Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1931 01 octobre 1931
Description : 1931/10/01 (A32,N135). 1931/10/01 (A32,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380405k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRfiNTE-DEUXIHMin IINNEE. - Np 185. - -ILE NUMERO : bO CENTIMES JEUDI SOI II, 1er OCTOBRE 1\)31.
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Les Annales Coloniales
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Nos colonies doivent 1 t eatrt aider
r. "a t ";".fa
Il existe entre la France et ses possessions
d'outre-mer des liens que l'on souhaiterait
plus resserrés, en ce qui concerne l'orienta-
tion politique du pays et son rôle mondial, et
que l'on souhaiterait plus lâches, pour ce qui
est de l'administration de nos colonies et de
leur mise en valeur, mais, enfin, il existe
des liens, tandis qu'entre nos colonies il
n'existe généralement d'autre trait d'union
que la rue Oudinot.
EnÇore faut-il remarquer que toute l'Afri-
que du Nord échappe au Ministère des Co-
lonies et qu'elle-même est divisée entre le
Ministère de l'Intérieur, de qui relève lfAI-
gérie, et celui des Affaires étrangères dont
relèvent la Tunisie et le Maroc.
Absence d unité dans notre politique co-
loniale, absence de liens-entre nos diverses
possessions, telles sont les constatations, re-
grettables que nous sommes obligés de faire.
Le Ministère des Colonies ne s'est jamais
soucié de créer entre nos possessions des
liens, mais nos colonies en ont senti le be-
soin et il est curieux d'examiner les efforts
qu'elles ont faits pour rompre leur isole-
ment, ,
C'est de l'Afrique du Nord qu'est partie
la tentative la plus significative et la plus. in-
téressante.
En 1922, l'Algérie, la Tunisie et le Ma-
roc éprouvèrent le besoin de discuter de
concert certaines questions importantes et,
des 1923, une conférence se tint à Alger
qui réunit le Gouverneur général de l'Algé-
rie et les résidents généraux au Maroc et en
Tunisie.
Cette conférence se tint 'à Rabat en 1924
et à Tunis en 1925. L'intérêt qu'elle pré-
sente est si évident que, dès 1926, son cadre
se trouva élargi et que le Gouverneur géné-
ral de l'Afrique Occidentale Française s'y fit
représenter. Ainsi la conférence nord-afri-
caine devenait-elle une conférence nord-
ouest-africaine.
Les questions agitées sont des plus impor-
tantes et témoignent de l'utilité de cette sor-
te de Ilaison.
Parallèlement à l'action officielle, l'initia-
tive privée travailla dans le même sens et
les Chambres dé Commerce d'Algérie en-
voyèrent une mission importante sur le Ni-
ger*
Ainsi la liaison se trouve réalisée entre nos
possessions de l'Afrique du Nord et de
l'Ouest,
Est-ce une utopie que de rêver entre tou-
tes nos colonies une coopération anaîogue à
celle qui vient de se ïreër en Afrique du
Nord ? Je ne le crois pas, car, il n'existe
pas entre nos possessions cette étroite com-
munauté d'intérêts qui unit nos territoires
nord et ouest africains, il n'en est pas moins
vrai qu'il y a entre elles nombre d'intérêts
communs.
- Au point de vue politique* nos colonies
pourraient comparer utilement les solutions
qu'elles ont respectivement apportées au
problème de la représentation française lo-
cale et de la participation indigène à l'ad-
ministration. Certes, on ne peut oublier que
nos jnùigène" coloniaux sont à des stades
très différents de civilisation et possèdent
des. traditions très variables, mais il est des
détails d'organisation dont l'application est
universelle..
On né voit guère pourquoi la représenta-
tion locale française diffère d'une colonie à
l'autre, et j'avoue ne pas comprendre pour-
quoi les français de Madagascar participent,
grâce à l'heureuse institution des délégations
financières, à la gestion du budget de leur
colonie alors que ceux de l'A. O. F. sont
écartés de l'administration de leur colonie.
Est-ce que. les colons de Madagascar
jouent dans la vie de cette possession un rÔle
plus important que celui qui revient aux
colons de PA. O. F. ? Non.
La vérité est qu'à Madagascar un gouver-
neur général estima logique dé ne disposer
des impôts acquittés par les contribuables
qu'avec l'approbation de ceux-ci et pensa
que les deniers de la colonie n'en seraient
que mieux utilisés. Ce fut un heureux hasard
qui ne se présente pas, malheureusement, en
A, O. F., et il n'y a toujours à Dakar, à
côté du gouverneur général, qu'un conseil
de gouvernement où les fonctionnaires, sont
cinq fois plus nombreux que les. colons ; en-
core ce conseil n'a-t-il qu'un rôle purement
consultatif.
