Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mai 1925 18 mai 1925
Description : 1925/05/18 (A26,N75). 1925/05/18 (A26,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396921j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 75
LE NUMERO : 20 CENTIMES
LUNDI SOIR,. 18 MAI 1925.
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Les Annales Coloniales
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"- JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Les Annonces et Réclame» sorti reçues aux Bureaux dujournalet dàns lu Agences de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAUL T
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* Téléphone : LOUVRE 19-37
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La BOlitique eCOnOmlqUe coloniale
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11 est quelquefois curieux de jeter un coup
d'oeil en arrière pour apercevoir le chemin par-
couru. ou le piétinement sur place.
11 y a huit tans, était réunie solennellement,
par le ministre des Colonies d' alors, une grande
« conférence coloniale ». A la séance d' inau-
guration à l'Ecole Coloniale, assistaient deux
cent cinquante personnes environ, dit le compte
rendu imprimé. « Tous ceux auxquels le mi-
nistre avait demandé leur concours ont répondu
avec le plus grand empressement à l'appel qui
leur avait été adressé ; la conférence, excep-
tionnellement nombreuse, comptait les représen-
tants les plus qualifiés des milieux coloniaux de
la métropole. »
Et le ministre déclarait: « Pour tirer de
notre admirable domaine colonial le parti que
nous devrions normalement en tirer, il nous
reste à faire dix fois, vingt fois plus que nous
n'avons fait jusqu'à présent.» La conférence se
mit incontinent à l'œuvre. Pour la mener à bien,
elle se divisa en une section générale, une sec-
tion des transports et cinq sections spéciales
4 géographiques : anciennes colonies, Indochine,
Océanie et Inde, Afrique Occidentale, Afri-
que Equatoriale, Madagascar, Les personnali-
tés les plus compétentes présidèrent aux tra-
vaux - des - sections, et une Commission exécutive
fut « instituée en vue de suivre la réalisation
des vœux émis ». Ils sont nombreux, copieux,
bien étayés, les vœux émis. Quelle suite leur a
été donnée, après huit ans, c'est ce qu.i1 peut
être intéressant de rechercher, non en prenant
successivement chacune des suggestions mises en
avant par les sections de la grande Conférence
coloniale, mais en prenant quelques exemples
typiques et en les rattachant à une vue d ensem-
ble. Des vieilles colonies, nous n' en dirons pas
gmnd" chose, car on ne peut demander à ces
petites îles, déjà très évoluées, les mêmes pro-
grès qu'à des pays neufs et très étendus. Il est
indéniable, néanmoins, que la hausse des den-
rées coloniales de consommation, et en particu-
lier du sucre et des rhums, a fait connaître à
nos Antilles et à la Réunion une réelle activité
économique," ces dernières années. Par contre,
en peut se demander quelles mesures ont été
prises pour le « développement de la petite
propriété » dans ces possessions (voeu n" 7), et
aussi (Voeu 8) quels effets ont été accomplis
dans l'exploitation des richesses forestières et
minières de la Guyane. On chercherait vaine-
ment, je crois, une trace d'amélioration écono-
mique. depuis huit ans, dans notre colonie péni-
tentiaire d'Amérique, dont la situation finan-
cière, par ailleurs, laisse fort à désirer.
- Des recommandations adressées par la sec-
tion de l'Afrique Occidentale, plusieurs ont été
suivies d'effet, comme l'achèvement du chemin
de fer Thiès-Kayes, le prolongement du rail-
way de la Côte d'Ivoire vers le Mossi, -actuel-
lement en cours, l'aménagement d'un nouveau
wharf en Côte d'Ivoire ; la lutte contre l'alcoo-
lisme, qui continue, l'extension des facilités
bancaires, le développement des transports par
automobile ; par contre, la construction du che-
min de fer de Louga à V an g-Y ang aui Sénégal
n'est pas encore entreprise. L' exploitation de
la forêt de la Côte d'Ivoire se poursuit et s'ac-
centue. Bref, si les résultats n'apparaissent pas
encore aussi considérables qu'on pourrait le
désirer, il n'en demeure pas moins que l'A.O.
F., est en voie de progression, puisque le ton-
nage des export-ations a augmenté au cours de
ces dernières années (arachides, bois, cacao, et
'dans une moindre proportion, produits du pal-
mier).
L'Afrique Equatoriale voit enfin commencer
ion chemin de fer de Brazzaville à Pointe-
Noire, dont on parle depuis si longtemps. Près
de 80 kilomètres d'infra et de superstructure
sont achevés du côté de Brazzaville. Seul, la
question de l'équipement de ce réseau qui ne
peut être qu'électrique n'est pas encore réglée.
La lutte contre la maladie du sommeil s'affirme.
Le commerce des bois est en progrès.
Madagascar est en pleine prospérité écono-
mique et les industries, en grande partie créées
depuis la guerre, s'y développent rapidement.
C'est là un stade nouveau que franchit la
Grande lie. et que seule la question de la
main-d'œuvre empêche de se développer plus
magnifiquement. De jour en jouir, des possibi-
lités nouvelles s'affirment et trouvent dans l'émi-
nent fonctionnaire qui préside aux destinées de
Madagascar un appui agissant.
Tout le monde, Français et étrangers, s'in-
cline devant la prospérité grandissante, chaque
année accrue de notre « métropole seconde »
en Extrême-Orient. Il suffit de consulter les
bilans des Sociétés financières, agricoles et in-
dustrielles indochinoises, de relever les cotes
leur plein essor dans ce pays où la piastre au
change dépasse 10 francs. Il y a là une activité
économique qui donne les plus belles espéran-
ces, et lorsque le Gouvernement Général lança
sur place un empnmt. il fut immédiatement et
largement couvert.
Nos établissements du Pacifique ne progres-
sent pas très sensiblement, quoique l'influence
française s'affirme aux Nouvelles-Hébrides.
Saint-Pierre et Miquelon, pour des raisons spé-
claies, connaît une activité qui ne paraît pas
pouvoir, se maintenir longtemps à son niveau
actuel. *
En somme, dans l'ensemble du domaine co-
lonial, il y a progrès économique ; mai», pour
.répondre aux besoins de. l'économie nationale,
ces progrès devraient, comme ils le peuvent,
s'accentuer dans l'avenir. Et c'est pour rendre
une accentuation possible et rapide que M.
Albert Sarraut, à son dernier passage rue Ou-
dinot, réunit à son tour une conférence écono-
mique, la section économique du Conseil Supé-
rieur des Colonies. La question de la produc-
tion coloniale fut serrée de plus près. Elle fut
étudiée d'une façon plus objective produits par
produits : textiles, oléagineux, bois, etc., et de
nouveaux avis furent émis. Ont-ils été suivis,
et dans quelle mesure ? Quels résultats ont été
cbtenus ? Une augmentation de la production
coloniale des matières premières coloniales
a-t-elle été obtenue ? Et, clans le cas de
l'affirmative, la quantité de ces matières pre-
mières venant dans la métropole s' est-elle ac-
crue 7 Et cette dernière interrogation n'est pas
indifférente, puisqu'il s'agit de demander à
nos colonies - pour l'amélionation de notre
situation commerciale et de notre change - le
maximum de ce qu'elles peuvent fournir. Quels
pourcentages de produits indochinois, africains,
malgaches, antillais sont venus en France, en
1 - -
1 19 11 - avant la guerre et depuis. depuis
que nos colonies ont été révélées au grand pu-
blic comme fournisseurs de matières premières
nécessaires à notre alimentation et à notre indus-
trie. C'est ce qu'il serait intéressant de atavoir
pour pouvoir se rendre compte des résultats de
la politique économique suivie dans nos colo-
nies depuis quelques années. C'est ce que jious
essaierons d'indiquer dans un prochain article
en montrant ce que nous tirons actuellement de
nos colonies par rapport à nos besoins.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
Les DOIS coloniaux 8 la foire de Paris
---c-o--
Les Bois coloniaux sont mis en valeur
dans les expositions d'ameublement de la
Foire de Paris actuellement ouverte. Le
Service technique des Bois Coloniaux au
ministère des Colonies a exposé comme tous
les ans du mobilier exécuté avec ces hois :
acajous d'Afrique pour les gros meubles ;
bois divers pour les moulures de bâtiment
et d'ébénisterie, pour l'industrie du cliar-
rennage et celle des carrosscrl.cs automobi-
les. Le Stand des bois coloniaux comporte
également des types variés de bois brut et
une documentation très complète..
