Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 16 juin 1932 16 juin 1932
Description : 1932/06/16 (A32,N65). 1932/06/16 (A32,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380500v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRBNTE-DBUXIEME ANNEE, - N° 06. US NUMHRQ ; 80 CENTIMES JEUDI SOIR, 1G JUTN 1932.
- .,",4
JOURIAL QUOTIIIII
Rédaction & Administration i
14, Ob la tofm-Tbwr
PARIS O**)
TÉLtPH. 1 kQUVm 11*91 -
- RICHELIEU S744
4 17 9
Les Annales Coloniales
14$annonces et réclames sont r,,,,,. m
bureau du Journal.
DIRECTEUR-FONDATEUR , Maroel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne MUVMI
être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLoiuLm
ABONNEMENTS
mec la Revue mensualité
Unes 6 Moii 8 94b
France et
Colonies 180 » 100 » le a
Étranger.. 240 » 125. 71 »
On s'abonne sans trais daoa
tous lu bureaux de poste.
Le riz et la culture du riz en Indochine
) E
Les dernières conférences faites sur l'In-
dochine par les personnes les plus qualifiées
pour parler de cette colonie nous engageaient
vivement à acheter et à consommer du riz
d'Indochine. Le livre, l'image, le prospec-
tus, les recueils de recettes culinaires plus ou
moins fantaisistes et séduisantes concernant
la préparation du riz ânvitent à en manger.
Mangez du riz d'Indochine, nous répète-
t-on.
Qu'est-ce à dire ?
L'Indochine a-t-elle beaucoup de riz à ex-
porter, ou bien s'agit-il, pour elle, de concur-
rencer avantageusement les riz de Birmanie
ou de Java? S'agit-il de nous rappeler la
valeur alimentaire du riz et l'importance
qu'il pourrait prendre en France dans la
consommation, ainsi que la nécessité, au
point de vue économique, d'entretenir île
commerce constant entre la France et ses.
colonies ?
Pour toutes ces raisons à la fois, ache-
tons et mangeons du riz indochinois.
Ce produit alimentaire très nutritif, dont
la consommation largement développée, soit
en grains, soit en farine panifiable, en mé-
lange avec celle de froment, permettrait de
combler une partie de l'insuffisance de no-
tre production de céréales.
On fait au riz indochinois, et c'est exact,
le reproche de manquer d'homogénéité, dé-
faut qui ne lui enlève rien de sa valeur ali-
mentaire, mais "le déprécie au point de vue
de son emploi industriel et commercial, et
lui fait préférer en Europe les riz très ho-
mogènes de Java, d'Espagne, d'Italie ou de
la Caroline.
Nos riz indochinois arrivent en effet, aux
rizeries indochinoises, extrêmement mélangés:
riz court, à gros grain, grain allongé, plat,
cylindrique, etc. III en résulte forcément
une décortication imparfaite et un pourcen-
tage considérable de brisures et de farines.
Si les indigènes considèrent que les sortes
inférieures sont toujours vendues en Ex-
trême-Orient, il n'en est pas moins vrai que
le riz indochinois, préalablement trié et
convenablement usiné, donne des sortes com-
merciales qui rivalisent avec les plus belles
sortes de Java et de Birmanie.
Faire de la propagande en France pour
l'achat du riz indochinois est de la bonne
propagande, mais il faut avant tout intensi- v
fief la production et l'exportation de ce riz
'qui^commande toute l'économie de 1 Indo-
Là plus grande partie du riz produit va
à la consommation locale, le reste se divise
entre l'exportation et l'industrie.
Certes, la production a augmenté à peu
près régulièrement au cours de ces quelques
dernières années, grâce à une conception
d'ensemble et à un effort soutenu dans l'exé-
cution des travaux d'hydraulique agricole,
mais le rendement maximum de la terre n'est
pas encore atteint, ni celui du travail de
Fhomme.
Pour développer la production rizicole en
Indochine, un certain nombre de conditions
sont à envisager et à réaliser.
Tout d'abord; il faudrait étendre les su-
perficies cultivées. Les cartes les plus récen-
tes sur la riziculture, la « Démographie et
.la riziculture » de MM. Henry et Devisme,
en particulier, nous informent que beaucoup
de terres très convenables à la culture du riz
me sont pas encore mises en valeur, faute
d'une main-d'œuvre régulièrement répartie,
faute d'un travail hydraulique convenable et
d'une fumure appropriée aux terrains dont
•la composition n'est pas toujours connue.
La motoculture pourrait remplacer la
"main-d'œuvre absente et l'aménagement des
canaux, insuffisant encore, malgré les. tra-
vaux déjà effectués, donnerait une irrigation
méthodique-qui remédiera aux excès de sé-
cheresse et aux risques d'inondation.
S'il n'est pas possible de supprimer tous
les aléas de la riziculture, conditions atmo-
sphériques défavorables, vents chauds et
secs au moment de la floraison et de l'épi âge,
pluies torrentielles, rapidité des crues, for-
ces naturelles contre lesquelles l'homme est
impuissant, il y en a certains autres qui
peuvent être réduits ou supprimés; on peut
défendre des territoires cultivés contre les
eaux d'inondation, assainir des zones maré-
cageuses, en vue d'une exploitation agricole
régulière.
Si l'on veut bien considérer qu'un certain
nombre de terrains improductifs ont été dé-
frichés, que l'assainissement des terrains bas,
ainsi que leur aménAgement, pour les défen-
dre contre l'eau salée est en voie de réalisa-
tion, on peut admettre que presque tous les
aléas provenant de l'irrégularité du climat
sont éliminés et que. l'étendue des rizicultu-
res ne peut aller qu'en, augmentant.
Il serait nécessaire également d'améliorer
la qualité en même temps que la quantité de
production.
C'est a l'origine qu'il faut chercher la so-
lution. Elle consiste dans la réduction du
nombre de variétés cultivées (on en compte
; deux mille en Indochine). Elle ne peut s'ob-
tenir que. par des sélections répétées. A ce
point de vue, les laboratoires de sélection
des riz de Saïgon et des diverses stations ri-
zicoles rendent les plus gros services.
Sans entrer dans le détail des sélections,
disons ici qu'à l'heure actuelle, celle qui
permet d'obteniT des améliorations rapides et
d'ensemble est la sélection dite « massale w.
Elle consiste à choisir annuellement dans
un champ un certain nombre d'individus
présentant un ensemble de qualités moyen-
nes et d'altitudes qu'on désire fixer, telles
que dimensions, couleur, précocité, dureté du
grain, de la paille, résistance aux nmla.
dies, etc., et à répéter chaque année ce choix
en prélevant les épis sur les plantes qui pré-
sentent le mieux la moyenne des aptitudes
désirées, et sur ces épis les grains correspon-
dant aux caractères choisis. Au Japon, ]e?
principales variétés ont été créées de cette
façon par des fermiers. Cette méthode,
conduite scientifiquement, doit permettre
d'obtenir assez rapidement des variétés
d'élite dont on poursuivrait spécialement la
culture.
- - - - - --
Le facteur essentiel de 1 amélioration du
rendement est la fumure, car c'est là le
point faible de la riziculture indochinoise. Si,
dans le Nord et le Tonkin, le paysan soigne
sa rizière comme un jardin, en Cochinchine,
en particulier, où la moyenne et la grande
propriété dominent, et où la densité de la po-
pulation est faible, la culture est simple,
même rudimentaire et les rizières ne sont
presque jamais fumées.
C'est encore, au Japon, l'utilisation des
engrais a haute dose qui a permis d'obtenir
de très forts rendements. Il faut compter
par hectare de rizière 50 kilos d'azote, 40 ki-
los d'acide phosphorique et 40 kilos de po-
tasse.
L'oeuvre immédiate de 1' « Office Indo-
chinois » est d'étudier l'action des engrais,
d'en vulgariser l'emploi, de déterminer par
régions de culture les meilleures variétés de
riz et les faire adopter par élimination des
autres.
Il satisfait aux principaux problèmes po-
sés : relever la rente de la rizière, résoudre
la question alimentaire des pays surpeuplés,
fournir aux industriels et aux commerçants
un caractère homogène.
Le perfectionnement industriel ne peut
être envisagé que par la création de rizeries
européennes et l'installation de rizeries agri-
coles.