Des inégalités aussi choquantes et aussi
fâcheuses pour la bonne administration
d'une colonie doivent cesser et elles ne man-
queraient pas de disparaître s'il existait en-
tre nos possessions une « liaison documen-
taire 1 qui permettrait que chaque colonie
fût tenue au courant de ce que font les au-
tres.
- Dans certains cas, un fonctionnaire ayant
réalisé dans une colonie une réforme heu-
reuse pourrait même être envoyé temporaire-
ment dans une autre possession où il étudie-
tait avec ses collègues ayant Inexpérience du
pays, si la réforme y est possible et quelles
variantes locales doivent y être apportées.
Dans le domaine politique et social, on
devra agir avec la plus grande prudence,
sans jamais chercher à « uniformiser » dans
une manière essentiellement diverse ; mais
sur le terrain économique la coopération sera
beaucoup plus facile et l'on pourra sans
doute commencer Immédiatement par là.
Prenons un exemple : le Tonkin est riche
en mines de zinc, par suite le service minier
de l'Indochine compte des ingénieurs très
familiarisés avec ce genre de gisements et
capables de reconnaître facilement là pré-
sence de calamine et même peut-être d ap-
précier l'importance d'un affleurement. Ima-
ginons qu'en Afrique Occidentale en trouve
des gttw de tTakrmne, n'aura-t-cm pas inté-
tito à Faire vekb un ingénieur indochmors
qui sera détaché pour deux ou trois ans à
Dakar et qui pourra avec sûreté prospecter
la région signalée ?
En matière agricole l'utilité de tels. déta-
chements n'est pas moins grande : on eût
peut-être abrégé au _Tonkin. la période des
essais de culture du tabac si l'on avait fait
venir un ingénieur algérien compétent. Pour
le riz un ingénieur de Cochinchine pourrait
être utilement envoyé à Madagascitr.,Ilour le
café un ingénieur de la Martinique pourrait
être prêté à l'Indochine, etc
A signaler que la domestication de l'élé-
phant d'Afrique serait chose faite depuis
longtemps., si nous avions envoyé en Afri
que Equatoriale quelques chasseurs d'élé-
phants cambodgiens ou laotiens.
Un tel système éviterait que des essais
identiques fussent poursuivis, de deux côtés
à la fois, que d'autres fussent inutilement
répétés ; de grosses économies, de temps et
d'argent seraient ainsi réalisées.
Uneltelle coopération à l'intérieur de no-
tre domaine colonial pourrait, cela va sans
dire, s'étendre aux colonies étrangères. Dé-
jà, d'ailleurs, l'Indochine s'est depuis. long-
temps. préoccupée des méthodes employées
aux Indes néerlandaises et des résultats qui
y ont été obtenus.
L'entr'aide coloniale pourrait même être
poussée encore plus loin. Il y aurait à favo-
riser une émigration paysanne vers nos co-
lonies, mais ne serait-il pas possible d'éta-
blir un mouvement d'émigration de nos vieil-
les colonies, comme la Martinique, la Gua-
deloupe et la Réunion, vers les nouvelles?
Un tel mouvement serait d'autant plus in-
téressant que la population de nos vieilles
colonies est aguerrie contre le paludisme et
qu'elle pratique les cultures du café, de la
canne à sucre, etc. Déjà nos vieilles colonies
nous fournissent un état-major administratif
de premier ordre qui rend d'immenses ser-
vices, elles pourraient aussi mettre à la dis-
position de l'Afrique Occidentale et Equa-
toriale, de Madagascar et de l'Indochine
des colons qui seraient un excellent, appoint
pour constituer cette armature française qui
manque à nos grandes colonies d'exploita-
tions.
Une telle collaboration intercoloniale peut
exister demain si l'on veut.
Léon Arehimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
des Cotonfet.
̃̃ » .,.
Une ejqtosition d'EmileBaë*
«»«-.
Aujourd'hui s'est ouvert, à la Galerie
Charpentier, 76, Faubourg Saint-Honoré,
Paris 88. upe exposition de peintures de no-
tre distingué collaborateur et ami Emilo
Bas, retour d'Egypte, de Palestine, de Sy-
Baës, d'Asic-Mincurc et du Proche-Orient.
rie,
9"0.
Le Il Jeanne-d'Arc"
va partir en croisière
̃ f"
Le croiseur Jeanne-d'Arc, navire-école
d'application des. enseignes de vaisseau,
partira de Brest le 10 octobre pour sa croi-
sière annuelle.