Banque de Madagascar
Dès la rentrée parlementaire, M. André
Hesse, ministre des Colonies, sera entendu par
la Commission des Colonies et des Protectorats
au sujet du projet de loi portant création d'une
Banque d'émission à Madagascar.
Retour et Départ
p
Notre ami Edouard de Warren, député
do Meurthe-et-Moselle, est revenu aujour-
d'hui à Paris. Il avait été, comme tous les
ans, passer quelque temps, en Tunisie, où il
a laissé de si profondes attaches.
Notre ami Henry Fontahier, député du
Cantal, s'embarquera de son côté jeudi pro-
chain pour Alger. Son séjour dans l'Afrique
du Noid ne doit pas dépasser une quinzaine.
LU CABINET DI M. MA11MÛE VIOLLBTTB
M. Maurice Viollelle, gouverneur général
de l'Algérie, a constitué son Cabinet de la
manière suivante :
Directeur du Cabinet, chargé des affaires
politiques : M. Maury, chef de Cabinet du
secrétaire général du gouvernement géné-
ral ; directeur des affaires adminigtratives ;
M. Friou, receveur particulier des finances,
détaché près du rapporteur général de la
Commission des Finances de la Chambre des
députés ; chef de la maison militaire : le
colonel Icynier, commandant le 520° régi-
ment de chars d'assaut à -Maubeuge, qui a
déjà été détaché auprès de M. Lutaud,
comme officier d'ordonnance ; chef du se-
crétariat particulier ; M. Deltheil, avocat
à la cour de Paris ; secrétaire particulier ;
Mlle Suzanne Maury ; Officier d'ordonnan-
ce : le lieutenant Leefson, du 2e régiment
d'infantorie coloniale.
̃ ̃ ̃
M. MAURICE VtOLLETTE A DREUX
--0-0-
M. Maurice Viollette, Gouverneur Général
de l'Algérie, député et Président du Conseil
général d'Eure-et-Loir a été réélu hier maire
de Dreux.
PHIIyA TÉWB
Cameroun
La nouvelle série vient de sortir. Sans
être aussi affreuse que celle du Togo, elle
n'a vraiment rien d'artistique. On a décou-
vert dans cette série une très grosse erreur:
'un timbre de 2 francs qui s'est, glissé ma-
lencontreusement dans la feuille du 5 fr.
, , Guadeloupe
Le 45 c. rouge est en vente.
Pourquoi employons-nous
des traverses en acier
Jour nos chemins doter Golooiaux
--0.0--
Vit de nos correspon-
dants de la Côte Occidell-
talc d'Afrique, nous écrit
que les exploitants fores-
tiers ont été avisés d'une
offre très importante d'a-
chat de traverses de che-
mile de fer, faite par les
colonies anglaises de
l'Afrique du Sud. Et ce correspondant, qui
etc manque pas d'ironie, d'ajouter que les co-
lonies anglaises qui n'ont pas de for Pis à
leur disposition, importent à garnds trais des
traverses en bois du Canada, de l'Inde, des
colonies françaises aussi, lorsque celles-ci
voudront leur en fournir, alors que les uôtres,
très bien pourvues en bois de toutes sortes,
dont certains complètement imputrescibles et
inattaquables par les termites, dédaignent ces
ressources.
Nos chemins il c fcr coloniaux utilisent ex-
clusivement en effet, pour leurs chemins de
fer, des traverses en acier qui leur reviennent
de trois à quatre fois plus cher que des tra-
verses en bois et qui, ait surplus, sont loin
de donner aux voies ferrées l'assiette, la sta-
bilité que procurent ces dernières.
Il est permis de se demander d où vient cc
dédain pour nos richesses forestières colonia-
les. Nous qui pouvons fabriquer à la Côte
d'Ivoire, au Camcroltn, au Gabon, en essen-
ces de choix, et à très bon compte, toutes les
traverses dont nous avons besoin dans ces co-
lonies et dans les colonies voisines, conti-
nuons à éprouver le besoin de faire venir de
la Métropole, quand ce n'est pas de l'étran-
ger, des traverses Pl acier qui reviennent,
nous dit-on, de trois à quatre fois plus cher
et qui ne valent pas les traverses ett bois.
Vazobé,le fou, le tali, le coula, pour ne
parler que des Plus dures, à la C,'bte divoirc,
Valep, l' ércuss, Voftip, le palétuvier,au Came-
roun et ait Gabon, combien d'autres essences
encore, fourniraient des traverses de tout
premier choix. Mais voilà ! Les exploitants
forestiers ayant des scieries (ils sont assez
peu llombreux) sont, généralement débordés
de commandes et, en outre, la fabrication de
traverses de chemin de fer, en essences dures,
les intéresse assez peu. Il y a, pour certai-
nes zones de forêt, des difficultés de trans-
port des chantiers à la scierie, lorsque les
boiss trop lourds, ne flottent pas ; il y en
a également pour le debiiagc : les scies
s'é mous sent assez rapidement sur les bois très
durs ; enfin, il n'y a pas de demande de
traverses pour les besoins locaux et les prix
qu'on offre pour Vexportation sont illsltffi
sants pour stimider la fabrication.
Tout cela est question de prix, que Von
offre seulement pour des traverses coloniales
destinées à des voies de i mètre, en bois
dur, le prix que V on offre en France pour
les traverses de chemin de fer à voie nor-
male soit de 16 à 20 francs pièce, et que les
scieries soient assurées d'un débit régulier, on
obtiendra probablement autant que l'on vou-
dra de traverses o ffrant toutes garanties.
Les paierait-on 25 francs pièce, qu'il y au-
rait encore à les employer, un avantage énor-
me sur les traverses en acier.
Les traverses obtenues, il faudrait les pré-
parer à recevoir le rail, puis les' percer pour
permettre Venfoncement des tire-fonds, qui
entreraient saus doute très difficilement sans
cette opération préalable - C'est peu de
choses, dira-t-on, - Evidemment, mais il
faut croire que c'est beaucoup pour nos direc-
teurs de railways coloniaux qui continuent à
donner leur préférence aux traverses d'acier,
Pensez donc 1 celles-ci peuvent être comman-
dées par cablogramme ; elles parviennent
prêtes à mettre en place. C'est autrement
pratique ! L'économie ?, on s'en soucie bien
peu quand c'est la princesse qui paie 1
7 1 1. Il -1 Il 1
L, exempte aonne par L union (te 1 Afrique
du Sud est cependant à méditer ; les Gouver-
neurs Généraux ou Gouverneurs de nos colo-
nies feraient bien de s'en inspirer et de don-
ner à leurs directeurs de chemins de fer, no-
tamment lorsqtèïl s'agit de constructions neu-
ves, des instructions f et mes pour que des dis-
positions soient-crises en vue < £ utiliser les
ressources forestières locales et de ne recou-
rir que tout à fait exceptionnellement à l'im-
portation de traverses métalliques.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
, .,.
L'AFFAIRE GALMOT
0
La première Cham'bre de La Cour a con-
firmé le jugement prononcé par le tribunal
de commerce, annulant comme contraire à
l'ordre public une convention intervenue en-
tre deux amis de M. Jean Galmot, ancien
député de la Guyane, et la Société des Ban-
ques de Province.
Cet accord avait pour objet d'arrêter les
poursuites intentées par les Banques de Pro-
vince contre M. Jean Galmot, à la suite
d'une affaire d'escroquerie au moyen de war-
rants fictifs.