Actuellement, il existe un très grand nom-
bre de rizeries disséminées, dans les villages
de Cochinchine, modestes ateliers traitant le
grain .pour la consommation locale. Les
grandes rizeries îndochinoisçs situées dans
les grandes villes, Hanoï, Nam-Dinh, Tou-
rane, Cholon, Battambang, etc., sont mon-
tées avec un matériel moderne qui pourrait
faire du beau travail si les grains de Hz
étaient homogènes, d'où la conclusion, tou-
jours la même, unifier la matière dans la
culture et l'y maintenir jusqu'à l'usine.
Que rofnce du riz, cuide par les travaux
et Les documents des Laboratoires de Chi-
mleqen , NURTRue Hanoi, 4u i'd'H.,..
draulique agricole, se renseigne exactement
sur les méthodes employées au Japon, en
particulier, placé dans des conditions JoÍ'll-
nes de celles de l'Indochine, et, dans un
délai assez rapproché, l'Indochine obtiendra
de hauts rendements et des qualités très ap-
préciées.
Camille Briquet,
Député de t'Eure
Note : Le riz est un merveilleux aliment
de régime, principalement dans l'artério-sclé-
rose, les urémies ou les simples azotémies
au début. Dans ce cas, le riz d'Indochine
actuel, précisément parce qu'il est încomplèr-
tement décortiqué, est meilleur que les au-
tres. Il est plus nutritif et il contient phis
de vitamines..
DOCTEUR C. BRIQUET.
les grands prix littéraires
te rAtwMmte
Les Commissions des grands prix littéraires
de r Académie Française se sont réunies mei-
credi, et parmi les propositions soumises, citons
la suivante :
Grand Prix Gobert (9.000 francs), à M.
Augustin Bernard, professeur à la Faculté des
Lettres de Paris et à l'Ecole Coloniale, pour
son ouvrage, L'A igérie, constituant le tome Il
de l'Histoire des Colonies françaises, dont M.
Gabriel Hanotaux dirige la publication.
C'est au cours de I une de ses prochaines
séances que l'Académie statuera.
« i t
Dans la Marine
18.
Manœuvres navales
D'intéressantes manœuvres à double action
terminent, ces jours-ci, la croisière, dans le
.Proche-Orient, de la 11'0 escadre, et celle de
la 28 escadre sur les côtes de l'Afrique du
Nord.
Un exercice d'ensemble a commencé mardi
sur le littoral algéro-tunisien. Les deux par
tis en présence sont commandés par les
contre-amiraux Hervé et de Laborde, sous
l'arbitrage du vice-amiral Robert, comman-
dant en chef. Toutes les forces de défense
au quatrième arrondissement maritime, com-
mandées par le vice-amiral de Boisanger,
participent à ces exercices, qui se termine-
ront le 17 juin, date à laquelle la 11* esca-
dre ralliera Toulon, la seconde, Brest.
La béatification
da Père Charles de Foncanld
Sur la demande de Mgr Nouet, des Pères
Blancs, Préfet Apostolique du Sahara, Son
Exc. Mgr Leynaud, archevêque d'Alger, a
constitué à. Alger le tribunal ecclésiastique
chargé dé recevoir les dépositions des té.
moins dans le procès sur la réputation de
sainteté, les vertus et les miracles du P.
Charles de Foucauld.
Ce tribunal aura en particulier à connaî-
tre deux faits qui semblent pouvoir être
considérés comme dus à l'intervention sur-
naturelle du SeTtiterrr de Dieu.
L'outillage colonial
doit être Français I
••>PLir ̃ ̃ ̃
k
ES emprunts étant vo-
tés, l'heure est à
V équipement éco-
nomique de nos
colonies.
A une époque où
les marchés mon-
diatlX et Particuliè-
rement les marchés
européens se res-
serrent, où le cM-
mage devient une
onzième plaie d'Egypte, il importe de toute
évidence, que les grands travaux, aussi bien
que l'activité qui en découle, profitent aux
industries métropolitaines productrices d'ou-
tillage. V argent dépensé par la France doit
alimenter le travail national.
Certaine statistique que j'ai sous les yeux
ne laisse pas d'être inquiétante I
Un tableau comparatif des importations
françaises et. des importations étrangères de
machines et de mécaniques, fait apparaître
la proportion considérable du matériel étran-
ger introduit dans nos territoires coloniaux.
C'est ainsi qu'en 1930, alors que les in-
dustriels français expédiaient en France
d'outre-mer 492.049 quintaux métriques, les
étrangers y envoyaient encore 2 88.0c 3, soit
58 de nos propres ventes 1
On me dit bien qu'à l'heure actuelle, les
importations étrangères tendent à diminuer
du fait même du régime de protection qui
favorise nos France « lointaines P.
Quand même, il reste là un gros et com-
bien précieux effort, à accomplir par notre
industrie mécanique.
On nous assure aussi que les industries
mécaniques françaises sont frètes à répon-
dre dans la « généralité » des cas, aux mul-
tiples besoins des colonies.
Nous voulons le croire. Mais, il semble
bien que « les cas particuliers » alimentent
déjà exagérément la concurrence essentielle-
lement allemande, américaine et anglaise.
Voici quelques chiffres pris, au hasard : en
Tunisie, 55 des locomobiles et tracteurs
sont d'ortgine étrangère (plus de 25 mil-
lions).
En Indochine, les importations étrangères
atteignent encore 40 %, soit 120 millions sur
311. A/adagascar, l'A. O. F., l'A. E. F.
révèlent une situation analogue.
Sans réclamer l'absolutisme de l'a achetez
anglais », nous pouvons ardemment souhai-
ter une amélioration de cette situation qui
gladbre-de plus en fins néfaste. *r -'. ,':'t
Certaines catégories de matériel cowvien-
nent également aux pays tempérés et aux
pays tropicaux. Par contre, on peut citer de
nombreuses branches qui réclament une adap-
tation spéciale et mime une véritable créa-
tion pour pouvoir traiter certains produits
coloniaux.
Dans cet ordre, il reste beaucoup à faire.
Or, le temps presse et nos industriels doi-
vent se mettre rapidement en mesure de sa-
tisfaire aux besoins de notre empire colonial,
Edouard Néron,
Sénateur de la fiaute-Loiret
Vice-Président de ta Commission
des Douanes.
*
Après l'élection présidentielle
syrienne
Echange de télégrammes
entre M. Albert Lebrun et le nouveau
président de la République syrienne
Le nouveau Président de la République sy-
rienne a adressé à M. Lebrun le télégramme
suivant :
Appelé par les suffrages du Parlement à
assumer la charge de la présidence de la jeune
République syrienne, je tiens à saluer en Votre
Excellence la noble nation française et à lui
exprimer mon entière confiance dam les heu-
reux résultats d'uqe collaboration à laquelle je
donnerai tout mon concours.
MOHAMMED Au BEY ABED.
M. Albert Lebrun a répondu en ces tennes:
Très sensible au message par lequel Votre
Excellence. m'annonce son élection à la Pré-
sidence de la République syrierme, je lui
adresse. avec mes remerciements et mes très
vices félicitations, l'expression des vœux que
je forme pour le succès de sa haute magistra-
ture et la prrospérité de la nation syrienne, qui
trouvera dans Une collaboration confiante avec
la France la plus sûre garantie de son avenir.
ALBERT LEBRUN.
) »
DÉMur
'1.
M. Reste rejoindra son poste en septembre
M. Reste, Gouverneur de la Côte d'Ivoire,
ancien directeur du cabinet de M. Paul Rey. ',
naud, rejoindra son poste en septembre.
M. Bonnecarrère rejoint son poste
M. Bonnecarrère, Gouverneur des colonies,
chargé de mission partira pour Yaoundé le
9 juillet, il doit assurer, ainsi que nous
l'avons annoncé, l'intérim du gouvernement
du Cameroun.
i- t
Chez les Missionnaires
Cal u -
Le R.P. Callixte de Geispolsheim, Capu-
cin, est nommé Préfet Apostolique des Iles
Mayottc, Nossi-Bé, et Comores.
La Préfecture Apostolique de Douala, au
Cameroun, confiée aux Missionnaires du
Saint-Esprit, devient Vicariat Apostolique.