Le programme en est le suivant : Madère,
du 14 au 17 octobre : Saint-Vincent du Cap-
Vert, du 21 au 23; Bahia, du 29 octobre au
2 novembre; Rio de Janeiro, du 5 au 16 ;
Angra-dcs-Reis, les 16 et 17; Montevideo, du
20 au 26; Buenos-Aires, du 26 novembre au
2 décembre; Port Stanley des Falklands, du
5 au 7 ; Punta-Arenas, du 9 au 12 ; Talca-
huano, du 17 au 195 Valparaiso, du 20 au
27 ; Mellendc, du 30 décembre au 6 janvier ;
Callao, du 8 au 12; Balboa-Panama, du 17
au 19; Canal et Colon, du 19 au 21 ; Cartha-
fène ou PueTto-Colombia du 22 au 27;
ort-de-France, du 30 janvier au 5 février;
Les Saintes, du 6 au 16; Port of Spain, du
17 au 2t ; Dakar, du 29 février au 6 mars;
Santa-Cruz de Ténériffe, du 8 au 15; Casa-
blanca, du 17 au 20; arrivée à Toulon le
23 mars.
--
ltacUvlté. tes tribunaux
indigènes à Madagascar
- -
La lenteur de la justice 1
Il semble que ces mots aient été accolés
chez nous de toute éternité.
La procédure garrotte à ce point les juges
et tant de garanties sont données aux justi-
ciables, qu'il faut des années pour qu'un ju-
gement intervienne, à moins qu'il n'inter-
vienne pas du tout, ou que le décès des par-
tis enterre leurs différends. -.
Mais il paraît qu'aux Colonies il en va
tout autrement, du moins en ce qui concerne
la justice indigène.
Voici, en effet, ce qu'écrit i le Malagasy.,
journal malgache de Tananarive :
« Il n'est pas nécessaire d'être bien fort en
statistique pour se convaincre que certains
tribunaux indigènes présidés par des juges
indigènes ont expédié beaucoup plus d'af-
faires que n'importe quels tribunaux indi-
gènes présidés par des juges français voire
même des administrateurs des colonies. A
Tananarive notamment, les affaires jugées,
dans le même laps de temps, sont quatre ou
cinq fois plus nombreuses qu'avant. Il n'y
a plus d'affaires qui remontent à six mois
ni à un an d'ancienneté comme cela a eu
lieu précédemment.
« D'autre part, ceux de ces jugements qui
ont été frappés rappel ont été pour le plus
grand nombre confirmés par la juridiction
d'appel, ce qui constitue la meilleure
preuve que les jugements sont bien rendus,
et tprc pour expédier vite les affaire^,-rles ju-
ges indigènes n'ont rien sacrifié des intérêts
ijxii teur sont confiés, » 1 T
La lèpre des paysages
JISQUE cela est
néces s ai r e et
qu'aucun a u tre
moyen ne rétts-
s i t, i l j au dra
que le p te b lie
lui - même fasse
sa police et sau-
ve nos villes et
nos sites aux co-
lonies comme en
Frattee.
La p te blicité
par panneaux-
réclame, non seulement, ne s arrête pas,
mais devient de plus en plus cllvaltissallte.
Naturellement, elle choisit les endroits les
plus fréquentés, c'est-à-dire les plus admi-
rés et les plus admirables.
On s'évèrltte à vanter la beauté d'un site
et on le laisse souiller par n'importe quelle
réclame d'huile automobile ou de quinquina.
Au début on procéda en installant des
panneaux: on en voit encore dans les champi
eu bordure des voies ferrées. C'est vieux
jeu.
Attjourd' IlUi, on choisit plutôt les pignons
de niaisoit: là la publicité est inexpugnable.
C'est le sacro-saint droit de propriété. Une
maison de spiritueux a le droit d exhiber des
garçons de café monumentaux qui présentent
leur apéritif : ces personnages sont bariolés
de toutes les couleurs. Un bidon d'huile
écœurant verse soit énorme goutte d'huile
sur le passant.
Une nouvelle forme, la plus indésirable
et la plus dangereuset car elle apparaît sous
une forme utilitaire, c'est l'autorisation
qu'on accorde aux marchands d'essence et
marchands d'huile de faire des installations
'de distributeurs ou d établir des magasins
de vente sut la place publique.
Je tne rappelle la véritable colore que
j é prouvai à chaque instant en Algérie en
voyant les ravages de cette tapageuse pu-
blicité.
En me rendant d'Alger à Bougie, je
m'arrêtai dans une charmante petite ville
qui a conservé tout son caracthe malgré son
ttom français « Menerville D. Sa petite
place disparaissait sous les agencements bar-
bares aux couleurs rouges, pavoisc de dra-
peaux bleus étoilés d'une marque Uaio-
américaine de produits automobiles. La
place ressemblait à une caserne de pompiers.