Les deux amis de Galmot avaient remis. à
la banque 6 millions en vue de son désis-
tement., mait il n'en fut pas moins condamné
à un an de prison avec sursis,
LE SALON
0-0
Le Grand Palais étant occupé par l'Exposi-
tion des Arts Décoratifs, le Salon s'est trans-
porté sur la terrasse des Tuileries, au bord de
la Seine. Il réunit, comme l' an dernier, les artis-
tes français et la Nationale dans des baraque-
ments qui, bien que provisoires, sont parfaite-
ment aménagés. Ce salon doit avoir lieu en
deux séries, la première en mai et juin, la se-
conde en juillet et août ; il est assez restreint,
les exposants n'envoyant qu'une toile à chaque
série. Nous nous contenterons de parler des su-
jets coloniaux :
Un marché dans le Sud-algérien, de Cauwy,
dans la manière ordinaire de T artiste et le
Désert dans le grand Erg (extrême sud-oranais)
de Bascoulès attirent les regards aux Artistes
français, ainsi que les « Barbaresques » d'An-
dré Lagrahge, largement traitées. Le vieux ma-
rabout de Dabat brillamment enlevé à la dé-
trempe, les cavaliers de Pozzo, la jeune fille
arabe de Mlle Rondenay, les mauresques sur la
terrasse de Lino, la danse au clair de lune des
Ouled-Nails à Bou-Saada par Germain Thill,
tllflaencé par Dinet, l'aïcha de Mlle Hebrrard,
l'id.ylle au printemps algérien de de Buzon, les
brillants chevaux arabes de Henri Rousseau et
le vendredi à El Kettar représentant des fem-
mes voilées se rendant au cimetière par Pierre
Frai long. Voilà de bonnes descnptions de notre
colonie nord-africaine.
Mcins importants sont les envois de
MM. Bouviolle, Selmy, Bridgmian, Delavier,
P. Leroy, Caputo (qui expose, je crois, pour la
première fois un sujet oriental), de Broca,
Guédy, Mme Bizet, Gallien-Berton, Bernard
(grand paysage mélancolique du sud-algérien),
Lesur-Adrian (intérieur de mosquée à Fès), Al-
bert Bauré (marché à Biskra), Romberg (cro-
quis marocains à l'aquarelle), Ackein (qui sim-
plifie tellement sa notation qu'il ne restera bien-
tôt plus rien).
Kaoul du Gardier reste hdèle à Suez, dont il
rend la lumière d'une façon fort délicate.
Mme Guilbert-Lenoir a peint un jeune musi-
cien congolais et Mme Chicotot-Stinus une né-
gresse.
La Turquie a inspiré Aublet, Mourani,
Deutsch, et le Japon, Hawksley et Geo-Mi-
chel (pagode des poissons à Yunan-F ou).
Signalons encore les serpents pythons puis-
samment gouachés par Robert Rousseau, la Sa'
lomé de Béronneau, la sauvage scène espa-
gnole (les délinquants) par W. R. Flint ; les
gitanes de Capdevielle et puisque nous en som-
mes aux sujets espagnols, la toile de Cannic-
cioni représentant Muratore dans le rôle de don
José de Carmen.
En sculpture, les musiciens arabes de
rHoest, la partie du monument aux morts de
la ville d Hanoï par Hieroltz et S. A. I. le
Prince Vin-Thug par Paul Ducuing, qui s'est
fait une spécialité de portraicturer tous les prin-
ces asiatiques.
A la Nationale, Dinet est absent et c est An-
toni qui représente le mieux les orientalistes
avec ses deux belles toiles décoratives: On y
verra encore les œuvres de Ginardot, Dagna~-
Rivière et- Cardoua (Espagnoles), r rémont (.i-
gre de Java) et les poissons japonisants de Yota.
Bernard Boutet de Mouvel n a pas en ioyé
la Nationale, mais il expose jusqu'au 23 mai à
la galerie Barbazanges un ensemble de pein-
tures et de has-reliefs rapportés du Maroc, où
il décrit, avec la manière stylisée et simplifiée
qui lui est particulière, Fez, Rabat et Marra-
kech.
Tamaris.
Cinéma colonial
-Q-Q-
---- Pitrnln fil m A
- .---
Parmi les films rapportés par la mission
aérienne du Tchad, on verra figurer Pelle-
tier d'Oisy en train de couper les cheveux
de sus camarades ou de faire la soupe.
, Ou et non pas et. Car on aime à penser
que ces opérations ne furent pas simulta-
nées.
Au Conseil d'État
-C.D---
Les indlaènesi M'zabites vont être
- soumis au service militaire.
Le Conseil d'Etat vient de prendre une dé-
cision d'une haute importance relative au recru-
tement des indigènes des territoires du Sud de
l'Algérie.
Les tribus M'zabites, qui ont fait leur sou-
mission en 1833 et ont toujours payé l'impôt,
refusaient obstinément de faire un service mili-
taire quelconque.
Or le Conseil d'Etat a décidé que les
M* zabi tes devaient être considérés, non pas
comme des protégés de la France, mais comme
des sujets indigènes et, de ce tait, être soumis
aux lois de recrutement militaire.
, - -
Ministère des colonies
--oo-
op - .- '1"" _1
Le J. u. au 17 mai pUDlle ie classement
suivant, par ordre de mérite, des adjoints
des services civils et commis principaux
des secrétariats généraux des colonies ayant
obtenu, après un stage ,à l'Ecole coloniale,
pendant 1 année scolaire 1984-1925, le certi-
ficat d'aptitude aux fonctions d'administra-
teur adjoint de 3° classe des colonies.
MM. nelou, Allys, Noël, Azénor, Vin-
trou, Chataux, Carras, Peyron, Rouam-
Sim, Rambeau, Cransac, Palinacci, Péli-
cier, Jacquot, -Cospin, Ciavaldini.
La taille marchande
des homards et des langoustes
-o'(T -
Le Journal officiel a publié ces jours der-
niers un curieux décret signé de M. Pierre
Laval, ministre des Travaux publics. Ce dé-
cret lixc la taille marchande des homards
et des langoustes. Cette longueur, précise le
décret, est « mesurée de F œil à la naissance
de la qu":ue ».
Dans son exposé des motifs, M. Pierre
Laval explique pourquoi « les mesures en-
visagées ne doivent pas être les mômes
pour les deux espèces de crustacés qui ont
des mœurs fort différentes H, Le homard
est, paralt-il, essentiellement sédentaire ; la
langouste, au contraire, est un crust.icé mi-
grateur. Aussi le homard doit-il mesure 20
centimètres, taille de rigueur ; mais on
pourra tolérer une taille inférieure de la
langouste.
Détail :'.L noter, la taille marchande des
langoustes n'est pas la mème dans la mer
du Nord, la Manche et l'Atlantique que
dans la Méditerranée. Les premières, pour
être marchandes, doivent avoir la taille
minima de 17 centimètres, tandis que les
secondes peuvent se contenter de 15 centi-
mètres.
Heureuses langoustes de Mauritanie,
vous n'avez pas besoin d'être protégées con-
tre les pêcheurs bretons.
Port Etienne est trop loin pour qu'ils y
prennent autre chose que les' grosses pièces
destinées aux tables somptueuses. Conti-
nuez à vivre en paix « comme poissons
dans l'eau » !
A Quelque cnose mainaur es! bon
On sait que les criquets ravagent pério-
diquement l'Afrique du .onl. 11 apparaît
que l'on peut tirer de ces insectes une huile
précieuse pour l'aviation car, même à une
très haute altitude, elle ne se lige pas et
reste liquide. Dernièrement, n8 balles de
criquets (dits sauterelles) pesant approxi-
mativement 18 tonnes, ont été envoyées en
Hollande (à Durban) ; une partie a été uti-
lisée pour la nourriture des volailles, et de
l'autre on a extrait cette huile pour les
avions, qui, patait-il, a donné toute satis-
faction.
Il est à noter que l'on peut extraire de
l'huile non seulement des criquets adultes,
mais aussi do leurs œufs ; mais cette der-
nière n'est pas du tout la même que celle
des adultes et ne peut, par suite, servir aux
mêmes usages. Elle est jauno d'or, à odeur
herbacée, à saveur ùcre et rancissant rapi-
dement ; elle brûle à une température assez
basse jtL 2 degrés, elle prend la consistance du
beurre; dans 100 parties d'huile il y a près
de deux parties d'acide phosphorique.
«Obe-
L'AVIATION COLONIALE
Inauguraticn de la ligne aérienne
(c Alicante-Algér »
Parti 0 h. ;.K) d'A'licanle, 1111 hydravion
les lignes aériennes Lntccorjl'ü a ollorri ù
9 li. 2- dans le port d'Alger.
Paris est ainsi Ú moinH dn 21 heures d'Al-
ger, par l'intermédiaire de la ligne Toulou-
se-Al ironie.
I.e.s d<"légali(iiis financières d'Algérie qui
réclamaient depuis longlnnps la réalisation
de ce Ironçon, obtiennent satisfaction. Nul
doute qlle le succès de cette nouvelle liai-
son aérienne n'égale bienlùt le succès do la
ligne :< France-Maroc o.
--Á-.
