Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 octobre 1931 03 octobre 1931
Description : 1931/10/03 (A32,N136). 1931/10/03 (A32,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804060
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
*
TnENTE-nE,UXIEMIE ANNEE. N° 136. LE NUMERO ; 10 CENTIMES SAMEDI SOIn, 3 00» Wil IMI.
JOURNAL JfUÔTIDIEl
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Les Annales Coloniales
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Les ressources des budgets locaux
de (Indochine
- '"8::1.'&" .oS -
On sait que par décret du 31 juillet 1896,
l'Indochine a été pourvue d'un budget géné-
ral destiné à pourvoir aux dépenses d'intérêt
commun des colonies et protectorats consti-
tuant l'Union Indochinoise, c'est-à-dire aux
dépenses : 1 ° du Gouvernement général et des
services qui en dépendent directement ; 2° du
service de la dette ; 3° des contributions à
verser à la Métropole ; 4° de l'inspection mo-
bile des colonies ; 5° du Parquet général et
des Çours d apPel; 6° des Travaux publics
d'intérêt général, qui ne sont pas entrepris sur
le budget spécial des fonds d'emprunts; 7° des
administrations des Douanes et Régies et des
autres contributions indirectes ; 8° des postes
et télégraphes.
Ce budget général "jcst alimenté par les re-
cettes des services mis à sa charge, par le
produit des régies et des contributions indi-
rectes, par le produit des douanes et taxes
de toute nature sur l'entrée et la sortie des
marchandises. Ce budget général est arrêté
par le Gouverneur général en Conseil de Gou-
vernemeni, après discussion devant le Orana
Conseil des Intérêts économiquea, ces deux
conseils étant seulement consultatifs. Cepen-
dant tes taxes et contributions indirectes, autres
que les droits de douanes, ne peuvent être
établies qu'après avoir été votées par le
Grand Conseil des Intérêts économiques qui
sur ce point possède des attributions, écono-
miques. Pour fixer l'iimportance du budget gé-
néral de l'Indochine nous pouvons rappeler
qu'en 1930, il a été arrêté en recettes et en
dépenses à la somme de 102.616.000 pias-
très.
A côté du budget général, il existe pour
chacun des pays constituant l'Union ltdo-
chinoise un budget local alimenté par de& re-
cettes propres et chargé de pourvoir à toutes
les dépenses autres que celles inscrites au bud-
get général ou aux budgets des municipalités
et des Chambres de Commerce. Les règles
relatives à rétablissement des budgets locaux
ont été fixées par le décret du 20 octobre
1911 : ils sont établis par le chef d adminis-
tration locale en Conseil de protectorat après
avoir été discuté devant le Conseil des inté-
rêts frûnçais économiques et financiers (sauf
au Laps où ce Conseil n existe pas et en Ço-
xhinchine oÙ ce budget est Doté Pas et en
Çotonial et arrêté par le Gouverneur en Conseil
privé). Tous ces budgets sont sqjumis à l'ap-
probation du Gouverneur général. Les chiffrés
suivants donneront une idée précise de * l'im-
portance actuelle de ces budgets ainsi que
de leur développement : te budget du Tonkin
est passé de 9 millions de piastres en 1914 à
20 millions de piastres en 1930 ; dans la
même période celui de Y Annan* s* est élevé
de '4 millions à 11 millions ; celui de Cochin-
chine de 8 millions à 21 millions, celui du
Cambodge de 5 millions à 13 millions et celui
du Laos de 1 million à 4 millions de piastres.
Les budgets locaux sont alimentés tout
d'abord par des subventions du budget géné-
ral qui en 1930 se sont réparties comme il
sui t :
Annam 130.000 piastres
Cambodge 387.1500
Cochinchine 200.000
•
Laos 159.210
Tonkin .,. 1.010.190 -
Ils sont en outre alimentés par les impôts
directs que nous nous proposons de passer ra-
Ïiidement en revue. Ces impôts directs sont :
l'impôt foncier rural, l'impôt personnel des
indigènes, les prestations, l'impôt des étran-
gers et l'impôt sur les barques de riviètes.
Ces impôts existaient avàrit l'occupation fran.
çaise, mais ont subi depuis un certain nombre
de modifications. D'autres taxes indirectes
joue été créées de toute pièce depuis notre ins-
tallation en Indochine : ce sont : l'impôt per-
sonnel sur les Européens, l'impôt des patentes,
la taxe sur lés véhicules, la taxe de capita-
tion dés éléphants, la taxe des poids et me-
sures, et c.
L IMPOT FONCIER est établi dans toute
rlndochine sauf au Laos, à raison d'une
taxe 'sur les rizières et une taxe sur les ter-
rains divers, auxquelles s'ajoutent les cen-
tièmes additionnels. Cependant, au Cambodge
jia taxe sur les rizières a été remplacée par un
pinpôt sur les paddys. L'impôt sur les riziè-
res comporte plusieurs catégories déterminées
suivant le rendement à l'hectare et les tarns
'différent suivant que le propriétaire est indi-
gène ou européen. Ces tarifs s'échelonnent
entre 0$78 et I$95 par min pour les ifï-
Hignes et 0 10 à 6 $ 30 par hectare pott,
ies Européens. Au Cambodge, l'impôt sur
îes paddys comporte six catégories établies
H'après le produit de la récolte évaluée en
thang (40 dm3) par ray (1.600 m2).
Avant l'occupation française, il n'existait
pas d'impôt foncier sur les immeubles bâtis.
Depuis un impôt foncier urbain a été institué.
D'une façon générale, dans les villes cet im-
pat se compose d'une taxe fixe établie d'après
la superficie et d'un ,élément proportionnel à
Ja valeur locative. Au Tonkin, la taxe fon-
cière VRrie entre 0 I 625 et 0 4 04 par mètre
carré ; à Saigon; la taxe fixe est de 10 piastres
par hestare et 1 ; élément proportionnel de 5
de la valeur locative. En 1930, le rendement
de ) tmpot foncier dans les aivers pays de
1 Union a été évalué aux chiffres suivants :
Piastres
Annam 2,109,100
Cambodge.., 2.588.000
CocMirchine 4.055.200
Tonton 5,363. HX)
A côté de l'impôt foncier une ressource im-
portante des budgets locaux est constituée par
l'impôt personnel des indigènes. Cet impôt est
dû par tout habitant valide âgé de 18 à 60
ans ; les exemptions consenties le sont au
profit des catégories suivantes : princes, mili-
taires, gardes indigènes, bonzes, boursiers, in-
firmes. Le taux de cet impôt varie entre une
piastre en Cochinchine et 3$10 au Cam-
bodge. Cet impôt qui devrait être un impôt
de quotité est en pratique un impôt de répar-
tition recouvré simplement au moyen de rô-
les numériques établis d'après les déclarations
des notables de villages. En dehors de l'im-
pôt personnel les indigènes sont astreints à
fournir un certain nombre de journées de
prestation rachetables ou non.
Le rend ement de l'impôt personnel des in-
digènes a été en 1930 de : 2.332.800 pias-
tres pour l' Annam, 1.463.000 pour le Cam-
bodge, 1.030.000 pour la Cochinchine,
500.000 pour le Laos, 4.878.000 pour le
Tonkin.
A côté de l'impôt personnel des indigènes
il existe dans tout le pays de l'Union un
impôt sur les étrangers qui frappe surtout les
Chinois. Cet impôt se compose d'un droit fixe
et d'un droit proportionnel ; il frappe les in-
dividus à partir de l'âge de 10, 15 ou 18
ans jusqu'à 60 ou 65 ans. Il est suitvant les
cas de 15 $ en Cochinchine, de 8 0 au
Laos, de 10 8 au Cambodge, de 3 # 50 à
10 piastres au Tonkin et de 8 à 150 piastres
en Annam. Le rendement de cet impôt a été
évalué en 1930 à 96.000 $ pour lnnam,
855.000 $ pour le Çambodge, 2.450.000 4
pour la Cochinchine, 12.000 * pour le Laos
et 266.000 $ pour le Tonkin.
Il existe aussi un impôt personnel sur les
Européens qui n'est * qu'une misérable carica-
ture de notre impôt général sur le revenu,
pourtant si imparfait. Cet impôt est calculé
d'après le 1 revenu acquis dans l'année précé-
dant Cent; (le l'imposition. Le revenu sur le..
quel est calculé l'impôt est - celui - déclaré par
le contribuable lui-même 1 Cet impôt -varie de
tO $ à 150 t. Quelle que soit la fortune de
l' assujetti, le montant de cet impôt ne peut
dépasser un certain plafond : 150 t au Ton.
kin et en Annam et 60 9 dans les autres ter-
ritoires 1 Bref, l'impôt personnel des Européens
constitue un, des plus beaux scandales fiscaux
qui nous soient présentés. Inutile de dire que
son rendement est ultra-faible puisque pour
1930 il a été fixé à : 18.000 piastres pour
l'Annam, 11.000 pour le CambodRe, 71.000
pour la Cochinchine, 2.400 pour Te Laos et
85.000 pour le TQnkin.