Dus les CmmMmb
Dans les tu - -
AU s AN AT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Election de M. Léon Perrier
En élisant M. Léon Perrier -vice-président
de la Commission sénatoriale des Finances,
la Commission a voulu honorer un de ses
membres les plus laborieux qui s'était fait
remarquer, au Palais-Bourbon et au Luxem-
bourg par sa haute valeur morale, sa compé-
tence des questions financières, d'hygiène et
de médecine et des choses coloniales. Les
Annales Coloniales lui adressent leurs sincè-
res félicitations.
M. Joseph Caillaux a été élu président de
la Commission sénatoriale des Finances en
remplacement de M. Jeanneney appelé à la
présidence du Sénat.
C'est M. Henri Roy. qui succède à M. Abel
Gardey devenu ministre de l'Agriculture,
comme rapporteur général de la Commission
sénatoriale des Finances.
) mim E
A la résidence générale de Rabat
'1.
Le Résident général et Mme Lucien Saint
ont offert à la Résidence générale, un déjeu-
ner intime en l'honneur du prince de Croy,
ministre de Belgique à Tanger, auquel as-
sistaient également MM. de Witasse. minis-
tre plénipotentiaire et Mme de Witasse,
Mme Trouillot, M. Merillon, secrétaire gé-
néral du Protectorat et Mme Merillon, lil.
Marcbat, chef du cabinet diplomatique et
Mme Marchat, Mme Gautier, M. Négrier, at-
taché au cabinet civil, Mlle Bertin et Mlle
Chausserie. v 1
: ? E
M. Lacien Saint préside la réunion
du comité de colonisation
»♦»
Le Comité de Colonisation s'est réuni le
6 juin à la Résidence générale sous la pré-
sidence de M. Lucien Saint. - ..-
- --- - - -
En ouvrant la séance le Résident général
a fait ressortir l'importance primordiale du
travail auquel allait se livrer l'assemblée. Il
s'agit, en effet, pour la Commission d'exami-
ner successivement la situation de chaque co-
Ion en difficulté et de trouver les moyens de
lui permettre désormais une exploitation sai-
ne et normale dans le cadre des règlements
en vigueur. Pour mener cet examen à bien
le Comité dispose d'une documentation abon-
dante et précise, réunie par le Service de
Colonisation, vérifiée par une Commission
technique ayant parcouru les lotissements et
qui représente un important travail pour le-
quel le Résident général a tenu à féliciter
la Direction générale -, de l'Agriculture et
plus particulièrement M. Faust et ses colla,
orateurs.
M. Lucien Saint a tenu, en outre, avant
toute délibération, à rappeler au Comité que
l'Etat avait en matière de colonisation offi-
cielle prodigué au cours des dernières an-
nées un effort tout à fait exceptionnel. Cet
effort, a-t-il ajouté, doit être - considéré
comme un maximum a ne jamais dépasser et
marquer en quelque sorte le point final à
une collaboration anormalement coûteuse
pour le budget de l'Etat et l'ensemble des
contribuables.
Le Résident général a ensuite précisé que
les décisions du Comité seraient arrêtées
après mûre réflexion et comme il a été dit
plus haut sur le vu des travaux d'expertise
d'une Commission de techniciens ayant en-
tendu les intéressés et recueilli avec soin tous
les éléments d'appréciation du problème.
Ces décisions devront en conséquence être
considérées comme définitives et sans appel.
Elles ne sauraient donner lieu dans l'avenir
à aucune contestation ni réclamation.
Le Conseil de Colonisation, après avoir
poursuivi l'étude des questions qui lui étaient
soumises a terminé ses travaux.
Le Résident général a tenu h. nouveau à
remercier aussi. bien les fonctionnaires des
services intéressés que les représentants des
corps élus de la précieuse collaboration qu'ils
ont apportée au Gouvernement dans cette
circonstance particulièrement difficile et im-
portante tpour les destinées de la colonisation
française.
) (
Un parti de dissidents marocains
attaque un convoi de ravitaillement
.8. –**
Un parti des dissidents venant de l'Assif
Temga a attaqué dans la matinée de mer-
credi les éléments de protection d'un convoi
de ravitaillement destiné à l'un des postes
récemment installés à l'est de Tillouguit du
pays des Att Istra.
Les dissidents ont été refoulés avec des
pertes sérieuses sans avoir pu empêcher
l'opération de ravitaillement. Du côté fran-
çais, un sous-officier et cinq tirailleurs ma-
rocains ont été tués ; un sous-officier de la
région et neuf indigènes ont été blessés.
1* M- M» C
Le contingentement
des blés marocains
Le Résident général, qui n'a cçssé de se
tenir en liaison avec le Gouvernement fran-
çais au sujet du contingentement, vient
d'être informé que, pendant le mois de juin,
les expéditions de blé imputables sur ce
contingent ne seront. désormais soumises à
aucune restriction, quant aux quantités à ex-
pédier. Le Service des Douanes se bornera
donc, pendant cette période, à tenir les rele-
vés des expéditions, afin de pouvoir rensei-
gner régulièrement la Métropole sur les chif-
res exacts des quantités expédiées et des
ports sur lesquels elles sont dirigées (région
Méditerranéenne ou Atlantique).
Le contingent de blé tendre du premier
trimestre demeure fixé à 600.000 quintaux
dont 40 réserve aux exportations des
docks-silos.
Des tprccisions sont demandées télégraphe
qUement au ministère des Affaires étrangères
pour ce qui concerne les blés durs.
Bronzes et ivoires du Bénin
au musée d'ethnographie
du Trocadéro
-
Il y eut foule hier soir, bien avant l' heure
fixée sur la carte d'invitation, au Musée d'eth-
nographie du Trocadéro. On inaugurait les
salles consacrées aux bronzes et ivoires du Bé-
nin. Si les objets présentés ne sont pas en
nombre considérable ils ne pouvaient pas
l'être l'intérêt qu'ils offrent est exception-
nel et appelle plus d'une remarque.
Pour quiconque est allé en Afrique, le choc
reçu, le sentiment éprouvé est celui d'une
admiration dépaysée.
Et, disons-le sans plus attendre : on se trom-
perait étrangement si l'on ivoulait voir en tout
cela l'expression d'un art original et d'une
civilisation. Il s'agit bien plutôt, dans la plu-
part des cas, non pas de la répétition, mais de
l'interprétation artiste d'une leçon. Ces deux
coqs aux proportions parfaites appartiennent à
une race de gallinacées importés dont la taille
et l'allure tentèrent le sculpteur indigène. Et
même ne s'agirait-il pas de ces coqs-gargou-
tettes, moins le goulot, qui maintenant encore
se fabriquent mais en terre au Daho-
mey, parce que les Portugais, premiers occu-
pants du pays, les fabriquaient alors comme
ils continuent d'ailleurs de le faire. Le dessin
des pl umes dans sa régularité et son fini pres-
que japonais évoque d'autre part invincible-
ment le modèle reproduit.
Cette question de la ligne est, avant tout, à'
retenir.
Le cubisme est, spécifiquement. africain. Et
notre cubisme à nous vient d'Afrique. Au be-
soin, Vlaminck vous l'affirmerait, qui, il y a
trente ans, collectionnait avec passion les mas-
ques de la côte du Bénin. Or ici, le cubisme
disparaît parfois totalement, surtout fait si-
gnificatif quand sont traités des visages hu-
mains qui ne sont évidemment plus des visages
d'indigènes.
Autre surprise, autre anomalie : voici un
petit groupe de femmes (en ivoire, je crois).
Geste des mains, coiffure, vêtement, tout est
indien. L'lnde fabrique encore des statues en
plâtre colorié d'une identique qualité.
- Rapprochez ces trois termes : Portugal,
Inde, Golfe du Bénin, et vous aurez peut-être
une explication et une date.
Par contre, quand l'artiste s'est attaché au
motif local, il est resté ou redevenu lui-même,
c'est-à-dire cubiste, et les visages sont cubi-
ques. Ils sont ainsi du même coup plus atta-
chants.
Enfin, la question du volume, très impor-
tante, car la matière employée est le bronze.
La vérité est très probablement que le Conseil
du Portugais fit, du fabricant de tout petits
objet, un fondeur habile. Plus -tard, la leçon
fut oubliée. Et voilà comment le fondeur ac-
tuel du Dahomey est revenu à ses petits mo-
tifs.