LA MISSION DEMETTE A BLlSABBTHYILLBJ
0
Depuis le 25 avril, on était sans nouvelles
des hardis explorateurs, depuis leur arrivée
à Tukuya, sur la rive du lac Nyassa. Le
télégramme suivant vient d'èlre reçu par
les usines Renault :
(c Depuis Nairobi, sous fortes pluies
avons traverse Tanganika, Northrrn, KhodcS
sia, construisant, réparant ou aménageant
120 ponts dont onze se sont écroulés au pas-
sage voiture. Celle-ci plusieurs fois submer-
gée. Six-roues et première automobile ayant
atteint Fort-Roseherry, et atteint Elisaheth-
ville après traversée Louapoula. Réception
enthousiaste par population. Poursuivant
voyage d'études, quitterons seuiemrnt Eli-
sabethville samedi. Six-roues parfait état
comme notre santé. - Dclingeite. »
Ce télégramme est daté du 14 courant et
expédié d'Elisabethvillc à l'extrême sud du
Congo belge.
460-
EOxx Indochine
M. Thalamas, inspecteur d'académie du
Nord, est nommé pour ordre recteur de
l'Académie de Dijon et mis à la disposition
du ministre des Colonies pour exercer les
fonctions de directeur de l'enseignement en
Indochine.
Un important consortium en Indochine
–o-o–
On nous mande de Saigon :
Thi grand Consortium franco-japonais doit
s'installer en Indochine avec la collaboration
de M. Raita Fujiyama, ex-président de la
Chambre de Commerce de Tokio et de M.
Léon Arckimbaud, directeur de la Revue du
Pacifique, député de la Drôme, rapporteur
du budget des colonies.
UNE CROISIERE DE L'ESCADRE
DE LA MEDITERRANEE
L'escadre de la Méditerranée, après avoir
visité Naples, Cette et Alger, se concen-
trera à Oran pour appareiller vers les ports
de l'Atlantique et de la Manche. Au retour,
elle visitera Casablanca. Elle rentrera à
Toulon, le 12 août. On évalue à 25 millions
le montant des dépenses en combustible né-
cessaire à cette croisière.
Mort de M. Maurice Maimoury ,
- 0-0-
Nous avons le profond regret d'apprendre'
la mort de M. Maurice Maunoury, ancien mi-
nistre des Colonies et de VIntérieur, décédé
avant-hier, à sou domicile, à Paris.
M. Maurice Maunoury était né en 1863 à
Alexandrie où son père, avocat, s'était exilé,
après le Deux-décembre. Il fit ses études au
lycée Saint-Louis. Il entra d'abord à l'Ecole
polytechnique, puis à l'Ecole centrale et à
l'Ecole-des Arts et Manufactures, d'où il sor-
tit ingénieur. Il fit en même temps son droit;
docteur en droit, il avait été le secrétaire de
M0 Pouillct, bâtonnier.
Maire de Luisant, près Chartres, il avait
été élu comme radical contre M. de Saint-
Pol, libéral, député d'Eure-et-Loir en 1910
dans la circonscription, représentée autrefois
à la Chambre par son père, M. Pol Maunou-
ry. Il s'était inscrit au groupe de la gauche
radicale. Réélu en 1914, il s'était, en 1919,
présenté sur un liste qui ne comprenait que
le nom de M. Paul Deschanel et le sien," tous
deux furent élus à la majorité absolue. Il
s'illscrivit au groupe de la gauche républi-
caine démocratique. En tête de la liste du
Bloc national, avec ses anciens adversaires
de 1910 comme colistiers, il n'avait pas été
réélu aux élections de 1924.
M. Maurice Maunoury s'était spécialisé
pendant de longues annees dans l'élude des
questions industrielles auxquelles il avait
consacré un traité ; Du nom commercial
(1894). Très v/ll'sé dans la connaissance des
problèmes économiques et financiers, il avait
été élu en 1921 président de la Commission
des Finances, eu remplacement de M. Rai-
berti. Il fit partie deux fois des conseils du
Gouvernement. D'abord en juin 1914, à la
sollicitation de ill. Poincaré comme ministre
dés Colonies dans le 30 cabinet Nibot qui fut
renversé le jour même qu'il se présenta de-
vant les Chambres. Il était entré ensuite le
15 janvier 1922 dans le cabinet Poincaré et
il y était resté comme ministre de l'Intérieur
jusqu en avril 1924, époque à laquelle M.
Poincaré le lâcha, - quand il remania son
cabinet, mis en échec sur les pensions, -
et malgré un vote triomphal que M. Maurice
Maunoury avait enlevé à la Chambre quel-
ques jours avant.
Pendant la guerre, il avait été mobilisé
avec le grade de commandant au 28* régi-
ment d'artillerie. Evacué en 1917, il avait
subi l'amputation d'une jambe. Cette grave
opération avait dû terminé un trouble de cir-
culation dont M. Maurice Maunoury ne s'était
jamais bien remis. C'est ce trouble circula-
toire qui a déterminé dans un cœur forcé
une crise cardiaque qui a olllevé l'ancien mi-
nistre. M. Maurice Maunoury supportait ses
souffrances périodiques avec cette bonne
grâce souriante qui les voilait aux yeux mê-
mes de ses proches. C'était un esprit d'une
distinction exquise, d'une érudition rare, tou-
jours en éveil. C'était aussi un hompie d'une
sensibilité raffinée que les chocs de la poli-
tique remuaient plus que sa sereine urbanité
ne le voulait laisser paraître : une de ces
âtncs charmantes qu'oll voit disparaître avec
tristesse, un de ces hommes dont la destinée
aura été inférieure aux qualités.
Ajoutons que M. Maurice Maunoury était
pareNt ae jeu le maréchal Maunoury et du
docteur Gabriel Maunoury, ancien député
d'Eure-et-Loir.
L'avis suivant nous est communiqué :
Xnus apprenons la mort de M. Maurice
Maunoury, ancien élève de l'Ecole polytech-
nique, ingénieur des Arts et Manufactures,
docteur en droit, maire de Luisant, ancien
député d'Eure-et-Loir, ancien ministre, cher
d'esûadron d'artillerie de réserve, chevalier
de la Légion d'honneur, Croix de guerre. De
la part de Mme Maurice Maunuury, sa veu-
ve, de M. Jean Maunoury, de M. et Mme
Georges Bourges, ses enfant. Les obsèques
auront lieu le mercredi 20 mai, à 9 heures
précises, en l'église Saint-Philippe du Roule,
où l'on se réunira, L'inhumation aura lieu
le même jour à Luisant, dans le caveau de
famille. Le présent avis tient lieu d'invita-
tion. Xi îleurs ni couronnes.
«boo-
M. MARTIAL MERLIN EN FRANCE
-0-
M. Martial Merlin, Gouverneur Général
de l'Indochine, est attendu aujourd'hui à
Marseille.
-60-
Botro au MaIoe
Les opérations
De nombreux détails confirment co que
l'on savait de l'action très efficace des for-
ces aériennes, lors de la. prise d'Kl Hibane.
Les avions, armés de mitrailleuses et char-
gés de bombes, votaient très bas, comme
au cours des dernières opérations de la
grande guerre. Les aviateurs repéraient les
principales défenses de l'ennemi et les cri-
blaient de balles comme de gros projec-
tiles.
Pendant Lout le combat, pas un avion
rifain ne fut en vue. Mais les mitrailleurs
d'Abd el Krim tirèrent avec rage jusqu'à
ce que notre aviation les eût contraints A
abandonner la partie.
Il est à noter que les encerclés des block-
haus ont dû la vie aux aviateurs qui, sans
souci des balles des merveilleux tireurs Ri-
fains, ont ravitaillé leurs frères d'armes,
rasant les fortins de pierre pour y laisser
tomber les vivres et le bloc de glace qnoti
1 ̃ • 1 A J r
men qui les ctiipecjui ttu iiiuuru uu son.
Les pertes des troupes rifaines ont été
extrêmement lourdes et leur moral est gra-
vement atteint, notamment par l'effet terris
fiant des bombardements par avions.
Le colonel Armengaud n'aurait cependant
employé qu'une partie des 150 avions mis,
disent certains journaux, A sa disposition.
Mort du commandant aviateur Mezergues
Le commandant Mezergues est décédé à
l'hôpital de Fez des suites de ses blessures.
