l')itGASIN THÉATRAL
CROIX DE PIÈCES NOUVELLES
Prix : 30 cent.
BAHBHÉ, ÉDITEUR
BOULEVARD SAINT-MARTIN, 12
-=.. 1
CARNAVAL DES 4.1 I I
FOLIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES ET CINQ TABLEAUX
PAR
MM. EUGÈNE HUGOT ET EMILE ABRAHAM
Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Folies-Dramatiques, le 12 février 1862.
DISTRIBUTION DE LA PIÈCE.
GRIFFON, clerc d'huissier. MM.VAVASSEUR.
1 AL. GUYOrl.
BLAIREAU, sta-> 1 JT eunes g° ens I
* tuai• re I I A, L. GUYON.
BIDOIS, peintre. d CALVIN.
PICHET, doreur. T 1 e tt BERTRAND.
d0reUr- Tur l urette. { G. DELAITRE.
PILON, musicien. G. DELAITIIE.
LORD PUDDING. C. MICHEL
MARCASSIN, huissier. JEAULT.
SALSIFIS, payssn. MM. FRAISANT.
PANARD, trompette aux cuiras-
siers. PELLETIER.
JOHN, domestique de lord Pud-
ding. HOFFMANN.
TURLURETTE, chanteuse des
rues. l'Imos C. RENAULT.
ROSE TROGNON, modèle. A. DAVID.
FLORESKA , figurante. Mmes LÉONIE.
VICTOIRE, bonne chez Marcai-
sin ESTnER.
UN OUVRIER. MM. blARCILLET.
UN ARTIFICIER. GUSTAVE.
UNE MODISTE. Mmes CLAIRE.
UNE MARCHANDE D'ORAN-
GES. FACHARD.
Marchands de coco, joueurs d'orgues, masques, passants, deux domestiques, trois forts de la Halle. — La scène se passe d Paris, de nos jours.
ACTE PREMIER
Premier tableau
LE BAI. SUR LE CARRÉ
Le théâtre représente un long corridor percé de qua-
tre portes numérotées. Ce corridor est éclairé par
des fenêtres à tabatière donnant sur les toits. Il
occupe le second plan du théâtre. — A gauche du
spectateur, et se perdant dans la coulisse, la cage
de l'escalier. — Au-dessus du couloir, les toits de
la maison. — A droite du spectateur, et sur les
toits, en praticable la fenêtre d'une mansarde, avec
deux pots de fleurs d'hiver. On monte à cette
mansarde par une échelle placée à droite du cor-
ridor. — 1, porte Pichet; 2, porte Blaireau;
« 3, porte Bidois; 4, porte Pilon. L'escalier auprès
de la porte de Pilon. Un escalier à gauche.
SCÈNE PREMIÈRE 1
On entend des trompettes dr carnaval dans la rue.)
PANARD, costume de trompette de cuirassier J monte
l'escalier en fredonnant.
PANARD. Ouf! maintenant il suffit: me voici
z'à l'étage supérior, reste à savoir où rou-
cole la colombe; elle demeure haut, la Vic-
toire, mais l'amour ne connaît pas d'obsta-
cles. frappons à la première porte venue.
(Il frappe à la porte numéro 2)
LA voix DE BIDOIS. Entrez.
PANARD. Entrez!. si seulement il y avait
z'une clef, on obtempérerait.
(Il refrappe.)
LA voix DE BIDOIS. Entrez ! !
PANARD. Je crois que j'ai reconnu son or-
gane enchanteur; un petit air de trompette
qui lui dise que c'est moi.
(Il prend sa trompette et joue l'air : As-tu vuP)
BIDOIS, ouvrant sa porte. Ah çal mais qu'est-ce
qui trompette donc comme ça sur le carré?
(Il a une longue barbe.)
PANARD. Oh ! ce n'est point ma Dulcinée !..
Pardon, excuse, bourgeois, pourriez-vous me
dire. la porte de mademoiselle Victoire?
llIDOIS. La bonne de monsieur Marcassin,
l'huissier?. c'est au-dessous.
PANARD. Oh! pardon. excusez.
BIDOIS. Il n'y a pas de quoi.
(Il referme sa porte.)
PANARD. Pour lors. descendons.
(Il descend en fredonnant en silence. On l'entend
jouer son air à l'étage au-dessous. Les trompettes
de carnaval recommencent avec plus de force dans
la rue. La fenêtre de la mansarde s'ouvre, Turlu-
rette y parait.)
TURLURETTE, à la fenêlre. Quel vacarme! mais
qu'est-ce qui se passe donc dans la rue? (Elle
essaye de regarder en se penchant.) Maudite gouttière,
va, qui m'empêche de voir.
BLAIREAU j sortant de sa chambre n8 1. C'est le
bœuf gras ! quelle chance ! je vais dire à ma-
demoiselle Turlurette.
(Il se dirige vers l'échelle ; Blaireau ouvre brusque-
ment sa porte et l'arrête.)
DlDOIS. Eh ben. où vas-tu comme ça?
SCÈNE II
BLAIREAU, BIDOIS sur le carré, TURLURETTE
à sa croisée.
BLAIREAU, embarrassé. Moi?.. nulle part. je.
BIDOIS. Allons. fais donc pas le malin.je
parie cent sous. si tu les as. que tu vas en
sournois chez notre voisine. mademoiselle
Turlurette. -
BLAIREAU. Eh bien. quand ça seraitt.
BIDOIS. Blaireau. tu sais que voilà une
chose que nous nous sommes interdite. que
toi, Pichet, Pilon, ainsi que moi, nous nous
sommes promis de ne pas lui faire la cour,
quoiqu'elle soit une simple chanteuse des
rues. Article 3 du règlement : Nul de nous
ne fera la cour à mademoiselle Turlurette.
Article 4 : Nous veillerons tous les quatre
sur sa vertu, attendu qu'elle n'a ni père ni
mère !
BLAIREAU. Mais puisque je te dis que c'est
le bœuf gras qui va passer. de la fenêtre de
CROIX DE PIÈCES NOUVELLES
Prix : 30 cent.
BAHBHÉ, ÉDITEUR
BOULEVARD SAINT-MARTIN, 12
-=.. 1
CARNAVAL DES 4.1 I I
FOLIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES ET CINQ TABLEAUX
PAR
MM. EUGÈNE HUGOT ET EMILE ABRAHAM
Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Folies-Dramatiques, le 12 février 1862.
DISTRIBUTION DE LA PIÈCE.
GRIFFON, clerc d'huissier. MM.VAVASSEUR.
1 AL. GUYOrl.
BLAIREAU, sta-> 1 JT eunes g° ens I
* tuai• re I I A, L. GUYON.
BIDOIS, peintre. d CALVIN.
PICHET, doreur. T 1 e tt BERTRAND.
d0reUr- Tur l urette. { G. DELAITRE.
PILON, musicien. G. DELAITIIE.
LORD PUDDING. C. MICHEL
MARCASSIN, huissier. JEAULT.
SALSIFIS, payssn. MM. FRAISANT.
PANARD, trompette aux cuiras-
siers. PELLETIER.
JOHN, domestique de lord Pud-
ding. HOFFMANN.
TURLURETTE, chanteuse des
rues. l'Imos C. RENAULT.
ROSE TROGNON, modèle. A. DAVID.
FLORESKA , figurante. Mmes LÉONIE.
VICTOIRE, bonne chez Marcai-
sin ESTnER.
UN OUVRIER. MM. blARCILLET.
UN ARTIFICIER. GUSTAVE.
UNE MODISTE. Mmes CLAIRE.
UNE MARCHANDE D'ORAN-
GES. FACHARD.
Marchands de coco, joueurs d'orgues, masques, passants, deux domestiques, trois forts de la Halle. — La scène se passe d Paris, de nos jours.
ACTE PREMIER
Premier tableau
LE BAI. SUR LE CARRÉ
Le théâtre représente un long corridor percé de qua-
tre portes numérotées. Ce corridor est éclairé par
des fenêtres à tabatière donnant sur les toits. Il
occupe le second plan du théâtre. — A gauche du
spectateur, et se perdant dans la coulisse, la cage
de l'escalier. — Au-dessus du couloir, les toits de
la maison. — A droite du spectateur, et sur les
toits, en praticable la fenêtre d'une mansarde, avec
deux pots de fleurs d'hiver. On monte à cette
mansarde par une échelle placée à droite du cor-
ridor. — 1, porte Pichet; 2, porte Blaireau;
« 3, porte Bidois; 4, porte Pilon. L'escalier auprès
de la porte de Pilon. Un escalier à gauche.
SCÈNE PREMIÈRE 1
On entend des trompettes dr carnaval dans la rue.)
PANARD, costume de trompette de cuirassier J monte
l'escalier en fredonnant.
PANARD. Ouf! maintenant il suffit: me voici
z'à l'étage supérior, reste à savoir où rou-
cole la colombe; elle demeure haut, la Vic-
toire, mais l'amour ne connaît pas d'obsta-
cles. frappons à la première porte venue.
(Il frappe à la porte numéro 2)
LA voix DE BIDOIS. Entrez.
PANARD. Entrez!. si seulement il y avait
z'une clef, on obtempérerait.
(Il refrappe.)
LA voix DE BIDOIS. Entrez ! !
PANARD. Je crois que j'ai reconnu son or-
gane enchanteur; un petit air de trompette
qui lui dise que c'est moi.
(Il prend sa trompette et joue l'air : As-tu vuP)
BIDOIS, ouvrant sa porte. Ah çal mais qu'est-ce
qui trompette donc comme ça sur le carré?
(Il a une longue barbe.)
PANARD. Oh ! ce n'est point ma Dulcinée !..
Pardon, excuse, bourgeois, pourriez-vous me
dire. la porte de mademoiselle Victoire?
llIDOIS. La bonne de monsieur Marcassin,
l'huissier?. c'est au-dessous.
PANARD. Oh! pardon. excusez.
BIDOIS. Il n'y a pas de quoi.
(Il referme sa porte.)
PANARD. Pour lors. descendons.
(Il descend en fredonnant en silence. On l'entend
jouer son air à l'étage au-dessous. Les trompettes
de carnaval recommencent avec plus de force dans
la rue. La fenêtre de la mansarde s'ouvre, Turlu-
rette y parait.)
TURLURETTE, à la fenêlre. Quel vacarme! mais
qu'est-ce qui se passe donc dans la rue? (Elle
essaye de regarder en se penchant.) Maudite gouttière,
va, qui m'empêche de voir.
BLAIREAU j sortant de sa chambre n8 1. C'est le
bœuf gras ! quelle chance ! je vais dire à ma-
demoiselle Turlurette.
(Il se dirige vers l'échelle ; Blaireau ouvre brusque-
ment sa porte et l'arrête.)
DlDOIS. Eh ben. où vas-tu comme ça?
SCÈNE II
BLAIREAU, BIDOIS sur le carré, TURLURETTE
à sa croisée.
BLAIREAU, embarrassé. Moi?.. nulle part. je.
BIDOIS. Allons. fais donc pas le malin.je
parie cent sous. si tu les as. que tu vas en
sournois chez notre voisine. mademoiselle
Turlurette. -
BLAIREAU. Eh bien. quand ça seraitt.
BIDOIS. Blaireau. tu sais que voilà une
chose que nous nous sommes interdite. que
toi, Pichet, Pilon, ainsi que moi, nous nous
sommes promis de ne pas lui faire la cour,
quoiqu'elle soit une simple chanteuse des
rues. Article 3 du règlement : Nul de nous
ne fera la cour à mademoiselle Turlurette.
Article 4 : Nous veillerons tous les quatre
sur sa vertu, attendu qu'elle n'a ni père ni
mère !
BLAIREAU. Mais puisque je te dis que c'est
le bœuf gras qui va passer. de la fenêtre de
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