De cette déformation par imitation ou con-
seil, je peux citer un exemple valable. Un
sculpteur sur bois des environs de Brazzaville
me fournissait autrefois d'assez beaux rnsques.
le laissais mes commandes à son inspiration.
Vint un acheteur concurrent qui lui donna à
faire, d'après- gravures, des masques égyp-
tiens. La copie supprimant l'effort, mon artiste
devint copiste. J'ai eu la surprise de le retrou-
ver tel, à l'Exposition Coloniale. Supposez
qu'un collectionneur retrouve dans cent ans
quelques-unes de ses dernières oeuvres sans en
connaître l'histoire. Il fera en pensée, pour
retrouver une origine, le chemin : Moyen-
Congo, Oubangui, Soudan anglo-égyptien,
Egypte. Et voilà l'erreur lourde installée.
Il ne faut pas laisser s'installer ici une erreur
analogue.
11 faut plutôt a dmettre ceci : ce qu'il y a
derrière l'ancien sculpteur du Bénin et son
art, c'est le Portugais voyageur et son art. Au
moment de l'occupation existaient des fon-
deurs intelligents vraisemblablement précédés
de sculpteurs sur bois. Après les armes, ils
fabriquèrent des statues. Arriva le colonisateur
blanc qui, constatant l'aptitude, la guida, la
conseilla, la perfectionna. Le conseilleur parti,
les tribulations politiques changeant l'ordre des
choses, ce fut Tordre ancien qui revint, le na-
turel au galop, Et nous revoici avec les petites
figurines dahoméhennes.
Tout compte fait, la véritable originalité de
la sculpture africaine de l'art africain, c'est
le masque, la statue en bois. Seuls dans leur
naïveté barbare, ils représentent une sincérité.
C'est pourquoi ils sont préférables à tout le
reste.
J'ai jeté très vite ces quelques notes pour
l'imprimeur impatient. Attireront-elles l'atten-
tion d'un chercheur érudit ?
P.-C. Geor. François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
1 ) ..- .;
M. Carde vient en France
Le Gouverneur général de l'Algérie et
Mme Carde quitteront Alger aujourd'hui à
midi par le courrier de France.
M. Carde se rend à Paris pour suivre l'ins-
truction de certaines questions administrati.
ves intéressant l'Algérie et en hâter la solu.
tion. Il sera accompagné de M. Annet, gou-
verneur des colonies, directeur de son cabi.
net ; du capitaine Gardel et de M. Rois, at-
tachés à son cabinet.
)M «logouc-
"TOURISME
Le comte et la comtesse Charles de Bre-
teuil viennent de quittor Paris, se rendant en
Afrique Occidentale.
Retour d'Extrême-Orient
»#»
Nouvelles impressions de voyage
du duc de Brabant
Au cours de la traversée du Baloeran,
le prince Léopold de Belgique a eu l'occasion
de faire connaître quelques-unes de ses impres-
sions du voyage en Indochine.
Le but principal de ce voyage était de per-
mettre au prince héritier de Belgique de conti-
nuer les études qu'il a entreprises dans diverses
régions du globe sur les méthodes coloniales
appliquées par les différents pays.
Ce qui m'a surtout frappé, a déclaré le
prince, c'est la haute valeur scientifique de
I'oeuvre française en Indochine.
C'est le sens parfait des nécessités locales.
Votre Gouverneur général, M. Pasquier, m'a
traité comme un touriste français - ce dont je
lui sais gré. Il ne m'a rien caché et je ne sais
comment le remercier des attentions multiples
dont j'ai été l'objet. Par les entretiens que j'ai
eus avec lui et avec les hauts fonctionnaires
français, par les études détaillées que j'ai en-
treprises dans les grandes institutions de la
onie- l'ai bu me rendre comble de l'effort
merveilleux entrepris avec tant de succès par
volte pays dans ses magnifiques possessions
extrême-orientales.
De ce voyage, je rapporte une documenta-'
lion précieuse dont la Belgique pourra tirer un
grand profit dans sa grande colonie africaine.
Je me propose de compléter l'an prochain mes
études sur la colonisation française par un sé-
jour à Madagascar.
L'arrivée à Marseille
A bord du paquebot hollandais Baloeran,
aniNé hier à Marseille, se trouvaient le Prince
Léopold de Belgique, duc de Brabant, et la
Princesse Astrid, qui voyageaient incognito
sous le nom de comte et comtesse de Rethy.
Les Princes ont été salués à bord par le Con-
sul général de Belgique, M. Lambrechts Coul-
beaux; le vice-consul, M. Bansart ; M. Hu-
bert, commissaire spécial, et le Consul des
Pays- Bas, M. val) der Waaren.
Ils sont repartis par train spécial à 11 heures
et sont arrivés à Bruxelles ce matin à 5 heures.
) M*m (
La fête des enfants malgaches
à Madagascar
»♦«
Le 12 juin a été célébrée dans toutes les
régions de Madagascar la fête des enfants
malgaches, qui a été si heureusement réta-
blie par le Gouverneur général Léon Cayla.
Cette manifestation a revêtu à Tananative
un caractère grandiose. EUe a attiré Une
foule énorme d'indigènes venus de tous les
environs de la capitale.
Le Gouverneur général et Mme Léon Cayla
ont reçu à déjeuner dans le parc de la rési-
dence 2.000 enfants malgaches qui étaient
accompagnés de 150 notables.
» c
Au Quai d'Orsay
-– «♦»
La Commission interministérielle
des affaires musubnanes
s'est réunie
sous la présidence de M. Paganon
La Commission interministérielle des Af-
faires musulmanes s'est réunie pour la pre
mière fois en session spéciale avec le
concours de délégués musulmans algériens,
au ministère des Affaires étrangères, sous la
présidence de M. Paganon, sous-sccrétairc
d'Etat.
La Commission comprend cinq membres
indigènes.
M. Paganon a salué chaleureusement ati
nom de M. Herriot, les délégués qui assu-
rent aux Musulmans d'Algérie une représen-
tation hautement qualifiée au sein de la
Commission et lui apportent le concours de
leur expérience, de leur savoir et de leur dé-
vouement à la cause publique affirmé par de
longs services.
M. le khalifa el Hadj Djelloul ben Lakh-
dar a remercié le ministre de l'accueil bien-
veillant réservé aux délégués musulmans, et
a déclaré que le choix flatteur dont il était
l'objet était pour lui le couronnement de sa
longue carrière au service de la France.
A la suite de ces allocutions, le sous-se-
crétaire d'Etat a cédé la présidence à M. J.
Goût, ministre plénipotentiaire, qui s'est fé-
licité de la collaboration apportée par les dé-
légués algériens à la Commission et a sou-
ligné l'importance de la question inscrite à
l'ordre du jour dp la session, celle de la ma-
jorité en droit musulman. Lrs travaux de la
Commission se ipoursuivront pendant plu-
sieurs jours.
-.- rc
Les groupes de la Chambre
Les groupes do la Chambre sont définiti-
vement, constitués. Ils sunt au nombre de 17
aui lieu de 13 dans l'ancienne Chambre.
Deux groupes anciens ont disparu l'Action.
Démocratique et Sociale (ancien groupe Ma-
ginol-Paul Reynaud) et la Gauche Sociale et
radicale (groupe Franklin-Bouillon). Six
groupes ïiouiveaux ont été conslibniés : grou-
pe- républicain social (dissidente de TU.
R. D.), contre républicain ^constitué sous la,
direction, do M. André Tardicu avec l'an-
cien grouipo de l'action démocratique et so-
ciale et la druile dts rApublioain-s de gau-
cho), indépendants d'action éronnmique et
sociale, lis du. rcnlrc, ,(AI:-i.acicns),
gauchc indépendante (gntmhe de l'ancien
groupe indépendant de ¡nh'hc', unité prolé-
tarienne 'pu.pif1.te1.
1/effectif des 17 groupes' de lu r.liamhrc
est le suivant :
Communistes, 10 ; 'rl\,\,is',', J ; sor.ialisfces
S.F.I.O., 1:11 : siwialislcs français, 13 ; gau-
che indépendante. In ; républicaine* socialis-
les, 12 ; radicaux socialistes, Wu ; indép. die.
ganh'e. yM : gaivMie radicule, V7 ; vftpubl. de
gauche, :!fI ; Venir" républicain, 34 ; rfrpwbl.
du centre. 7 ; damner, popnl.. 16 ; républ.
sociaux, 18 ; féd. réputol. (U. R. D. ), i! ; ind.
