Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1933-02-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 février 1933 25 février 1933
Description : 1933/02/25 (A33,N24). 1933/02/25 (A33,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380572b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNÈE. No 24.
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SAMEDI SOIR, 25 FEVRIER 1933.
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Les Annales Coloniales
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INITIATION
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Comme je venais de lire la dernière circu-
laire de mon ami M. de Monzie pour inviter
les Recteurs à répandre le goût des humanités
anciennes par les traductions, mes yeux ont
rencontré dans un journal de l'Indochine une
annonce ainsi rédigée :
« La Pensée de l'Occident, Bibliothèque de
Traductions », et accompagné de ce commen-
taire :
* « Pour préparer l'avenir de notre pays, il
ne suffit pas qu'une minorité annamite soit
initiée à la pensée européenne, c'est-à-dire
aux notions de réalités qui président à l'évo-
lution du monde. Il faut encore que cette
pensée européenne pénètre dans la masse et
la prépare aux formes et aux conditions nou-
velles de la vie : faites donc lire à nos com-
patriotes les oeuvres européennes traduites en
annamite. »
J'ai plus d'une fois répété le mot ciuel
d'un des plus remarquables éditeurs de Vir-
gile. Il prétendait que vouloir lire les An-
ciens de cette manière, c'était vouloir con-
naître uli opéra par les orgues de Barbarie. Il
faut d'abord affirmer avec .force que l'ensei-
gnement par les traductions est de tous .point
inférieur à l'enseignement par les textes.
ais alors, et seulement alors, on peut pro-
tester contre le jugement trop sévère qui a
condamné les traductions.
Celles dont il s'agit cette fois ce sont cel-
les de La Fontaine, de Perrault, de Molière,
de Balzac, de l'abbé Prévost, de FéneJon,
d'Alexandre Dumas, de Victor Hugo. Je
respecte l'ordre des auteurs dans l'annonce
que j'ai lue, et qui engage ceux qui veulent
connaître la suite des écrivains traduits à
--- réclamer un catalogue - complet, - place Négrier,
Hanoï.
Ce choix est déjà significatif. N en du-
plaise aux rédacteurs de l'annonce, les pio-
11 ts que « la masse » peut retirer de contacts
fréquente avec ces maîtres de la pensée fran-
çaise, (confondue ici avec la pensée euio
péehne), c'est quelque phose de plus et do
mieux que de se préparer « aux formes et
aux conditions nouvelles de la vie. »
- Oserons-nous redire après tant d'autres que
la qualité éminemment française est le bon
sens, et que c'est là un des bienfaits les plus
précieux que notre littérature ait répandus à
travers le mbftdc ? Ce sont lès idées qui U
-. -, .-- -
mènent, idées positives sans doute et réalis
tes, et telles qu'elles peuvent donner à tous
ceux qui fréquentent les œuvres de nos écn
vains le goût de la modération, l'aversion
pour la brutalité et la vioencc, le désir de
se soumettre à la raison souveraine, mais
aussi idées qui ont dominé le monde par leur
générosité et leur splendeur, depuis la Geste
de Turoldus, jusqu'aux œuvres contempo-
raines.
Relisez, dans l'excellento édition que Th.
Suran a donnée chez Didier du livre de Riva-
rol sur l'Universalité de la Langue française,
tous les passages où cette aversion pour les
excès de tout genre est notée comme un des
trais essentiels de notre production litté
̃raire ; voici le plus connu ;
« Le Français, ayant reçu des impressions
de tous les peuples de l'EUlo.pe, a placé )e
goût dans les opinions modérées, et ses livres
composent la bibliothèque du genre humam.
Comme les Grecs, nous avons eu toujours
dans le Temple de la Gloire un autel pour
les Grâces, et nos rivaux les ont trop oubliées.
On peut dire, par supposition, que, si le
monde finissait' tout à coup pour faire place
à un monde nouveau, ce n est point un excel-
lent -livre anglais, mais Un excellent livre
français qu'il faudrait lui léguer, afin de lui
donner de notre espèce humaine une idée plus
heureuse. A richesse égale, il faut que la
seule raison cèdt le pas à la raison ornée. »
- La raison ornée, il est bon, il est lléces,
saire que les a masses » de nos provinces loin-
taines apprennent à l'aimer dans cette litté-
rature française, qu'on a appelée une inces-
sante prédication : il est utile, ph. que
jamais, qu'elles prennent par là des habitudes
d'esprit qui les garantissent contre les ten-
tations des théories aventureuses qui pro-
mettent la félicité universelle par la haine et
non par l'amour : qu'elles» ^'entraînent, avec
les guides les plus sûrs, à voir clair dans
leur cerveau et dans celui des autres. Pensée
humaine, pensée européenne, penséa fran-
çaise ; c'est une admirable initiation que celle
que peut offrir notre littérature ; puissent là-
bas s'en multiplier les bienfaits 1
Mono Rotutan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre.
Président du Groupe Viticole au Séna
: M. Manceroa est de retour à Tunis
'.1
+ Le Résident général, M. Matrcerpn, accom-
pagné de Mme Manceron, de M. Knobel.
directeur du cabinet civil et du colonel Beu-
cler, directeur du cabinet militaire, sont arri-
vés à Tunis hier vendredi à 14 heures.
L'hydravion dans lequel ils avaient pris pas-
sage jeudi matin, à. Marignane, s'est trouvé
retard é par la tempête et obligé de faire une
lotligue escale à Ajaccio.
Une grande foule comportant un important
élément indigène et un très grand nombre de
viticulteurs groupés autour de M. Ribereau,
vice-président à la Chambre d'agriculture,
étaient venus à Kerredine au-devant du repré"-
sentant de la France, pour l'accueillir et l'as-
surer de leur attachement. Tous ont tenu à
exptimer au ministre leur profonde reconnais-
sance pour les efforts au* il a faits à Paris, afin
de mettre au courant le gouvernement français
Ide la situation en Tunisie et du point de vue
des producteurs de la Régence.
Une seconde manifestation de sympathie se
produisit devant la Résidence, à Tunis.
–: > de*qb» (
Un geste des Algéri ns médaillés
de Verdun
L'Union fédérale pord-africaine des mé-
dailles de Verdun doit tenir son assemblée
générale dimancne prochain, à Alger, à l'oc-
casion de l'anniversaire de .l'offensive alle-
mande sur Verdun, en 1916, au cours de la-
quelle le général commandant la division lui
remettra un drapeau.
Le président de ce groupement vient d'in-
former M. Schleiter, député-maire de Ver-
dun de l'envoi d'une gerbe de fleurs, le
priant de. la faire déposer à l'ossuaire de
Douaumont. Ce pieux devoir sera rempli sa-
medi par MM. Berthemy, président de la So-
ciété des anciens combattants de Verdun
« On ne passe pas ! », et Panau, président de
la Commission du Livre d'Or.
- Le maire de Verdun a remercié le prési-
dent de l'Union Nord-Africaine de son geste
touchant, à la mémoire des morts de Verdun.
) (
Le cargo Id Littenant-Fotâmaud J,
en danger
«»i
« *
Une violente tempête règne en Méditer-
ranée. Au retour d'Alger, le Gouverneur-
Général-Chansy a intercepté un message
S.O.S. du cargo Lieutenant-Four naudt assu-
rant le service entre Nice et les ports algé-
riens, en détresse à environ 25 milles de
San-Sébastien.
Le Gouverneur-Général-Chamy se porta
immédiatement à son secours et essaya de le
prendre en remorque. N'y pouvant parvenir,
le commandant du Lieutenant-Fournaud fit
savoir par T.S.F. qu'il essayerait de rega-
gner la côte par ses propres moyens.
}..,. t -
CONTREBANDE
- A Marseille, la douane a saisi à l'arrivée
du paquebot ThéopMe-Ganthier, courrier de
Se et d'Alexandrie, 35 kilos d'opium ca-
ché\ près du cabestan arriéra.
Au Çonseilda goiveracment
du Maroc
M. Lucien Saint parle de l'équilibre du
budget du Protectorat
Le Conseil du Gouvernement s'est réuni' le
24 février à Rabat, sous la présidence de M.
Lucien Saint et en présence des représentants
des corps constitués.
Le président a prononcé uh discours au
cours duquel il développa les projets du gou-
vernement du Protectorat pour l'équilibre du
budget de 1933. En raison de la situation ac-
tuelle, les différentes mesures soumises au
Conseil sont : éçonomies et impôts nouveaux.
Le Résident a. terminé son discours en affir.
mant sa confiance dans l'avenir du Maroc et
en demandant l'union de tous.