Je demandai au représentant du gouver-
neur général, qui nous accompagttait, com-
ment l administration pouvait tolérer un tel
massacre. Il eut im geste vague d'ïtttyuis*
santé résignée/
Il y a à la disposition des préfets et des
maires, les arrêtés qui prolbgent les sites,
mais dans un certain périmètre.
Parfois aussi le droit de réglementation
tombe devant le droit inviolable de propriété
ou devant le droit du commerçant de faire
la publicité qu'il veut pour le produit qu'il
vend.
Eh bien! qu on faoUc. une réglementation
de plus pour faire fléchir ce sacro-saint
droit de propriété devant l'ilttérêt général.
Et que tous les consotllmaLeun, compre-
nant leur intérêt et faisant oeuvre de salu
britê publique, se refusent d'une façon abso-
lue à acheter les produits dont la publicité
empoisonne, les coins les plus beaux des pay-
sages de la France métropolitaine ou colo-
Iliale.
Michel Geistdoerfer,
Député des Côtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
Dépêches de rindechiM
̃
Acte de banditisme
Une bande de pirates a provoqué, le 25
septembre au soir, le déraillement du train
local Yunnanfou-Yielang, dans le tunnel
proche de Yielang.
M. Merouse, payeur de la Compagnie dit
chemin dd fer litdocitiite-Yunitait, a suc-
combé à un coup de lJOignard. Les bandits
ont dtt s'enfuir sans pouvoir enlever les
coffres-forts qui contenaient l'argent de la
Compagniè,
Les autorités chinoises, de concert avec
le consulat de. France, ont ouvert une en-
qlldte.
Economies budgétaires
Afin de réaliser des économies budgétai-
res, à l'heure où l'Indochine subit comme
tous les autres pays les effets de la crise
mondiale, le Gouverneur général Pasquier
a pris un arrêté décidant qu'une réduction
de 20 sera opérée sur te montant des in-
demnités, pour supplément de fonctions,
allouées par les règlements actuellement
en vigueur, aux fonetioniiaires français et
indigènes des services publics de V Indo-
chine. à compter dtt lcp octobre. -
D'autre part, faisant appel « aux senti-
monts de solidarité dont tous doivent être
anithés dans la période d'épreuves actuel-
les » le Gouverneur général propose aux
fonctionnaires indochlnois qui perçoivent
des indemnités pour frais de représenta-
lion ou de tournées. de réduire ces dépen-
ses et de consentir librement Vabandon des
sommes ainsi épargnées.
Il annonce qu il souscrit lui-même à une
retenue de 10 sur les frais de représen-
tation et de tournées alloués au Gouver-
neur général.
if L'EBfMfeaT d'AIIIII
est rentré de vacances
♦
L'empereur d'A imant Bao Day «t &a suite
sont poftif, de Prades, pour Paris, en au-
tomobile, Hier matin à 7 heures.
La lutte contre l'usure
en Tunisie
»+« -
L'usuro est une plaie virulente des pay.,
de l'Afrique du Nord. En Tunisie, c! le at-
teint profondément la vie économique des
populations rurales indigènes. Ses méfaits
font d'au'ujt plus étendus que l'année agri-
cole est déficitaire. Le manque de recolle et
la disparition du cheptel obligent lo^féllah
indigène à emprunter de l'argent à un taux
très élevé, qu'il n'arrive plus à rembourser,
préférant, dans son insouciance habituelle,
s'engager dans le maquis de la pnicédure
jusqu'à la saisie de ses derniers biens et à la
mise en vente de sa terre.
..: Le mal semble sans remède puisque le
gouvernement du protectorat, jusqu'ici, s'est
trouvé dans l'impossibilité de réagir prati-
quement soit pour protéger les victimes, soit
pour sévir contre les coupables. Le dévelop-
pement du crédit mutuel a certainement as-
saini quelque peu le marché de l'argent dans
certaines régions, mais dans la plus grande
partie du pays les prêts usuraires sont (n-
core, à cause de l'imprécision des titres de
propriété, la seule forme de crédit <\I;ce.;.,ible
aux fellahs.
La situation actuelle n'a pas manqué
d'alarmer les Chambres d'agriculture indi-
g-ènes. La Chambre de Tunis, en particulier,
dans sa séance du 7 septembre écoulé, a dé-
posé une motion et un rapport longuement
motivés en faveur de la création d'une caisse
d'amortissement devant se substituer aux
débiteurs à bout de ressources. Elle a égale-
ment décidé l'envoi d'une délégation à Paris
pour demander aide au gouvernement fran-
çais.
- Ce sont des moyens, que l'on peut toujours
essayer ; mais nous avouons notre préfé-
rence pour le programme élaboré en février
dernier par la section tunisienne de la Ligue
cfes Femmes pour la paix et la liberté, à la
stiite d'une campagne de presse énergique
ntcnée contre l'usure par notre collègue et
ahii A. Duran-Angliviel, délégué de Tunis
au Grand Conseil.