- .,",4
JOURIAL QUOTIIIII
Rédaction & Administration i
14, Ob la tofm-Tbwr
PARIS O**)
TÉLtPH. 1 kQUVm 11*91 -
- RICHELIEU S744
4 17 9
Les Annales Coloniales
14$annonces et réclames sont r,,,,,. m
bureau du Journal.
DIRECTEUR-FONDATEUR , Maroel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne MUVMI
être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLoiuLm
ABONNEMENTS
mec la Revue mensualité
Unes 6 Moii 8 94b
France et
Colonies 180 » 100 » le a
Étranger.. 240 » 125. 71 »
On s'abonne sans trais daoa
tous lu bureaux de poste.
Le riz et la culture du riz en Indochine
) E
Les dernières conférences faites sur l'In-
dochine par les personnes les plus qualifiées
pour parler de cette colonie nous engageaient
vivement à acheter et à consommer du riz
d'Indochine. Le livre, l'image, le prospec-
tus, les recueils de recettes culinaires plus ou
moins fantaisistes et séduisantes concernant
la préparation du riz ânvitent à en manger.
Mangez du riz d'Indochine, nous répète-
t-on.
Qu'est-ce à dire ?
L'Indochine a-t-elle beaucoup de riz à ex-
porter, ou bien s'agit-il, pour elle, de concur-
rencer avantageusement les riz de Birmanie
ou de Java? S'agit-il de nous rappeler la
valeur alimentaire du riz et l'importance
qu'il pourrait prendre en France dans la
consommation, ainsi que la nécessité, au
point de vue économique, d'entretenir île
commerce constant entre la France et ses.
colonies ?
Pour toutes ces raisons à la fois, ache-
tons et mangeons du riz indochinois.
Ce produit alimentaire très nutritif, dont
la consommation largement développée, soit
en grains, soit en farine panifiable, en mé-
lange avec celle de froment, permettrait de
combler une partie de l'insuffisance de no-
tre production de céréales.
On fait au riz indochinois, et c'est exact,
le reproche de manquer d'homogénéité, dé-
faut qui ne lui enlève rien de sa valeur ali-
mentaire, mais "le déprécie au point de vue
de son emploi industriel et commercial, et
lui fait préférer en Europe les riz très ho-
mogènes de Java, d'Espagne, d'Italie ou de
la Caroline.
Nos riz indochinois arrivent en effet, aux
rizeries indochinoises, extrêmement mélangés:
riz court, à gros grain, grain allongé, plat,
cylindrique, etc. III en résulte forcément
une décortication imparfaite et un pourcen-
tage considérable de brisures et de farines.
Si les indigènes considèrent que les sortes
inférieures sont toujours vendues en Ex-
trême-Orient, il n'en est pas moins vrai que
le riz indochinois, préalablement trié et
convenablement usiné, donne des sortes com-
merciales qui rivalisent avec les plus belles
sortes de Java et de Birmanie.
Faire de la propagande en France pour
l'achat du riz indochinois est de la bonne
propagande, mais il faut avant tout intensi- v
fief la production et l'exportation de ce riz
'qui^commande toute l'économie de 1 Indo-
Là plus grande partie du riz produit va
à la consommation locale, le reste se divise
entre l'exportation et l'industrie.
Certes, la production a augmenté à peu
près régulièrement au cours de ces quelques
dernières années, grâce à une conception
d'ensemble et à un effort soutenu dans l'exé-
cution des travaux d'hydraulique agricole,
mais le rendement maximum de la terre n'est
pas encore atteint, ni celui du travail de
Fhomme.
Pour développer la production rizicole en
Indochine, un certain nombre de conditions
sont à envisager et à réaliser.
Tout d'abord; il faudrait étendre les su-
perficies cultivées. Les cartes les plus récen-
tes sur la riziculture, la « Démographie et
.la riziculture » de MM. Henry et Devisme,
en particulier, nous informent que beaucoup
de terres très convenables à la culture du riz
me sont pas encore mises en valeur, faute
d'une main-d'œuvre régulièrement répartie,
faute d'un travail hydraulique convenable et
d'une fumure appropriée aux terrains dont
•la composition n'est pas toujours connue.
La motoculture pourrait remplacer la
"main-d'œuvre absente et l'aménagement des
canaux, insuffisant encore, malgré les. tra-
vaux déjà effectués, donnerait une irrigation
méthodique-qui remédiera aux excès de sé-
cheresse et aux risques d'inondation.
S'il n'est pas possible de supprimer tous
les aléas de la riziculture, conditions atmo-
sphériques défavorables, vents chauds et
secs au moment de la floraison et de l'épi âge,
pluies torrentielles, rapidité des crues, for-
ces naturelles contre lesquelles l'homme est
impuissant, il y en a certains autres qui
peuvent être réduits ou supprimés; on peut
défendre des territoires cultivés contre les
eaux d'inondation, assainir des zones maré-
cageuses, en vue d'une exploitation agricole
régulière.
Si l'on veut bien considérer qu'un certain
nombre de terrains improductifs ont été dé-
frichés, que l'assainissement des terrains bas,
ainsi que leur aménAgement, pour les défen-
dre contre l'eau salée est en voie de réalisa-
tion, on peut admettre que presque tous les
aléas provenant de l'irrégularité du climat
sont éliminés et que. l'étendue des rizicultu-
res ne peut aller qu'en, augmentant.
Il serait nécessaire également d'améliorer
la qualité en même temps que la quantité de
production.
C'est a l'origine qu'il faut chercher la so-
lution. Elle consiste dans la réduction du
nombre de variétés cultivées (on en compte
; deux mille en Indochine). Elle ne peut s'ob-
tenir que. par des sélections répétées. A ce
point de vue, les laboratoires de sélection
des riz de Saïgon et des diverses stations ri-
zicoles rendent les plus gros services.
Sans entrer dans le détail des sélections,
disons ici qu'à l'heure actuelle, celle qui
permet d'obteniT des améliorations rapides et
d'ensemble est la sélection dite « massale w.
Elle consiste à choisir annuellement dans
un champ un certain nombre d'individus
présentant un ensemble de qualités moyen-
nes et d'altitudes qu'on désire fixer, telles
que dimensions, couleur, précocité, dureté du
grain, de la paille, résistance aux nmla.
dies, etc., et à répéter chaque année ce choix
en prélevant les épis sur les plantes qui pré-
sentent le mieux la moyenne des aptitudes
désirées, et sur ces épis les grains correspon-
dant aux caractères choisis. Au Japon, ]e?
principales variétés ont été créées de cette
façon par des fermiers. Cette méthode,
conduite scientifiquement, doit permettre
d'obtenir assez rapidement des variétés
d'élite dont on poursuivrait spécialement la
culture.
- - - - - --
Le facteur essentiel de 1 amélioration du
rendement est la fumure, car c'est là le
point faible de la riziculture indochinoise. Si,
dans le Nord et le Tonkin, le paysan soigne
sa rizière comme un jardin, en Cochinchine,
en particulier, où la moyenne et la grande
propriété dominent, et où la densité de la po-
pulation est faible, la culture est simple,
même rudimentaire et les rizières ne sont
presque jamais fumées.
C'est encore, au Japon, l'utilisation des
engrais a haute dose qui a permis d'obtenir
de très forts rendements. Il faut compter
par hectare de rizière 50 kilos d'azote, 40 ki-
los d'acide phosphorique et 40 kilos de po-
tasse.
L'oeuvre immédiate de 1' « Office Indo-
chinois » est d'étudier l'action des engrais,
d'en vulgariser l'emploi, de déterminer par
régions de culture les meilleures variétés de
riz et les faire adopter par élimination des
autres.
Il satisfait aux principaux problèmes po-
sés : relever la rente de la rizière, résoudre
la question alimentaire des pays surpeuplés,
fournir aux industriels et aux commerçants
un caractère homogène.
Le perfectionnement industriel ne peut
être envisagé que par la création de rizeries
européennes et l'installation de rizeries agri-
coles.