La pacification do Maroc
son
Ijg. pacification du djebel Bagho se pour-
suit. Les éléments qui -participent à l'action
de police se sont heurtés dans les jours pré-
cédents à des résistances locales facilement
surmontées. Au cours des engagements, un
officier d'encadrement des forces supplétives
a été tué et un sous-officier blessé. Le lieute-
nant-colonel Chardon, commandant le terri-
toire de l'Ouarzazatki, qui assurait la direc-
tion d'un groupe des forces supplétives, a
également été blessé ainsi qu'un sous-officier
et trois soldats, par l'éclatement accidentel
d'un obus. Aux dernières nouvelles, cette ac-
tion, qui fera disparaître le dernier îlot de
dissidence, touche à sa fin : près de 300 ten-
tes et plus de 200 fusils à tir rapide ont déjà
fait leur soumission, et la reddition des der-
nières fractions, qui sont complètement en-
cerclées et avec lesquelles des pourparlers
sont engagés, paraît imminente.
(
Dépêches de l'Indochine
«»«
A la Société - d'Etudes - Indochinoises -.
Hier soir a eu lieu à Saigon la commémo-
ration du cinquantenaire de la Société
dl Etudes Indochinoises, fondée en 1866 par
l'Amiral. Roze puis remaniée en 1883. Elle a
exercé son activité dans tous les domaines
artistiques, l.çiJJ.nLUi.q,uu et les questions
iales' elle s'itonore de collaborateurs
comme Vienot, - té général de Beylie, Jean
comme
Bouchot, Pavie ; a cette occasion eUe a
reçu des télégrammes de félicitations, de
t'Academ Société de
SocléM de Géographie, de la Société, d'his-
toire des colonies françaises, de ta Siam
Society Malyan, Branch of Boy al a$ialfa
society, eLc. Les autorités, et un public
d'élite assistaient à Cette cérémonie.
A imeuie Supérieure de Droit
A l'Ecole supérieure de droit de Hanoi,
les cours de la première année, pour la li-
cence ont été ouverts avec un plein Syc-
cès. 68 étudiants, en majorité, annamites,
les suivent régulièrement.
AHongay
Le croiseur anglais Kent est arrivé mar-
di soir en Baie d* A long où il séjournera
Jusqu'à samedi. Vamiral Kelly a visité
jeudi les exploitations de la société des
charbonnages du Tonhin à Hongttv.
1 dCJllUid.
Pas le nHkisUilsit
: tlMU
immmoi
ORSQUE les Conquis-
tadores s* effarè-
rent sans grande
difficulté des vas-
tes pays américains
que leurs popula-
tions ti' essayaient
• même, pas de dé-
fendre, l'Espagne
ne considéra d'a-
bord ces osses-
sions nouvelles que
comme des territoires corvéables à merci dont
elle pouvait extorquer torts les trésors.
Certains Français ne sont pas bien au-
dessus de cette conception lorsquyils écri-
vent ;
« Un principe fondamental doit être à
la base. de toute action colohiale, à savàir
que les colonies n'ont de raison d'être que
tout autant qu'elles pe/tVcnt, '!olfrnir à la
métropole le complément de production qui
tient lui faire défaut. »
Large et généreuse théorie ! Elle ne tient,
même pas compte de l'énorme clientèle de
consommation que les colonies apportent ù,
Vindustrie et au commerce de la Métropole;
des débouchés qu'elles offrent à ses pro-
duits, des millions qu'elles lui paient en tri-,
buts volontairesde l'activité qu'elles per-
mettent à sà marillc,
La phrase révoltante que mus citons n'a
pas jailli sous la plume hâtive d'un chroni-
queur écrivant tin article sans autre souci
que de flatter des appétits locaux. Elle est
extraite d'une protestation adoptée dans une
grànde réunion de là Fédération des éleveurs
de lIIoutOIlS du département de VAveyron
qui voudrait faire interdire au bétail de
VAfrique française du Nord l'accès de la
Métropole comme les viticulteurs de VAude
et de l'Hérault voudraient le refuser aux
vins d'Algérie et de Tunisie.
Pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et
ne pas réclamer Vinterdiction pure et sim-
pie d'élever des moutons pour ces peuples
pasteurs qui, dépuis des millénaires, Promi-
tient leurs troupeaux dans les vastes plaines
africaines entre té rivage méditerranéen et
les ,sables du Salltir" 1
Pourquoi ne pas leur défendre de fabri-
quer du lait de leurs brebis des fromages
frustes au rcleht puissant, parce, que VAvty*
roh ettyote dans le monde entier des mflliers
de tonnes de son Roquefort, auquel d'dil-i
leurs tous les amateurs de fromage accor-
dent volontiers la palme.
tes moutonniers de VAveyron invoquent
c la débâcle des cours du bétail ovin » sur
les marchés de France, En dépit des mercu-
riales , nous ne nous sommes pas aperçus
que les côtelettes et les gigots soient deve.,
nus plus abordables pour ceux qui les ver-
raient bien volontiers paraître sur leur table
si les tarifs de Messieurs les potentats de
la boucherie se ressentaient de cette pré-
tendue débâcle.
Dans tous les cas, il y a déjà bien des
années que l'Algérie et la Tunisie envoient,
en France des chargements de moutons. Ce
n'est pas aujourd'hui que l'effet de cette
contribution à l'alimentation du public fran-
çais petit troubler la situation du marché. Il
était déjà admis qu'elle ne constituait, ett
somme, qu'un « complément de la produc-
tion » de la JI ét,pjJole. suivant l'expression
des éleveurs de l'Aveyron.
Les colonies ont le droit de développer
tous les germes de production inhérents à
leur sol et à leur climat. C'est encore la Mé-
tropole qui trouvera les plus grands avan-
tages. à l'essor éCMlomique. de pays dont
la prospérité rejaillira immédiatement sur
elle-même.
Lueimn Gasparin,
Député de La Réunion,
secrétaire de ta Omission
de la Marine marchatade.
) (
A l'Académi.
dea Sciences Coloniales
eu
Réception de M. Jacques Meniaud
M. Meniaud, récemment élu au siège du
général Archinard, est reçu, avec le cérémo-
nial accoutumé, par M. E. de Warren, qui
lui adresse la bienvenue au nom de la Com-
pagnie.
Présentation d'ouvrages
M. Martineau présente un ouvrage de
M. Jean Huguet sur : Icall. de PoutriltcOuft)
vice-roi Cu Canada. - M. Emmanuel Rous-
seau présente l'ouvrage de M. A. Duchêne
sur Chasseloup-Ldubat un ministre trop
oublié qui est un acte de justice parfaite-
ment composé et écrit. M. Gruvel présente
le volume de comptes rendus du 20 Congrès
international pour la protection de la nature,
tenu à Paris en 1931.
Candidatures
M. de Warren, vice-président de la 3" sec-
tion, présente au nom de celle-ci les titres
des candidats au siège du président Paul
Doumer. L'élection aura lieu le 2 mars.
Un ministère d'empire
M. Klobukowski continue la discussion de
la proposition de M. G. Hanotaux. Il passe
en revue les diverses formules en lesquelles
on a voulu parfois enfermer une définition
unique de la politique coloniale française, et
il en fait la critique à l'aide de ses souvenirs
personnels et de l'expérience qu'il a acquise
à l'extérieur et particulièrement en Extrême-
Orient. Et il définit la politique de demain :
« Une association d'intérêts combinés sous
une unité d'action, un effort de cohésion, de
coordination et de solidarité illtercolo-
il"on »
̃ A M.d'allUlear,
- Il Il ft. - Il
La protection Ue Tananarive
coàtrçl'les crues <
Les premières pluies importantes de la
%ahon viennent de démontrer l'efficacité des
travaux ejm'çpris pour protéger la région
tananarivienne contre les crùes de l'ikopa
et de la Sisaony qui, cbaque année, causent
de graves dégâts aux cultures et menacent
les bas quartiers de la capitale.
Ces travaux, commencés en novembre
1931, constituent une première étape du pro-
gramme d'hydraulique agricole qui tend à
l'aménagement définitif de la goande plaine
de Betsimitaira, aux abords de Tananarive
et comportant l'amélioration du débouché du
fleuve Jlkopa à travers le seuil granitique
d'Itenaro Farahantsana. Ils sont actuelle-
ment attaqués sur plusieurs points et le per-
cement d'un des chenaux est à peu près
achevé. -
Les constatations faites à la suite des
pluies récentes sont tout à fait probantes.
