Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-09-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1932 10 septembre 1932
Description : 1932/09/10 (A32,N92). 1932/09/10 (A32,N92).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805122
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 9K. LE NUMERO : 80 CENTIMES Il SAMEDI SOIR, 10 SEPTEMBRE 1938.
JOURMIJJOTIDIEN
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PARIS cr)
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- RICHELIEU 87-M
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Les 1 Annales Coloniales
mmonees et réèlames soht reçues m
bureau du tournai.
- ÛiRecffiUR.PoNDATtuÉt : Maroel RUEDEL
roua les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Ammub Coloniales.
ABONNEMENTS
mtc la Revue mensuelle:
Ua m 6 mois 8 iMt
-- '- -
France et
Colonies 180 0 100 » M »
Étranger. - 240 p 126 > 70 i
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
Le peuplement de la Libye
) -.- t.. ,
Occuper des terres pour y établir un ex- ,
cèdent de population que son sol pauvre ne
peut nourrir, a été la cause principale de
l'expansion coloniale italienne. D'autres
pays ont recherché des marchés pour leur
industrie, ou les. matières premières qui leur
manquent, l'Italie s'est surtout préoccupée
d'obtenir des territoires de-peuplement.
Mais elle s'est aperçue un peu tard de
cette nécessité, et quand elle s'en est avisée
la plupart des régions qui auraient pu lui
convenir étaient prises par d'autres. Il lui
a fallu se contenter de ce, dont ses voisins
et concurrents n'avaient pas voulu. D'où
une rancœur certaine qui tantôt éclate en
termes violents, tantôt au contraire est re-
foulée dans un silence trompeur.
La conquête de la Libye, réalisée il y a
quelque vingt ans, et qui a eu de si grandes
répercussions, sur la politique internationale,
répondait à cet objet. Si l'on en croit les
historiens, certaines parties des territoires
conquis avaient, aux temps antiques, nourri
des populations nombreuses. Les conditions
physiques étant restées sensiblement les
mêmes, rien ne s'opposait à ce qu'en ces
lieux la Rome moderne ne réalisât ce
qu'avait fait la Rome antique. De grands
espoirs étaient donc permis.
Qu'en est-il advenu? Comme en bien
d'entreprises humaines les résultats son ?
beaucoup plus modestes qu'on ne l'avait
--- petisé.
- Pendant dd longues années, c'est-à-dire
jusqu'en 1922, il da pas été fait grand'-
chose. La conquête terminée, la foi des mi.
lieux officiels s'est peu à peu changée en
une sorte de scepticisme qui ne pouvait évi-
demment que paralyser l'action colonisa-
ttice. Quand on lit l'histoire de la colo-
nisation durant cette période on à l'impres-
sion fort nette que le gouvernement italien
ne croit p. possible de faire de ces ter-
ritoires une colonie de peuptement. italien.
L'avènement de Mussolini marque le
commencement d'une politique nouvelle. La
Rome fasciste doit reprendre partout où
elle a été abandonnée l'œuvre de la Rome
d'Auguste. Les. projets les plus grandioses
sont présentés à l'imagination des Italiens
doht l'esprit doit être détourné - des pro-
blèmes de politique intérieure et orienté
vers ceux 'de politique extérieure. Il faut
faire en sorte que la Méditerranée rede-
vienne pour une bonne part au moins ce
qu'elle avait été autrefois : « Mare nos-
ÎMfgl » disaiedt les Romains.,
Aûssi bïéti lé gouvernement fasciste
prend-il des mesures susceptibles de favo-
riser la colonisation agricole. Un décret de
1923 proclame propriété de l'Etat toutes
les terres de steppe qui s'étendent de la
mer à la montagne. Une indemnité sera ac-
cordée aux indigènes sous diverses condi-
tions. Lîoffice foncier 'de la colonie chargé
de: 1& reconnaissance des biens domaniaux
Se met incontinent à l'œuvre. A la fin de
1930, 200.000 hectares ont été incorporés
au domaine.
Les colons obtiennent des. concessions soit
moyennant; une redevance annuelle qui, peut
toujours leur être rachetée, soit en toute
proptiété moyennant le paiement d'une
somme égale à la moitié de la valeur de la
terre concédée. Le concessionnaire s'engage
à mettre immédiatement le sol en valeur.
Sous l'impulsion du gouvernement se pro-
duisit un certain enthousiame colonisateur.
Seulement, il y eut .bien des déceptions: des
entreprises sombrèrent assez rapidement par
manque de capitaux ou par l'inexpérience
des colons.
Le gouvernement cependant ne se décou-
-rage pas. En 1926, Mussolini fait en Libyen
un voyage sensationel, dont nous avons parlé
à l'époque et à cette même place. Deux
anlii après, la loi fasciste de juillet 1928 pro-
clame la « valeur économique et le rôle ué-
mographique et national de la colonisa..
tion ». Des crédits sont mis à fa disposi-
tion' de la colonisation. A la fin de 1930,
15 millions de lire avaient été versés aux
colons.
Des mesures pour l'installation des co-
lons complètent la loi. Les terrains doma-
niaux sont répartis en deux catégories. Les
meilleurs, c'est-à-dire ceux qui sont consi-
dérés cçmme propres au peuplement sont di-
visés en lots de modeste étendue où s'ins-
tallent des familles de paysans. Les autres
que l'on destine à des exploitations agri-
coles, pastorales ou industrielles sont plus
étendus et nécessitent des èapitaux impor-
tants. En même temps on a opéré une sé..
lection rigoureuse parmi les colons et les
concessionnaires.
Voici lés résultats : Au début de l'année,
1931, en. Tripolitaind 100.000 hectares
avaient été concédés. Les exploitations sont
dans la proportion de 70 des exploita-
tions de moins de 50 hectares. Le nombre
des familles de colons installées étaient de
734 représentant 2.814 personnes. Ces chif-
fres ne visent que les terres domaniales. Il
faudraient y ajouter un nombre au moins
égal de colons établis sur divers points de
la Tripolitaine. Ce sont surtout des ouvriers
qui mettent en valeur les grandes conces-
sions capitalistes de l'intérieur.
Le gouvernement a fait un grand effort
financier. Il a consacré plus de too mil-
lions de lire à des travaux divers : creuse-
ment de puits, plantations d'arbres frui-
tiers, oliviers, amandier.
La petite colonisation s'est portée natu-
rellement sur la tégion côtiere. De petits
villages italiens se sont établis où le gou-
vernement a fait rcmstmire des écoles, des
églises,, des bureaux de poste.
En Cyrénaïque les résultats ont été plus
f
modestes. Le nombre des concessionnaires
et des colons est infime: Les conditions phy-
siques et surtout politiques-sont moins favo-
rables. Récemment une rébellion des indi-
gènes mettaient en danger la sécurité du
pays. Le gouvernement a pris pour en
triompher les mesures les plus énergiques.
Les tribus nomades ont été refoulées vers
l'intérieur et parquées dans des territoires
nettement délimités.
Le général Graziam, ancien gouverneur
de la Libye, justifie ces mesures rigou-
reuses en affirmant que le nomadisme est
une cause permanente de troubles et d'in-
sécurité. Les déplacements des nomades qui
rançonnent la population sédentaire sont'
d'après ce général, un empêchement à l'or-
ganisation de la colonisation et du peuple-
ment. Ils gênent par conséquent l'applica-
tion des projets dont la réalisation assu-
rera le développement de l'agriculture en
Cyrénaïque. C'est pourquoi le général Gra-
ziani estime qu'il faut contraindre les no-
mades à un travail régulier et qu'il faut les
fixer dans les zones avoisinant le désert,
mais susceptibles d'une exploitation ration-
nelle et progressive.
Telle est la politique que Rome se pro-
pose de développer en Cyrénaïque, de fa-
çon que cette colonie puisse devenir un dé-
bouché pour les Italiens qui ne trouvent
pas de quoi vivre sur le sol de la pénin-
sule. C'est là une tâche de longue haleine.
Le peuplement de la Libye est une œu-
vre à peine ébauchée. Mais il convient
d'être juste et de ne pas tenir pour mépri-
sables les résultats obtenus. Mais ils sont
loin de constituer la solution du problème
démographique qui n'est pas seulement un
problème italien, mais un problème interna-
tional.
Henry Fontanier.
'- Député du Cantal.