La Ligue des Femmes pour la paix et la
liberté demande une intervention législative
dfl gouvernement du protectorat et voici, ré-
s ées, les principales mesures qu'elle pré-
conise pour enrayer l'usure :
Fixation d'un taux maximum d'intérêt,
afi delà duquel un prêt sera considéré comme
libraire.
ILes contrats de prêts seront déclarés nuls
J& moina pour la paTtifc supërieure au taux
iJga1; et les usuriers, seront ptmls sévère-
ment.
Le contrat d'antichrèse tunisienne sera
régi par les mêmes dispositions que le
contrat français de même nature.
Le contrat de Khamessat, autre forme de
servage, sera remplacé par le contrat de
métayage.
Suppression du décret de 1920 instituant
le délit d'escroqueries aux avances des ou-
vriers agricoles.
Extension à tous les agriculteurs, sans
distinction de .races et de religions, de la
faculté de recourir aux fonds de la mutua.
lité agricole.
Ces dispositions excellentes pourraient pal-
lier dans une certaine mesure aux consé-
quences funestes des prêts usuraires. Nous
disons bien dans une certaine mesure, car le
véritable remède se trouve, à notre avis,
dans l'éducation psychologique du peuple
indigène et dans la mise en valeur du sol,
laquelle dépend surtout de la réalisation
d'un vaste programme hydraulique et tle la
réforme du régime foncier.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
41»
Un nouveau câble
Marseille * Bizerte
O'bé
M. Guernier, ministre des Postes, vienll
de prescrire et le travail est, à l'heure
présente, exécuté l'établissement d' un
nouveau câble télégraphique entre Mar-
seille et Bizerte.
Nous avions déjà évoqué, ici, il y a quel-
ques semaines, le projet de la construction de
cette nouvelle ligne télégraphique France-
Tunisie.
Une exposition algérienne
à Bruxelles
•+•
Dans le courant de ce mois le Gouverne-
ment de l'Algérie organise, avec le concours
de l'Association française d'expansion et
d'échanges artistiques, une exposition qui se
tiendra au Palais des Beaux-Arts de Bruxel-
les : L'Algérie vue par les artistes coutcm.
porains.
Cette manifestation artistique importante
comprendra environ cent soixante peintures,
sculptures, dessins, gravures et médailles.
On y verra figurer en particulier un grand
nombre d'oeuvres des anciens pensionnaires
de la villa Ahd-El-Tif, la remarquable créa-
tion du Gouvernement général de l'Algérie.
LlWE EN SECONDE PAGE :
L'Aviation colonialo.
A l'Exposition coloniale.
A rOffictel.
Répertoire de l1 Officiel.
Le Sénégal en 1931
L'an dernier vers la même époque, rentrant
d'un voyage au Sénégal, nous indiquions la
situation pénible dans laquelle se trouvait cette
colonie, la plus ancienne des possessions du
groupe, mais aussi, hélas, la moins avancée
dans la voie du progrès. Et nous nous faisions
l'écho cl'Administration dans ses craintes,
malheureusement trop fondées, soit au point de
vue économique, soit même, ce qui était plus
grave encore, en ce qui concernait l'alimenta-
tion des indigènes. r
Ces appréhensions n'étaient malheureuse-
ment pas exagérées : on l' a vu cette année.
Revenons donc sur la question : elle est tou-
jours d'actualité.
On sait, qu' en outre des causes de malaise
d'ordre général, communes à tous les pays en
cette bienheureuse année 1931, le Sénégal
souffre, du fait qu'il est pays monoproducteur,
et que par suite, il ressent profondément les
coups c!urs venant atteindre la seule matière
première qu'il a été jusqu'ici capable de pro-
duire : l'arachide. En effet, celle-ci fournit
90 environ de ses exportations.
La culture de cette plante est facile, en ce
sens que, même ou avec très peu de soins, elle
donne tout de même un certain rendement.
Elle convient par suite fort bien à la noncha-
lance du noir. Pendant de nombreuses années,
il a pu avec des moyens rudimentaires, obtenir
des récoltes suffisantes pour lui permettre de
vivre largement avec l'argent qu'il en retirait.
Cet heureux temps n'est plus. Nous verrons
comment il faudrait s'y prendre pour le faire
revenir, au moins dans une certaine mesure.
Quant à présent le fait à retenir, car il est à
l'honneur du noir sénégalais, c'est que, malgré
ses déboires, il n'a pas abandonné cette cul-
ture. Mais comme il n'a pas été récompensé de
son effort, on est en droit de se demander s'il
va continuer longtemps encore, s'il ne va pas
se décourager ; et alors c'en serait fait, tout
au moins pour le présent, et probablement
pour de longucs années, de l'ancienne prospé-
rité économique du Sénégal.
