Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1933-07-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juillet 1933 11 juillet 1933
Description : 1933/07/11 (A33,N79). 1933/07/11 (A33,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63806236
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. - No 79. * • LE NUNPO 1 QO àENTIMES * MARDI SOIR, 11 JUILLET 1933.
JOURNll ouaTIDII.
Rédaction & AdmintilratioH :
£ 4, l ui M KlRCTMMr
PARIS 0")
TELEPH. 1 OPERA 1141
- 1 4 1 0
Les Annales Coloniales
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France et
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0
LES ARTS NÈClftSS
La plastique et la danse
, > (
Pourquoi, alors qu'on ignorait jusqu'à
l'existence des littératures des Noirs,
- a-t-on tant parlé de l'art et de la danse
nègres ? ,
Dans la préface de Diaeli, André De-
maison répond par ces mots : « C'est
qu'il est plus aisé de rapporter un rythme
et des images que les éléments d'un
langage complet. » Cela, est de toute évi-
dence.
Aussi, l'art nègre a-t-il eu de tout
temps ses panégyristes, depuis le 15" siè-
cle, alors que les indigènes offraient aux
premiers explorateurs « magots, mar-
mots », ustensiles taillés dans le bois,
jusqu'au siècle des Guillaume Apolli-
naire, de Paul Guillaume, de Félix Fé-
# néon qui louaient aevant leurs contempo-
rains las des complications et des raffi-
nements, « les manifestations de ces pri-
mitifs qu'ils supposaient encore à l'ori-
gine de leur art. » Ainsi, dans la querelle
des modernes et des partisans de la sim-
plicité dite naïve, masques. extatiques,
statuettes noires servaient d'armes et
d'arguments.
L'âme nègre n'y est pour rien. « Un
artisan de la Haute Côte d'Ivoire, un
sculpteur du Soudan, un modeleur du Bé-
nin, ne sauraient vous dire ce qu'ils font,
à quoi ils tendent. » Je l'ai dit moi-même
à cette place. Je l'ai dit moins bien, mais
de la même façon : « Ils ont vu travail-
ler leur père qui avait imité son père et
son grand-père qui, eux-mêmes, tenaient
d'ancêtres inconnus les petits ou les
grands secrets de leur art. v
Art et guides, tout est dans les
Champs-Elysées des Noirs, de quelque
façon qu'on les appelle. Plus loin encore:
dans les Champs-Elysées où sont les
âmes des aïeux inconnus dont les des-
cendants, venus des rivages du Nil ou de
régions plus mystérieuses encore, ont
afflué vers l'ouest, emportant leurs sè-
crets, leurs poisons et leurs dieux.
Par maladresse, par nonchalance, « les
formes prestigieuses furent réduites à
l'essentiel. » « L'artiste suivait le fil du
bois, -- gardânt au visage la primauté sur
le reste du corps. » Le noir, ce nudiste, a
trop vu d' « anatomies ». Seul la tête est
l'objet de sa curiosité artistique. Ce qui
n'a pas d'importance, c'est le corps ; ce
qui matérialise-l'idée fixe, c'est la tête. 1
Extrême signification, usure du motif dé-
coratif ou symbolique, naïveté exquise
(exquisitus de exquirère, chercher avec un
soin minutieux, chercher l'exactitude),
voilà l'originalité de l'art nègre. Tout
cela ne signifie. pas : art ruditnentaire,
enfantin, art de l'enfance, aurait dit
About, ou enfance de l'art. Chez ces peu-
ples sans traditions écrites, les apports
les plus divers se sont mélangés : « Sur
cette terre exagérée où tout se patine, se
pourrit et se renouvelle sans cesse »,
allez donc distinguer ce qui vient de
l'Egypte, d'Ethiopie, ou d'ailleurs. Allez
fixer l'âge de cette statuette, qui a cin-
quante ans à moins qu'elle n'ait dix siè-
cles, et décider si elle a été sculptée
d'après les traditions ancestrales, ou
d'après les modèles fournis adx chefs
par les .Portugais, ou d'après les images
que les bons Pères donnaient à leurs élè-
ves, les jours des compositions ?
« Les traditions mêmes qui règlent les
mouvements du corps, formes matériel-
les ou musicales, se sont transmises de
mémoire, sktis souci du chant et de la
belle màtiète, en gardant seulement le
rythme qui martèle le cerveau, la symé-
trie qui simplifie le travail de l'œil et de
l'outil. » Le rythme, d'une complication
parfois étrange* sous son apparente mo-
notonie ; la symétrie, faite d'éléments
divers, superposés si étroitement que
l'unité en apparaît souple et réelle à la
fois, c'est tout le jazz qu'on a ainsi re-
gardé comme « une manifestation de ces
primitifs, qu'on supposait à l'origine de
leur art », et qui a si bien répondu aux
exigences modernes « dans le tir indirect
contre l'excès des traditions scolaires et
la'surenchère dans les moyens d'expres-
sion. » ;
Ces quelques pages d'André Demai-
son sont certainement parmi les meilleu-
res, qui aient été écrites sur l'art nègre,
et je les préfère à des études plus copieu-
ses dont l'abondance a moins bien dé-
gagé ;lè tàractêriëliqué ef*!'essentiel. - !..
Mario Rotuton,
Sénateur de VHirault,
Ancien ministre.
, Vice-président de la Commission
des colonies.
Le maréchal Lyautey
préconise un ministère
des pays d'outre-mer
Le maréchal Lyautey, président, MM.
G. Hanotaux, ancien président, et P. Bour-.
darie, secrétaire perpétuel de l'Académie
des Sciences coloniales, ont été reçus par
M. Lebrun, Président de la République.
L'objet de cette visite était de soumettre au
président fondateur de l'Académie des Scien-
ces coloniales, les réflexions que suggère la
délibération récente prise par l'Académie au
sujet d'un ministère unique de l'Algérie, des
colonies, des protectorats et pays sous man-
dat.
Le maréchal Lyautey a particulièrement
insisté sur la nécessité de garder aux protec-
torats leur organisation actuelle, et si l'uni-
fication du domaine extérieur est désirable,
il doit être entendu que cette unification ne
saurait entraîner l'uniformisation.
Touchant l'Amérique du Nord, l'Académie
ne se. range pas à l'opinion qu'il faille la
confier à un ministère spécial; ce serait Une
autre cloison étanche et chacun aperçoit bien
que l'Afrique méditerranéenne est déjà en
liaison par delà le Sahara avec l'Afrique
notre, ce qui soulève des problèmes com-
muns. TSTais il apparait bien qu'un sous-:
secrétariat d'Etat pour l'Afrique du Nord
résoudrait Heureusement ce problème, ce
soùs-secrétariat dépendant d'un ministère
des pays droutre-mer. -.. -. -..
Le Président de. la République a lait le
meilleur accueil à ses confrères de l'Acadé-
mie des Sciences coloniales.
) ( -
la Mission Laitue
Oeil 511 centrés
aalonrairal a Paris
1
Aujourd'hui s'est ouvert à Paris le Congrès
de la Mission Laïque « Française.
La MisMon Latque est une association qui,
en propageait renseignement neutre, compte
étendre 1 influence française dans les colonies
et a l'étranger.
Elle a déjà créé sept lycées : à Salonique,
Téhéran, Beyrouth, Damas, Alep, Alexan-
drie, Le Caire et aussi le caltëgc trancG-Ilnt\
flène de Daher.
-- La première séance s est ouverte sous la
présidence de M. Bienvenu JMar tin. Après le
discours de ce donner. M. Bernard, secrétaire
général, a traité de 1 opportunité de la créa-
tion de lycées en Palestine et en Turquie.
Demain et q*%.dmaia, les séances auront,
tamme problèmes à résoudre, les rapports trai-
tant de renseignement .tnfessiuJmel et de la
culture générale ; dç l'ouest et l occident (oeux
cftilisatiom, culture nationale et culture fran-
caite), de la préparation du penugiid eMei-
gnant.