La comparaison des hauteurs d'eau enregis-
trées aux mêmes emplacements en 1932 et
1933 fait apparaître un sensible abaissement
des eaUx ae crue de l'amont à l'aval. De
plus les premiers aménagements réalisés fa-
ciliteront l'écoulement des eaux dans l'in-
tervalle des crues.
Dès maintenant le danger de rupture est
très largement atténué pour les digues
d'Andohata.penaka point particulièrement
vulnérable du réseau de protection qui
défendent contre l'inondation d'importantes
rizières et toute la ville basse.
Signalons enfin qu'en période d'étiage
l'abaissement des seuils de Farahantsana
permettra le , drainage et l'assainissement
d'une grande étendue de marais qui bor-
dent l'îkoM et la Sisaony.
, -
La circulation fiduciaire
Le montant. des billets de la Banque de
Madagascar en circulation, qui avait forte-
ment baissé depuis le début de la crise et
qui avait été ramené en mai dernier au chif-
fre de 200-460.000 francs, n'a cessé de se
relever depuis cette date. Il atteignait au
31 décembre 1932 le total de 217.401.000 fr.
Bien qu'elle ne soit pas considérable, cette
augmentation est néanmoins de bon augure
pour la reprise des affaires.
Situation comparative des recouvrements
des. impôts sur rôles, des recettes diver-
ses et des recettes douanières des exer-
cices 1931 et 1932 au Si décembre.
Le recouvrement des impôts. sur rôles au
31 décembre 1932 (Exercice 1932) a atteint
112.446.387 fr. 06. Pendant la période cor-
respondante de l'exercice 1931 il s'était
élevé à 123.588.903 fr. 03.
La moins-value pour l'année 132 est donc
de (1.142.315 fr. 97.
Les recettes douanières perçues au 31 dé-
cembre 1932 : s'élèvent-à 53.472.680 fr. 89
tsrtnime supérieurç àations effectuées pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1931.
Les recettes diverses s élèvent au 31 dé-
cembre 1932 à 53.805.616 fr. 68, somme su
périeuife de 3.765.803 fr. 52 aux réalisations
effectuées au 31 décembre 1931 au titre de
l'exercice 1931.
Au total, les recouvrements pour l'année
1932 ont atteint 218.724.784 fr. 63; pendant
la période correspondante de. l'exercice 1931,
ils s'étaient élevés à 225.289.548 fr. 17 d'où
une moins-value de 6.564.763 fr. 54.
L'activité d'une recette postale malgache
en 1932
Des quatre recettes postales dont est doté
Tananarive celle de la place Colbert est de
beaucoup la plus importante. Quelques chif-
fres donneront une idée de l'activité de ce
bureau.
Au cours de l'année 1932 le total général
des' recettes budgétaires et de trésorerie
s'est élevé à 306.190.000 francs, accusant
une augmentation de plus de 56 millions
sur l'année précédente. La vente des tim-
bres et figurines postales a atteint. la somme
de 625.678 francs contre 597.844 francs en
1931 ; les recettes téléphoniques ont passé
de 505.449 francs à 543.853 fr. et le mon-
tant des mandats émis de 131.184.000 fr. à
165. ^80.000 francs.
Les opérations de la Caisse d'Epargne
ont été également très actives. Le montant
des dépôts au titre de premier versement a
atteint le total de 2.683.000 francs, contre
2.186.000 francs en 1931. Quant aux verse-
ments sur les livrets déjà ouverts, ils ont dé-
passé 7 millions de francs, alors qu'en 1931
ils s'étaient élevés à 5.700.000 francs. De
même, il a été émis 39.250.000 fr. de chè-
ques contre 35.260.00 francs en 1931.
D'autre part, les statistiques des trois
compartiments postaux, télégraphiques et
téléphoniques montrent l'importance de la
tâche qui incombe au bureau de la place
Colbert.
Le service des courriers intérieurs et ex-
térieurs s'est accru, considérablement. Tant
à l'arrivée qu'au départ il a imposé à la re-
cette principale une manipulation annuelle
de 268.200 chargements et recommandés,
3,900,000 lettres ordinaires, 4.563.000 impri-
més et journaux, enclos dans 32.400 sacs
postaux représentant un poids de 540 tonnes
environ. Aucune perte n'a été enregistrée et
le pourcentage d'erreurs a été insignifiant.
Le Central télégraphique de Tananarive a
vu de son côté en 1932 son trafic augmenter
dans des .proportions importantes : les rele-
vés accusent une moyenne journalière de
9.079 télégrammes reçus et transmis, soit,
pour l'ensemble de l'année, un total de
748.880 télégrammes représentant 8 millions
de mots.
Enfin, le développement qu'a pris l'exploi-
tation téléphonique, grâce à l'installation
d'un Central moderne, mérite d'être signalé,
Le nombre des communications urbaines
s'est élevé à 9.400 par jour ouvrable et à 500
par jour férié, ce qui donne pour l'année un
total de 2.850.000 communications ; les com-
munications interurbaines ont atteint le
chiffre de 109.800, soit 350 par jour ouvra-
ble et 80 par jour férié.
&.
A àdu loufiptiom
et Belles-Lettres
L'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres 4 attribué la Médaille d'argent d'archi-
tecture à M, Beauifltwn, professeur à Alger,
iwàen secrétaire de rEcole française d'Athè-
mi
La concurrente agricole
leu
De plus en plus, dans tous les grands
pays producteurs de fruits, "dẽprrmèurs, voire
de simples légumes, on reconnaît l'absolue
nécessité de ne livrer que des qualités clas-
sées, standardisées, donnant toute garantie et
satisfaction à l'acheteur.
Après beaucoup d'autres nations agricoles,
voici l'Egypte qui commence à réglementer et
monopoliser ses exportations. C'est le Gou-
vernement égyptien, lui-même, qui assume la
charge de classer, trier et vendre. D'après
notre confrère la Revue Agricole de l'Afrique
du Nord l'exploitation serait déJà. en pleine
marche depuis le 15 décembre dernier. A cette
date l'organisme officiel égyptien a commencé
à travailler, à raison de 400 caisses d'oranges
et de mandarines par jour. Et ce n'est qu un
début. On prévoit, pour les légumes et pour
la présente campagne, des ventes portant sur
32.000 caisses de tomates, 6.400 caisses d'ar-
tichauts, 16.000 de petits pois et autant de
fèves vertes.
Le ministère égyptien compte réaliser un
bénéfice net de 10.000 livres égyptiennes avec
ce commerce. Naturellement, si les résultats
espérés sont atteints, l'affaire sera dévelop-
pée pour l'an prochain et les campagnes à
venir : il portera également, tout permet du
moins de le penser, sur d'autres matières se
rattachant au domaine agricole.
N'oublions pas, en effet, que ce ne sont pas
seulement des airumes et certaines primeurs,
TpQè peùt vendra l'Egypte. En 1931, ce pays
a exporté 38 millions d*œufs, et: 52.000 tonnes
d'oignons. Pour ces deux produits, le Gou.
vernement égyptien n'a pas encore organisé
leur vente par ses propres soins, et à ses
risques et périls, comme il le fait d'ores et
déjà pour les agrumes, et certaines pri-
meurs. Il contrôle et surveille seulement les
exportations, de façon à ce qu'il ne sorte
d'Egypte que des produits donnant toute sa-
tisfaction aux acheteurs. Mais si, dans son
commerce actuel, il réussit pleinemçnt, s'il
réalise les bénéfices escomptés, ne dévelop-
pera-t-il pas son monopole de ventes ? La
chose est tentante et par suite probable ou
possible.
Il est évident que tout cela est normal, et
rentre dans la pure logique des desiderata
d'une industrie agricole moderne. Il n'est pas
moins vrai, naturellement aussi, que ces
quantités de fruits de la terre sont exportés
pour être vendus et sont destinés aux ache-
teurs d'Europe. C'est là ce qui doit appeler
l'attention des pays d'Afrique du frord, fran-
çais ou protégés, qui jusqu'ici avaient une
situation relativement facile sur les divers
inarchs. Cette nouvelle concurrence va leur
faire du tort et compliquer les données du
problème économique.
- Le Maroc notamment qui n'en est encore
au'à I4 période de création dfi ses planîa,ticms
fruÍtières, à qui nous avons déjà crié casse-
cou à ce sujet, étant donné ce qui se passe
en Algérie pour les oranges et mandarines,
mais qui en revanche avait une belle posi-
tion pour l'exportation des œufs, doit ouvrir
l'œil.
On peut dire il est vrai avec une certaine
apparence de raison que les chiffres que nous
venons de donner pour ce trafic en Egypte
remontent à 1931, et que cette année-là et
pendant la suivante, le commerce des oeufs
n'a pas sensiblement baissé au Maroc. Que
nous. pourrons tôujours faire jouer en France
les tarifs protecteurs de douane ou autres.