LE NUMERO : 20 CENTIMES
LUNDI SOIR,. 18 MAI 1925.
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Les Annales Coloniales
.:< es iri ju
"- JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
.11
Les Annonces et Réclame» sorti reçues aux Bureaux dujournalet dàns lu Agences de Publicité
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Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1* Téléphone : LOUVRE 19-37
ViU (Mil 9 mAu
mpmm. - j France << Colonie». 80 » 46 i 15 3
av« ,kzcz- lbmïiwr 110» «8 > 38 >
On «'abonne dam tous l« Borwn
La BOlitique eCOnOmlqUe coloniale
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11 est quelquefois curieux de jeter un coup
d'oeil en arrière pour apercevoir le chemin par-
couru. ou le piétinement sur place.
11 y a huit tans, était réunie solennellement,
par le ministre des Colonies d' alors, une grande
« conférence coloniale ». A la séance d' inau-
guration à l'Ecole Coloniale, assistaient deux
cent cinquante personnes environ, dit le compte
rendu imprimé. « Tous ceux auxquels le mi-
nistre avait demandé leur concours ont répondu
avec le plus grand empressement à l'appel qui
leur avait été adressé ; la conférence, excep-
tionnellement nombreuse, comptait les représen-
tants les plus qualifiés des milieux coloniaux de
la métropole. »
Et le ministre déclarait: « Pour tirer de
notre admirable domaine colonial le parti que
nous devrions normalement en tirer, il nous
reste à faire dix fois, vingt fois plus que nous
n'avons fait jusqu'à présent.» La conférence se
mit incontinent à l'œuvre. Pour la mener à bien,
elle se divisa en une section générale, une sec-
tion des transports et cinq sections spéciales
4 géographiques : anciennes colonies, Indochine,
Océanie et Inde, Afrique Occidentale, Afri-
que Equatoriale, Madagascar, Les personnali-
tés les plus compétentes présidèrent aux tra-
vaux - des - sections, et une Commission exécutive
fut « instituée en vue de suivre la réalisation
des vœux émis ». Ils sont nombreux, copieux,
bien étayés, les vœux émis. Quelle suite leur a
été donnée, après huit ans, c'est ce qu.i1 peut
être intéressant de rechercher, non en prenant
successivement chacune des suggestions mises en
avant par les sections de la grande Conférence
coloniale, mais en prenant quelques exemples
typiques et en les rattachant à une vue d ensem-
ble. Des vieilles colonies, nous n' en dirons pas
gmnd" chose, car on ne peut demander à ces
petites îles, déjà très évoluées, les mêmes pro-
grès qu'à des pays neufs et très étendus. Il est
indéniable, néanmoins, que la hausse des den-
rées coloniales de consommation, et en particu-
lier du sucre et des rhums, a fait connaître à
nos Antilles et à la Réunion une réelle activité
économique," ces dernières années. Par contre,
en peut se demander quelles mesures ont été
prises pour le « développement de la petite
propriété » dans ces possessions (voeu n" 7), et
aussi (Voeu 8) quels effets ont été accomplis
dans l'exploitation des richesses forestières et
minières de la Guyane. On chercherait vaine-
ment, je crois, une trace d'amélioration écono-
mique. depuis huit ans, dans notre colonie péni-
tentiaire d'Amérique, dont la situation finan-
cière, par ailleurs, laisse fort à désirer.
- Des recommandations adressées par la sec-
tion de l'Afrique Occidentale, plusieurs ont été
suivies d'effet, comme l'achèvement du chemin
de fer Thiès-Kayes, le prolongement du rail-
way de la Côte d'Ivoire vers le Mossi, -actuel-
lement en cours, l'aménagement d'un nouveau
wharf en Côte d'Ivoire ; la lutte contre l'alcoo-
lisme, qui continue, l'extension des facilités
bancaires, le développement des transports par
automobile ; par contre, la construction du che-
min de fer de Louga à V an g-Y ang aui Sénégal
n'est pas encore entreprise. L' exploitation de
la forêt de la Côte d'Ivoire se poursuit et s'ac-
centue. Bref, si les résultats n'apparaissent pas
encore aussi considérables qu'on pourrait le
désirer, il n'en demeure pas moins que l'A.O.
F., est en voie de progression, puisque le ton-
nage des export-ations a augmenté au cours de
ces dernières années (arachides, bois, cacao, et
'dans une moindre proportion, produits du pal-
mier).
L'Afrique Equatoriale voit enfin commencer
ion chemin de fer de Brazzaville à Pointe-
Noire, dont on parle depuis si longtemps. Près
de 80 kilomètres d'infra et de superstructure
sont achevés du côté de Brazzaville. Seul, la
question de l'équipement de ce réseau qui ne
peut être qu'électrique n'est pas encore réglée.
La lutte contre la maladie du sommeil s'affirme.
Le commerce des bois est en progrès.
Madagascar est en pleine prospérité écono-
mique et les industries, en grande partie créées
depuis la guerre, s'y développent rapidement.
C'est là un stade nouveau que franchit la
Grande lie. et que seule la question de la
main-d'œuvre empêche de se développer plus
magnifiquement. De jour en jouir, des possibi-
lités nouvelles s'affirment et trouvent dans l'émi-
nent fonctionnaire qui préside aux destinées de
Madagascar un appui agissant.
Tout le monde, Français et étrangers, s'in-
cline devant la prospérité grandissante, chaque
année accrue de notre « métropole seconde »
en Extrême-Orient. Il suffit de consulter les
bilans des Sociétés financières, agricoles et in-
dustrielles indochinoises, de relever les cotes
change dépasse 10 francs. Il y a là une activité
économique qui donne les plus belles espéran-
ces, et lorsque le Gouvernement Général lança
sur place un empnmt. il fut immédiatement et
largement couvert.
Nos établissements du Pacifique ne progres-
sent pas très sensiblement, quoique l'influence
française s'affirme aux Nouvelles-Hébrides.
Saint-Pierre et Miquelon, pour des raisons spé-
claies, connaît une activité qui ne paraît pas
pouvoir, se maintenir longtemps à son niveau
actuel. *
En somme, dans l'ensemble du domaine co-
lonial, il y a progrès économique ; mai», pour
.répondre aux besoins de. l'économie nationale,
ces progrès devraient, comme ils le peuvent,
s'accentuer dans l'avenir. Et c'est pour rendre
une accentuation possible et rapide que M.
Albert Sarraut, à son dernier passage rue Ou-
dinot, réunit à son tour une conférence écono-
mique, la section économique du Conseil Supé-
rieur des Colonies. La question de la produc-
tion coloniale fut serrée de plus près. Elle fut
étudiée d'une façon plus objective produits par
produits : textiles, oléagineux, bois, etc., et de
nouveaux avis furent émis. Ont-ils été suivis,
et dans quelle mesure ? Quels résultats ont été
cbtenus ? Une augmentation de la production
coloniale des matières premières coloniales
a-t-elle été obtenue ? Et, clans le cas de
l'affirmative, la quantité de ces matières pre-
mières venant dans la métropole s' est-elle ac-
crue 7 Et cette dernière interrogation n'est pas
indifférente, puisqu'il s'agit de demander à
nos colonies - pour l'amélionation de notre
situation commerciale et de notre change - le
maximum de ce qu'elles peuvent fournir. Quels
pourcentages de produits indochinois, africains,
malgaches, antillais sont venus en France, en
1 - -
1 19 11 - avant la guerre et depuis. depuis
que nos colonies ont été révélées au grand pu-
blic comme fournisseurs de matières premières
nécessaires à notre alimentation et à notre indus-
trie. C'est ce qu'il serait intéressant de atavoir
pour pouvoir se rendre compte des résultats de
la politique économique suivie dans nos colo-
nies depuis quelques années. C'est ce que jious
essaierons d'indiquer dans un prochain article
en montrant ce que nous tirons actuellement de
nos colonies par rapport à nos besoins.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
Les DOIS coloniaux 8 la foire de Paris
---c-o--
Les Bois coloniaux sont mis en valeur
dans les expositions d'ameublement de la
Foire de Paris actuellement ouverte. Le
Service technique des Bois Coloniaux au
ministère des Colonies a exposé comme tous
les ans du mobilier exécuté avec ces hois :
acajous d'Afrique pour les gros meubles ;
bois divers pour les moulures de bâtiment
et d'ébénisterie, pour l'industrie du cliar-
rennage et celle des carrosscrl.cs automobi-
les. Le Stand des bois coloniaux comporte
également des types variés de bois brut et
une documentation très complète..
Banque de Madagascar
Dès la rentrée parlementaire, M. André
Hesse, ministre des Colonies, sera entendu par
la Commission des Colonies et des Protectorats
au sujet du projet de loi portant création d'une
Banque d'émission à Madagascar.
Retour et Départ
p
Notre ami Edouard de Warren, député
do Meurthe-et-Moselle, est revenu aujour-
d'hui à Paris. Il avait été, comme tous les
ans, passer quelque temps, en Tunisie, où il
a laissé de si profondes attaches.
Notre ami Henry Fontahier, député du
Cantal, s'embarquera de son côté jeudi pro-
chain pour Alger. Son séjour dans l'Afrique
du Noid ne doit pas dépasser une quinzaine.
LU CABINET DI M. MA11MÛE VIOLLBTTB
M. Maurice Viollelle, gouverneur général
de l'Algérie, a constitué son Cabinet de la
manière suivante :
Directeur du Cabinet, chargé des affaires
politiques : M. Maury, chef de Cabinet du
secrétaire général du gouvernement géné-
ral ; directeur des affaires adminigtratives ;
M. Friou, receveur particulier des finances,
détaché près du rapporteur général de la
Commission des Finances de la Chambre des
députés ; chef de la maison militaire : le
colonel Icynier, commandant le 520° régi-
ment de chars d'assaut à -Maubeuge, qui a
déjà été détaché auprès de M. Lutaud,
comme officier d'ordonnance ; chef du se-
crétariat particulier ; M. Deltheil, avocat
à la cour de Paris ; secrétaire particulier ;
Mlle Suzanne Maury ; Officier d'ordonnan-
ce : le lieutenant Leefson, du 2e régiment
d'infantorie coloniale.
̃ ̃ ̃
M. MAURICE VtOLLETTE A DREUX
--0-0-
M. Maurice Viollette, Gouverneur Général
de l'Algérie, député et Président du Conseil
général d'Eure-et-Loir a été réélu hier maire
de Dreux.
PHIIyA TÉWB
Cameroun
La nouvelle série vient de sortir. Sans
être aussi affreuse que celle du Togo, elle
n'a vraiment rien d'artistique. On a décou-
vert dans cette série une très grosse erreur:
'un timbre de 2 francs qui s'est, glissé ma-
lencontreusement dans la feuille du 5 fr.
, , Guadeloupe
Le 45 c. rouge est en vente.
Pourquoi employons-nous
des traverses en acier
Jour nos chemins doter Golooiaux
--0.0--
Vit de nos correspon-
dants de la Côte Occidell-
talc d'Afrique, nous écrit
que les exploitants fores-
tiers ont été avisés d'une
offre très importante d'a-
chat de traverses de che-
mile de fer, faite par les
colonies anglaises de
l'Afrique du Sud. Et ce correspondant, qui
etc manque pas d'ironie, d'ajouter que les co-
lonies anglaises qui n'ont pas de for Pis à
leur disposition, importent à garnds trais des
traverses en bois du Canada, de l'Inde, des
colonies françaises aussi, lorsque celles-ci
voudront leur en fournir, alors que les uôtres,
très bien pourvues en bois de toutes sortes,
dont certains complètement imputrescibles et
inattaquables par les termites, dédaignent ces
ressources.
Nos chemins il c fcr coloniaux utilisent ex-
clusivement en effet, pour leurs chemins de
fer, des traverses en acier qui leur reviennent
de trois à quatre fois plus cher que des tra-
verses en bois et qui, ait surplus, sont loin
de donner aux voies ferrées l'assiette, la sta-
bilité que procurent ces dernières.
Il est permis de se demander d où vient cc
dédain pour nos richesses forestières colonia-
les. Nous qui pouvons fabriquer à la Côte
d'Ivoire, au Camcroltn, au Gabon, en essen-
ces de choix, et à très bon compte, toutes les
traverses dont nous avons besoin dans ces co-
lonies et dans les colonies voisines, conti-
nuons à éprouver le besoin de faire venir de
la Métropole, quand ce n'est pas de l'étran-
ger, des traverses Pl acier qui reviennent,
nous dit-on, de trois à quatre fois plus cher
et qui ne valent pas les traverses ett bois.
Vazobé,le fou, le tali, le coula, pour ne
parler que des Plus dures, à la C,'bte divoirc,
Valep, l' ércuss, Voftip, le palétuvier,au Came-
roun et ait Gabon, combien d'autres essences
encore, fourniraient des traverses de tout
premier choix. Mais voilà ! Les exploitants
forestiers ayant des scieries (ils sont assez
peu llombreux) sont, généralement débordés
de commandes et, en outre, la fabrication de
traverses de chemin de fer, en essences dures,
les intéresse assez peu. Il y a, pour certai-
nes zones de forêt, des difficultés de trans-
port des chantiers à la scierie, lorsque les
boiss trop lourds, ne flottent pas ; il y en
a également pour le debiiagc : les scies
s'é mous sent assez rapidement sur les bois très
durs ; enfin, il n'y a pas de demande de
traverses pour les besoins locaux et les prix
qu'on offre pour Vexportation sont illsltffi
sants pour stimider la fabrication.
Tout cela est question de prix, que Von
offre seulement pour des traverses coloniales
destinées à des voies de i mètre, en bois
dur, le prix que V on offre en France pour
les traverses de chemin de fer à voie nor-
male soit de 16 à 20 francs pièce, et que les
scieries soient assurées d'un débit régulier, on
obtiendra probablement autant que l'on vou-
dra de traverses o ffrant toutes garanties.
Les paierait-on 25 francs pièce, qu'il y au-
rait encore à les employer, un avantage énor-
me sur les traverses en acier.
Les traverses obtenues, il faudrait les pré-
parer à recevoir le rail, puis les' percer pour
permettre Venfoncement des tire-fonds, qui
entreraient saus doute très difficilement sans
cette opération préalable - C'est peu de
choses, dira-t-on, - Evidemment, mais il
faut croire que c'est beaucoup pour nos direc-
teurs de railways coloniaux qui continuent à
donner leur préférence aux traverses d'acier,
Pensez donc 1 celles-ci peuvent être comman-
dées par cablogramme ; elles parviennent
prêtes à mettre en place. C'est autrement
pratique ! L'économie ?, on s'en soucie bien
peu quand c'est la princesse qui paie 1
7 1 1. Il -1 Il 1
L, exempte aonne par L union (te 1 Afrique
du Sud est cependant à méditer ; les Gouver-
neurs Généraux ou Gouverneurs de nos colo-
nies feraient bien de s'en inspirer et de don-
ner à leurs directeurs de chemins de fer, no-
tamment lorsqtèïl s'agit de constructions neu-
ves, des instructions f et mes pour que des dis-
positions soient-crises en vue < £ utiliser les
ressources forestières locales et de ne recou-
rir que tout à fait exceptionnellement à l'im-
portation de traverses métalliques.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
, .,.
L'AFFAIRE GALMOT
0
La première Cham'bre de La Cour a con-
firmé le jugement prononcé par le tribunal
de commerce, annulant comme contraire à
l'ordre public une convention intervenue en-
tre deux amis de M. Jean Galmot, ancien
député de la Guyane, et la Société des Ban-
ques de Province.
Cet accord avait pour objet d'arrêter les
poursuites intentées par les Banques de Pro-
vince contre M. Jean Galmot, à la suite
d'une affaire d'escroquerie au moyen de war-
rants fictifs.