Membre de la commission de l'Algérie,
des colonies et protectorats.
b E -
Le voyage du Sultan du Maroc
en France
..1
Dans les Pyrénées
Le sultan du Maroc et sa suite ont quitté
mercredi Biarritz et sont allés déjeuner à Pau.
Puis ils se sont rendus à Tarbes pour visiter
les haras nationaux et à Luchon.
Le sultan séjournera à Luchon jusqu'au 12
septembre. lies fêtes auront lieu demain di-
tttanche eti soq honneur
M. Lucien Saint a reçu le Sultan
* à Superbagnères
Le sultan du Maroc est descendu hier ma-
tin de Super-Bagnèrès pour assister à un dé-
jeuner offert par le résident général au Ma-
roc et Mme Lucien Saint. Parmi les convives
figuraient entre autres, MM. Guillon, préfet
de la Haute-Garonne ; le maire de Luchon,
M. de Gorsse, conseiller d'arrondissement.
Le sultan a regagné Super-Bagnèrfls par le
train. Il y passe la nuit et la journée d'au-
jourd'hui.
Notre action au Maroc
̃♦«
Encerclement des dissidents
On annonce de Midelt que les troupes du
groupe mobile de Tadla, agissant en coopé -
ration avec le groupe mobile de la région
de Meknès, ont réussi à encercler totalement
les dissidents de la région du plateau des
Lacs. L'artillerie est silencieuse. Les troupes
ont reçu l'ordre de suspendre momentanément
les opérations et d'attendre pacifiquement la
soumission des Chleuhs.
) -+_ (
Maniai lafld
lait l'onvertiïe de lui chasse
L'ancien sultan du Maroc Moulay Hafid
et l'aviateur Sadi Lecoihte, venant de Paris
en automobile, sont arrivés mardi dans la
soirée à Calais. Pendant quatre jours ils
ont chassé dans la région de Wissantj no-
tamment au lieudit « les Mines-d'Or n, en-
droit particulièrement giboyeux.
M. Sainsard. délégué de l'Aéro-Club de
France, est allé saluer à l'hôtel l'aviateur
Sadi Lecointe et l'ex-sultan.
) -.- (
La question du blé en Algérie
»+•
MM. Duroux, sénateur, et Fiori, député
d'Alger, ont été reçus mercredi matin par
M. Abel Gàrdey, ministre de l'Agriculture,
à qui ils ont exposé les difficultés contre les-
quelles se débattent les céréaliculteurs d'Al-
gérie.
Une copie des délibérations de différentes
associations agricoles et du dernier télégramme
adressé aux parlementaires par MM. Vagnon,
Gueit, Faure, Jaillet et Gatuing, a été remise
au ministre.
Le ministre a fait connaître à ses visiteurs
qu'il a déjà fait mettre à l'étude les desiderata
formulés par les colons algériens aussi bien
pour le blé que pour les céréales secondaires.
11 a promis à MM. Duroux et Fiori de leur
faire tenir une réponse dans le plus bref délai.
it >
PHILATÉLIE
Une belle collection de timbres
On annonce que la fameuse collection de
timbres formée par feu Philip Manus'va être
mise en vente à Londres. Cette collection, la
plus précieuse que l'on connaisse, comprend
60 volumes et a été évaluée 1 50.000 livres
sterling. Deux exemplaires de timbres, des
îles Maurice sont estimés à près de 10.000
livres.
i
Tourisme
'- colonial
- - ,..
a,
fcg amateurs de touris-
me sur routé dû
-tH'me « autour de
la chambre » ont
maintenant le chéitt.
aux volumes de ren-
seignements bleus,
rouges, verts, con-
cernant nos départe-
ments, est venue
s'ajouter une maghi-
fique collection de guides pratiques sur le
Tourisme dans nos colonies.
Il faut féliciter la Société d'Editions Géo-
graphiques, Maritimes et Coloniales de
cette heureuse et très utile initiative et sou-
haiter qu'une publicité à résultats révèle
au plus grand nombre de Franfais ces pe-
tits livres, dont le texte et l'image servent
admirablement la révélation imprimée de no-
tre empire colonial.
Ceux qui peuvent partir y puiseront d'in-
dispensables renseignements ; les auttl1
connaîtront les prémices de l'invitation au
voyage et. par le jeu de l'imaginationt cette
« voyageuse ailée », ils accompliront, carte
déployée et texte en main, un périple fort
instructif.
Ces guides, s'ils se répandaient dans le
grand public métropolitain, au lieu d'être
réduits au seul usage des coloniaux, feraient
de l'excellente besogne au point de vue pu-
blicité.
Aux voyageurs qui partent à la découver-
te, ils enseignent les grandes routes pratica-
bles de l'A. 0. F., de l'A. E. F., les pistes
du Sahora. En ce qui concerne l Afrique ? le
matériel à emporter, les précautions sanitai-
res à prendre, les gîtes d'étapes, etc. sont
indiqués en détail. La collection est compl-
te pour toutes nos colonies : Afrique, Ex-
trême-Asie, Amérique, Océan Indien et Pa-
cifique.
Ce parfait bréviaire du Touriste note
Vempïgi du temps, les restaurants, les hô-
tels, les garages, la locomotion indigèlte,
les ressources artistiques et pratiques de cha-
que contrée et. des aperçus historiques dé-
brouillent suffisamment la connaissance du
lecteur pour lui permettre de lintéresse, au
passé, au présent des peuples qu'il décou-
vre.
Malheureusement, on ne saurait trop le
répéter, ces guides comme le tourisme colo-
nial du reste, stagnent dans l'ombre, faute
d'une publicité persévérante et énergique.
Cértir., la crise ni a Ptll épargné lé ToÎlfls-
me. Quand même, certains pays étrangeri
soutiennent une propagande qui porte ses
fruits.
lorsque la bourse du voyageur métropo-
litain est assez remplie pour lui ptriftettte
de se livrer au plaisir des lontaines explora-
tions, il est infiniment regrettable que les
« France » lointaines ne soient par le but
choisi.
Les agences coloniales, surtout à l heure
actuelle, ne peuvent pas faire l'effort d'une
publicité soutenue. Il faut, souhaiter que
l'Office du Tourisme ait à sa disposition des
fonds lui permettant de se livrer à la pro-
pagande que méritent les sites splendides et
divers de notre empire colonial.
Ernest tfaadoa,
Sénateur de la Af«rn«,
Vice-Pré aident de la Commistton
des Douanes.
Départ de missionnaires
pour l'Extrême-Orient
»♦»
Vingt et un missionnaires vont s'embarquer
pour l'Extrême-Orient.. Neuf d'entre eux
iront dans la Chine cantonaise, la Mandchou-
rie ou la Chine intérieure ; les autres exerce-
ront leur mission aux Indes, en Indochine et
au Japon.
La cérémonie traditionnelle a eu lieu hier,
à 14 h. 30, dans la chapelle de la Maison
des Missionnaires de la rue du Bac.
Un des supérieurs a adressé une « allocu-
tion » de mise en route aux nouveaux mis-
sionnaires, qui t'écoutaient debout, puis sont
venus s'aligner devant l' autel. face aux assis-
tants ; et leurs confrères sont venus leur don-
ner le baiser d'adieu.
Leurs pères, leurs mères sanglotent. Ils
savent qu'ils ne les reverront peut-être ja-
mais.
Enfin, après le salut du Saint-Sacrement,
les partants, en tenue de voyage, prononcent
la promesse d'allégeance, de persévérance et
d'attachement jusqu'à la mort, à la plus an-
cienne, à la plus française société de mission-
naires. Leurs bagages sont à la porte : vingt
et une cantines dressées en quelques piles.
Les missionnaires ont pris le train hier soir,
à 9 h. 40, à la gare de Lyon. La règle, pour-
tant si stricte, a été atténuée depuis peu de
temps à au bout de dix ou douze ans, les
exilés peuvent obtenir un congé si la société
est assez riche - pour payer leur voyage. La
plupart ne demandent pas cette faveur. Si
tous la réclamaient, cent missionnaires. chaque
année, reviendraient en Europe et la dépense
atteindrait un million de francs.
Les élection* au Conseil
supérieur, des colonies
»♦̃
La délégation du Dahomey
Contrairement à un bruit qui a couru, M.
Foum. ancien gouverneur du Dahomey, n a
pas l'intention die poser sa candidature en qua-
lité de délégué du Dahomey au Conseil Supé-
rieur des Colonies.