C'est exact. Il n'en est pas-moins vrai que de
jour en jour la concurrence s'avère de plus
en plus ardue, pour toutes tractations, qu'el-
les soient industrielles, commerciales ou
agricoles, sans que le consommateur en
profite d'ailleurs.
Mais cela, comme dit l'autre, c'est une au-
tre histoire.
Lou. Le Barbier.
) -.- (
La mission Paris-Lac Tchad
»♦»
Voici le dernier radio reçu de la mission
Paris-Lac Tchad :
Nous vivons. depuis deux jours, du produit
de notre chasse. Après un parcours meilleur
dans la savane. nous campons à 50 kilomètres
au nord de MaSJOkoti. Le moral est bon mal-
gré une grande jatigue. Nous pensons arriver
peut-être demain en fin de journée à Fort-
Lamy.
• ) .+
AU CONSEIL PRIVÉ
DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
Est nommé membre du Copseil privé de la
Nouvelle-Calédonie pour une période de deux
années à compter du 4 janvier 1933 : Membre
suppléant : M. Belfort.
) ( -
Au Conseil d'tat
«♦»
A la Martinique. Révocation d'un fonction-
naire municipal du François
Le Conseil, d'Etat a rejeté la requête nue
M. Sylvestre, demeurant, au François (Mar-
tinique), secrétaire municipal de cette com-
mune, avait présentée aux fins d'annulation
, pour excès de pouvoir, d'un arrêté en date
du 10 décembre 1928, par lequel le maire du
François l'a révoqué de; ses fonctions de se-
crétaire de la mairie de cette commune.
Rejet de la requête d'un gouverneur hono-
raire des colonies.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Richaud, Gouverneur honoraire des Co-
lonics, avait présentée aux fins d'annulation
lonies, décision en date du 22 avril 1931, par
d'une décision el\ datQ du 22 avril 1931, par
laquelle le ministre des Colonies a rejeté
sa demande de relèvement, de pension.
.Attendu qu'aux termes de la loi du
16 avril 1930, seuls sont fondés à réclamer le
bénéfice du coefficient « 5 » minimum, ceux
des titulaires de pension basés sur la durée
des services cui sans la législation en vi-
gueur au 1er juillet 1914, auraient eu droit à
une telle pension.
.,.Or, le requérant n'est pas fondé à ré-
.Or, l'application du coefficient précité.
clamer \'a.pplition d corffiricpt l'écité.
Informations
législatives
Par l'OBSERVATEUR.
»♦«
Travaux publics
La Chambre est saisie du rapport présenté
par M. Parés au nom de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats sur
le projet de loi ayant pour objet d'autoriser le
Gouverneur général de l'Algérie à prononcer
par simple arrêté en Conseil de Gouvernement
le classement et r approbation des travaux de
construction de routes nationales, voies, nou-
velles, lacunes, rectifications ou embranche-
ments d'une longueur égale ou inférieure à
20 kilomètres.
Le rapporteur rappelle que les routes cons-
truites aux premiers temps de t'occupation
étaient de simples chemins vicinaux, tracés à
peu de frais, sans grands travaux d'art, pour
réunir des centres dont certains ont disparu,
tandis que d'autres ont pris une importance
considérable. « Le tracé de ce réseau routier,
ajoute M. Parés, quoique déjà très largement
amélioré, est encore une entrave au développe-
ment économique des départements algériens.
Beaucoup de voies de communication manquent
et de l'ampleur et de la viabilité nécessaires
en raison surtout de l'intensité du trafic sup-
porté" par certaines routes et de la vitesse des
véhicules modernes qui exigent une sécurité et
une visibilité parfaites. Des travaux d'art sont
aujourd'hui indispensables et des rectifications
du tracé s'imposent dans le moindre délai.
Pour y parvenir, il faut, d'après la législation
en vigueur, qu'un décret autorise les travaux
et prononce le classement daps le réseau des
routes nationales, lorsqu'il s'agit de rectifica-
tions de moins de 20 kilomètres. * Ces travaux
sont si fréquents et parfois si minimes, oue la
procédure du décret est généralement dispro-
portionnée avec l'importapce de la mesure envi-
sagée. Le projet qui vous est soumis permettra
l'exécution rapide des travaux de, moindre im-
portance en en laissant "initiative au Gouver-
neur général selon l'avis conforme des assem-
blées financières algériennes. Cette dispdsition
législative constituera donc une saine mesure de
décentralisation qui ne pourra avoir que d'excel-
lents résultats pour le développement écono-
mique de nos trois départements algériens et
de la sécurité des usagers. »
Le chemin de fer transsaharien
« La Chambre invite le gouvernement à
déposer d'urgence le projet de loi tendant à
la construction d'un chemin de fer transsaha-
ri,ae ;j - Tel-est le'libellé de la- proposition de
résolution dont la Commission des Travaux pu-
blics est actuellement saisie. Cette proposition
de résolution, présentée par MM. André
Hesse, député de la Rochelle, vice-président
de la Chambre, ancien ministre des Colonies;
Roux-Freissineng, député d'Oran, président de
la Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats, est sigpée par un très grand
nombre de députés, appartenant aux divers
partis de l'assemblée.
Après un bref historique de la question, les
auteurs de la proposition font valoir les motifs
qui justifient leur initiative. Ils déplorent,
d'abord, qu'en dépit des apparences de la
carte, nos possessions africaines demeurent très
éloignées les unes des autres : « Elles n'ont,
écrivent-ils, que des rapports difficiles ou même
n'en ont point du tout. Le sud notamment est
séparé du nord par les espaces désertiques du
Sahara, pendant longtemps réputés infranchis-
sables, si ce n'est par des caravanes de cha-
meaux. Même à l'heure actuelle, malgré les
prodiges de l'automobile et de l' aviation, les
communications ne sont ni aisées, ni pratiques.
S'il est possible de rendre ces communications
commodes et rapides, est-il admissible qu'on
néglige le moyen de ne former de toutes ces
colonies qu'un bloc réellcmnt compact à quel-
ques journées seulement de la métropole ? Or,
le Transsaharien réalisera cette union étroite
et de diverses colonies africaines entre elles
et de toutes ces colonies avec la France conti-
nentale. En supprimant les distances, il four-
nira d'inappréciables avantages qui doivent
sauter aux yeux des moins clairvoyants : Il
donnera, en premier lieu, un instrument de
premier ordre pour faire pénétrer notre civili-
sation dans les masses indigènes encore tout à
fait à l'état primitif et leur apporter tous les
bienfaits. En cas de danger, cette France nou-
velle pourra se dresser tout entière pour dé-
fendre la Patrie menacée et lui apporter-à la
fois les bras de tous ses enfants et la, contribu*
tion de toutes ses ressources. »
Le Transsaharien permettra , l'exploitation
rationnelle et intensive de ces régions immenses
et aujourd'hui si lointaines. « Alors, lisons-
nous encore dans l'exposé des motifs, que les
grands marchés du monde pour la plupart se
ferment devant nous, nous pouvons, à portée
pour ainsi dire de notre main et dans un do-
maine qui - est - entièrement le nôtre, en trouver ----
de nouveaux et assez larges powr assurer dans
l'avenir notre salut. Nous en retirerons des pro-
duits nombreux étrangers à notre sol et que
nous sommes obligés d'aller chercher au grand
détriment de notre balance commerciale à
l'étranger, caoutchouc, bois, arachides, coton,
etc. Et nous aurons, par contre, des débouchés
extrêmement importants pour certaines produc-
tions de notre sol : blé, vins, fruits, sel (denrée
de première nécessité là-bas, que l' on est
obligé d'extraire dans l'enfer de Taoudeni, et
qui sert encore en bien des points de monnaie
d'échange), etc., mais plus encore pour nos
produits manufacturiers. Il faut doter toutes des
régions immenses de V outillage indispensable à
leur mise en valeur.
Les auteurs de la proposition insistent, d'au-
tre part, sur l'intérêt capital d'un chemin de
fer transsahaîien dans l'ordre des rapports
internationaux. « Le Transsaharien, écrivent-
ils, peut et doit être l'amorce d'un Tramafri-
cain. La Bel raque est prête à sassocier au
prolongement du chemin de fer vers ses terri-
toires du Congo. L' Angleterre a tout intérêt
à sa construction qui permettrait un dévelop-
.81 JlUu.";nl. iM -
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SAMEDI SOIR, 25 FEVRIER 1933.
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Rédaction & A dainisiration ,
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PARIS allt)
IIÙPH. 1 LOUVHB le.37
- lîlCHKLIKU .r..
Les Annales Coloniales
W, ànnoncet fa réetêmesjont rtçHts m Ron6atBUI i Marêttl RUEDEL > r°K# *rHe}*$publiés dans noire fourmi t* ptuvemt
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un S'aboene- hm (Nil dm
tous - buretux te posta.
INITIATION
- - -
-. 6 ,.
r
Comme je venais de lire la dernière circu-
laire de mon ami M. de Monzie pour inviter
les Recteurs à répandre le goût des humanités
anciennes par les traductions, mes yeux ont
rencontré dans un journal de l'Indochine une
annonce ainsi rédigée :
« La Pensée de l'Occident, Bibliothèque de
Traductions », et accompagné de ce commen-
taire :
* « Pour préparer l'avenir de notre pays, il
ne suffit pas qu'une minorité annamite soit
initiée à la pensée européenne, c'est-à-dire
aux notions de réalités qui président à l'évo-
lution du monde. Il faut encore que cette
pensée européenne pénètre dans la masse et
la prépare aux formes et aux conditions nou-
velles de la vie : faites donc lire à nos com-
patriotes les oeuvres européennes traduites en
annamite. »
J'ai plus d'une fois répété le mot ciuel
d'un des plus remarquables éditeurs de Vir-
gile. Il prétendait que vouloir lire les An-
ciens de cette manière, c'était vouloir con-
naître uli opéra par les orgues de Barbarie. Il
faut d'abord affirmer avec .force que l'ensei-
gnement par les traductions est de tous .point
inférieur à l'enseignement par les textes.
ais alors, et seulement alors, on peut pro-
tester contre le jugement trop sévère qui a
condamné les traductions.
Celles dont il s'agit cette fois ce sont cel-
les de La Fontaine, de Perrault, de Molière,
de Balzac, de l'abbé Prévost, de FéneJon,
d'Alexandre Dumas, de Victor Hugo. Je
respecte l'ordre des auteurs dans l'annonce
que j'ai lue, et qui engage ceux qui veulent
connaître la suite des écrivains traduits à
--- réclamer un catalogue - complet, - place Négrier,
Hanoï.
Ce choix est déjà significatif. N en du-
plaise aux rédacteurs de l'annonce, les pio-
11 ts que « la masse » peut retirer de contacts
fréquente avec ces maîtres de la pensée fran-
çaise, (confondue ici avec la pensée euio
péehne), c'est quelque phose de plus et do
mieux que de se préparer « aux formes et
aux conditions nouvelles de la vie. »
- Oserons-nous redire après tant d'autres que
la qualité éminemment française est le bon
sens, et que c'est là un des bienfaits les plus
précieux que notre littérature ait répandus à
travers le mbftdc ? Ce sont lès idées qui U
-. -, .-- -
mènent, idées positives sans doute et réalis
tes, et telles qu'elles peuvent donner à tous
ceux qui fréquentent les œuvres de nos écn
vains le goût de la modération, l'aversion
pour la brutalité et la vioencc, le désir de
se soumettre à la raison souveraine, mais
aussi idées qui ont dominé le monde par leur
générosité et leur splendeur, depuis la Geste
de Turoldus, jusqu'aux œuvres contempo-
raines.
Relisez, dans l'excellento édition que Th.
Suran a donnée chez Didier du livre de Riva-
rol sur l'Universalité de la Langue française,
tous les passages où cette aversion pour les
excès de tout genre est notée comme un des
trais essentiels de notre production litté
̃raire ; voici le plus connu ;
« Le Français, ayant reçu des impressions
de tous les peuples de l'EUlo.pe, a placé )e
goût dans les opinions modérées, et ses livres
composent la bibliothèque du genre humam.
Comme les Grecs, nous avons eu toujours
dans le Temple de la Gloire un autel pour
les Grâces, et nos rivaux les ont trop oubliées.
On peut dire, par supposition, que, si le
monde finissait' tout à coup pour faire place
à un monde nouveau, ce n est point un excel-
lent -livre anglais, mais Un excellent livre
français qu'il faudrait lui léguer, afin de lui
donner de notre espèce humaine une idée plus
heureuse. A richesse égale, il faut que la
seule raison cèdt le pas à la raison ornée. »
- La raison ornée, il est bon, il est lléces,
saire que les a masses » de nos provinces loin-
taines apprennent à l'aimer dans cette litté-
rature française, qu'on a appelée une inces-
sante prédication : il est utile, ph. que
jamais, qu'elles prennent par là des habitudes
d'esprit qui les garantissent contre les ten-
tations des théories aventureuses qui pro-
mettent la félicité universelle par la haine et
non par l'amour : qu'elles» ^'entraînent, avec
les guides les plus sûrs, à voir clair dans
leur cerveau et dans celui des autres. Pensée
humaine, pensée européenne, penséa fran-
çaise ; c'est une admirable initiation que celle
que peut offrir notre littérature ; puissent là-
bas s'en multiplier les bienfaits 1
Mono Rotutan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre.
Président du Groupe Viticole au Séna
: M. Manceroa est de retour à Tunis
'.1
+ Le Résident général, M. Matrcerpn, accom-
pagné de Mme Manceron, de M. Knobel.
directeur du cabinet civil et du colonel Beu-
cler, directeur du cabinet militaire, sont arri-
vés à Tunis hier vendredi à 14 heures.
L'hydravion dans lequel ils avaient pris pas-
sage jeudi matin, à. Marignane, s'est trouvé
retard é par la tempête et obligé de faire une
lotligue escale à Ajaccio.
Une grande foule comportant un important
élément indigène et un très grand nombre de
viticulteurs groupés autour de M. Ribereau,
vice-président à la Chambre d'agriculture,
étaient venus à Kerredine au-devant du repré"-
sentant de la France, pour l'accueillir et l'as-
surer de leur attachement. Tous ont tenu à
exptimer au ministre leur profonde reconnais-
sance pour les efforts au* il a faits à Paris, afin
de mettre au courant le gouvernement français
Ide la situation en Tunisie et du point de vue
des producteurs de la Régence.
Une seconde manifestation de sympathie se
produisit devant la Résidence, à Tunis.
–: > de*qb» (
Un geste des Algéri ns médaillés
de Verdun
L'Union fédérale pord-africaine des mé-
dailles de Verdun doit tenir son assemblée
générale dimancne prochain, à Alger, à l'oc-
casion de l'anniversaire de .l'offensive alle-
mande sur Verdun, en 1916, au cours de la-
quelle le général commandant la division lui
remettra un drapeau.
Le président de ce groupement vient d'in-
former M. Schleiter, député-maire de Ver-
dun de l'envoi d'une gerbe de fleurs, le
priant de. la faire déposer à l'ossuaire de
Douaumont. Ce pieux devoir sera rempli sa-
medi par MM. Berthemy, président de la So-
ciété des anciens combattants de Verdun
« On ne passe pas ! », et Panau, président de
la Commission du Livre d'Or.
- Le maire de Verdun a remercié le prési-
dent de l'Union Nord-Africaine de son geste
touchant, à la mémoire des morts de Verdun.
) (
Le cargo Id Littenant-Fotâmaud J,
en danger
«»i
« *
Une violente tempête règne en Méditer-
ranée. Au retour d'Alger, le Gouverneur-
Général-Chansy a intercepté un message
S.O.S. du cargo Lieutenant-Four naudt assu-
rant le service entre Nice et les ports algé-
riens, en détresse à environ 25 milles de
San-Sébastien.
Le Gouverneur-Général-Chamy se porta
immédiatement à son secours et essaya de le
prendre en remorque. N'y pouvant parvenir,
le commandant du Lieutenant-Fournaud fit
savoir par T.S.F. qu'il essayerait de rega-
gner la côte par ses propres moyens.
}..,. t -
CONTREBANDE
- A Marseille, la douane a saisi à l'arrivée
du paquebot ThéopMe-Ganthier, courrier de
Se et d'Alexandrie, 35 kilos d'opium ca-
ché\ près du cabestan arriéra.
Au Çonseilda goiveracment
du Maroc
M. Lucien Saint parle de l'équilibre du
budget du Protectorat
Le Conseil du Gouvernement s'est réuni' le
24 février à Rabat, sous la présidence de M.
Lucien Saint et en présence des représentants
des corps constitués.
Le président a prononcé uh discours au
cours duquel il développa les projets du gou-
vernement du Protectorat pour l'équilibre du
budget de 1933. En raison de la situation ac-
tuelle, les différentes mesures soumises au
Conseil sont : éçonomies et impôts nouveaux.
Le Résident a. terminé son discours en affir.
mant sa confiance dans l'avenir du Maroc et
en demandant l'union de tous.
La pacification do Maroc
son
Ijg. pacification du djebel Bagho se pour-
suit. Les éléments qui -participent à l'action
de police se sont heurtés dans les jours pré-
cédents à des résistances locales facilement
surmontées. Au cours des engagements, un
officier d'encadrement des forces supplétives
a été tué et un sous-officier blessé. Le lieute-
nant-colonel Chardon, commandant le terri-
toire de l'Ouarzazatki, qui assurait la direc-
tion d'un groupe des forces supplétives, a
également été blessé ainsi qu'un sous-officier
et trois soldats, par l'éclatement accidentel
d'un obus. Aux dernières nouvelles, cette ac-
tion, qui fera disparaître le dernier îlot de
dissidence, touche à sa fin : près de 300 ten-
tes et plus de 200 fusils à tir rapide ont déjà
fait leur soumission, et la reddition des der-
nières fractions, qui sont complètement en-
cerclées et avec lesquelles des pourparlers
sont engagés, paraît imminente.
(
Dépêches de l'Indochine
«»«
A la Société - d'Etudes - Indochinoises -.
Hier soir a eu lieu à Saigon la commémo-
ration du cinquantenaire de la Société
dl Etudes Indochinoises, fondée en 1866 par
l'Amiral. Roze puis remaniée en 1883. Elle a
exercé son activité dans tous les domaines
artistiques, l.çiJJ.nLUi.q,uu et les questions
iales' elle s'itonore de collaborateurs
comme Vienot, - té général de Beylie, Jean
comme
Bouchot, Pavie ; a cette occasion eUe a
reçu des télégrammes de félicitations, de
t'Academ
SocléM de Géographie, de la Société, d'his-
toire des colonies françaises, de ta Siam
Society Malyan, Branch of Boy al a$ialfa
society, eLc. Les autorités, et un public
d'élite assistaient à Cette cérémonie.
A imeuie Supérieure de Droit
A l'Ecole supérieure de droit de Hanoi,
les cours de la première année, pour la li-
cence ont été ouverts avec un plein Syc-
cès. 68 étudiants, en majorité, annamites,
les suivent régulièrement.
AHongay
Le croiseur anglais Kent est arrivé mar-
di soir en Baie d* A long où il séjournera
Jusqu'à samedi. Vamiral Kelly a visité
jeudi les exploitations de la société des
charbonnages du Tonhin à Hongttv.
1 dCJllUid.
Pas le nHkisUilsit
: tlMU
immmoi
ORSQUE les Conquis-
tadores s* effarè-
rent sans grande
difficulté des vas-
tes pays américains
que leurs popula-
tions ti' essayaient
• même, pas de dé-
fendre, l'Espagne
ne considéra d'a-
bord ces osses-
sions nouvelles que
comme des territoires corvéables à merci dont
elle pouvait extorquer torts les trésors.
Certains Français ne sont pas bien au-
dessus de cette conception lorsquyils écri-
vent ;
« Un principe fondamental doit être à
la base. de toute action colohiale, à savàir
que les colonies n'ont de raison d'être que
tout autant qu'elles pe/tVcnt, '!olfrnir à la
métropole le complément de production qui
tient lui faire défaut. »
Large et généreuse théorie ! Elle ne tient,
même pas compte de l'énorme clientèle de
consommation que les colonies apportent ù,
Vindustrie et au commerce de la Métropole;
des débouchés qu'elles offrent à ses pro-
duits, des millions qu'elles lui paient en tri-,
buts volontairesde l'activité qu'elles per-
mettent à sà marillc,
La phrase révoltante que mus citons n'a
pas jailli sous la plume hâtive d'un chroni-
queur écrivant tin article sans autre souci
que de flatter des appétits locaux. Elle est
extraite d'une protestation adoptée dans une
grànde réunion de là Fédération des éleveurs
de lIIoutOIlS du département de VAveyron
qui voudrait faire interdire au bétail de
VAfrique française du Nord l'accès de la
Métropole comme les viticulteurs de VAude
et de l'Hérault voudraient le refuser aux
vins d'Algérie et de Tunisie.
Pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et
ne pas réclamer Vinterdiction pure et sim-
pie d'élever des moutons pour ces peuples
pasteurs qui, dépuis des millénaires, Promi-
tient leurs troupeaux dans les vastes plaines
africaines entre té rivage méditerranéen et
les ,sables du Salltir" 1
Pourquoi ne pas leur défendre de fabri-
quer du lait de leurs brebis des fromages
frustes au rcleht puissant, parce, que VAvty*
roh ettyote dans le monde entier des mflliers
de tonnes de son Roquefort, auquel d'dil-i
leurs tous les amateurs de fromage accor-
dent volontiers la palme.
tes moutonniers de VAveyron invoquent
c la débâcle des cours du bétail ovin » sur
les marchés de France, En dépit des mercu-
riales , nous ne nous sommes pas aperçus
que les côtelettes et les gigots soient deve.,
nus plus abordables pour ceux qui les ver-
raient bien volontiers paraître sur leur table
si les tarifs de Messieurs les potentats de
la boucherie se ressentaient de cette pré-
tendue débâcle.
Dans tous les cas, il y a déjà bien des
années que l'Algérie et la Tunisie envoient,
en France des chargements de moutons. Ce
n'est pas aujourd'hui que l'effet de cette
contribution à l'alimentation du public fran-
çais petit troubler la situation du marché. Il
était déjà admis qu'elle ne constituait, ett
somme, qu'un « complément de la produc-
tion » de la JI ét,pjJole. suivant l'expression
des éleveurs de l'Aveyron.
Les colonies ont le droit de développer
tous les germes de production inhérents à
leur sol et à leur climat. C'est encore la Mé-
tropole qui trouvera les plus grands avan-
tages. à l'essor éCMlomique. de pays dont
la prospérité rejaillira immédiatement sur
elle-même.
Lueimn Gasparin,
Député de La Réunion,
secrétaire de ta Omission
de la Marine marchatade.
) (
A l'Académi.
dea Sciences Coloniales
eu
Réception de M. Jacques Meniaud
M. Meniaud, récemment élu au siège du
général Archinard, est reçu, avec le cérémo-
nial accoutumé, par M. E. de Warren, qui
lui adresse la bienvenue au nom de la Com-
pagnie.
Présentation d'ouvrages
M. Martineau présente un ouvrage de
M. Jean Huguet sur : Icall. de PoutriltcOuft)
vice-roi Cu Canada. - M. Emmanuel Rous-
seau présente l'ouvrage de M. A. Duchêne
sur Chasseloup-Ldubat un ministre trop
oublié qui est un acte de justice parfaite-
ment composé et écrit. M. Gruvel présente
le volume de comptes rendus du 20 Congrès
international pour la protection de la nature,
tenu à Paris en 1931.
Candidatures
M. de Warren, vice-président de la 3" sec-
tion, présente au nom de celle-ci les titres
des candidats au siège du président Paul
Doumer. L'élection aura lieu le 2 mars.
Un ministère d'empire
M. Klobukowski continue la discussion de
la proposition de M. G. Hanotaux. Il passe
en revue les diverses formules en lesquelles
on a voulu parfois enfermer une définition
unique de la politique coloniale française, et
il en fait la critique à l'aide de ses souvenirs
personnels et de l'expérience qu'il a acquise
à l'extérieur et particulièrement en Extrême-
Orient. Et il définit la politique de demain :
« Une association d'intérêts combinés sous
une unité d'action, un effort de cohésion, de
coordination et de solidarité illtercolo-
il"on »
̃ A M.d'allUlear,
- Il Il ft. - Il
La protection Ue Tananarive
coàtrçl'les crues <
Les premières pluies importantes de la
%ahon viennent de démontrer l'efficacité des
travaux ejm'çpris pour protéger la région
tananarivienne contre les crùes de l'ikopa
et de la Sisaony qui, cbaque année, causent
de graves dégâts aux cultures et menacent
les bas quartiers de la capitale.
Ces travaux, commencés en novembre
1931, constituent une première étape du pro-
gramme d'hydraulique agricole qui tend à
l'aménagement définitif de la goande plaine
de Betsimitaira, aux abords de Tananarive
et comportant l'amélioration du débouché du
fleuve Jlkopa à travers le seuil granitique
d'Itenaro Farahantsana. Ils sont actuelle-
ment attaqués sur plusieurs points et le per-
cement d'un des chenaux est à peu près
achevé. -
Les constatations faites à la suite des
pluies récentes sont tout à fait probantes.
La comparaison des hauteurs d'eau enregis-
trées aux mêmes emplacements en 1932 et
1933 fait apparaître un sensible abaissement
des eaUx ae crue de l'amont à l'aval. De
plus les premiers aménagements réalisés fa-
ciliteront l'écoulement des eaux dans l'in-
tervalle des crues.
Dès maintenant le danger de rupture est
très largement atténué pour les digues
d'Andohata.penaka point particulièrement
vulnérable du réseau de protection qui
défendent contre l'inondation d'importantes
rizières et toute la ville basse.
Signalons enfin qu'en période d'étiage
l'abaissement des seuils de Farahantsana
permettra le , drainage et l'assainissement
d'une grande étendue de marais qui bor-
dent l'îkoM et la Sisaony.
, -
La circulation fiduciaire
Le montant. des billets de la Banque de
Madagascar en circulation, qui avait forte-
ment baissé depuis le début de la crise et
qui avait été ramené en mai dernier au chif-
fre de 200-460.000 francs, n'a cessé de se
relever depuis cette date. Il atteignait au
31 décembre 1932 le total de 217.401.000 fr.
Bien qu'elle ne soit pas considérable, cette
augmentation est néanmoins de bon augure
pour la reprise des affaires.
Situation comparative des recouvrements
des. impôts sur rôles, des recettes diver-
ses et des recettes douanières des exer-
cices 1931 et 1932 au Si décembre.
Le recouvrement des impôts. sur rôles au
31 décembre 1932 (Exercice 1932) a atteint
112.446.387 fr. 06. Pendant la période cor-
respondante de l'exercice 1931 il s'était
élevé à 123.588.903 fr. 03.
La moins-value pour l'année 132 est donc
de (1.142.315 fr. 97.
Les recettes douanières perçues au 31 dé-
cembre 1932 : s'élèvent-à 53.472.680 fr. 89
tsrtnime supérieurç
pondante de l'exercice 1931.
Les recettes diverses s élèvent au 31 dé-
cembre 1932 à 53.805.616 fr. 68, somme su
périeuife de 3.765.803 fr. 52 aux réalisations
effectuées au 31 décembre 1931 au titre de
l'exercice 1931.
Au total, les recouvrements pour l'année
1932 ont atteint 218.724.784 fr. 63; pendant
la période correspondante de. l'exercice 1931,
ils s'étaient élevés à 225.289.548 fr. 17 d'où
une moins-value de 6.564.763 fr. 54.
L'activité d'une recette postale malgache
en 1932
Des quatre recettes postales dont est doté
Tananarive celle de la place Colbert est de
beaucoup la plus importante. Quelques chif-
fres donneront une idée de l'activité de ce
bureau.
Au cours de l'année 1932 le total général
des' recettes budgétaires et de trésorerie
s'est élevé à 306.190.000 francs, accusant
une augmentation de plus de 56 millions
sur l'année précédente. La vente des tim-
bres et figurines postales a atteint. la somme
de 625.678 francs contre 597.844 francs en
1931 ; les recettes téléphoniques ont passé
de 505.449 francs à 543.853 fr. et le mon-
tant des mandats émis de 131.184.000 fr. à
165. ^80.000 francs.
Les opérations de la Caisse d'Epargne
ont été également très actives. Le montant
des dépôts au titre de premier versement a
atteint le total de 2.683.000 francs, contre
2.186.000 francs en 1931. Quant aux verse-
ments sur les livrets déjà ouverts, ils ont dé-
passé 7 millions de francs, alors qu'en 1931
ils s'étaient élevés à 5.700.000 francs. De
même, il a été émis 39.250.000 fr. de chè-
ques contre 35.260.00 francs en 1931.
D'autre part, les statistiques des trois
compartiments postaux, télégraphiques et
téléphoniques montrent l'importance de la
tâche qui incombe au bureau de la place
Colbert.
Le service des courriers intérieurs et ex-
térieurs s'est accru, considérablement. Tant
à l'arrivée qu'au départ il a imposé à la re-
cette principale une manipulation annuelle
de 268.200 chargements et recommandés,
3,900,000 lettres ordinaires, 4.563.000 impri-
més et journaux, enclos dans 32.400 sacs
postaux représentant un poids de 540 tonnes
environ. Aucune perte n'a été enregistrée et
le pourcentage d'erreurs a été insignifiant.
Le Central télégraphique de Tananarive a
vu de son côté en 1932 son trafic augmenter
dans des .proportions importantes : les rele-
vés accusent une moyenne journalière de
9.079 télégrammes reçus et transmis, soit,
pour l'ensemble de l'année, un total de
748.880 télégrammes représentant 8 millions
de mots.
Enfin, le développement qu'a pris l'exploi-
tation téléphonique, grâce à l'installation
d'un Central moderne, mérite d'être signalé,
Le nombre des communications urbaines
s'est élevé à 9.400 par jour ouvrable et à 500
par jour férié, ce qui donne pour l'année un
total de 2.850.000 communications ; les com-
munications interurbaines ont atteint le
chiffre de 109.800, soit 350 par jour ouvra-
ble et 80 par jour férié.
&.
A àdu loufiptiom
et Belles-Lettres
L'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres 4 attribué la Médaille d'argent d'archi-
tecture à M, Beauifltwn, professeur à Alger,
iwàen secrétaire de rEcole française d'Athè-
mi
La concurrente agricole
leu
De plus en plus, dans tous les grands
pays producteurs de fruits, "dẽprrmèurs, voire
de simples légumes, on reconnaît l'absolue
nécessité de ne livrer que des qualités clas-
sées, standardisées, donnant toute garantie et
satisfaction à l'acheteur.
Après beaucoup d'autres nations agricoles,
voici l'Egypte qui commence à réglementer et
monopoliser ses exportations. C'est le Gou-
vernement égyptien, lui-même, qui assume la
charge de classer, trier et vendre. D'après
notre confrère la Revue Agricole de l'Afrique
du Nord l'exploitation serait déJà. en pleine
marche depuis le 15 décembre dernier. A cette
date l'organisme officiel égyptien a commencé
à travailler, à raison de 400 caisses d'oranges
et de mandarines par jour. Et ce n'est qu un
début. On prévoit, pour les légumes et pour
la présente campagne, des ventes portant sur
32.000 caisses de tomates, 6.400 caisses d'ar-
tichauts, 16.000 de petits pois et autant de
fèves vertes.
Le ministère égyptien compte réaliser un
bénéfice net de 10.000 livres égyptiennes avec
ce commerce. Naturellement, si les résultats
espérés sont atteints, l'affaire sera dévelop-
pée pour l'an prochain et les campagnes à
venir : il portera également, tout permet du
moins de le penser, sur d'autres matières se
rattachant au domaine agricole.
N'oublions pas, en effet, que ce ne sont pas
seulement des airumes et certaines primeurs,
TpQè peùt vendra l'Egypte. En 1931, ce pays
a exporté 38 millions d*œufs, et: 52.000 tonnes
d'oignons. Pour ces deux produits, le Gou.
vernement égyptien n'a pas encore organisé
leur vente par ses propres soins, et à ses
risques et périls, comme il le fait d'ores et
déjà pour les agrumes, et certaines pri-
meurs. Il contrôle et surveille seulement les
exportations, de façon à ce qu'il ne sorte
d'Egypte que des produits donnant toute sa-
tisfaction aux acheteurs. Mais si, dans son
commerce actuel, il réussit pleinemçnt, s'il
réalise les bénéfices escomptés, ne dévelop-
pera-t-il pas son monopole de ventes ? La
chose est tentante et par suite probable ou
possible.
Il est évident que tout cela est normal, et
rentre dans la pure logique des desiderata
d'une industrie agricole moderne. Il n'est pas
moins vrai, naturellement aussi, que ces
quantités de fruits de la terre sont exportés
pour être vendus et sont destinés aux ache-
teurs d'Europe. C'est là ce qui doit appeler
l'attention des pays d'Afrique du frord, fran-
çais ou protégés, qui jusqu'ici avaient une
situation relativement facile sur les divers
inarchs. Cette nouvelle concurrence va leur
faire du tort et compliquer les données du
problème économique.
- Le Maroc notamment qui n'en est encore
au'à I4 période de création dfi ses planîa,ticms
fruÍtières, à qui nous avons déjà crié casse-
cou à ce sujet, étant donné ce qui se passe
en Algérie pour les oranges et mandarines,
mais qui en revanche avait une belle posi-
tion pour l'exportation des œufs, doit ouvrir
l'œil.