Les chiffres des statistiques, témoins impar-
tiaux de la situation économique d'un pays, ne
sont guère encourageants. Voyez plutôt :
En 1926, le Sénégal a encaissé 676 mil-
lions pour 430.000 tonnes exportées.
En 1927, le Sénégal a encaissé 567 mil-
lions pour 405.000 tonnes exportées.
En 1928, le Sénégal a encaissé 560 mil-
lions pour 400.000 tonnes exportées.
En 1929, le Sénégal a sjicaissé 468 mil-
lions pour 375.000 tonnes exportées.
En 1930, le Sénégal a encaissé 450 mil-
lions pour 450.000 tonnes exportées.
1 En 1.9311 le Sénégal a*enaaissé 140 mil-
lions pour 400.000 tonnes exportées.
Ainsi pour le même chiffre de 400.000 ton-
nes, le produit était en 1928 de 560 millions
et est tombé cette année à 140.000.000, la
chute est verticale, et dure. Dans ces condi-
tions, de l'avis de tous les hommes compétents,
l'indigène ne peut pas vivre. Nous reviendrons
sur ce sujet. Aujourd'hui, puisque nous parlons
chiffres, voyons la répercussion de cet avilisse-
ment du prix de l'arachide sur les autres arti-
cles du commerce sénégalais.
Le pouvoir d'achat du noir est devenu pour
ainsi dire nul. Malgré son imprévoyance ances-
trale, il est forcé de se restreindre pour ses
achats d'objets quelconques, puisqu'il n'a
même pas de quoi acheter tes aliments néces-
saires à sa nourriture, et à cette de sa famille.
Il est contraint de se priver d'objets de réelle
nécessité, les vêtements pas exemple. Les ven-
tes des maisons de commerce, tes recettes des
douanes en sont témoins.
Les tissus de coton importés dans la colo-
nie sont tombés de 4.038 tonnes à 1.241. Les
fils de coton de 1.321 tonnes à 477. Pour des
objets plus nécessaires encore que les vête-
ments il en va de même. Prenons le lait, si
utile pour les enfants par exemple : il tombe
de 717 quintaux métriques à 333. Les farines,
de 20.982 à 7.583. Le riz de 141.844 à
44.746. Pour ce dernier produit, l'une des ba-
ses de l'alimentation du noir, surtout pendant
la « Soudure »,* la valeur totale de l'importa-
tion passe de 20.602.000 francs à 4.221.111
francs. Et il en est de même pour tous les ar-
ticles importés.
La chute de l'arachide a donc tué tout le
commerce sénégalais. Si encore on pouvait dire
que le fond de la crise est atteint ! Mais il
n en est rien. Les gens les mieux placés pour
être bien renseignés, sont affirmatifs, comme
M. Turbé, président de la Chambre de com-
merce de Dakar, le disait l'autre jour encore
à la réunion du Conseil Supérieur des Colo-
nies, la situation au lieu de s' améliorer ne peut
aller qu'en s'aggravant, car il n'y a jamais eu
d'aussi pauvres réserves en tout, on ne voit
pas comment l'indigène pourrait faire rentrer
des fonds.
Nous verrons dans un prochain article les
conséquences de cet état de choses, et les re-
mèdes éventuels auxquels on pourrait recourir.
Louis Le Barbier.
4..
Le baptême du bateau
"Monseigneur Augouard"
060
Il y a quelques jours, Mgr Guichard, vi -
caire apostolique de Brazzaville, bénissait
dans cette ville le Monseigneur Augouard, un
bateau à roues, d'une puissance 130 C. V.
capable de transporter jusqu'à 100 tonnes.
C'est Mgr Augouard qui comprit le premier
la nécessité pour la m ission de posséder un
bateau, étant donné que plus de la moité du
Vicariat ne peut être visitée que pir la voie,
des ciiiix, Avanl le Monseigneur Augouard la
mission avait possédé le Léon Xlll et le
Pie X.
AGENCE FIDES.
La chambre de Commerce deConakry
s'occupe de la question de la banane
.♦ 1
La Chambre de Commerce de Conakry
s'est récemment occupée de la question de
la banane qui est de toute première impor-
tance pour la Guinée française.
A l'exportation, elle a enregistré une pro-
gression de 30 qui a permis aux p!an-
teurs de la colonie, trèb éprouvés pendant
Tonnée dernière par les r;t%-ageb des autc-
relles, de mener quand même à bien, une
campagne qui paraissait compromise.
Le marché français consomme actuelle-
ment près de "JO millions de kilos de bana-
nes, c'est dire que toute prudur tion g-ui-
néenne peut être assurée de son écoulement
en réunissant les conditions nécessaires de
prix et de qualité. Cette dernière est l'ubjet
de toute l'altentiun des planteurs dont quel-
ques-uns ont même demandé qu'un contrôle
soit -- exercé à la sortie de la colonie. Car il
ne fait pas de doute qu'à prix égal le
consommateur recherche évidemment la qua-
lité : fruit plein, de belle couleur, sain et
de saveur agréable.
Les planteurs ou exportateurs de bananes
ne sont pas tris nombreux. 11 leur serait
donc assez facile de s'entendre pour nor-
maliser leur marchandise d'exportation. Il
resterait a fixer le poids minimum que de-
vrait peser chaque catégorie de régimes
de façon à écarter tous les fruits trop mai-
gres et de maturité insuffisante ou trop
avancée. Enfin, la question engiais pourrait
intervenir. La Chambre de commerce a pres-
senti tous les plant' tirs pour qu'ils se met-
tent d'accord pour organiser ce contrôle,
tous n'ont pas encore .répllndu, mais il faut
espérer que les hésitants ne tarderont pas
et ne verront dans notre intervention qu'un
stimulant pour le développement de la cul-
turc de ce produit et une amélioration de la
vie économique de la Colonie.
1 t.
Les colonies françaises
bienfaitrices des régions libérées
Réception des délégations à l'Hôtel de Ville
llier la municipalité de Paris a reçu une
nombreuse délégation de représentants des
colonies françaises bienfaitrices des régions
libérées et des délégués des communes
adoptées.
De nombreux parlementaires des régions
libérées assistaient à cette réception.
M. François Latour, président du Conseil
municipal, rendit hommage à la participa-
tion bénévole des colonies au relèvement des
régions dévastées.
En effet, plus de cent communes ont été
odoptées et secourues jusqu'à leur relève-
ment complet par des colonies d'Afrique,
d'Asie et d'Amérique. -
En terminant son allocution, le président
constata que les populations des régions li-
bérées aspirent à la paix. dans le travail et
la sécurité.
Le Préfet de la Seine s'associa éloquem-
ment aux souhaits de bienvenue de M. Fran-
çois Latour et M. Douccdame, maire de
Vailly, secrétaire du comité d'adoption, re-
mercia la Ville de Paris de son accueil.
le.
L'énigmatique Mahatma
par Thomas GREENWOOD.
Gandhi en Europe
Le petit homme au teint bronzé que de
multiples photographies et caricatures ont
rendu célèbre t travers le monde sous les
traits d'un vieillard osseux, à moitié nu, le
crâne rasé et les oreilles énormes, avec une
paire de lunettes chevauchant sur 1111 nez
qui forme paravent à une bouche édentée,
invariablement assis sur une natte les pieds
croisés à l'Orientale, Candhi en un mot,
est arrivé en Europe. Après de multi-
ples avatars, le Mahatma s'est décidé à
venir prendre part à la seconde Conférence,
de la Table-Ronde qui aura lieu à Londres
au début de l'automne. Kl ainM il sera
donné à la curiosité des Occidentaux de re-
garder de près l'homme qui prétend avoir
bouleversé l'immense lonlinl'nt hindou, et
qui, héroïque et sans armes, ose affronter le
chefs du plus puisant empire du monde.
Qui est donc ce personnage extraordinaire
que ses compatriotes vénèrent à l'instar d'un
saint? D'où vieni-il et que veut-il ? Gandhi
est né, il y a soixante-deux ans déjà, sur la
côte occidentale des Indes, dans une petite
principauté où son père et son grand-père
avaient rempli les lonclions de Il diwan »
ou de premier ministre. Cela ne signifie
guère qu'il descende d'une caste élevée:
mais si par la naissance il n'appartient pas
à l'aristocratie hindoue, ses éludes et ses
manières l'ont élevé peu à peu parmi les
premiers de son peuple, avant même que.
son activité et son exemple ne l'aicnt pincé
à la tète du mouvement qui veut pour le>
Indes une complète autonomie.
Sa vie comme ses idées abondent en
contradictions, au point de faire de cet
homme extraordinaire une véritable énigme.
