Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1932 12 mars 1932
Description : 1932/03/12 (A33,N30). 1932/03/12 (A33,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380465v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE: - ,N° 30.
us NUMERO ; 9Q CENTIMES
SAMEDI SOIR, 12 MARS 1932.
JOURNAL QUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
SMNi tt MfiMNMr
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1 (LtPH. : LOUVRB 19*S7
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Les Annales Coloniales
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Lë port de Nouméa
t
La Nouvçlle-Calédonie est tristement à,
l'ordre du jour, un cyclone a dévasté une,
grande partie de l'Ile et' nous ad ressons ici'
l'assurance de 'notre solidarité aux popula- :
tions laborieuses qui attendent de. la mère!
Patrie l'aide qu'elle n'a jamais refusée à!
aucun de ses enfants lointains. Actuellement
d'importants travaux sont en préparation ou
en cours d'exécution sur les fonds d'emprunt
qui ont été votés l'année dernière par les
deux Chambres.
Je m'excuse auprès de mon ami, M. Léon
Archimbaud, d'aborder ici une question qui
semble devoir lui revenir à traiter dans les
colonnes des Annales Coloniales puisqu'il
est le délégué de la Nouvelle-Calédonie au
Conseil supérieur des Colonies. J'espère
qu'il ne m'en voudra pas.
Parmi les travaux envisagés pour redon-
ner à la Nouvelle-Calédonie son ancienne
prospérité,, il en est un de primordial :
l'aménagement du port de Nouméa, il repré-
sente un problème d'ordre général pour nos
colonies et c'est notre influence dans le Pa-
cifique, si considérable au siècle dernier, qui
est en jeu.
Il faut rendre au port de Nouméa tout au
moins son activité du siècle dernier. Félici-
tons-nous de ce que le programme des tra-
vaux effectués en Nouvelle-Calédonie, basé
btir les ressources provenant d'un emprunt de
95.000.000 autorisé le 21 février 1931 et
d'une dotation de 15 .000.000 accordée à la
colonie sur le contingent des prestations alle-
mandes remboursable en 30 ans sans inté-
rêts, comporte l'aménagement du port de
Nouméa.
Faut-il rappeler que la capitale de la
Nouvelle-Calédonie est située dans une rade
admirablement abritée contre tous les vents
par les hauteurs qui l'entourent et complè-
tent la protection que le banc de corail ap-
porte contre les grosses houles du large.
Ces défenses naturelles sont si efficaces
qu'il est inutile de construire des ouvrages
extérieurs, tels que brise-lames, digues ou
épis qui majorent si considérablement le prix
de revient de nos ports.
Cette tranquillité assurée de la rade et sa
situation géographique ont permis à Nou-
méa de jouer un grand rôle autrefois. C'est
encore aujourd'hui notre seule base navale et
commerciale dans le Pacifique austral du
&ud. C'est de son aménagement et de la
modernisation de son outillage que dépend,
nôn seulement la mise en valeur de la Nou-
velle-Calédonie, mais aussi de notre prépon-
dérance dans le Pacifique austral. La rade
offre des mouillages de 12 mètres et les plus
grands navires trouvent avantage à faire aes
escales dans ce site repbsant, où leurs pas.
sagers rompent la monotonie et la fatigue
des longues traversées du Pacifique.
Plusieurs compagnies de navigation étran-
gères, dont les beaux paquebots naviguent
de SatvFrancisco à Sydney et de Vancbu-
ver à Auckland n'attendent pour faire une
.escale mensuelle à Nouméa que d'avoir un
poste d'accostage commode et bien outillé,
ravitaillé en eau douce.
Or, en dehors de son abri parfait, le port
de Nouméa ne satisfait à aucune des néces-
sités d'un port moderne ; son vieux quai, af-
fouillé par le pied et qui vient d'être sauvé
provisoirement d'une ruine totale, ne peut
recevoir sans danger que des navires d'un
tenant d'eau de 6 mètres; -. l'état - de la con-
duite d'adduction de la ville ne permet pas
d'assurer un débit d'eau permanent ou ra-
pide, il est impossible de constituer sur le
terre-plein un parc à charbons à proximité
des postes d'amarrage et d'affecter simul-
tanément les trois grues du- port au charge.
ment des navires. Il est pénible de constater
le degré d'infériorité dans lequeb nous place
cet état de choses par rapport à nos voisins
britanniques qui, par exemple, au port de
Suva (Fidji), bien moins important cepen.
dant que Nouméa, ont pris leurs dispositions
pour faire accoster facilement un navire en
escale.
Un projet a été dressé pour permettre au
port de Nouméa de développer son activité
par un outillage moderne et de recevoir dans
des conditions meilleures les deux station-
naires du Pacifique qui Rendront s'y ravi-
tailler ainsi que la Division Navale volante,
de création récente.
Ce projet comprend la construction d'un
môle rectiligne de 600 mètres de longueur,
avec quai à accostage direct donnant à
basse mer 9 mètres d'eau à son pied sur 400
mètres de longueur, des magasins en béton
armé seront élevés sur le terre-plein qui rece-
vra une voie de circulation pour plusieurs
y - -- -
grues électriques. Un parc a charbon d accès
v facile sera aménagé à l'extrémité du môle
dont l'outillage sera complété par des cana-
lisations de distribution d'eau et de mazout.
L'électrification de la ville de Nouméa,
aujourd'hui en voie de réalisation, permettra
l'éclairage du terre-plein pendant les opéra-
tions de nuit. On pourra alors satisfaire aux
besoins toujours croissants de la navigation
nuisque la jauge totale des navires entrés et
sortis est passée de 136.532 tonnes en 1925
à 244.902 tonnes en 1928, le tonnage des
marchandises embarquées et débarquées de
174.092 tonnes en 1925 contre «60,702 ton-
nes en 1928 ; le nombre de navires long cour.
Tier est également passé de 96 en 1925 à 139
en 1928..
Le Conseil général de la Nouvelle-Calédo-
nie avait inécrit en première urgence la cons-
truction complète du môle, mais dépuis sa
réunion en avril 1929, la suppression du plan
Dawes, l'obligation de comprimer les dépen-
ds et du coût des travail*
maritimes ont obligé à réduire à 500 mètres,
dont 300 mètres en eau profonde, la lon-
gueur du môle, et à envisager des modifica-
tions d'importance secondaire dans le déve-
loppement et l'outillage du terre-plein. La
colonie avait envisagé l'acquisition sur les
fonds des prestations d'un dock flottant de
3.500 tonnes destiné au radoubage des na-
vires de l'Archipel et à la visite du station-
naire de la Marine militairei elle a dû y
renoncer par suite du prix excessif qui lui
était demandé et dépassait le montant des
prestations mises en totalité à la disposition
de la Nouvelle-Calédonie. Elle souhaiterait
la construction d'un grand bassin de radoub
mais elle doit se borner à construire une cale
de halage pour bâtiments de 1.500 tonnes, en
remplacement de celle qui existe actuelle-
ment et que son état de vétusté ne rend uti-
lisable qu'avec des risques graves. Lji dé-
pense à supporter sera de 2.500.060 francs à
répartir sur les fonds d'emprunt pendant les
deux premières périodes d'exécution. Mais le
-stationnaire français continuera à recourir
aux docks flottants des ports australiens et
c'est là un point qui doit être signalé en
même temps que l'insuffisance du. port de
Nouméa au point de vue de l'intérêt natio-
nal.
Souhaitons que l'Administration ne tarde
pas à faire commencer, d'accord avec les
corps élus de la colonie, les travaux du port
de Nouméa ; quand il y aura là un abri sûr
et suffisamment aménagé, il n'est pas dou-
teux que les grands paquebots qui font la
liaison entre les deux Amériques et l'Austra-
lie y feront escale et il est probable que les
compagnies françaises feront flotter sur les
quais de Nouméa les couleurs de France.
Marcel Raedel.
Le cyclone delà Réunion
Le récit d'un témoin
Nos lecteurs se souviennent que le 4 février,
lors du cyclone de La-Réunion, le paquebot
Explorateur Grandidier était dans le port de
la Pointe des Galets et qu'il recueillit à son
bord une partie de la (population.
Le paquebot des Messageries Maritimes,
courrier de l'Océan Indien est arrivé hier à
Marseille, et voici le récit que fait le com-
mandant Roudy :
Vers 4 heures du matin, le 4 février, la
brise se met à fraîchir, la pluie tombe et le
baromètre tombe de 753 à 714 en quelques
heures.