Les deux amis de Galmot avaient remis. à
la banque 6 millions en vue de son désis-
tement., mait il n'en fut pas moins condamné
à un an de prison avec sursis,
LE SALON
0-0
Le Grand Palais étant occupé par l'Exposi-
tion des Arts Décoratifs, le Salon s'est trans-
porté sur la terrasse des Tuileries, au bord de
la Seine. Il réunit, comme l' an dernier, les artis-
tes français et la Nationale dans des baraque-
ments qui, bien que provisoires, sont parfaite-
ment aménagés. Ce salon doit avoir lieu en
deux séries, la première en mai et juin, la se-
conde en juillet et août ; il est assez restreint,
les exposants n'envoyant qu'une toile à chaque
série. Nous nous contenterons de parler des su-
jets coloniaux :
Un marché dans le Sud-algérien, de Cauwy,
dans la manière ordinaire de T artiste et le
Désert dans le grand Erg (extrême sud-oranais)
de Bascoulès attirent les regards aux Artistes
français, ainsi que les « Barbaresques » d'An-
dré Lagrahge, largement traitées. Le vieux ma-
rabout de Dabat brillamment enlevé à la dé-
trempe, les cavaliers de Pozzo, la jeune fille
arabe de Mlle Rondenay, les mauresques sur la
terrasse de Lino, la danse au clair de lune des
Ouled-Nails à Bou-Saada par Germain Thill,
tllflaencé par Dinet, l'aïcha de Mlle Hebrrard,
l'id.ylle au printemps algérien de de Buzon, les
brillants chevaux arabes de Henri Rousseau et
le vendredi à El Kettar représentant des fem-
mes voilées se rendant au cimetière par Pierre
Frai long. Voilà de bonnes descnptions de notre
colonie nord-africaine.
Mcins importants sont les envois de
MM. Bouviolle, Selmy, Bridgmian, Delavier,
P. Leroy, Caputo (qui expose, je crois, pour la
première fois un sujet oriental), de Broca,
Guédy, Mme Bizet, Gallien-Berton, Bernard
(grand paysage mélancolique du sud-algérien),
Lesur-Adrian (intérieur de mosquée à Fès), Al-
bert Bauré (marché à Biskra), Romberg (cro-
quis marocains à l'aquarelle), Ackein (qui sim-
plifie tellement sa notation qu'il ne restera bien-
tôt plus rien).
Kaoul du Gardier reste hdèle à Suez, dont il
rend la lumière d'une façon fort délicate.
Mme Guilbert-Lenoir a peint un jeune musi-
cien congolais et Mme Chicotot-Stinus une né-
gresse.
La Turquie a inspiré Aublet, Mourani,
Deutsch, et le Japon, Hawksley et Geo-Mi-
chel (pagode des poissons à Yunan-F ou).
Signalons encore les serpents pythons puis-
samment gouachés par Robert Rousseau, la Sa'
lomé de Béronneau, la sauvage scène espa-
gnole (les délinquants) par W. R. Flint ; les
gitanes de Capdevielle et puisque nous en som-
mes aux sujets espagnols, la toile de Cannic-
cioni représentant Muratore dans le rôle de don
José de Carmen.
En sculpture, les musiciens arabes de
rHoest, la partie du monument aux morts de
la ville d Hanoï par Hieroltz et S. A. I. le
Prince Vin-Thug par Paul Ducuing, qui s'est
fait une spécialité de portraicturer tous les prin-
ces asiatiques.
A la Nationale, Dinet est absent et c est An-
toni qui représente le mieux les orientalistes
avec ses deux belles toiles décoratives: On y
verra encore les œuvres de Ginardot, Dagna~-
Rivière et- Cardoua (Espagnoles), r rémont (.i-
gre de Java) et les poissons japonisants de Yota.
Bernard Boutet de Mouvel n a pas en ioyé
la Nationale, mais il expose jusqu'au 23 mai à
la galerie Barbazanges un ensemble de pein-
tures et de has-reliefs rapportés du Maroc, où
il décrit, avec la manière stylisée et simplifiée
qui lui est particulière, Fez, Rabat et Marra-
kech.
Tamaris.
Cinéma colonial
-Q-Q-
---- Pitrnln fil m A
- .---
Parmi les films rapportés par la mission
aérienne du Tchad, on verra figurer Pelle-
tier d'Oisy en train de couper les cheveux
de sus camarades ou de faire la soupe.
, Ou et non pas et. Car on aime à penser
que ces opérations ne furent pas simulta-
nées.
Au Conseil d'État
-C.D---
Les indlaènesi M'zabites vont être
- soumis au service militaire.
Le Conseil d'Etat vient de prendre une dé-
cision d'une haute importance relative au recru-
tement des indigènes des territoires du Sud de
l'Algérie.
Les tribus M'zabites, qui ont fait leur sou-
mission en 1833 et ont toujours payé l'impôt,
refusaient obstinément de faire un service mili-
taire quelconque.
Or le Conseil d'Etat a décidé que les
M* zabi tes devaient être considérés, non pas
comme des protégés de la France, mais comme
des sujets indigènes et, de ce tait, être soumis
aux lois de recrutement militaire.
, - -
Ministère des colonies
--oo-
op - .- '1"" _1
Le J. u. au 17 mai pUDlle ie classement
suivant, par ordre de mérite, des adjoints
des services civils et commis principaux
des secrétariats généraux des colonies ayant
obtenu, après un stage ,à l'Ecole coloniale,
pendant 1 année scolaire 1984-1925, le certi-
ficat d'aptitude aux fonctions d'administra-
teur adjoint de 3° classe des colonies.
MM. nelou, Allys, Noël, Azénor, Vin-
trou, Chataux, Carras, Peyron, Rouam-
Sim, Rambeau, Cransac, Palinacci, Péli-
cier, Jacquot, -Cospin, Ciavaldini.
La taille marchande
des homards et des langoustes
-o'(T -
Le Journal officiel a publié ces jours der-
niers un curieux décret signé de M. Pierre
Laval, ministre des Travaux publics. Ce dé-
cret lixc la taille marchande des homards
et des langoustes. Cette longueur, précise le
décret, est « mesurée de F œil à la naissance
de la qu":ue ».
Dans son exposé des motifs, M. Pierre
Laval explique pourquoi « les mesures en-
visagées ne doivent pas être les mômes
pour les deux espèces de crustacés qui ont
des mœurs fort différentes H, Le homard
est, paralt-il, essentiellement sédentaire ; la
langouste, au contraire, est un crust.icé mi-
grateur. Aussi le homard doit-il mesure 20
centimètres, taille de rigueur ; mais on
pourra tolérer une taille inférieure de la
langouste.
Détail :'.L noter, la taille marchande des
langoustes n'est pas la mème dans la mer
du Nord, la Manche et l'Atlantique que
dans la Méditerranée. Les premières, pour
être marchandes, doivent avoir la taille
minima de 17 centimètres, tandis que les
secondes peuvent se contenter de 15 centi-
mètres.
Heureuses langoustes de Mauritanie,
vous n'avez pas besoin d'être protégées con-
tre les pêcheurs bretons.
Port Etienne est trop loin pour qu'ils y
prennent autre chose que les' grosses pièces
destinées aux tables somptueuses. Conti-
nuez à vivre en paix « comme poissons
dans l'eau » !
A Quelque cnose mainaur es! bon
On sait que les criquets ravagent pério-
diquement l'Afrique du .onl. 11 apparaît
que l'on peut tirer de ces insectes une huile
précieuse pour l'aviation car, même à une
très haute altitude, elle ne se lige pas et
reste liquide. Dernièrement, n8 balles de
criquets (dits sauterelles) pesant approxi-
mativement 18 tonnes, ont été envoyées en
Hollande (à Durban) ; une partie a été uti-
lisée pour la nourriture des volailles, et de
l'autre on a extrait cette huile pour les
avions, qui, patait-il, a donné toute satis-
faction.
Il est à noter que l'on peut extraire de
l'huile non seulement des criquets adultes,
mais aussi do leurs œufs ; mais cette der-
nière n'est pas du tout la même que celle
des adultes et ne peut, par suite, servir aux
mêmes usages. Elle est jauno d'or, à odeur
herbacée, à saveur ùcre et rancissant rapi-
dement ; elle brûle à une température assez
basse jtL 2 degrés, elle prend la consistance du
beurre; dans 100 parties d'huile il y a près
de deux parties d'acide phosphorique.
«Obe-
L'AVIATION COLONIALE
Inauguraticn de la ligne aérienne
(c Alicante-Algér »
Parti 0 h. ;.K) d'A'licanle, 1111 hydravion
les lignes aériennes Lntccorjl'ü a ollorri ù
9 li. 2- dans le port d'Alger.
Paris est ainsi Ú moinH dn 21 heures d'Al-
ger, par l'intermédiaire de la ligne Toulou-
se-Al ironie.
I.e.s d<"légali(iiis financières d'Algérie qui
réclamaient depuis longlnnps la réalisation
de ce Ironçon, obtiennent satisfaction. Nul
doute qlle le succès de cette nouvelle liai-
son aérienne n'égale bienlùt le succès do la
ligne :< France-Maroc o.