AU MAROC
Noas poursuivons
la pacification des nids
de dissidence
On informe de Rabat que les avances réa-
lisées l'été dernier dans le nord de la tache
du Grand Atlas, avaient porté la ligne de
nos postes de couverture aux abords de la
haute vallée de l'Assif Melloul et de son
affluent, l'Assif Ti1¡ni. Cette poussée a été
complétée récemment vers l'Est par l'occu-
pation des districts du Taribant et du Ta-
ghia, qui nous a- mis également de ce côté
au contact des éléments Aït Haddidou, in-
soumis de la région, et nous a permis d'in-
tensifier les efforts persévérants d'attraction
poursuivis pendant l'hiver sur cette tribu.
Une nouvelle progression concentrique dei
forces du Tadla, de Meknès, et des confins,
qui vise à obtenir là soumission de ces frac-
tions, a été commencée dans la matinée du
8 juillet. Cette action, que dirige le général
commandant supérieur des troupes, a déjà
donné d'importants résultats :
Aux dernières nouvelles, le groupe mobile
du Tadla a occupé en totalité le massif de
l'Ari NTiin-injine, dans le coude de i'Assif
Melloûîj tandis que les groupements de Mek-
nès s'installaient sur le Djebel N'Tariwch
et le Djebel Tanghorq, qui dominent la val-
lée du Tilmi.
A l'Est, le groupe mobile des Confins a
réalisé une avance de plusieurs kilomètres
sur le plateau de l'Azagharirs.
- UN CHEF REBELLE EST TUE
De Rabat on annonce que le chef dissident
Sidi ben Ahmed, qui commandait dans la
région d'Assif Melloul, a été tué au cours
des derniers engagements dans la vallée du
Tilmi.
Son corps a été ramené dans nos lignes.
Cette mort a. causé une profonde impression
chez les dissidents, dont il était l'un des ani-
mateurs.
RAPIDEMENT.
»♦«
- M. Gratien Candace, ancien sous-secré-
taire d'Etat, a quitté Paris pour effectuer
un voyage d'études dans les ports ibériques
et de l'Afrique du Nord.
- Le ras Desta Danto, ambassadeur extra-
ordinaire d'Ethiopiq, est à Paris.
Samedi, à Marseille, à bord du Chain.
pollion, on a arrêté Denise Blanc qui, en
Egypte, tua le médecin d'un hôpital israé-
lite.
Dimanche a été inaugurée, à Sarte.
bourg, une statue du général Mangin.
Nourrie et Duquesne, condamnés pour
assassinat de l'encaisseur Després, se se-
raient évadés du bagne.
Le croiseur-cole ¡'JaH/lu/-d'Arc a rega-
gné Brest hiçr matin, après une croisière de
VJ.two milles autour du monde.
A Tl/NIS )
,
Un discours de M. Mancerôn
Résident Général de France
Au cours de la séance extraordinaire .Qu'a
tenue hier le Grand Conseil, M. Manceroh,
Résident général, a prononcé un important
discours, dans lequel il a dit, cotamment
Le Gouvernement apporte aujourd' hui un
projet de création d'une caisse de prêts fon-
ciers. Ce nouvel organisme répond à un besoin
dont l'urgence est reconnue de tous. L'insti-
tution de l'importance de celle qu'il s'agit ae
créer est une cfabse complexe, délicate. Nos
propositions sont le fruit de plusieurs mois
d'études et de négociations laborieuses. Les
textes des conoentions soumis à l'Assemblée
ne sont qu'à l'état de projets, car ils n'ont pas
encore été signés par les parties. Le gouoer-
nement a tenu, cependant, à ne pas différer
davantage la session en vue d'assurer le plus
rapidement possible l'aide attendue impatiem-
ment par les cultivateurs. Il n'en reste pas
n2oir.s que, pratiquement, les conventions sont
maintenant dans leur forme définitive, sauf mo-
difications. éventuelles de forme ou de détail,
et sous réserve de l'assentiment du gouverne-
ment français, qui doit autoriser le gouverne.
ment tunisien à conférer les garanties prévues.
Le gouvernement n'a pas hésité à envisager
la création d'une société d'intérêt général pla-
cée sous le contrôle de l'Etat, et non d'un
établissement public, dont 4es moyens d'action
seraient nécessairement limités et qui ne saurait
faire face au Volume des opérations à prévoir.
Seule, une société d'intérêt général, disposant
d'un personnel rompu à la technique des opé-
rations financières et bénéficiant de puissants
moyens et appuis financiers, est à même de
répondre aux besoins actuels et d'assurer le
développement du crédit agricole.
Les circonstances font malheureusement ap-
paraître l'urgence de la nouvelle institution. La
campagne agricole actuelle consacre le désas-
tre de nombreux cultivateurs dans la Tunisie
tout entière. et un impérieux devoir de soli..
darilé, en même temps que l'intérêt bien com-
pris du pas. obiigent à rechercher des remèdes
pour leur porter secours. Nous avons écarté
résolument ceux de nature à porter atteinte à
l'économie générale du pays, mais nous n'avons
le droit d'en négliger aucun autre. Au prix
de mille difficultés, nous avons obtenu hier du,
Parlement français des dispositions plus' libé-
ralcs que celles réglant le commerce de nos
vins avec la France. Sans doute, elles ne ré-
pondent pas adx espoirs que nous avons formu-,
lés, puisque nom doôns demandé, en janvier
el février demiers. devant la Commission inter-
ministérielle, 1a suppression complète du con-
tingentement de nos vins, que nous considérons
comme une conséquence logique de notre ré-
gime d'union douanière. Il nous appartient,
de notre cdté) de nous aider noun-mêmes en
ne négligeant aucun élément pour parvenir à
dominer l'épreuve que nous traversons. Nous
devons pratiquer, entre Français et Tunisiens,
une politique d'union confiante. C'est pour le
gouvernement une profonde satisfaction d être
soutenu, dans sa haute et difficile mission, par
les encouragements gouvernementaux français
et le concours précieux rencontré auprès du
Bey, à qui il est heureux d'exprimer, au seuil
de cette session, le témoignage de sa gratitude
et de son dévouement.
Selon une information qu'il convient d'ac-
cueillir avec réserve, il aurait été propose au
Grand Conseil d'étudier le moyen de contin-
genter les importations en Tunisie.
+
Exportation d'okoumé
Ont, été exportées de Libreville 2;1. ii.1,
tonnes £t'Olwwné pour le mois de juin 19:13.
(Par céiblQ.)
A TANANARIVE
L'inauguration de l'immeuble
de la Chambre de Commerce
Tananarive, 8 juillet (Par câble). La
Chambre de commerce de Tananariveea inau-
guré aujourd'hui son nouvel hôtel. Edifié au
centre de la ville, cet immeuble comprend,
indépendamment des bureaux et des salles
de reunion, un vaste hall où sont groupés les
spécimens des principaux produits malga-
ches, une bibliothèque économique très com-
plète, enfin une école de sténodactylographie
et de comptabilité.
C'est le président de la Chambre, M.
'Krafft qui a reçu le Gouverneur général et
lui a souhaité la bienvenue dans une allo,
cution au cours de laquelle il a souligné
l'obligation qui s'impose à la colonie d'ap-
pliquer rigoureusement le régime de la stan-
tardisation des produits malgaches, édicté en
1930.
M. Cayla, après avoir félicité M. Krafft.
de son exposé qui, « selon une formule chère
au maréchal Lyautey, contient à la fois un
bilan et un pro ranime,», s'est déclaré plei-
nement d'accord avec la Chambre: de com-
merce sur la question de la standardisation.
Le Gouverneur général a ajouté: « Mais
il ne suffit pas de conditionner les produits :
il faut s'organiser pour les vendre. »
Et M. Cayla a conclu en préconisant la
formation d'unions de planteurs, d'indus-
triels et d'exportateurs, dont l'action concer-
tée permettra à la propagande économique
de la Grande lie de produire ses pleins ef-
fets.
). -
Dépêches de rlndochine
ftf
Le roi Bao Daï reforme le mandarinat
en Annam-Tonkin
On mande de DcLlat que S. M. Bao Dut,
poursuivant la réalisation du plan de réfor-
mes annoncé dans la proclamation de son
avànement la 10 septembre dernier, vient
de promulguer une ordonnance insinuant
un concours périodique pour le recrutement
des fonctionnaires de l'autorité de l'Admi-
nistation annamitc, concours qui sera COlll
mtln aux deux cadres d'Annam et du
Tonldn.
- - - -
- Nous voulons, dit le souverain, éviter
les faveurs imméritées, mettre un terme
aux sollicitations des intrigants, préserver
de toute critique le corps dès mandarins et
rendre A ce corps la confiance du peuple.
Le programme du concours, qui ne roule
?ftto sur des connaissances et idées généra-
les, a été conçu en vue de faire émerger de
la foute des candidats,. ceux dont la person-
nalité morale 'et la solidité de jugement se-
rf ont tes plus heureusement - ccLmctériséos
par les dissertations qui devront être une
œuvre essentiellement personnelle.
Au Cambodge
S. M. Sisovalh Monivong, roi du Cam-
bodge, accompagné par le Hésklent Siqté-
rieuv Sylvestre, a fait, au courant, de la sc-
maine dernière un voyage d'inspection
dans la province de la région des grands
lacs, il a visité succèssiuemcnl Kompong-
Chnang, Pursal, Hattambang, Slemréap et
Kompong Thum. Tous ces centres, comme
les agglomérations secondaires visitées par
le Souverain, étaient abondamment pavoi-
sés et décorés de Heurs., de lJl'(InchaUçs, de
drapeaux et d'autels.
Les populations et les bonzes, accourus
en masse q;,s envimns, n'ont cassé d'appor-
ter à leur Souverain et au clic]f du Prptcç-1
torai des lémoignagcs. touchants de leur
affection el de leur loyalisme,
A plusieurs reprises, ln IIni, répondant
aux allocutions des autorités françaises et
cambodgiennes, a célébré, l'aniitié profonde
qui unit, son royaume à la France, et le Tié-
sident Supérieur a tiré la leçon (e ce voya-
ge rn disant qu'au milieu des seeousscs qui.
ébranlent tant de pays, le peuple cambod-
gien donne VcxcmpLo. du labeur et de la
confiance dans le Gouvernement protaclçur
et d'un admirable sentiment national qui se
traduit dans une affection unanime et pro-
fonde, en vers son Souverain.
Résultats de Londres
+
A. Conférence de Lon-
dres, qui semble bien
avoir échoué si on
considère, son objet
avoue, pourrait bien
avoir des résultats
inattendus.
Elle a, tout
d'abord montre l'ilt-
fluence considérable
N des Dominions bri-
tanniques sur la métropole. Nos lecteurs se
rappellent probablement les faits : Les mi-
nistres de la Grande-Bretagne hésitaient ett-
tre les Etats-Unis et les pays fidèles à l'éta.
Ion-or. Européens, ils tendaient à s'unir aux
Etats européens, mais chargés des affaires
d'un empire qui s'èlend sur tous les conti-
nents, ils se demandaient si cette dernière
qualité ne devrait pas plutôt commandeir
leur attitude. Ils n'avaient pas encore pris
de décision quand Vintervention nette et pres-
que brutale du représentant du Canada leur
imposa leur conduite. Il leur enjoignit, de
négliger VEurope et de se placer aux côtés
des Etats-Unis.
Dociles, M. Macdonald et ses collègues
britanniques s'inclinèrent et adhérèrent à la
politique monétaire de M. Roosevelt, Ainsi
le CaÎzada, en une conjoncture grave) impo-
sait sa loi et imprimait à la politique an-
glaise une direction qui ne laisse pas que
dartre grosse de conséquences.
On en prévoit déjà quelques-unes. Ven-
voyé spécial de notre confrère i'Information.
et qui passe pour aire renseigné aux meil-
leures sources, écrit « Il est possible qu'à
la première Conférence de Londres, désor-
mais morte, succède une seconde confêrenn.e
dans laquelle on tenterait d'ajuster les résul-
tats d'Ottawa aux tendances américaines. »
Cette éventualité est par f aitement possible,
et la constitution d'une économie anglo-
saxonne est théoriquement réalisable, encore
que cela ne soit pas pratiquement très facile.
Mais s'il en était ainsi, la politique de
la France se trouverait fort probablement
modifiée et ses relations avec --- ses -- colonies
prendraient un caractère, sinon absolument
nouveau, au moins plus accentué. C'est
alors qu'elle serait amenée à examiner une
hypothèse que M. Albert Sarraut a indiquée
à Londres à savoir l'organisation d'une sorte
d'autarchie économique englobant la métro-
pole et ses possessions. Ainsi triompheraient
les partisans de la politique impériale.
Certains s'en féliciteraient. Cela iCest pas
douteux. Je ne. me joindrai pas à eux. Une
meilleure coordination de la production co-
loiqialc et de la production métropolitaine
est évidemment désirable. L'anarchie pré-
sente est dommageable à l'une et à l'autre.
Mais je ne crois pas personnellement qu'il
soit très avantageux de pousser les choses au
point où certains voudraient les voir. Je re-
doute V établissement de ces mondes fermés
que d'alJCl/.11S voudraient réaliser. Cc serait
une erreur à la fois politique et. économique.
En tout cas, ce ne serait pas le résultat le
moins paradoxal de la Conférence de Lon-
dres.
Henry Fontanier,
Député du Cantal.
Membre dé la Commission
des Affaires Étrangères.
DÆS RÉSULTATS DÉJA. @
La culture du café au Cameroun
) -. (
(Suite,)
La conduite d'une plantation
Le colon désireux de se consacrer à la
culture du café doit, auparavant, obtenir de
l'autorité locale, une concession c'est-à-dire
un terrain, dont il proportionne la superficie
à ses propres ressources.
Le colon à son compte, se contente, gé-
néralement, d'une surface de 200 hectares,
tandis que la grande @ société, ou comptoir,
peut demander jusqu'à un millier d'hecta-
res.
Le colon « à son compte », dirige lui-mê-
me, la plupart du temps, une plantation de
petite superficie, laquelle n'exige pas une
surveillance nombreuse. Il en est autrement
de la « grande concession », laquelle exige
un personnel nombreux et une direction
multipliée.
Le travail de plantation proprement dit
est_ assuré par la main-d'œuvre indigène re-
ciutée sur place dans les villages environ-
nants, à raison de deux hommes en moyenne
par hectare.
Certaines entreprises se sont adonnées à
la culture mécanique à l'aide de tracteurs,
de défonceusps, de charrues à disques et il -t
été reconnu que ce procédé ne devenait réel-
lement avantageux que pour des superficies
assez grandes, à raison même du prix
d'achat de tout ce matériel.
Le premier travail a entreprendre est le
débroussaillement ; après quoi il faut dé-
foncer le terrain '-- travail relativement aisé
dans les régions de Debang qui à l'inverse
de celles du sud, ne sont couvertes que de
savanes. En région de forêts (Edea-Ebo-
Iowa, Yaoundé), le défonçage présente de
nombreuses difficultés à cause des racines
{Iu'il faut enlever.
t Ce défonçage a pour objet l'extirpation
des herbes envahisseuses et nuisibles à toute
culture rationnelle. Dans le même moment,
le colon aura disposé, dans un coin arrosé,
de pépinières destinées à lui fournir les
pieds, le moment venu.
Vient ensuite la trouaison qui consiste à
disposer en lignes les trous destinés à re-
cevoir les pieds de caféiers ; ici les métho-
des diffèrent quelque peu suivant les plan-
teurs, mais, d'une manière générale, les es-
paces observés sont trois mètres sur trois
métres, Les trous ayant eux-mêmes 60 centi-
mètres de diamètre et de profondeur.
Peu avant la saison des pluies, c'est-à-
dire aux environs des mois de mai et juin,
les plants sont mis en place, il n'y a plus
alors qu'à les laisser pousser en sarclant à
intervalles réguliers, de manière à éviter
l'envahissement de la brousse entre les
pieds.
Les plants d'ombrage ne sont générale-
ment pas utilisés au Cameroun ; on se .n.1-
tente de maintenir, pendant la saison des
pluies, un léger tapis d'herbe qui a pour
effet d'empêcher le ruissellement dû aux
violentes tornades de l'hivernage.
Par contre, la saison sèche étant paifois
très -accusée dans certaines régions, il est
d'usage de nettoyer tout à fait bien le ÏOI
pour éviter l'évaporation. Les arbres sont
généralement mis en place à l'âge de la
deuxième année de plantation.
Il s'ensuit une très faible récolte, peu in-
téressante en raison du manque d'homogé-
néité dans les grains. On peut considérer
qu'à partir de la quatrième année, un ca-
féier « arahica » peut fournir à son proprié-
taire une récolte marchande de jou à 150
grammes de café cette proportion croît
rapidement et à cinq ans, six ans, le même
pied peut donner 700 et même 1.000 gram-
mes de café proportion trop forte d'ail-
leurs car un tel rendement épuiserait rapi.
dement l'arbre qui le donne de sorte qu'on
envisage comme technique indispensable, la
réduction de ce rendement et son maintien
à 500 grammes environ par pied au moyen
de. la taille annuelle.
De cette manière la plantation pourra
fournir un rapport à peu près constant à son
propriétaire pendant une période approxima-
tive de 25 années au lieu de 8 ou la dans
le cas de production forcée.
La récolte est pratiquée par de la main-
d'œuvre accessoire (femmes et enfants indi-
gènes) et les cerises portées à l'usine que
comporte également toute plantation de
moyenne importance.
Le traitement a généralement lieu par
voie humide qui a l'avantage de fournir
quant à la couleur et à la présentation, un
café mieux apprécié sur les marchés euro-
péens. H. G.
M. Henri Ponsot
est en France
•+«
:' M. Henri Polisot, hàut-comrtiissàire en Sy-
rie, est arrivé samedi, à Marseille à bord du
Champollion.
M. Pierre Alype, délégué du Haut-Com-
missariat, lui a remis, au nom de S. M. le
roi des Belges, les insignes de l'ordre de
Léopold, en témoignage de -l'intérêt que les
souverains de Belgique ont apporté dans le
voyage au Liban et en Syrie.
M. Henri Ponsot, qui se rend en Savoie
avant de venir à Paris, rejoindrait Beyrouth
en septembre.
Cette information, bien que de source offi-
cielle, sera peut-être démentie par l'événe-
ment, car on parle d'attribuer à M. Henri
Ponsot un poste en Afrique du Nord.
M. Barthe député
est chargé ne mission
aux Antilles
--..
M. Edouard Barthe, député de l'Hérault,
questeur de la Chambre, s'embarquera le
20 juillet, pour les Antilles, où il va accom-
pJir une mission d'études pour le compte
du ministère des Colonies.
Les conditions de la production du rhum
et du sucre dans nos deux colonies de l'Amé-
rique centrale se sont, en effet, profondé-
ment modifiées du fait de la crise. Il en est
résulté une situation grave qui rend dési-
rable une modification de la réglementation
actuelle s'appliquant au contingentement
des rhums.
Toute réforme, en cette matière, se révèle
cependant, à raison des contingences locales,
particulièrement difficile. M. Barthe, qui a
déjà accompli avec succès, en 1927, une mis-
sion à la Martinique et. a pu, grâce à pa
grande autorité, concilier à cette époque des
intérêts jusque-là très opposés, est particu-
lièrement qualifié pour arbitrer cette affaire.
Les problèmes qui seront soumis à son exa-
men sont particulièrement complexes et déli-
cats puisqu'ils dressent à nouveau les unes
contre les autres diverses catégories de pro-
ducteurs.
Le ministre des Colonies a pensé qu'une
large consultation des intéressés et des '15-
semblées locales, effectuée sur place, per-
mettrait de dégager plus facilement des so-
lutions conciliatrices susceptibles de mettre
fin aux conflitiT actuels. Nulle personnalité
n'était mieux désignée que M. Barthe pour
atteindre ce but.
-_.>-e+ -–
Une fête du quatrième
régiment de spahis
Pnss dp dix mille personnes uni assise.
dimanche, npiès-midi, à la manifestation
hippique organisée par île SyndicaL d'initia-
live de Scnlis dans la plaine de diamant,
nrès de Senli
Celle fêle a été donnée par le Ie régiment
de spahis marocains de Senlis, sons la di-
rection dn lieutenant de Chabot. La fête
élail, présidée par le général de Ganny,
commandant la brigade de spahis., par lo
maire de Senlis et. de nombreuses notabili-
tés civilN, militaires et religieuses de la
région.
Le Nicolas-Paquet serait
définitivement perdu
«♦*
Les nouvelles reçues au sujet du Nicolas-
Paquet confirment qu'il n'y a plus d'espoir
de sauver le paquebot.
Des derniers rapports parvenus au minis-
tère de la Marine marchande, il résulte que
l'eau a gagné la cale arrière et les deux hé-
lices sont au-dessus de la mer.
Samedi, les sauveteurs ont été contraints
d'abandonner momentanément leurs travaux,
et il est devenu impossible de prendre place
à bord même pour s'emparer des sacs de dé-
pêches qui s'y trouvent.
) - 00*mm - <
ERREURS ET OMISSIONS
Il n'a pas été tenu compte.
« Il n'a pas été tenu compte de notre pro-
duction coloniale. »
Cet intitulé de chapitre m'arrête dans la
lecture que je fais de l'élégante brochure :
« La Politique Forestière vraiment natio-
nale i), dû à M. Roger Sarcos, ingénieur des
Eaux et Forêts, et publié par la Fédération
des Associations de Communes Forestières
Françaises.
El voici le début du développement
« iNous devons critiquer ces statistiques of-
ficielles qui comprennent le commerce de la
France avec son domaine d'outre-mer dans
les échanges avec l'étranger. Ce qui part en
Algérie est compris dans les exportations,
aussi bien que ce qui vient de l'Afrique
Equatoriale Française dans les importations.
Il Comme si notre domaine d'outre-mer
n'était pas le prolongement de la métro-
pole et comme si toute étude ne devait pas
être faite sur le plan national, englobant
nos colonies et nos protectorats, d'autant
plus que pour ce qui nous préoccuoe la
production forestière coloniale com plète heu-
reusement la production de la métropole
dans les qualités que. celle-ci ne produit pas
en quantités suffisantes. »
Si quelqu'un interprète cela. comme un
éloge des statistiques officielles, qu'il vienne
nous le dire ! Cette fantaisie serait de mise
ailleurs que dans des listes de chiffre?, et on
est vraiment surpris de la voir s'exercer
dans le domaine des sciences qui devraient
être exactes ou de celles qui le rattachent
à celles-ci. Mais allons plus avant dans no.
tre lecture
« Or, si, comme nous le devons, nous re-
dressons les statistiques précédentes, tenant
compte que notre domaine d'outrc-mer
(Rapport général Méniaucl au Congrès de
Paris de juin 1931) produit 1.900.000 nu. de
bois d'œuvre, en exporte 900.000 m.c.
(263.000 tonnes dont 120.000 de France), nous
obtenons, pour la moyenne des années 192;,
les nombres suivants :
Ext éd.
Tmport. Export. d'export.
(Tonnes)
iMotiopolf , , l, ~0I,0(*YI 1 .SOO.OMO 1 (VI.non
Ouiie-mei 140.000 ^.J^.ocxi ;:n:"mn
- ---------- - - --
Ensemble 1.840.000 2.145.000 ïoc.oi o -
Ainsi la production française que pt dp
10 millions de mètre< cubes pour la Métro-
pole, de 2 millions pour notre domaine d'ou-
Jlfl-nior ̃ • ensemble 12 millions de m.c. de
bois .d'œuvre dépasse donc de ^oo.oco t.
en quantité les besoins do. la France.
Pourquoi l'ignorc-t-on officiellement? »
Edmond Auger.
(Lire la suite en troisième page)
JOURNll ouaTIDII.
Rédaction & AdmintilratioH :
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PARIS 0")
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies ISO » 100 0 50 »
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tous les bureaux de posle.
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LES ARTS NÈClftSS
La plastique et la danse
, > (
Pourquoi, alors qu'on ignorait jusqu'à
l'existence des littératures des Noirs,
- a-t-on tant parlé de l'art et de la danse
nègres ? ,
Dans la préface de Diaeli, André De-
maison répond par ces mots : « C'est
qu'il est plus aisé de rapporter un rythme
et des images que les éléments d'un
langage complet. » Cela, est de toute évi-
dence.
Aussi, l'art nègre a-t-il eu de tout
temps ses panégyristes, depuis le 15" siè-
cle, alors que les indigènes offraient aux
premiers explorateurs « magots, mar-
mots », ustensiles taillés dans le bois,
jusqu'au siècle des Guillaume Apolli-
naire, de Paul Guillaume, de Félix Fé-
# néon qui louaient aevant leurs contempo-
rains las des complications et des raffi-
nements, « les manifestations de ces pri-
mitifs qu'ils supposaient encore à l'ori-
gine de leur art. » Ainsi, dans la querelle
des modernes et des partisans de la sim-
plicité dite naïve, masques. extatiques,
statuettes noires servaient d'armes et
d'arguments.
L'âme nègre n'y est pour rien. « Un
artisan de la Haute Côte d'Ivoire, un
sculpteur du Soudan, un modeleur du Bé-
nin, ne sauraient vous dire ce qu'ils font,
à quoi ils tendent. » Je l'ai dit moi-même
à cette place. Je l'ai dit moins bien, mais
de la même façon : « Ils ont vu travail-
ler leur père qui avait imité son père et
son grand-père qui, eux-mêmes, tenaient
d'ancêtres inconnus les petits ou les
grands secrets de leur art. v
Art et guides, tout est dans les
Champs-Elysées des Noirs, de quelque
façon qu'on les appelle. Plus loin encore:
dans les Champs-Elysées où sont les
âmes des aïeux inconnus dont les des-
cendants, venus des rivages du Nil ou de
régions plus mystérieuses encore, ont
afflué vers l'ouest, emportant leurs sè-
crets, leurs poisons et leurs dieux.
Par maladresse, par nonchalance, « les
formes prestigieuses furent réduites à
l'essentiel. » « L'artiste suivait le fil du
bois, -- gardânt au visage la primauté sur
le reste du corps. » Le noir, ce nudiste, a
trop vu d' « anatomies ». Seul la tête est
l'objet de sa curiosité artistique. Ce qui
n'a pas d'importance, c'est le corps ; ce
qui matérialise-l'idée fixe, c'est la tête. 1
Extrême signification, usure du motif dé-
coratif ou symbolique, naïveté exquise
(exquisitus de exquirère, chercher avec un
soin minutieux, chercher l'exactitude),
voilà l'originalité de l'art nègre. Tout
cela ne signifie. pas : art ruditnentaire,
enfantin, art de l'enfance, aurait dit
About, ou enfance de l'art. Chez ces peu-
ples sans traditions écrites, les apports
les plus divers se sont mélangés : « Sur
cette terre exagérée où tout se patine, se
pourrit et se renouvelle sans cesse »,
allez donc distinguer ce qui vient de
l'Egypte, d'Ethiopie, ou d'ailleurs. Allez
fixer l'âge de cette statuette, qui a cin-
quante ans à moins qu'elle n'ait dix siè-
cles, et décider si elle a été sculptée
d'après les traditions ancestrales, ou
d'après les modèles fournis adx chefs
par les .Portugais, ou d'après les images
que les bons Pères donnaient à leurs élè-
ves, les jours des compositions ?
« Les traditions mêmes qui règlent les
mouvements du corps, formes matériel-
les ou musicales, se sont transmises de
mémoire, sktis souci du chant et de la
belle màtiète, en gardant seulement le
rythme qui martèle le cerveau, la symé-
trie qui simplifie le travail de l'œil et de
l'outil. » Le rythme, d'une complication
parfois étrange* sous son apparente mo-
notonie ; la symétrie, faite d'éléments
divers, superposés si étroitement que
l'unité en apparaît souple et réelle à la
fois, c'est tout le jazz qu'on a ainsi re-
gardé comme « une manifestation de ces
primitifs, qu'on supposait à l'origine de
leur art », et qui a si bien répondu aux
exigences modernes « dans le tir indirect
contre l'excès des traditions scolaires et
la'surenchère dans les moyens d'expres-
sion. » ;
Ces quelques pages d'André Demai-
son sont certainement parmi les meilleu-
res, qui aient été écrites sur l'art nègre,
et je les préfère à des études plus copieu-
ses dont l'abondance a moins bien dé-
gagé ;lè tàractêriëliqué ef*!'essentiel. - !..
Mario Rotuton,
Sénateur de VHirault,
Ancien ministre.
, Vice-président de la Commission
des colonies.
Le maréchal Lyautey
préconise un ministère
des pays d'outre-mer
Le maréchal Lyautey, président, MM.
G. Hanotaux, ancien président, et P. Bour-.
darie, secrétaire perpétuel de l'Académie
des Sciences coloniales, ont été reçus par
M. Lebrun, Président de la République.
L'objet de cette visite était de soumettre au
président fondateur de l'Académie des Scien-
ces coloniales, les réflexions que suggère la
délibération récente prise par l'Académie au
sujet d'un ministère unique de l'Algérie, des
colonies, des protectorats et pays sous man-
dat.
Le maréchal Lyautey a particulièrement
insisté sur la nécessité de garder aux protec-
torats leur organisation actuelle, et si l'uni-
fication du domaine extérieur est désirable,
il doit être entendu que cette unification ne
saurait entraîner l'uniformisation.
Touchant l'Amérique du Nord, l'Académie
ne se. range pas à l'opinion qu'il faille la
confier à un ministère spécial; ce serait Une
autre cloison étanche et chacun aperçoit bien
que l'Afrique méditerranéenne est déjà en
liaison par delà le Sahara avec l'Afrique
notre, ce qui soulève des problèmes com-
muns. TSTais il apparait bien qu'un sous-:
secrétariat d'Etat pour l'Afrique du Nord
résoudrait Heureusement ce problème, ce
soùs-secrétariat dépendant d'un ministère
des pays droutre-mer. -.. -. -..
Le Président de. la République a lait le
meilleur accueil à ses confrères de l'Acadé-
mie des Sciences coloniales.
) ( -
la Mission Laitue
Oeil 511 centrés
aalonrairal a Paris
1
Aujourd'hui s'est ouvert à Paris le Congrès
de la Mission Laïque « Française.
La MisMon Latque est une association qui,
en propageait renseignement neutre, compte
étendre 1 influence française dans les colonies
et a l'étranger.
Elle a déjà créé sept lycées : à Salonique,
Téhéran, Beyrouth, Damas, Alep, Alexan-
drie, Le Caire et aussi le caltëgc trancG-Ilnt\
flène de Daher.
-- La première séance s est ouverte sous la
présidence de M. Bienvenu JMar tin. Après le
discours de ce donner. M. Bernard, secrétaire
général, a traité de 1 opportunité de la créa-
tion de lycées en Palestine et en Turquie.
Demain et q*%.dmaia, les séances auront,
tamme problèmes à résoudre, les rapports trai-
tant de renseignement .tnfessiuJmel et de la
culture générale ; dç l'ouest et l occident (oeux
cftilisatiom, culture nationale et culture fran-
caite), de la préparation du penugiid eMei-
gnant.