On peut dire il est vrai avec une certaine
apparence de raison que les chiffres que nous
venons de donner pour ce trafic en Egypte
remontent à 1931, et que cette année-là et
pendant la suivante, le commerce des oeufs
n'a pas sensiblement baissé au Maroc. Que
nous. pourrons tôujours faire jouer en France
les tarifs protecteurs de douane ou autres.
C'est exact. Il n'en est pas-moins vrai que de
jour en jour la concurrence s'avère de plus
en plus ardue, pour toutes tractations, qu'el-
les soient industrielles, commerciales ou
agricoles, sans que le consommateur en
profite d'ailleurs.
Mais cela, comme dit l'autre, c'est une au-
tre histoire.
Lou. Le Barbier.
) -.- (
La mission Paris-Lac Tchad
»♦»
Voici le dernier radio reçu de la mission
Paris-Lac Tchad :
Nous vivons. depuis deux jours, du produit
de notre chasse. Après un parcours meilleur
dans la savane. nous campons à 50 kilomètres
au nord de MaSJOkoti. Le moral est bon mal-
gré une grande jatigue. Nous pensons arriver
peut-être demain en fin de journée à Fort-
Lamy.
• ) .+
AU CONSEIL PRIVÉ
DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
Est nommé membre du Copseil privé de la
Nouvelle-Calédonie pour une période de deux
années à compter du 4 janvier 1933 : Membre
suppléant : M. Belfort.
) ( -
Au Conseil d'tat
«♦»
A la Martinique. Révocation d'un fonction-
naire municipal du François
Le Conseil, d'Etat a rejeté la requête nue
M. Sylvestre, demeurant, au François (Mar-
tinique), secrétaire municipal de cette com-
mune, avait présentée aux fins d'annulation
, pour excès de pouvoir, d'un arrêté en date
du 10 décembre 1928, par lequel le maire du
François l'a révoqué de; ses fonctions de se-
crétaire de la mairie de cette commune.
Rejet de la requête d'un gouverneur hono-
raire des colonies.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Richaud, Gouverneur honoraire des Co-
lonics, avait présentée aux fins d'annulation
lonies, décision en date du 22 avril 1931, par
d'une décision el\ datQ du 22 avril 1931, par
laquelle le ministre des Colonies a rejeté
sa demande de relèvement, de pension.
.Attendu qu'aux termes de la loi du
16 avril 1930, seuls sont fondés à réclamer le
bénéfice du coefficient « 5 » minimum, ceux
des titulaires de pension basés sur la durée
des services cui sans la législation en vi-
gueur au 1er juillet 1914, auraient eu droit à
une telle pension.
.,.Or, le requérant n'est pas fondé à ré-
.Or, l'application du coefficient précité.
clamer \'a.pplition d corffiricpt l'écité.
Informations
législatives
Par l'OBSERVATEUR.
»♦«
Travaux publics
La Chambre est saisie du rapport présenté
par M. Parés au nom de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats sur
le projet de loi ayant pour objet d'autoriser le
Gouverneur général de l'Algérie à prononcer
par simple arrêté en Conseil de Gouvernement
le classement et r approbation des travaux de
construction de routes nationales, voies, nou-
velles, lacunes, rectifications ou embranche-
ments d'une longueur égale ou inférieure à
20 kilomètres.
Le rapporteur rappelle que les routes cons-
truites aux premiers temps de t'occupation
étaient de simples chemins vicinaux, tracés à
peu de frais, sans grands travaux d'art, pour
réunir des centres dont certains ont disparu,
tandis que d'autres ont pris une importance
considérable. « Le tracé de ce réseau routier,
ajoute M. Parés, quoique déjà très largement
amélioré, est encore une entrave au développe-
ment économique des départements algériens.
Beaucoup de voies de communication manquent
et de l'ampleur et de la viabilité nécessaires
en raison surtout de l'intensité du trafic sup-
porté" par certaines routes et de la vitesse des
véhicules modernes qui exigent une sécurité et
une visibilité parfaites. Des travaux d'art sont
aujourd'hui indispensables et des rectifications
du tracé s'imposent dans le moindre délai.
Pour y parvenir, il faut, d'après la législation
en vigueur, qu'un décret autorise les travaux
et prononce le classement daps le réseau des
routes nationales, lorsqu'il s'agit de rectifica-
tions de moins de 20 kilomètres. * Ces travaux
sont si fréquents et parfois si minimes, oue la
procédure du décret est généralement dispro-
portionnée avec l'importapce de la mesure envi-
sagée. Le projet qui vous est soumis permettra
l'exécution rapide des travaux de, moindre im-
portance en en laissant "initiative au Gouver-
neur général selon l'avis conforme des assem-
blées financières algériennes. Cette dispdsition
législative constituera donc une saine mesure de
décentralisation qui ne pourra avoir que d'excel-
lents résultats pour le développement écono-
mique de nos trois départements algériens et
de la sécurité des usagers. »
Le chemin de fer transsaharien
« La Chambre invite le gouvernement à
déposer d'urgence le projet de loi tendant à
la construction d'un chemin de fer transsaha-
ri,ae ;j - Tel-est le'libellé de la- proposition de
résolution dont la Commission des Travaux pu-
blics est actuellement saisie. Cette proposition
de résolution, présentée par MM. André
Hesse, député de la Rochelle, vice-président
de la Chambre, ancien ministre des Colonies;
Roux-Freissineng, député d'Oran, président de
la Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats, est sigpée par un très grand
nombre de députés, appartenant aux divers
partis de l'assemblée.
Après un bref historique de la question, les
auteurs de la proposition font valoir les motifs
qui justifient leur initiative. Ils déplorent,
d'abord, qu'en dépit des apparences de la
carte, nos possessions africaines demeurent très
éloignées les unes des autres : « Elles n'ont,
écrivent-ils, que des rapports difficiles ou même
n'en ont point du tout. Le sud notamment est
séparé du nord par les espaces désertiques du
Sahara, pendant longtemps réputés infranchis-
sables, si ce n'est par des caravanes de cha-
meaux. Même à l'heure actuelle, malgré les
prodiges de l'automobile et de l' aviation, les
communications ne sont ni aisées, ni pratiques.
S'il est possible de rendre ces communications
commodes et rapides, est-il admissible qu'on
néglige le moyen de ne former de toutes ces
colonies qu'un bloc réellcmnt compact à quel-
ques journées seulement de la métropole ? Or,
le Transsaharien réalisera cette union étroite
et de diverses colonies africaines entre elles
et de toutes ces colonies avec la France conti-
nentale. En supprimant les distances, il four-
nira d'inappréciables avantages qui doivent
sauter aux yeux des moins clairvoyants : Il
donnera, en premier lieu, un instrument de
premier ordre pour faire pénétrer notre civili-
sation dans les masses indigènes encore tout à
fait à l'état primitif et leur apporter tous les
bienfaits. En cas de danger, cette France nou-
velle pourra se dresser tout entière pour dé-
fendre la Patrie menacée et lui apporter-à la
fois les bras de tous ses enfants et la, contribu*
tion de toutes ses ressources. »
Le Transsaharien permettra , l'exploitation
rationnelle et intensive de ces régions immenses
et aujourd'hui si lointaines. « Alors, lisons-
nous encore dans l'exposé des motifs, que les
grands marchés du monde pour la plupart se
ferment devant nous, nous pouvons, à portée
pour ainsi dire de notre main et dans un do-
maine qui - est - entièrement le nôtre, en trouver ----
de nouveaux et assez larges powr assurer dans
l'avenir notre salut. Nous en retirerons des pro-
duits nombreux étrangers à notre sol et que
nous sommes obligés d'aller chercher au grand
détriment de notre balance commerciale à
l'étranger, caoutchouc, bois, arachides, coton,
etc. Et nous aurons, par contre, des débouchés
extrêmement importants pour certaines produc-
tions de notre sol : blé, vins, fruits, sel (denrée
de première nécessité là-bas, que l' on est
obligé d'extraire dans l'enfer de Taoudeni, et
qui sert encore en bien des points de monnaie
d'échange), etc., mais plus encore pour nos
produits manufacturiers. Il faut doter toutes des
régions immenses de V outillage indispensable à
leur mise en valeur.
Les auteurs de la proposition insistent, d'au-
tre part, sur l'intérêt capital d'un chemin de
fer transsahaîien dans l'ordre des rapports
internationaux. « Le Transsaharien, écrivent-
ils, peut et doit être l'amorce d'un Tramafri-
cain. La Bel raque est prête à sassocier au
prolongement du chemin de fer vers ses terri-
toires du Congo. L' Angleterre a tout intérêt
à sa construction qui permettrait un dévelop-
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