A 7 heures, le vent souffle en ouragan.
L'obscurité est comPlètc, il tombe une
blute torrentielle.
Nous avons le visage et les maills 1Ilout
tris par le sable et les grrwiet's que le vent a
aspirés et qu'il nous lance comme des proiec-
tires.
VII. de nos hommes qui sort de son abri tt
ses vêtements tailladés, son épiderme criblé
comme par une volée de grains de plomb.
La pression atmosphérique est si basse et
sa chute a été si rapide que nous respirons
difficilement, oppressés.
A la faveur des éclaircius nous voyons des
navires à quai arrachés de leur poste et pous-
sés à la côte. Toltt le matériel flottant du
port est coulé.
Un vapeur anglais, l'Ingerid, qui était der-
rière nous ne tarde pas à coulerj est quel-
ques minutes, nous recueillons les passagers,
Véquipage et Vétal-major,
Au-dessus de nos têtes, voici que passent
maintenant des tôles ondulées, des toitures
entières, des maisons sont démolies, des ra-
mes entières de wagÓlls renversées.
Le lendemain, 5 février} nous nous rendons
compte tle l'étendue dit désastre qui a atteint
toute la zone côtière; il y a une centaine de
morts et des blessés plus nombreux encore.
Au Conseil grgtat
Les fautes de la Commission de ravitaille-
ment d'Oran
Le 9 juin 1920, la Commission de ravi-
taillement de Constantine réquisitionnait tous
les objets que divers déposants avaient en-
treposés, en vrac, dans les docks d'un « en-
treposant » et ce, sans faire procéder à un
pesage ou a un cubage se rapportant uni-
quement à la comptabilité de l'entreposant
sus-indiqué.
Ce stock représentait environ 16.463 quin-
taux, alors qu'en réalité de nombreux dé-
tournements avaient, antérieurement à la ré-
quisition, été commis au détriment de tous
les déposants.
Il ne restait dans les docks, à la date de
la réquisition, qu'une quantité inférieure de
plus d'un tiers à celle ci-dessus indiquée.
Ce n'est que deux mois plus tard que la
Commission de ravitaillement faisait procé-
der à une vérification.
C'est alors que la Commission déclina
que la totalité de la perte résultant des dé-
tournements devait être supportée par ceux
des déposants dont les réquisitions n'avaient
été ni réglées, ni levées alors que le déficit
aurait dû être réparti entre tous les déposi-
taires proportionnellement à l'importance de
leurs dépôts.
Telle est l'argumentation que présentait
un des déposants dont s'agit, M. Barnabe,
demeurant à Alger, rue Michelet, - dans la
requête par lui introduite au Conseil d'Etat
aux fins d'annulation du ier octobre 1928, pat
laquelle le Gouverneur général de l'Algérie
avait rejeté sa demande, tendant à l'alloca-
tion d'une somme de 150.000 francs, en ré-
paration du préjudice par lui éprouvé du
fait « d'une faute imputable au service public
du ravitaillement JI.
Le Conseil d'Etat a statué sur cette af-
faire en annulant la décision du Gouverneur
général d'Algef et' en accordant 58.000 fr.
à M. ftamalré.
Le carburant national
ét l'avenir de l'A. 0. F.
̃ m
n iViiĩ
̃ Vrjn viQHX
-- - - - --- W.--
UE Von ne vienne
plus nous dire que
le carburant na-
tional est une
chimère que la
science poursuit
sans .pouvoir Vat-
teindre. Les tra-
vaux de M. Mai-
ZlIc" professeur à
la Sorbonne, ont démontré d'une façon écla-
tante que la France est en possession d'un
véritable pétrole synthétique, n ant il ma-
tière première d'huiles végétales.
Ainsi, le carburant national peut alimen-
ter aussi bien les moteurs à explosion que
les moteurs à combustion interne. Il peut
fournir aussi d'excellents lubrifiants.
L'huile de ricin est déjà, du reste, l'un
des lubrifiants les plus appréciés pour les
moteurs d'avions, à cause de sa faible va-
riation de viscosité avec la température. Il y
a là, pour la France qui est quasi privée de
gisements de naphte, une possibilité infini-
ment précieuse à s'af franchir de la coûteuse
importation étrangère; pour l'A. O. F., le
carburant national constitue un magnifique
espoir de prompt enrichissement. Notre poli-
tique colomale devrait donc consister, à
l'heure actuelle, à développer la culture des
plantes oléagineuses, pour la consommation
sur place comme pour Vapprovisionnement
de la métropole, particulièrement sur certains
points de l'Afrique Occidentale si favorables
à cette culture.
L'effort à poursuivre, c'est d'arriver à
produire des huiles végétales à très bon mar-
ché. Ce résultat ne pourra être obtenu que,
par une culture intensive et rationnelle (les
graines oléagineuses.
M. Arnoux, dans un article fort bien
documenté, rapporte le trait suivant publié
en 1919 dans un périodique allemand :
« Les Italiens paraissent avoir reliSOII,
quand ils disent que les Français sont inap.
tes à mettre en valeur leur domaine colonial
Le ricin pousse partout comme la mauvaise
herbe. Les graines tombent, sur le sol et wnt
perdues et nul ne s'en soucie. Incurie ou
ignorance d'autant plus notoire que la
France achète pour plus de 30 millions de
tonnes de graines dr ricin, » De fait, nous
importons annuellement 25.000 tonnes de
graines de ricin, dont le dixième seulement
provient de nos colonies
Pourtant, d'après certains calculs, la cul-
turc des plantes alcooligènes et. oléogènes, en
plein rendement en A. O. F., fournirait plus
de 4 millions d'hectolitres de carburants et
1 million d'hectolitres d'huiles lubrifiantes.
Déjà, au Stllégal, il y attrait lieu de pour-
suivre à l'aide de cultures sélectionnées, la
production intensive des arachides.
Le vœu immédiat que nous formulons ¡: ',:st
que L'A. O. F. prenne sans retard et nette-
ment position comme productrice de carbu-
rant national.
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marna,
Vice-Président de ta Commission
des Douanes.
IE
Dans les comnissions
A EiA CHAMBME
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Pays de Protectorat s'est réunie hier
après-midi sous la présidence de M. Tait-
Unger, président.
L'emprunt Indochinois
Elle a désigné M. Jean Odin, rapporteur
du projet de loi tendant à autoriser le Gou-
vernement général de l'Indochine ;
t 0 A contracter un emprunt de 250 mil-
lions de francs;
20 A donner sa garantie aux emprunts
contractés par des établissements de crédits
en vue de prêts fonciers aux propriétaires de
rizières ;
30 A donner sa garantie aux emprunts
contractés par un établissement public local
sous sa dépendance en vue de soutenir la
production, et dans la limite de 170 millions
de francs.
Après un échange de vues, la Commission
a prié son rapporteur de lui soumettre d'ex-
trême urgence les conclusions de son rap-
port.
PHILATÉLIE
̃ «M
Surcharges de timbres dahoméens
Le receveur de l'enregistrement du Da-
homey a été autorisé à effectuer les sur-
char ees suivantes :
Pour
quittance
Fr.
t.oou timbres connaissent à 1 fr. 20 o 50
3.000 timbres estamp. de contrôle., o 50
500 effets négoc. à o fr. to 1 »
500 à o fr. 35 1 1)
700 HO fr. 40 1 »
800 à 1 fr. 50 1 »
500 à 2 fr. Sa i »
300 à 3 fr. » t »
500 à 4 fr. » 1 »
200 - à 5 fr. 50 1 Il
500 - - a 0 fr. », >\
500 - .!..- À è fr. 59 1, n,
Sep 0:::'. - à 7 fr. » 2 »
goo - à 7 fr. 50 2, »
500' - - à 8 fr. » 2 »
500 - - à 8 fr. 50 2 »
500 - - à 9 fr, » 2 »
500 - à TO fr. » 2 n
u pêche an Maroc
Il est profondément regrettable que l'an-
née 1930 et cette en cours aient été franche-
ment mauvaises au point de vue rémunération
des capitaux engagés dans l'industrie des
conserves de poissons au Maroc, car, il faut le
reconnaître, l'effort fourni avait été depuis
quelques campagnes, réel et considérable. A
notre arrivée au Maroc cette industrie n exis-
tait pas. Aujourd'hui la Botte de pêche maro-
caine comprend 510 bateaux représentant
1.659 tonneaux, et comportant 3 chalutiers à
vapeur, 16 à moteur, 105 bateaux à moteur,
386 à voile. Il y a 2.347 personnes employées
à la pêche, dont 1.510 indigènes. Le poids to-
tal du poisson capturé qui en 1926 ne dépassait
pas 4.000 tonnes a été en 1930 de 10.006.605
kiioss, représentant une valeur de 16.598.061
francs.