RUE OUDINOT
Réorganisation
de nos possessions d'outre-mer
Le Journal Officiel publie ce jour une sé-
rie de décrets, dus à l'mitiative de M. Albert
Sarraut, ministre des Colonies, qui, dès son
retour rue Oudinot, a entrepris la réalisation
d'un plan de réformes dans l'organisation et
le commandement de nos possessions d'ou-
tre-mer.
M. Albert Sarraut a pensé que la situation
financière de nos colonies commandait une
réduction notable des dépenses occasionnées
par le haut commandement territorial, qu'il
convenait de réaliser sans plus attendre, du
moment que, ni le prestige de notre autorité,
ni la défense de nos intérêts aussi bien éco-
nomiques que politiques ne pouvaient s'en
trouver atteints.
C'est ainsi que le ministre des Colonies
vient de supprimer le poste de gouverneur
des Iles Saint Pierre et Miquelon, dont le
gouvernement sera désormais assuré par un
fonctionnaire ayant rang d'administrateur
des Colonies.
Cette réforme comportera un allégement
très sensible de dépenses pour le petit budget
de notre possession lointaine, sans nuire en
rien à sa bonne administration.
Une décision de même nature, dictée par
las rtiêmes raisons, spécifie que le commis-
saire:, résidant de France aux Nouvelles-Hé-
brides, sera choisi non plus parmi les gouver-
neurs, mais seulement parmi les administra-
teurs en chef ou de première classe des colo-
nies.
Cette réforme comportera un allégement
très sensible de dépenses pour le petit bud-
get de notre possession lointaine, sans nuire
en rien à sa bonne administration.
Une décision de même nature, dictée par
les mêmes raisons, spécifie que le commis-
saire, résident de France aux Nouvelles-Hé-
brides, sera choisi non plus parmi les gou-
verneurs, mais seulement parmi les adminis-
trateurs en chef ou de première classe des
colonies, de même, le territoire de Kouang-
Tchéou-Wan sera désormais confié à l'auto-
rité d'un administrateur de première classe
des - Services Civils de l'Indochine.
Mais, la réforme la plus importante que
vient de décider M. Albert Sarraut, est la
suppression, en tant que colonie distincte, de
la Haute-Volta.
On se souvient que cette colonie avait été
constituée en 1919 par un certain nombre de
circonscriptions administratives détachées,
alors de la colonie du Haut-Sénégal et Ni-
ger,
tîne expérience de plus de dix années a
montré que la mesure ainsi réalisée ne répon-
dait nullement à une nécessité politique ou
économique.
MI Albert Sarraut, dans le décret qui vient
d'être sanctionné par M. le Président de la
République, a décidé, en s'inspirant aussi
biendes raisons topographiques que des cou-
ttintir commerciaux ^Uzil-importe de favori.'
ser, de répartir les'circonscriptions de la co-
lonie supprimée entre les trois colonies Voi-
sines du Niger, du Soudan Français et de la
Côte d'Ivoire.,
Cette réforme permettra de réaliser do
très appréciables économies, et rendra dispo-
nible, pour d'autres postes, le personnel ad.
ministratif et technique jusqu'ici en service
dans la Haute-Volta.
M. Albert Sarraut poursuit actuellement
l'étude du plan qu'il s'est tracé, aussi bien
dans Xt domaine politique que dans le do-
maine économique et financier et dont l'idée
directrice est 1 adaptation de la vie de nos
colonies aux conditions nouvelles que com-
mandent les temps actuels.
-> 00+9>-<
L' œuvre des sociétés
de prévoyance sociale
au Sénégal
Année 1931
Au 31 décembre 1931, l'actif des Sociétés
de Prévoyance au Sénégal s'élevait à la
somme de 15.692.169 fr. 90. Au 31 décem-
bre 1930, elle ne s'élevait qu'à la somme de
12.064.333 fr. 73, d'où une augmentation en
1931 de 3.627.836 fr. 17. L'accroissement
de l'actif est dû principalement aux recettes
nouvelles de l'exetcice (cotisations, intérêts
des valeurs et espèces) au jeu de l'intérêt des
prêts en nature et à une légère revalorisation
dès graines en magasin.
Grâce à leur bonne situation financière, ces
sociétés ont pu distribuer en 1931 plus de
18.790 tonnes de graines de semences: 18.446
tonnes d'arachides, 288 tonnes de mil, 25 ton-
nes de sésame et 32 tonnes de graines diver-
ses. Sur les 18.446 tonnes d'arachides distri-
buées, 14.911 tonnes provenaient de leurs ré-
serves propres, 928 tonnes d'achats au comp-
tant et 2.606 tonnes d'achats à terme.
D'autre part, les sociétés de Kaolack,
Diourbel, Thiès, Louga, Linguère et du Bas-
Sénégal ont, au cours de cette même année,
pourvu à la subsistance d'une partie de leurs
adhérents par suite des mauvaises récoltes de
1930. Elles ont, dans ce but, acheté dans le
Commerce 519 tonnes de mil et 592 tonnes
de riz.
Elles ont contribué à l'achat d'instruments
Oratoires. Elles se sont ainsi procuré
472 houes, 80 charrues, 933 semoirs, 472 har-
nais. Elles ont consacré une somme de
533.841 francs à ces achats.
Elles ont également construit neuf magasins
nouveaux, mis en service 23 puits et entrepris
le forage de 37 autres puits. Les dépenses
pour ces travaux se sont élevées à 263.057 (r.
Enfin, plusieurs sociétés ont distribué gratui-
tement des graines de ricin, de niébés, des
boutures de manioc. Ces dernières ont porté
sur 600.000 boutures à Thiès, 100.000 à
Kaolack, 100.000 à Dioufrfcel, 100.000 à
Linguière, 80.000 à Tambacouada.
Les dépenses d'administration de l'ensem-
ble des sociétés ont atteint, en 1931, 233.790
francs,
»
A MADAGASCAR
Réserves indigènes
et périmètres de colonisation
@el
L'administration locale vient de procéder
à l'aménagement foncier de vastes terrains
situés dans les régions de Tuléar et de Dié-
go-Suarez. Deux arrêtés du gouverneur géné-
ral ont constitué des réserves indigènes, dont
les superficies respectives sont de 7.600 ha
(delta du MangokYJ et de 20.000 ha (plaine
de la Mahavavy). *
A côté de ces réserves, 6.700 'ha de péri-
mètres de colonisation ont été délimités
dans la plaine de la Mahavavy et tout le del-
ta du Mangoky (exception faite des réserves
indigènes) a été ouvert à nouveau à la colo.
nisation.
Ainsi se poursuit dans le domaine foncier
la politique d'association qùe M. le gouver-
neur général Cayla préconisait en ces ter-
mes, dans son discours aux délégations finan-
cières de 1930 : « Le partage des terres en ré-
serves indigènes et en périmètres de coloni-
sation, les uns voisinant avec les autres, est,
dans la plupart de nos provinces, une des
conditions de la prospérité commune ».
Des mesures de cet ordre seront appliquées
partout où, en raison de la richesse naturels
du sol et des travaux décidés par l'adminis-
tration, les compétitions et par suite, l'acca-
parement possible des terres rendront néces-
saire, au préalable, leur aménagement fon-
cier.
) -+- (
La réduction des effectifs
de personnel dans la Grande-Ile
»♦»
Le Journal Officiel de la colonie publie
actuellement une série d'arrêtés fixant les ef-
fectifs du personnel de divers services.
Ces arrêtés font apparaître, par comparai-
son avec les effectifs budgétaires prévus en
1932, des réductions de personnel souvent im-
portantes.
Ces nouveaux aménagements des cadres
permettront de réaliser, dès 1933. pour l'en-
semble des dépenses de personnel incombant
au budget local, une économie au moins éga-
le à celle de 5 qu'on envisage dans la
Métropole.
= ) -.- (
Dans la Grande-lie
L'aménagement des Pangalanes
du rad t
J Les travaux d'aménagement des Pangala-
nes entre Ambilo-Lemaitso et Vatomandry se
poursuivent activement.
« Trois chantiers sont ouverts et en pleine
activité ;
t °) Entre IKalomalala et le lac d'Ambo-
« kambatsy, on procède à la pose de pal-
« planches en ciment armé.
20) Entre ce lac et celui de Sondrahara, on
« et, au fur et à mesure de l'avancement, les
« rives sont garnies de palplanches en ci-
te ment arme.
30) Au nouveau chantier de la Vahahia
» une draguelinc est en fonction.
« Les bâtiments nécessaires ; logements,
k ateliers, etc. sont édifiés.