AU MAROC
Noas poursuivons
la pacification des nids
de dissidence
On informe de Rabat que les avances réa-
lisées l'été dernier dans le nord de la tache
du Grand Atlas, avaient porté la ligne de
nos postes de couverture aux abords de la
haute vallée de l'Assif Melloul et de son
affluent, l'Assif Ti1¡ni. Cette poussée a été
complétée récemment vers l'Est par l'occu-
pation des districts du Taribant et du Ta-
ghia, qui nous a- mis également de ce côté
au contact des éléments Aït Haddidou, in-
soumis de la région, et nous a permis d'in-
tensifier les efforts persévérants d'attraction
poursuivis pendant l'hiver sur cette tribu.
Une nouvelle progression concentrique dei
forces du Tadla, de Meknès, et des confins,
qui vise à obtenir là soumission de ces frac-
tions, a été commencée dans la matinée du
8 juillet. Cette action, que dirige le général
commandant supérieur des troupes, a déjà
donné d'importants résultats :
Aux dernières nouvelles, le groupe mobile
du Tadla a occupé en totalité le massif de
l'Ari NTiin-injine, dans le coude de i'Assif
Melloûîj tandis que les groupements de Mek-
nès s'installaient sur le Djebel N'Tariwch
et le Djebel Tanghorq, qui dominent la val-
lée du Tilmi.
A l'Est, le groupe mobile des Confins a
réalisé une avance de plusieurs kilomètres
sur le plateau de l'Azagharirs.
- UN CHEF REBELLE EST TUE
De Rabat on annonce que le chef dissident
Sidi ben Ahmed, qui commandait dans la
région d'Assif Melloul, a été tué au cours
des derniers engagements dans la vallée du
Tilmi.
Son corps a été ramené dans nos lignes.
Cette mort a. causé une profonde impression
chez les dissidents, dont il était l'un des ani-
mateurs.
RAPIDEMENT.
»♦«
- M. Gratien Candace, ancien sous-secré-
taire d'Etat, a quitté Paris pour effectuer
un voyage d'études dans les ports ibériques
et de l'Afrique du Nord.
- Le ras Desta Danto, ambassadeur extra-
ordinaire d'Ethiopiq, est à Paris.
Samedi, à Marseille, à bord du Chain.
pollion, on a arrêté Denise Blanc qui, en
Egypte, tua le médecin d'un hôpital israé-
lite.
Dimanche a été inaugurée, à Sarte.
bourg, une statue du général Mangin.
Nourrie et Duquesne, condamnés pour
assassinat de l'encaisseur Després, se se-
raient évadés du bagne.
Le croiseur-cole ¡'JaH/lu/-d'Arc a rega-
gné Brest hiçr matin, après une croisière de
VJ.two milles autour du monde.
A Tl/NIS )
,
Un discours de M. Mancerôn
Résident Général de France
Au cours de la séance extraordinaire .Qu'a
tenue hier le Grand Conseil, M. Manceroh,
Résident général, a prononcé un important
discours, dans lequel il a dit, cotamment
Le Gouvernement apporte aujourd' hui un
projet de création d'une caisse de prêts fon-
ciers. Ce nouvel organisme répond à un besoin
dont l'urgence est reconnue de tous. L'insti-
tution de l'importance de celle qu'il s'agit ae
créer est une cfabse complexe, délicate. Nos
propositions sont le fruit de plusieurs mois
d'études et de négociations laborieuses. Les
textes des conoentions soumis à l'Assemblée
ne sont qu'à l'état de projets, car ils n'ont pas
encore été signés par les parties. Le gouoer-
nement a tenu, cependant, à ne pas différer
davantage la session en vue d'assurer le plus
rapidement possible l'aide attendue impatiem-
ment par les cultivateurs. Il n'en reste pas
n2oir.s que, pratiquement, les conventions sont
maintenant dans leur forme définitive, sauf mo-
difications. éventuelles de forme ou de détail,
et sous réserve de l'assentiment du gouverne-
ment français, qui doit autoriser le gouverne.
ment tunisien à conférer les garanties prévues.
Le gouvernement n'a pas hésité à envisager
la création d'une société d'intérêt général pla-
cée sous le contrôle de l'Etat, et non d'un
établissement public, dont 4es moyens d'action
seraient nécessairement limités et qui ne saurait
faire face au Volume des opérations à prévoir.
Seule, une société d'intérêt général, disposant
d'un personnel rompu à la technique des opé-
rations financières et bénéficiant de puissants
moyens et appuis financiers, est à même de
répondre aux besoins actuels et d'assurer le
développement du crédit agricole.
Les circonstances font malheureusement ap-
paraître l'urgence de la nouvelle institution. La
campagne agricole actuelle consacre le désas-
tre de nombreux cultivateurs dans la Tunisie
tout entière. et un impérieux devoir de soli..
darilé, en même temps que l'intérêt bien com-
pris du pas. obiigent à rechercher des remèdes
pour leur porter secours. Nous avons écarté
résolument ceux de nature à porter atteinte à
l'économie générale du pays, mais nous n'avons
le droit d'en négliger aucun autre. Au prix
de mille difficultés, nous avons obtenu hier du,
Parlement français des dispositions plus' libé-
ralcs que celles réglant le commerce de nos
vins avec la France. Sans doute, elles ne ré-
pondent pas adx espoirs que nous avons formu-,
lés, puisque nom doôns demandé, en janvier
el février demiers. devant la Commission inter-
ministérielle, 1a suppression complète du con-
tingentement de nos vins, que nous considérons
comme une conséquence logique de notre ré-
gime d'union douanière. Il nous appartient,
de notre cdté) de nous aider noun-mêmes en
ne négligeant aucun élément pour parvenir à
dominer l'épreuve que nous traversons. Nous
devons pratiquer, entre Français et Tunisiens,
une politique d'union confiante. C'est pour le
gouvernement une profonde satisfaction d être
soutenu, dans sa haute et difficile mission, par
les encouragements gouvernementaux français
et le concours précieux rencontré auprès du
Bey, à qui il est heureux d'exprimer, au seuil
de cette session, le témoignage de sa gratitude
et de son dévouement.
Selon une information qu'il convient d'ac-
cueillir avec réserve, il aurait été propose au
Grand Conseil d'étudier le moyen de contin-
genter les importations en Tunisie.
+
Exportation d'okoumé
Ont, été exportées de Libreville 2;1. ii.1,
tonnes £t'Olwwné pour le mois de juin 19:13.
(Par céiblQ.)
A TANANARIVE
L'inauguration de l'immeuble
de la Chambre de Commerce
Tananarive, 8 juillet (Par câble). La
Chambre de commerce de Tananariveea inau-
guré aujourd'hui son nouvel hôtel. Edifié au
centre de la ville, cet immeuble comprend,
indépendamment des bureaux et des salles
de reunion, un vaste hall où sont groupés les
spécimens des principaux produits malga-
ches, une bibliothèque économique très com-
plète, enfin une école de sténodactylographie
et de comptabilité.
C'est le président de la Chambre, M.
'Krafft qui a reçu le Gouverneur général et
lui a souhaité la bienvenue dans une allo,
cution au cours de laquelle il a souligné
l'obligation qui s'impose à la colonie d'ap-
pliquer rigoureusement le régime de la stan-
tardisation des produits malgaches, édicté en
1930.
M. Cayla, après avoir félicité M. Krafft.
de son exposé qui, « selon une formule chère
au maréchal Lyautey, contient à la fois un
bilan et un pro ranime,», s'est déclaré plei-
nement d'accord avec la Chambre: de com-
merce sur la question de la standardisation.
Le Gouverneur général a ajouté: « Mais
il ne suffit pas de conditionner les produits :
il faut s'organiser pour les vendre. »
Et M. Cayla a conclu en préconisant la
formation d'unions de planteurs, d'indus-
triels et d'exportateurs, dont l'action concer-
tée permettra à la propagande économique
de la Grande lie de produire ses pleins ef-
fets.