Actuellement, il existe un très grand nom-
bre de rizeries disséminées, dans les villages
de Cochinchine, modestes ateliers traitant le
grain .pour la consommation locale. Les
grandes rizeries îndochinoisçs situées dans
les grandes villes, Hanoï, Nam-Dinh, Tou-
rane, Cholon, Battambang, etc., sont mon-
tées avec un matériel moderne qui pourrait
faire du beau travail si les grains de Hz
étaient homogènes, d'où la conclusion, tou-
jours la même, unifier la matière dans la
culture et l'y maintenir jusqu'à l'usine.
Que rofnce du riz, cuide par les travaux
et Les documents des Laboratoires de Chi-
mleqen , NURTRue Hanoi, 4u i'd'H.,..
draulique agricole, se renseigne exactement
sur les méthodes employées au Japon, en
particulier, placé dans des conditions JoÍ'll-
nes de celles de l'Indochine, et, dans un
délai assez rapproché, l'Indochine obtiendra
de hauts rendements et des qualités très ap-
préciées.
Camille Briquet,
Député de t'Eure
Note : Le riz est un merveilleux aliment
de régime, principalement dans l'artério-sclé-
rose, les urémies ou les simples azotémies
au début. Dans ce cas, le riz d'Indochine
actuel, précisément parce qu'il est încomplèr-
tement décortiqué, est meilleur que les au-
tres. Il est plus nutritif et il contient phis
de vitamines..
DOCTEUR C. BRIQUET.
les grands prix littéraires
te rAtwMmte
Les Commissions des grands prix littéraires
de r Académie Française se sont réunies mei-
credi, et parmi les propositions soumises, citons
la suivante :
Grand Prix Gobert (9.000 francs), à M.
Augustin Bernard, professeur à la Faculté des
Lettres de Paris et à l'Ecole Coloniale, pour
son ouvrage, L'A igérie, constituant le tome Il
de l'Histoire des Colonies françaises, dont M.
Gabriel Hanotaux dirige la publication.
C'est au cours de I une de ses prochaines
séances que l'Académie statuera.
« i t
Dans la Marine
18.
Manœuvres navales
D'intéressantes manœuvres à double action
terminent, ces jours-ci, la croisière, dans le
.Proche-Orient, de la 11'0 escadre, et celle de
la 28 escadre sur les côtes de l'Afrique du
Nord.
Un exercice d'ensemble a commencé mardi
sur le littoral algéro-tunisien. Les deux par
tis en présence sont commandés par les
contre-amiraux Hervé et de Laborde, sous
l'arbitrage du vice-amiral Robert, comman-
dant en chef. Toutes les forces de défense
au quatrième arrondissement maritime, com-
mandées par le vice-amiral de Boisanger,
participent à ces exercices, qui se termine-
ront le 17 juin, date à laquelle la 11* esca-
dre ralliera Toulon, la seconde, Brest.
La béatification
da Père Charles de Foncanld
Sur la demande de Mgr Nouet, des Pères
Blancs, Préfet Apostolique du Sahara, Son
Exc. Mgr Leynaud, archevêque d'Alger, a
constitué à. Alger le tribunal ecclésiastique
chargé dé recevoir les dépositions des té.
moins dans le procès sur la réputation de
sainteté, les vertus et les miracles du P.
Charles de Foucauld.
Ce tribunal aura en particulier à connaî-
tre deux faits qui semblent pouvoir être
considérés comme dus à l'intervention sur-
naturelle du SeTtiterrr de Dieu.
L'outillage colonial
doit être Français I
••>PLir ̃ ̃ ̃
k
ES emprunts étant vo-
tés, l'heure est à
V équipement éco-
nomique de nos
colonies.
A une époque où
les marchés mon-
diatlX et Particuliè-
rement les marchés
européens se res-
serrent, où le cM-
mage devient une
onzième plaie d'Egypte, il importe de toute
évidence, que les grands travaux, aussi bien
que l'activité qui en découle, profitent aux
industries métropolitaines productrices d'ou-
tillage. V argent dépensé par la France doit
alimenter le travail national.
Certaine statistique que j'ai sous les yeux
ne laisse pas d'être inquiétante I
Un tableau comparatif des importations
françaises et. des importations étrangères de
machines et de mécaniques, fait apparaître
la proportion considérable du matériel étran-
ger introduit dans nos territoires coloniaux.
C'est ainsi qu'en 1930, alors que les in-
dustriels français expédiaient en France
d'outre-mer 492.049 quintaux métriques, les
étrangers y envoyaient encore 2 88.0c 3, soit
58 de nos propres ventes 1
On me dit bien qu'à l'heure actuelle, les
importations étrangères tendent à diminuer
du fait même du régime de protection qui
favorise nos France « lointaines P.
Quand même, il reste là un gros et com-
bien précieux effort, à accomplir par notre
industrie mécanique.
On nous assure aussi que les industries
mécaniques françaises sont frètes à répon-
dre dans la « généralité » des cas, aux mul-
tiples besoins des colonies.
Nous voulons le croire. Mais, il semble
bien que « les cas particuliers » alimentent
déjà exagérément la concurrence essentielle-
lement allemande, américaine et anglaise.
Voici quelques chiffres pris, au hasard : en
Tunisie, 55 des locomobiles et tracteurs
sont d'ortgine étrangère (plus de 25 mil-
lions).
En Indochine, les importations étrangères
atteignent encore 40 %, soit 120 millions sur
311. A/adagascar, l'A. O. F., l'A. E. F.
révèlent une situation analogue.
Sans réclamer l'absolutisme de l'a achetez
anglais », nous pouvons ardemment souhai-
ter une amélioration de cette situation qui
gladbre-de plus en fins néfaste. *r -'. ,':'t
Certaines catégories de matériel cowvien-
nent également aux pays tempérés et aux
pays tropicaux. Par contre, on peut citer de
nombreuses branches qui réclament une adap-
tation spéciale et mime une véritable créa-
tion pour pouvoir traiter certains produits
coloniaux.
Dans cet ordre, il reste beaucoup à faire.
Or, le temps presse et nos industriels doi-
vent se mettre rapidement en mesure de sa-
tisfaire aux besoins de notre empire colonial,
Edouard Néron,
Sénateur de la fiaute-Loiret
Vice-Président de ta Commission
des Douanes.
*
Après l'élection présidentielle
syrienne
Echange de télégrammes
entre M. Albert Lebrun et le nouveau
président de la République syrienne
Le nouveau Président de la République sy-
rienne a adressé à M. Lebrun le télégramme
suivant :
Appelé par les suffrages du Parlement à
assumer la charge de la présidence de la jeune
République syrienne, je tiens à saluer en Votre
Excellence la noble nation française et à lui
exprimer mon entière confiance dam les heu-
reux résultats d'uqe collaboration à laquelle je
donnerai tout mon concours.
MOHAMMED Au BEY ABED.
M. Albert Lebrun a répondu en ces tennes:
Très sensible au message par lequel Votre
Excellence. m'annonce son élection à la Pré-
sidence de la République syrierme, je lui
adresse. avec mes remerciements et mes très
vices félicitations, l'expression des vœux que
je forme pour le succès de sa haute magistra-
ture et la prrospérité de la nation syrienne, qui
trouvera dans Une collaboration confiante avec
la France la plus sûre garantie de son avenir.
ALBERT LEBRUN.
) »
DÉMur
'1.
M. Reste rejoindra son poste en septembre
M. Reste, Gouverneur de la Côte d'Ivoire,
ancien directeur du cabinet de M. Paul Rey. ',
naud, rejoindra son poste en septembre.
M. Bonnecarrère rejoint son poste
M. Bonnecarrère, Gouverneur des colonies,
chargé de mission partira pour Yaoundé le
9 juillet, il doit assurer, ainsi que nous
l'avons annoncé, l'intérim du gouvernement
du Cameroun.
i- t
Chez les Missionnaires
Cal u -
Le R.P. Callixte de Geispolsheim, Capu-
cin, est nommé Préfet Apostolique des Iles
Mayottc, Nossi-Bé, et Comores.
La Préfecture Apostolique de Douala, au
Cameroun, confiée aux Missionnaires du
Saint-Esprit, devient Vicariat Apostolique.
Dus les CmmMmb
Dans les tu - -
AU s AN AT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Election de M. Léon Perrier
En élisant M. Léon Perrier -vice-président
de la Commission sénatoriale des Finances,
la Commission a voulu honorer un de ses
membres les plus laborieux qui s'était fait
remarquer, au Palais-Bourbon et au Luxem-
bourg par sa haute valeur morale, sa compé-
tence des questions financières, d'hygiène et
de médecine et des choses coloniales. Les
Annales Coloniales lui adressent leurs sincè-
res félicitations.