« Une deuxième dragueline vient d'être
« montée et doit être dirigée sur Analalava
où un nouveau chantier sera ouvert.
« Ainsi, si rien ne vient contrarier la bon-
« ne marche des travaux, il est probable que
« le canal sera complètement navigable jus-
« qu'à Vatomandry vers 1933 ».
> <
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier dans le Sud-Annam
Le Gouverneur général Pasquier, qui se
rend à Hué pour les fètes données à t'oc-
casion dit retour de liempereur Bao Daï,
a inauguré le 7 septembre, un nouveau re-
seau irrigateur créé dans la région de TwU-
Hoa (Sud-Annam).
Entouré de diverses personnalités, M.
Pasquier a rappelé t'importatce des tra-
vaux entrepris pour retenir par un impor-
tant barrage les eaux dtui Song-JJarang et
*distribuer ces eaux suivant un réseau qui
s'étend sur 191 kilomètres d'artères princi-
pales et sur 300 canaux secondaires. Grâce
à ces travaux, seront mis en valeur plus
de 19.000 hectares de riches rizières là où
s'étendait autrefois un vaste et aride dé-
sert.
Magnifiant l'œuvre française accomplie à
cet égard en Indochine, le Gouverneur gé-
néral a insisté toutefois sur le fait que
« l'outillage d'un palis ne doit Ipets être dis-
proportionné avec l'effort de progrès qu'il
peut accomplir, ni supérieur à sa richesse
réelle ou latente ». « Il ne faut plus, a-t-il
dit, considérer les grands travaux en eux-
mêmes, mais surtout dans les moyens
d'améliorer la vie locale du pays, 11 Tel
sera le véritable moyen, en faisant partici-
per la population à noire eliort, de gagner
la gratitude de nos administrés.
M. Pasquier, analysant, les principes di-
recteurs futurs de la politique française des
travaux publics en lndorhine, a tenu en
outre à insister une fois de plus sur la né-
cessité pour l'organisation française « de ne
Ipas simplement se juxtaposer à la vie de
la société indinène, mais la pénétrer et faire
corps avec elle. Nos conceptions, a-t-il
conclu, devront être dans r avenir accordées
à l'dme du pays ».
-– )
LIRE EN SEiCOiXDM PAGE :
En mémoire fie Jean nnpllis
l,a situation agricole dans le Sud Mal-
gache
La Bataille des questions écrites
Le commerce extérieur
de l'Indochine
1er semestre 1932
La statistique du commerce extérieur de
l'Indochine pour le premier semestre de l'an-
née 1932 accuse pour les importations i8i*.284
tonnes pour une valeur de 500.125.000 francs
et, pour les exportations, 1.540.213 tonnes,
pour une valeur de 558.686.000 francs.
Comparés au premier semestre de l'année
1931 ces chiffres sont, pour les importations,
en
en diminution de 69.463 tonnes et 243.143.000
francs, et pour les exportations en augmen-
tation de 269.289 tonnes, mais avec une di-
minution de 48.069.000 francs
Les mouvements se répartissent ainsi :
io Importations : France et colonies,
54.092. tonnes, pour une valeur de 283.412.000
francs.
Pays étrangers, 131.282 tonnes, pour une
valeur de 216.713.000 francs
Ce qui fait ressortir respectivement un re-
cul de 15.259 tonnes pour 88 millions de
francs et 54-304 tonnes pour 144 'millions de
francs.
2° Exportations :m France et colonies,
301.812 tonnnes, pour une valeur de 172 mil-
lions 162.000 francs
Pays étrangers, 1.238.401 tonnes, pour une
valeur de 386.524.000 francs.
Ce qui fait ressortir respectivement une aug-
mentation de 82.658 tonnes et une diminution
de 5 millions de francs et une augmentation de
187.334 tonnes et une diminution de 43 mil-
lions de francs.
Le voyage de retour
de l'empereur d'Annam
L'escale à Saïgon
Mardi à midi trente, le d'Artagnait, ayant
à bord l'empereur Bao Daï, est arrivé au cap
Saint-Jacques salué par les salves des batte-
ries de terre.
Le transbordement s'est effectué à l'entrée
de la rivière de Saïgon, en face de Cangio,
en raison de la houle très forte de la baie des
Cocottiers.
Le directeur des affaires politiques d'Indo-
chine, représentant le gouverneur général,
accompagné de l'officier d'ordonnance du
gouverneur général, de M. Goucoch, inspec-
teur des 'affaires politiques, du commandant
de la marine d'Indochine, des ministres dé-
légués par la cour d'Annam, se sont rendus a
bord du d'Artagttan sur la canonnière Ava-
lanche et ont exprimé leurs souhaits de bien-
venue à l'empereur d'Annam.
A 14 heures, l'empereur accompagné du
gouverneur Charles et de sa suite a pris place
sur l' Avalanche, qui les a conduits à bord
de l'aviso Dumont-d'Urville. ,
Lors de son dépari du d'Artagnan, l'empe-
reur Bao Daï a été l'objet d'une ovation dis- ,
crète de la part des passagers. Les navires
de guerre en rade, avaient arboré le Grand
Pavois, les équipages étaient rangés à la
bande poussaient les hurmbs réglementaires
et les navires ont salue au passage le Du-
tnont-d'Urville par des salves d'artillerie.
L'arrivée à Tourane
L'aviso lJmnontdJ UrvillcJ ayant à son bord
l'empereur d'Annam, le gouverneur général
honoraire Charles, le directeur des Affaires
politiques et le commandant de a Marine en
Indochine, est arrivé jeudi matin, a 8 heures,
en rade de Tourane. Après les saluts régle-
mentaires à la terre et la réponse des batte-
ries de* la côte, le résident supérieur, accom-
pagné du président du Conseil des ministres,
à la tête d'une délégation du gouvernement
annamite, s'est rendu sur la canonnière
Alerte" à bord du Dumont-d' U rvillepour
saluer le souverain et le ramener à terre.
Après les saluts réglementaires adressés par
l'aviso au souverain, qui quittait son bord et
tandis que la canonnière pavoisée qui le
transportait remontait lentement le fleuve,
cent un coups de canon étaient tirés de terre.
Sur les quais une foule immense d'indigènes
accoutus de toutes les provinces se pressait.
Dès que la canonnière où se tenait, à
l'avant, l'empereur d'Annam, en robe royale
avec le grand cordon de la Légion d'honneur
fut en vue, cette foule s'inclina profondément
avec une émotion marquée et une nombreuse
assistance européenne applaudit chaleureuse-
ment.
Sur l'appontement, des autels annamites,
auprès desquels se tenaient des délégations
indigènes, avaient été dressés. Les honneurs
militaires étaient rendus par les troupes de
la légion et de l'infanterie coloniale.
Le souverain reçut immédiatement après à
la résidence-mairie le bureau de la Chambre,
les représentants de la population des corps
élus et des délégations françaises et indigè-
nes. Après les souhaits de bienvenue du ré-
sident-maire, sa majesté répondit d'une voix
calme et forte :
C'est avec une frojonde émotion que je me
retrouve dans ce pays d'Annam vers lequel
ma pensée fervente revenait bien souvent du-
rant fma longue absence. Je l'ai quitté tout
enfant avec V insouciance de. mon. âge. le re-
viens aujourd'hui conscient de la noblesse et
de la gravité des devoirs qui m'incombent.
l'ai la ferme volonté de les remplir sans dé-
faillance. Cette volonté, ir Vemploierai pour
le bien de tous et ma sollicitude ira particu-
lièrement vers les petits et les humbles vers
ce peuple annamite laborieux et sage si atta-
ché à sa rizière, ci qui me trouvera toujours
prêt à le protéger et l'aider.
S'adressant ensuite au résident supérieur,
qui se tenait à sa droite, et aux ministres qui
se tenaient à sa gauche, le souverain ajouta :
four l'accomplissement de cette tâchc.) M.
le Résident supérieur, je sais que je peux
compter sur votre affectueux appui et sur vos
conseils éclairés.
De mon enté.) vous trouverez une collabora-
tion cordiale) loyale et entière.
