la bride aux affranchis sans argent,
sans terre; ils les soumettent à la loi de
Lynch, à l'illégalité, à des mesures humi-
liantes; ils ont accordé le' droit électoral aux
nègres quand le gouvernement était en dan-
ger ; passé le péril, des centaines de
milliers de noirs, civilisés, instruits, ont été
rejetés dans une caste à part méprisée.
La France est citée la 'dernière; je trans-
cris fidèlement le passage : c Seule la
France, de toutes les (grandes puissantes
coloniales, s'est efforcée de mettre ses ci-
toyens noirs sur un pied d'égalité absolue,
au point de vue légal et social, avec ses
citoyens blancs, en leur donnant des re-
présentants dans sa législature la plus éle-
vée. Dans ses colonies, elle a organisé l'ins-
truction nationale. » Bel éloge, et qu'il est
bon de relire. La conclusion est la suivante:
a Il faut que ce début éclatant soit complété
par l'élargissement des bases politiques des
gouvernements locaux partout avec la colla-
boration des indigènes, par la restitution
- &.8
de" terres là où il y a eu spoliation, car ta
protection du travail indigène, par 1 octroi
des droits politiques ».
Ici encore, je ne pense pas qu'on puisse
appliquer le cliché d'usage: poser la ques-
tion, c'est la résoudre. La question parait
singulièrement complexe. Contentons-nous
d'esquisser des idées générales, très géné-
rales, qui puissent indiquer au moins les
directions d'une politique indigène à la fois
juste et habile: accorder aux populations
coloniales toutes les institutions autonomes
dont les a rendues dignes leur développe-
moral ;- r é -
ment économique, intellectuel, moral ; ré-
server pour l'époque où ce développement
sera suffisant, la participation à la conduite
des affaires de la France et de la. plus
grande France, très probablement sous la
forme d'une fédération. Octroi des droits
politiques, c'est-à-dire, octroi des libertés
locales, aussi grandes, aussi complètes que
l'état de la civilisation le permet dans cha-
que colonie ;. prudence sage et raisonnable
dans l'introduction aux colonies d'uni sys-
tème électoral qui leur permettrait d'envoyer
au Parlement des replIésentants nombreux,
chargés d'organiser, avec nous, la vie même
de la métropole. Je sens très bien que tout
cela aurait besoin d'éclaircissements mul-
tiples. Mais il faut se borner. Retenons
que, dans la charte des noirs, la France est
à la place d'honneur, et que, parmi les peu-
ples qui veulent fonder dans les provinces
lointaines la liberté sur l'instruction, le no-
tre joue une fois encore le rôle de précur-
seur.
Mario Roustan,
sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
de. Colonies,
-
ÉLECTIONS
au Conseil Supérieur des Colonies
Voici les résultats du scrutin pour l'élection
des deux délégués de -Madagascar au Conseil
Supérieur des Colonies, Côte Est :
Inscrits : 2.913 ;
t Votants: 1.432 ;
Bulletins blancs ou nuls : 69.
Ont obtenu :
M. Lassalle, député des Landes, 823 voix,
élu.
Auber, sénateur de la Réunion, 246 voix.
269 suffrages se sont portés sur notre ami A.
Brunet, député de la Réunion, qui avait dé-
cliné toute candidature.
Il s'agissait de remplace M. Sescau, délé-
gué sortant qui ne se représentait pas.
Sur la Côte Ouest, notre ami Georges Bous-
senot, ancien député, repasse brillamment.
Inscrits : 1.672;
Votants : 780 ;
- Bulletins blams et nuls : 42. -
Ont obtoto, i '«S;\'olx.' 6
1 M. yffqssénrç^ 1 x déjëguê soi-
.- 1 .,. '1 1; .-
i m ., ,
H. Maître, 'd):.a,;c..
IuOiTei'O'Ôd. : 1. "i;
les BMTEAS leur nos courtes
--()oO-
On se fait en Europe
et particulièrement en
France, des illusions sur
le chiffre de la popula-
tion de, nos colonies
africaines. On en parle
comme éfant de vastes
réservoirs de main-desu-
---- vre - ou de solidarité où
l'on peut puiser à plaisir. La réalité est
quelque peu différente.