Un impôt plus sérieux, tout au moins au
point de vue du rendement, est celui des pa-
tentes. Comme en France cet impôt se dé-
compose en un droit fixe et en un droit pro-
port ionnel. Il a dû produire en 1930 les som-
mes suivantes: Annam, 159.050 piastres ;
Cambodge, 625.780 ; Cochinchine, 1 million
990.000 ; Laos, 27.500 ; Tonkin, 767.500.
Nous n'indiquerons que succinctement les
quelques autres taxes directes appliquées en
Indochine. L'impôt sur les barques produit
78.650$au Cambodge, 255.000 $ en Co-
chinchine, 17.000$au Tonkin. L'impôt sur
les véhicules a été assez heureusement modi-
fié, en ce qui concerne les automobiles, puis-
que la taxation reposant sur la puissance du
véhicule a été substituée une taxation sur l'es-
sence - consommée. C'est une réforme qui sem-
ble être ivivement désirée dans la Métropole.
L'impôt sur les véhicules a dû donner en
1930 : 22.500 9 en Annam, 69.400 9 au
Cambodge, 255.000 8 en Cochinchine,
2.500$au Laos et 100.000$au Tonkin.
Ainsi donc, on peut apercevoir que la lé-
gislation fiscale dans les territoires composant
l'Union indochinoise est bien loin de consti-
tuer un modèle d'équité. Les injustices qu'elle
consomme ne sont peut-être pas étrangères au
malaise qui pèse sur notre grande colonie
d' Extrême-Orient.
Il est peut-être malaisé de substituer à ces
impôts directs un mode de contribution plus
équitable. Ceci n'est pourtant pas impossible.
De toute façon cela est absolument indispen-
sable d'autant plus que le budget général de
l' Indochine s'alimente « par des impôts indi-
rects partitulièrement impopulaires : régies de
l'alcool, de l'opium et du - sel.
M. Paul Reynaud s'embarque pour Saïgon
et Hanoï. Il a été ministre des Finances ; ne
ferait-il pas bien de voir sur place si une pro-
fonde réforme fiscale ne serait pas une condi-
tion indispensable à t'apaisement des esprits
dans notre lointain domaine des rives du Pa-
cifique. ,'
Georges Nouelle,
député de Snône-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
Vice-président de la Commission des Mines.
̃ ̃.
Dépêches de l'Indochine
ib
Nécrologie
M0 QuintHe-Lamothe, vice-président du
Conseil Colonial, ancien Conseiller à la
Cour d'Hanoï., membre du barreau saYgon-
nais est décédé le 10r octobre.
Indopaclfi.
- ^1»
AU YUNNAN
Les agresseurs de M. Kerwin fusillés
Les autorités de Yunnan-Fou ont arrêté
et fait fuMler les bandits auteurs de
Vagression commise contre M, Kerwin di-
recteur de la Banque dlndochine, à l'un-
naft-Fou.
Le problème de la sécurité
.-
1 la question de. la
sécurité sè pose
dans les grands
romices internatio-
- naux, elle a tou-
jours été ou pre-
mier rang de celles
qui exigent V atten-
tion et V action des
nations colonisatrices.
Le mangue de sécurité dans les Etats
arriérés, aussi bien pour leurs habitants in-
digènes que pour les étrangers qui y sé-
journent ou y passent est, d'ailleurs fresque
toujours, farmi les motifs suférieurs de
l'intervention de la fuissance qui deviendra
protectrice ou métropole,
Partout où la France s'est, établie, qu'il
s'agisse de colonies ou de protectorats, elle
s'est trouvée en présence de situations ana-
logues: convulsions anar chique s, guerres
intérieures, attentats contre la propriété, la
fortune ou la vie des particuliers.
En Algérie, tribus contre tribus, beys
contre beys, caids contre càids. races contre
races, c'était Vuniversel conflit. Les pirates
et corsaires infestaient la mer, les razzias
ravageaient l'intérieur. Lorsque les mame-
luks intervenaient sous prétexte de rétablir
l'ordre, c'était pire. Un commerçant riche
devait se concilier par de gros bachichs les
ministres du dey et leurs tenants, s'il vou-
lait éviter la confiscation de ses viells,
En tunisie, l'impôt. se prélevait par des
expéditions armées dont les chefs taxaient
une région suivant leurs caprices et. ne ver-
saient au Trésor qu'une minime partie des
sommes perçues. Le commerce était confiné
dans les forts, car à quelques kilomètres
es villes, des pillards attaquaient tous les
convois qui se hasardaient sur les pistes.
Les terres restaient incultes, leurs proprié-
taires en les rendant productivest craignaient
V'éveiller l'envie d un personnage assez
fuissant pour s'en emparer.
Au Maroc, il y a trente ans à feine, il
en était de même. Périodiquement, les vil-
les étaient rançonnées et. souvent pillées par.
les tribus voisines. Ce fut à plusieurs repri-
ses le sort de Casablanca, de Rabat et'
même 'de Fez. Les échanges avec l'intérieur1
étaient à peu près impossibles. Les carava.!
nés, même escortées, étaient, exposles à être
attaquées.
Avec l'arrivée de la France, tout changet
la police est organisée aussitôt dans les vil-
les et peu à peu dans le bled. Les routes j
percées, les voies ferrées permettent de
voyager aussi aisément que dans les pays
les plus civilisés. La propriété est protégée,
le commerce rassuré. Dès lors, le proprié-
taire rural met en valeur ses terres, certain
que ses récoltes ne seront plus enlevées par
les brigands ou ses domaines confisqués par
un usurpateur. Les particuliers se sentent en
sûreté chez eux, dans les rues, sur les che-
mins.
C'est le premier bienfait qui fait com-
prendre 'aux indigènes ce qu'ils ont gagné
à notre venue.
Malheureusement, aujourd'hui, les hom-
mes d'âge qui, en Tunisie et au Maroc, ont
connu l'ancien régime, se font de plus en
plus rares. Les jetincs, qui n'ont pas vu la
transformation s'effectuer, profitent 'de la
sécurité établie par le Proteeto-rat, en
oubliant trop souvent qu'ils n'en bénéficient
que grâce à lui. Du reste, la reconnaissance
n'est nulle part l'apanage de la jeunesse.
Aussi bien, n'est-ce point en vue de la
gratitude des générations nouvelles que la
France s'est fait un devoir (l'instituer la
sécurité dans tous les territoires coloniaux
qu'elle administre ou protège, mais bien
parce que c'est la première condition de la
prospérité d'un pays, de l'essor d'un peu-
ple, en un mot du progrès.
La sécurité est pour un pays ce que la
paix est pour les peuples. Il n'est rdonc pas
étonnant que l'on en retrouve l'idée et le
vocable dans les assemblées internationales
où l'on se préoccupe d'assurer la paix entre
les peuples.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
A LA CliAMBRE 1
»o»
DEMANDE D'INTERPELLATION
Notre dminent collaborateur M. Léon Ar-
chimbaud, député de la Drôme, a déposé
une demande d'interpellation au ministre
des Colonies sur la politique que le gouver-
nement compte suivre pour assurer à nos co-
lonies le statut politique qui leur permettra
d'être les associées de la Métropole et pour
leur faire jouer dans la crise actuelle le rôle
important qui leur incombe au point de vue
économique.
AI, Léon Archimbaud a formulé sa de-
mande d'interpellation en termes réservés;
mais nous croyons savoir que Vhonorable
rapporteur du budget des colonies a la
ferme intention de dénoncer certains abus
qui n'ont que trop duré.
moel -----
Le voyage de M. Paul Reynaud
vers 11ndochine
–-– 1.1
Escale à Singapour
Le ministre des Colonies, Mme Paul Rey-
naud, Mlle Colette Reynaud et la suite ac-
compagnant le ministre dans son voyage,
sont attendus à Singapour à bord du dMf-
tagnan demain.
M. Paul Reynaud partira lundi pour Java
par le croiseur Duguay-Trouin arrivé A
Singapour jeudi.
La suite du ministre poursuivra sa route
sur Saïgon à bord du d'Artagntm.
Notre action au Maroc
.t.