--Á-.
LA MISSION DEMETTE A BLlSABBTHYILLBJ
0
Depuis le 25 avril, on était sans nouvelles
des hardis explorateurs, depuis leur arrivée
à Tukuya, sur la rive du lac Nyassa. Le
télégramme suivant vient d'èlre reçu par
les usines Renault :
(c Depuis Nairobi, sous fortes pluies
avons traverse Tanganika, Northrrn, KhodcS
sia, construisant, réparant ou aménageant
120 ponts dont onze se sont écroulés au pas-
sage voiture. Celle-ci plusieurs fois submer-
gée. Six-roues et première automobile ayant
atteint Fort-Roseherry, et atteint Elisaheth-
ville après traversée Louapoula. Réception
enthousiaste par population. Poursuivant
voyage d'études, quitterons seuiemrnt Eli-
sabethville samedi. Six-roues parfait état
comme notre santé. - Dclingeite. »
Ce télégramme est daté du 14 courant et
expédié d'Elisabethvillc à l'extrême sud du
Congo belge.
460-
EOxx Indochine
M. Thalamas, inspecteur d'académie du
Nord, est nommé pour ordre recteur de
l'Académie de Dijon et mis à la disposition
du ministre des Colonies pour exercer les
fonctions de directeur de l'enseignement en
Indochine.
Un important consortium en Indochine
–o-o–
On nous mande de Saigon :
Thi grand Consortium franco-japonais doit
s'installer en Indochine avec la collaboration
de M. Raita Fujiyama, ex-président de la
Chambre de Commerce de Tokio et de M.
Léon Arckimbaud, directeur de la Revue du
Pacifique, député de la Drôme, rapporteur
du budget des colonies.
UNE CROISIERE DE L'ESCADRE
DE LA MEDITERRANEE
L'escadre de la Méditerranée, après avoir
visité Naples, Cette et Alger, se concen-
trera à Oran pour appareiller vers les ports
de l'Atlantique et de la Manche. Au retour,
elle visitera Casablanca. Elle rentrera à
Toulon, le 12 août. On évalue à 25 millions
le montant des dépenses en combustible né-
cessaire à cette croisière.
Mort de M. Maurice Maimoury ,
- 0-0-
Nous avons le profond regret d'apprendre'
la mort de M. Maurice Maunoury, ancien mi-
nistre des Colonies et de VIntérieur, décédé
avant-hier, à sou domicile, à Paris.
M. Maurice Maunoury était né en 1863 à
Alexandrie où son père, avocat, s'était exilé,
après le Deux-décembre. Il fit ses études au
lycée Saint-Louis. Il entra d'abord à l'Ecole
polytechnique, puis à l'Ecole centrale et à
l'Ecole-des Arts et Manufactures, d'où il sor-
tit ingénieur. Il fit en même temps son droit;
docteur en droit, il avait été le secrétaire de
M0 Pouillct, bâtonnier.
Maire de Luisant, près Chartres, il avait
été élu comme radical contre M. de Saint-
Pol, libéral, député d'Eure-et-Loir en 1910
dans la circonscription, représentée autrefois
à la Chambre par son père, M. Pol Maunou-
ry. Il s'était inscrit au groupe de la gauche
radicale. Réélu en 1914, il s'était, en 1919,
présenté sur un liste qui ne comprenait que
le nom de M. Paul Deschanel et le sien," tous
deux furent élus à la majorité absolue. Il
s'illscrivit au groupe de la gauche républi-
caine démocratique. En tête de la liste du
Bloc national, avec ses anciens adversaires
de 1910 comme colistiers, il n'avait pas été
réélu aux élections de 1924.
M. Maurice Maunoury s'était spécialisé
pendant de longues annees dans l'élude des
questions industrielles auxquelles il avait
consacré un traité ; Du nom commercial
(1894). Très v/ll'sé dans la connaissance des
problèmes économiques et financiers, il avait
été élu en 1921 président de la Commission
des Finances, eu remplacement de M. Rai-
berti. Il fit partie deux fois des conseils du
Gouvernement. D'abord en juin 1914, à la
sollicitation de ill. Poincaré comme ministre
dés Colonies dans le 30 cabinet Nibot qui fut
renversé le jour même qu'il se présenta de-
vant les Chambres. Il était entré ensuite le
15 janvier 1922 dans le cabinet Poincaré et
il y était resté comme ministre de l'Intérieur
jusqu en avril 1924, époque à laquelle M.
Poincaré le lâcha, - quand il remania son
cabinet, mis en échec sur les pensions, -
et malgré un vote triomphal que M. Maurice
Maunoury avait enlevé à la Chambre quel-
ques jours avant.
Pendant la guerre, il avait été mobilisé
avec le grade de commandant au 28* régi-
ment d'artillerie. Evacué en 1917, il avait
subi l'amputation d'une jambe. Cette grave
opération avait dû terminé un trouble de cir-
culation dont M. Maurice Maunoury ne s'était
jamais bien remis. C'est ce trouble circula-
toire qui a déterminé dans un cœur forcé
une crise cardiaque qui a olllevé l'ancien mi-
nistre. M. Maurice Maunoury supportait ses
souffrances périodiques avec cette bonne
grâce souriante qui les voilait aux yeux mê-
mes de ses proches. C'était un esprit d'une
distinction exquise, d'une érudition rare, tou-
jours en éveil. C'était aussi un hompie d'une
sensibilité raffinée que les chocs de la poli-
tique remuaient plus que sa sereine urbanité
ne le voulait laisser paraître : une de ces
âtncs charmantes qu'oll voit disparaître avec
tristesse, un de ces hommes dont la destinée
aura été inférieure aux qualités.
Ajoutons que M. Maurice Maunoury était
pareNt ae jeu le maréchal Maunoury et du
docteur Gabriel Maunoury, ancien député
d'Eure-et-Loir.
L'avis suivant nous est communiqué :
Xnus apprenons la mort de M. Maurice
Maunoury, ancien élève de l'Ecole polytech-
nique, ingénieur des Arts et Manufactures,
docteur en droit, maire de Luisant, ancien
député d'Eure-et-Loir, ancien ministre, cher
d'esûadron d'artillerie de réserve, chevalier
de la Légion d'honneur, Croix de guerre. De
la part de Mme Maurice Maunuury, sa veu-
ve, de M. Jean Maunoury, de M. et Mme
Georges Bourges, ses enfant. Les obsèques
auront lieu le mercredi 20 mai, à 9 heures
précises, en l'église Saint-Philippe du Roule,
où l'on se réunira, L'inhumation aura lieu
le même jour à Luisant, dans le caveau de
famille. Le présent avis tient lieu d'invita-
tion. Xi îleurs ni couronnes.
«boo-
M. MARTIAL MERLIN EN FRANCE
-0-
M. Martial Merlin, Gouverneur Général
de l'Indochine, est attendu aujourd'hui à
Marseille.
-60-
Botro au MaIoe
Les opérations
De nombreux détails confirment co que
l'on savait de l'action très efficace des for-
ces aériennes, lors de la. prise d'Kl Hibane.
Les avions, armés de mitrailleuses et char-
gés de bombes, votaient très bas, comme
au cours des dernières opérations de la
grande guerre. Les aviateurs repéraient les
principales défenses de l'ennemi et les cri-
blaient de balles comme de gros projec-
tiles.
Pendant Lout le combat, pas un avion
rifain ne fut en vue. Mais les mitrailleurs
d'Abd el Krim tirèrent avec rage jusqu'à
ce que notre aviation les eût contraints A
abandonner la partie.
Il est à noter que les encerclés des block-
haus ont dû la vie aux aviateurs qui, sans
souci des balles des merveilleux tireurs Ri-
fains, ont ravitaillé leurs frères d'armes,
rasant les fortins de pierre pour y laisser
tomber les vivres et le bloc de glace qnoti
1 ̃ • 1 A J r
men qui les ctiipecjui ttu iiiuuru uu son.
Les pertes des troupes rifaines ont été
extrêmement lourdes et leur moral est gra-
vement atteint, notamment par l'effet terris
fiant des bombardements par avions.
Le colonel Armengaud n'aurait cependant
employé qu'une partie des 150 avions mis,
disent certains journaux, A sa disposition.
Mort du commandant aviateur Mezergues
Le commandant Mezergues est décédé à
l'hôpital de Fez des suites de ses blessures.
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