Si l'un regarde une carte, on s'aperçoit du
premier coup tfail que VAfrique Occiden-
tale, VAfrique Equatoriale sont fort peu
peuplées. En A. O. F., à l'exception d'une
bande de terrain qui court le long du cours
moyen et inférieur du Niger et du bassin
de la Renoué, on ne trouve pas 20 habitants
au kilomètre carré. Sur beaucoup de points
il n'y a pas plus de 4 habitants. Dans le
région du Congo, c'est encore pire.
Et pourtant ces races passent pour proli.
fiques. D'où vient donc alors cette rarett
des habitants ?
Nous avons eu, il y a quelques mois, l'oc-
casion d'en signaler quelques-unes des cau-
ses. Nous avons notamment parlé de l'in-
suffisance d'alimentation qui détermine des
organismes affaiblis, proies toutes dési-
gnées pour les maladies contagieuses.
Cependant, les ravages que font les épi-
démies pourraient être combattues plus ef-
ficacement lJdon ne le fait. Il serait pos-
sible de les enrayer dans une forte mesure,
non pas sur le champ, mais - au bout de
quelques années. M. Daladier, alors qu'il
gérait le ministre des Colonies, avait été
frappé de l'urgence de cette œuvre huma-
nitaire. Il avatt préconisé un ensemble de
mesures destinées à combattre avec quelque
succès la mortalité et surtout la mortalité in-
fantile.
Rien ne permet de supposer que 'son suc-
cesseur ne donnera pas tous ses soins à cette
politique qui ne satisfait pas seulement nos
sentiments humanitaires, mais sert aussi 'de
la façon la plus certaine les intérêts de nos
possessions d'outre-mer.
La réalisation "ilu plan de M. Daladier
pourra exiger un assez long temps, mois
il est, en tout cas, une mesure que Von peut
prendre assez vite. Nous manquons' de mé-
decins dans nos colonies. C'est une consta-
tation qui a été fatte par tous ceux qui les
ont parcourues même rapidement. Dans la
Haute-Volta, on en compte quatre pour
trois millions d!habitants et cet exemple
n'est malheureusement pas unique.
Les cartes indiquent d'asjcs nombreux
emplacements de services d'hygiène, hôpi-
tal, dispensaire, infirmerie. Mais ces for-
mations sanitaires sont des organisations
squelettiques: elles se réduisent très souvent
à un nègre qui sait à Peine faire un panse-
ment. Quant au médecin, il n'y en a pas
sur place ; on n'en trouve qu'à quelques
centaines de kilomètres de là. On se rend
facilement compte que c'est à peu près
comme s'il n'y en avait, pas..
En réalité, les quelques rares médecins
qui sont dans nos colonies ne peuvent gure
que se consacrer aux Européens. Les indi-
gènes sont en très grande partie délaissés.
On avait songé un instant à créer un
corps de médecins indigènes. Mais Vexpé-
rience n'a pas été très favorable.
Il ne reste donc qu'à recourir aux hom-
mes de science de la métropole. Je ne crois
pas qu'il soit impossible (Een trouver un as-
sez grand nombre. Il en existe dans notre
pays beaucoup plus peut-être qu'on ne croit
qui ont de la peine à vivre et qui s'expatrie-
raient assez volontiers si on savait leur faire
des conditions qui les tenteraient.
Les Anglais, les Belges ont dans leurs
établissements des médecins en beaucoup
plus grand, nombre que nous. Et pour at-
teindre ce résultat, ils ont employé les
moyens qui conviennent en la circonstance.
Ils ont suscité la vocation coloniale en fai-
sant appel auprès de ceux chez qui elle
s'éveillait à l'appat du gain. Ils leur ont
offert des situations enviables. Dans la Ni.
geria, notamment, les médecins touchent de
650 à 1.500 livres par mois et après 18
mois de séjour, votif, passer un congé de 4
mois et demi dans la métropole.
Il en est à peu près ainsi dans les 'pos-
sessions belges.- Ces exemples sont à médi-
ter. Sans doute toutes les questions colo-
niales nous apparaissent avec une égale ur-
gence. M ais celles qui intéressent l'avenir
même de la race doivent avoir le pas sur
les autres. Donnons des médecins à nos co-
lonies. ,
Henry Fontanier,
Député du Canlal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
Le départ de M. Viollette
ou
Le gouverneur général s'embarquera à
Marseille le mardi 26'Courant pour, rejoin-
dre .aon .postet Son départ de: Paris est
donc-définitivement fixé, au liMdi 25 mai.
- 1 - 4.:'" 11
NL Brunei en Svrie
-
Notre collabor^eur; iJ. Auguste
Brunet, dé,mf de là ftéumbn, est ammf. à
Beyrouth,^ du Pierre-Loti,
,f, ., - - 17« 1
tt wjijB de H. le Gomerneor jéaéral
Marcel OWrrn Comores
- --0-0--
Mettant à profit le retour en France de
l'aviso Beltatrix, qui devait relâcher aux Co-
mores, le Gouverneur Général Marcel Oli-
vier entreprit de se rendre dans cette par-
tie de son Gouvernement que La distance et
la précarité des relations maritimes ordinai-
res rendent si peu accessibles.
M. Olivier tenait à se rendre dans l'ar-
chipel pour « mettre en route n, lui-même,
le nouveau régime administratif dont les Co-
mores viennent d'être dotées.
Antérieurement à M. Augagneur, les Co-
mores constituaient une dépendance du Gou-
vernement Général de Madagascar, pourvu
d'un Gouvernement et de la personnalité ad-
ministrative et - financière. - M. Augagneur
supprima cette autonomie, incorporant pure-
ment et simplement l'archipel à Madagascar
dont il ne constitua dès lors qu'une province
semblable à toutes les autres. 1
Deux décrets du 27 janvier 1925, s'ils n'ont
pas rétabli l'état de choses antérieur, qui
prêtait à de nombreuses et justes critiques,
ont, du moins, donné aux Comores un statut
particulier, empreint d'un esprit libéral de
large décentralisation.
Relevant toujours du Gouvernement Gé-
néral de Madagascar, les Comores sont ad-
ministrées par un fonctionnaire de grade
élevé, qui prend le titre « d'administrateur
supérieur des Comores ». En raison de la
situation géographique des îles, de leur iso-
lement, des caractères spéciaux qu'elles ti-
rent des races islamisées qui les peuplent et
'de l'orientation particulière que 1 origine
éruptive de leur sol impose à leur dévelop-
pement agricole et industriel, ce fonction-
naire dispose de pouvoirs particuliers de dé-
cision et d'administration qu'il tient de dé-
légations du Gouverneur Général. C'est à la
mise en vigueur de ce nouveau statut que M.
Marcel Olivier voulut présider en personne.
Ayant emprunté la voie de la Betsiboka
pour gagner Majunga, le Gouverneur Géné-
ral atteignit l'archipel comorien à Dzaoudzi.
n y fut l'objet d'une réception enthousiaste
de la part de tous les éléments de la popula-
tion. Après de nombreuses réceptions, le chef
de la colonie exposa aux représentants qua-
lifiés des lies, l'économie du nouveau statut
administratif entrant en vigueur. Il insista
sur l'esprit de confiante et loyale collabora-
tion qu'il souhaitait voir régner entre les di-
vers éléments de l'activité des Comores, sans
lequel les meilleures institutions ne sauraient
produire les féconds résultats qu'elles peu-
vent engendrer.
Puis, huit jours durant, le Gouverneur
Général s'astreignit à des déplacements sou-
vent difficiles et toujours pénibles, parcou-
rant les îles, visitant toutes les exploitations
agricoles et industrielles, marquant un égal
intérêt tant aux efforts déployés par une co-
lonisation européenne et indigène laborieuse
qu'à des populations qu'un regain de solli-
citude encouragera à développer leur acti-
vité.
A Mohéli, le Gouverneur Général profita
de sa visite pour remettre au Sultan Saïd
Omar, les insignes d'Officier de la Légion
d'honneur, distinction que le Gouvernement
de la République venait de décerner à ce
loyal sfesocié de notre action civilisatrice dans
l'arch.pel.
Les résultats que l'on peut escompter de
ce voyage semblent devoir être considérablelh
Au point de vue administratif et économi-
que, la. colonisation pourra dans le cadre du
nouveau régime, obtenir plus aisément la
satisfaction de ses besoins légitimes. Mais
c'est surfout au point de vue moral qu'il
produira ses plus heureux effets. Ce n'est
pas, il est vrai, au rapide contact dû à l'oc-
casion d'une brève escale de paquebot, que
se borna le Gouverneur Général Olivier.
Pendant huit jours, toute son activité fut
appliquée à comprendre l'état d'âme, les be-
soml, les aspirations des populations de l'ar-
chipel et l'on appréciera toute l'importance
de ce fait lorsqu on saura qu'il y avait 33
ans qu'un navire de guerre n'avait abordé
Anjouan et que c'était la première fois qu'un
Gouverneur Général venait à Mohéli.
Obo*-
Combat sanglant de tribUS pres de Canstaonne
- -0
Deux tribus rivales se sont rencontrées
près de Canrobert, ville de t'arrondisse-
m-etit de Constantine, appelée aussi Oum-
el-Boaaghi, Il L'endroit Õit Von fabrique des
sdbilles de bois ».
Une centaine d'indigènes armés de fu-
sils, revolvers, couteaux, matraquesse
livrèrent un combat si acharné que dix
d'entre eux restèrent étendus sur le ter-
rain, grièvement blessés:
Les chefs des deux tribus ont été arrll.
tds.
(P^r dépêche.)
-
NAUFRAGE D'UNE BARQUE DE PECHE
̃ ̃̃i- QoQ. –-
Une barque de pèche de r Inscription ma-
ritime de Sfax, surprise par un violeni vent
du nord-ouest, a coulé à vie au larae de
Thyna.
Trois péchqu.rs ont disparu.
-(Par dépêche.)
A FAcadémte des Sciences
- L –0- 0
M. Lecontc a présenté une note de M. A.
Chevalier' sur certaines plantes de la famille des
t6phrosiées qui sont cultivons dflns des pays
tropicaux diversl dans un but nssez curieux
leurs feuilles pilées sont,, jettes en grande quan-
tité dan les rivières et tuent on narcotisent
les poissons que les Meneurs' capturent ensuite
ftlcUcrmcnt. Or ces plantes pensent rendre des
service d'un'tout autre ordre. Leurfe tuberetflès
radeaux ÓonUennAnt en'grande proportion des
bactériacées- fixatrices "de razole. Atnst ces té-
ptiireftiées consMtnent-eU§s d'pxceUentes clôtures
améliorantes. Ues peuvent en outre, (eurnîfv de
là-ès efficaces pi*odufte insecticides. ','"
- - .-
M. Martial Merlin
est arrivé en France
00 - 1
M. Martial' Merlin, Gouverneur Général
de l'Indochine est arrivé à Paris hier. Il
était débarqué à Marseille la veille par
VAzay-le-Rideau.
Il a été salué à bord par M. Joucla, direc-
teur du Service colonial, représentant le
ministre des Colonies ; M. Garnier, rési-
dent supérieur, directeur de l'Agence éco-
nomique de l'Indochine à Paris; le repré-
sentant du Préfet des Bouches-du-Rhône,
l'amiral Elme, le général Havard, les repré-
sentants de la Chambre de Commerce et de
l'Institut colonial de Marseille.
Il a fait la déclaration suivante :
Après un séiour de vinqt mois en Indo-
chine, après avoir parcouru dans tous les
sens les cinq provinces, après avoir visité le
Japon, la Chine, depuis la Mandchourie fus-
Qu'au Kiang-Su, depuis le Yunnan jusqu'au
Kouang-Toung. ie rentre pour exposer au
ministre des Colonies les conclusions aux-
quelles m'a amené une étude approfondie
de notre belle France d'Asie.
Des problèmes multiples et de haute im-
portance se posent actuellement en Indo-
chine ; problèmes de politique générale et
de politique indigène, développement de
l'outillage économique et industriel, pro-
qramme de grands travaux publics, situa-
tion financière et régime monétaire, rap-
ports de la métropole avec sa possession,
relations de la colonie avec les pays qui
V avoisinent.
Le Gouverneur Général estime que 'le mo-
ment est venu de développer la vie écono-
mique et financière de l'Indochine, dont
l'état actuel permet de considérer l'avenir
avec confiance.
Son peuple intelligent, laborieux, disci-
pliné, animé dans son ensemble d'un excel-
lent esprit, travaille sans relâche et s'enri-
chit rapidement A l'abri de la paix françai-
se. Par les progrès incessants des travaux
d'irrigation poursuivis par l'Administration,
les surfaces cultivées s'étendent, les rende-
ments à l'hectare s'élèvent, les cultures se
diversifient et s'améliorent. Des mines nOu-
velles s'ouvrent à l'exploitation. Les voies
de communication se multiplient. Le tom-
merce devient de plus en plus actif. Le
mouvement commercial s'élève, les impôts
rentrent régulièrement et les exercices bud-
gétaires se soldent avec des excédents,
souvent importants, des recettes.
Enfin, le. pays iouit d'une monnaie saine
qui avoisine l étalon-or. Cependant, la colo-
ie a, pendant ces dernières années, entre-
pris et poursuivi un programme dp arands
trava/ux sur ses ressources propres et or-
dinaires, à~ raison de 100 à 150 millions par
an. Elle a réduit ainsi sensiblement les ré-
serves qu'elle avait accumulées pendant les
années de gtterre. Aussi une politique éco-
nomique et financière rationnelle, un pro-
aramme méthodique de travaux publics
s'imposent-ils actuellement pour maintenir
normal l'essor que l'intelligente activité de
mes éminents prédécesseurs, MM. Albert
Sarraut et Maurice Long, ont su imprimer
à la colonie depuis L'armistice. L'Indochine
est en meSUre 1 de faire par elle-même, si
la métropole l'en laisse libre et si le Gou-
vernement l'u autorise, l'effort financier né-
cessaire à la réalisation d'un programme
important de travaux.
Par contre, si la colonie n'est pas a-utori-
sde à faire librement cet efforts iL est à
craindre que les progrès réaliste jusqu'à
présent ne se trouvent, rapidement compro-
mis par une crise économique et financière,
compliquée de difficultés politiques.
Ce sont toutes ces considérations que te
viens soumettre à M. André H esse, qui
pourra ainsi arrêter, en connaissance de
cause, les grandes lignes du programme à
poursuivre en Indochinc, pendant les an-
nées qui viennent, pour assurer le progrès
méthodique de la plus belle et de la plus ri-
che d'avenir de nos possessions d'outre-
mer.
I ARRIVEE
–0–
M. Martial Merlin, Gouverneur Général de
l'Indochine, arrivera aujourd'hui vendredi à
9 h. 55 du soir à la gare de Lyon, venant d<
Marseille.
i&ll
Après la mort dn ggnôfai Maup
0-0
L'inspection générale
des troupes coloniales
La mort du général Mangm ouvre la
vacance de l'inspection générale des trou-
pes coloniales. A qui l.b fonction va-t-ellc
être ntlribuéc ? On a bien cité le nom du
général Gournud.
Mais on croit que c'est au général Claudel,
l'actuel commandant du corps d'armée colo-
nial, qu'iront les fonctions d'inspecteur gé-
néral.
Bruits suspects
An lendemain de la mort du général, se
manifesta certaine tendance selon laquelle
le héros de Verdun aurait été empoisonné.
- Pareille hyphothése est, absurde, a dit
Mme Mangin cllo-nvMne. C'est, tout ce que
je puis dire. Et je supplie la. presse de ne
mÓlcr ni mon nom, ni celui de mon pauvre
mari à certaines polémiques.
On snil, d'autre part que le docteur Pizé,
médecin Inniant du-général, concint a une
mt>rt"na1.urcjlc. Ce fut au'ssi^ravWM^ pro-
fréséùrs Sicara et; CrQsscl, appétfs1 en con-
ull'tttfÓn dés les preiTûcTS symplAYncs de
kt iTTOjjj^ie, ertpn celui dû médecin de
\tfJ.t'clVi1. :.1., ., ,.,..! .\:"
- -- .1 (1
- jri 37" • e
Lire on seconde page :
TrfT {Vvmrwreé mi Dahomey en T9&Ç. -
r "Au Consefl"^l'Etat.
Notre contre-offensive au Maroc.
i.
L'INAUGURATION
DE L'EXPOSITION IKTEBMATIOHALE
de la bouille manebe à CrsooMe
Discours de M. Painlevé
L'exposition a été inaugurée hier par M.,
Painlevé, président du Conseil, qui avait lu
ses côtés M. Edouard Herriot.
Parlant du Maroc, au cours de l'important.
discours qu'il a prononcé, M. Painlevé a dit:
Il C'est au patriotisme, au sang-froid, à la.
clairvoyance de tous ceux qui ont le sens-
des devoirs de la France, mais aussi à leur
esprit de justice, que je fais appel.
« Nous leur demandons de soutenir sans
défaillance la politique marocaine du gouver-
nement. J'admire vraiment la facilité avec
laquelle certains critiques chagrins - je ne
parle pas d'égarés priminels - tranchent
sans rien en connaître les questions les plus
délicates et exercent à l'avance leur vigou-
reuse faculté de blame. C'est ce que les phi-
losophes appelleraient le blâme synthétique
« a priori ». Ils ont décrété que l'agression
rifaine a été provoquée par l'établissement
au nord de l'Ouergha de postes militaires.
« Si ces postes n'existaient pas, ils ne
manqueraient pas d'incriminer l'impéritie
des autorités responsables 'qui n'auraient
rien fait pour protéger la frontière de notre
zone.
Il Le Gouvernement est d'autant plus à
l'aise pour s'expliquer là-dessus qu'il s'agit
d'actes antérieurs à sa venue, qu'il approuve
d'ailleurs complètement, et dont il assume-
rait l'entière responsabilité.
« La vérité c'est qu'à l'heure même où le
ministère précédent quittait le pouvoir, le
maréchal Lyautey appelait au secours ; les
infiltrations rifalnes brusquement révélées
encerclaient nos postes et menaçaient Fez,
ébranlant les tribus fidèles jusqu'aux abords
de la ville. Il ne s'agissait pas de récriminer
fi tort ou à raison ; il s'agissait de barrer à
l'envahisseur la route de Fez.
« Les renforts préparés par le Gouverne-
ment précédent, avec un soin auquel il faut
rendre hommage, furent envoyés immédia-
tement sur mon ordre avec toute la célérité
possible, puissamment armée, afin que leur
intervention fût plus décisive et les pertes
plus faibles.
« Tous nos soldats, qu'ils soient nés sur
la terre de France ou la terre d'Afrique, ont,
avec une endurance, une énergie et une vail-
lance magnifiques, accompli la mission qui
leur était assignée. La route de Fez a été
barrée, l'envahisseur refoulé jusque vers les
limites de notre zone. Les combats qu). se
poursuivent à l'extrémité de notre territoire,
s'ils abondent en épisodes héroïque, n'en-
traînent .yas, il s'en faut, les lourdes pertes
que colportent certaines informations men-
songères et perverses.
» Il ne s'agit point là. d'expansion colo-
niale. Nous ne convoitons pas un pouce car-
ré de territoire au delà des limites que nous
assigne le traité. Il s'agit de nous faire res-
pecter pour qu'une paix stable et sûre puisse
être prochainement rétablie au Maroc.
Il Je considérerais comme un crime de sa-
crifier un homme de trop dans une aventure
inutile. Voilà la politique du Gouvernement
et c'est colle que suit fidèlement notre repré-
sentant au Maroc, le maréchal Lyautey.
.1 Je vous doiimnde d'acclamer avec moi
nos troupes, officiers et soldats, qui ne sont
pas là-bas en conquérants, mais défendent
avec autant de persévérance que du courage
l'œuvre de Ja civilisation française. »
La participation de l'Algérie
En Algérie, plus que partout ailleurs, le
tourisme se développe, depuis Ja guerre,
avec méthode et cunLilluilé.
En même temps, noire grande colonie
nord-africaine, guidée par l'initiative de
M. Sleeg et la collaboration active des dé-
légations financières, est à la veille d'en-
treprendre de grands travaux de barrages
et d'irrigations pur lesquels ou voudrait
rendre à sou sol la prodigieuse fécondité
dont il a joui au temps de la colonisation
romaine.
Pour cette double raison, il était naturel
que l'Algérie eût, une participation impor-
tante à l'Exposition du Tourisme et de la
Houille blanche de 'Grenoble.
M. Mony-Sabin, commissaire de la sec-
tion algérienne a donné les .précisions sui-
vantes:
K La surface réservée à la section algé-
rienne au Pavillon des Colonies, nous a-t-il
dit, sera assez considérable. Elle permet-
tra, en premier lien, de niellve en valeur
l'effort accompli pour J'acililer la visite des
silcs et des curiosités qui attirent de plus
en plus les -lourisll's du inonde entier ;
elle permettra, en deuxième ficu, de ren-
dro sensible l'ampleur des travaux lÓj'À. en-
trepris -ou sur le point de l'être en matière
d'irrigations et de production d'énergie élec-
trique.
La section algérienne comprendira donc,
d'une part, une exposition d'agrandisse-
ments et des collections de photographies
provenant du service photocinématographi-
que du Gouvernement général et représen-
tant les sites les plus attrayants de l'Algé-
rie ; des cartes de tourisme, des décora-
tions peintes, dues à des artistes algériens
répulés. tels qne \)l'shl-l', Nuire et Hey-
naud : des échantillons des a.rts indigènes,
notamnivnl des poteries kabyle*?, 'les cui-
vres cisdlés uu gravés et des tapis ; enfin,
des graphiques et vues photographiques
des diverses régions traversées par les' li-
gnes des Chemins du fer algériens do l'Etat
ou du P.-L.-M.
La seolion algérienne comprendrai d'aii-
tre part, une exposition çIg^ car.tes .'figur-ant
des uspies électriques et des. barrages; 1 do
photographies, représentait les barrages,èn
exploitation et les emplaççmcnts des.fu,lW\
grands barpa^sa ; de graphiques rlonQ.t
la progression do,Va surag irrigué^ cArdp
la production de l'énergieélectrique eô^n,
quatorze cartes pluviomélriqprïg compléiç-
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