On a créé à Casablanca une école, dont nous
avons déjà parlé ici-même, et qui apprend aux
jeunes gens tous les secrets du métier de pê-
cheur, ainsi qu'à se servir de moteurs et de
machines.
Toujours à Casablanca, on a organisé des
chantiers de construction navale et de répara-
tions susceptibles de satisfaire tous les besoins
des armateurs. En 1930 il est sorti de ces
chantiers 5 chalutiers à moteur d'une jauge to-
tale de 27 tonnes : 8 bateaux de pêche à mo-
teur jaugeant 64 tonnes : 18 chalands et bar-
casses et 13 embarcations, le tout représente au
total 1.313 tonneaux de jauge, tai 1929 il
avait été construit 110 unités jaugeant 2.900
tonneaux. Le personnel employé est de 160 ou-
vriers européens et de IOÜ ouvriers et manoeu-
vres indigènes.
A Rabat deux petits chantiers indigènes ont
lancé en 1930, 36 bateaux jaugeant 38 ton-
neaux.
Aux Roches Noires, une usine a été aména-
gée pour livrer aux usiniers le3 boîtes de toutes
tonnes et capacités, nécessaires aux conserve-
ries de poisson. Elle employé 150 ouvriers.
Les usines de conserves ont un personnel de
1. 150 hommes et femmes. -
Tout cela représente, on le voit un sérieux
effort industriel.
Il nous reste maintenant à dire sommairement
quelles sont les différentes espèces de poissons
que l'on rencontre dans la baie d'Agadir entre
le cap Ghir et le Sous, région ou l'on a le plus
de chances de téussir.
Comme poissons de fonds les coups de cha-
lut des bateaux espagnols ou portugais qui
viennent , pêcher là, lèvent des sofes, des raies,
des trigles, des Saint-Pierres, du Pageot, des
pagres, des dorades souvent énormes, des ras.
tmu. -des murènes, dur congre, des merlus et
du colin, plus beaucoup de crevettes de cba-
lut et des crevettes roses.
Mais la principale faune marine de la ré-
gion, celle sur laquelle il faut tabler pour ins-
taller une usine de conserves, c'est celle de
surface, qui pour certaines espèces et, à cer-
tains moments de l' année, -se présente en bancs
tellement compacts que les poissons viennent
presque s échouer sur le sab du rivage, et
que les marins indigènes en capturent des quan-
tttés formidables avec leurs mauvaises sennes.
Tel est le cas pour les sardines et les anchois,
avec cette qualité appréciable que les sujets
composant ces bancs innombrables sont fort
beaux.
Il y a de plus le thon ; d'abord celui à
chair rouge dit « Orcynopsis unicolore » dont
les conserves font prime en Italie et en Espa-
gne. Il arrive en avril-mai, et disparaît en octo-
bre. Son poids varie de 5 à 12 kilogs : moyen-
ne 7 à 8. La Bonite à dos rayé, que l'on pré-
fère en France, existe toute l' année, et surtout
d' avril à septembre. Le Lirio et le Tessergal
dont les indigènes sont très friands quand ces
poissons sont fumés et salés, existent toute
l'année, et en très grande quantité. On pour-
rait en expédié beaucoup en A. O. F.
Viennent ensuite les maquereaux, les Clin-
chards que l'on met en boîtes tout entiers, et
ces bandes de sardines et d'anchois dont nous
avons déjà parlé.
Nous passons sous silence d'autres variétés
et des crustacés, assez abondants, mais qui ne
résisteraient pas à une pêche intensive.
On le voit, les variétés ne sont pas extrême-
ment nombreuses comme genres, mais chacune
d'elle se présente avec des quantités de sujets
formidablement nombreux, et, fait à signaler,
ces sujets sont tous de très bonne qualité et de
taille plus que respectable souvent.
Enfin, la mer est généralement beaucoup
plus calme que sur le littoral du Maroc sep-
tentriona l
C'est donc dans ces parages qu'est l'avenir
de l'industrie des conserves de poissons au Ma-
roc. Et la seule chose qui nous étonne, c'est
que les industriels déjà installés au Nord,
n'aient pas encore transporté leur matériel et
leur activité dans cette région.
Loues Le Barbier.
-– -
Les meilleures dattes viennent
de l'Afrique du Nord
̃̃ - -
Les deux variétés les plus estimées sont
le deglcl nour (datte lumière), et le mona-
hir (nez, à cause de sa longueur). La pre-
mière est la plus recherchée dans le com-
merce ; elle se vend au régime, tandis que
les autres se vendent au poids.
Le pays d'où viennent les dattes les plus
renommées sont : dans le Maroc, 'le Tafilet,
pu Algérie, Touggourt et 'l'Oucd-souf ; en
Tunisie, Nefui et Toyer ; en Arabie, le
Hedjaz. Celles à pulpe grasse fortement su-
crée sont les meilleures. La sève du dattier,
à l'état frais, fournit un liquide sucré ap-
pelé lait de palmier, qui, par la fermenta-
tion naturelle, se transforme en vin de pal-
mier, et par la distillation, en alcool de
pnlrnier. *
Création d'un détachement
de gendarmerie à Madagascar
1
Le commandant de gendarmerie Tubert
vient d'arriver à Tananarive, accompagné
d'un adjudant-chef, pour étudier et régler
les conditions d'organisation et d'installa-
tion du détachement de gendarmerie dont
la création à' Madagascar a été décidée
par décret du 12 octobre 1931.
L'effectif de ce détachement, qui rejoin-
dra la colonie par éléments successifs, a
été fixé à l'origine à 60 unités et compren-
dra un officier supérieur, deux officiers,
quatorze gradés et quarantc-troi gendar-
mes.
La création ou plus exactement le réta-
blissenient de la gendarmerie à Madagas-
car car, rappelons-le, cette arme d'élite
existait au temps de Gallieni répond au-
jourd'hui à une nécessité impérieuse.
En effet, le peronne'l d'encadrement de
la Garde Indigène, force de police locale
qui assure, en temps de paix, la sécurité
des communications et des campagnes et
passe, à la mobilisation, sous les ordres de
l'autorité militaire, a été supprimée par
voie d'extinction en 1927 et devait être rem-
placé, au fur et à mesure des besoins, par
des militaires de l'armée active placés hors
cadres.
Or, la Garde Indigène, par suite des dif-
férentes missions qu'elle est appelée à rem-
plir, doit recevoir une instruction à la fois
militaire et professionnelle. Aussi, M. le
gouverneur général Cayla a jugé qu'il était
opportun de faire appel à la gendarmerie,
arme particulièrement qualifiée pour assurer
l'encadrement de la garde indigène et la
préparer à son double rôle. Le commandant
de la gendarmerie, tout en conservant la
haute surveillance du détachement remplira
donc les importantes fonctions d'inspecteur
général de la Garde Indigène.
L'utilisation de la gendarmerie présente,
par ailleurs, d'autres avantages.
L'extension des grands centres et l'ac-
croissement de la population européenne de
l'île rendent de plus en plus délicate la
tilche de la police urbaine et rura'le, confiée
à des agents indigènes qui manquent par-
fois d'expérience et d'autorité, notamment
pour l'application des prescriptions édictées
en matière de circulation dans les villes et
des règlements de la -police des ports. Le
concours que les gendarmes apporteront à
l'exécution ne ce service fera rapidement
disparaître les inconvénients qu'on constate
actuerIement. *
Au surplus, d'autres fonctions d'ordre ju-
diciaire ou administiatif, analogues a celles
dont ils sont investis dans diverses colonies,
pourront être confiées aux gendarmes mé-
tropolitains.
Telle est, dans ses grandes lignes, l'éco-
nomie de la mesure prise qui a été accueil-
lie avec satisfaction par tous les éléments
-de la population de 'la Grande lie,
L'arachide à la Chambre
de Commerce de Dakar
La Chambre de commerce de Dakar a
tt nu le 9 février dernier une séance tout
particulièrement intéressante.