Au nouveau front Tadla
Le 27 septembre, un parti de 400 fusils,
composé d'Aït-Abdi insoumis,. ainsi que
d'Aït-Madidou, et conduit par le Taïbi, a pu
pénétrer, à la faveur de la nuit, à l'intérieur
de nos lignes et a tenté d'attaquer un poste
maghzen, à Bou- T arbat, près du djebel
Ahne, sur le nouveau front de Tadla.
Ce parti, qui a été repoussé par les postes,
a été pourchassé par les troupes supplétives,
aidées de l'aviation.
Après avoir repassé en désordre l'oued El-
Abid et s'être retiré dans la région située au
sud de Tamanrasset, il a renouvelé, dans les
journées des 28 et 29 septembre, ses démons.
trations sur les dispositifs de la région Bou-
I nougounane- T al ghout.
Nous n'avons éprouvé aucune perte, tan-
dis que ce parti a été chaque fois rejeté avec
des pertes sensibles.
La solidité de notre nouveau front est dé-
montrée par l'échec du Taïbi, qui ne peut
manquer de produire une grosse impression
parmi les montagnards.
Un djich pénètre dans le cercle
de Taroudant
De nombreux coups de fusil ont été ti-
rés dans la matinée du 23 septembre sur les
travailleurs des chantiers de la piste d'Agga,
dans le cercle de Taroudant, par un fort djich
Ait Oussa, qui a pénétré en territoire Aït-
Ou-M'Ribet.
Onze travailleurs ont été tués et neuf ont
été blessés. Les travaux entrepris sur ces chan-
tiers ne sont pas interrompus, des dispositions
ayant été prises pour renforcer la sécurité.
"1.
Le voyage du comte de Monza
au Maroc
«♦»
S. Exc. le comte de Monza, ambassadeur
d'Italie à Madrid, venu au Maroc en voyage
de tourisme, est arrivé à Fez et est reparti
hier pour Rabat.
* >
A l'Académie des Inscriptions
et Bettes-Lettres
»4 «
Communication sur Leptis Magna
L'antique cité tripotitaine Leptis Magna,
dont la reconstitution partielle est donnée au
palais de l'Italie 'à l'Exposition coloniale, a
été étudiée hier en séance de l'Académie des
inscriptions. par M. Alfred Merlin.
$ La communication de l'éminent conserva-
teur du Louvre, qui fut, on le sait, directeur
pendant plusieurs années des antiquités de
Tunisie, et qui connaît à 'merveille aussi la
Tripolitaine, a intéressé au plus haut point
ses confrères de l'Institut.
A grands traits, M. Merlin a résumé les
découvertes effectuées par les Italiens, de-
puis dix ans, dans leur belle colonie africaine.
11 a fait ressortir notamment la grande va-
leur archéologique de leur œuvre à Leptis
Magna.
Cette ville avait déjà joué un certain rôle à
l'époque pré-romaine. Dès le deuxième siècle
de notre ère, elle était fort importante.
Septime Sévère, qui y était né, la dota du
statut municipal le plus avantageux pour les
colonies, accrut son essor économique en fa-
colonies, l'utilisation du dromadaire pour les
vor i sant
transports commerciaux à travers le Sahara,
etc.
Enfin cet empereur l'enrichit de monu-
ments somptueux ; et de ces monuments, le
principal semble avoir été un magnifique fo-
rum, bordé sur une de ses faces par une ba-
silique grandiose, celle précisément dont le
palais de l'Italie nous restitue à Vincennes
les deux cinquièmes environ.
MM. Michon, Salomon Reinaçh, Chabot,
Cumont, Gsell ont ajouté leurs témoignages
personnels aux hommages que mérite Leptis
Magna, en même temps que leur apprécia-
tion de la grande œuvre archéologique de
l'Italie en Tripolitaine.
Et l'Académie a demandé à M. Alfred
Merlin de développer sa très intéressante com-
munication en une lecture que ce savant fe-
ra, le 20 novembre, sous la Coupole, au cours
de là séance publique annuelle de la Compa-
gnie.
L'heure d'hiver revenue
-t-
La France, la Belgique, la Grande-Bre-
tagne reprennent simultanément l'heure
moyenne du méridien de Greenwich
(T. M. G.) dans la nuit du 3 au 4 octobre.
Notre heure va donc coïncider à nouveau
avec celle de l'Europe occidentale, qui a été
a été
conservée tout l'été par l' E
conservée tout l'été par l'Espagne, l'Algérie
et le Maroc.
Ils fnyaient le régime fasciste
«♦»
Hier le courrier Gouverneur-Général-Lé-
fine, de la ligne Marseille-Alger, i a recueilli
en pleine mer. naviguant sur petit bateau à
rrime, six Italiens qui faisaient des appels
au secours-, ce sont les nommés Cani Vitto-
rio, Salidu Giovanni, Alcdda Enco, Sgino
Masialis Antiacho, Orru Antonio.
En mer depuis le 28 septembre, ils ont dé-
claré être partis pour fuir le régime fasciste.
Le 29, ils ont essuyé une forte tempête et
ont été privés d'eau. Depuis, ils étaient en
perdition, et ils s'attendaient à mourir de
soif ou à sombrer. Les six Italiens ont été
débarqués à Philippeville.
Le Sénégal en 1931
» ♦̃
1 Nous avons vu que l'avilissement des cours
pratiqués pour l'arachide a eu pour résultat
l'arrêt, ou tout au moins lé ralentissement consi-
dérable des transactions commerciales au Sé-
négal. Les inventaires des banques et de toute
les maisons de commerce installées dans la co-
lonie en font foi. Il y a encore une autre consé-
quence de ce marasme, et cette-ci est plus gra-
ve. Privé des disponibilités d'argent que lui
procurait la vente de ses récoltes d'arachide,
le noir souffre de la famine, car il ne peut
acheter ni riz, ni mil, ni aucune autre denrée
alimentaire, puisqu'il n'a pas le sou. Jusqu'ici
il ne faisait guère pousser que l'arachide, et
négligeait les vivrières : d'où la fâcheuse situa-
tion dans laquelle il s'est trouvé d'un seul
coup.
-. ,..t 8_,
L. Administration 1 a, il est vrai, incite a
développer la culture du mil que l'on faisait,
il y a quelques années encore, venir presque
en totalité du Haut-Sénégal-Niger. Cette fa-
çon d'opérer convenait aux maisons de com-
merce qui, ayant toutes des comptoirs dans la
vallée du Niger, trouvaient dans ce troc un ac-
tif élément de transactions fructueuses. Il n'en
va plus de même, et de cette façon on écono-
mise tout au moins des frais de transport
considérables et les courtages des maisons de
commerce, les deux réunis représentant une
grosse charge dont l'acheteur noir est soulagé.
Mais le mil n'est pas une plante à rendement
constant. Il y a les années à mil, et celles où
la récolte est déficitaire. Il y a aussi les enne-
mis de la plante comme les sauterelles et les
mange-mil, et enfin il y a à vaincre la routi-
ne du noir sénégalais. De toutes ces causes
réunies, il est résulté par exemple cette an-
née, que, en dépit de l'augmentation réelle
des emblavements, il n'y avait pas assez de
grain pour répondre aux besoins de la popula-
tion.
Le mil a en outre un autre défaut. 11 est un
bon aliment, pour le noir mais il ne constitue
pas un produit susceptib le d'être exporté en
quantités considérables, comme 1 arachide
dont le Sénégal expédiait chaque année 400
ou 450.000 tonnes. Il faut donc trouver autre
chose pouvant remplacer, sinon totalement,
tout au moins partiellement l'arachide et nous
reviendrons sur ce sujet.
Mais quel que soit ce produit, quelque déve-
loppement que puisse prendre son commerce,
il va de soi que l'on doit chercher aussi et
avant tout, les moyens de relever les transac.
tions i base d'arachide. 11 faut donc, d'une
part rendre sa culture plus lucrative pour le
cultivateur ; et de l'autte, pour le commer-
çant, supprimer le plus possible les charges qui
grèvent trop ces opérations. Ce qui permettrait
d'ailleurs de payer la graine un prix plus élevé
au producteur noir.
Par suite, il faut augmenter le rendement à
l'hectare, et réduire le coût des transports.
Problème facile à poser, mais moins aisé à
résoudre d'une façon pratique.
Nous nous risquerons toutefois à donner no-
tre avis à ce sujet et ce sera l'objet de notre
prochain article.
Louis Le Barbier.
;
L'exposition d'art colonial
à Rome
«♦»
M. [Mussolini a inauguré jeudi matin l'Ex-
position internationale d'art colonial de
Rome qui réunit non seulement les œuvres
des artistes de profession, mais des spéci-
mens curieux de l'artisanat indigène.
iLa section italienne comprend notamment
des œuvres et des objets relatifs à l'île de
Rhodes, à la Tripolitaine, à la Cyrenaïque,
à l'Erythrée et à la Somalie.