Excellencess ce n'est pas par des mots que
je veux vous montrer ma reconnaissance,
Grâce à vous j'ai pu remplir le vœu suprême
de mon père et me préparer dans le calme et
l'étude, entouré d'affection et de soins) à
la lourde charge du trône. Je remerèie son
Excellence le Régent et vous tous du dévoue
ment avec lequel vous a/ves fait face à tant
de difficultés, et je vous demande de conti-
JOURMIJJOTIDIEN
1 Moctioti ^.Administration t
i«,anfliMiiHiaMr
PARIS cr)
ftUTH, | LtoUVR119-17
- RICHELIEU 87-M
1 ol àl i 0 le
Les 1 Annales Coloniales
mmonees et réèlames soht reçues m
bureau du tournai.
- ÛiRecffiUR.PoNDATtuÉt : Maroel RUEDEL
roua les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Ammub Coloniales.
ABONNEMENTS
mtc la Revue mensuelle:
Ua m 6 mois 8 iMt
-- '- -
France et
Colonies 180 0 100 » M »
Étranger. - 240 p 126 > 70 i
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
Le peuplement de la Libye
) -.- t.. ,
Occuper des terres pour y établir un ex- ,
cèdent de population que son sol pauvre ne
peut nourrir, a été la cause principale de
l'expansion coloniale italienne. D'autres
pays ont recherché des marchés pour leur
industrie, ou les. matières premières qui leur
manquent, l'Italie s'est surtout préoccupée
d'obtenir des territoires de-peuplement.
Mais elle s'est aperçue un peu tard de
cette nécessité, et quand elle s'en est avisée
la plupart des régions qui auraient pu lui
convenir étaient prises par d'autres. Il lui
a fallu se contenter de ce, dont ses voisins
et concurrents n'avaient pas voulu. D'où
une rancœur certaine qui tantôt éclate en
termes violents, tantôt au contraire est re-
foulée dans un silence trompeur.
La conquête de la Libye, réalisée il y a
quelque vingt ans, et qui a eu de si grandes
répercussions, sur la politique internationale,
répondait à cet objet. Si l'on en croit les
historiens, certaines parties des territoires
conquis avaient, aux temps antiques, nourri
des populations nombreuses. Les conditions
physiques étant restées sensiblement les
mêmes, rien ne s'opposait à ce qu'en ces
lieux la Rome moderne ne réalisât ce
qu'avait fait la Rome antique. De grands
espoirs étaient donc permis.
Qu'en est-il advenu? Comme en bien
d'entreprises humaines les résultats son ?
beaucoup plus modestes qu'on ne l'avait
--- petisé.
- Pendant dd longues années, c'est-à-dire
jusqu'en 1922, il da pas été fait grand'-
chose. La conquête terminée, la foi des mi.
lieux officiels s'est peu à peu changée en
une sorte de scepticisme qui ne pouvait évi-
demment que paralyser l'action colonisa-
ttice. Quand on lit l'histoire de la colo-
nisation durant cette période on à l'impres-
sion fort nette que le gouvernement italien
ne croit p. possible de faire de ces ter-
ritoires une colonie de peuptement. italien.
L'avènement de Mussolini marque le
commencement d'une politique nouvelle. La
Rome fasciste doit reprendre partout où
elle a été abandonnée l'œuvre de la Rome
d'Auguste. Les. projets les plus grandioses
sont présentés à l'imagination des Italiens
doht l'esprit doit être détourné - des pro-
blèmes de politique intérieure et orienté
vers ceux 'de politique extérieure. Il faut
faire en sorte que la Méditerranée rede-
vienne pour une bonne part au moins ce
qu'elle avait été autrefois : « Mare nos-
ÎMfgl » disaiedt les Romains.,
Aûssi bïéti lé gouvernement fasciste
prend-il des mesures susceptibles de favo-
riser la colonisation agricole. Un décret de
1923 proclame propriété de l'Etat toutes
les terres de steppe qui s'étendent de la
mer à la montagne. Une indemnité sera ac-
cordée aux indigènes sous diverses condi-
tions. Lîoffice foncier 'de la colonie chargé
de: 1& reconnaissance des biens domaniaux
Se met incontinent à l'œuvre. A la fin de
1930, 200.000 hectares ont été incorporés
au domaine.
Les colons obtiennent des. concessions soit
moyennant; une redevance annuelle qui, peut
toujours leur être rachetée, soit en toute
proptiété moyennant le paiement d'une
somme égale à la moitié de la valeur de la
terre concédée. Le concessionnaire s'engage
à mettre immédiatement le sol en valeur.
Sous l'impulsion du gouvernement se pro-
duisit un certain enthousiame colonisateur.
Seulement, il y eut .bien des déceptions: des
entreprises sombrèrent assez rapidement par
manque de capitaux ou par l'inexpérience
des colons.
Le gouvernement cependant ne se décou-
-rage pas. En 1926, Mussolini fait en Libyen
un voyage sensationel, dont nous avons parlé
à l'époque et à cette même place. Deux
anlii après, la loi fasciste de juillet 1928 pro-
clame la « valeur économique et le rôle ué-
mographique et national de la colonisa..
tion ». Des crédits sont mis à fa disposi-
tion' de la colonisation. A la fin de 1930,
15 millions de lire avaient été versés aux
colons.
Des mesures pour l'installation des co-
lons complètent la loi. Les terrains doma-
niaux sont répartis en deux catégories. Les
meilleurs, c'est-à-dire ceux qui sont consi-
dérés cçmme propres au peuplement sont di-
visés en lots de modeste étendue où s'ins-
tallent des familles de paysans. Les autres
que l'on destine à des exploitations agri-
coles, pastorales ou industrielles sont plus
étendus et nécessitent des èapitaux impor-
tants. En même temps on a opéré une sé..
lection rigoureuse parmi les colons et les
concessionnaires.
Voici lés résultats : Au début de l'année,
1931, en. Tripolitaind 100.000 hectares
avaient été concédés. Les exploitations sont
dans la proportion de 70 des exploita-
tions de moins de 50 hectares. Le nombre
des familles de colons installées étaient de
734 représentant 2.814 personnes. Ces chif-
fres ne visent que les terres domaniales. Il
faudraient y ajouter un nombre au moins
égal de colons établis sur divers points de
la Tripolitaine. Ce sont surtout des ouvriers
qui mettent en valeur les grandes conces-
sions capitalistes de l'intérieur.
Le gouvernement a fait un grand effort
financier. Il a consacré plus de too mil-
lions de lire à des travaux divers : creuse-
ment de puits, plantations d'arbres frui-
tiers, oliviers, amandier.
La petite colonisation s'est portée natu-
rellement sur la tégion côtiere. De petits
villages italiens se sont établis où le gou-
vernement a fait rcmstmire des écoles, des
églises,, des bureaux de poste.
En Cyrénaïque les résultats ont été plus
f
modestes. Le nombre des concessionnaires
et des colons est infime: Les conditions phy-
siques et surtout politiques-sont moins favo-
rables. Récemment une rébellion des indi-
gènes mettaient en danger la sécurité du
pays. Le gouvernement a pris pour en
triompher les mesures les plus énergiques.
Les tribus nomades ont été refoulées vers
l'intérieur et parquées dans des territoires
nettement délimités.
Le général Graziam, ancien gouverneur
de la Libye, justifie ces mesures rigou-
reuses en affirmant que le nomadisme est
une cause permanente de troubles et d'in-
sécurité. Les déplacements des nomades qui
rançonnent la population sédentaire sont'
d'après ce général, un empêchement à l'or-
ganisation de la colonisation et du peuple-
ment. Ils gênent par conséquent l'applica-
tion des projets dont la réalisation assu-
rera le développement de l'agriculture en
Cyrénaïque. C'est pourquoi le général Gra-
ziani estime qu'il faut contraindre les no-
mades à un travail régulier et qu'il faut les
fixer dans les zones avoisinant le désert,
mais susceptibles d'une exploitation ration-
nelle et progressive.
Telle est la politique que Rome se pro-
pose de développer en Cyrénaïque, de fa-
çon que cette colonie puisse devenir un dé-
bouché pour les Italiens qui ne trouvent
pas de quoi vivre sur le sol de la pénin-
sule. C'est là une tâche de longue haleine.
Le peuplement de la Libye est une œu-
vre à peine ébauchée. Mais il convient
d'être juste et de ne pas tenir pour mépri-
sables les résultats obtenus. Mais ils sont
loin de constituer la solution du problème
démographique qui n'est pas seulement un
problème italien, mais un problème interna-
tional.
Henry Fontanier.
'- Député du Cantal.
Membre de la commission de l'Algérie,
des colonies et protectorats.
b E -
Le voyage du Sultan du Maroc
en France
..1
Dans les Pyrénées
Le sultan du Maroc et sa suite ont quitté
mercredi Biarritz et sont allés déjeuner à Pau.