L'assemblée, profitant, en effet, du pas-
sage d'un gros industriel, spécialement ac-
crédite par la Chambre' de commerce de
Marseille, a examiné le problème de l'ara-
chide, dans tous seg détails.
On sait que la dernière récolte fut défi-
citaire et que la crise économique que tra-
verse la colonie s'en trouve aggravée.
Dans ce but, le président de la Chambre
de commerce de Dakar a exposé l'ensemble
des mesures à prendre.
D'abord une bonne politique des semon-
ces pouvant aller jusqu'à la. réquisition de
25.000 tonnes nécessaires annuellement et
dont la répartition serait faite aux indigènes
qui les rembourseraient ensuite en nature.
Vingt millions seraient nécessaires aux
achats. A qui les demander a Pas au budget
général ni nu budget local déjà trop forte-
ment obérés, mais à l'Etat. Et l'Etat y
trouverait son compte par une activité plus
grande assurée à sa marine marchande et à
ses industries de transformation. Une pro-
tection douanière reste, en outre, indispen-
sable. La Métropole qui protège ses vins,
ses beurres, ses huiles, et le reste ; qui, d'au-
tre part, vient de favoriser de nombreuses
denrées coloniales par des taxes devant pro-
fiter aux producteurs indigènes, ne peut re-
fuser salis injustice le même traitement aux
arachides. Et c'est sur ce point qu'a insisté
M. Turbé.
Mais pourquoi f'J.ul-il que ce suit précisé-
ment là et rien que là, que M. Régis, porte-
parole officiel, ait précise le désaccord du
commerce marseillais irréductiblement hos-
tile à l'institution même d'un droit de sta-
tistique sur les arachides, droit qui aurait
sa répercussion sur le cours général du
produit en France.
On peut d'autant plus regretter cette in-
transigance, que des chiffres fournis par
M. Régis lui-même, il ressort qu'en 1931 les
arachides ont été payées à un prix moyen
donnant, par comparaison avec celui
d'avant-guerre, un coefficient de 2,4, ne
correspondant en aucune façon aux condi-
tions actuelles de la vie indigène au Séné-
gal.
- Nous avons ici, écrit plus d'une fois, que
les avantages çlouaniers consentis aux den-
rées coloniales n'étaient qu'un pis-aller par-
faitement vain pour le redressement d'une
situation dont la complexité réclame de plus
profondes réformes, Mais nous ne pouvons
pas ne pas souhaiter que les faveurs faites au
caoutchouc soient étendues aux arachides
qui sont le seul produit qu'exporte le Séné-
gal.
Il est regrettable que le commerce mar-
seillais, même s'il s intéresse plus au co-
prah qu'à l'arachide, ne le comprenne pas.
Cela dit, nous sommes pleinement d'ac-
cord avec M. Régis lorsqu'entre autres ini-
tiatives, il préconise une meilleure politi-
que des transports, une politique des puits et
des routes, l'ajournement de certains tra-
vaux publics dont t'urgence n'est pas abso-
lue et u»e compression énergique des dépen-
ses publiques au Sénégal
P.«C.'G. F.
La forêt tunisienne
La superficie des terrains sur lesquels
s'exercent le contrôle et la gestion de l'Etat
tunisien est d'un peu plus d'un million
d'hectares, soit la moitié de la contenance du
domaine forestier algérien. Notons, tout de
suite, que, pour son service forestier, la
Tunisie entretient 9 officiers et 117 briga-
diers ou gardes allars que l'Algérie utilise
65 officiers et 1.003 préposés français et
indigènes; cette comparaison se passe de
commentaires.
A l'origine du protectorat, la surface fo-
restière était plus étendue; près de 100.000
hectares, en effet, ont été mis à la disposi-
tion de ta colonisation agricole, pour l'ins-
tallation des colons français et la fixation
au sol des indigènes.
Le domaine des forêts n'est pas tout en-
tier boisé, tant s'en faut : les zones al'fa-
tières et les dunes maritimes et sahariennes
en occupent une partie. La région véritable-
ment boisée s'étend en Kroumirie et pays
des Mogods, où dominent le chêne-liège et
le chênc-zécn; dans le Centre, où poussent le
pin d'Alep et le chêne-Vert ; dans certains
points du Sud, avec le genévrier et l'olivier
sauvage, et un peuplement de gommiers,
intéressant à cause de son extrême rareté
dans l'Afrique mineure.
Les essences forestières sont exploitées
méthodiquement par le Service des Forêts
de la Régence, qui assure la vente des pro-
duits par adjudication. Parmi les variétés
les plus intéressantes au point de vue com-
mercial, citons : le chêne-liège qui fournit
du liège mâle pour l'industrie du linoléum,
du liège de reproduction pour l'industrie
bouchonnière, et des écorces à tan; le chêne-
zéen qui sert à faire des traverses de che-
mins de fer; le pin d'Alep employé comme
piquets de mine. Les autres essences sont
surtout bonnes à faire du charbon de bois,
dont il est fait un usage considérable en
Tunisie. Citons encore les racines de bruyère
qui alimentent l'industrie pipière.
La vente des produits des forêts s'est éle-
vée, pour l'exercice 1930-1931, à la somme
de 2.100.000 francs, soit une diminution de
9.220.000 francs par rapport à l'exercice
précédent.
Cette moins-value a causé un « trou »
dans le budget tunisien, et l'Administration
a recherché les moyens de remédier à la
mévente des lièges et écorces; à tan, par une
entente commerciale avec les pays méditer-
ranéens producteurs de liège.
Une -réunion d'études s'est tenue à Paria
du 21 ÇLU 36 septembre 1931, à laquelleu»*
sistaient les directeurs. des forêts d'Algé-
rie, de Tunisie et du Maroc et des représen-
tants de l'Italie, de l'Espagne et du Portu-
gal.
Mais la crise économique continue de s é-
vir, et le liège ne se vend pas mieux.
Arthut Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisje.
> -.- (
Un programme en Tunisie
par M. LAFFITTE.
«».
Il existe, en Tunisie, un parti républicain
radical-socialiste, d'ailleurs affilié au grand
parti lrançais de ce nom, et qui fait preuve
d'une activité du meilleur alui.
Il vient, notamment, de publier un pro.
gramme qui s'élève singulièrement au-dessus
des manifestes ordinaires de groupements. Il
constitue, en effet, un véritable plan cons-
tructif, dessiné avec clarté et précision, où
s'affirme un sentiment élevé des grands
intérêts du pays.
C'est à ce titre que nous le signalons à
l'attention publique et à tous ceux qui, à
Tunis ou à Paris, peuvent exercer une
influence sur les choses fie Tunisie.
Vuici ce document :
« Au point de vue français
« 1. Une assemblée locale délibe'rative
élue au suffrage universel par les citoyens
français domiciliés en Tunisie.
« 2. Le droit, pour cette assemblée : de
voter le budget et d'exercer sur ce budget
un contrôle rigoureux ; d'approuver ou re-
pousser tous les projets de conventions enga-
geant les finances de l'Etat et intéressant les
services publics.
« 3. Pour assurer le contrôle efficace du
budget, l'établissement au sein de cette
assemblée d'une commission permanente.
chargée de l'examen du projet de budget
préparé par les chefs de service, projet qui
devra être déposé à cette commission au
moins deux mois avant la réunion de l'as-
semblée.
« 4. L'organisation d'un Conseil économi-
que composé des délégués des différentes
branches cle l'économie tunisienne : com-
merce, agriculture, fonctionnaires, travail
(ouvriers), consommateurs, chargé de donner
son avis au Gouvernement sur toutes les
questions intéressant les diverses branches do
l'activité économique de la Tunisie.
« 5. Une meilleure répartition des impôts,
avec le souci de diminuer les charges labo-
rieuses et d'exonéicr largement les familles
nombreuses ainsi que le petit commerce et la
petite colonisation, en demandant aux
grandes sociétés qui tirent leur fortune des
matières premières que produit le pays une
juste part de leur enrichissement.
« fi. Inéligibililé des membres des conseils^
d'administration des sociétés financières et
industrielles ayant des conventions avec
l'Etat el placées sous son contrôle.