). -
Dépêches de rlndochine
ftf
Le roi Bao Daï reforme le mandarinat
en Annam-Tonkin
On mande de DcLlat que S. M. Bao Dut,
poursuivant la réalisation du plan de réfor-
mes annoncé dans la proclamation de son
avànement la 10 septembre dernier, vient
de promulguer une ordonnance insinuant
un concours périodique pour le recrutement
des fonctionnaires de l'autorité de l'Admi-
nistation annamitc, concours qui sera COlll
mtln aux deux cadres d'Annam et du
Tonldn.
- - - -
- Nous voulons, dit le souverain, éviter
les faveurs imméritées, mettre un terme
aux sollicitations des intrigants, préserver
de toute critique le corps dès mandarins et
rendre A ce corps la confiance du peuple.
Le programme du concours, qui ne roule
?ftto sur des connaissances et idées généra-
les, a été conçu en vue de faire émerger de
la foute des candidats,. ceux dont la person-
nalité morale 'et la solidité de jugement se-
rf ont tes plus heureusement - ccLmctériséos
par les dissertations qui devront être une
œuvre essentiellement personnelle.
Au Cambodge
S. M. Sisovalh Monivong, roi du Cam-
bodge, accompagné par le Hésklent Siqté-
rieuv Sylvestre, a fait, au courant, de la sc-
maine dernière un voyage d'inspection
dans la province de la région des grands
lacs, il a visité succèssiuemcnl Kompong-
Chnang, Pursal, Hattambang, Slemréap et
Kompong Thum. Tous ces centres, comme
les agglomérations secondaires visitées par
le Souverain, étaient abondamment pavoi-
sés et décorés de Heurs., de lJl'(InchaUçs, de
drapeaux et d'autels.
Les populations et les bonzes, accourus
en masse q;,s envimns, n'ont cassé d'appor-
ter à leur Souverain et au clic]f du Prptcç-1
torai des lémoignagcs. touchants de leur
affection el de leur loyalisme,
A plusieurs reprises, ln IIni, répondant
aux allocutions des autorités françaises et
cambodgiennes, a célébré, l'aniitié profonde
qui unit, son royaume à la France, et le Tié-
sident Supérieur a tiré la leçon (e ce voya-
ge rn disant qu'au milieu des seeousscs qui.
ébranlent tant de pays, le peuple cambod-
gien donne VcxcmpLo. du labeur et de la
confiance dans le Gouvernement protaclçur
et d'un admirable sentiment national qui se
traduit dans une affection unanime et pro-
fonde, en vers son Souverain.
Résultats de Londres
+
A. Conférence de Lon-
dres, qui semble bien
avoir échoué si on
considère, son objet
avoue, pourrait bien
avoir des résultats
inattendus.
Elle a, tout
d'abord montre l'ilt-
fluence considérable
N des Dominions bri-
tanniques sur la métropole. Nos lecteurs se
rappellent probablement les faits : Les mi-
nistres de la Grande-Bretagne hésitaient ett-
tre les Etats-Unis et les pays fidèles à l'éta.
Ion-or. Européens, ils tendaient à s'unir aux
Etats européens, mais chargés des affaires
d'un empire qui s'èlend sur tous les conti-
nents, ils se demandaient si cette dernière
qualité ne devrait pas plutôt commandeir
leur attitude. Ils n'avaient pas encore pris
de décision quand Vintervention nette et pres-
que brutale du représentant du Canada leur
imposa leur conduite. Il leur enjoignit, de
négliger VEurope et de se placer aux côtés
des Etats-Unis.
Dociles, M. Macdonald et ses collègues
britanniques s'inclinèrent et adhérèrent à la
politique monétaire de M. Roosevelt, Ainsi
le CaÎzada, en une conjoncture grave) impo-
sait sa loi et imprimait à la politique an-
glaise une direction qui ne laisse pas que
dartre grosse de conséquences.
On en prévoit déjà quelques-unes. Ven-
voyé spécial de notre confrère i'Information.
et qui passe pour aire renseigné aux meil-
leures sources, écrit « Il est possible qu'à
la première Conférence de Londres, désor-
mais morte, succède une seconde confêrenn.e
dans laquelle on tenterait d'ajuster les résul-
tats d'Ottawa aux tendances américaines. »
Cette éventualité est par f aitement possible,
et la constitution d'une économie anglo-
saxonne est théoriquement réalisable, encore
que cela ne soit pas pratiquement très facile.
Mais s'il en était ainsi, la politique de
la France se trouverait fort probablement
modifiée et ses relations avec --- ses -- colonies
prendraient un caractère, sinon absolument
nouveau, au moins plus accentué. C'est
alors qu'elle serait amenée à examiner une
hypothèse que M. Albert Sarraut a indiquée
à Londres à savoir l'organisation d'une sorte
d'autarchie économique englobant la métro-
pole et ses possessions. Ainsi triompheraient
les partisans de la politique impériale.
Certains s'en féliciteraient. Cela iCest pas
douteux. Je ne. me joindrai pas à eux. Une
meilleure coordination de la production co-
loiqialc et de la production métropolitaine
est évidemment désirable. L'anarchie pré-
sente est dommageable à l'une et à l'autre.
Mais je ne crois pas personnellement qu'il
soit très avantageux de pousser les choses au
point où certains voudraient les voir. Je re-
doute V établissement de ces mondes fermés
que d'alJCl/.11S voudraient réaliser. Cc serait
une erreur à la fois politique et. économique.
En tout cas, ce ne serait pas le résultat le
moins paradoxal de la Conférence de Lon-
dres.
Henry Fontanier,
Député du Cantal.
Membre dé la Commission
des Affaires Étrangères.
DÆS RÉSULTATS DÉJA. @
La culture du café au Cameroun
) -. (
(Suite,)
La conduite d'une plantation
Le colon désireux de se consacrer à la
culture du café doit, auparavant, obtenir de
l'autorité locale, une concession c'est-à-dire
un terrain, dont il proportionne la superficie
à ses propres ressources.
Le colon à son compte, se contente, gé-
néralement, d'une surface de 200 hectares,
tandis que la grande @ société, ou comptoir,
peut demander jusqu'à un millier d'hecta-
res.
Le colon « à son compte », dirige lui-mê-
me, la plupart du temps, une plantation de
petite superficie, laquelle n'exige pas une
surveillance nombreuse. Il en est autrement
de la « grande concession », laquelle exige
un personnel nombreux et une direction
multipliée.
Le travail de plantation proprement dit
est_ assuré par la main-d'œuvre indigène re-
ciutée sur place dans les villages environ-
nants, à raison de deux hommes en moyenne
par hectare.
Certaines entreprises se sont adonnées à
la culture mécanique à l'aide de tracteurs,
de défonceusps, de charrues à disques et il -t
été reconnu que ce procédé ne devenait réel-
lement avantageux que pour des superficies
assez grandes, à raison même du prix
d'achat de tout ce matériel.
Le premier travail a entreprendre est le
débroussaillement ; après quoi il faut dé-
foncer le terrain '-- travail relativement aisé
dans les régions de Debang qui à l'inverse
de celles du sud, ne sont couvertes que de
savanes. En région de forêts (Edea-Ebo-
Iowa, Yaoundé), le défonçage présente de
nombreuses difficultés à cause des racines
{Iu'il faut enlever.
t Ce défonçage a pour objet l'extirpation
des herbes envahisseuses et nuisibles à toute
culture rationnelle. Dans le même moment,
le colon aura disposé, dans un coin arrosé,
de pépinières destinées à lui fournir les
pieds, le moment venu.
Vient ensuite la trouaison qui consiste à
disposer en lignes les trous destinés à re-
cevoir les pieds de caféiers ; ici les métho-
des diffèrent quelque peu suivant les plan-
teurs, mais, d'une manière générale, les es-
paces observés sont trois mètres sur trois
métres, Les trous ayant eux-mêmes 60 centi-
mètres de diamètre et de profondeur.
Peu avant la saison des pluies, c'est-à-
dire aux environs des mois de mai et juin,
les plants sont mis en place, il n'y a plus
alors qu'à les laisser pousser en sarclant à
intervalles réguliers, de manière à éviter
l'envahissement de la brousse entre les
pieds.
Les plants d'ombrage ne sont générale-
ment pas utilisés au Cameroun ; on se .n.1-
tente de maintenir, pendant la saison des
pluies, un léger tapis d'herbe qui a pour
effet d'empêcher le ruissellement dû aux
violentes tornades de l'hivernage.
Par contre, la saison sèche étant paifois
très -accusée dans certaines régions, il est
d'usage de nettoyer tout à fait bien le ÏOI
pour éviter l'évaporation. Les arbres sont
généralement mis en place à l'âge de la
deuxième année de plantation.
Il s'ensuit une très faible récolte, peu in-
téressante en raison du manque d'homogé-
néité dans les grains. On peut considérer
qu'à partir de la quatrième année, un ca-
féier « arahica » peut fournir à son proprié-
taire une récolte marchande de jou à 150
grammes de café cette proportion croît
rapidement et à cinq ans, six ans, le même
pied peut donner 700 et même 1.000 gram-
mes de café proportion trop forte d'ail-
leurs car un tel rendement épuiserait rapi.
dement l'arbre qui le donne de sorte qu'on
envisage comme technique indispensable, la
réduction de ce rendement et son maintien
à 500 grammes environ par pied au moyen
de. la taille annuelle.
De cette manière la plantation pourra
fournir un rapport à peu près constant à son
propriétaire pendant une période approxima-
tive de 25 années au lieu de 8 ou la dans
le cas de production forcée.
La récolte est pratiquée par de la main-
d'œuvre accessoire (femmes et enfants indi-
gènes) et les cerises portées à l'usine que
comporte également toute plantation de
moyenne importance.
Le traitement a généralement lieu par
voie humide qui a l'avantage de fournir
quant à la couleur et à la présentation, un
café mieux apprécié sur les marchés euro-
péens. H. G.
M. Henri Ponsot
est en France
•+«
:' M. Henri Polisot, hàut-comrtiissàire en Sy-
rie, est arrivé samedi, à Marseille à bord du
Champollion.
M. Pierre Alype, délégué du Haut-Com-
missariat, lui a remis, au nom de S. M. le
roi des Belges, les insignes de l'ordre de
Léopold, en témoignage de -l'intérêt que les
souverains de Belgique ont apporté dans le
voyage au Liban et en Syrie.
M. Henri Ponsot, qui se rend en Savoie
avant de venir à Paris, rejoindrait Beyrouth
en septembre.
Cette information, bien que de source offi-
cielle, sera peut-être démentie par l'événe-
ment, car on parle d'attribuer à M. Henri
Ponsot un poste en Afrique du Nord.
M. Barthe député
est chargé ne mission
aux Antilles
--..
M. Edouard Barthe, député de l'Hérault,
questeur de la Chambre, s'embarquera le
20 juillet, pour les Antilles, où il va accom-
pJir une mission d'études pour le compte
du ministère des Colonies.
Les conditions de la production du rhum
et du sucre dans nos deux colonies de l'Amé-
rique centrale se sont, en effet, profondé-
ment modifiées du fait de la crise. Il en est
résulté une situation grave qui rend dési-
rable une modification de la réglementation
actuelle s'appliquant au contingentement
des rhums.
Toute réforme, en cette matière, se révèle
cependant, à raison des contingences locales,
particulièrement difficile. M. Barthe, qui a
déjà accompli avec succès, en 1927, une mis-
sion à la Martinique et. a pu, grâce à pa
grande autorité, concilier à cette époque des
intérêts jusque-là très opposés, est particu-
lièrement qualifié pour arbitrer cette affaire.
Les problèmes qui seront soumis à son exa-
men sont particulièrement complexes et déli-
cats puisqu'ils dressent à nouveau les unes
contre les autres diverses catégories de pro-
ducteurs.
Le ministre des Colonies a pensé qu'une
large consultation des intéressés et des '15-
semblées locales, effectuée sur place, per-
mettrait de dégager plus facilement des so-
lutions conciliatrices susceptibles de mettre
fin aux conflitiT actuels. Nulle personnalité
n'était mieux désignée que M. Barthe pour
atteindre ce but.
-_.>-e+ -–
Une fête du quatrième
régiment de spahis
Pnss dp dix mille personnes uni assise.
dimanche, npiès-midi, à la manifestation
hippique organisée par île SyndicaL d'initia-
live de Scnlis dans la plaine de diamant,
nrès de Senli
Celle fêle a été donnée par le Ie régiment
de spahis marocains de Senlis, sons la di-
rection dn lieutenant de Chabot. La fête
élail, présidée par le général de Ganny,
commandant la brigade de spahis., par lo
maire de Senlis et. de nombreuses notabili-
tés civilN, militaires et religieuses de la
région.
Le Nicolas-Paquet serait
définitivement perdu
«♦*
Les nouvelles reçues au sujet du Nicolas-
Paquet confirment qu'il n'y a plus d'espoir
de sauver le paquebot.
Des derniers rapports parvenus au minis-
tère de la Marine marchande, il résulte que
l'eau a gagné la cale arrière et les deux hé-
lices sont au-dessus de la mer.
Samedi, les sauveteurs ont été contraints
d'abandonner momentanément leurs travaux,
et il est devenu impossible de prendre place
à bord même pour s'emparer des sacs de dé-
pêches qui s'y trouvent.
) - 00*mm - <
ERREURS ET OMISSIONS
Il n'a pas été tenu compte.
« Il n'a pas été tenu compte de notre pro-
duction coloniale. »
Cet intitulé de chapitre m'arrête dans la
lecture que je fais de l'élégante brochure :
« La Politique Forestière vraiment natio-
nale i), dû à M. Roger Sarcos, ingénieur des
Eaux et Forêts, et publié par la Fédération
des Associations de Communes Forestières
Françaises.
El voici le début du développement
« iNous devons critiquer ces statistiques of-
ficielles qui comprennent le commerce de la
France avec son domaine d'outre-mer dans
les échanges avec l'étranger. Ce qui part en
Algérie est compris dans les exportations,
aussi bien que ce qui vient de l'Afrique
Equatoriale Française dans les importations.
Il Comme si notre domaine d'outre-mer
n'était pas le prolongement de la métro-
pole et comme si toute étude ne devait pas
être faite sur le plan national, englobant
nos colonies et nos protectorats, d'autant
plus que pour ce qui nous préoccuoe la
production forestière coloniale com plète heu-
reusement la production de la métropole
dans les qualités que. celle-ci ne produit pas
en quantités suffisantes. »
Si quelqu'un interprète cela. comme un
éloge des statistiques officielles, qu'il vienne
nous le dire ! Cette fantaisie serait de mise
ailleurs que dans des listes de chiffre?, et on
est vraiment surpris de la voir s'exercer
dans le domaine des sciences qui devraient
être exactes ou de celles qui le rattachent
à celles-ci. Mais allons plus avant dans no.
tre lecture
« Or, si, comme nous le devons, nous re-
dressons les statistiques précédentes, tenant
compte que notre domaine d'outrc-mer
(Rapport général Méniaucl au Congrès de
Paris de juin 1931) produit 1.900.000 nu. de
bois d'œuvre, en exporte 900.000 m.c.
(263.000 tonnes dont 120.000 de France), nous
obtenons, pour la moyenne des années 192;,
les nombres suivants :
Ext éd.
Tmport. Export. d'export.
(Tonnes)
iMotiopolf , , l, ~0I,0(*YI 1 .SOO.OMO 1 (VI.non
Ouiie-mei 140.000 ^.J^.ocxi ;:n:"mn
- ---------- - - --
Ensemble 1.840.000 2.145.000 ïoc.oi o -
Ainsi la production française que pt dp
10 millions de mètre< cubes pour la Métro-
pole, de 2 millions pour notre domaine d'ou-
Jlfl-nior ̃ • ensemble 12 millions de m.c. de
bois .d'œuvre dépasse donc de ^oo.oco t.
en quantité les besoins do. la France.
Pourquoi l'ignorc-t-on officiellement? »
Edmond Auger.
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