Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 février 1925 12 février 1925
Description : 1925/02/12 (A26,N24). 1925/02/12 (A26,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968691
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEMB ANNEE. - No 24
M NUNPBIO i M CBNT1MB8
JEUDI SOIR. 12 FEVRIER 1925.
------------------ -
- Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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¡'I1IP 1 Etranger ISO* Il 1 M w I
On s'abon» d. tow Im Barwn de poge et cà« les prisdptQi HbraIreI 1
La Chasse et le Tourisme en Tunisie
+
Nous avons vu que les touristes amateurs de
prouesses cynégétiques pouvaient en Tunisie !'e
procurer les émotions de la chasse au fauve
avec la panthère, le guépard, l'hyène, et à un
degré au-dessous, dans la catégorie des ani-
maux moins dangereux peut être ma is encore
nuisibles, avec le renard et le chacal, la ge-
nette et la mangouste, le zorille puant, la be-
letteia outre.
C est encore la grande chasse qui s offre à
eux aux dépens d'animaux moins hostiles,
mais non moins difficiles à joindre et à abat-
tre, tels que tout d'abord les diverses varié-
tés de la gracieuse famille des gazelles. Ses
représentants abondaient il y a un demi siècle
à peine en Tunisie. Ils étaient encore. très
nombreux au début de l'occupation où on les
trouvait jusque dans la plaine de Kairouan. Ces
jolis animaux vivaient , dans la brousse par
bandes comptant jusqu'à 150 individus, alors
qu'aujourd' hui, reculant devant la' colonisation
et le défrichement, ils ne sont jamais plus
d'une trentaine à parcourir ensemble les, terres
incultes de régions beaucoup plus au sud.
Sans vouloir en aucune façon faire de l'éru-
dition naturaliste nous devons cependant, du
seu l point de vue cynégétique, distinguer la
gazelle ordinaire ou dorcas de la gazelle blan-
che ou des sables. Ces deux espèces n'habi-
tent pas les memes régions, n' ont point les
mêmes moeurs et il faut leur appliquer des mé-
thodes de chasse différentes.
La gazelle dorcas se trouve encore en assez
grande quantité dans les vastes plaines qui
s'étendent au nord des grands chotts entre Sfax
et Feriana, Gafsa et Gabès. On peut la chas-
ser à cheval avec l'aide de nombreux rabat-
teurs, mais la vraie façon sportive de prati-
quer cette chasse est celle que recommande le
général Margueritte dans son livre : Les chas-
ses de VAlgérie. Elle consiste à partir à che-
val en compagnie d'un seul indigène expert en
l'art difficile du rabatteur. Il faut d'abord dé-
couvrir le troupeau paissant et gambadant ou
changeant de canton. Alors, le chasseur se cou-
che sur le sol hors de la vue des animaux,
tandis que le rabatteur indigène tenant en main
le chevai se laisse bientôt voir des gazelles que
sa présence inquiète, son habileté consiste àxma-
tiœtlwer de telle sorte que lorsqu'elles se dé-
cident à la retraite, eUes doivent l'exécuter
dans la direction dit chasseur et à portée de
son arme. Très souvent d'ailleurs, celui-ci, fa-
tigué d'une longue immobilité et, de plus exalté
par l'approcbe de ce gibier de choix, se trahit
Plf ciueK-ie *nonvement, qui fait brusquement
changer de direction la course du troupeau fugi-
tif bientôt disparu à t' horizon.
Du restei, pareille déception menace le chas-
seur, même lorsqu'il ne s'est pas laissé devi-
ner et qu'il a pu tirer au passage Un animal
qu'il s'étonne de voir fuir à toute vitesse. La
pauvrel bête n'en est pas moins atteinte et va
mourir au bout de deux ou trois jom à une
distance parfois considérable de l'endroit où
elle a reçu le coup mortel. C'est que la ga-
zelle est douée d'une grande résistance. 11 con-
vient de la chasser avec une arme à grande vi-
tesse initiale et à balle explosible pour être
certain qu'elle Testa sur place ou à peu près.
La gazelle blanche habite la région des du-
nes au sud des chotts où elle vit par petits
troupeaux. Elle, est peut être plus facile à ap-
procher à cause du tenain accidenté qui per-
met au chasseur de se dissimuler, mais qui lui
fournit à tille aussi des facilités de fuite.
Il faut encore noter, bien qu'elle soit plus
rare, la gazelle de montagne souvent dénom-
mée. à tort, antilope. Elile arrive à une taille
plus élevée que les espèces dont nous avons
déjà parfé. et se trouve - dans les montagnes du
sud et du centre. On en rencontre parfois jus-
que dans le massif du Bou-Koraiine, c'est-à-
dire pas bien loin de Tunis, C'est surtout à
l'affût, dans le voisinage des points d'eau, que
l'on peut atteindre et abattre ce beau gibier.
Si c'est à tort qqe l'on appelle parfois anti.
lope la gazelle: de montagne, cela ne veut pas
dire que la véritable antilope soit inconnue en
Tunisie. La faune de ce pays a le droit d'ins-
crire en ses tableaux trois belles variétés du
genre ; le Bubale, l'Oryx et YAddax.
A vrai dire, les deux premières catégories n'y
figurent plus que par des individus trop rares
pour que l'on puisse promettre au chasseur de
passage qu'il en rencontrera. Le bubale qui
abondait encore dans la dernière période du
siècle dernier sur la frontière algéro-tunisienne
du sud en a disparu pour reculer jusqu'au
Sahara.
On peut en dire autant de l'Oryx que les
mosaïques du musée du Bardo montrent à
l'époque romaine comme un des animaux les
plus répandus sur le territoire de Tunisie. Ce
nt eM plus que dans l'extrême sud que de très
loin en très loin on peut en tuer ou en captu-
rer qveloue spécimen.
L'Addax est moins rare. Il doit même fHre
abondant dans certaines régions du Sud à en
juger par la quantité de ses magnifiques cor-
na qu'apportent les caravanes de Chambâs
et que les touristes se waputent. Ces cornes
en spirales dépassent ordinairement soixante
centimètres de longueur.
C'est dans la grande dune de l'Erg, au
niveau de Berresof et de Bir Aouine que le
touriste chasseur a le plus de chance do ren-
contrer quelque bande d'une douzaine de ces
beaux animaux. Chacune de ces bandes est
commandée par un chef, le mâle le plus vi-
guureux au troupeau. C'est celui-là que le
chasseur doit s'efforcer d'atteindre, car s'il
ffasafr è l'abattre, ses compagnons hésitants
fcscum un moment exposés à la répétition cie
son feu.
Pour se livrer à cette chasse, il faut se mu-
nir de diverses autorisations : l'une du direc-
teur général de l'Agriculture relative à la
chasse elle-même ; l'autre de la Résidence
générale afin de pouvoir franchir la ligne de
Bir Aouïne. Cette dernière formalité est impo-
séq depuis que, en 1896, le marquis de Morès
fut assassiné à El Ouatia par les guides Cham-
bâs qu'il avait imprudemment recrutés.
Enfin, le chasseur doit accorder à son aitme
une. attention particulière : dans la dune blan-
che, le sable qui s'infiltre partout occasionne-
rait des enrayages désagréables sinon dange-
reux, si l'on ne prenait là précaution d'enve-
lopper de toile huilée l'extrémité des canons
et des culasses des carabines pour ne les dé-
couvrir qu'au moment de tirer. C' est une rè.
gle à observer dès qu'on se trouve au sud des
grands chotts.
- Le mouflon à manchettes qui habite dans
toutes les montagnes du Sud offre encore à
l'amateur un magnifique coup de fusil. Ce bel
et gros animal diffère totalement du mouflon
de Corse qui n'atteint pas à beaucoup près sa
taille. Il vit par familles d'une douzaine fie
membres. Très méfiant, ayant I'oeil vif et
l'oreille fine il est très difficile à approcher.
11 faut pour y réussir une manœuvre straté-
gique dans laquelle il importe de se baser sur
la direction du vent et de porter des chaus-
sures du type espadrille ne faisant pas de bruit
sur le rocher.
Bien que le mounon résiste beaucoup moins
à la balle que la gazelle et succombe plus
rapidement à ses blessures, on risque de le
perdre en se jetant à sa poursuite aussitôt qu'il
est blessé. Mieux vaut ne pas se montrer et
ne prendre qu'au bout d'une heure au moins
la piste aux taches rouges. Elle mènera bien-
tôt jusqu'à l'animal expirant ou trop épuisé
pour s'enfuir à nouveau.
Ce n'est plus dans la région des chotts mais
bien le long de la frontière algérienne, dans
les forêts de Feriana et du Feidja que vit le
cerf de Barbarie, superbe animal dont la
chasse est d'ailleurs interdite, sauf autorisa-
tion spéciale, en raison de sa trop rapide dis,
parition.
