Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mars 1932 22 mars 1932
Description : 1932/03/22 (A33,N34). 1932/03/22 (A33,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380469h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTkÏROISIEME ANNEE. N° 34.
90 CENTIME*
MARDI SOIR, 22 MARS IM.
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*
Rédaction foadministrogietti
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Les Annales Coloniales
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La coopération européenne
en Afrique
* * wà • < »–
Depuis déjà un bon nombre d'années,
Léon Archimbaud est rapporteur, devant la
Chambre, du budget des Colonies. Les rap-
ports copieux qu'il distribue à ses collègues
ne sont pas toujours dénués d'intérêt et leur
lecture attentive ne manque pas d'être pro-
fitable. En quelques centaines de pages, il
fait annuellement le tour de la planète, et,
dans ce périple, il lui arrive de soulever de
passionnants problèmes de colonisation,
qu'en sa sagesse et sa prudence natives, il
se garde bien de résoudre. Il n'apporte pas
de solutions originales et définitives, il est
simplement satisfait lorsqu'il a pu mettre en
éveil la curiosité du lecteur. Ainsi faisant,
Léon Archimbaud échappe à tout surmenage
intellectuel : c'est plus qu'un sage; c'est un
hygiéniste !
Quoi qu'il en soit, son dernier rapport,
que nous avons tant besoin de lire attentive-
ment, maintenant que le budget est voté par
la Chambre, souleva une question intéres-
sante, celle d'une éventuelle coopération Ctl-
ropéenne en Afrique. L'idée de cette coopé-
ration appartiendrait, paraît-il, en France,
à MM. H. de Jouvenel et Georges Valois,
et elle découlerait du légitime souci qu'ont
ces esprits distingués de résoudre, par le
moyen d'ententes économiques, les diffi-
cultés au milieu desquelles se débat une Eu-
rope déséquilibrée par une crise sans précé-
dent. Cette idée est ainsi développée et pré-
cisée par Archimbaud :
Les promoteurs de l'idée dont il s'agit,
considérant que la slabilisatilill économique,
partant la paix réelle, etc pourra être obtenue
que par un effort général de redressement
accPtllpli par les nations européennes, esti-
ment que VAfrique est le seul débouché ac-
tuel pour la production des usines d'Europe.
En effet, ils considèrent que les marchés
d'Amérique qui ont facilité l'essor industriel
de l'Europe du milieu du siècle dernier jus-
qu'en 1900 environ, sont définitivement clos
à la production industrielle de la vieille Eu-
rope. Par ailleurs, tant pour des raisons
économiques que politiques, les différends
pays d'Asie ont une tendance de plus en
plus .",artJ"e à se fermer aux importateurs
européens; Varme du boycottage est de plus
en plui maniée dans les contrées asiatiques,
et VEurope a - devant elle d'actifs concur-
rents comme le Japonj l'Amérique et, de-
maiH, la Russie. D'autre part, les pays asia-
tiques *mr• cesitnt~de s'équiper mSustfieUt-
ment, l'exemple des Indes est très frappant
à ce point de vue. Peut-on d'un autre côté,
fonder beaucoup d'espoirs sur la « Cinquiè-
nie partie du monde m. Les terres en Paci-
fique) Il suffit de jeter un coup d'aiLsu,
V économie générale de cette région du globe
pour se rendre compte que nous sommes en
érêsencc d'économies « fermées »,% l'Austra-
lie et la Nouvelle-Zèlandc, ou tout au moins
réservées dans une très large mesure aux ef-
forts britanniques, ri. d'archipels Océaniens
dont la faible superficie et le peu de densité
des populations en rétrécissent les mahliés
possiblès. Le continent noir apparaît, en
conslfuencc. comme le véritable et unique
centre de l'activité extérieure de l'Europe
d'après guerre.
Aussi séduisante et brillante que soit l'a
formule de coopération ainsi présentée, il
nous est assez difficile de l'accueillir sans
un ceftairi scepticisme : scepticisme quant
aux possibilités de la mettre en application,
scepticisme quant à l'importance des résul-
tats heureux à attendre d'une application
même loyalement et généralement faite.
Nous estimons, en effet, tout d'abord,
qu'une coopération européenne en Afrique
sur le terraiii économique, ne peut, dans
l'état politique du monde, être appliquée à
la totalité du continent noir, et que deux
immenses régions de ce continent appartien-
dront pour longtemps encore, qu'on le dé-
plore ou non, à ce système de chasses « gar-
dées » ou « réservées » qu'Archimbaud si-
gnale à "propos de l'Australie et de la Nou-
velle-Zélande. Nous voulons Iparler du
Nord Alricahl. (Egypte, Tunisie, Algérie et
Maroc) et de l'Afrique Australe anglaise. Ce
serait se leurrer de vains espoirs que de
croire que l'Angleterre et la France renonce-
raient volontiers aux privilèges économiques
qu'elles détiennent sur ces territoires. L'une
et l'autre n'y sont pas plus disposées qu'en
ce qui pourrait concerner, le cas échéant,
leurs possessions d'Asie ou du Pacifique. On
peut même constater qu'en dépit de la for-
mule du protectorat, elles ont une tendance
marquée à englober de plus en plus dans un
systme égoïste « d'économies fermées 11 les
territoires africains que nous venons de citer
plus haut.
Qr, si nous excluons du futur champ d'ac-
tion de cette coopération européenne, dans
laquelle on place tant d'espérances, l'Afri-
que du Nord et l'Afrique Australe, c'est-à-
dire non seulement d'immenses étendues,
mais encore des populations ayant relative-
ment le plus grand pouvoir de consomma-
tion, que reste-t-il comme possibilité d'acti-
vité européenne sur le continent noir?
Il reste l'Afrique Occidentale, l'Afrique
Equatorialc et l'Afrique Orientale, c'est-à-
dire de vastes territoires à population très
peu dense et dont le pouvoir de consomma-
tion est voisin de zéro. Dans ces conditions,
Vinternationalisation économique de ces ré-
gions ne peut apporter, au mal dont souf-
fre la vieille Europe, qu'une atténuation,
bien* légère et infiniment lente. L'outillage
économique du centre africain, ne peut se
faire d'une façon rapide et massive sous
peine d'aboutir à des résultats financiers dé-
plorâbles. D'autre part, avant longtemps en-
core, les noirs d'Afrique ne seront pas sus-
ceptibles de constituer pour l'Europe une
clientèle sérieuse, et c'est pure illusion que
de penser que, même par un effort interna-
tional, on peut trouver dans l'Afrique noire
un exutoire sérieux à la pléthore industrielle
dont nous souffrons.
Pour nous, nous estimons que si une œu-
vre de collaboration européenne doit être
tentée en Afrique, c'est avant tout sur le
plan social qu'elle doit être conduite, et non
sur le plan économique. L'effort à tenter
doit être désintéressé : il doit viser exclusi-
vement à Teducation des races attardées qui
peuplent l'Afrique du milieu. Elever le ni-
veau de vie des noirs en leur apprenant à
tirer rationnellement de leur soli toute la
nourriture dont ils ont besoin, en faire de
bons cultivateurs, des pasteurs et des éle-
veurs éclairés, leur inculquer de solides prin-
cipes d'hygiène, fortifier la race, voilà une
œuvre pour laquelle on peut raisonnable-
ment accepter une collaboration internatio-
nale, Mais, si ..cette coliaborittiom ne doit
s'exercer que dans' un but lucratif, à courte
vue, elle ne nous parait pas très désirable.
Gmorgen momne,
député de Smône-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commistion des Mines.
< 1
An grand conseil de Tunisie
–* «
Dernière séance
Sameai matin à 1 h. 30 le Grand Conseil
a pris An après un laborieux travail des
Commissions des finances et de l'outillage
économique. Le projet de budget du gouver-
nement est venu le 15 mars dernier devant
les sections en séance plénière. Cinq jours
et une nuit de longues discussions n'ont pu
mettre d'accord les deux sections française
et indigène qui, on le sait, deliberent sépa-
rément au sein de la section française;
l'unité n'a pu se réaliser sur nombre de
points; toutefois eille s'est faite pour rejeter
l'impôt sur les traitemens et salaires. Pour
clore la session les deux sections ont été réu-
nies sous la présidence de M. Manceron qui
a remercié les délégués, en particulier es
rapporteurs qui ont dû fournir un gts. effort.