Il 7. Election des municipalité (conseillers-
et maires) au suffrage universel, dans tontes
us NUMERO ; 9Q CENTIMES
SAMEDI SOIR, 12 MARS 1932.
JOURNAL QUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
SMNi tt MfiMNMr
PARIS ner)
1
1 (LtPH. : LOUVRB 19*S7
- RICHKLlKU it-M
l 1 0
Les Annales Coloniales
f' 1 -
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Colonies 180» 100 » 50 »
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Lë port de Nouméa
t
La Nouvçlle-Calédonie est tristement à,
l'ordre du jour, un cyclone a dévasté une,
grande partie de l'Ile et' nous ad ressons ici'
l'assurance de 'notre solidarité aux popula- :
tions laborieuses qui attendent de. la mère!
Patrie l'aide qu'elle n'a jamais refusée à!
aucun de ses enfants lointains. Actuellement
d'importants travaux sont en préparation ou
en cours d'exécution sur les fonds d'emprunt
qui ont été votés l'année dernière par les
deux Chambres.
Je m'excuse auprès de mon ami, M. Léon
Archimbaud, d'aborder ici une question qui
semble devoir lui revenir à traiter dans les
colonnes des Annales Coloniales puisqu'il
est le délégué de la Nouvelle-Calédonie au
Conseil supérieur des Colonies. J'espère
qu'il ne m'en voudra pas.
Parmi les travaux envisagés pour redon-
ner à la Nouvelle-Calédonie son ancienne
prospérité,, il en est un de primordial :
l'aménagement du port de Nouméa, il repré-
sente un problème d'ordre général pour nos
colonies et c'est notre influence dans le Pa-
cifique, si considérable au siècle dernier, qui
est en jeu.
Il faut rendre au port de Nouméa tout au
moins son activité du siècle dernier. Félici-
tons-nous de ce que le programme des tra-
vaux effectués en Nouvelle-Calédonie, basé
btir les ressources provenant d'un emprunt de
95.000.000 autorisé le 21 février 1931 et
d'une dotation de 15 .000.000 accordée à la
colonie sur le contingent des prestations alle-
mandes remboursable en 30 ans sans inté-
rêts, comporte l'aménagement du port de
Nouméa.
Faut-il rappeler que la capitale de la
Nouvelle-Calédonie est située dans une rade
admirablement abritée contre tous les vents
par les hauteurs qui l'entourent et complè-
tent la protection que le banc de corail ap-
porte contre les grosses houles du large.
Ces défenses naturelles sont si efficaces
qu'il est inutile de construire des ouvrages
extérieurs, tels que brise-lames, digues ou
épis qui majorent si considérablement le prix
de revient de nos ports.
Cette tranquillité assurée de la rade et sa
situation géographique ont permis à Nou-
méa de jouer un grand rôle autrefois. C'est
encore aujourd'hui notre seule base navale et
commerciale dans le Pacifique austral du
&ud. C'est de son aménagement et de la
modernisation de son outillage que dépend,
nôn seulement la mise en valeur de la Nou-
velle-Calédonie, mais aussi de notre prépon-
dérance dans le Pacifique austral. La rade
offre des mouillages de 12 mètres et les plus
grands navires trouvent avantage à faire aes
escales dans ce site repbsant, où leurs pas.
sagers rompent la monotonie et la fatigue
des longues traversées du Pacifique.
Plusieurs compagnies de navigation étran-
gères, dont les beaux paquebots naviguent
de SatvFrancisco à Sydney et de Vancbu-
ver à Auckland n'attendent pour faire une
.escale mensuelle à Nouméa que d'avoir un
poste d'accostage commode et bien outillé,
ravitaillé en eau douce.
Or, en dehors de son abri parfait, le port
de Nouméa ne satisfait à aucune des néces-
sités d'un port moderne ; son vieux quai, af-
fouillé par le pied et qui vient d'être sauvé
provisoirement d'une ruine totale, ne peut
recevoir sans danger que des navires d'un
tenant d'eau de 6 mètres; -. l'état - de la con-
duite d'adduction de la ville ne permet pas
d'assurer un débit d'eau permanent ou ra-
pide, il est impossible de constituer sur le
terre-plein un parc à charbons à proximité
des postes d'amarrage et d'affecter simul-
tanément les trois grues du- port au charge.
ment des navires. Il est pénible de constater
le degré d'infériorité dans lequeb nous place
cet état de choses par rapport à nos voisins
britanniques qui, par exemple, au port de
Suva (Fidji), bien moins important cepen.
dant que Nouméa, ont pris leurs dispositions
pour faire accoster facilement un navire en
escale.
Un projet a été dressé pour permettre au
port de Nouméa de développer son activité
par un outillage moderne et de recevoir dans
des conditions meilleures les deux station-
naires du Pacifique qui Rendront s'y ravi-
tailler ainsi que la Division Navale volante,
de création récente.
Ce projet comprend la construction d'un
môle rectiligne de 600 mètres de longueur,
avec quai à accostage direct donnant à
basse mer 9 mètres d'eau à son pied sur 400
mètres de longueur, des magasins en béton
armé seront élevés sur le terre-plein qui rece-
vra une voie de circulation pour plusieurs
y - -- -
grues électriques. Un parc a charbon d accès
v facile sera aménagé à l'extrémité du môle
dont l'outillage sera complété par des cana-
lisations de distribution d'eau et de mazout.
L'électrification de la ville de Nouméa,
aujourd'hui en voie de réalisation, permettra
l'éclairage du terre-plein pendant les opéra-
tions de nuit. On pourra alors satisfaire aux
besoins toujours croissants de la navigation
nuisque la jauge totale des navires entrés et
sortis est passée de 136.532 tonnes en 1925
à 244.902 tonnes en 1928, le tonnage des
marchandises embarquées et débarquées de
174.092 tonnes en 1925 contre «60,702 ton-
nes en 1928 ; le nombre de navires long cour.
Tier est également passé de 96 en 1925 à 139
en 1928..
Le Conseil général de la Nouvelle-Calédo-
nie avait inécrit en première urgence la cons-
truction complète du môle, mais dépuis sa
réunion en avril 1929, la suppression du plan
Dawes, l'obligation de comprimer les dépen-
ds et du coût des travail*
maritimes ont obligé à réduire à 500 mètres,
dont 300 mètres en eau profonde, la lon-
gueur du môle, et à envisager des modifica-
tions d'importance secondaire dans le déve-
loppement et l'outillage du terre-plein. La
colonie avait envisagé l'acquisition sur les
fonds des prestations d'un dock flottant de
3.500 tonnes destiné au radoubage des na-
vires de l'Archipel et à la visite du station-
naire de la Marine militairei elle a dû y
renoncer par suite du prix excessif qui lui
était demandé et dépassait le montant des
prestations mises en totalité à la disposition
de la Nouvelle-Calédonie. Elle souhaiterait
la construction d'un grand bassin de radoub
mais elle doit se borner à construire une cale
de halage pour bâtiments de 1.500 tonnes, en
remplacement de celle qui existe actuelle-
ment et que son état de vétusté ne rend uti-
lisable qu'avec des risques graves. Lji dé-
pense à supporter sera de 2.500.060 francs à
répartir sur les fonds d'emprunt pendant les
deux premières périodes d'exécution. Mais le
-stationnaire français continuera à recourir
aux docks flottants des ports australiens et
c'est là un point qui doit être signalé en
même temps que l'insuffisance du. port de
Nouméa au point de vue de l'intérêt natio-
nal.
Souhaitons que l'Administration ne tarde
pas à faire commencer, d'accord avec les
corps élus de la colonie, les travaux du port
de Nouméa ; quand il y aura là un abri sûr
et suffisamment aménagé, il n'est pas dou-
teux que les grands paquebots qui font la
liaison entre les deux Amériques et l'Austra-
lie y feront escale et il est probable que les
compagnies françaises feront flotter sur les
quais de Nouméa les couleurs de France.
Marcel Raedel.
Le cyclone delà Réunion
Le récit d'un témoin
Nos lecteurs se souviennent que le 4 février,
lors du cyclone de La-Réunion, le paquebot
Explorateur Grandidier était dans le port de
la Pointe des Galets et qu'il recueillit à son
bord une partie de la (population.
Le paquebot des Messageries Maritimes,
courrier de l'Océan Indien est arrivé hier à
Marseille, et voici le récit que fait le com-
mandant Roudy :
Vers 4 heures du matin, le 4 février, la
brise se met à fraîchir, la pluie tombe et le
baromètre tombe de 753 à 714 en quelques
heures.