Ce n'est aussi qu'à titre tout à fait excep-
tionnel que l'on peut avoir licence de chasser
les buffles de l'ischkeul dont l'origine a donné
lieu à de nombreuses discussions sans que l'on
soit arrivé à élucider le problème. En effet,
tandis que les légendes indigènes font descen-
dre ces animaux des buffles, que vers la moitié
du dernier siècle Ahmed Bey fit venir d'Ita-
lie pour traîner ses canons, puis relâcher dans
l'ischkeul lorsqu'il eut constaté l'insuccès de
son idée, des documents établissent l'existence
antérieure dans les retraites de cette montagne
de buffles sauvages dont ceux d'Ahmed bey ne
durent que grossir le nombre. En outre, la
science relève de notables différences entre les
buffles de l'ichskeul et ceux d'Italie et ratta
cherait plutôt les premiers à la race de Cey-
lan. Certains de ceux qui ont étudié la ques-
tion avec quelque compétence, veulent qu'il
s'agisse de descendants revenus à l'état sau-
vage des troupeaux de buffles que possédaient
les Carthaginois. Quoi qu'il en soit ce sont des
bêtes formidables qu'un coup de fusil n'abat
que difficilement. Si le troupeau n'en est pas
plus nombreux c'est que; les braconniers indigè-
nes dressent toutes sortes de pièges aux jeunes
sujets et arrivent à s'en emparer malgré la sur-
veillance des caïdes et quelquefois avec leur
Connivence.
Tandis que tous les gibiers dont nous venons
de passer la revue sont ou bien localisés dans
des cantons restreints comme le dernier ou re-
foulés vers le Sud, c'est au contraire dans le
Nord que le sangl ier abonde. De nombreux
chasseurs de Tunis ou de Bizerte partent le sa-
medi soir pour les montagnes du Djebel Ressas
ou du Bou Komine pour les for des Mogods
ou des Nefïas et reviennent le dimanche dans
la nuit, rapportant dans leur charette anglaise
ou sur leur camionnette deux ou trois marcassins
ou sangliers, quelquefois davantage. --
Il convient de noter que le sanglier de Tuni-
sie ou d'Algérie n'atteint pas la taille et le
poids des gros solitaires des Ardennes, des
Cévenmes ou du Plateau Central et ne dépasse
guère 80 kilos, mais sa chair plus fine, d'un fu-
met moins violent, constitue un excellenr man-
8et. --
Certains techniciens conseillent comme mé-
thode de chasse la battue avec des rabatteurs
indigènes. Nous lui connaissons pas mal d'in-
convénients : elle est assez dispendieuse et sou-
vent peu fructueuse, les indigènes aimant mieux
se réserver pour eux-mêmes la possibilité d'un
coup de fusil rémunérateur que l'offrir à l'étran-
ger. De plus si des tireurs indigènes y prennent
part, il est très difficile d'obtenir d eux les
précautions de prudence que les chasseurs euro-
péens o bservent dans les parties collectives.
Les chasseurs dont nous parlons plus haut
opèrent généralement à deux ou trois, dont un
au moins connaissant déjà le terrain montagneux
ou forestier sur lequel ils se rendent, et se pos-
tent à l'affût soit aux environs des sources, soit
près des clairières dont l'aspect du sol révèle
aisément la fréquentation des sangliers. Si l'on
pouvait obtenir d'un de ces chasseurs qu'il gui-
dât quelques touristes de tirer le sanglier, l'ex-
pédition serait plus agréable et probablement
plus fructueuse que organisée avec l'aide aléa-
toire de rabatteurs indigènes.
Le lièvre est répandu partout en Tunisie et
si sa chasse est moins flatteuse pour une chro-
nique cynégétique, elle n'en est pas moins sus-
ceptible d'offrir au touriste me agréable façon
d'occuper ses loisirs. Plus attrayante sera peut-
e pour lui la perspective de tirer un pctnt il pourra rapporter comme trophée la col-
Aion de piquants. C'est un plaisir qu'il pourra
ûter au Djebel Ressas ou' au Zaghouan et
ns la plupart des montagnes du nord et du
ntre tunisien. Ajoutons que le porc-épic peut
Lirnir l'élément d'un civet exquis, à condition
'on sache le débarrasser de la saveur formi-
e prononcée que sa chair offre souvent.
Quant au lapin il n'existe pas sur le sol tu-
;ien continental mais il peuple plusieurs des
qui bordent les côtes septentrionales de la
égence. Il pullule notamment à Zembra, mais
ittrait de ce gibier de troisième catégorie ne
mpense pas pour les chasseurs les difficultés
! la traversée.
Les quacbrupèdes ne sont pas seuls à pouvoir
frir à l'amatoor de chasse l'occasion de satis-
.ire son penchant. Nous verrons que les oi-
aux soit avec les rapaces de grande taille,
nt avec des espèces appréciées comme co-
testibles, soit avec de magnifiques échassiers
uatiques ou certains migrateurs apportent un
jntingent très important à ce programme.
Ernest Haudost
Dépvié de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Cottventiotis commerciales.
4> ---
L'aviationcoloniale
--o.()--.-
Paris-Tchad
Ce que l'on pouvait à juste titre considé-
rer comme une promenade militaire faite,
sans doute, dans le but de donner de l'avan-
cement à quelques officiers, vient de se ter-
miner tragiquement.
Le Gouverneur Général de l'Afrique Oc-
cidentale Française a envoyé hier de Dakar
le télégramme suivant :
Dakar, io février, i* heuTes, - Le colo.
tiel de Goys télégraphie de Niamey que
fanion du colonel Vitillemin s'est écrasé au
sol au départ 3e Niamey.
Le sergent Vandelle a été tué.
Le colonel Vuillemin, le capitaine Da.
gneaux et le sergent mécanicien Kneclrt sont
hluh - rAnnffl.
Que s'est-il passé? Hélas 1 c'est facile à
prévoir, les moteurs ont dû faire défaut au
moment du décollage, l'avion à trop faible
hauteur n'a pu reprendre sa vitesse et s'est
écrasé sur le sol.
Ne dit-on pas que ces nouveaux appareils
Blériot, construits pour le besoin de la cause,
sont lourds, peu pratiques avec leurs 16 ma-
nettes,. enfin, les moteurs ne sont pas au
point.
- Un brave poilu, le sergent Vandelle, paye
de sa vie ces expériences inutiles.
Que voulait-on prouver par ce raid?
Qu'un pilote peut faire 600 kilomètres
tous les deux jours, alors 'lU' Arrachart et
Lemaitre, d'un seul coup, en ont fait plus
de _1.000 r
Il est plus juste de croire que la maison
Blériot, dont une filiale vient d'être ache-
tée par les Phares Ducellier au grand dam
des actionnaires, avait besoin de réclame et
n'a rien trouvé de mieux que d'imaginer ce
iaid (?) militaire.
Le colonel de Goys parlait hier de repar-
tir ; on verra, plus loin, que M. Laurent
Eynac vient sagement d'arrêter les frais.
Voici la note officielle, communiquée hier,
dans la soirée, par le sous-secrétaire d'Etat
de l'Aéronautique :
Le colonel de Goys a confirmé au sous-
secrélairc d'Etat de VAéronautique l'acci-
dent de Nianzey, déjà relate par le télé-
gramme du Gouverneur Général de l'Afri-
que Occidentale Française. Il ajoute :
a Attendons que les docteurs se prononcent
sur l'état des blessés. Puis nous continut-
rons vers le lac Tchad et _Fort-Lamy'. »
L'équipage du Roland-Garros serait donc
prêt à continuer seul le voyage prévu.
Mais, en raison de l'organisation elle-
même de la mission, basée sur l'utilisation
de deux appareils, dont l'un, le f ean-Casale,
était gréé pour l'usage de la T. S. F., et
l'autre, le Roland-Garros, de la photogra-
phie, M. Laurent Eynac, jugeant que les
résultats escomptés du voyage d'un seul ap-
pareil ne correspondraient pas aux risques
d'un vol de plus de 5.000 kilomètres (Nia-
mey-Bangui et retour), au-dessus de régions
difficiles, a adressé au colonel de Goys le
télégramme suivant :
» Apprenons avec douleur la mort du ser-
gent Vandelle et adressons nos vœux affec-
tueux au colonel Vuillemin, au capitaine Da-
gneaux et au sergent mécanicien 'X11echt.
-, Quand TOUS esfimerez, pouvoir quitter
Niamey, vous devrez vous rendre» à Dakar,
la. mission ne pouvant pas Hre poursuivie
avec un seul Ilfrpflrcil.
a Sommes de ccetir avec vous dans le dou-
loureux accident oui vient interrompre votre
remarquable etfort. »
Joé Poyet
La liaison aérienne Algérie-Niger par
le 2e groupe d'aviation
Alger, 11 février. - Deux avions des es-
cadrilles sahariennes du ,2° groupe d'aviation
d'Afrique, pilotés par les lieutenants Pao-
lacci et Bousquet, et ayant comme passagers
le commandant Gallet, rommnndant du
groupe, et un sergent mécanicien, ont ar-
rivés le g février à Colomb-Réchar.