M. Joseph Caillaux a été élu président de
la Commission sénatoriale des Finances en
remplacement de M. Jeanneney appelé à la
présidence du Sénat.
C'est M. Henri Roy. qui succède à M. Abel
Gardey devenu ministre de l'Agriculture,
comme rapporteur général de la Commission
sénatoriale des Finances.
) mim E
A la résidence générale de Rabat
'1.
Le Résident général et Mme Lucien Saint
ont offert à la Résidence générale, un déjeu-
ner intime en l'honneur du prince de Croy,
ministre de Belgique à Tanger, auquel as-
sistaient également MM. de Witasse. minis-
tre plénipotentiaire et Mme de Witasse,
Mme Trouillot, M. Merillon, secrétaire gé-
néral du Protectorat et Mme Merillon, lil.
Marcbat, chef du cabinet diplomatique et
Mme Marchat, Mme Gautier, M. Négrier, at-
taché au cabinet civil, Mlle Bertin et Mlle
Chausserie. v 1
: ? E
M. Lacien Saint préside la réunion
du comité de colonisation
»♦»
Le Comité de Colonisation s'est réuni le
6 juin à la Résidence générale sous la pré-
sidence de M. Lucien Saint. - ..-
- --- - - -
En ouvrant la séance le Résident général
a fait ressortir l'importance primordiale du
travail auquel allait se livrer l'assemblée. Il
s'agit, en effet, pour la Commission d'exami-
ner successivement la situation de chaque co-
Ion en difficulté et de trouver les moyens de
lui permettre désormais une exploitation sai-
ne et normale dans le cadre des règlements
en vigueur. Pour mener cet examen à bien
le Comité dispose d'une documentation abon-
dante et précise, réunie par le Service de
Colonisation, vérifiée par une Commission
technique ayant parcouru les lotissements et
qui représente un important travail pour le-
quel le Résident général a tenu à féliciter
la Direction générale -, de l'Agriculture et
plus particulièrement M. Faust et ses colla,
orateurs.
M. Lucien Saint a tenu, en outre, avant
toute délibération, à rappeler au Comité que
l'Etat avait en matière de colonisation offi-
cielle prodigué au cours des dernières an-
nées un effort tout à fait exceptionnel. Cet
effort, a-t-il ajouté, doit être - considéré
comme un maximum a ne jamais dépasser et
marquer en quelque sorte le point final à
une collaboration anormalement coûteuse
pour le budget de l'Etat et l'ensemble des
contribuables.
Le Résident général a ensuite précisé que
les décisions du Comité seraient arrêtées
après mûre réflexion et comme il a été dit
plus haut sur le vu des travaux d'expertise
d'une Commission de techniciens ayant en-
tendu les intéressés et recueilli avec soin tous
les éléments d'appréciation du problème.
Ces décisions devront en conséquence être
considérées comme définitives et sans appel.
Elles ne sauraient donner lieu dans l'avenir
à aucune contestation ni réclamation.
Le Conseil de Colonisation, après avoir
poursuivi l'étude des questions qui lui étaient
soumises a terminé ses travaux.
Le Résident général a tenu h. nouveau à
remercier aussi. bien les fonctionnaires des
services intéressés que les représentants des
corps élus de la précieuse collaboration qu'ils
ont apportée au Gouvernement dans cette
circonstance particulièrement difficile et im-
portante tpour les destinées de la colonisation
française.
) (
Un parti de dissidents marocains
attaque un convoi de ravitaillement
.8. –**
Un parti des dissidents venant de l'Assif
Temga a attaqué dans la matinée de mer-
credi les éléments de protection d'un convoi
de ravitaillement destiné à l'un des postes
récemment installés à l'est de Tillouguit du
pays des Att Istra.
Les dissidents ont été refoulés avec des
pertes sérieuses sans avoir pu empêcher
l'opération de ravitaillement. Du côté fran-
çais, un sous-officier et cinq tirailleurs ma-
rocains ont été tués ; un sous-officier de la
région et neuf indigènes ont été blessés.
1* M- M» C
Le contingentement
des blés marocains
Le Résident général, qui n'a cçssé de se
tenir en liaison avec le Gouvernement fran-
çais au sujet du contingentement, vient
d'être informé que, pendant le mois de juin,
les expéditions de blé imputables sur ce
contingent ne seront. désormais soumises à
aucune restriction, quant aux quantités à ex-
pédier. Le Service des Douanes se bornera
donc, pendant cette période, à tenir les rele-
vés des expéditions, afin de pouvoir rensei-
gner régulièrement la Métropole sur les chif-
res exacts des quantités expédiées et des
ports sur lesquels elles sont dirigées (région
Méditerranéenne ou Atlantique).
Le contingent de blé tendre du premier
trimestre demeure fixé à 600.000 quintaux
dont 40 réserve aux exportations des
docks-silos.
Des tprccisions sont demandées télégraphe
qUement au ministère des Affaires étrangères
pour ce qui concerne les blés durs.
Bronzes et ivoires du Bénin
au musée d'ethnographie
du Trocadéro
-
Il y eut foule hier soir, bien avant l' heure
fixée sur la carte d'invitation, au Musée d'eth-
nographie du Trocadéro. On inaugurait les
salles consacrées aux bronzes et ivoires du Bé-
nin. Si les objets présentés ne sont pas en
nombre considérable ils ne pouvaient pas
l'être l'intérêt qu'ils offrent est exception-
nel et appelle plus d'une remarque.
Pour quiconque est allé en Afrique, le choc
reçu, le sentiment éprouvé est celui d'une
admiration dépaysée.
Et, disons-le sans plus attendre : on se trom-
perait étrangement si l'on ivoulait voir en tout
cela l'expression d'un art original et d'une
civilisation. Il s'agit bien plutôt, dans la plu-
part des cas, non pas de la répétition, mais de
l'interprétation artiste d'une leçon. Ces deux
coqs aux proportions parfaites appartiennent à
une race de gallinacées importés dont la taille
et l'allure tentèrent le sculpteur indigène. Et
même ne s'agirait-il pas de ces coqs-gargou-
tettes, moins le goulot, qui maintenant encore
se fabriquent mais en terre au Daho-
mey, parce que les Portugais, premiers occu-
pants du pays, les fabriquaient alors comme
ils continuent d'ailleurs de le faire. Le dessin
des pl umes dans sa régularité et son fini pres-
que japonais évoque d'autre part invincible-
ment le modèle reproduit.
Cette question de la ligne est, avant tout, à'
retenir.
Le cubisme est, spécifiquement. africain. Et
notre cubisme à nous vient d'Afrique. Au be-
soin, Vlaminck vous l'affirmerait, qui, il y a
trente ans, collectionnait avec passion les mas-
ques de la côte du Bénin. Or ici, le cubisme
disparaît parfois totalement, surtout fait si-
gnificatif quand sont traités des visages hu-
mains qui ne sont évidemment plus des visages
d'indigènes.
Autre surprise, autre anomalie : voici un
petit groupe de femmes (en ivoire, je crois).
Geste des mains, coiffure, vêtement, tout est
indien. L'lnde fabrique encore des statues en
plâtre colorié d'une identique qualité.
- Rapprochez ces trois termes : Portugal,
Inde, Golfe du Bénin, et vous aurez peut-être
une explication et une date.
Par contre, quand l'artiste s'est attaché au
motif local, il est resté ou redevenu lui-même,
c'est-à-dire cubiste, et les visages sont cubi-
ques. Ils sont ainsi du même coup plus atta-
chants.
Enfin, la question du volume, très impor-
tante, car la matière employée est le bronze.
La vérité est très probablement que le Conseil
du Portugais fit, du fabricant de tout petits
objet, un fondeur habile. Plus -tard, la leçon
fut oubliée. Et voilà comment le fondeur ac-
tuel du Dahomey est revenu à ses petits mo-
tifs.
De cette déformation par imitation ou con-
seil, je peux citer un exemple valable. Un
sculpteur sur bois des environs de Brazzaville
me fournissait autrefois d'assez beaux rnsques.
le laissais mes commandes à son inspiration.