A 7 heures, le vent souffle en ouragan.
L'obscurité est comPlètc, il tombe une
blute torrentielle.
Nous avons le visage et les maills 1Ilout
tris par le sable et les grrwiet's que le vent a
aspirés et qu'il nous lance comme des proiec-
tires.
VII. de nos hommes qui sort de son abri tt
ses vêtements tailladés, son épiderme criblé
comme par une volée de grains de plomb.
La pression atmosphérique est si basse et
sa chute a été si rapide que nous respirons
difficilement, oppressés.
A la faveur des éclaircius nous voyons des
navires à quai arrachés de leur poste et pous-
sés à la côte. Toltt le matériel flottant du
port est coulé.
Un vapeur anglais, l'Ingerid, qui était der-
rière nous ne tarde pas à coulerj est quel-
ques minutes, nous recueillons les passagers,
Véquipage et Vétal-major,
Au-dessus de nos têtes, voici que passent
maintenant des tôles ondulées, des toitures
entières, des maisons sont démolies, des ra-
mes entières de wagÓlls renversées.
Le lendemain, 5 février} nous nous rendons
compte tle l'étendue dit désastre qui a atteint
toute la zone côtière; il y a une centaine de
morts et des blessés plus nombreux encore.
Au Conseil grgtat
Les fautes de la Commission de ravitaille-
ment d'Oran
Le 9 juin 1920, la Commission de ravi-
taillement de Constantine réquisitionnait tous
les objets que divers déposants avaient en-
treposés, en vrac, dans les docks d'un « en-
treposant » et ce, sans faire procéder à un
pesage ou a un cubage se rapportant uni-
quement à la comptabilité de l'entreposant
sus-indiqué.
Ce stock représentait environ 16.463 quin-
taux, alors qu'en réalité de nombreux dé-
tournements avaient, antérieurement à la ré-
quisition, été commis au détriment de tous
les déposants.
Il ne restait dans les docks, à la date de
la réquisition, qu'une quantité inférieure de
plus d'un tiers à celle ci-dessus indiquée.
Ce n'est que deux mois plus tard que la
Commission de ravitaillement faisait procé-
der à une vérification.
C'est alors que la Commission déclina
que la totalité de la perte résultant des dé-
tournements devait être supportée par ceux
des déposants dont les réquisitions n'avaient
été ni réglées, ni levées alors que le déficit
aurait dû être réparti entre tous les déposi-
taires proportionnellement à l'importance de
leurs dépôts.
Telle est l'argumentation que présentait
un des déposants dont s'agit, M. Barnabe,
demeurant à Alger, rue Michelet, - dans la
requête par lui introduite au Conseil d'Etat
aux fins d'annulation du ier octobre 1928, pat
laquelle le Gouverneur général de l'Algérie
avait rejeté sa demande, tendant à l'alloca-
tion d'une somme de 150.000 francs, en ré-
paration du préjudice par lui éprouvé du
fait « d'une faute imputable au service public
du ravitaillement JI.
Le Conseil d'Etat a statué sur cette af-
faire en annulant la décision du Gouverneur
général d'Algef et' en accordant 58.000 fr.
à M. ftamalré.
Le carburant national
ét l'avenir de l'A. 0. F.
̃ m
n iViiĩ
̃ Vrjn viQHX
-- - - - --- W.--
UE Von ne vienne
plus nous dire que
le carburant na-
tional est une
chimère que la
science poursuit
sans .pouvoir Vat-
teindre. Les tra-
vaux de M. Mai-
ZlIc" professeur à
la Sorbonne, ont démontré d'une façon écla-
tante que la France est en possession d'un
véritable pétrole synthétique, n ant il ma-
tière première d'huiles végétales.
Ainsi, le carburant national peut alimen-
ter aussi bien les moteurs à explosion que
les moteurs à combustion interne. Il peut
fournir aussi d'excellents lubrifiants.
L'huile de ricin est déjà, du reste, l'un
des lubrifiants les plus appréciés pour les
moteurs d'avions, à cause de sa faible va-
riation de viscosité avec la température. Il y
a là, pour la France qui est quasi privée de
gisements de naphte, une possibilité infini-
ment précieuse à s'af franchir de la coûteuse
importation étrangère; pour l'A. O. F., le
carburant national constitue un magnifique
espoir de prompt enrichissement. Notre poli-
tique colomale devrait donc consister, à
l'heure actuelle, à développer la culture des
plantes oléagineuses, pour la consommation
sur place comme pour Vapprovisionnement
de la métropole, particulièrement sur certains
points de l'Afrique Occidentale si favorables
à cette culture.
L'effort à poursuivre, c'est d'arriver à
produire des huiles végétales à très bon mar-
ché. Ce résultat ne pourra être obtenu que,
par une culture intensive et rationnelle (les
graines oléagineuses.
M. Arnoux, dans un article fort bien
documenté, rapporte le trait suivant publié
en 1919 dans un périodique allemand :
« Les Italiens paraissent avoir reliSOII,
quand ils disent que les Français sont inap.
tes à mettre en valeur leur domaine colonial
Le ricin pousse partout comme la mauvaise
herbe. Les graines tombent, sur le sol et wnt
perdues et nul ne s'en soucie. Incurie ou
ignorance d'autant plus notoire que la
France achète pour plus de 30 millions de
tonnes de graines dr ricin, » De fait, nous
importons annuellement 25.000 tonnes de
graines de ricin, dont le dixième seulement
provient de nos colonies
Pourtant, d'après certains calculs, la cul-
turc des plantes alcooligènes et. oléogènes, en
plein rendement en A. O. F., fournirait plus
de 4 millions d'hectolitres de carburants et
1 million d'hectolitres d'huiles lubrifiantes.
Déjà, au Stllégal, il y attrait lieu de pour-
suivre à l'aide de cultures sélectionnées, la
production intensive des arachides.
Le vœu immédiat que nous formulons ¡: ',:st
que L'A. O. F. prenne sans retard et nette-
ment position comme productrice de carbu-
rant national.
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marna,
Vice-Président de ta Commission
des Douanes.
IE
Dans les comnissions
A EiA CHAMBME
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Pays de Protectorat s'est réunie hier
après-midi sous la présidence de M. Tait-
Unger, président.
L'emprunt Indochinois
Elle a désigné M. Jean Odin, rapporteur
du projet de loi tendant à autoriser le Gou-
vernement général de l'Indochine ;
t 0 A contracter un emprunt de 250 mil-
lions de francs;
20 A donner sa garantie aux emprunts
contractés par des établissements de crédits
en vue de prêts fonciers aux propriétaires de
rizières ;
30 A donner sa garantie aux emprunts
contractés par un établissement public local
sous sa dépendance en vue de soutenir la
production, et dans la limite de 170 millions
de francs.
Après un échange de vues, la Commission
a prié son rapporteur de lui soumettre d'ex-
trême urgence les conclusions de son rap-
port.
PHILATÉLIE
̃ «M
Surcharges de timbres dahoméens
Le receveur de l'enregistrement du Da-
homey a été autorisé à effectuer les sur-
char ees suivantes :
Pour
quittance
Fr.
t.oou timbres connaissent à 1 fr. 20 o 50
3.000 timbres estamp. de contrôle., o 50
500 effets négoc. à o fr. to 1 »
500 à o fr. 35 1 1)
700 HO fr. 40 1 »
800 à 1 fr. 50 1 »
500 à 2 fr. Sa i »
300 à 3 fr. » t »
500 à 4 fr. » 1 »
200 - à 5 fr. 50 1 Il
500 - - a 0 fr. », >\
500 - .!..- À è fr. 59 1, n,
Sep 0:::'. - à 7 fr. » 2 »
goo - à 7 fr. 50 2, »
500' - - à 8 fr. » 2 »
500 - - à 8 fr. 50 2 »
500 - - à 9 fr, » 2 »
500 - à TO fr. » 2 n
u pêche an Maroc
Il est profondément regrettable que l'an-
née 1930 et cette en cours aient été franche-
ment mauvaises au point de vue rémunération
des capitaux engagés dans l'industrie des
conserves de poissons au Maroc, car, il faut le
reconnaître, l'effort fourni avait été depuis
quelques campagnes, réel et considérable. A
notre arrivée au Maroc cette industrie n exis-
tait pas. Aujourd'hui la Botte de pêche maro-
caine comprend 510 bateaux représentant
1.659 tonneaux, et comportant 3 chalutiers à
vapeur, 16 à moteur, 105 bateaux à moteur,
386 à voile. Il y a 2.347 personnes employées
à la pêche, dont 1.510 indigènes. Le poids to-
tal du poisson capturé qui en 1926 ne dépassait
pas 4.000 tonnes a été en 1930 de 10.006.605
kiioss, représentant une valeur de 16.598.061
francs.
On a créé à Casablanca une école, dont nous
avons déjà parlé ici-même, et qui apprend aux
jeunes gens tous les secrets du métier de pê-
cheur, ainsi qu'à se servir de moteurs et de
machines.
Toujours à Casablanca, on a organisé des
chantiers de construction navale et de répara-
tions susceptibles de satisfaire tous les besoins
des armateurs. En 1930 il est sorti de ces
chantiers 5 chalutiers à moteur d'une jauge to-
tale de 27 tonnes : 8 bateaux de pêche à mo-
teur jaugeant 64 tonnes : 18 chalands et bar-
casses et 13 embarcations, le tout représente au
total 1.313 tonneaux de jauge, tai 1929 il
avait été construit 110 unités jaugeant 2.900
tonneaux. Le personnel employé est de 160 ou-
vriers européens et de IOÜ ouvriers et manoeu-
vres indigènes.
A Rabat deux petits chantiers indigènes ont
lancé en 1930, 36 bateaux jaugeant 38 ton-
neaux.
Aux Roches Noires, une usine a été aména-
gée pour livrer aux usiniers le3 boîtes de toutes
tonnes et capacités, nécessaires aux conserve-
ries de poisson. Elle employé 150 ouvriers.
Les usines de conserves ont un personnel de
1. 150 hommes et femmes. -
Tout cela représente, on le voit un sérieux
effort industriel.
Il nous reste maintenant à dire sommairement
quelles sont les différentes espèces de poissons
que l'on rencontre dans la baie d'Agadir entre
le cap Ghir et le Sous, région ou l'on a le plus
de chances de téussir.
Comme poissons de fonds les coups de cha-
lut des bateaux espagnols ou portugais qui
viennent , pêcher là, lèvent des sofes, des raies,
des trigles, des Saint-Pierres, du Pageot, des
pagres, des dorades souvent énormes, des ras.
tmu. -des murènes, dur congre, des merlus et
du colin, plus beaucoup de crevettes de cba-
lut et des crevettes roses.
Mais la principale faune marine de la ré-
gion, celle sur laquelle il faut tabler pour ins-
taller une usine de conserves, c'est celle de
surface, qui pour certaines espèces et, à cer-
tains moments de l' année, -se présente en bancs
tellement compacts que les poissons viennent
presque s échouer sur le sab du rivage, et
que les marins indigènes en capturent des quan-
tttés formidables avec leurs mauvaises sennes.
Tel est le cas pour les sardines et les anchois,
avec cette qualité appréciable que les sujets
composant ces bancs innombrables sont fort
beaux.
Il y a de plus le thon ; d'abord celui à
chair rouge dit « Orcynopsis unicolore » dont
les conserves font prime en Italie et en Espa-
gne. Il arrive en avril-mai, et disparaît en octo-
bre. Son poids varie de 5 à 12 kilogs : moyen-
ne 7 à 8. La Bonite à dos rayé, que l'on pré-
fère en France, existe toute l' année, et surtout
d' avril à septembre. Le Lirio et le Tessergal
dont les indigènes sont très friands quand ces
poissons sont fumés et salés, existent toute
l'année, et en très grande quantité. On pour-
rait en expédié beaucoup en A. O. F.
Viennent ensuite les maquereaux, les Clin-
chards que l'on met en boîtes tout entiers, et
ces bandes de sardines et d'anchois dont nous
avons déjà parlé.
Nous passons sous silence d'autres variétés
et des crustacés, assez abondants, mais qui ne
résisteraient pas à une pêche intensive.
On le voit, les variétés ne sont pas extrême-
ment nombreuses comme genres, mais chacune
d'elle se présente avec des quantités de sujets
formidablement nombreux, et, fait à signaler,
ces sujets sont tous de très bonne qualité et de
taille plus que respectable souvent.
Enfin, la mer est généralement beaucoup
plus calme que sur le littoral du Maroc sep-
tentriona l
C'est donc dans ces parages qu'est l'avenir
de l'industrie des conserves de poissons au Ma-
roc. Et la seule chose qui nous étonne, c'est
que les industriels déjà installés au Nord,
n'aient pas encore transporté leur matériel et
leur activité dans cette région.
Loues Le Barbier.
-– -
Les meilleures dattes viennent
de l'Afrique du Nord
̃̃ - -
Les deux variétés les plus estimées sont
le deglcl nour (datte lumière), et le mona-
hir (nez, à cause de sa longueur). La pre-
mière est la plus recherchée dans le com-
merce ; elle se vend au régime, tandis que
les autres se vendent au poids.
Le pays d'où viennent les dattes les plus
renommées sont : dans le Maroc, 'le Tafilet,
pu Algérie, Touggourt et 'l'Oucd-souf ; en
Tunisie, Nefui et Toyer ; en Arabie, le
Hedjaz. Celles à pulpe grasse fortement su-
crée sont les meilleures. La sève du dattier,
à l'état frais, fournit un liquide sucré ap-
pelé lait de palmier, qui, par la fermenta-
tion naturelle, se transforme en vin de pal-
mier, et par la distillation, en alcool de
pnlrnier. *
Création d'un détachement
de gendarmerie à Madagascar
1
Le commandant de gendarmerie Tubert
vient d'arriver à Tananarive, accompagné
d'un adjudant-chef, pour étudier et régler
les conditions d'organisation et d'installa-
tion du détachement de gendarmerie dont
la création à' Madagascar a été décidée
par décret du 12 octobre 1931.
L'effectif de ce détachement, qui rejoin-
dra la colonie par éléments successifs, a
été fixé à l'origine à 60 unités et compren-
dra un officier supérieur, deux officiers,
quatorze gradés et quarantc-troi gendar-
mes.
La création ou plus exactement le réta-
blissenient de la gendarmerie à Madagas-
car car, rappelons-le, cette arme d'élite
existait au temps de Gallieni répond au-
jourd'hui à une nécessité impérieuse.
En effet, le peronne'l d'encadrement de
la Garde Indigène, force de police locale
qui assure, en temps de paix, la sécurité
des communications et des campagnes et
passe, à la mobilisation, sous les ordres de
l'autorité militaire, a été supprimée par
voie d'extinction en 1927 et devait être rem-
placé, au fur et à mesure des besoins, par
des militaires de l'armée active placés hors
cadres.
Or, la Garde Indigène, par suite des dif-
férentes missions qu'elle est appelée à rem-
plir, doit recevoir une instruction à la fois
militaire et professionnelle. Aussi, M. le
gouverneur général Cayla a jugé qu'il était
opportun de faire appel à la gendarmerie,
arme particulièrement qualifiée pour assurer
l'encadrement de la garde indigène et la
préparer à son double rôle. Le commandant
de la gendarmerie, tout en conservant la
haute surveillance du détachement remplira
donc les importantes fonctions d'inspecteur
général de la Garde Indigène.
L'utilisation de la gendarmerie présente,
par ailleurs, d'autres avantages.
L'extension des grands centres et l'ac-
croissement de la population européenne de
l'île rendent de plus en plus délicate la
tilche de la police urbaine et rura'le, confiée
à des agents indigènes qui manquent par-
fois d'expérience et d'autorité, notamment
pour l'application des prescriptions édictées
en matière de circulation dans les villes et
des règlements de la -police des ports. Le
concours que les gendarmes apporteront à
l'exécution ne ce service fera rapidement
disparaître les inconvénients qu'on constate
actuerIement. *
Au surplus, d'autres fonctions d'ordre ju-
diciaire ou administiatif, analogues a celles
dont ils sont investis dans diverses colonies,
pourront être confiées aux gendarmes mé-
tropolitains.
Telle est, dans ses grandes lignes, l'éco-
nomie de la mesure prise qui a été accueil-
lie avec satisfaction par tous les éléments
-de la population de 'la Grande lie,
L'arachide à la Chambre
de Commerce de Dakar
La Chambre de commerce de Dakar a
tt nu le 9 février dernier une séance tout
particulièrement intéressante.