Puis ils se sont rendus à Tarbes pour visiter
les haras nationaux et à Luchon.
Le sultan séjournera à Luchon jusqu'au 12
septembre. lies fêtes auront lieu demain di-
tttanche eti soq honneur
M. Lucien Saint a reçu le Sultan
* à Superbagnères
Le sultan du Maroc est descendu hier ma-
tin de Super-Bagnèrès pour assister à un dé-
jeuner offert par le résident général au Ma-
roc et Mme Lucien Saint. Parmi les convives
figuraient entre autres, MM. Guillon, préfet
de la Haute-Garonne ; le maire de Luchon,
M. de Gorsse, conseiller d'arrondissement.
Le sultan a regagné Super-Bagnèrfls par le
train. Il y passe la nuit et la journée d'au-
jourd'hui.
Notre action au Maroc
̃♦«
Encerclement des dissidents
On annonce de Midelt que les troupes du
groupe mobile de Tadla, agissant en coopé -
ration avec le groupe mobile de la région
de Meknès, ont réussi à encercler totalement
les dissidents de la région du plateau des
Lacs. L'artillerie est silencieuse. Les troupes
ont reçu l'ordre de suspendre momentanément
les opérations et d'attendre pacifiquement la
soumission des Chleuhs.
) -+_ (
Maniai lafld
lait l'onvertiïe de lui chasse
L'ancien sultan du Maroc Moulay Hafid
et l'aviateur Sadi Lecoihte, venant de Paris
en automobile, sont arrivés mardi dans la
soirée à Calais. Pendant quatre jours ils
ont chassé dans la région de Wissantj no-
tamment au lieudit « les Mines-d'Or n, en-
droit particulièrement giboyeux.
M. Sainsard. délégué de l'Aéro-Club de
France, est allé saluer à l'hôtel l'aviateur
Sadi Lecointe et l'ex-sultan.
) -.- (
La question du blé en Algérie
»+•
MM. Duroux, sénateur, et Fiori, député
d'Alger, ont été reçus mercredi matin par
M. Abel Gàrdey, ministre de l'Agriculture,
à qui ils ont exposé les difficultés contre les-
quelles se débattent les céréaliculteurs d'Al-
gérie.
Une copie des délibérations de différentes
associations agricoles et du dernier télégramme
adressé aux parlementaires par MM. Vagnon,
Gueit, Faure, Jaillet et Gatuing, a été remise
au ministre.
Le ministre a fait connaître à ses visiteurs
qu'il a déjà fait mettre à l'étude les desiderata
formulés par les colons algériens aussi bien
pour le blé que pour les céréales secondaires.
11 a promis à MM. Duroux et Fiori de leur
faire tenir une réponse dans le plus bref délai.
it >
PHILATÉLIE
Une belle collection de timbres
On annonce que la fameuse collection de
timbres formée par feu Philip Manus'va être
mise en vente à Londres. Cette collection, la
plus précieuse que l'on connaisse, comprend
60 volumes et a été évaluée 1 50.000 livres
sterling. Deux exemplaires de timbres, des
îles Maurice sont estimés à près de 10.000
livres.
i
Tourisme
'- colonial
- - ,..
a,
fcg amateurs de touris-
me sur routé dû
-tH'me « autour de
la chambre » ont
maintenant le chéitt.
aux volumes de ren-
seignements bleus,
rouges, verts, con-
cernant nos départe-
ments, est venue
s'ajouter une maghi-
fique collection de guides pratiques sur le
Tourisme dans nos colonies.
Il faut féliciter la Société d'Editions Géo-
graphiques, Maritimes et Coloniales de
cette heureuse et très utile initiative et sou-
haiter qu'une publicité à résultats révèle
au plus grand nombre de Franfais ces pe-
tits livres, dont le texte et l'image servent
admirablement la révélation imprimée de no-
tre empire colonial.
Ceux qui peuvent partir y puiseront d'in-
dispensables renseignements ; les auttl1
connaîtront les prémices de l'invitation au
voyage et. par le jeu de l'imaginationt cette
« voyageuse ailée », ils accompliront, carte
déployée et texte en main, un périple fort
instructif.
Ces guides, s'ils se répandaient dans le
grand public métropolitain, au lieu d'être
réduits au seul usage des coloniaux, feraient
de l'excellente besogne au point de vue pu-
blicité.
Aux voyageurs qui partent à la découver-
te, ils enseignent les grandes routes pratica-
bles de l'A. 0. F., de l'A. E. F., les pistes
du Sahora. En ce qui concerne l Afrique ? le
matériel à emporter, les précautions sanitai-
res à prendre, les gîtes d'étapes, etc. sont
indiqués en détail. La collection est compl-
te pour toutes nos colonies : Afrique, Ex-
trême-Asie, Amérique, Océan Indien et Pa-
cifique.
Ce parfait bréviaire du Touriste note
Vempïgi du temps, les restaurants, les hô-
tels, les garages, la locomotion indigèlte,
les ressources artistiques et pratiques de cha-
que contrée et. des aperçus historiques dé-
brouillent suffisamment la connaissance du
lecteur pour lui permettre de lintéresse, au
passé, au présent des peuples qu'il décou-
vre.
Malheureusement, on ne saurait trop le
répéter, ces guides comme le tourisme colo-
nial du reste, stagnent dans l'ombre, faute
d'une publicité persévérante et énergique.
Cértir., la crise ni a Ptll épargné lé ToÎlfls-
me. Quand même, certains pays étrangeri
soutiennent une propagande qui porte ses
fruits.
lorsque la bourse du voyageur métropo-
litain est assez remplie pour lui ptriftettte
de se livrer au plaisir des lontaines explora-
tions, il est infiniment regrettable que les
« France » lointaines ne soient par le but
choisi.
Les agences coloniales, surtout à l heure
actuelle, ne peuvent pas faire l'effort d'une
publicité soutenue. Il faut, souhaiter que
l'Office du Tourisme ait à sa disposition des
fonds lui permettant de se livrer à la pro-
pagande que méritent les sites splendides et
divers de notre empire colonial.
Ernest tfaadoa,
Sénateur de la Af«rn«,
Vice-Pré aident de la Commistton
des Douanes.
Départ de missionnaires
pour l'Extrême-Orient
»♦»
Vingt et un missionnaires vont s'embarquer
pour l'Extrême-Orient.. Neuf d'entre eux
iront dans la Chine cantonaise, la Mandchou-
rie ou la Chine intérieure ; les autres exerce-
ront leur mission aux Indes, en Indochine et
au Japon.
La cérémonie traditionnelle a eu lieu hier,
à 14 h. 30, dans la chapelle de la Maison
des Missionnaires de la rue du Bac.
Un des supérieurs a adressé une « allocu-
tion » de mise en route aux nouveaux mis-
sionnaires, qui t'écoutaient debout, puis sont
venus s'aligner devant l' autel. face aux assis-
tants ; et leurs confrères sont venus leur don-
ner le baiser d'adieu.
Leurs pères, leurs mères sanglotent. Ils
savent qu'ils ne les reverront peut-être ja-
mais.
Enfin, après le salut du Saint-Sacrement,
les partants, en tenue de voyage, prononcent
la promesse d'allégeance, de persévérance et
d'attachement jusqu'à la mort, à la plus an-
cienne, à la plus française société de mission-
naires. Leurs bagages sont à la porte : vingt
et une cantines dressées en quelques piles.
Les missionnaires ont pris le train hier soir,
à 9 h. 40, à la gare de Lyon. La règle, pour-
tant si stricte, a été atténuée depuis peu de
temps à au bout de dix ou douze ans, les
exilés peuvent obtenir un congé si la société
est assez riche - pour payer leur voyage. La
plupart ne demandent pas cette faveur. Si
tous la réclamaient, cent missionnaires. chaque
année, reviendraient en Europe et la dépense
atteindrait un million de francs.
Les élection* au Conseil
supérieur, des colonies
»♦̃
La délégation du Dahomey
Contrairement à un bruit qui a couru, M.
Foum. ancien gouverneur du Dahomey, n a
pas l'intention die poser sa candidature en qua-
lité de délégué du Dahomey au Conseil Supé-
rieur des Colonies.
RUE OUDINOT
Réorganisation
de nos possessions d'outre-mer
Le Journal Officiel publie ce jour une sé-
rie de décrets, dus à l'mitiative de M. Albert
Sarraut, ministre des Colonies, qui, dès son
retour rue Oudinot, a entrepris la réalisation
d'un plan de réformes dans l'organisation et
le commandement de nos possessions d'ou-
tre-mer.
M. Albert Sarraut a pensé que la situation
financière de nos colonies commandait une
réduction notable des dépenses occasionnées
par le haut commandement territorial, qu'il
convenait de réaliser sans plus attendre, du
moment que, ni le prestige de notre autorité,
ni la défense de nos intérêts aussi bien éco-
nomiques que politiques ne pouvaient s'en
trouver atteints.
C'est ainsi que le ministre des Colonies
vient de supprimer le poste de gouverneur
des Iles Saint Pierre et Miquelon, dont le
gouvernement sera désormais assuré par un
fonctionnaire ayant rang d'administrateur
des Colonies.
Cette réforme comportera un allégement
très sensible de dépenses pour le petit budget
de notre possession lointaine, sans nuire en
rien à sa bonne administration.
Une décision de même nature, dictée par
las rtiêmes raisons, spécifie que le commis-
saire:, résidant de France aux Nouvelles-Hé-
brides, sera choisi non plus parmi les gouver-
neurs, mais seulement parmi les administra-
teurs en chef ou de première classe des colo-
nies.
Cette réforme comportera un allégement
très sensible de dépenses pour le petit bud-
get de notre possession lointaine, sans nuire
en rien à sa bonne administration.
Une décision de même nature, dictée par
les mêmes raisons, spécifie que le commis-
saire, résident de France aux Nouvelles-Hé-
brides, sera choisi non plus parmi les gou-
verneurs, mais seulement parmi les adminis-
trateurs en chef ou de première classe des
colonies, de même, le territoire de Kouang-
Tchéou-Wan sera désormais confié à l'auto-
rité d'un administrateur de première classe
des - Services Civils de l'Indochine.
Mais, la réforme la plus importante que
vient de décider M. Albert Sarraut, est la
suppression, en tant que colonie distincte, de
la Haute-Volta.
On se souvient que cette colonie avait été
constituée en 1919 par un certain nombre de
circonscriptions administratives détachées,
alors de la colonie du Haut-Sénégal et Ni-
ger,
tîne expérience de plus de dix années a
montré que la mesure ainsi réalisée ne répon-
dait nullement à une nécessité politique ou
économique.
MI Albert Sarraut, dans le décret qui vient
d'être sanctionné par M. le Président de la
République, a décidé, en s'inspirant aussi
biendes raisons topographiques que des cou-
ttintir commerciaux ^Uzil-importe de favori.'
ser, de répartir les'circonscriptions de la co-
lonie supprimée entre les trois colonies Voi-
sines du Niger, du Soudan Français et de la
Côte d'Ivoire.,
Cette réforme permettra de réaliser do
très appréciables économies, et rendra dispo-
nible, pour d'autres postes, le personnel ad.
ministratif et technique jusqu'ici en service
dans la Haute-Volta.
M. Albert Sarraut poursuit actuellement
l'étude du plan qu'il s'est tracé, aussi bien
dans Xt domaine politique que dans le do-
maine économique et financier et dont l'idée
directrice est 1 adaptation de la vie de nos
colonies aux conditions nouvelles que com-
mandent les temps actuels.
-> 00+9>-<
L' œuvre des sociétés
de prévoyance sociale
au Sénégal
Année 1931
Au 31 décembre 1931, l'actif des Sociétés
de Prévoyance au Sénégal s'élevait à la
somme de 15.692.169 fr. 90. Au 31 décem-
bre 1930, elle ne s'élevait qu'à la somme de
12.064.333 fr. 73, d'où une augmentation en
1931 de 3.627.836 fr. 17. L'accroissement
de l'actif est dû principalement aux recettes
nouvelles de l'exetcice (cotisations, intérêts
des valeurs et espèces) au jeu de l'intérêt des
prêts en nature et à une légère revalorisation
dès graines en magasin.
Grâce à leur bonne situation financière, ces
sociétés ont pu distribuer en 1931 plus de
18.790 tonnes de graines de semences: 18.446
tonnes d'arachides, 288 tonnes de mil, 25 ton-
nes de sésame et 32 tonnes de graines diver-
ses. Sur les 18.446 tonnes d'arachides distri-
buées, 14.911 tonnes provenaient de leurs ré-
serves propres, 928 tonnes d'achats au comp-
tant et 2.606 tonnes d'achats à terme.
D'autre part, les sociétés de Kaolack,
Diourbel, Thiès, Louga, Linguère et du Bas-
Sénégal ont, au cours de cette même année,
pourvu à la subsistance d'une partie de leurs
adhérents par suite des mauvaises récoltes de
1930. Elles ont, dans ce but, acheté dans le
Commerce 519 tonnes de mil et 592 tonnes
de riz.
Elles ont contribué à l'achat d'instruments
Oratoires. Elles se sont ainsi procuré
472 houes, 80 charrues, 933 semoirs, 472 har-
nais. Elles ont consacré une somme de
533.841 francs à ces achats.
Elles ont également construit neuf magasins
nouveaux, mis en service 23 puits et entrepris
le forage de 37 autres puits. Les dépenses
pour ces travaux se sont élevées à 263.057 (r.
Enfin, plusieurs sociétés ont distribué gratui-
tement des graines de ricin, de niébés, des
boutures de manioc. Ces dernières ont porté
sur 600.000 boutures à Thiès, 100.000 à
Kaolack, 100.000 à Dioufrfcel, 100.000 à
Linguière, 80.000 à Tambacouada.
Les dépenses d'administration de l'ensem-
ble des sociétés ont atteint, en 1931, 233.790
francs,
»
A MADAGASCAR
Réserves indigènes
et périmètres de colonisation
@el
L'administration locale vient de procéder
à l'aménagement foncier de vastes terrains
situés dans les régions de Tuléar et de Dié-
go-Suarez. Deux arrêtés du gouverneur géné-
ral ont constitué des réserves indigènes, dont
les superficies respectives sont de 7.600 ha
(delta du MangokYJ et de 20.000 ha (plaine
de la Mahavavy). *
A côté de ces réserves, 6.700 'ha de péri-
mètres de colonisation ont été délimités
dans la plaine de la Mahavavy et tout le del-
ta du Mangoky (exception faite des réserves
indigènes) a été ouvert à nouveau à la colo.
nisation.
Ainsi se poursuit dans le domaine foncier
la politique d'association qùe M. le gouver-
neur général Cayla préconisait en ces ter-
mes, dans son discours aux délégations finan-
cières de 1930 : « Le partage des terres en ré-
serves indigènes et en périmètres de coloni-
sation, les uns voisinant avec les autres, est,
dans la plupart de nos provinces, une des
conditions de la prospérité commune ».
Des mesures de cet ordre seront appliquées
partout où, en raison de la richesse naturels
du sol et des travaux décidés par l'adminis-
tration, les compétitions et par suite, l'acca-
parement possible des terres rendront néces-
saire, au préalable, leur aménagement fon-
cier.
) -+- (
La réduction des effectifs
de personnel dans la Grande-Ile
»♦»
Le Journal Officiel de la colonie publie
actuellement une série d'arrêtés fixant les ef-
fectifs du personnel de divers services.
Ces arrêtés font apparaître, par comparai-
son avec les effectifs budgétaires prévus en
1932, des réductions de personnel souvent im-
portantes.
Ces nouveaux aménagements des cadres
permettront de réaliser, dès 1933. pour l'en-
semble des dépenses de personnel incombant
au budget local, une économie au moins éga-
le à celle de 5 qu'on envisage dans la
Métropole.
= ) -.- (
Dans la Grande-lie
L'aménagement des Pangalanes
du rad t
J Les travaux d'aménagement des Pangala-
nes entre Ambilo-Lemaitso et Vatomandry se
poursuivent activement.
« Trois chantiers sont ouverts et en pleine
activité ;
t °) Entre IKalomalala et le lac d'Ambo-
« kambatsy, on procède à la pose de pal-
« planches en ciment armé.
20) Entre ce lac et celui de Sondrahara, on
« rives sont garnies de palplanches en ci-
te ment arme.
30) Au nouveau chantier de la Vahahia
» une draguelinc est en fonction.
« Les bâtiments nécessaires ; logements,
k ateliers, etc. sont édifiés.
« Une deuxième dragueline vient d'être
« montée et doit être dirigée sur Analalava
où un nouveau chantier sera ouvert.
« Ainsi, si rien ne vient contrarier la bon-
« ne marche des travaux, il est probable que
« le canal sera complètement navigable jus-
« qu'à Vatomandry vers 1933 ».
> <
Dépêches de l'Indochine
M. Pasquier dans le Sud-Annam
Le Gouverneur général Pasquier, qui se
rend à Hué pour les fètes données à t'oc-
casion dit retour de liempereur Bao Daï,
a inauguré le 7 septembre, un nouveau re-
seau irrigateur créé dans la région de TwU-
Hoa (Sud-Annam).
Entouré de diverses personnalités, M.
Pasquier a rappelé t'importatce des tra-
vaux entrepris pour retenir par un impor-
tant barrage les eaux dtui Song-JJarang et
*distribuer ces eaux suivant un réseau qui
s'étend sur 191 kilomètres d'artères princi-
pales et sur 300 canaux secondaires. Grâce
à ces travaux, seront mis en valeur plus
de 19.000 hectares de riches rizières là où
s'étendait autrefois un vaste et aride dé-
sert.
Magnifiant l'œuvre française accomplie à
cet égard en Indochine, le Gouverneur gé-
néral a insisté toutefois sur le fait que
« l'outillage d'un palis ne doit Ipets être dis-
proportionné avec l'effort de progrès qu'il
peut accomplir, ni supérieur à sa richesse
réelle ou latente ». « Il ne faut plus, a-t-il
dit, considérer les grands travaux en eux-
mêmes, mais surtout dans les moyens
d'améliorer la vie locale du pays, 11 Tel
sera le véritable moyen, en faisant partici-
per la population à noire eliort, de gagner
la gratitude de nos administrés.
M. Pasquier, analysant, les principes di-
recteurs futurs de la politique française des
travaux publics en lndorhine, a tenu en
outre à insister une fois de plus sur la né-
cessité pour l'organisation française « de ne
Ipas simplement se juxtaposer à la vie de
la société indinène, mais la pénétrer et faire
corps avec elle. Nos conceptions, a-t-il
conclu, devront être dans r avenir accordées
à l'dme du pays ».
-– )
LIRE EN SEiCOiXDM PAGE :
En mémoire fie Jean nnpllis
l,a situation agricole dans le Sud Mal-
gache
La Bataille des questions écrites
Le commerce extérieur
de l'Indochine
1er semestre 1932
La statistique du commerce extérieur de
l'Indochine pour le premier semestre de l'an-
née 1932 accuse pour les importations i8i*.284
tonnes pour une valeur de 500.125.000 francs
et, pour les exportations, 1.540.213 tonnes,
pour une valeur de 558.686.000 francs.
Comparés au premier semestre de l'année
1931 ces chiffres sont, pour les importations,
en
en diminution de 69.463 tonnes et 243.143.000
francs, et pour les exportations en augmen-
tation de 269.289 tonnes, mais avec une di-
minution de 48.069.000 francs
Les mouvements se répartissent ainsi :
io Importations : France et colonies,
54.092. tonnes, pour une valeur de 283.412.000
francs.
Pays étrangers, 131.282 tonnes, pour une
valeur de 216.713.000 francs
Ce qui fait ressortir respectivement un re-
cul de 15.259 tonnes pour 88 millions de
francs et 54-304 tonnes pour 144 'millions de
francs.
2° Exportations :m France et colonies,
301.812 tonnnes, pour une valeur de 172 mil-
lions 162.000 francs
Pays étrangers, 1.238.401 tonnes, pour une
valeur de 386.524.000 francs.
Ce qui fait ressortir respectivement une aug-
mentation de 82.658 tonnes et une diminution
de 5 millions de francs et une augmentation de
187.334 tonnes et une diminution de 43 mil-
lions de francs.
Le voyage de retour
de l'empereur d'Annam
L'escale à Saïgon
Mardi à midi trente, le d'Artagnait, ayant
à bord l'empereur Bao Daï, est arrivé au cap
Saint-Jacques salué par les salves des batte-
ries de terre.
Le transbordement s'est effectué à l'entrée
de la rivière de Saïgon, en face de Cangio,
en raison de la houle très forte de la baie des
Cocottiers.
Le directeur des affaires politiques d'Indo-
chine, représentant le gouverneur général,
accompagné de l'officier d'ordonnance du
gouverneur général, de M. Goucoch, inspec-
teur des 'affaires politiques, du commandant
de la marine d'Indochine, des ministres dé-
légués par la cour d'Annam, se sont rendus a
bord du d'Artagttan sur la canonnière Ava-
lanche et ont exprimé leurs souhaits de bien-
venue à l'empereur d'Annam.
A 14 heures, l'empereur accompagné du
gouverneur Charles et de sa suite a pris place
sur l' Avalanche, qui les a conduits à bord
de l'aviso Dumont-d'Urville. ,
Lors de son dépari du d'Artagnan, l'empe-
reur Bao Daï a été l'objet d'une ovation dis- ,
crète de la part des passagers. Les navires
de guerre en rade, avaient arboré le Grand
Pavois, les équipages étaient rangés à la
bande poussaient les hurmbs réglementaires
et les navires ont salue au passage le Du-
tnont-d'Urville par des salves d'artillerie.
L'arrivée à Tourane
L'aviso lJmnontdJ UrvillcJ ayant à son bord
l'empereur d'Annam, le gouverneur général
honoraire Charles, le directeur des Affaires
politiques et le commandant de a Marine en
Indochine, est arrivé jeudi matin, a 8 heures,
en rade de Tourane. Après les saluts régle-
mentaires à la terre et la réponse des batte-
ries de* la côte, le résident supérieur, accom-
pagné du président du Conseil des ministres,
à la tête d'une délégation du gouvernement
annamite, s'est rendu sur la canonnière
Alerte" à bord du Dumont-d' U rvillepour
saluer le souverain et le ramener à terre.
Après les saluts réglementaires adressés par
l'aviso au souverain, qui quittait son bord et
tandis que la canonnière pavoisée qui le
transportait remontait lentement le fleuve,
cent un coups de canon étaient tirés de terre.
Sur les quais une foule immense d'indigènes
accoutus de toutes les provinces se pressait.
Dès que la canonnière où se tenait, à
l'avant, l'empereur d'Annam, en robe royale
avec le grand cordon de la Légion d'honneur
fut en vue, cette foule s'inclina profondément
avec une émotion marquée et une nombreuse
assistance européenne applaudit chaleureuse-
ment.
Sur l'appontement, des autels annamites,
auprès desquels se tenaient des délégations
indigènes, avaient été dressés. Les honneurs
militaires étaient rendus par les troupes de
la légion et de l'infanterie coloniale.
Le souverain reçut immédiatement après à
la résidence-mairie le bureau de la Chambre,
les représentants de la population des corps
élus et des délégations françaises et indigè-
nes. Après les souhaits de bienvenue du ré-
sident-maire, sa majesté répondit d'une voix
calme et forte :
C'est avec une frojonde émotion que je me
retrouve dans ce pays d'Annam vers lequel
ma pensée fervente revenait bien souvent du-
rant fma longue absence. Je l'ai quitté tout
enfant avec V insouciance de. mon. âge. le re-
viens aujourd'hui conscient de la noblesse et
de la gravité des devoirs qui m'incombent.
l'ai la ferme volonté de les remplir sans dé-
faillance. Cette volonté, ir Vemploierai pour
le bien de tous et ma sollicitude ira particu-
lièrement vers les petits et les humbles vers
ce peuple annamite laborieux et sage si atta-
ché à sa rizière, ci qui me trouvera toujours
prêt à le protéger et l'aider.
S'adressant ensuite au résident supérieur,
qui se tenait à sa droite, et aux ministres qui
se tenaient à sa gauche, le souverain ajouta :
four l'accomplissement de cette tâchc.) M.
le Résident supérieur, je sais que je peux
compter sur votre affectueux appui et sur vos
conseils éclairés.
De mon enté.) vous trouverez une collabora-
tion cordiale) loyale et entière.
Excellencess ce n'est pas par des mots que
je veux vous montrer ma reconnaissance,
Grâce à vous j'ai pu remplir le vœu suprême
de mon père et me préparer dans le calme et
l'étude, entouré d'affection et de soins) à
la lourde charge du trône. Je remerèie son
Excellence le Régent et vous tous du dévoue
ment avec lequel vous a/ves fait face à tant
de difficultés, et je vous demande de conti-
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