La Commission arbitrale chargée de met-
tre dtaccord les deux sèctions s'est réunie
ce matin à neuf heures.
) (
Vacances de Pâques
t.
Des élèves de l'Institut agronomique
en Atrique du Nord 1
Une caravane d'une centaine d'élèves et an-
ciens élèves de 1* Institut national agronomique
vient de partir pour faire un voyage d'études
pendant les vacances de Pâoues, en Algérie
(départements d'Alger et de Constantine) et en
Tunisie.
Cette délégation de l'Ecote est accompagnée
du directeur et d'un certain nombre de profes-
seurs.
Me. écrivains
en Afrique du Nord
Mme Suzanne Rémond réside actuellement
en Afrique du Nord, où elle prépare un nou-
vel ouvrage.
- -- - > (
La conférence
de l'Afrique française
'.1
Le prochain Congrès
La Conférence Economique de l'Afrique
Française, qui avait organisé primitivement
un Congrès qui devait se tenir en 1930, à
Dakar et à Alger, n'a pu se tenir à cette date,
ni même en 193i, en raison de la situation
économique.
Cependant, 'le Comité de Direction, sous
la présidence de M. Edouard de Warren, dé-
puté de Meurthe-et-Moselle, président du
Comité Algérie-Tunisie-Maroc, n'a pas voulu
renoncer à poursuivre les études qui avaient
été projetées et à faire état des rapports re-
marquables qui avaient été préparés.
Il vient donc de décider d'organiser un
Congrès qui aura lieu à Paris, au printemps
prochain, vraisemblablement entre les élec-
tions législatives et la réunion du Parle-
ment.
Ce Congrès, largement ouvert, dans 'lequel
seront présentés les rapports préparés pour
le Congrès de Dakar, permettra de recher-
cher les besoins de notre empire africain et
de déterminer l'avenir que l'on peut attendre
de ces vastes contrées, si ses besoins sont sa-
tisfaisant.
Le cadre prévu pour la Conférence Eco-
nomique de l'Afrique Françaie est conservé.
Le Congrès comportera donc les mêmes sec-
tions avec, à leur tête, les mêmes présidtmts,
c'est-à-dire pour la Section Economique :
M. Duchène, président de la Banque de
l'Afrique Occidentale ; Section des Finances :
M. Ernest-Picard', président de la Banque de
'l'Algérie i Section des Liaisons : M. de War-
ren président général du Congrès; Section
Politique et Sociale : M. Diagne, député,
ancien sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
On peut rer que ce Congrès permet-
tra de « faire le point » et sera l'occasion
de porter à la connaissance -des Français de
la Métropole les richesses de notre Afrique
française.
MMMUKMMMtM
la àâ
:. 1
L 41141mable que la
France austrdte -
prend chaque jour,
sur la carte deS
mers un intérêt sans,
cesse grandissant et
de pleine actualité,
Ne l'oublions pas,
le Pacifique est bie,..
le noeud de la ques-
tion asiatique, com-
me il tend à devenir un des centres de l'ac-
tivité mondiale. Or, sur le futur théâtre Où
se joueront peut-être les grands drames mo-
dernes se trouve placée la plus grande de
toutes nos îles de l'Océanie, cette Nouvelle-
Calédome qu'un cyclone a dévastée récem-
ment et qui, il faut le reconnaître, est loin
d'être équipée à la mesure de sa valeur.
Dans la France des Antipodes, l'action
urgente s'impose. Il n'est pas admissible
que cette riche colonie reste plus longtemps
à l'ancre, si loin de tout progrès élémen-
taire.
Les fonds d'emprunt votés l'année der-
nière par les deux Chambres doivent mar-
quer l'cYe d'une nouvelle période de pros-
périté pour « la France des Antipodes ».
En marge de l'aménagement du port de
Nouméa, toute une série de travaux sont en-
visagés et doivent domter à l'Ile un renou-
veau d'activité.
Il faut faire une place de choix au pro-
gramme du réseau routier qui desservira les
agglomérations et les reliera à Nouméa.
C'est seulement par sa réalisation que peu-
vent être desservies des populations aujour-
d'hui encore isolées dans la brousse calédo-
nienne et que pourront être mis en valeur
des terrains de colonisation d'une impor-
tallcc considérable dans des régions neuves
et fertiles) mais encore ittaccessibles.
La création de centres miniers et agricoles,
va développer une exploitation exigeant les
routes indispensables pour les relier aux
ports d'embarquement normalement utilisés
pour l'enlèvement des produits par le navire
du service du Tour des Côtes.
Il reste environ 440 kilomètres de routes à
construire, et il a été Prévu, pour ce pro-
gramme 35 millions à prélever sur les fonds
il' emprunt.
Le réseau à construire comprend :
a) L7extension de Nouméa à Ouêgoa;
b) L'achèvement de la transversale BfJu-
rtftl-Houillffl qui, traversant ta cïïSlne de
montagnes, mettra en communication les cô-
tes orientale et occidentale de la Grande
Terre, non encore reliées, et se continuera
jusqu'à Hienghene;
c) Le prolongement jusqu'à Yaté et à la
Baie des Pirogues à travers des régions mi-
nières;
d) La route de la Foa-Callala, exutoire
du gros centre agricole de Canota;
c) La réfection et l'achèvement de la route
Bouloupari-Thio.
Enfin, mesure qui ne supportait plus de
re-taril, les quatre ponts qui doivent, même
au montent des crues des rivières, assurer la
continuité des relations à l'intérieur de l'île,
ces fonts sont commandés et seront établis
en 1932. Cette dépense de 3.200.000 fr. sera
prélevée sur l'emprunt pour 1.200.000 fr.,
les prestations apportant une contribution de
200.000 fr.
C'est ainsi que, peu à peu, la Nouvelle-
Calédonie se transforme. Ajoutons que la
France des Antipodes est riche en promesses
d'avenir.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
) (
Le cyclone de la Nouvelle-Calédonie
.8.
M. Guyon, Gouverneur de la Nouvelle-
Calédonie, Haut-Commissaire de la France
au Pacifique, après une tournée effectuée dans
les régions atteintes par le cyclone du 24 fé-
vrier, à la N ouvelle-Ca'lédonie, a donné de
nouveaux renseignements sur les effets de
ce sinistre.
Contrairement à ce qui avait été annoncé,
il y a eu un indigène tué et un autre blessé
par l'effondrement de leurs habitations.
La. zone sinistrée s'étend sur 5.600 km.
carrés, dans une région où s'étaient particu-
lièrement développées les petites et moyen-
nes colonisations et où des plantations de
caféiers et de cocotiers se trouvaient en plein
essor.
Des Commissions constituées par le Gou-
verneur Guyon procèdent à l'estimation des
dommages. Des secours ont été distribués
d'urgence pour abriter et ravitailler les po-
pulations sinistrées européennes et indigènes.
M. de Cliappedelaine, ministre des Colo-
nies, va déposer un projet de loi accordant
à la Nouvelle-Calédonie une subvention
pour la réparation des dommages causés par
le cyclone.
Le Gouverneur Guyon signale plus parti-
culièrement le courage et le sang-froid des
populations de la Nouvelle-Calédonie.
(
Le voyage da "Graf-Zeppelin"
Le dirigeable Graf-Zeppelin a quitté di-
manche soir Friedrichshafen pour effectuer son
premier voyage de cette année au Brésil. U a
survolé Tanger hier après-midi à 16 h. 45 et
s'est dirigé vers Dakar qu'il survolera, mais
sans y atterrir, afin de se rendre compte sim-
plement de la possibilité d'y prendre le courrier
postal.
, MIS les t>–liSlMS
': i' i 8
A MéJÊ C.A.