La mission était partie de Colomb-Béchar
le 24 janvier, elle avait atteint Bourem, sur
le Nigor, le 28, et Gao le 29.
qp
Après le raid Gaston Gradis
1/Aéro-Club do Franco a donné mardi
soir un brillant dîner en l'honncur dui ma-
réchal Franchct (i'Iîspcroy, qui a fait, à la
fin (lu repars, l'exposé de son voyag-e iL tra-
vers rAfriijnc da Nord. M. Laurent TCyrmc
n. adressé les félicitations du gouvernement
niiv hardis pionniers de notre empire colo-
nifU.
L'œuvre française
en Afrique Occidentale
Depuis son installation
à Dakar, M. le Gouver-
neur Général Carde pour-
suit avec ténacité la mise
en valeur de nos posses-
sions.
Nombreuses sont les me-
sures administratives pri-
ses par lui et dont on a pu
déjà appreciet les heurettx résultats sur la pro-
duction des matières premières en A. P. F.
Pour seconder son action, M. le Gouver-
neur Gaston Joseph, directeur de l'Agence
Economique, a organise en France une inté-
ressante propagande pour amener vers l'Ouest-
Africain capitaux ci activités.
Soucieux de résultats pratiques, il a dresse
un plan de conférences se poursuivant dans
les milieux les plus divers.
Avec le concours des Chambres de Commer-
ce et des Associations Economiques, M. Gas-
ton Joseph çlcàt fait applaudir dans les
grands centres commerciaux et industriels du
Nord et de l'Est.
Il s'est fait entendre aussi dans les Ecoles
commerciales, industrielles et d'apprentissa-
ge, décidant de vocations coloniales par l'at-
tirance pour les jeunes de plus lucratives si-
tuations dans nos possessions cf' outre-mer.
Cest aussi dans les écoles primaires des
grands centres de la banlieue parisienne qu'il
a signale aux ouvriers les perspectives inté-
ressantes ouvertes à leur activité industrielle
dans 1lN colonies.
Ilitr soir, à VEcole Coloniale, il avait
groupé de nombreux coloniaux pour une con-
fiance * sur les aspects, lrs habitants et les
ressju/cc." de l Afrique Occidentale ». Devant
ce public averti, M. Gac!oIJ Joseph, dans un
clair exposé, <7 retracé les efforts accomplis et
l'œuvre restant à poursuivre, dont il a fait
justement ressortir les difficultés résultant de
l'itpiplicirsité des possessions et de la dispersion
des habitants.
Peuplée de 12 à 1. millions d'habit a*'4*,
l'A. O. F. est sept fois grande, tomme la
France. Sa population esi celle rassemblée
sur les territoires de la Belgique et de la Hol-
lattdc réunis, qui, au lieu de présenter une
densité de population de 2, 5 au kilomètre
cèrfi. fIl comptent effectivement 2*2.
L'Administration des collectivités ainsi
groupées est beaucoup plus facile ci moins
onéreuse. Elle implique un réseau de voies
ferrées et de routes qui n'a point besoin d'être
étiré vers de lointains hinterlands.
Lu mise en valeur serait alors très simpU.
fiée et arrélhée, avec F affectation des res-
,)/(f¡'{J budgétaires à des travaux groupés,
aussi bien pour les chemins de fer que pour
les ports.
T,i.s Anglais ont la bonne fortune d'avoir en
Afrique Tropicale une enclave qui présente
l'ci avantages exceptionnels. Située entre 110S
colonies du Dahomey, du Niger et le Came-
roun français, la Nigeria, 850.000 kilome-
tres carres de superficie avec 18 millions
d" habitants.
Dix agglomérations de plus de 100.ouo
habitants s'y trouvent, alors que les centres
les plus peuples de notre A. O. F. ne comp-
tent que 35.000 habitants. Quant aux che-
mins de fer, leur réseau s'épanouit en éven-
tail avec l'aboutissement de deux grands ports
Lagos et Port-Harcourt.
Malgré la situation moins favorisée de nos
possessions de VAfrique Occidottale, elles
constituent, à n'en pas douter, des colonies
dont la métropole doit rapidement poursuivre
la mise en valeur certaine des grands résultais
économiaues qui seront rapidement obtenus.
-- -
L.-G. Thébault
.d*P
L'incident de la Guyane
--0-0---
L'affaire de VEdith-Cavell, ce navire an-
glais dont le naufrage sur les côtes de
Guyane amena l'arrestation du capitaine
et de deux officiers, a été éivoquêe hier à la
Chambre des Communes.
M. Samuel, secrétaire parlementaire au
département du Commerce xLéricur, a fait,
à cet égard, la déclaration suivante :
L'Edith.Cavel.l heurta un rocher à Saint-
Laurent, dans la rivière Maroni (Guyane
rrançaiee), le 30 novembre dernier, et som-
bra en dépit des efforts faits pour le déga-
ger. Le navire était, h ce moment, aux
mains djap. pilote français. L'es propriétai-
l'ce du vapeur estimèrent que la responsa-
bilité du capitaine et des officiers n'était pas
rn cause ; mais les autorités françaises lo-
cales accusèrent le capitaine et dieux offi-
ciers d'avoir provoqué volontairement lo
ïiaufrage du navire. Ils furent arrêtés et
emprisonnés.
Sur instructions du Gouvernement hri-
tannique, le consul anglais à Paramaribo
fit dîee représentations aux autorités loca-
les françaises, et les officiers arrôtés furent
libérés sous caution, le 6 février courant.
L'ambassadeur ibritannique à Paris, se mit,
de son côté, en relations avec le Gouverne-
ment français, qui diemanda aussitôt un
rapport circonstancié au Gouverneur de la
Guyane française.
Le rapport réclamé par le ministère des
Colonies - ainsi que nous l'avons annoncé
- au Gouverneur intérimaire de la Guya-
ne, n'est pas encore parvenu à Paris. Il est
toutefois d'ores et déjà permis d'affirmer
que ce n'est pas sans raison valable que
les officiers ne VEdith-Cavcll avaient été
arrêtés.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Colonies
La Commission decs Colonies a adopté le
rapport de M. Auguste Brunet sur les pro-
jets de loi portant renouvellement des pri-
v i li\L-f S des banquies de la Martiniq^1, de lu
Guadeloupe, de la Guyane et cLe la Réu-
nion.
Il a ensuite, après avoir entendu la lec-
ture par M. Auguste Brunet, député de la
Réunion, sur la pétition de M. Bellan dé-
cidé :
1° De réclamer au Ministre des Colonies
de prescrire une enquête administrative sur
les faits allégués par M. Bellan contre M
le Résident supérieur Deaudoin.
2° De réclamer également au ministre
des Colonies une enquête sur les conditions
dans lesquelles M. lioilan a été mis à la
retrait-1 d'office
La Commission a ensuite désigné :
M. Jacquier comme rapporteur provisoi-
re du projet de loi relatif à l'admission des
indigènes à la qualité de citoyens français ;
M. Gouin comme rapporteur du projet por-
tant institution du Conseil de prud'hommes
en Tunisie ; M. Henri Michel, comme rap-
porteur du projet portant création de la
banque d'émission de Madagascar.
En outre M. (Jasparin a été désignô
̃ •omme rapporteur du projet. de loi créant
un contingent exceptionnel de légion d'hon-
neur ;\ l'occasion du l'Exposition Coloniale
de Strasbourg.
La marine marchande
La Commission de la Marine marchande,
réunie sous la présidence de M. Morinaud,
a adopté avec quelque modifkation, le rap-
port présenté par M. Labes sur le projet
de loi relatif aux Caisses de crédit mariti-
me mutuelles.
La Commission a décidé notamment la
mise en vigueur de cette loi en ADgérie et
aux Colonies, sous réserve qu'en ce qui
concerne les colonies, un décret d'adminis-
tration publique en déterminerait les con-
ditions d'application.
DANS LES GROUPES
Groupe colonial
Ce groupe, réuni sous la présidence de
M. Henry Simon, a entendu un exposé de
M. Léon Baréty sur la situation en Tunisie.
Une longue discussion a suivi, à laquelle
ont pris part plusieurs membres de la Com-
mission, notamment MM. de Warren, Mo-
rinaud et Ernest Outrey.
Finalement, le groupe a décidé d'envoyer
une délégation auprès du Président du Con-
seil, ministre des Affaires étrangères, pour
l'entretenir de cette importante question.
Notre ami Lucien Gasparin a également
entretenu le groupe de l'élargissement de
l'autonomie des Comores et a décidé d'in-
tervenir en ce sens auprès de M. Edouard
Daladier, ministre des Colonies.