La section française, qui comprend plu-
sieurs salles et est plus abondante, présente
des produits de Tunisie, d'Algérie, du Ma-
roc, de Madagacar et de l'Indochine.
A l'entrée de la section française, le chef
du gouvernement italien a été reçu par M.
de Beaumarchais, ambassadeur de. France
près le Quirinal, entouré des commissaires
français.
.4680
Les membres du Congrès de Droit
Colonial à l'Hôtel de Ville
Hier, à l'Hôtel de Ville, la municipalité
de Paris a reçu les membres du Congrès na-
tional de droit pénal colonial.
On remarquait dans l'assistance nom-
breuse : MM. Eugène Dreyfus, premier pré-
sident de la Cour d'appel ; Richard, vice-
président de la Chambre à la Cour d'appel
et président du Congrès ; Matter, procureur
général près la Cour de cassation ; Poulet,
Mennesson, Albert Salle, Raoul Rousset,
Georges Guillaumin, anciens bâtonniers du
barreau de Paris ; Olivier, gouverneilT géné-
ral des colonies ; Mgr Thevenau.d, évêque
d'Ouagadougou (Haute-Volta), et le père
blanc Philippe ; Pèyron, secrétaire général
de l'Armée du Salut, etc.
La bienvenue a été souhaitée aux congres-
sistes par* M. François-Latour.
Le président Richard et M. Mennesson
ont, en des allocutions applaudies, remercié
la municipalité de sa belle réception. La si-
gnature du Livre d'or et un lunch ont ter-
miné cette cérémonie.
-4
Arrivée de M. Carde à Marseille
0-6
Ainsi que nous l'avions annoncé, le Gou-
verneur général de l'Algérie et Mme Carde
qui se sont embarqués à Alger à bord du
(touverneur-Génèral-Gucydon jeudi sont ar-
rivés à Marseille.
M. Carde a présidé aujourd'hui le ban-
quet et la séance d'inauguration de la confé-
rence des Chambres de commerce méditérra-
néennes dont nous donnons le compte rendu
d'autre part.
Demain M. Carde préside le banquet de
clôture de la Foire de Marseille.
aNiMA COLONIAL
.♦»
« Symphonie exotique »
Le Nciv-Zealand arrive à Singapour. Pour
ce beau voyage, il a mis sa robe claire. Au-
tour de ce palais flottant, les Malais, dans
leurs périssoires, amusent les passagers pour
récolter des sous. L'adresse de indigènes
tient du prodige et fait de ces hommes des
équilibristes, des jongleurs, de= nageurs de
première force. Debout sur leurs frêles em-
barcations qu'un faux mouvement retourne-
rait, ils jouent au tennis ayant comme ra-
quettes leurs avirons.
Une pièce de monnaie tombe .t Veau : c'est
le plongeon ; mais la pièce immanquable-
ment rattrapée, c'est aussi la montée rapide
dans la périssoire. Couchés sur le dos, jam-
bes en l'air, avec des rires d'enfants, les
Malais, véritables clowns, se livrent à tou-
tes les fantaisies.
Ces tableaux joyeux, ces scèncc cocasses,
dont M. Alfred Chaumel a déjà entretenu
nos lecteurs se verront dans Symphonie exo-
tiqueJ que M. Alfred Chaumel a réalisé et
qui sera bientôt présente au public.
« Les nuits de Port-Saïd »
Les mesures draconiennes édictées par la
S. D. N. ne semblent pas avoir troublé la
quiétude d'un passager de ce grand paquebot
qui vient de faire escale à Port-Saïd. Wins-
ton Winckler, un vieux « client * de toutes
les polices, européennes, a plus d'un tour
dans son. sac et les ballots d'opium qu'il
dissimule dans ses bagages fdlanpnt à
l'inquisition des douaniers.
Etrange figure d'aventurier moderne que
celle de ce Winston Winckler, trafiquant de
stupéfiants et fournisseur d'armes de guerre
aux tribus arabes révoltées.
Il est un des principaux personnages des
Nuits de Port-Saïd, que Léo Mittler vient
de réaliser d'après le scénario de Walter
Mehring. La distribution réunit les noms de:
Renée Héribel, Marcel Vallée, Gustave
Diessi, Oskar Homolka, Leonhard Steckel,
avec Jean Worms,
- -
A la Réunion
le C. P. R. et le port
de Saint-Pierre
nos
L'Ile de la Réunion possède deux ports :
le grand port, situé à la Pointe des Galets,
fait partie de l'exploitation du C.P.R.,
appartenant à l'Etat. Le deuxième est le
port de Saint-Pierre, créé en 1884, avec la
garantie de la loi ; il appartient à la ville de
Saint-Pierre.
Dès l'origine, l'Etat avait décrété la mort
du port concurrent. Un tarif de combat fut
institué, transportant à prix très réduits les
sucres et les riz de l'île. Evidemment, le
port de Saint-Pierre devait succomber dans
cette lutte inégale. Mais le C.P.R. ne fit
jamais les frais de son exploitation. Si Saint-
Pierre restaure sa dette de 3 millions, le
C.P.R. eut chaque année des déficits de
plus en plus considérables. A la Chambre
des députes, on entendait chaque année les
protestations du rapporteur du budget du
C.P.R. La loi de finances intervenait pour
mettre au compte de la colonie de 'la Réu-
nion, une partie de ce déficit, jusqu'au jour
où tout le déficit lui fut laissé pour compte,
en 1928.
Quand le Conseil général de l'île fut
appelé à examiner ce budget, dont il n'avait
pas auparavant à s'occuper, il constata avec
surprise, que le Parlement, en lui laissant
le soin de combler tous les déficits, lui
apportait aussi le joli cadeau des dettes de
l'exploitation 25 millions envhon portant
des intérêts de 10 r;;. Et dès la première
année, le budget du C. P. R. présentait un
t'ini '.K. ntilliMinn
nui les reeuf-
L' ( .G. 'uun|iu 1 it-'M-r ; , u a ->u,
U-. Uddgr't ')I lit (_r- , : 1: ! i !OII.= l|'M +om (.111-
que .sniK'r- buulr, rie m:-.;; ;'.lll.HL. à
'';itJunni*tratiiin. du C'.P.R. de ^»*-ft'^ 1 îr- d'au-
tant -0 «l«:pen-.es. Ci-lle-ti :c.r,
Out, î! •. - 1.> ,,':
partement, souverainement, approuve les
budgets établis par le directeur du C.P.R., et
au lieu de réductions, envoie de gros fonc-
tionnaires à grosses prébendes.
De là protestations de la première assem-
blée du pays, qui assiste impuissante à ce
spectacle, et se contente de refuser de votet
le budget qui lui est soumis et de combler
le déficit annuel de cette exploitation. Nul
ne sait comment finira cette comédie !
Puisqu'il y a déficit dans l'exploitation du
C.P.R. et que la colonie se refuse à le pren-
dre à sa charge, pourquoi n'augmente-t-on
pas les tarifs, qu'on avait jadis réduits pour
concurrencer le port de Saint-Pierre ?
Mais il faut aujourd'hui compter avec la
concurrence de l'Automobile. Des cars se
sont installés, partout où passe la voie fer-
rée, et ont la préférence des voyageurs.
Pour les marchandises à poids lourd et
pour les grandes distances comme à Saint-
Pierre, point terminus de la ligne, le rail,
comme en France, a le pas sur le moteur.
Il faut maintenant, pour le C.P.R. comp-
ter aussi avec le deuxième port, que jadis
il avait réussi à tomber.
En augmentant exagérément les tarifs des
riz et des sucres, déjà élevés, c'est lé port
de Saint - Pierre qui prend sa revanche.
Les bateaux des Compagnies de Navi-
gation viennent aujourd'hui, dans la crise du
fret. chercher la marchandise dans les rades
de l'île où les Ioyen d'embarquement le
permettent.
Or, le port de Saint-Pierre a reinstallé sa
marinc, composée de chalands .1 grand ton-
nage et d'un remorqueur fort de 125 C.V.
L'an dernier, lors des embarras du che-
min de fer dont un pont important avait été
enlevé par un cyclone, un bateau de la So-
ciété Havraise s'est installé en rade de
Saint-Pierre, et en 4 jours, à raison de 600
tonnes par jour, absorba la production su-
crière de la région. I.'expéril nc<; fut assez
heureuse pour qu'on soit tenté de la recom-
mencer chaque année.
Les tarifs d'embarquement du port de
Saint-Pierre sont moitié moindres que ceux
du Grand Port et avec une célérité, inconnue
au C.P.R. Les camions des usines à sucre,
voisines des quais, déversent les balles
TnENTE-nE,UXIEMIE ANNEE. N° 136. LE NUMERO ; 10 CENTIMES SAMEDI SOIn, 3 00» Wil IMI.
JOURNAL JfUÔTIDIEl
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Les Annales Coloniales
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Les ressources des budgets locaux
de (Indochine
- '"8::1.'&" .oS -
On sait que par décret du 31 juillet 1896,
l'Indochine a été pourvue d'un budget géné-
ral destiné à pourvoir aux dépenses d'intérêt
commun des colonies et protectorats consti-
tuant l'Union Indochinoise, c'est-à-dire aux
dépenses : 1 ° du Gouvernement général et des
services qui en dépendent directement ; 2° du
service de la dette ; 3° des contributions à
verser à la Métropole ; 4° de l'inspection mo-
bile des colonies ; 5° du Parquet général et
des Çours d apPel; 6° des Travaux publics
d'intérêt général, qui ne sont pas entrepris sur
le budget spécial des fonds d'emprunts; 7° des
administrations des Douanes et Régies et des
autres contributions indirectes ; 8° des postes
et télégraphes.
Ce budget général "jcst alimenté par les re-
cettes des services mis à sa charge, par le
produit des régies et des contributions indi-
rectes, par le produit des douanes et taxes
de toute nature sur l'entrée et la sortie des
marchandises. Ce budget général est arrêté
par le Gouverneur général en Conseil de Gou-
vernemeni, après discussion devant le Orana
Conseil des Intérêts économiquea, ces deux
conseils étant seulement consultatifs. Cepen-
dant tes taxes et contributions indirectes, autres
que les droits de douanes, ne peuvent être
établies qu'après avoir été votées par le
Grand Conseil des Intérêts économiques qui
sur ce point possède des attributions, écono-
miques. Pour fixer l'iimportance du budget gé-
néral de l'Indochine nous pouvons rappeler
qu'en 1930, il a été arrêté en recettes et en
dépenses à la somme de 102.616.000 pias-
très.
A côté du budget général, il existe pour
chacun des pays constituant l'Union ltdo-
chinoise un budget local alimenté par de& re-
cettes propres et chargé de pourvoir à toutes
les dépenses autres que celles inscrites au bud-
get général ou aux budgets des municipalités
et des Chambres de Commerce. Les règles
relatives à rétablissement des budgets locaux
ont été fixées par le décret du 20 octobre
1911 : ils sont établis par le chef d adminis-
tration locale en Conseil de protectorat après
avoir été discuté devant le Conseil des inté-
rêts frûnçais économiques et financiers (sauf
au Laps où ce Conseil n existe pas et en Ço-
xhinchine oÙ ce budget est Doté Pas et en
Çotonial et arrêté par le Gouverneur en Conseil
privé). Tous ces budgets sont sqjumis à l'ap-
probation du Gouverneur général. Les chiffrés
suivants donneront une idée précise de * l'im-
portance actuelle de ces budgets ainsi que
de leur développement : te budget du Tonkin
est passé de 9 millions de piastres en 1914 à
20 millions de piastres en 1930 ; dans la
même période celui de Y Annan* s* est élevé
de '4 millions à 11 millions ; celui de Cochin-
chine de 8 millions à 21 millions, celui du
Cambodge de 5 millions à 13 millions et celui
du Laos de 1 million à 4 millions de piastres.
Les budgets locaux sont alimentés tout
d'abord par des subventions du budget géné-
ral qui en 1930 se sont réparties comme il
sui t :
Annam 130.000 piastres
Cambodge 387.1500
Cochinchine 200.000
•
Laos 159.210
Tonkin .,. 1.010.190 -
Ils sont en outre alimentés par les impôts
directs que nous nous proposons de passer ra-
Ïiidement en revue. Ces impôts directs sont :
l'impôt foncier rural, l'impôt personnel des
indigènes, les prestations, l'impôt des étran-
gers et l'impôt sur les barques de riviètes.
Ces impôts existaient avàrit l'occupation fran.
çaise, mais ont subi depuis un certain nombre
de modifications. D'autres taxes indirectes
joue été créées de toute pièce depuis notre ins-
tallation en Indochine : ce sont : l'impôt per-
sonnel sur les Européens, l'impôt des patentes,
la taxe sur lés véhicules, la taxe de capita-
tion dés éléphants, la taxe des poids et me-
sures, et c.
L IMPOT FONCIER est établi dans toute
rlndochine sauf au Laos, à raison d'une
taxe 'sur les rizières et une taxe sur les ter-
rains divers, auxquelles s'ajoutent les cen-
tièmes additionnels. Cependant, au Cambodge
jia taxe sur les rizières a été remplacée par un
pinpôt sur les paddys. L'impôt sur les riziè-
res comporte plusieurs catégories déterminées
suivant le rendement à l'hectare et les tarns
'différent suivant que le propriétaire est indi-
gène ou européen. Ces tarifs s'échelonnent
entre 0$78 et I$95 par min pour les ifï-
Hignes et 0 10 à 6 $ 30 par hectare pott,
ies Européens. Au Cambodge, l'impôt sur
îes paddys comporte six catégories établies
H'après le produit de la récolte évaluée en
thang (40 dm3) par ray (1.600 m2).
Avant l'occupation française, il n'existait
pas d'impôt foncier sur les immeubles bâtis.
Depuis un impôt foncier urbain a été institué.
D'une façon générale, dans les villes cet im-
pat se compose d'une taxe fixe établie d'après
la superficie et d'un ,élément proportionnel à
Ja valeur locative. Au Tonkin, la taxe fon-
cière VRrie entre 0 I 625 et 0 4 04 par mètre
carré ; à Saigon; la taxe fixe est de 10 piastres
par hestare et 1 ; élément proportionnel de 5
de la valeur locative. En 1930, le rendement
de ) tmpot foncier dans les aivers pays de
1 Union a été évalué aux chiffres suivants :
Piastres
Annam 2,109,100
Cambodge.., 2.588.000
CocMirchine 4.055.200
Tonton 5,363. HX)
A côté de l'impôt foncier une ressource im-
portante des budgets locaux est constituée par
l'impôt personnel des indigènes. Cet impôt est
dû par tout habitant valide âgé de 18 à 60
ans ; les exemptions consenties le sont au
profit des catégories suivantes : princes, mili-
taires, gardes indigènes, bonzes, boursiers, in-
firmes. Le taux de cet impôt varie entre une
piastre en Cochinchine et 3$10 au Cam-
bodge. Cet impôt qui devrait être un impôt
de quotité est en pratique un impôt de répar-
tition recouvré simplement au moyen de rô-
les numériques établis d'après les déclarations
des notables de villages. En dehors de l'im-
pôt personnel les indigènes sont astreints à
fournir un certain nombre de journées de
prestation rachetables ou non.
Le rend ement de l'impôt personnel des in-
digènes a été en 1930 de : 2.332.800 pias-
tres pour l' Annam, 1.463.000 pour le Cam-
bodge, 1.030.000 pour la Cochinchine,
500.000 pour le Laos, 4.878.000 pour le
Tonkin.
A côté de l'impôt personnel des indigènes
il existe dans tout le pays de l'Union un
impôt sur les étrangers qui frappe surtout les
Chinois. Cet impôt se compose d'un droit fixe
et d'un droit proportionnel ; il frappe les in-
dividus à partir de l'âge de 10, 15 ou 18
ans jusqu'à 60 ou 65 ans. Il est suitvant les
cas de 15 $ en Cochinchine, de 8 0 au
Laos, de 10 8 au Cambodge, de 3 # 50 à
10 piastres au Tonkin et de 8 à 150 piastres
en Annam. Le rendement de cet impôt a été
évalué en 1930 à 96.000 $ pour lnnam,
855.000 $ pour le Çambodge, 2.450.000 4
pour la Cochinchine, 12.000 * pour le Laos
et 266.000 $ pour le Tonkin.
Il existe aussi un impôt personnel sur les
Européens qui n'est * qu'une misérable carica-
ture de notre impôt général sur le revenu,
pourtant si imparfait. Cet impôt est calculé
d'après le 1 revenu acquis dans l'année précé-
dant Cent; (le l'imposition. Le revenu sur le..
quel est calculé l'impôt est - celui - déclaré par
le contribuable lui-même 1 Cet impôt -varie de
tO $ à 150 t. Quelle que soit la fortune de
l' assujetti, le montant de cet impôt ne peut
dépasser un certain plafond : 150 t au Ton.
kin et en Annam et 60 9 dans les autres ter-
ritoires 1 Bref, l'impôt personnel des Européens
constitue un, des plus beaux scandales fiscaux
qui nous soient présentés. Inutile de dire que
son rendement est ultra-faible puisque pour
1930 il a été fixé à : 18.000 piastres pour
l'Annam, 11.000 pour le CambodRe, 71.000
pour la Cochinchine, 2.400 pour Te Laos et
85.000 pour le TQnkin.
Un impôt plus sérieux, tout au moins au
point de vue du rendement, est celui des pa-
tentes. Comme en France cet impôt se dé-
compose en un droit fixe et en un droit pro-
port ionnel. Il a dû produire en 1930 les som-
mes suivantes: Annam, 159.050 piastres ;
Cambodge, 625.780 ; Cochinchine, 1 million
990.000 ; Laos, 27.500 ; Tonkin, 767.500.
Nous n'indiquerons que succinctement les
quelques autres taxes directes appliquées en
Indochine. L'impôt sur les barques produit
78.650$au Cambodge, 255.000 $ en Co-
chinchine, 17.000$au Tonkin. L'impôt sur
les véhicules a été assez heureusement modi-
fié, en ce qui concerne les automobiles, puis-
que la taxation reposant sur la puissance du
véhicule a été substituée une taxation sur l'es-
sence - consommée. C'est une réforme qui sem-
ble être ivivement désirée dans la Métropole.
L'impôt sur les véhicules a dû donner en
1930 : 22.500 9 en Annam, 69.400 9 au
Cambodge, 255.000 8 en Cochinchine,
2.500$au Laos et 100.000$au Tonkin.
Ainsi donc, on peut apercevoir que la lé-
gislation fiscale dans les territoires composant
l'Union indochinoise est bien loin de consti-
tuer un modèle d'équité. Les injustices qu'elle
consomme ne sont peut-être pas étrangères au
malaise qui pèse sur notre grande colonie
d' Extrême-Orient.
Il est peut-être malaisé de substituer à ces
impôts directs un mode de contribution plus
équitable. Ceci n'est pourtant pas impossible.
De toute façon cela est absolument indispen-
sable d'autant plus que le budget général de
l' Indochine s'alimente « par des impôts indi-
rects partitulièrement impopulaires : régies de
l'alcool, de l'opium et du - sel.
M. Paul Reynaud s'embarque pour Saïgon
et Hanoï. Il a été ministre des Finances ; ne
ferait-il pas bien de voir sur place si une pro-
fonde réforme fiscale ne serait pas une condi-
tion indispensable à t'apaisement des esprits
dans notre lointain domaine des rives du Pa-
cifique. ,'
Georges Nouelle,
député de Snône-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
Vice-président de la Commission des Mines.
̃ ̃.
Dépêches de l'Indochine
ib
Nécrologie
M0 QuintHe-Lamothe, vice-président du
Conseil Colonial, ancien Conseiller à la
Cour d'Hanoï., membre du barreau saYgon-
nais est décédé le 10r octobre.
Indopaclfi.
- ^1»
AU YUNNAN
Les agresseurs de M. Kerwin fusillés
Les autorités de Yunnan-Fou ont arrêté
et fait fuMler les bandits auteurs de
Vagression commise contre M, Kerwin di-
recteur de la Banque dlndochine, à l'un-
naft-Fou.
Le problème de la sécurité
.-
1 la question de. la
sécurité sè pose
dans les grands
romices internatio-
- naux, elle a tou-
jours été ou pre-
mier rang de celles
qui exigent V atten-
tion et V action des
nations colonisatrices.
Le mangue de sécurité dans les Etats
arriérés, aussi bien pour leurs habitants in-
digènes que pour les étrangers qui y sé-
journent ou y passent est, d'ailleurs fresque
toujours, farmi les motifs suférieurs de
l'intervention de la fuissance qui deviendra
protectrice ou métropole,
Partout où la France s'est, établie, qu'il
s'agisse de colonies ou de protectorats, elle
s'est trouvée en présence de situations ana-
logues: convulsions anar chique s, guerres
intérieures, attentats contre la propriété, la
fortune ou la vie des particuliers.
En Algérie, tribus contre tribus, beys
contre beys, caids contre càids. races contre
races, c'était Vuniversel conflit. Les pirates
et corsaires infestaient la mer, les razzias
ravageaient l'intérieur. Lorsque les mame-
luks intervenaient sous prétexte de rétablir
l'ordre, c'était pire. Un commerçant riche
devait se concilier par de gros bachichs les
ministres du dey et leurs tenants, s'il vou-
lait éviter la confiscation de ses viells,
En tunisie, l'impôt. se prélevait par des
expéditions armées dont les chefs taxaient
une région suivant leurs caprices et. ne ver-
saient au Trésor qu'une minime partie des
sommes perçues. Le commerce était confiné
dans les forts, car à quelques kilomètres
es villes, des pillards attaquaient tous les
convois qui se hasardaient sur les pistes.
Les terres restaient incultes, leurs proprié-
taires en les rendant productivest craignaient
V'éveiller l'envie d un personnage assez
fuissant pour s'en emparer.
Au Maroc, il y a trente ans à feine, il
en était de même. Périodiquement, les vil-
les étaient rançonnées et. souvent pillées par.
les tribus voisines. Ce fut à plusieurs repri-
ses le sort de Casablanca, de Rabat et'
même 'de Fez. Les échanges avec l'intérieur1
étaient à peu près impossibles. Les carava.!
nés, même escortées, étaient, exposles à être
attaquées.
Avec l'arrivée de la France, tout changet
la police est organisée aussitôt dans les vil-
les et peu à peu dans le bled. Les routes j
percées, les voies ferrées permettent de
voyager aussi aisément que dans les pays
les plus civilisés. La propriété est protégée,
le commerce rassuré. Dès lors, le proprié-
taire rural met en valeur ses terres, certain
que ses récoltes ne seront plus enlevées par
les brigands ou ses domaines confisqués par
un usurpateur. Les particuliers se sentent en
sûreté chez eux, dans les rues, sur les che-
mins.
C'est le premier bienfait qui fait com-
prendre 'aux indigènes ce qu'ils ont gagné
à notre venue.
Malheureusement, aujourd'hui, les hom-
mes d'âge qui, en Tunisie et au Maroc, ont
connu l'ancien régime, se font de plus en
plus rares. Les jetincs, qui n'ont pas vu la
transformation s'effectuer, profitent 'de la
sécurité établie par le Proteeto-rat, en
oubliant trop souvent qu'ils n'en bénéficient
que grâce à lui. Du reste, la reconnaissance
n'est nulle part l'apanage de la jeunesse.
Aussi bien, n'est-ce point en vue de la
gratitude des générations nouvelles que la
France s'est fait un devoir (l'instituer la
sécurité dans tous les territoires coloniaux
qu'elle administre ou protège, mais bien
parce que c'est la première condition de la
prospérité d'un pays, de l'essor d'un peu-
ple, en un mot du progrès.
La sécurité est pour un pays ce que la
paix est pour les peuples. Il n'est rdonc pas
étonnant que l'on en retrouve l'idée et le
vocable dans les assemblées internationales
où l'on se préoccupe d'assurer la paix entre
les peuples.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
A LA CliAMBRE 1
»o»
DEMANDE D'INTERPELLATION
Notre dminent collaborateur M. Léon Ar-
chimbaud, député de la Drôme, a déposé
une demande d'interpellation au ministre
des Colonies sur la politique que le gouver-
nement compte suivre pour assurer à nos co-
lonies le statut politique qui leur permettra
d'être les associées de la Métropole et pour
leur faire jouer dans la crise actuelle le rôle
important qui leur incombe au point de vue
économique.
AI, Léon Archimbaud a formulé sa de-
mande d'interpellation en termes réservés;
mais nous croyons savoir que Vhonorable
rapporteur du budget des colonies a la
ferme intention de dénoncer certains abus
qui n'ont que trop duré.
moel -----
Le voyage de M. Paul Reynaud
vers 11ndochine
–-– 1.1
Escale à Singapour
Le ministre des Colonies, Mme Paul Rey-
naud, Mlle Colette Reynaud et la suite ac-
compagnant le ministre dans son voyage,
sont attendus à Singapour à bord du dMf-
tagnan demain.
M. Paul Reynaud partira lundi pour Java
par le croiseur Duguay-Trouin arrivé A
Singapour jeudi.
La suite du ministre poursuivra sa route
sur Saïgon à bord du d'Artagntm.
Notre action au Maroc
.t.
Au nouveau front Tadla
Le 27 septembre, un parti de 400 fusils,
composé d'Aït-Abdi insoumis,. ainsi que
d'Aït-Madidou, et conduit par le Taïbi, a pu
pénétrer, à la faveur de la nuit, à l'intérieur
de nos lignes et a tenté d'attaquer un poste
maghzen, à Bou- T arbat, près du djebel
Ahne, sur le nouveau front de Tadla.
Ce parti, qui a été repoussé par les postes,
a été pourchassé par les troupes supplétives,
aidées de l'aviation.
Après avoir repassé en désordre l'oued El-
Abid et s'être retiré dans la région située au
sud de Tamanrasset, il a renouvelé, dans les
journées des 28 et 29 septembre, ses démons.
trations sur les dispositifs de la région Bou-
I nougounane- T al ghout.
Nous n'avons éprouvé aucune perte, tan-
dis que ce parti a été chaque fois rejeté avec
des pertes sensibles.
La solidité de notre nouveau front est dé-
montrée par l'échec du Taïbi, qui ne peut
manquer de produire une grosse impression
parmi les montagnards.
Un djich pénètre dans le cercle
de Taroudant
De nombreux coups de fusil ont été ti-
rés dans la matinée du 23 septembre sur les
travailleurs des chantiers de la piste d'Agga,
dans le cercle de Taroudant, par un fort djich
Ait Oussa, qui a pénétré en territoire Aït-
Ou-M'Ribet.
Onze travailleurs ont été tués et neuf ont
été blessés. Les travaux entrepris sur ces chan-
tiers ne sont pas interrompus, des dispositions
ayant été prises pour renforcer la sécurité.
"1.
Le voyage du comte de Monza
au Maroc
«♦»
S. Exc. le comte de Monza, ambassadeur
d'Italie à Madrid, venu au Maroc en voyage
de tourisme, est arrivé à Fez et est reparti
hier pour Rabat.
* >
A l'Académie des Inscriptions
et Bettes-Lettres
»4 «
Communication sur Leptis Magna
L'antique cité tripotitaine Leptis Magna,
dont la reconstitution partielle est donnée au
palais de l'Italie 'à l'Exposition coloniale, a
été étudiée hier en séance de l'Académie des
inscriptions. par M. Alfred Merlin.
$ La communication de l'éminent conserva-
teur du Louvre, qui fut, on le sait, directeur
pendant plusieurs années des antiquités de
Tunisie, et qui connaît à 'merveille aussi la
Tripolitaine, a intéressé au plus haut point
ses confrères de l'Institut.
A grands traits, M. Merlin a résumé les
découvertes effectuées par les Italiens, de-
puis dix ans, dans leur belle colonie africaine.
11 a fait ressortir notamment la grande va-
leur archéologique de leur œuvre à Leptis
Magna.
Cette ville avait déjà joué un certain rôle à
l'époque pré-romaine. Dès le deuxième siècle
de notre ère, elle était fort importante.
Septime Sévère, qui y était né, la dota du
statut municipal le plus avantageux pour les
colonies, accrut son essor économique en fa-
colonies, l'utilisation du dromadaire pour les
vor i sant
transports commerciaux à travers le Sahara,
etc.
Enfin cet empereur l'enrichit de monu-
ments somptueux ; et de ces monuments, le
principal semble avoir été un magnifique fo-
rum, bordé sur une de ses faces par une ba-
silique grandiose, celle précisément dont le
palais de l'Italie nous restitue à Vincennes
les deux cinquièmes environ.
MM. Michon, Salomon Reinaçh, Chabot,
Cumont, Gsell ont ajouté leurs témoignages
personnels aux hommages que mérite Leptis
Magna, en même temps que leur apprécia-
tion de la grande œuvre archéologique de
l'Italie en Tripolitaine.
Et l'Académie a demandé à M. Alfred
Merlin de développer sa très intéressante com-
munication en une lecture que ce savant fe-
ra, le 20 novembre, sous la Coupole, au cours
de là séance publique annuelle de la Compa-
gnie.
L'heure d'hiver revenue
-t-
La France, la Belgique, la Grande-Bre-
tagne reprennent simultanément l'heure
moyenne du méridien de Greenwich
(T. M. G.) dans la nuit du 3 au 4 octobre.
Notre heure va donc coïncider à nouveau
avec celle de l'Europe occidentale, qui a été
a été
conservée tout l'été par l' E
conservée tout l'été par l'Espagne, l'Algérie
et le Maroc.
Ils fnyaient le régime fasciste
«♦»
Hier le courrier Gouverneur-Général-Lé-
fine, de la ligne Marseille-Alger, i a recueilli
en pleine mer. naviguant sur petit bateau à
rrime, six Italiens qui faisaient des appels
au secours-, ce sont les nommés Cani Vitto-
rio, Salidu Giovanni, Alcdda Enco, Sgino
Masialis Antiacho, Orru Antonio.
En mer depuis le 28 septembre, ils ont dé-
claré être partis pour fuir le régime fasciste.
Le 29, ils ont essuyé une forte tempête et
ont été privés d'eau. Depuis, ils étaient en
perdition, et ils s'attendaient à mourir de
soif ou à sombrer. Les six Italiens ont été
débarqués à Philippeville.
Le Sénégal en 1931
» ♦̃
1 Nous avons vu que l'avilissement des cours
pratiqués pour l'arachide a eu pour résultat
l'arrêt, ou tout au moins lé ralentissement consi-
dérable des transactions commerciales au Sé-
négal. Les inventaires des banques et de toute
les maisons de commerce installées dans la co-
lonie en font foi. Il y a encore une autre consé-
quence de ce marasme, et cette-ci est plus gra-
ve. Privé des disponibilités d'argent que lui
procurait la vente de ses récoltes d'arachide,
le noir souffre de la famine, car il ne peut
acheter ni riz, ni mil, ni aucune autre denrée
alimentaire, puisqu'il n'a pas le sou. Jusqu'ici
il ne faisait guère pousser que l'arachide, et
négligeait les vivrières : d'où la fâcheuse situa-
tion dans laquelle il s'est trouvé d'un seul
coup.
-. ,..t 8_,
L. Administration 1 a, il est vrai, incite a
développer la culture du mil que l'on faisait,
il y a quelques années encore, venir presque
en totalité du Haut-Sénégal-Niger. Cette fa-
çon d'opérer convenait aux maisons de com-
merce qui, ayant toutes des comptoirs dans la
vallée du Niger, trouvaient dans ce troc un ac-
tif élément de transactions fructueuses. Il n'en
va plus de même, et de cette façon on écono-
mise tout au moins des frais de transport
considérables et les courtages des maisons de
commerce, les deux réunis représentant une
grosse charge dont l'acheteur noir est soulagé.
Mais le mil n'est pas une plante à rendement
constant. Il y a les années à mil, et celles où
la récolte est déficitaire. Il y a aussi les enne-
mis de la plante comme les sauterelles et les
mange-mil, et enfin il y a à vaincre la routi-
ne du noir sénégalais. De toutes ces causes
réunies, il est résulté par exemple cette an-
née, que, en dépit de l'augmentation réelle
des emblavements, il n'y avait pas assez de
grain pour répondre aux besoins de la popula-
tion.
Le mil a en outre un autre défaut. 11 est un
bon aliment, pour le noir mais il ne constitue
pas un produit susceptib le d'être exporté en
quantités considérables, comme 1 arachide
dont le Sénégal expédiait chaque année 400
ou 450.000 tonnes. Il faut donc trouver autre
chose pouvant remplacer, sinon totalement,
tout au moins partiellement l'arachide et nous
reviendrons sur ce sujet.
Mais quel que soit ce produit, quelque déve-
loppement que puisse prendre son commerce,
il va de soi que l'on doit chercher aussi et
avant tout, les moyens de relever les transac.
tions i base d'arachide. 11 faut donc, d'une
part rendre sa culture plus lucrative pour le
cultivateur ; et de l'autte, pour le commer-
çant, supprimer le plus possible les charges qui
grèvent trop ces opérations. Ce qui permettrait
d'ailleurs de payer la graine un prix plus élevé
au producteur noir.
Par suite, il faut augmenter le rendement à
l'hectare, et réduire le coût des transports.
Problème facile à poser, mais moins aisé à
résoudre d'une façon pratique.
Nous nous risquerons toutefois à donner no-
tre avis à ce sujet et ce sera l'objet de notre
prochain article.
Louis Le Barbier.
;
L'exposition d'art colonial
à Rome
«♦»
M. [Mussolini a inauguré jeudi matin l'Ex-
position internationale d'art colonial de
Rome qui réunit non seulement les œuvres
des artistes de profession, mais des spéci-
mens curieux de l'artisanat indigène.
iLa section italienne comprend notamment
des œuvres et des objets relatifs à l'île de
Rhodes, à la Tripolitaine, à la Cyrenaïque,
à l'Erythrée et à la Somalie.
La section française, qui comprend plu-
sieurs salles et est plus abondante, présente
des produits de Tunisie, d'Algérie, du Ma-
roc, de Madagacar et de l'Indochine.
A l'entrée de la section française, le chef
du gouvernement italien a été reçu par M.
de Beaumarchais, ambassadeur de. France
près le Quirinal, entouré des commissaires
français.
.4680
Les membres du Congrès de Droit
Colonial à l'Hôtel de Ville
Hier, à l'Hôtel de Ville, la municipalité
de Paris a reçu les membres du Congrès na-
tional de droit pénal colonial.
On remarquait dans l'assistance nom-
breuse : MM. Eugène Dreyfus, premier pré-
sident de la Cour d'appel ; Richard, vice-
président de la Chambre à la Cour d'appel
et président du Congrès ; Matter, procureur
général près la Cour de cassation ; Poulet,
Mennesson, Albert Salle, Raoul Rousset,
Georges Guillaumin, anciens bâtonniers du
barreau de Paris ; Olivier, gouverneilT géné-
ral des colonies ; Mgr Thevenau.d, évêque
d'Ouagadougou (Haute-Volta), et le père
blanc Philippe ; Pèyron, secrétaire général
de l'Armée du Salut, etc.
La bienvenue a été souhaitée aux congres-
sistes par* M. François-Latour.
Le président Richard et M. Mennesson
ont, en des allocutions applaudies, remercié
la municipalité de sa belle réception. La si-
gnature du Livre d'or et un lunch ont ter-
miné cette cérémonie.
-4
Arrivée de M. Carde à Marseille
0-6
Ainsi que nous l'avions annoncé, le Gou-
verneur général de l'Algérie et Mme Carde
qui se sont embarqués à Alger à bord du
(touverneur-Génèral-Gucydon jeudi sont ar-
rivés à Marseille.
M. Carde a présidé aujourd'hui le ban-
quet et la séance d'inauguration de la confé-
rence des Chambres de commerce méditérra-
néennes dont nous donnons le compte rendu
d'autre part.
Demain M. Carde préside le banquet de
clôture de la Foire de Marseille.
aNiMA COLONIAL
.♦»
« Symphonie exotique »
Le Nciv-Zealand arrive à Singapour. Pour
ce beau voyage, il a mis sa robe claire. Au-
tour de ce palais flottant, les Malais, dans
leurs périssoires, amusent les passagers pour
récolter des sous. L'adresse de indigènes
tient du prodige et fait de ces hommes des
équilibristes, des jongleurs, de= nageurs de
première force. Debout sur leurs frêles em-
barcations qu'un faux mouvement retourne-
rait, ils jouent au tennis ayant comme ra-
quettes leurs avirons.
Une pièce de monnaie tombe .t Veau : c'est
le plongeon ; mais la pièce immanquable-
ment rattrapée, c'est aussi la montée rapide
dans la périssoire. Couchés sur le dos, jam-
bes en l'air, avec des rires d'enfants, les
Malais, véritables clowns, se livrent à tou-
tes les fantaisies.
Ces tableaux joyeux, ces scèncc cocasses,
dont M. Alfred Chaumel a déjà entretenu
nos lecteurs se verront dans Symphonie exo-
tiqueJ que M. Alfred Chaumel a réalisé et
qui sera bientôt présente au public.
« Les nuits de Port-Saïd »
Les mesures draconiennes édictées par la
S. D. N. ne semblent pas avoir troublé la
quiétude d'un passager de ce grand paquebot
qui vient de faire escale à Port-Saïd. Wins-
ton Winckler, un vieux « client * de toutes
les polices, européennes, a plus d'un tour
dans son. sac et les ballots d'opium qu'il
dissimule dans ses bagages fdlanpnt à
l'inquisition des douaniers.
Etrange figure d'aventurier moderne que
celle de ce Winston Winckler, trafiquant de
stupéfiants et fournisseur d'armes de guerre
aux tribus arabes révoltées.
Il est un des principaux personnages des
Nuits de Port-Saïd, que Léo Mittler vient
de réaliser d'après le scénario de Walter
Mehring. La distribution réunit les noms de:
Renée Héribel, Marcel Vallée, Gustave
Diessi, Oskar Homolka, Leonhard Steckel,
avec Jean Worms,
- -
A la Réunion
le C. P. R. et le port
de Saint-Pierre
nos
L'Ile de la Réunion possède deux ports :
le grand port, situé à la Pointe des Galets,
fait partie de l'exploitation du C.P.R.,
appartenant à l'Etat. Le deuxième est le
port de Saint-Pierre, créé en 1884, avec la
garantie de la loi ; il appartient à la ville de
Saint-Pierre.
Dès l'origine, l'Etat avait décrété la mort
du port concurrent. Un tarif de combat fut
institué, transportant à prix très réduits les
sucres et les riz de l'île. Evidemment, le
port de Saint-Pierre devait succomber dans
cette lutte inégale. Mais le C.P.R. ne fit
jamais les frais de son exploitation. Si Saint-
Pierre restaure sa dette de 3 millions, le
C.P.R. eut chaque année des déficits de
plus en plus considérables. A la Chambre
des députes, on entendait chaque année les
protestations du rapporteur du budget du
C.P.R. La loi de finances intervenait pour
mettre au compte de la colonie de 'la Réu-
nion, une partie de ce déficit, jusqu'au jour
où tout le déficit lui fut laissé pour compte,
en 1928.
Quand le Conseil général de l'île fut
appelé à examiner ce budget, dont il n'avait
pas auparavant à s'occuper, il constata avec
surprise, que le Parlement, en lui laissant
le soin de combler tous les déficits, lui
apportait aussi le joli cadeau des dettes de
l'exploitation 25 millions envhon portant
des intérêts de 10 r;;. Et dès la première
année, le budget du C. P. R. présentait un
t'ini '.K. ntilliMinn
nui les reeuf-
L' ( .G. 'uun|iu 1 it-'M-r ; , u a ->u,
U-. Uddgr't ')I lit (_r- , : 1: ! i !OII.= l|'M +om (.111-
que .sniK'r- buulr, rie m:-.;; ;'.lll.HL. à
'';itJunni*tratiiin. du C'.P.R. de ^»*-ft'^ 1 îr- d'au-
tant -0 «l«:pen-.es. Ci-lle-ti :c.r,
Out, î! •. - 1.> ,,':
partement, souverainement, approuve les
budgets établis par le directeur du C.P.R., et
au lieu de réductions, envoie de gros fonc-
tionnaires à grosses prébendes.
De là protestations de la première assem-
blée du pays, qui assiste impuissante à ce
spectacle, et se contente de refuser de votet
le budget qui lui est soumis et de combler
le déficit annuel de cette exploitation. Nul
ne sait comment finira cette comédie !
Puisqu'il y a déficit dans l'exploitation du
C.P.R. et que la colonie se refuse à le pren-
dre à sa charge, pourquoi n'augmente-t-on
pas les tarifs, qu'on avait jadis réduits pour
concurrencer le port de Saint-Pierre ?
Mais il faut aujourd'hui compter avec la
concurrence de l'Automobile. Des cars se
sont installés, partout où passe la voie fer-
rée, et ont la préférence des voyageurs.
Pour les marchandises à poids lourd et
pour les grandes distances comme à Saint-
Pierre, point terminus de la ligne, le rail,
comme en France, a le pas sur le moteur.
Il faut maintenant, pour le C.P.R. comp-
ter aussi avec le deuxième port, que jadis
il avait réussi à tomber.
En augmentant exagérément les tarifs des
riz et des sucres, déjà élevés, c'est lé port
de Saint - Pierre qui prend sa revanche.
Les bateaux des Compagnies de Navi-
gation viennent aujourd'hui, dans la crise du
fret. chercher la marchandise dans les rades
de l'île où les Ioyen d'embarquement le
permettent.
Or, le port de Saint-Pierre a reinstallé sa
marinc, composée de chalands .1 grand ton-
nage et d'un remorqueur fort de 125 C.V.
L'an dernier, lors des embarras du che-
min de fer dont un pont important avait été
enlevé par un cyclone, un bateau de la So-
ciété Havraise s'est installé en rade de
Saint-Pierre, et en 4 jours, à raison de 600
tonnes par jour, absorba la production su-
crière de la région. I.'expéril nc<; fut assez
heureuse pour qu'on soit tenté de la recom-
mencer chaque année.
Les tarifs d'embarquement du port de
Saint-Pierre sont moitié moindres que ceux
du Grand Port et avec une célérité, inconnue
au C.P.R. Les camions des usines à sucre,
voisines des quais, déversent les balles
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