A, LA G€0MDS8ION DES FINANCES
v La Coramissfam'dn ^Flàaiices a .têtu* séance
cet après-midi pour de multiples objets et exa-
inen de divers projets et propositions,
lesquels le projet de loi concemabf l'aide de
VElat permettant l'achèvement cte - construc-
tions en cours de navires de ta Compagnie Gé-
nérale Transatlantique.
AU &ÊÎNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
La Commission sénatoriale des Finances
s'est réunie samedi sous la présidence de M.
Jeanneney pour terminer l'étude du budget des
dépenses et voter un certain nombre d'articles
de la loi des Finances.
Abordant l'étude de la loi de ifnances sur
rapport de M. ÀM Gardey, la Commission
a voté une quarantaine d'articles, mais elle a
disjoint ceux ayant trait à la taxe à J'importa-
tion des blés durs en provenance d'Algérie et
des colonies.
-– > mtm E
A LA CHAMBRE
L'EMPRUNT INDOdHlNOIS EST VOIE
; A la -séance de ce matin, M-rle Chappe-
delaine, ministre des Colonies, a demandé à
la Chambre de voter le projet de loi tendant
à autoriser le gouvernement général de l'In-
dochine à contracter un emprunt de 250
millions.
M. J. Odin, rapporteur, et notre éminent
collaborateur M. Léon Archimbaud, rap-
porteur pour avis, ont donné un avis favora-
ble au projet.
M. Baudouin-Bugnet a développé un
amendement tendant à l'institution d'un
pourcentage affecté à garantir la bonne foi
des opérations.
Le ministre et le rapporteur ont demandé
à M. Baudouin-Bugnet de retirer son amen-
dement, ce qu'il a fait.
M. Baudouin-Bugnet a alors développé
un amendement tendant à favoriser les plan-
teurs autres que ceux qui sont prévus au
projet, mais, à la demande du ministre et
du rapporteur, il a également retiré cet amen-
dement, et le projet a été adopté sans aucun
débat.
1 Mt* (
Elections- coloniales
T'
A la Martinique
M. Victor Sévère ne se présente pas dans
la première circonscription de la Martinique,
c'est M. Alcide Delmont, député actuel, qui
se représentera.
M. Lagrosillière, ancien député, se repré-
sente également à la Martinique; il s'emoar-
quera le 24 courant à destination de Fort-de-
1< rance.
RUE OUDINOT
»♦»
Au cabinet de M. de Chappedelaine
M. Paul Brustier, receveur particulier des
finances, est nommé chargé de mission au
cabinet du ministre des Colonies.
.- (
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
moraleset politiques
Dépôt d'un livre sur Madagascar
A la dernière réunion de la Compagnie
M* Paul Matter a déposé un ouvrage de
M. Yon, directeur honoraire au ministère des
Colonies, sur Madagascar, colonie française
(1896-1930), a-vec préface du maréchal Lyau-
tey.
--- >-M*uw (
Croisière médicale
- ,
Le paquebot Mexique a quitté Saint-Nazaire
hier, ayant à son bord plus de deux cents mé-
decins, dont plusieurs professeurs parisiens et
représentants des corps médicaux de presque
toutes les grandes villes de France qui parti-
cipent à une aroisière médicale, ayant pour but
la visite du Portugal, de l'Espagne. du Maroc
et des îles Canaries, avec escales à Vigo,
Cadix, Li sbonne, Ténériffe et Casablanca,
chaque escale servant de point de départ à
des excursions.
Pendant le voyage, des conférences médi-
cales et des causeries coloniales seront faites
à bord.
PHILATÉLIE
"1 fl,
- Nouveaux timbres
dans les colonies italiennes
l •*. •
r Par décret est autorisée l'émission d'une
série commémorative de timbres-poste au bé-
néfice de la Société nationale « Dante Ali-
ghieri' », et qui auront, cours dans les colo-
nies italiennes.
) <–
La croisière du Jeanne-d'Arc
Du Maroc vers Toulon
Le croiseur Jeanne-d'Arc, bâtiment-école
d'application des enseignes de vaisseau de
26 classe, séjournera pendant trois semaines
à Toulon. Il doit arriver en rade le 23 mars,
venant du Maroc, et appareiller vers le 16
avril pour la seconde partie de sa croisière
annuelle.
<«
Le voyage de Tempereur d'Annam
en Afrique du Nord
.♦«
Départ de Marseille
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, l'Empereur d'Annam est parti pour
l'Afrique du Nord.
S. M. Bao Dai, accompagné de M. Char-
les, gouverneur général honoraire, s'est em-
barqué dimanche à Marseille, sur. le paque-
bot Président-Val-Fias.
Le souverain se rend en Afrique du Nord,
Algérie et Maroc, et il compte rentrer en
France dans un mois environ par Tanger et
l'Espagne.
L'arrivée à Alger
S. M. Bao Dai, et son cousin le prince
Vinh Ahm, sont arrivés hier après-midi à
Alger.
Bao Daï a été salué à son arrivée à la gare
maritime par M. Jules Carde, gouverneur
général d'Algérie. Une foule compacte l'a
acclamé.
Dans le courant de Taprès-midi, le jeune
Empereur s'est rendu à El Biar, où réside
son grand-oncle, le prince d'Annam S. A.
Nam Chi qui, après avoir connu, dans sa
jeunesse, les amertumes et les dangers du
pouvoir suprême, a été envoyé en exil à Al-
ger, où il est devenu une des figures les plus
populaires.
) (
RETOUR
-. J -- --
M. Lavit en France
C'est aujourd'hui que M. Lavit, Résident
supérieur de France au Cambodge, quittera
la colonie, à bord de VAndrê-Lebon, des
Messageries Maritimes.
M. Sylvestre, actuellement Résident supé-
rieur à Quangchéouwan, assurera l'intérim.
) -+- (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
En Annam et en Cochinchine.
Le duc et la duchesse de Brabant, qui
avaient quitté Hanoï le 12 mars, sont arri-
vés 'le lendemain à Hué, où ils ont été reçus
par le Résident supérieur.
Après un échange de visites avec le Ré-
cent et les ministres de l'empire d'Annam,
ils .ont visité les tombeaux impériaux et les
collections réunies dans les musées de la ca-
pitale de l'Annam.
Poursuivant leur voyage par Tourane-
Dalat, le duc et la duchesse sont arrivés à
Saigon vendredi, d'où i'is partiront aujour-
d'hui pour aller visiter les temples d'Angkor.
) - m* - (
Un jésuite victime de la peste
à Madagascar
'8'
Voici un nouveau nom à ajouter à la liste,
déjà lOllglle J des missionnaires victimes de
leur dévouement : le R.P. Barreau, S. /., du
Vicariat Apostolique de Fianarantsoa à Ma-
dagascar, atteint de la peste en allant por-
ter VExtrême-Onction à un malade de la ré-
gion d'Ambositra, il. succombait quelques
jours -plus tard.
Missionnaire depuis dix-huit ans, le R.P.
Barreau, d'une simplicité et d'tine ténacité
peu communes, faisant preuve en toute cir-
constance dhme inlassable abnégatio". Sa
santé fort précaire, depuis surtout une opé-
ration qui lui avait laissé une pénible in-
firmité, ne l'empêchait pas de se dévouer
sans compter ait service de la mission et
rien ne pouvait l'arrêter dans ses courses
apostoliques.
Lorsque le médecin. lui annonça qu'il avait
la peste et jyue tout espoir de le sauver était
perdu J le vaillant religieux lui répondit
tranquillement : cc C'est bien. » Il mourut
comme il avait vécu, courageusement, sans
tilt mot de plainte.
Agence Fidès..
) -.. ;
L'A. 0. F.
et le carburant national
M. Ernest Haudos demandait dans un ar-
ticle du 12 mars, paru dans nos colonnes,
que l'Afrique Occidentale française prît net-
tement position comme productrice de carbu-
rant national.