Vint un acheteur concurrent qui lui donna à
faire, d'après- gravures, des masques égyp-
tiens. La copie supprimant l'effort, mon artiste
devint copiste. J'ai eu la surprise de le retrou-
ver tel, à l'Exposition Coloniale. Supposez
qu'un collectionneur retrouve dans cent ans
quelques-unes de ses dernières oeuvres sans en
connaître l'histoire. Il fera en pensée, pour
retrouver une origine, le chemin : Moyen-
Congo, Oubangui, Soudan anglo-égyptien,
Egypte. Et voilà l'erreur lourde installée.
Il ne faut pas laisser s'installer ici une erreur
analogue.
11 faut plutôt a dmettre ceci : ce qu'il y a
derrière l'ancien sculpteur du Bénin et son
art, c'est le Portugais voyageur et son art. Au
moment de l'occupation existaient des fon-
deurs intelligents vraisemblablement précédés
de sculpteurs sur bois. Après les armes, ils
fabriquèrent des statues. Arriva le colonisateur
blanc qui, constatant l'aptitude, la guida, la
conseilla, la perfectionna. Le conseilleur parti,
les tribulations politiques changeant l'ordre des
choses, ce fut Tordre ancien qui revint, le na-
turel au galop, Et nous revoici avec les petites
figurines dahoméhennes.
Tout compte fait, la véritable originalité de
la sculpture africaine de l'art africain, c'est
le masque, la statue en bois. Seuls dans leur
naïveté barbare, ils représentent une sincérité.
C'est pourquoi ils sont préférables à tout le
reste.
J'ai jeté très vite ces quelques notes pour
l'imprimeur impatient. Attireront-elles l'atten-
tion d'un chercheur érudit ?
P.-C. Geor. François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
1 ) ..- .;
M. Carde vient en France
Le Gouverneur général de l'Algérie et
Mme Carde quitteront Alger aujourd'hui à
midi par le courrier de France.
M. Carde se rend à Paris pour suivre l'ins-
truction de certaines questions administrati.
ves intéressant l'Algérie et en hâter la solu.
tion. Il sera accompagné de M. Annet, gou-
verneur des colonies, directeur de son cabi.
net ; du capitaine Gardel et de M. Rois, at-
tachés à son cabinet.
)M «logouc-
"TOURISME
Le comte et la comtesse Charles de Bre-
teuil viennent de quittor Paris, se rendant en
Afrique Occidentale.
Retour d'Extrême-Orient
»#»
Nouvelles impressions de voyage
du duc de Brabant
Au cours de la traversée du Baloeran,
le prince Léopold de Belgique a eu l'occasion
de faire connaître quelques-unes de ses impres-
sions du voyage en Indochine.
Le but principal de ce voyage était de per-
mettre au prince héritier de Belgique de conti-
nuer les études qu'il a entreprises dans diverses
régions du globe sur les méthodes coloniales
appliquées par les différents pays.
Ce qui m'a surtout frappé, a déclaré le
prince, c'est la haute valeur scientifique de
I'oeuvre française en Indochine.
C'est le sens parfait des nécessités locales.
Votre Gouverneur général, M. Pasquier, m'a
traité comme un touriste français - ce dont je
lui sais gré. Il ne m'a rien caché et je ne sais
comment le remercier des attentions multiples
dont j'ai été l'objet. Par les entretiens que j'ai
eus avec lui et avec les hauts fonctionnaires
français, par les études détaillées que j'ai en-
treprises dans les grandes institutions de la
onie- l'ai bu me rendre comble de l'effort
merveilleux entrepris avec tant de succès par
volte pays dans ses magnifiques possessions
extrême-orientales.
De ce voyage, je rapporte une documenta-'
lion précieuse dont la Belgique pourra tirer un
grand profit dans sa grande colonie africaine.
Je me propose de compléter l'an prochain mes
études sur la colonisation française par un sé-
jour à Madagascar.
L'arrivée à Marseille
A bord du paquebot hollandais Baloeran,
aniNé hier à Marseille, se trouvaient le Prince
Léopold de Belgique, duc de Brabant, et la
Princesse Astrid, qui voyageaient incognito
sous le nom de comte et comtesse de Rethy.
Les Princes ont été salués à bord par le Con-
sul général de Belgique, M. Lambrechts Coul-
beaux; le vice-consul, M. Bansart ; M. Hu-
bert, commissaire spécial, et le Consul des
Pays- Bas, M. val) der Waaren.
Ils sont repartis par train spécial à 11 heures
et sont arrivés à Bruxelles ce matin à 5 heures.
) M*m (
La fête des enfants malgaches
à Madagascar
»♦«
Le 12 juin a été célébrée dans toutes les
régions de Madagascar la fête des enfants
malgaches, qui a été si heureusement réta-
blie par le Gouverneur général Léon Cayla.
Cette manifestation a revêtu à Tananative
un caractère grandiose. EUe a attiré Une
foule énorme d'indigènes venus de tous les
environs de la capitale.
Le Gouverneur général et Mme Léon Cayla
ont reçu à déjeuner dans le parc de la rési-
dence 2.000 enfants malgaches qui étaient
accompagnés de 150 notables.
» c
Au Quai d'Orsay
-– «♦»
La Commission interministérielle
des affaires musubnanes
s'est réunie
sous la présidence de M. Paganon
La Commission interministérielle des Af-
faires musulmanes s'est réunie pour la pre
mière fois en session spéciale avec le
concours de délégués musulmans algériens,
au ministère des Affaires étrangères, sous la
présidence de M. Paganon, sous-sccrétairc
d'Etat.
La Commission comprend cinq membres
indigènes.
M. Paganon a salué chaleureusement ati
nom de M. Herriot, les délégués qui assu-
rent aux Musulmans d'Algérie une représen-
tation hautement qualifiée au sein de la
Commission et lui apportent le concours de
leur expérience, de leur savoir et de leur dé-
vouement à la cause publique affirmé par de
longs services.
M. le khalifa el Hadj Djelloul ben Lakh-
dar a remercié le ministre de l'accueil bien-
veillant réservé aux délégués musulmans, et
a déclaré que le choix flatteur dont il était
l'objet était pour lui le couronnement de sa
longue carrière au service de la France.
A la suite de ces allocutions, le sous-se-
crétaire d'Etat a cédé la présidence à M. J.
Goût, ministre plénipotentiaire, qui s'est fé-
licité de la collaboration apportée par les dé-
légués algériens à la Commission et a sou-
ligné l'importance de la question inscrite à
l'ordre du jour dp la session, celle de la ma-
jorité en droit musulman. Lrs travaux de la
Commission se ipoursuivront pendant plu-
sieurs jours.
-.- rc
Les groupes de la Chambre
Les groupes do la Chambre sont définiti-
vement, constitués. Ils sunt au nombre de 17
aui lieu de 13 dans l'ancienne Chambre.
Deux groupes anciens ont disparu l'Action.
Démocratique et Sociale (ancien groupe Ma-
ginol-Paul Reynaud) et la Gauche Sociale et
radicale (groupe Franklin-Bouillon). Six
groupes ïiouiveaux ont été conslibniés : grou-
pe- républicain social (dissidente de TU.
R. D.), contre républicain ^constitué sous la,
direction, do M. André Tardicu avec l'an-
cien grouipo de l'action démocratique et so-
ciale et la druile dts rApublioain-s de gau-
cho), indépendants d'action éronnmique et
sociale, lis du. rcnlrc, ,(AI:-i.acicns),
gauchc indépendante (gntmhe de l'ancien
groupe indépendant de ¡nh'hc', unité prolé-
tarienne 'pu.pif1.te1.
1/effectif des 17 groupes' de lu r.liamhrc
est le suivant :
Communistes, 10 ; 'rl\,\,is',', J ; sor.ialisfces
S.F.I.O., 1:11 : siwialislcs français, 13 ; gau-
che indépendante. In ; républicaine* socialis-
les, 12 ; radicaux socialistes, Wu ; indép. die.
ganh'e. yM : gaivMie radicule, V7 ; vftpubl. de
gauche, :!fI ; Venir" républicain, 34 ; rfrpwbl.
du centre. 7 ; damner, popnl.. 16 ; républ.
sociaux, 18 ; féd. réputol. (U. R. D. ), i! ; ind.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.74%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.74%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380500v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380500v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380500v/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6380500v/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380500v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380500v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6380500v/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest