Titre : Le Voleur illustré : cabinet de lecture universel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-11-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32892001q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 40082 Nombre total de vues : 40082
Description : 22 novembre 1872 22 novembre 1872
Description : 1872/11/22 (A45,T24,N803). 1872/11/22 (A45,T24,N803).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6394914s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5429, JO-135 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE VOLEUR 749
lui, dans son portefeuille, dontl'imperméabi-
lilé l'avait préservé. de l'eau, explique suffi-
samment le motif de sa imort. 1
10 novembre,{au bord de l'flau,
j'ignore ton nom ; aú: soïtir de l'onde,
Morte et froide, hier tu frappas mes yeux;
C'étaitià
Tu giaats, .couchée en tes longs cljèvéux.
La pitié pour toi s'éveillait profonde -
Nourrices, pompiers, bonnes, curieux
Passaient, et.siir toi pleiirait tout ce monde.
Et moi je t'aimai, morte'aux grandayeux bleus !
C'est un châtiment, cet amour stupidë,
Qui, plus fofct que moi; me pousse au suicide,
La cervelle en flamme, halluoiné, fou !
La Mort m'attend Ut, sous cette eau verd&tre.
0 Belle, à bientôt, à l'Amphithéâtre !.
Nos os, à Clamart, auront même trou.
Nos os, l'
Le cadavre à été apporté à la Morgue.
Ah 1 Si Baudelaire était encore de ce
monde, qüel crève-cœur pour ce chan-
tre des asticots l. -,'
*̃
* «
««r'iche en célébrités de divers
IL est très-riche en célébrités de divers
l'obrtuaire de la semaine. Une
genres, d'abord, dontM.Hippolyt^Nazet,
artiste
du Gaulois, annonce le décès en ces ter-
mes :
Madame Tripier Le Franc; née Le Brun,
artiste peintre et nièce de la célèbre ma-
dame Vigié Le Brun, vient de mourir à Passy,
où elle était allée demeurer, il y a près de
vingt ans, pour y rétablir sa mauvaise
santé.
Madame Tripier Le Franc est l'auteur d'cx-
cellents portraits. Nous citerons, entre au-
tres;, comtne très-ressemblants, ceux du gra-
cieux et brillant violoncelle Lafont, de la
grande tragédienne Duchesnois, de M. le
comte de Blossac et du prince Achille Mu-
ral.
A la rigueur, on peut ignorer que
Lafont, qui fut le roi du violon jusqu'à
l'apparition de Paganini, n'a, de sa vie,
tiré un son d'un violoncelle, mais il
n'est pas permis, même à un journa-
liste, d'écorcher un nom aussi célèbre
que celui de madame Vigée Le Brun.
*
* •
Un autre ,défunt, qui. ne connut ni
n'ambitionna de son vivant les honneurs
de la publicité, encore bien qu'il ait su
tenir dignement sa place au-dessus du
chef actùel de l'Etat, c'est Jean. Jean
flui 1 Jean quoi? Jean tout court. Jean,
le cocher de M. Thiers. Voici, sur le
passé de ce mortel modeste, les rensei-
gnements que donne la Liberté:
Cet homme, à qui le président de la Répu-
blique faisait une pension, depuis que l'âge
l'avait forcé de quitter son service, était un
modèle d'ivrogne. Chose singulière: quoique
s'enivrant à ne pas pouvoir se tenir sur pied,
il n'a jamais renversé M. Thiers contre un
réverbère ou un trottoir quelconque. Quand
on l'avait hissé sur son siège , il con-
duisait ses chevaux sans broncher.
Jean était célèbre pour cela, aussi célèbre
que le cocher du Portugais Machado et celui
du baron de Jong, voisins de M. Thiers. A
tlix trois, ils trouvèrent le moyen d'être ivres
pendant vingt-neuf ans de suite, sans verser
leurs maîtres une seule fois. Affaire d'habi-
tude.
• •
Un cocher qui « lâche sa bride », ce
cocher fût-il un ivrogne, rien de moins
rare assurément. Ce qui n'est pas aussi
commun, c'est un sauvage pur sang, un
Bcalpeur de chevelures, c'est le dernier
des Delawares, venant, en bon bour-
geois, « casser son calumet» en plein
Paris, après avoir fait sa pelote à la
Bourse. Qu'en dis-tu, ombre de Feni-
more Coopère
La semaine dernière, raconte le Figaro,
est mort à Paris un octogénaire dont bien
peu de personnes eussent deviné l'étrange
origine, à le voir se promener sur les bou-
levards, invariablement vêtu d'une longue
redingote et appuyé sur une énorme canne.
Dans son quartier, rue de Rome, on
l'appelait M. Canada.
Son vrai nom était Ochah, et il était né
dans les immenses plaines de l'Amérique
centrale. Ochah n'était autre, en effet, qu'un
ex-sachem de la tribu des Delawarcs.
Un beau jour, las de la vie errunte. il s'é-
tait civilisé, puis était venu en Europe et
avait fait une petite fortune à la Bourse.
Ochah portait encore sur la poitrine le
totem de sa tribu. Ce totem, une tortue
bleue talouée; avait subsisté malgré les ans.
Dans ses tiroirs, on a trouvé deux vieilles
chevelures mangées aux vers, provenant
très-probabiement de scalps opérés autrefois
par Ochah sur les bords du lac Erié ou du
lac Ontario.
• »
Jo vous le dis en vérité : ceci a tué
cela, la civilisation a tué le pittoresque,
la prose a tué la poésie. Des sauvages,
il n'y en a plus, ou s'il en existe, ce
n'est ni dans les savanes, ni dans les
prairies, ni dans les forêts vierges, ni
aux bords des grands lacs du nouveau
monde, c'est en plein cœur du quartier
des Halles, rue aux Fers; consultez
plutôt ce tableau peint par le Gaulois :
On enterrait hier au cimetière Montmar-
tre un nommé Piessot, qui tenait un café
singulièrement achalandé.
L'établissement de Piessot était situé rue
aux Fers, près des Halles centrales, et por-
tait le nom pittoresque de : Café des cervelles
retournéesi Le bouge se composait d'une
échoppe en ruine, couverte d'une toile gou-
drollne, et l'on n'y débitait que de l'eau-
do-vie, appelée casse-gueule, avec le café
noir, le tout à deux sous la tasse.
Quant à la clientèle, elle se composait
exclusivement de chiffonniers des deux
sexes, de chasseurs de rats et d'industriels
pratiquant autant de métiers inconnus qu'il
y en a de connus. Les chasseurs de rats l'a-
vaient surnommé le pavillon de chasse, parce
qu'ils y faisaient leur halte de nuit.
Le maître des lieux, ledit Piessot, est mort
laissant une petite fortune gagnée dans ce
taudis chanté jadis par Privat d'Anglemont.
•
Et encore ce tableau-là remonte à
plusieurs années dans le passé. Al'heure
qu'il est, les chiffonniers eux-mêmes
renoncent à la vie de Bohème, déser-
tent les bouges et les tapis francs, pour
s'organiser en société et constituer,
sur des bases sérieuses, la commandite
des tas d'ordures.
11 vient de s'établir, dit un journal, une
Société coopérative d'un genre tout nou-
veau : celle des chiffonniers de Paris, com-
posée de soixante membres. Le chef de l'as-
sociation est le père ÇhitTard, plus connu,
'tion sous le nom de
encore dans sa corporation sous le nom de
Père La Braise. Le but de cette société est
de mettre en commun les produits des re-
cherches et trouvailles nocturnes qui sont les
bases de l'opération. Afin d'épargner aux
coassociés le transport fatigant des hottes
jusqu'à leur dépôt hors Paris, deux char-
rettes stationnent, tous les matins, dans l'in-
térieur de la viUe; l'une au carrefour de
l'Observatoire et l'autre rue GeotTroy-Saint-
Hilaire, près l'hospice de la Pitié, dans les-
quelles sont déposées les cueillettes des asso-
ciés. Le tout est dirigé ensuite au dépôt de
la Société, situé barrière d'Italie.
Le chef de l'entreprise fait des avances de
fonds aux membres de l'association, afin
qu'ils puissent attendre le jour de la vente
en gros, qui a lieu toutes les semaines. Ce
jour-là, les comptes sont réglés et les pro-
duits de la vente sont partagés entre tous les
sociétaires. Par ce moyen, les gains dont
bénéficiaient les ogres, ou chiffonniers en
gros, qui achetaient à très-bas prix au dé-
tail, sont plus que doublés pour les associés,
dont la journée est évaluée, en moyenne, de
3 à 4 francs.
L'association a, de plus, un fonds de ré-
serve, sur lequel sont prélevées les sommes
destinées, comme secours et avances, aux
membres qui ne peuvent travailler tempo-
rairement par suite de maladie ou d'autres
empêchements constatés. Cette association
fonctionne depuis un mois, à la grande sa-
tisfaction de tous les membres, qui travail-
lent ensemble avec la plus parfaite harmo-
nie.
• ¥
Chiffpns, rogatons, arlequins, tout
ça loge à la môme enseigne; permet-
tez-moi donc, sans transition, de vous
conduire à la foire aux bijoux et de
vous présenter la bijoutière la plus re-
nommée dans l'art d'accommoder les
restes ; ce ne sont pas « reliefs d'orto-
lans sur des tapis de Turquie, » comme
chez le Rat de ville traitant son cama-
rade le Rat des champs, mais à tout
prendre, cela vaut mieux que ce qu'on
nous faisait manger au temps du siège,
sans même en excepter les rats.
Les Hallos centrales présentent en ce mo-
ment un bien curieux coup d'œil.
La misère devenant plus rude à l'appro-
che de l'hiver, les pauvres gens, qui n'ont
pas de quoi acheter du charbon pour faire
la cuisine chez eux, se pressent aux alentours
du marché aux arlequins (ou aux bijoux,
selon les professeurs de langue verte). Là,
pour deux sous, on a droit à deux morceaux
de viande nageant dans une assiette de sauce
brûlante. ,
Quelle est cette viande? C'est là un mys-
tère dont il vaut mieux ne pas chercher à
sonder les noires profondeurs.
La marchande d'arlequins qui a le plus
de chalands est madame Etienne Brou, une
respectable matrone, qui inanie sa grande
cuiller comme Richard Cœur-dc-Lion ma-
lui, dans son portefeuille, dontl'imperméabi-
lilé l'avait préservé. de l'eau, explique suffi-
samment le motif de sa imort. 1
10 novembre,{au bord de l'flau,
j'ignore ton nom ; aú: soïtir de l'onde,
Morte et froide, hier tu frappas mes yeux;
C'étaitià
Tu giaats, .couchée en tes longs cljèvéux.
La pitié pour toi s'éveillait profonde -
Nourrices, pompiers, bonnes, curieux
Passaient, et.siir toi pleiirait tout ce monde.
Et moi je t'aimai, morte'aux grandayeux bleus !
C'est un châtiment, cet amour stupidë,
Qui, plus fofct que moi; me pousse au suicide,
La cervelle en flamme, halluoiné, fou !
La Mort m'attend Ut, sous cette eau verd&tre.
0 Belle, à bientôt, à l'Amphithéâtre !.
Nos os, à Clamart, auront même trou.
Nos os, l'
Le cadavre à été apporté à la Morgue.
Ah 1 Si Baudelaire était encore de ce
monde, qüel crève-cœur pour ce chan-
tre des asticots l. -,'
*̃
* «
««r'iche en célébrités de divers
IL est très-riche en célébrités de divers
l'obrtuaire de la semaine. Une
genres, d'abord, dontM.Hippolyt^Nazet,
artiste
du Gaulois, annonce le décès en ces ter-
mes :
Madame Tripier Le Franc; née Le Brun,
artiste peintre et nièce de la célèbre ma-
dame Vigié Le Brun, vient de mourir à Passy,
où elle était allée demeurer, il y a près de
vingt ans, pour y rétablir sa mauvaise
santé.
Madame Tripier Le Franc est l'auteur d'cx-
cellents portraits. Nous citerons, entre au-
tres;, comtne très-ressemblants, ceux du gra-
cieux et brillant violoncelle Lafont, de la
grande tragédienne Duchesnois, de M. le
comte de Blossac et du prince Achille Mu-
ral.
A la rigueur, on peut ignorer que
Lafont, qui fut le roi du violon jusqu'à
l'apparition de Paganini, n'a, de sa vie,
tiré un son d'un violoncelle, mais il
n'est pas permis, même à un journa-
liste, d'écorcher un nom aussi célèbre
que celui de madame Vigée Le Brun.
*
* •
Un autre ,défunt, qui. ne connut ni
n'ambitionna de son vivant les honneurs
de la publicité, encore bien qu'il ait su
tenir dignement sa place au-dessus du
chef actùel de l'Etat, c'est Jean. Jean
flui 1 Jean quoi? Jean tout court. Jean,
le cocher de M. Thiers. Voici, sur le
passé de ce mortel modeste, les rensei-
gnements que donne la Liberté:
Cet homme, à qui le président de la Répu-
blique faisait une pension, depuis que l'âge
l'avait forcé de quitter son service, était un
modèle d'ivrogne. Chose singulière: quoique
s'enivrant à ne pas pouvoir se tenir sur pied,
il n'a jamais renversé M. Thiers contre un
réverbère ou un trottoir quelconque. Quand
on l'avait hissé sur son siège , il con-
duisait ses chevaux sans broncher.
Jean était célèbre pour cela, aussi célèbre
que le cocher du Portugais Machado et celui
du baron de Jong, voisins de M. Thiers. A
tlix trois, ils trouvèrent le moyen d'être ivres
pendant vingt-neuf ans de suite, sans verser
leurs maîtres une seule fois. Affaire d'habi-
tude.
• •
Un cocher qui « lâche sa bride », ce
cocher fût-il un ivrogne, rien de moins
rare assurément. Ce qui n'est pas aussi
commun, c'est un sauvage pur sang, un
Bcalpeur de chevelures, c'est le dernier
des Delawares, venant, en bon bour-
geois, « casser son calumet» en plein
Paris, après avoir fait sa pelote à la
Bourse. Qu'en dis-tu, ombre de Feni-
more Coopère
La semaine dernière, raconte le Figaro,
est mort à Paris un octogénaire dont bien
peu de personnes eussent deviné l'étrange
origine, à le voir se promener sur les bou-
levards, invariablement vêtu d'une longue
redingote et appuyé sur une énorme canne.
Dans son quartier, rue de Rome, on
l'appelait M. Canada.
Son vrai nom était Ochah, et il était né
dans les immenses plaines de l'Amérique
centrale. Ochah n'était autre, en effet, qu'un
ex-sachem de la tribu des Delawarcs.
Un beau jour, las de la vie errunte. il s'é-
tait civilisé, puis était venu en Europe et
avait fait une petite fortune à la Bourse.
Ochah portait encore sur la poitrine le
totem de sa tribu. Ce totem, une tortue
bleue talouée; avait subsisté malgré les ans.
Dans ses tiroirs, on a trouvé deux vieilles
chevelures mangées aux vers, provenant
très-probabiement de scalps opérés autrefois
par Ochah sur les bords du lac Erié ou du
lac Ontario.
• »
Jo vous le dis en vérité : ceci a tué
cela, la civilisation a tué le pittoresque,
la prose a tué la poésie. Des sauvages,
il n'y en a plus, ou s'il en existe, ce
n'est ni dans les savanes, ni dans les
prairies, ni dans les forêts vierges, ni
aux bords des grands lacs du nouveau
monde, c'est en plein cœur du quartier
des Halles, rue aux Fers; consultez
plutôt ce tableau peint par le Gaulois :
On enterrait hier au cimetière Montmar-
tre un nommé Piessot, qui tenait un café
singulièrement achalandé.
L'établissement de Piessot était situé rue
aux Fers, près des Halles centrales, et por-
tait le nom pittoresque de : Café des cervelles
retournéesi Le bouge se composait d'une
échoppe en ruine, couverte d'une toile gou-
drollne, et l'on n'y débitait que de l'eau-
do-vie, appelée casse-gueule, avec le café
noir, le tout à deux sous la tasse.
Quant à la clientèle, elle se composait
exclusivement de chiffonniers des deux
sexes, de chasseurs de rats et d'industriels
pratiquant autant de métiers inconnus qu'il
y en a de connus. Les chasseurs de rats l'a-
vaient surnommé le pavillon de chasse, parce
qu'ils y faisaient leur halte de nuit.
Le maître des lieux, ledit Piessot, est mort
laissant une petite fortune gagnée dans ce
taudis chanté jadis par Privat d'Anglemont.
•
Et encore ce tableau-là remonte à
plusieurs années dans le passé. Al'heure
qu'il est, les chiffonniers eux-mêmes
renoncent à la vie de Bohème, déser-
tent les bouges et les tapis francs, pour
s'organiser en société et constituer,
sur des bases sérieuses, la commandite
des tas d'ordures.
11 vient de s'établir, dit un journal, une
Société coopérative d'un genre tout nou-
veau : celle des chiffonniers de Paris, com-
posée de soixante membres. Le chef de l'as-
sociation est le père ÇhitTard, plus connu,
'tion sous le nom de
encore dans sa corporation sous le nom de
Père La Braise. Le but de cette société est
de mettre en commun les produits des re-
cherches et trouvailles nocturnes qui sont les
bases de l'opération. Afin d'épargner aux
coassociés le transport fatigant des hottes
jusqu'à leur dépôt hors Paris, deux char-
rettes stationnent, tous les matins, dans l'in-
térieur de la viUe; l'une au carrefour de
l'Observatoire et l'autre rue GeotTroy-Saint-
Hilaire, près l'hospice de la Pitié, dans les-
quelles sont déposées les cueillettes des asso-
ciés. Le tout est dirigé ensuite au dépôt de
la Société, situé barrière d'Italie.
Le chef de l'entreprise fait des avances de
fonds aux membres de l'association, afin
qu'ils puissent attendre le jour de la vente
en gros, qui a lieu toutes les semaines. Ce
jour-là, les comptes sont réglés et les pro-
duits de la vente sont partagés entre tous les
sociétaires. Par ce moyen, les gains dont
bénéficiaient les ogres, ou chiffonniers en
gros, qui achetaient à très-bas prix au dé-
tail, sont plus que doublés pour les associés,
dont la journée est évaluée, en moyenne, de
3 à 4 francs.
L'association a, de plus, un fonds de ré-
serve, sur lequel sont prélevées les sommes
destinées, comme secours et avances, aux
membres qui ne peuvent travailler tempo-
rairement par suite de maladie ou d'autres
empêchements constatés. Cette association
fonctionne depuis un mois, à la grande sa-
tisfaction de tous les membres, qui travail-
lent ensemble avec la plus parfaite harmo-
nie.
• ¥
Chiffpns, rogatons, arlequins, tout
ça loge à la môme enseigne; permet-
tez-moi donc, sans transition, de vous
conduire à la foire aux bijoux et de
vous présenter la bijoutière la plus re-
nommée dans l'art d'accommoder les
restes ; ce ne sont pas « reliefs d'orto-
lans sur des tapis de Turquie, » comme
chez le Rat de ville traitant son cama-
rade le Rat des champs, mais à tout
prendre, cela vaut mieux que ce qu'on
nous faisait manger au temps du siège,
sans même en excepter les rats.
Les Hallos centrales présentent en ce mo-
ment un bien curieux coup d'œil.
La misère devenant plus rude à l'appro-
che de l'hiver, les pauvres gens, qui n'ont
pas de quoi acheter du charbon pour faire
la cuisine chez eux, se pressent aux alentours
du marché aux arlequins (ou aux bijoux,
selon les professeurs de langue verte). Là,
pour deux sous, on a droit à deux morceaux
de viande nageant dans une assiette de sauce
brûlante. ,
Quelle est cette viande? C'est là un mys-
tère dont il vaut mieux ne pas chercher à
sonder les noires profondeurs.
La marchande d'arlequins qui a le plus
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