On sait qu'une mission conduite par
M. Charles Roux effectue actuellement une
randonnée africaine qui a pour objet l'étude
de la production et de l'utilisation des carbu-
rants tirés des oléagineux de l'Afrique Occi-
dentale française. On espère que les résultats
de cette enquête scientifique concluront à la
possibilité immédiate de l'emploi des huiles
d arachide, de sésame, de palme et de ricin
et des graisses de karité. L'Ouest Africain
posséderait donc en quelque sorte ses carbu-
rants indigènes. Il s'agit donc non pas de
les découvrir, mais de réaliser les améliora-
tions pratiques qui permettront leur utilisa-
tion pour l'industrie.
Il est également un autre produit particu-
lièrement intéressant dans cet ordre d'idées :
le sisal.
A ce sujet, les informations qui nous par-
viennent sur la dernière tournée du Gouver-
neur Général Brévié nous donnent des préci-
sions sur les progrès de la fabrication d'al-
cool de sisal.
Pendant un arrêt à Samé, M. Brévié a vi-
sité les sisaleraies de la Société anonyme des
Cultures de Diakandapé, dont l'origine re-
monte à 1006.
Il a été reçu par le Directeur fondateur de
l'entreprise, M. Louis Renoux. La distillerie,
nouvellement installée, doit être en exploila-
tion dans quelques jours. Elle utilise, soin
la méthode du procédé Fouque, les déchets du
déflbrage du sisal pour la fabrication des al-
cools industriels. On entrevoit ainsi une so-
lution très heureuse au problème du carbu-
rant africain et même du carburant national,
Le chemin de fer
de la Côte-d'Ivoire
Inspection
de M. le Gouverneur général Brévié
Au cours de la tournée qu'il vient d'effec-
tuer dams les colonies de l'Afrique Occiden-
tale le Gouverneur générai Brévié a inspecté
les travaux neufs du chemin de fer de la
Côte d'Ivoire. On sait qu'il s'agit de pous-
ser jusqulà Bobo-Dioulasso d'abord, jusqu'à
Séoou ensuite la voie ferrée qui aboutit sur
la Côte à Abidjan.
Quelques mots sur l'historique de cette li-
gne ne sont pas inutiles : la construction
du chemin de fer.
LA CONSTRUCTION DU CHEMIN DE FER :
Ce qui est fait
La construction du chemin de fer à voie
de 1 mètre de la Côte d'Ivoire a été com-
mencée en 1903 en partant d'Abidjan centre
commercial situé sur la rive nord de 'la la-
gune Ebrié et futur chef-lieu de la colonie.
En 1906 le rail atteignait Agboville sur la
rivière Agnéby, à 82 km. d'Abidjan.
Le i9r janvier 1909 un nouveau tronçon de
80 km. fut mi en exploitation entre Agbo-
ville et la gare de Tiémélékro (kilom. 162).
La même année au ier juin, le terminus
était reporté sur 'la rive gauche du N'Zi au
kilomètre 181.
L'insurrection des ,tribuS'- Abbeys, N'Bans
et Agbas qui éclata en janvier 1910 arrêta
les travaux d'avancement de la construction
et, malgré sa rapide répression, retarda dans
une certaine mesure l'ouverture à l'exploita-
tion des gares au deI:'" du N'Zi.
Néanmoins pendant le deuxième trimestre
1910 le viaduc à six travées métalliques de
4 mètres franchissant le large lit du N'Zi,
fut inauguré ainsi que la gare de Dimbokro.
En 1912 'le rail était à Bouakc au kilomè-
tre 316 et toute la ligne Abidjan:Bouaké
exploitée. La première phase de la construc-
tion était terminée.
Pendant la guerre de 1914-1918 les travaux
furent arrêtés et ne reprirent qu'en 1922.
Au cours de cette deuxième phase de la
construction la gare de Katiola (km. 371)
fut ouverte à l'exploitation en septembre
1923 et le rail atteignit le kilomètre 420 en-
tre Kichan et Loho à la fin de l'année 1924.
jusqu'à cette époque 'les travaux avaient
été financés au moyen de crédits provenant
des fonds d'emprunt.
A partir du 1er janvier 1925, le Gouverne-
ment général de l'Afrique Occidentale fran-
çaise décida de poursuivre les travaux de
prolongement du chemin de fer de la Côte
d'Ivoire à l'aide des seules ressources du
Budget général de la Fédération et en se
basant en partie sur les facilités pouvant ré-
sulter de remploi des prestations alleman-
des. *
Le 16 avril 1926 la gare de Niangbo
(km. 53) était ouverte au trafic et le 1er jan-
vier 1928 le nouveau tronçon Niangho-Ta-
firé (km. 488) mis en exploitation.
Le 1er janvier 1930 la gare de Ferkessé-
dougou (km. 558) était inaugurée et le
iot janvier 1931 un nouveau tronçon de
50 kilom. Ferkéssédougou - Ouangolodougou
(km. 606) livré au service de l'exploitation.
Actuellement le rail, après avoir franchi
d'abord la Leraba, afnuent du Comoé, qui
forme limite entre la colonie de la Côte
d'Ivoire et celle de la Hautc-Volta, puis
ensuite le. Comoé lui-même a atteint Ban-
fora au kilomètre 700.
Ce qui reste à construire
La grave crise économique qui sévit ac-
tuellement dans 'le monde entier, et qui n'a
malheureusement pas épargné l'Afrique Oc-
cidentale française, n'aurait pas permis de
pousser à la même cadence le travail entre-
pris, si fonds de l'emprunt de 1 milliard
690 millions de francs, autorisé par la loi du
22 février 1931, n'étaient venus apporter
une aide salutaire.
Gràce au nouveau crédit de 166 millions
affecté aux travaux de prolongement, la
première liaison ferroviaire du gode de Gui-
née avec le Niger va pouvoir se réaliser
dans un avenir très proche.
Le rail atteindra vers la fin de l'année
1932 le centre commercial important de
Bobo-Dioulasso (km. 795) en Haute-Volta,
d'où il partira ensuite en direction du Sou-
dan vers Koutiala (km. 1.000) et le Bani
qu'il franchira à Douna (km. 1110) pour ga-
gner enfin 'le Niger à Ségou au km. 11Ô0.
Si l'on songe aux prévisions établies pour
le prolongement du chemin de fer de Thiès
au Niger (1) de Koulikoro (km. 1280) jus-
qu'à Ségou situé à 1.460 km. de Dakar, on
peut en jetant les yeux sur la carte de
l'Afrique Occidentale française, mesurer
l'étendue du. formidable travail qui aura
alors été accompli, puisque moins d'un demi-
siècle après l'exploration de Binier, 'le tou-
riste moderne pourra refaire, confortable-
ment installé dans un sleeping, le même cé-
lèbre voyage de plus de 2.600 km. à travers
les colonies du Sénégal, du Soudan, de la
Haute-Volta et de la Côte d'Ivoire : Dakar
sera par la voie de terre à moins de quatre
jours du futur port d'Abidjan.
Il faut d'abord noter que la mise en ser-
vice au mois de juillet 1931 du pont flottant
de 410 mètres de longueur sur la lagune
Ebric, en face d'Abidjan, a permis la réalisa-
tion. de l'accès maritime du chemin de fer
jusqu'au nouveau wharf de- Port-Bouet, ri-
chement outillé.
L'exécution des transports, pour les mar-
chandises importées ou exportées, se trouve
de ce fait considérablement facilitée par la
suppression du long et pénible transit lagu-
- naire.
Le Gouverneur géÕéri Brévié a donné
toute son attention aux travaux d'avance,
ment en cours d'exécutton qui lui ont été
présentés par le chef 'du' bataillon du génie
Roou, chef du Service des travaux neufs.
Ce Service dont le siège est actuellement à
Banfora au (km. 700) a ses chantiers éche-
lonnés depuis la station de Yendéré (kilo-
mètre 639) point extrême de la pose de voie
jusqu ^à la gare de Bobo-Dioulasso (kilo-,
mètre 795) point extrême du débroussement.
Le personnel comprend 70 européens et près
(1) Voir" Le Chemin de for de Thios nu,
Niger •> édité par la Iihm trie I.arosc, 11 ru
iclor-UMism, Paris VI',
90 CENTIME*
MARDI SOIR, 22 MARS IM.
mmijiotiiiem
*
Rédaction foadministrogietti
M,RM«lllNMftllar
PARia a.,
VÉLAM. « LOUVRB ,.