Le groupe du Maroc
,.- ,. ,.
Le Croupe Parlementaire du Maroc sVst
réuni sous la présidence de M. Léon Ba-
réty.
Après avoir renouvelé son bureau le
groupe a décidé d'étendre son action aux
affaires tunisiennes et do prendre le titre
de groupe du Maroc-Tunisie.
M. Baréty a exposé quelle était l'heure
actuelle la. situation au Maroc en Tuni,
sic.
Après un échange de vu-a entre diffé-
rents membres du groupe, M. Baréty a étr
chargé de faire une démarche au président
du Conseil pour l'entretenir des questiuns
tunisiennes.
Le Bureau du groupe est ain6i constitué :
Président : Léon Baréty, vice-présidents:
MM. Vietor Jean, Piétri, Le Corlx i1/
gis, Guilhaumon, dlésputés, Morand, Buhan,
sénateurs.
Secrétaires : MM. Calmel, sénateur, Can-
te, Régnier (Yonne), Séret, Inizan, G. d"
Montjon, députés.
Secrétaire général : Edouard Soulier.
RAPPORT
Privilège des banques coloniales
M. Auguste Brunet a déposé sur le bu-
reau de la Chambre un rapport, fait au nom
de la commission de l'Algérie, sur le projet
de loi modifiant et complétant Les disposi-
tions des paragraphes 2 et 3 de l'article 36
et celles des articles *51 et 54- des statuts an-
nexés ;t la loi du 21 mars 1910 portant re-
nouvellement du privilège des banques de
la Martinique, de la Guadeloupe, de la
Guyane et de la Réunion.
AU SÉNAT
AU SENAT
Commission de l'Algérie
Le Sénat a nommé cet après-midi une
Commission de 18 membres, chargée,
pour l'année 1925, de l'examen des projets
et propositions de loi relatifs à. l'Algérie.
«t»
RETOUR DE M. DALADIER
--0-0--
M. Edouard Daladier, premier délégué de
la France à la Conférence de Genève. est ren-
tre à Paris ce matin et a repris immédiatement
la direction des Services de son département.
Avant de quitter Genève, M. Daladier a
pu signer le protocole définitif de la Confé-
rence et faire accepter par les diverses nations
représentées les propositions formulées par la
Délégation française.
Ajoutons que les chefs des missions étran.
gères ont tenu, à cette occasion, à rendre un
public hommage au ministre des Colonies.
De l'Atlantique à la mer Rouge
La mission Tranin Duverne a quitté El
Fashcr et so dirigo sur El-Obcïd avec l'in-
irnlion d'atteindre Massouah sur la mer
Roue,
Il faut hâter la construction
de Brazzaville-Océan
-Q- *~ *
Lu situation est grave ú. Kinshassa et à
Léopoldville du fait de la crue du Congo.
De nombreux établissements induslrielJJ
sont sous l'eau. Le service de la distribu-
tion d'eau, les oteliers de la Socomn" les
magasins C. C. B. sont de vastes mar.
Les piers de Malieingreau, de la Citas sont'
sous 50 centimètres d'eau. L'eau arrive-
près des magasins Sonatra de Kinshassa.
A L('opoldvmc il y a un mètre cinquanlei
d'eau au-dessus des quais. Les grues du
port sont des Ilots, les ateliers sont en dan-
ger d'inondation, vu le courant formidable
qui projette l'eau vers ces établissementa.
On craint même l'arrêt des forges.
A la Sonatra, des navires accostent en
passant au-dessus de tronçons et de maW.
riel de bateaux qui sont en montage, et
que Von a nécessairement dû laisser à
l'abandon en attendant que les eaux des-
cendent.
Aux dernières nouvelles, la crue n'ai-
rait pas atteint son maximum.
Il ne faut pas perdre de vue que Kin-
shassa, terminus de la voie ferrée de Ma-
tadi, est le point de transit obligé pour
toutes les marchandises transportées par
le chemin de fer à la montée comme à la
descente, et qu'en fait l'inondation vient
encore augmenter ),'s difficultés causées
par l'embouteillage du chemin de fer.
Nous devons cependant constater qiie
ces deux maux. embouteillage du chemin
de fer et inondation du port sont des maux
presque chroniques : Un chemin de fer
de montagne, à voie étroite, ne peut aug-
menter son trafic que dans une proportion
très restreinte et du seul point, de la rive
bellge du Congo où puissent aborder les'
bateaux avec quelque sécurité, le terrain
est si bas et si plat que les quais et môme
les rues de là vItDe sont à la merci de tou-
tes les crues un peu importantes.
Nous devons nous résigner a ces maux
tant que ne sera pas construit le chemin
de fer de Pointc-()irC dont le port fiuviQil
de Brazzaville, en raison du relief de la
côte frahçaise, sera préservé de ces arrête
périodiques du trafic.
Aux Iles Kerguelen
n 0
L'archipel des lises Kerguelen, nouvelle-
ment rattaché à Madagascar, vient d'être
le théâtre d'un naufrage dans les condi-
tions suivantes :
La Compagnie Générale des îles Kerguelen,.
Saint-Paul et Amsterdam avait reçu, le lor jan-
vier dernier, trois télégrammes de Capetown,
de orvège et d'Angleterre, l'informant que le
JO décembre un apped de détresse « S. O. S. Nous
coulons » avait été regu par Je paqueoot Dto-
oènes, en route de Capetown vers l'Aulralie.
13icn que le navire en perdition n'ait pas donné
son nom, tout laissait supposer qu'il s'agissait
du vapeur norvégien Erivan. de 2.419 tonneaux
de jauge brute, qui avait du quitter Kerguelen
le 29 di-ceinbip, avec 10.000 barils d'huile d'014-
phant de mor.
- Pendant plusieurs semaines, l'anxiété fut
Crandc.
Depuis lors, on a su que c'était bien l'Eriuan
dont il s'ngissait. et que le navire s'était mis sur
des rochers ù une diznirve do mille de la côte de
Kerguelen.
Le navire et son chargement sont complète-
ment perdus, mais l'équipage a été sauvé, et
dans des conditions extraorainairement favora-
bles.
D'après los nouvelles reçues de Capetown, les
marins une fois dans les r-anots ont J'orné pon-
dant cinq heures par beau temps, jusqu'à la plus
voisine des trois cents iles inhabitées qui forment
l'archipel do Kerguelen. Là, ils ont tué des élé-
phants de mrr, ont. pris un repas, et se sont re-
posés. Puis ils se sont réenYbarqnés dons leurs
canots pour une autre iTe, plus proche de la
Grande Terre. Ils ont atteint cette île six 'heures
anrès.
En contournant le promontoire, quelle n'a pas
ét3 leur joie d'apercevoir les mâts et la cheminée
du Kil{enora, un des navires chasseurs auprès
duquel Vfirivan était ancré à Ptortr.Tœnoe-d'Arc
quelques jours auparavant, et qui, par un ha-
sard extraordinaire venait de mouiller précisé-
ment à cette Ile. Le KV.Jenora les a ramenés à
Port-Jeanned'Arc et de là à Capetmvn.
Ces circonstances sont d'autant plus heureuses
que. deux jours aprils la catastrophe, une vio-
lente. tempête se produisait, qui aurait probable-
ment causé la mort des naufragés.
–-
Le quart colonial et le calcul
des pensions de reiraite
--0+-
Les parlementaires algériens ont été en-
tendus aujourd'hui nu ministère des Finan-
ces par le Comité d'exécution de la réfor-
me des pensions présidé par M. Lugol.
Ils ont exposé au Comité les raisons .d.,
droit et d'équité qui justifient" l'incorpora-
tion du quart colonial dans le traitement
pouir le calcul de la pension de retraite dos
fonctionnaires d'Algérie.
Ces raisons ont manifestement impres-
sionné la Commission et après un ¡"changc'"
de vues, cellc-ei a paru xo ranger A l'avis
des représentants il.-> l'Algérie," moyennant#
telle, mesure qui a été envisagée Vt sera#
proposée aux délégations financières.
la situation imanctîrc ne la Réunion
---ï/a caisse de réserve de la Réunion pré-
sente à la fin du dernier exercice un boni*
de 14 millions.
Les déprtts et comptes courants dans lui
banques ne cessent d'ailleurs de s'accroî-
tre et la valeur des terres et dea immeubles
progresse également. I.m hauts cours ines-
pérés de la vanil!-"1 fortune de ceux qui pratiquent ces eultuie^
on dehors des profits que rapporte la canne
à sucre.
LE TAUX DE LA PIASTRE
-()- -
Le gouvernement, général de l'rnrlùr.h:J.'
vient de faire connaître au ministre des co-
lonies qu'à la date du9 février 1925. le t,,i i:x
officiel do la piastre Lai. 10 fr. M.
M NUNPBIO i M CBNT1MB8
JEUDI SOIR. 12 FEVRIER 1925.
------------------ -
- Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
PU ARTICLBI PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Lu Annonce» et Réclame» sont reçue» aux Bureaux éaJournal et jetu la Agença dePubltclli
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Rédaction et Admiilitrilien ! 34, Rue du Mont-Thabop, PARIS-1* - Téléphone : LOUVRE 11-17
du (Mia t I
ABONNEMENTS ( Franc* M Cotonto 80. 1 a
¡'I1IP 1 Etranger ISO* Il 1 M w I
On s'abon» d. tow Im Barwn de poge et cà« les prisdptQi HbraIreI 1
La Chasse et le Tourisme en Tunisie
+
Nous avons vu que les touristes amateurs de
prouesses cynégétiques pouvaient en Tunisie !'e
procurer les émotions de la chasse au fauve
avec la panthère, le guépard, l'hyène, et à un
degré au-dessous, dans la catégorie des ani-
maux moins dangereux peut être ma is encore
nuisibles, avec le renard et le chacal, la ge-
nette et la mangouste, le zorille puant, la be-
letteia outre.
C est encore la grande chasse qui s offre à
eux aux dépens d'animaux moins hostiles,
mais non moins difficiles à joindre et à abat-
tre, tels que tout d'abord les diverses varié-
tés de la gracieuse famille des gazelles. Ses
représentants abondaient il y a un demi siècle
à peine en Tunisie. Ils étaient encore. très
nombreux au début de l'occupation où on les
trouvait jusque dans la plaine de Kairouan. Ces
jolis animaux vivaient , dans la brousse par
bandes comptant jusqu'à 150 individus, alors
qu'aujourd' hui, reculant devant la' colonisation
et le défrichement, ils ne sont jamais plus
d'une trentaine à parcourir ensemble les, terres
incultes de régions beaucoup plus au sud.
Sans vouloir en aucune façon faire de l'éru-
dition naturaliste nous devons cependant, du
seu l point de vue cynégétique, distinguer la
gazelle ordinaire ou dorcas de la gazelle blan-
che ou des sables. Ces deux espèces n'habi-
tent pas les memes régions, n' ont point les
mêmes moeurs et il faut leur appliquer des mé-
thodes de chasse différentes.
La gazelle dorcas se trouve encore en assez
grande quantité dans les vastes plaines qui
s'étendent au nord des grands chotts entre Sfax
et Feriana, Gafsa et Gabès. On peut la chas-
ser à cheval avec l'aide de nombreux rabat-
teurs, mais la vraie façon sportive de prati-
quer cette chasse est celle que recommande le
général Margueritte dans son livre : Les chas-
ses de VAlgérie. Elle consiste à partir à che-
val en compagnie d'un seul indigène expert en
l'art difficile du rabatteur. Il faut d'abord dé-
couvrir le troupeau paissant et gambadant ou
changeant de canton. Alors, le chasseur se cou-
che sur le sol hors de la vue des animaux,
tandis que le rabatteur indigène tenant en main
le chevai se laisse bientôt voir des gazelles que
sa présence inquiète, son habileté consiste àxma-
tiœtlwer de telle sorte que lorsqu'elles se dé-
cident à la retraite, eUes doivent l'exécuter
dans la direction dit chasseur et à portée de
son arme. Très souvent d'ailleurs, celui-ci, fa-
tigué d'une longue immobilité et, de plus exalté
par l'approcbe de ce gibier de choix, se trahit
Plf ciueK-ie *nonvement, qui fait brusquement
changer de direction la course du troupeau fugi-
tif bientôt disparu à t' horizon.
Du restei, pareille déception menace le chas-
seur, même lorsqu'il ne s'est pas laissé devi-
ner et qu'il a pu tirer au passage Un animal
qu'il s'étonne de voir fuir à toute vitesse. La
pauvrel bête n'en est pas moins atteinte et va
mourir au bout de deux ou trois jom à une
distance parfois considérable de l'endroit où
elle a reçu le coup mortel. C'est que la ga-
zelle est douée d'une grande résistance. 11 con-
vient de la chasser avec une arme à grande vi-
tesse initiale et à balle explosible pour être
certain qu'elle Testa sur place ou à peu près.
La gazelle blanche habite la région des du-
nes au sud des chotts où elle vit par petits
troupeaux. Elle, est peut être plus facile à ap-
procher à cause du tenain accidenté qui per-
met au chasseur de se dissimuler, mais qui lui
fournit à tille aussi des facilités de fuite.
Il faut encore noter, bien qu'elle soit plus
rare, la gazelle de montagne souvent dénom-
mée. à tort, antilope. Elile arrive à une taille
plus élevée que les espèces dont nous avons
déjà parfé. et se trouve - dans les montagnes du
sud et du centre. On en rencontre parfois jus-
que dans le massif du Bou-Koraiine, c'est-à-
dire pas bien loin de Tunis, C'est surtout à
l'affût, dans le voisinage des points d'eau, que
l'on peut atteindre et abattre ce beau gibier.
Si c'est à tort qqe l'on appelle parfois anti.
lope la gazelle: de montagne, cela ne veut pas
dire que la véritable antilope soit inconnue en
Tunisie. La faune de ce pays a le droit d'ins-
crire en ses tableaux trois belles variétés du
genre ; le Bubale, l'Oryx et YAddax.
A vrai dire, les deux premières catégories n'y
figurent plus que par des individus trop rares
pour que l'on puisse promettre au chasseur de
passage qu'il en rencontrera. Le bubale qui
abondait encore dans la dernière période du
siècle dernier sur la frontière algéro-tunisienne
du sud en a disparu pour reculer jusqu'au
Sahara.
On peut en dire autant de l'Oryx que les
mosaïques du musée du Bardo montrent à
l'époque romaine comme un des animaux les
plus répandus sur le territoire de Tunisie. Ce
nt eM plus que dans l'extrême sud que de très
loin en très loin on peut en tuer ou en captu-
rer qveloue spécimen.
L'Addax est moins rare. Il doit même fHre
abondant dans certaines régions du Sud à en
juger par la quantité de ses magnifiques cor-
na qu'apportent les caravanes de Chambâs
et que les touristes se waputent. Ces cornes
en spirales dépassent ordinairement soixante
centimètres de longueur.
C'est dans la grande dune de l'Erg, au
niveau de Berresof et de Bir Aouine que le
touriste chasseur a le plus de chance do ren-
contrer quelque bande d'une douzaine de ces
beaux animaux. Chacune de ces bandes est
commandée par un chef, le mâle le plus vi-
guureux au troupeau. C'est celui-là que le
chasseur doit s'efforcer d'atteindre, car s'il
ffasafr è l'abattre, ses compagnons hésitants
fcscum un moment exposés à la répétition cie
son feu.
Pour se livrer à cette chasse, il faut se mu-
nir de diverses autorisations : l'une du direc-
teur général de l'Agriculture relative à la
chasse elle-même ; l'autre de la Résidence
générale afin de pouvoir franchir la ligne de
Bir Aouïne. Cette dernière formalité est impo-
séq depuis que, en 1896, le marquis de Morès
fut assassiné à El Ouatia par les guides Cham-
bâs qu'il avait imprudemment recrutés.
Enfin, le chasseur doit accorder à son aitme
une. attention particulière : dans la dune blan-
che, le sable qui s'infiltre partout occasionne-
rait des enrayages désagréables sinon dange-
reux, si l'on ne prenait là précaution d'enve-
lopper de toile huilée l'extrémité des canons
et des culasses des carabines pour ne les dé-
couvrir qu'au moment de tirer. C' est une rè.
gle à observer dès qu'on se trouve au sud des
grands chotts.
- Le mouflon à manchettes qui habite dans
toutes les montagnes du Sud offre encore à
l'amateur un magnifique coup de fusil. Ce bel
et gros animal diffère totalement du mouflon
de Corse qui n'atteint pas à beaucoup près sa
taille. Il vit par familles d'une douzaine fie
membres. Très méfiant, ayant I'oeil vif et
l'oreille fine il est très difficile à approcher.
11 faut pour y réussir une manœuvre straté-
gique dans laquelle il importe de se baser sur
la direction du vent et de porter des chaus-
sures du type espadrille ne faisant pas de bruit
sur le rocher.
Bien que le mounon résiste beaucoup moins
à la balle que la gazelle et succombe plus
rapidement à ses blessures, on risque de le
perdre en se jetant à sa poursuite aussitôt qu'il
est blessé. Mieux vaut ne pas se montrer et
ne prendre qu'au bout d'une heure au moins
la piste aux taches rouges. Elle mènera bien-
tôt jusqu'à l'animal expirant ou trop épuisé
pour s'enfuir à nouveau.
Ce n'est plus dans la région des chotts mais
bien le long de la frontière algérienne, dans
les forêts de Feriana et du Feidja que vit le
cerf de Barbarie, superbe animal dont la
chasse est d'ailleurs interdite, sauf autorisa-
tion spéciale, en raison de sa trop rapide dis,
parition.
Ce n'est aussi qu'à titre tout à fait excep-
tionnel que l'on peut avoir licence de chasser
les buffles de l'ischkeul dont l'origine a donné
lieu à de nombreuses discussions sans que l'on
soit arrivé à élucider le problème. En effet,
tandis que les légendes indigènes font descen-
dre ces animaux des buffles, que vers la moitié
du dernier siècle Ahmed Bey fit venir d'Ita-
lie pour traîner ses canons, puis relâcher dans
l'ischkeul lorsqu'il eut constaté l'insuccès de
son idée, des documents établissent l'existence
antérieure dans les retraites de cette montagne
de buffles sauvages dont ceux d'Ahmed bey ne
durent que grossir le nombre. En outre, la
science relève de notables différences entre les
buffles de l'ichskeul et ceux d'Italie et ratta
cherait plutôt les premiers à la race de Cey-
lan. Certains de ceux qui ont étudié la ques-
tion avec quelque compétence, veulent qu'il
s'agisse de descendants revenus à l'état sau-
vage des troupeaux de buffles que possédaient
les Carthaginois. Quoi qu'il en soit ce sont des
bêtes formidables qu'un coup de fusil n'abat
que difficilement. Si le troupeau n'en est pas
plus nombreux c'est que; les braconniers indigè-
nes dressent toutes sortes de pièges aux jeunes
sujets et arrivent à s'en emparer malgré la sur-
veillance des caïdes et quelquefois avec leur
Connivence.
Tandis que tous les gibiers dont nous venons
de passer la revue sont ou bien localisés dans
des cantons restreints comme le dernier ou re-
foulés vers le Sud, c'est au contraire dans le
Nord que le sangl ier abonde. De nombreux
chasseurs de Tunis ou de Bizerte partent le sa-
medi soir pour les montagnes du Djebel Ressas
ou du Bou Komine pour les for des Mogods
ou des Nefïas et reviennent le dimanche dans
la nuit, rapportant dans leur charette anglaise
ou sur leur camionnette deux ou trois marcassins
ou sangliers, quelquefois davantage. --
Il convient de noter que le sanglier de Tuni-
sie ou d'Algérie n'atteint pas la taille et le
poids des gros solitaires des Ardennes, des
Cévenmes ou du Plateau Central et ne dépasse
guère 80 kilos, mais sa chair plus fine, d'un fu-
met moins violent, constitue un excellenr man-
8et. --
Certains techniciens conseillent comme mé-
thode de chasse la battue avec des rabatteurs
indigènes. Nous lui connaissons pas mal d'in-
convénients : elle est assez dispendieuse et sou-
vent peu fructueuse, les indigènes aimant mieux
se réserver pour eux-mêmes la possibilité d'un
coup de fusil rémunérateur que l'offrir à l'étran-
ger. De plus si des tireurs indigènes y prennent
part, il est très difficile d'obtenir d eux les
précautions de prudence que les chasseurs euro-
péens o bservent dans les parties collectives.
Les chasseurs dont nous parlons plus haut
opèrent généralement à deux ou trois, dont un
au moins connaissant déjà le terrain montagneux
ou forestier sur lequel ils se rendent, et se pos-
tent à l'affût soit aux environs des sources, soit
près des clairières dont l'aspect du sol révèle
aisément la fréquentation des sangliers. Si l'on
pouvait obtenir d'un de ces chasseurs qu'il gui-
dât quelques touristes de tirer le sanglier, l'ex-
pédition serait plus agréable et probablement
plus fructueuse que organisée avec l'aide aléa-
toire de rabatteurs indigènes.
Le lièvre est répandu partout en Tunisie et
si sa chasse est moins flatteuse pour une chro-
nique cynégétique, elle n'en est pas moins sus-
ceptible d'offrir au touriste me agréable façon
d'occuper ses loisirs. Plus attrayante sera peut-
e pour lui la perspective de tirer un pct
Aion de piquants. C'est un plaisir qu'il pourra
ûter au Djebel Ressas ou' au Zaghouan et
ns la plupart des montagnes du nord et du
ntre tunisien. Ajoutons que le porc-épic peut
Lirnir l'élément d'un civet exquis, à condition
'on sache le débarrasser de la saveur formi-
e prononcée que sa chair offre souvent.
Quant au lapin il n'existe pas sur le sol tu-
;ien continental mais il peuple plusieurs des
qui bordent les côtes septentrionales de la
égence. Il pullule notamment à Zembra, mais
ittrait de ce gibier de troisième catégorie ne
mpense pas pour les chasseurs les difficultés
! la traversée.
Les quacbrupèdes ne sont pas seuls à pouvoir
frir à l'amatoor de chasse l'occasion de satis-
.ire son penchant. Nous verrons que les oi-
aux soit avec les rapaces de grande taille,
nt avec des espèces appréciées comme co-
testibles, soit avec de magnifiques échassiers
uatiques ou certains migrateurs apportent un
jntingent très important à ce programme.
Ernest Haudost
Dépvié de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Cottventiotis commerciales.
4> ---
L'aviationcoloniale
--o.()--.-
Paris-Tchad
Ce que l'on pouvait à juste titre considé-
rer comme une promenade militaire faite,
sans doute, dans le but de donner de l'avan-
cement à quelques officiers, vient de se ter-
miner tragiquement.
Le Gouverneur Général de l'Afrique Oc-
cidentale Française a envoyé hier de Dakar
le télégramme suivant :
Dakar, io février, i* heuTes, - Le colo.
tiel de Goys télégraphie de Niamey que
fanion du colonel Vitillemin s'est écrasé au
sol au départ 3e Niamey.
Le sergent Vandelle a été tué.
Le colonel Vuillemin, le capitaine Da.
gneaux et le sergent mécanicien Kneclrt sont
hluh - rAnnffl.
Que s'est-il passé? Hélas 1 c'est facile à
prévoir, les moteurs ont dû faire défaut au
moment du décollage, l'avion à trop faible
hauteur n'a pu reprendre sa vitesse et s'est
écrasé sur le sol.
Ne dit-on pas que ces nouveaux appareils
Blériot, construits pour le besoin de la cause,
sont lourds, peu pratiques avec leurs 16 ma-
nettes,. enfin, les moteurs ne sont pas au
point.
- Un brave poilu, le sergent Vandelle, paye
de sa vie ces expériences inutiles.
Que voulait-on prouver par ce raid?
Qu'un pilote peut faire 600 kilomètres
tous les deux jours, alors 'lU' Arrachart et
Lemaitre, d'un seul coup, en ont fait plus
de _1.000 r
Il est plus juste de croire que la maison
Blériot, dont une filiale vient d'être ache-
tée par les Phares Ducellier au grand dam
des actionnaires, avait besoin de réclame et
n'a rien trouvé de mieux que d'imaginer ce
iaid (?) militaire.
Le colonel de Goys parlait hier de repar-
tir ; on verra, plus loin, que M. Laurent
Eynac vient sagement d'arrêter les frais.
Voici la note officielle, communiquée hier,
dans la soirée, par le sous-secrétaire d'Etat
de l'Aéronautique :
Le colonel de Goys a confirmé au sous-
secrélairc d'Etat de VAéronautique l'acci-
dent de Nianzey, déjà relate par le télé-
gramme du Gouverneur Général de l'Afri-
que Occidentale Française. Il ajoute :
a Attendons que les docteurs se prononcent
sur l'état des blessés. Puis nous continut-
rons vers le lac Tchad et _Fort-Lamy'. »
L'équipage du Roland-Garros serait donc
prêt à continuer seul le voyage prévu.
Mais, en raison de l'organisation elle-
même de la mission, basée sur l'utilisation
de deux appareils, dont l'un, le f ean-Casale,
était gréé pour l'usage de la T. S. F., et
l'autre, le Roland-Garros, de la photogra-
phie, M. Laurent Eynac, jugeant que les
résultats escomptés du voyage d'un seul ap-
pareil ne correspondraient pas aux risques
d'un vol de plus de 5.000 kilomètres (Nia-
mey-Bangui et retour), au-dessus de régions
difficiles, a adressé au colonel de Goys le
télégramme suivant :
» Apprenons avec douleur la mort du ser-
gent Vandelle et adressons nos vœux affec-
tueux au colonel Vuillemin, au capitaine Da-
gneaux et au sergent mécanicien 'X11echt.
-, Quand TOUS esfimerez, pouvoir quitter
Niamey, vous devrez vous rendre» à Dakar,
la. mission ne pouvant pas Hre poursuivie
avec un seul Ilfrpflrcil.
a Sommes de ccetir avec vous dans le dou-
loureux accident oui vient interrompre votre
remarquable etfort. »
Joé Poyet
La liaison aérienne Algérie-Niger par
le 2e groupe d'aviation
Alger, 11 février. - Deux avions des es-
cadrilles sahariennes du ,2° groupe d'aviation
d'Afrique, pilotés par les lieutenants Pao-
lacci et Bousquet, et ayant comme passagers
le commandant Gallet, rommnndant du
groupe, et un sergent mécanicien, ont ar-
rivés le g février à Colomb-Réchar.
La mission était partie de Colomb-Béchar
le 24 janvier, elle avait atteint Bourem, sur
le Nigor, le 28, et Gao le 29.
qp
Après le raid Gaston Gradis
1/Aéro-Club do Franco a donné mardi
soir un brillant dîner en l'honncur dui ma-
réchal Franchct (i'Iîspcroy, qui a fait, à la
fin (lu repars, l'exposé de son voyag-e iL tra-
vers rAfriijnc da Nord. M. Laurent TCyrmc
n. adressé les félicitations du gouvernement
niiv hardis pionniers de notre empire colo-
nifU.
L'œuvre française
en Afrique Occidentale
Depuis son installation
à Dakar, M. le Gouver-
neur Général Carde pour-
suit avec ténacité la mise
en valeur de nos posses-
sions.
Nombreuses sont les me-
sures administratives pri-
ses par lui et dont on a pu
déjà appreciet les heurettx résultats sur la pro-
duction des matières premières en A. P. F.
Pour seconder son action, M. le Gouver-
neur Gaston Joseph, directeur de l'Agence
Economique, a organise en France une inté-
ressante propagande pour amener vers l'Ouest-
Africain capitaux ci activités.
Soucieux de résultats pratiques, il a dresse
un plan de conférences se poursuivant dans
les milieux les plus divers.
Avec le concours des Chambres de Commer-
ce et des Associations Economiques, M. Gas-
ton Joseph çlcàt fait applaudir dans les
grands centres commerciaux et industriels du
Nord et de l'Est.
Il s'est fait entendre aussi dans les Ecoles
commerciales, industrielles et d'apprentissa-
ge, décidant de vocations coloniales par l'at-
tirance pour les jeunes de plus lucratives si-
tuations dans nos possessions cf' outre-mer.
Cest aussi dans les écoles primaires des
grands centres de la banlieue parisienne qu'il
a signale aux ouvriers les perspectives inté-
ressantes ouvertes à leur activité industrielle
dans 1lN colonies.
Ilitr soir, à VEcole Coloniale, il avait
groupé de nombreux coloniaux pour une con-
fiance * sur les aspects, lrs habitants et les
ressju/cc." de l Afrique Occidentale ». Devant
ce public averti, M. Gac!oIJ Joseph, dans un
clair exposé, <7 retracé les efforts accomplis et
l'œuvre restant à poursuivre, dont il a fait
justement ressortir les difficultés résultant de
l'itpiplicirsité des possessions et de la dispersion
des habitants.
Peuplée de 12 à 1. millions d'habit a*'4*,
l'A. O. F. est sept fois grande, tomme la
France. Sa population esi celle rassemblée
sur les territoires de la Belgique et de la Hol-
lattdc réunis, qui, au lieu de présenter une
densité de population de 2, 5 au kilomètre
cèrfi. fIl comptent effectivement 2*2.
L'Administration des collectivités ainsi
groupées est beaucoup plus facile ci moins
onéreuse. Elle implique un réseau de voies
ferrées et de routes qui n'a point besoin d'être
étiré vers de lointains hinterlands.
Lu mise en valeur serait alors très simpU.
fiée et arrélhée, avec F affectation des res-
,)/(f¡'{J budgétaires à des travaux groupés,
aussi bien pour les chemins de fer que pour
les ports.
T,i.s Anglais ont la bonne fortune d'avoir en
Afrique Tropicale une enclave qui présente
l'ci avantages exceptionnels. Située entre 110S
colonies du Dahomey, du Niger et le Came-
roun français, la Nigeria, 850.000 kilome-
tres carres de superficie avec 18 millions
d" habitants.
Dix agglomérations de plus de 100.ouo
habitants s'y trouvent, alors que les centres
les plus peuples de notre A. O. F. ne comp-
tent que 35.000 habitants. Quant aux che-
mins de fer, leur réseau s'épanouit en éven-
tail avec l'aboutissement de deux grands ports
Lagos et Port-Harcourt.
Malgré la situation moins favorisée de nos
possessions de VAfrique Occidottale, elles
constituent, à n'en pas douter, des colonies
dont la métropole doit rapidement poursuivre
la mise en valeur certaine des grands résultais
économiaues qui seront rapidement obtenus.
-- -
L.-G. Thébault
.d*P
L'incident de la Guyane
--0-0---
L'affaire de VEdith-Cavell, ce navire an-
glais dont le naufrage sur les côtes de
Guyane amena l'arrestation du capitaine
et de deux officiers, a été éivoquêe hier à la
Chambre des Communes.
M. Samuel, secrétaire parlementaire au
département du Commerce xLéricur, a fait,
à cet égard, la déclaration suivante :
L'Edith.Cavel.l heurta un rocher à Saint-
Laurent, dans la rivière Maroni (Guyane
rrançaiee), le 30 novembre dernier, et som-
bra en dépit des efforts faits pour le déga-
ger. Le navire était, h ce moment, aux
mains djap. pilote français. L'es propriétai-
l'ce du vapeur estimèrent que la responsa-
bilité du capitaine et des officiers n'était pas
rn cause ; mais les autorités françaises lo-
cales accusèrent le capitaine et dieux offi-
ciers d'avoir provoqué volontairement lo
ïiaufrage du navire. Ils furent arrêtés et
emprisonnés.
Sur instructions du Gouvernement hri-
tannique, le consul anglais à Paramaribo
fit dîee représentations aux autorités loca-
les françaises, et les officiers arrôtés furent
libérés sous caution, le 6 février courant.
L'ambassadeur ibritannique à Paris, se mit,
de son côté, en relations avec le Gouverne-
ment français, qui diemanda aussitôt un
rapport circonstancié au Gouverneur de la
Guyane française.
Le rapport réclamé par le ministère des
Colonies - ainsi que nous l'avons annoncé
- au Gouverneur intérimaire de la Guya-
ne, n'est pas encore parvenu à Paris. Il est
toutefois d'ores et déjà permis d'affirmer
que ce n'est pas sans raison valable que
les officiers ne VEdith-Cavcll avaient été
arrêtés.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Colonies
La Commission decs Colonies a adopté le
rapport de M. Auguste Brunet sur les pro-
jets de loi portant renouvellement des pri-
v i li\L-f S des banquies de la Martiniq^1, de lu
Guadeloupe, de la Guyane et cLe la Réu-
nion.
Il a ensuite, après avoir entendu la lec-
ture par M. Auguste Brunet, député de la
Réunion, sur la pétition de M. Bellan dé-
cidé :
1° De réclamer au Ministre des Colonies
de prescrire une enquête administrative sur
les faits allégués par M. Bellan contre M
le Résident supérieur Deaudoin.
2° De réclamer également au ministre
des Colonies une enquête sur les conditions
dans lesquelles M. lioilan a été mis à la
retrait-1 d'office
La Commission a ensuite désigné :
M. Jacquier comme rapporteur provisoi-
re du projet de loi relatif à l'admission des
indigènes à la qualité de citoyens français ;
M. Gouin comme rapporteur du projet por-
tant institution du Conseil de prud'hommes
en Tunisie ; M. Henri Michel, comme rap-
porteur du projet portant création de la
banque d'émission de Madagascar.
En outre M. (Jasparin a été désignô
̃ •omme rapporteur du projet. de loi créant
un contingent exceptionnel de légion d'hon-
neur ;\ l'occasion du l'Exposition Coloniale
de Strasbourg.
La marine marchande
La Commission de la Marine marchande,
réunie sous la présidence de M. Morinaud,
a adopté avec quelque modifkation, le rap-
port présenté par M. Labes sur le projet
de loi relatif aux Caisses de crédit mariti-
me mutuelles.
La Commission a décidé notamment la
mise en vigueur de cette loi en ADgérie et
aux Colonies, sous réserve qu'en ce qui
concerne les colonies, un décret d'adminis-
tration publique en déterminerait les con-
ditions d'application.
DANS LES GROUPES
Groupe colonial
Ce groupe, réuni sous la présidence de
M. Henry Simon, a entendu un exposé de
M. Léon Baréty sur la situation en Tunisie.
Une longue discussion a suivi, à laquelle
ont pris part plusieurs membres de la Com-
mission, notamment MM. de Warren, Mo-
rinaud et Ernest Outrey.
Finalement, le groupe a décidé d'envoyer
une délégation auprès du Président du Con-
seil, ministre des Affaires étrangères, pour
l'entretenir de cette importante question.
Notre ami Lucien Gasparin a également
entretenu le groupe de l'élargissement de
l'autonomie des Comores et a décidé d'in-
tervenir en ce sens auprès de M. Edouard
Daladier, ministre des Colonies.
Le groupe du Maroc
,.- ,. ,.
Le Croupe Parlementaire du Maroc sVst
réuni sous la présidence de M. Léon Ba-
réty.
Après avoir renouvelé son bureau le
groupe a décidé d'étendre son action aux
affaires tunisiennes et do prendre le titre
de groupe du Maroc-Tunisie.
M. Baréty a exposé quelle était l'heure
actuelle la. situation au Maroc en Tuni,
sic.
Après un échange de vu-a entre diffé-
rents membres du groupe, M. Baréty a étr
chargé de faire une démarche au président
du Conseil pour l'entretenir des questiuns
tunisiennes.
Le Bureau du groupe est ain6i constitué :
Président : Léon Baréty, vice-présidents:
MM. Vietor Jean, Piétri, Le Corlx i1/
gis, Guilhaumon, dlésputés, Morand, Buhan,
sénateurs.
Secrétaires : MM. Calmel, sénateur, Can-
te, Régnier (Yonne), Séret, Inizan, G. d"
Montjon, députés.
Secrétaire général : Edouard Soulier.
RAPPORT
Privilège des banques coloniales
M. Auguste Brunet a déposé sur le bu-
reau de la Chambre un rapport, fait au nom
de la commission de l'Algérie, sur le projet
de loi modifiant et complétant Les disposi-
tions des paragraphes 2 et 3 de l'article 36
et celles des articles *51 et 54- des statuts an-
nexés ;t la loi du 21 mars 1910 portant re-
nouvellement du privilège des banques de
la Martinique, de la Guadeloupe, de la
Guyane et de la Réunion.
AU SÉNAT
AU SENAT
Commission de l'Algérie
Le Sénat a nommé cet après-midi une
Commission de 18 membres, chargée,
pour l'année 1925, de l'examen des projets
et propositions de loi relatifs à. l'Algérie.
«t»
RETOUR DE M. DALADIER
--0-0--
M. Edouard Daladier, premier délégué de
la France à la Conférence de Genève. est ren-
tre à Paris ce matin et a repris immédiatement
la direction des Services de son département.
Avant de quitter Genève, M. Daladier a
pu signer le protocole définitif de la Confé-
rence et faire accepter par les diverses nations
représentées les propositions formulées par la
Délégation française.
Ajoutons que les chefs des missions étran.
gères ont tenu, à cette occasion, à rendre un
public hommage au ministre des Colonies.
De l'Atlantique à la mer Rouge
La mission Tranin Duverne a quitté El
Fashcr et so dirigo sur El-Obcïd avec l'in-
irnlion d'atteindre Massouah sur la mer
Roue,
Il faut hâter la construction
de Brazzaville-Océan
-Q- *~ *
Lu situation est grave ú. Kinshassa et à
Léopoldville du fait de la crue du Congo.
De nombreux établissements induslrielJJ
sont sous l'eau. Le service de la distribu-
tion d'eau, les oteliers de la Socomn" les
magasins C. C. B. sont de vastes mar.
Les piers de Malieingreau, de la Citas sont'
sous 50 centimètres d'eau. L'eau arrive-
près des magasins Sonatra de Kinshassa.
A L('opoldvmc il y a un mètre cinquanlei
d'eau au-dessus des quais. Les grues du
port sont des Ilots, les ateliers sont en dan-
ger d'inondation, vu le courant formidable
qui projette l'eau vers ces établissementa.
On craint même l'arrêt des forges.
A la Sonatra, des navires accostent en
passant au-dessus de tronçons et de maW.
riel de bateaux qui sont en montage, et
que Von a nécessairement dû laisser à
l'abandon en attendant que les eaux des-
cendent.
Aux dernières nouvelles, la crue n'ai-
rait pas atteint son maximum.
Il ne faut pas perdre de vue que Kin-
shassa, terminus de la voie ferrée de Ma-
tadi, est le point de transit obligé pour
toutes les marchandises transportées par
le chemin de fer à la montée comme à la
descente, et qu'en fait l'inondation vient
encore augmenter ),'s difficultés causées
par l'embouteillage du chemin de fer.
Nous devons cependant constater qiie
ces deux maux. embouteillage du chemin
de fer et inondation du port sont des maux
presque chroniques : Un chemin de fer
de montagne, à voie étroite, ne peut aug-
menter son trafic que dans une proportion
très restreinte et du seul point, de la rive
bellge du Congo où puissent aborder les'
bateaux avec quelque sécurité, le terrain
est si bas et si plat que les quais et môme
les rues de là vItDe sont à la merci de tou-
tes les crues un peu importantes.
Nous devons nous résigner a ces maux
tant que ne sera pas construit le chemin
de fer de Pointc-()irC dont le port fiuviQil
de Brazzaville, en raison du relief de la
côte frahçaise, sera préservé de ces arrête
périodiques du trafic.
Aux Iles Kerguelen
n 0
L'archipel des lises Kerguelen, nouvelle-
ment rattaché à Madagascar, vient d'être
le théâtre d'un naufrage dans les condi-
tions suivantes :
La Compagnie Générale des îles Kerguelen,.
Saint-Paul et Amsterdam avait reçu, le lor jan-
vier dernier, trois télégrammes de Capetown,
de orvège et d'Angleterre, l'informant que le
JO décembre un apped de détresse « S. O. S. Nous
coulons » avait été regu par Je paqueoot Dto-
oènes, en route de Capetown vers l'Aulralie.
13icn que le navire en perdition n'ait pas donné
son nom, tout laissait supposer qu'il s'agissait
du vapeur norvégien Erivan. de 2.419 tonneaux
de jauge brute, qui avait du quitter Kerguelen
le 29 di-ceinbip, avec 10.000 barils d'huile d'014-
phant de mor.
- Pendant plusieurs semaines, l'anxiété fut
Crandc.
Depuis lors, on a su que c'était bien l'Eriuan
dont il s'ngissait. et que le navire s'était mis sur
des rochers ù une diznirve do mille de la côte de
Kerguelen.
Le navire et son chargement sont complète-
ment perdus, mais l'équipage a été sauvé, et
dans des conditions extraorainairement favora-
bles.
D'après los nouvelles reçues de Capetown, les
marins une fois dans les r-anots ont J'orné pon-
dant cinq heures par beau temps, jusqu'à la plus
voisine des trois cents iles inhabitées qui forment
l'archipel do Kerguelen. Là, ils ont tué des élé-
phants de mrr, ont. pris un repas, et se sont re-
posés. Puis ils se sont réenYbarqnés dons leurs
canots pour une autre iTe, plus proche de la
Grande Terre. Ils ont atteint cette île six 'heures
anrès.
En contournant le promontoire, quelle n'a pas
ét3 leur joie d'apercevoir les mâts et la cheminée
du Kil{enora, un des navires chasseurs auprès
duquel Vfirivan était ancré à Ptortr.Tœnoe-d'Arc
quelques jours auparavant, et qui, par un ha-
sard extraordinaire venait de mouiller précisé-
ment à cette Ile. Le KV.Jenora les a ramenés à
Port-Jeanned'Arc et de là à Capetmvn.
Ces circonstances sont d'autant plus heureuses
que. deux jours aprils la catastrophe, une vio-
lente. tempête se produisait, qui aurait probable-
ment causé la mort des naufragés.
–-
Le quart colonial et le calcul
des pensions de reiraite
--0+-
Les parlementaires algériens ont été en-
tendus aujourd'hui nu ministère des Finan-
ces par le Comité d'exécution de la réfor-
me des pensions présidé par M. Lugol.
Ils ont exposé au Comité les raisons .d.,
droit et d'équité qui justifient" l'incorpora-
tion du quart colonial dans le traitement
pouir le calcul de la pension de retraite dos
fonctionnaires d'Algérie.
Ces raisons ont manifestement impres-
sionné la Commission et après un ¡"changc'"
de vues, cellc-ei a paru xo ranger A l'avis
des représentants il.-> l'Algérie," moyennant#
telle, mesure qui a été envisagée Vt sera#
proposée aux délégations financières.
la situation imanctîrc ne la Réunion
---
sente à la fin du dernier exercice un boni*
de 14 millions.
Les déprtts et comptes courants dans lui
banques ne cessent d'ailleurs de s'accroî-
tre et la valeur des terres et dea immeubles
progresse également. I.m hauts cours ines-
pérés de la vanil!-"1
on dehors des profits que rapporte la canne
à sucre.
LE TAUX DE LA PIASTRE
-()- -
Le gouvernement, général de l'rnrlùr.h:J.'
vient de faire connaître au ministre des co-
lonies qu'à la date du9 février 1925. le t,,i i:x
officiel do la piastre Lai. 10 fr. M.
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