L'assemblée, profitant, en effet, du pas-
sage d'un gros industriel, spécialement ac-
crédite par la Chambre' de commerce de
Marseille, a examiné le problème de l'ara-
chide, dans tous seg détails.
On sait que la dernière récolte fut défi-
citaire et que la crise économique que tra-
verse la colonie s'en trouve aggravée.
Dans ce but, le président de la Chambre
de commerce de Dakar a exposé l'ensemble
des mesures à prendre.
D'abord une bonne politique des semon-
ces pouvant aller jusqu'à la. réquisition de
25.000 tonnes nécessaires annuellement et
dont la répartition serait faite aux indigènes
qui les rembourseraient ensuite en nature.
Vingt millions seraient nécessaires aux
achats. A qui les demander a Pas au budget
général ni nu budget local déjà trop forte-
ment obérés, mais à l'Etat. Et l'Etat y
trouverait son compte par une activité plus
grande assurée à sa marine marchande et à
ses industries de transformation. Une pro-
tection douanière reste, en outre, indispen-
sable. La Métropole qui protège ses vins,
ses beurres, ses huiles, et le reste ; qui, d'au-
tre part, vient de favoriser de nombreuses
denrées coloniales par des taxes devant pro-
fiter aux producteurs indigènes, ne peut re-
fuser salis injustice le même traitement aux
arachides. Et c'est sur ce point qu'a insisté
M. Turbé.
Mais pourquoi f'J.ul-il que ce suit précisé-
ment là et rien que là, que M. Régis, porte-
parole officiel, ait précise le désaccord du
commerce marseillais irréductiblement hos-
tile à l'institution même d'un droit de sta-
tistique sur les arachides, droit qui aurait
sa répercussion sur le cours général du
produit en France.
On peut d'autant plus regretter cette in-
transigance, que des chiffres fournis par
M. Régis lui-même, il ressort qu'en 1931 les
arachides ont été payées à un prix moyen
donnant, par comparaison avec celui
d'avant-guerre, un coefficient de 2,4, ne
correspondant en aucune façon aux condi-
tions actuelles de la vie indigène au Séné-
gal.
- Nous avons ici, écrit plus d'une fois, que
les avantages çlouaniers consentis aux den-
rées coloniales n'étaient qu'un pis-aller par-
faitement vain pour le redressement d'une
situation dont la complexité réclame de plus
profondes réformes, Mais nous ne pouvons
pas ne pas souhaiter que les faveurs faites au
caoutchouc soient étendues aux arachides
qui sont le seul produit qu'exporte le Séné-
gal.
Il est regrettable que le commerce mar-
seillais, même s'il s intéresse plus au co-
prah qu'à l'arachide, ne le comprenne pas.
Cela dit, nous sommes pleinement d'ac-
cord avec M. Régis lorsqu'entre autres ini-
tiatives, il préconise une meilleure politi-
que des transports, une politique des puits et
des routes, l'ajournement de certains tra-
vaux publics dont t'urgence n'est pas abso-
lue et u»e compression énergique des dépen-
ses publiques au Sénégal
P.«C.'G. F.
La forêt tunisienne
La superficie des terrains sur lesquels
s'exercent le contrôle et la gestion de l'Etat
tunisien est d'un peu plus d'un million
d'hectares, soit la moitié de la contenance du
domaine forestier algérien. Notons, tout de
suite, que, pour son service forestier, la
Tunisie entretient 9 officiers et 117 briga-
diers ou gardes allars que l'Algérie utilise
65 officiers et 1.003 préposés français et
indigènes; cette comparaison se passe de
commentaires.
A l'origine du protectorat, la surface fo-
restière était plus étendue; près de 100.000
hectares, en effet, ont été mis à la disposi-
tion de ta colonisation agricole, pour l'ins-
tallation des colons français et la fixation
au sol des indigènes.
Le domaine des forêts n'est pas tout en-
tier boisé, tant s'en faut : les zones al'fa-
tières et les dunes maritimes et sahariennes
en occupent une partie. La région véritable-
ment boisée s'étend en Kroumirie et pays
des Mogods, où dominent le chêne-liège et
le chênc-zécn; dans le Centre, où poussent le
pin d'Alep et le chêne-Vert ; dans certains
points du Sud, avec le genévrier et l'olivier
sauvage, et un peuplement de gommiers,
intéressant à cause de son extrême rareté
dans l'Afrique mineure.
Les essences forestières sont exploitées
méthodiquement par le Service des Forêts
de la Régence, qui assure la vente des pro-
duits par adjudication. Parmi les variétés
les plus intéressantes au point de vue com-
mercial, citons : le chêne-liège qui fournit
du liège mâle pour l'industrie du linoléum,
du liège de reproduction pour l'industrie
bouchonnière, et des écorces à tan; le chêne-
zéen qui sert à faire des traverses de che-
mins de fer; le pin d'Alep employé comme
piquets de mine. Les autres essences sont
surtout bonnes à faire du charbon de bois,
dont il est fait un usage considérable en
Tunisie. Citons encore les racines de bruyère
qui alimentent l'industrie pipière.
La vente des produits des forêts s'est éle-
vée, pour l'exercice 1930-1931, à la somme
de 2.100.000 francs, soit une diminution de
9.220.000 francs par rapport à l'exercice
précédent.
Cette moins-value a causé un « trou »
dans le budget tunisien, et l'Administration
a recherché les moyens de remédier à la
mévente des lièges et écorces; à tan, par une
entente commerciale avec les pays méditer-
ranéens producteurs de liège.
Une -réunion d'études s'est tenue à Paria
du 21 ÇLU 36 septembre 1931, à laquelleu»*
sistaient les directeurs. des forêts d'Algé-
rie, de Tunisie et du Maroc et des représen-
tants de l'Italie, de l'Espagne et du Portu-
gal.
Mais la crise économique continue de s é-
vir, et le liège ne se vend pas mieux.
Arthut Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisje.
> -.- (
Un programme en Tunisie
par M. LAFFITTE.
«».
Il existe, en Tunisie, un parti républicain
radical-socialiste, d'ailleurs affilié au grand
parti lrançais de ce nom, et qui fait preuve
d'une activité du meilleur alui.
Il vient, notamment, de publier un pro.
gramme qui s'élève singulièrement au-dessus
des manifestes ordinaires de groupements. Il
constitue, en effet, un véritable plan cons-
tructif, dessiné avec clarté et précision, où
s'affirme un sentiment élevé des grands
intérêts du pays.
C'est à ce titre que nous le signalons à
l'attention publique et à tous ceux qui, à
Tunis ou à Paris, peuvent exercer une
influence sur les choses fie Tunisie.
Vuici ce document :
« Au point de vue français
« 1. Une assemblée locale délibe'rative
élue au suffrage universel par les citoyens
français domiciliés en Tunisie.
« 2. Le droit, pour cette assemblée : de
voter le budget et d'exercer sur ce budget
un contrôle rigoureux ; d'approuver ou re-
pousser tous les projets de conventions enga-
geant les finances de l'Etat et intéressant les
services publics.
« 3. Pour assurer le contrôle efficace du
budget, l'établissement au sein de cette
assemblée d'une commission permanente.
chargée de l'examen du projet de budget
préparé par les chefs de service, projet qui
devra être déposé à cette commission au
moins deux mois avant la réunion de l'as-
semblée.
« 4. L'organisation d'un Conseil économi-
que composé des délégués des différentes
branches cle l'économie tunisienne : com-
merce, agriculture, fonctionnaires, travail
(ouvriers), consommateurs, chargé de donner
son avis au Gouvernement sur toutes les
questions intéressant les diverses branches do
l'activité économique de la Tunisie.
« 5. Une meilleure répartition des impôts,
avec le souci de diminuer les charges labo-
rieuses et d'exonéicr largement les familles
nombreuses ainsi que le petit commerce et la
petite colonisation, en demandant aux
grandes sociétés qui tirent leur fortune des
matières premières que produit le pays une
juste part de leur enrichissement.
« fi. Inéligibililé des membres des conseils^
d'administration des sociétés financières et
industrielles ayant des conventions avec
l'Etat el placées sous son contrôle.
Il 7. Election des municipalité (conseillers-
et maires) au suffrage universel, dans tontes
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