MfaMtUtu wy-M
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ttrMMf 2. ItS » Il ib
On s'abonne sans (Mb dm
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La coopération européenne
en Afrique
* * wà • < »–
Depuis déjà un bon nombre d'années,
Léon Archimbaud est rapporteur, devant la
Chambre, du budget des Colonies. Les rap-
ports copieux qu'il distribue à ses collègues
ne sont pas toujours dénués d'intérêt et leur
lecture attentive ne manque pas d'être pro-
fitable. En quelques centaines de pages, il
fait annuellement le tour de la planète, et,
dans ce périple, il lui arrive de soulever de
passionnants problèmes de colonisation,
qu'en sa sagesse et sa prudence natives, il
se garde bien de résoudre. Il n'apporte pas
de solutions originales et définitives, il est
simplement satisfait lorsqu'il a pu mettre en
éveil la curiosité du lecteur. Ainsi faisant,
Léon Archimbaud échappe à tout surmenage
intellectuel : c'est plus qu'un sage; c'est un
hygiéniste !
Quoi qu'il en soit, son dernier rapport,
que nous avons tant besoin de lire attentive-
ment, maintenant que le budget est voté par
la Chambre, souleva une question intéres-
sante, celle d'une éventuelle coopération Ctl-
ropéenne en Afrique. L'idée de cette coopé-
ration appartiendrait, paraît-il, en France,
à MM. H. de Jouvenel et Georges Valois,
et elle découlerait du légitime souci qu'ont
ces esprits distingués de résoudre, par le
moyen d'ententes économiques, les diffi-
cultés au milieu desquelles se débat une Eu-
rope déséquilibrée par une crise sans précé-
dent. Cette idée est ainsi développée et pré-
cisée par Archimbaud :
Les promoteurs de l'idée dont il s'agit,
considérant que la slabilisatilill économique,
partant la paix réelle, etc pourra être obtenue
que par un effort général de redressement
accPtllpli par les nations européennes, esti-
ment que VAfrique est le seul débouché ac-
tuel pour la production des usines d'Europe.
En effet, ils considèrent que les marchés
d'Amérique qui ont facilité l'essor industriel
de l'Europe du milieu du siècle dernier jus-
qu'en 1900 environ, sont définitivement clos
à la production industrielle de la vieille Eu-
rope. Par ailleurs, tant pour des raisons
économiques que politiques, les différends
pays d'Asie ont une tendance de plus en
plus .",artJ"e à se fermer aux importateurs
européens; Varme du boycottage est de plus
en plui maniée dans les contrées asiatiques,
et VEurope a - devant elle d'actifs concur-
rents comme le Japonj l'Amérique et, de-
maiH, la Russie. D'autre part, les pays asia-
tiques *mr• cesitnt~de s'équiper mSustfieUt-
ment, l'exemple des Indes est très frappant
à ce point de vue. Peut-on d'un autre côté,
fonder beaucoup d'espoirs sur la « Cinquiè-
nie partie du monde m. Les terres en Paci-
fique) Il suffit de jeter un coup d'aiLsu,
V économie générale de cette région du globe
pour se rendre compte que nous sommes en
érêsencc d'économies « fermées »,% l'Austra-
lie et la Nouvelle-Zèlandc, ou tout au moins
réservées dans une très large mesure aux ef-
forts britanniques, ri. d'archipels Océaniens
dont la faible superficie et le peu de densité
des populations en rétrécissent les mahliés
possiblès. Le continent noir apparaît, en
conslfuencc. comme le véritable et unique
centre de l'activité extérieure de l'Europe
d'après guerre.
Aussi séduisante et brillante que soit l'a
formule de coopération ainsi présentée, il
nous est assez difficile de l'accueillir sans
un ceftairi scepticisme : scepticisme quant
aux possibilités de la mettre en application,
scepticisme quant à l'importance des résul-
tats heureux à attendre d'une application
même loyalement et généralement faite.
Nous estimons, en effet, tout d'abord,
qu'une coopération européenne en Afrique
sur le terraiii économique, ne peut, dans
l'état politique du monde, être appliquée à
la totalité du continent noir, et que deux
immenses régions de ce continent appartien-
dront pour longtemps encore, qu'on le dé-
plore ou non, à ce système de chasses « gar-
dées » ou « réservées » qu'Archimbaud si-
gnale à "propos de l'Australie et de la Nou-
velle-Zélande. Nous voulons Iparler du
Nord Alricahl. (Egypte, Tunisie, Algérie et
Maroc) et de l'Afrique Australe anglaise. Ce
serait se leurrer de vains espoirs que de
croire que l'Angleterre et la France renonce-
raient volontiers aux privilèges économiques
qu'elles détiennent sur ces territoires. L'une
et l'autre n'y sont pas plus disposées qu'en
ce qui pourrait concerner, le cas échéant,
leurs possessions d'Asie ou du Pacifique. On
peut même constater qu'en dépit de la for-
mule du protectorat, elles ont une tendance
marquée à englober de plus en plus dans un
systme égoïste « d'économies fermées 11 les
territoires africains que nous venons de citer
plus haut.
Qr, si nous excluons du futur champ d'ac-
tion de cette coopération européenne, dans
laquelle on place tant d'espérances, l'Afri-
que du Nord et l'Afrique Australe, c'est-à-
dire non seulement d'immenses étendues,
mais encore des populations ayant relative-
ment le plus grand pouvoir de consomma-
tion, que reste-t-il comme possibilité d'acti-
vité européenne sur le continent noir?
Il reste l'Afrique Occidentale, l'Afrique
Equatorialc et l'Afrique Orientale, c'est-à-
dire de vastes territoires à population très
peu dense et dont le pouvoir de consomma-
tion est voisin de zéro. Dans ces conditions,
Vinternationalisation économique de ces ré-
gions ne peut apporter, au mal dont souf-
fre la vieille Europe, qu'une atténuation,
bien* légère et infiniment lente. L'outillage
économique du centre africain, ne peut se
faire d'une façon rapide et massive sous
peine d'aboutir à des résultats financiers dé-
plorâbles. D'autre part, avant longtemps en-
core, les noirs d'Afrique ne seront pas sus-
ceptibles de constituer pour l'Europe une
clientèle sérieuse, et c'est pure illusion que
de penser que, même par un effort interna-
tional, on peut trouver dans l'Afrique noire
un exutoire sérieux à la pléthore industrielle
dont nous souffrons.
Pour nous, nous estimons que si une œu-
vre de collaboration européenne doit être
tentée en Afrique, c'est avant tout sur le
plan social qu'elle doit être conduite, et non
sur le plan économique. L'effort à tenter
doit être désintéressé : il doit viser exclusi-
vement à Teducation des races attardées qui
peuplent l'Afrique du milieu. Elever le ni-
veau de vie des noirs en leur apprenant à
tirer rationnellement de leur soli toute la
nourriture dont ils ont besoin, en faire de
bons cultivateurs, des pasteurs et des éle-
veurs éclairés, leur inculquer de solides prin-
cipes d'hygiène, fortifier la race, voilà une
œuvre pour laquelle on peut raisonnable-
ment accepter une collaboration internatio-
nale, Mais, si ..cette coliaborittiom ne doit
s'exercer que dans' un but lucratif, à courte
vue, elle ne nous parait pas très désirable.
Gmorgen momne,
député de Smône-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commistion des Mines.
< 1
An grand conseil de Tunisie
–* «
Dernière séance
Sameai matin à 1 h. 30 le Grand Conseil
a pris An après un laborieux travail des
Commissions des finances et de l'outillage
économique. Le projet de budget du gouver-
nement est venu le 15 mars dernier devant
les sections en séance plénière. Cinq jours
et une nuit de longues discussions n'ont pu
mettre d'accord les deux sections française
et indigène qui, on le sait, deliberent sépa-
rément au sein de la section française;
l'unité n'a pu se réaliser sur nombre de
points; toutefois eille s'est faite pour rejeter
l'impôt sur les traitemens et salaires. Pour
clore la session les deux sections ont été réu-
nies sous la présidence de M. Manceron qui
a remercié les délégués, en particulier es
rapporteurs qui ont dû fournir un gts. effort.
La Commission arbitrale chargée de met-
tre dtaccord les deux sèctions s'est réunie
ce matin à neuf heures.
) (
Vacances de Pâques
t.
Des élèves de l'Institut agronomique
en Atrique du Nord 1
Une caravane d'une centaine d'élèves et an-
ciens élèves de 1* Institut national agronomique
vient de partir pour faire un voyage d'études
pendant les vacances de Pâoues, en Algérie
(départements d'Alger et de Constantine) et en
Tunisie.
Cette délégation de l'Ecote est accompagnée
du directeur et d'un certain nombre de profes-
seurs.
Me. écrivains
en Afrique du Nord
Mme Suzanne Rémond réside actuellement
en Afrique du Nord, où elle prépare un nou-
vel ouvrage.
- -- - > (
La conférence
de l'Afrique française
'.1
Le prochain Congrès
La Conférence Economique de l'Afrique
Française, qui avait organisé primitivement
un Congrès qui devait se tenir en 1930, à
Dakar et à Alger, n'a pu se tenir à cette date,
ni même en 193i, en raison de la situation
économique.
Cependant, 'le Comité de Direction, sous
la présidence de M. Edouard de Warren, dé-
puté de Meurthe-et-Moselle, président du
Comité Algérie-Tunisie-Maroc, n'a pas voulu
renoncer à poursuivre les études qui avaient
été projetées et à faire état des rapports re-
marquables qui avaient été préparés.
Il vient donc de décider d'organiser un
Congrès qui aura lieu à Paris, au printemps
prochain, vraisemblablement entre les élec-
tions législatives et la réunion du Parle-
ment.
Ce Congrès, largement ouvert, dans 'lequel
seront présentés les rapports préparés pour
le Congrès de Dakar, permettra de recher-
cher les besoins de notre empire africain et
de déterminer l'avenir que l'on peut attendre
de ces vastes contrées, si ses besoins sont sa-
tisfaisant.
Le cadre prévu pour la Conférence Eco-
nomique de l'Afrique Françaie est conservé.
Le Congrès comportera donc les mêmes sec-
tions avec, à leur tête, les mêmes présidtmts,
c'est-à-dire pour la Section Economique :
M. Duchène, président de la Banque de
l'Afrique Occidentale ; Section des Finances :
M. Ernest-Picard', président de la Banque de
'l'Algérie i Section des Liaisons : M. de War-
ren président général du Congrès; Section
Politique et Sociale : M. Diagne, député,
ancien sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
On peut rer que ce Congrès permet-
tra de « faire le point » et sera l'occasion
de porter à la connaissance -des Français de
la Métropole les richesses de notre Afrique
française.
MMMUKMMMtM
la àâ
:. 1
L 41141mable que la
France austrdte -
prend chaque jour,
sur la carte deS
mers un intérêt sans,
cesse grandissant et
de pleine actualité,
Ne l'oublions pas,
le Pacifique est bie,..
le noeud de la ques-
tion asiatique, com-
me il tend à devenir un des centres de l'ac-
tivité mondiale. Or, sur le futur théâtre Où
se joueront peut-être les grands drames mo-
dernes se trouve placée la plus grande de
toutes nos îles de l'Océanie, cette Nouvelle-
Calédome qu'un cyclone a dévastée récem-
ment et qui, il faut le reconnaître, est loin
d'être équipée à la mesure de sa valeur.
Dans la France des Antipodes, l'action
urgente s'impose. Il n'est pas admissible
que cette riche colonie reste plus longtemps
à l'ancre, si loin de tout progrès élémen-
taire.
Les fonds d'emprunt votés l'année der-
nière par les deux Chambres doivent mar-
quer l'cYe d'une nouvelle période de pros-
périté pour « la France des Antipodes ».
En marge de l'aménagement du port de
Nouméa, toute une série de travaux sont en-
visagés et doivent domter à l'Ile un renou-
veau d'activité.
Il faut faire une place de choix au pro-
gramme du réseau routier qui desservira les
agglomérations et les reliera à Nouméa.
C'est seulement par sa réalisation que peu-
vent être desservies des populations aujour-
d'hui encore isolées dans la brousse calédo-
nienne et que pourront être mis en valeur
des terrains de colonisation d'une impor-
tallcc considérable dans des régions neuves
et fertiles) mais encore ittaccessibles.
La création de centres miniers et agricoles,
va développer une exploitation exigeant les
routes indispensables pour les relier aux
ports d'embarquement normalement utilisés
pour l'enlèvement des produits par le navire
du service du Tour des Côtes.
Il reste environ 440 kilomètres de routes à
construire, et il a été Prévu, pour ce pro-
gramme 35 millions à prélever sur les fonds
il' emprunt.
Le réseau à construire comprend :
a) L7extension de Nouméa à Ouêgoa;
b) L'achèvement de la transversale BfJu-
rtftl-Houillffl qui, traversant ta cïïSlne de
montagnes, mettra en communication les cô-
tes orientale et occidentale de la Grande
Terre, non encore reliées, et se continuera
jusqu'à Hienghene;
c) Le prolongement jusqu'à Yaté et à la
Baie des Pirogues à travers des régions mi-
nières;
d) La route de la Foa-Callala, exutoire
du gros centre agricole de Canota;
c) La réfection et l'achèvement de la route
Bouloupari-Thio.
Enfin, mesure qui ne supportait plus de
re-taril, les quatre ponts qui doivent, même
au montent des crues des rivières, assurer la
continuité des relations à l'intérieur de l'île,
ces fonts sont commandés et seront établis
en 1932. Cette dépense de 3.200.000 fr. sera
prélevée sur l'emprunt pour 1.200.000 fr.,
les prestations apportant une contribution de
200.000 fr.
C'est ainsi que, peu à peu, la Nouvelle-
Calédonie se transforme. Ajoutons que la
France des Antipodes est riche en promesses
d'avenir.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
) (
Le cyclone de la Nouvelle-Calédonie
.8.
M. Guyon, Gouverneur de la Nouvelle-
Calédonie, Haut-Commissaire de la France
au Pacifique, après une tournée effectuée dans
les régions atteintes par le cyclone du 24 fé-
vrier, à la N ouvelle-Ca'lédonie, a donné de
nouveaux renseignements sur les effets de
ce sinistre.
Contrairement à ce qui avait été annoncé,
il y a eu un indigène tué et un autre blessé
par l'effondrement de leurs habitations.
La. zone sinistrée s'étend sur 5.600 km.
carrés, dans une région où s'étaient particu-
lièrement développées les petites et moyen-
nes colonisations et où des plantations de
caféiers et de cocotiers se trouvaient en plein
essor.
Des Commissions constituées par le Gou-
verneur Guyon procèdent à l'estimation des
dommages. Des secours ont été distribués
d'urgence pour abriter et ravitailler les po-
pulations sinistrées européennes et indigènes.
M. de Cliappedelaine, ministre des Colo-
nies, va déposer un projet de loi accordant
à la Nouvelle-Calédonie une subvention
pour la réparation des dommages causés par
le cyclone.
Le Gouverneur Guyon signale plus parti-
culièrement le courage et le sang-froid des
populations de la Nouvelle-Calédonie.
(
Le voyage da "Graf-Zeppelin"
Le dirigeable Graf-Zeppelin a quitté di-
manche soir Friedrichshafen pour effectuer son
premier voyage de cette année au Brésil. U a
survolé Tanger hier après-midi à 16 h. 45 et
s'est dirigé vers Dakar qu'il survolera, mais
sans y atterrir, afin de se rendre compte sim-
plement de la possibilité d'y prendre le courrier
postal.
, MIS les t>–liSlMS
': i' i 8
A MéJÊ C.A.
A, LA G€0MDS8ION DES FINANCES
v La Coramissfam'dn ^Flàaiices a .têtu* séance
cet après-midi pour de multiples objets et exa-
inen de divers projets et propositions,
lesquels le projet de loi concemabf l'aide de
VElat permettant l'achèvement cte - construc-
tions en cours de navires de ta Compagnie Gé-
nérale Transatlantique.
AU &ÊÎNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
La Commission sénatoriale des Finances
s'est réunie samedi sous la présidence de M.
Jeanneney pour terminer l'étude du budget des
dépenses et voter un certain nombre d'articles
de la loi des Finances.
Abordant l'étude de la loi de ifnances sur
rapport de M. ÀM Gardey, la Commission
a voté une quarantaine d'articles, mais elle a
disjoint ceux ayant trait à la taxe à J'importa-
tion des blés durs en provenance d'Algérie et
des colonies.
-– > mtm E
A LA CHAMBRE
L'EMPRUNT INDOdHlNOIS EST VOIE
; A la -séance de ce matin, M-rle Chappe-
delaine, ministre des Colonies, a demandé à
la Chambre de voter le projet de loi tendant
à autoriser le gouvernement général de l'In-
dochine à contracter un emprunt de 250
millions.
M. J. Odin, rapporteur, et notre éminent
collaborateur M. Léon Archimbaud, rap-
porteur pour avis, ont donné un avis favora-
ble au projet.
M. Baudouin-Bugnet a développé un
amendement tendant à l'institution d'un
pourcentage affecté à garantir la bonne foi
des opérations.
Le ministre et le rapporteur ont demandé
à M. Baudouin-Bugnet de retirer son amen-
dement, ce qu'il a fait.
M. Baudouin-Bugnet a alors développé
un amendement tendant à favoriser les plan-
teurs autres que ceux qui sont prévus au
projet, mais, à la demande du ministre et
du rapporteur, il a également retiré cet amen-
dement, et le projet a été adopté sans aucun
débat.
1 Mt* (
Elections- coloniales
T'
A la Martinique
M. Victor Sévère ne se présente pas dans
la première circonscription de la Martinique,
c'est M. Alcide Delmont, député actuel, qui
se représentera.
M. Lagrosillière, ancien député, se repré-
sente également à la Martinique; il s'emoar-
quera le 24 courant à destination de Fort-de-
1< rance.
RUE OUDINOT
»♦»
Au cabinet de M. de Chappedelaine
M. Paul Brustier, receveur particulier des
finances, est nommé chargé de mission au
cabinet du ministre des Colonies.
.- (
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
moraleset politiques
Dépôt d'un livre sur Madagascar
A la dernière réunion de la Compagnie
M* Paul Matter a déposé un ouvrage de
M. Yon, directeur honoraire au ministère des
Colonies, sur Madagascar, colonie française
(1896-1930), a-vec préface du maréchal Lyau-
tey.
--- >-M*uw (
Croisière médicale
- ,
Le paquebot Mexique a quitté Saint-Nazaire
hier, ayant à son bord plus de deux cents mé-
decins, dont plusieurs professeurs parisiens et
représentants des corps médicaux de presque
toutes les grandes villes de France qui parti-
cipent à une aroisière médicale, ayant pour but
la visite du Portugal, de l'Espagne. du Maroc
et des îles Canaries, avec escales à Vigo,
Cadix, Li sbonne, Ténériffe et Casablanca,
chaque escale servant de point de départ à
des excursions.
Pendant le voyage, des conférences médi-
cales et des causeries coloniales seront faites
à bord.
PHILATÉLIE
"1 fl,
- Nouveaux timbres
dans les colonies italiennes
l •*. •
r Par décret est autorisée l'émission d'une
série commémorative de timbres-poste au bé-
néfice de la Société nationale « Dante Ali-
ghieri' », et qui auront, cours dans les colo-
nies italiennes.
) <–
La croisière du Jeanne-d'Arc
Du Maroc vers Toulon
Le croiseur Jeanne-d'Arc, bâtiment-école
d'application des enseignes de vaisseau de
26 classe, séjournera pendant trois semaines
à Toulon. Il doit arriver en rade le 23 mars,
venant du Maroc, et appareiller vers le 16
avril pour la seconde partie de sa croisière
annuelle.
<«
Le voyage de Tempereur d'Annam
en Afrique du Nord
.♦«
Départ de Marseille
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, l'Empereur d'Annam est parti pour
l'Afrique du Nord.
S. M. Bao Dai, accompagné de M. Char-
les, gouverneur général honoraire, s'est em-
barqué dimanche à Marseille, sur. le paque-
bot Président-Val-Fias.
Le souverain se rend en Afrique du Nord,
Algérie et Maroc, et il compte rentrer en
France dans un mois environ par Tanger et
l'Espagne.
L'arrivée à Alger
S. M. Bao Dai, et son cousin le prince
Vinh Ahm, sont arrivés hier après-midi à
Alger.
Bao Daï a été salué à son arrivée à la gare
maritime par M. Jules Carde, gouverneur
général d'Algérie. Une foule compacte l'a
acclamé.
Dans le courant de Taprès-midi, le jeune
Empereur s'est rendu à El Biar, où réside
son grand-oncle, le prince d'Annam S. A.
Nam Chi qui, après avoir connu, dans sa
jeunesse, les amertumes et les dangers du
pouvoir suprême, a été envoyé en exil à Al-
ger, où il est devenu une des figures les plus
populaires.
) (
RETOUR
-. J -- --
M. Lavit en France
C'est aujourd'hui que M. Lavit, Résident
supérieur de France au Cambodge, quittera
la colonie, à bord de VAndrê-Lebon, des
Messageries Maritimes.
M. Sylvestre, actuellement Résident supé-
rieur à Quangchéouwan, assurera l'intérim.
) -+- (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
En Annam et en Cochinchine.
Le duc et la duchesse de Brabant, qui
avaient quitté Hanoï le 12 mars, sont arri-
vés 'le lendemain à Hué, où ils ont été reçus
par le Résident supérieur.
Après un échange de visites avec le Ré-
cent et les ministres de l'empire d'Annam,
ils .ont visité les tombeaux impériaux et les
collections réunies dans les musées de la ca-
pitale de l'Annam.
Poursuivant leur voyage par Tourane-
Dalat, le duc et la duchesse sont arrivés à
Saigon vendredi, d'où i'is partiront aujour-
d'hui pour aller visiter les temples d'Angkor.
) - m* - (
Un jésuite victime de la peste
à Madagascar
'8'
Voici un nouveau nom à ajouter à la liste,
déjà lOllglle J des missionnaires victimes de
leur dévouement : le R.P. Barreau, S. /., du
Vicariat Apostolique de Fianarantsoa à Ma-
dagascar, atteint de la peste en allant por-
ter VExtrême-Onction à un malade de la ré-
gion d'Ambositra, il. succombait quelques
jours -plus tard.
Missionnaire depuis dix-huit ans, le R.P.
Barreau, d'une simplicité et d'tine ténacité
peu communes, faisant preuve en toute cir-
constance dhme inlassable abnégatio". Sa
santé fort précaire, depuis surtout une opé-
ration qui lui avait laissé une pénible in-
firmité, ne l'empêchait pas de se dévouer
sans compter ait service de la mission et
rien ne pouvait l'arrêter dans ses courses
apostoliques.
Lorsque le médecin. lui annonça qu'il avait
la peste et jyue tout espoir de le sauver était
perdu J le vaillant religieux lui répondit
tranquillement : cc C'est bien. » Il mourut
comme il avait vécu, courageusement, sans
tilt mot de plainte.
Agence Fidès..
) -.. ;
L'A. 0. F.
et le carburant national
M. Ernest Haudos demandait dans un ar-
ticle du 12 mars, paru dans nos colonnes,
que l'Afrique Occidentale française prît net-
tement position comme productrice de carbu-
rant national.
On sait qu'une mission conduite par
M. Charles Roux effectue actuellement une
randonnée africaine qui a pour objet l'étude
de la production et de l'utilisation des carbu-
rants tirés des oléagineux de l'Afrique Occi-
dentale française. On espère que les résultats
de cette enquête scientifique concluront à la
possibilité immédiate de l'emploi des huiles
d arachide, de sésame, de palme et de ricin
et des graisses de karité. L'Ouest Africain
posséderait donc en quelque sorte ses carbu-
rants indigènes. Il s'agit donc non pas de
les découvrir, mais de réaliser les améliora-
tions pratiques qui permettront leur utilisa-
tion pour l'industrie.
Il est également un autre produit particu-
lièrement intéressant dans cet ordre d'idées :
le sisal.
A ce sujet, les informations qui nous par-
viennent sur la dernière tournée du Gouver-
neur Général Brévié nous donnent des préci-
sions sur les progrès de la fabrication d'al-
cool de sisal.
Pendant un arrêt à Samé, M. Brévié a vi-
sité les sisaleraies de la Société anonyme des
Cultures de Diakandapé, dont l'origine re-
monte à 1006.
Il a été reçu par le Directeur fondateur de
l'entreprise, M. Louis Renoux. La distillerie,
nouvellement installée, doit être en exploila-
tion dans quelques jours. Elle utilise, soin
la méthode du procédé Fouque, les déchets du
déflbrage du sisal pour la fabrication des al-
cools industriels. On entrevoit ainsi une so-
lution très heureuse au problème du carbu-
rant africain et même du carburant national,
Le chemin de fer
de la Côte-d'Ivoire
Inspection
de M. le Gouverneur général Brévié
Au cours de la tournée qu'il vient d'effec-
tuer dams les colonies de l'Afrique Occiden-
tale le Gouverneur générai Brévié a inspecté
les travaux neufs du chemin de fer de la
Côte d'Ivoire. On sait qu'il s'agit de pous-
ser jusqulà Bobo-Dioulasso d'abord, jusqu'à
Séoou ensuite la voie ferrée qui aboutit sur
la Côte à Abidjan.
Quelques mots sur l'historique de cette li-
gne ne sont pas inutiles : la construction
du chemin de fer.
LA CONSTRUCTION DU CHEMIN DE FER :
Ce qui est fait
La construction du chemin de fer à voie
de 1 mètre de la Côte d'Ivoire a été com-
mencée en 1903 en partant d'Abidjan centre
commercial situé sur la rive nord de 'la la-
gune Ebrié et futur chef-lieu de la colonie.
En 1906 le rail atteignait Agboville sur la
rivière Agnéby, à 82 km. d'Abidjan.
Le i9r janvier 1909 un nouveau tronçon de
80 km. fut mi en exploitation entre Agbo-
ville et la gare de Tiémélékro (kilom. 162).
La même année au ier juin, le terminus
était reporté sur 'la rive gauche du N'Zi au
kilomètre 181.
L'insurrection des ,tribuS'- Abbeys, N'Bans
et Agbas qui éclata en janvier 1910 arrêta
les travaux d'avancement de la construction
et, malgré sa rapide répression, retarda dans
une certaine mesure l'ouverture à l'exploita-
tion des gares au deI:'" du N'Zi.
Néanmoins pendant le deuxième trimestre
1910 le viaduc à six travées métalliques de
4 mètres franchissant le large lit du N'Zi,
fut inauguré ainsi que la gare de Dimbokro.
En 1912 'le rail était à Bouakc au kilomè-
tre 316 et toute la ligne Abidjan:Bouaké
exploitée. La première phase de la construc-
tion était terminée.
Pendant la guerre de 1914-1918 les travaux
furent arrêtés et ne reprirent qu'en 1922.
Au cours de cette deuxième phase de la
construction la gare de Katiola (km. 371)
fut ouverte à l'exploitation en septembre
1923 et le rail atteignit le kilomètre 420 en-
tre Kichan et Loho à la fin de l'année 1924.
jusqu'à cette époque 'les travaux avaient
été financés au moyen de crédits provenant
des fonds d'emprunt.
A partir du 1er janvier 1925, le Gouverne-
ment général de l'Afrique Occidentale fran-
çaise décida de poursuivre les travaux de
prolongement du chemin de fer de la Côte
d'Ivoire à l'aide des seules ressources du
Budget général de la Fédération et en se
basant en partie sur les facilités pouvant ré-
sulter de remploi des prestations alleman-
des. *
Le 16 avril 1926 la gare de Niangbo
(km. 53) était ouverte au trafic et le 1er jan-
vier 1928 le nouveau tronçon Niangho-Ta-
firé (km. 488) mis en exploitation.
Le 1er janvier 1930 la gare de Ferkessé-
dougou (km. 558) était inaugurée et le
iot janvier 1931 un nouveau tronçon de
50 kilom. Ferkéssédougou - Ouangolodougou
(km. 606) livré au service de l'exploitation.
Actuellement le rail, après avoir franchi
d'abord la Leraba, afnuent du Comoé, qui
forme limite entre la colonie de la Côte
d'Ivoire et celle de la Hautc-Volta, puis
ensuite le. Comoé lui-même a atteint Ban-
fora au kilomètre 700.
Ce qui reste à construire
La grave crise économique qui sévit ac-
tuellement dans 'le monde entier, et qui n'a
malheureusement pas épargné l'Afrique Oc-
cidentale française, n'aurait pas permis de
pousser à la même cadence le travail entre-
pris, si fonds de l'emprunt de 1 milliard
690 millions de francs, autorisé par la loi du
22 février 1931, n'étaient venus apporter
une aide salutaire.
Gràce au nouveau crédit de 166 millions
affecté aux travaux de prolongement, la
première liaison ferroviaire du gode de Gui-
née avec le Niger va pouvoir se réaliser
dans un avenir très proche.
Le rail atteindra vers la fin de l'année
1932 le centre commercial important de
Bobo-Dioulasso (km. 795) en Haute-Volta,
d'où il partira ensuite en direction du Sou-
dan vers Koutiala (km. 1.000) et le Bani
qu'il franchira à Douna (km. 1110) pour ga-
gner enfin 'le Niger à Ségou au km. 11Ô0.
Si l'on songe aux prévisions établies pour
le prolongement du chemin de fer de Thiès
au Niger (1) de Koulikoro (km. 1280) jus-
qu'à Ségou situé à 1.460 km. de Dakar, on
peut en jetant les yeux sur la carte de
l'Afrique Occidentale française, mesurer
l'étendue du. formidable travail qui aura
alors été accompli, puisque moins d'un demi-
siècle après l'exploration de Binier, 'le tou-
riste moderne pourra refaire, confortable-
ment installé dans un sleeping, le même cé-
lèbre voyage de plus de 2.600 km. à travers
les colonies du Sénégal, du Soudan, de la
Haute-Volta et de la Côte d'Ivoire : Dakar
sera par la voie de terre à moins de quatre
jours du futur port d'Abidjan.
Il faut d'abord noter que la mise en ser-
vice au mois de juillet 1931 du pont flottant
de 410 mètres de longueur sur la lagune
Ebric, en face d'Abidjan, a permis la réalisa-
tion. de l'accès maritime du chemin de fer
jusqu'au nouveau wharf de- Port-Bouet, ri-
chement outillé.
L'exécution des transports, pour les mar-
chandises importées ou exportées, se trouve
de ce fait considérablement facilitée par la
suppression du long et pénible transit lagu-
- naire.
Le Gouverneur géÕéri Brévié a donné
toute son attention aux travaux d'avance,
ment en cours d'exécutton qui lui ont été
présentés par le chef 'du' bataillon du génie
Roou, chef du Service des travaux neufs.
Ce Service dont le siège est actuellement à
Banfora au (km. 700) a ses chantiers éche-
lonnés depuis la station de Yendéré (kilo-
mètre 639) point extrême de la pose de voie
jusqu ^à la gare de Bobo-Dioulasso (kilo-,
mètre 795) point extrême du débroussement.
Le personnel comprend 70 européens et près
(1) Voir" Le Chemin de for de Thios nu,
Niger •> édité par la Iihm trie I.arosc, 11 ru
iclor-UMism, Paris VI',
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