Il est en même temps prophète et politicien,
saint et sophiste, réconciliant une abnéga-
tion mystique avec la casuistique la plus dé-
roulantc. Il déteste l'Angleterre, qu'il avait
pourtant aidée pendant la guerre du Trans-
vaal, et il aime les Anglais. 11 méprise Ja
civilisation occidentale et insiste pour por-
ter un « dhoti » tissé au rouet, et cependant
il voyage dans une automobile, écrit avei
une plume à réservoir et laisse bien en évi-
dence une montre américaine qui orne son
poignet décharné, 11 veut ressusciter aux
Itulrs le vieux système ahurvedic. des an-
ciens guérisseurs hindous, et pourtant lors-
que sa vie était en danger, cY«-t à un chi-
rurgien anglais qu'il rnntia sa N it, pour
être opéré de l'appendicite. 11 avait juté de
no jamais boire de lait; et cependant lors-
que les médecins lui ordonnèrent une diète
de lait après son opération, il se rappela
que ce n'était que le lait de vache qu'il avait
promis de 11e plus toucher et non pas celui
de chèvre. Les chèvre* dr Gandhi sont rk.
venue"; cél^Hcs «Irpui d,'u\ beaux ^pr< i-
nu 11 de ce. bètes pr^uu t - leioiit paitir
de son état-major pondant son séjour à
Londres.
Ces contradictions qui le rendent in-
julaàt QuoTiolla
Réduction & Aiministration i
14, Mil. -
ipaigit
TTLÉPM. t UOUVIMK 19-97
t- MMMtLMU M-M
1 --- -- ------
Les Annales Coloniales
- d es & i n- i ci s
CM •nnàneet si r4cl*m*§$oni roçwt -
lurecti jrfMrMl.
DiiiiCT»u^.FoNDATiOfi 1 Marcel RU EDEL
tout les ardows publié t dans notre journal ne peuvent
être rejroâuUt qu'en citant lit AJTCALM CoiAmALm.
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France rt
Colonies 180 » 100 » S0 »
étranger.. 240 > 126 i 70 >
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Nos colonies doivent 1 t eatrt aider
r. "a t ";".fa
Il existe entre la France et ses possessions
d'outre-mer des liens que l'on souhaiterait
plus resserrés, en ce qui concerne l'orienta-
tion politique du pays et son rôle mondial, et
que l'on souhaiterait plus lâches, pour ce qui
est de l'administration de nos colonies et de
leur mise en valeur, mais, enfin, il existe
des liens, tandis qu'entre nos colonies il
n'existe généralement d'autre trait d'union
que la rue Oudinot.
EnÇore faut-il remarquer que toute l'Afri-
que du Nord échappe au Ministère des Co-
lonies et qu'elle-même est divisée entre le
Ministère de l'Intérieur, de qui relève lfAI-
gérie, et celui des Affaires étrangères dont
relèvent la Tunisie et le Maroc.
Absence d unité dans notre politique co-
loniale, absence de liens-entre nos diverses
possessions, telles sont les constatations, re-
grettables que nous sommes obligés de faire.
Le Ministère des Colonies ne s'est jamais
soucié de créer entre nos possessions des
liens, mais nos colonies en ont senti le be-
soin et il est curieux d'examiner les efforts
qu'elles ont faits pour rompre leur isole-
ment, ,
C'est de l'Afrique du Nord qu'est partie
la tentative la plus significative et la plus. in-
téressante.
En 1922, l'Algérie, la Tunisie et le Ma-
roc éprouvèrent le besoin de discuter de
concert certaines questions importantes et,
des 1923, une conférence se tint à Alger
qui réunit le Gouverneur général de l'Algé-
rie et les résidents généraux au Maroc et en
Tunisie.
Cette conférence se tint 'à Rabat en 1924
et à Tunis en 1925. L'intérêt qu'elle pré-
sente est si évident que, dès 1926, son cadre
se trouva élargi et que le Gouverneur géné-
ral de l'Afrique Occidentale Française s'y fit
représenter. Ainsi la conférence nord-afri-
caine devenait-elle une conférence nord-
ouest-africaine.
Les questions agitées sont des plus impor-
tantes et témoignent de l'utilité de cette sor-
te de Ilaison.
Parallèlement à l'action officielle, l'initia-
tive privée travailla dans le même sens et
les Chambres dé Commerce d'Algérie en-
voyèrent une mission importante sur le Ni-
ger*
Ainsi la liaison se trouve réalisée entre nos
possessions de l'Afrique du Nord et de
l'Ouest,
Est-ce une utopie que de rêver entre tou-
tes nos colonies une coopération anaîogue à
celle qui vient de se ïreër en Afrique du
Nord ? Je ne le crois pas, car, il n'existe
pas entre nos possessions cette étroite com-
munauté d'intérêts qui unit nos territoires
nord et ouest africains, il n'en est pas moins
vrai qu'il y a entre elles nombre d'intérêts
communs.
- Au point de vue politique* nos colonies
pourraient comparer utilement les solutions
qu'elles ont respectivement apportées au
problème de la représentation française lo-
cale et de la participation indigène à l'ad-
ministration. Certes, on ne peut oublier que
nos jnùigène" coloniaux sont à des stades
très différents de civilisation et possèdent
des. traditions très variables, mais il est des
détails d'organisation dont l'application est
universelle..
On né voit guère pourquoi la représenta-
tion locale française diffère d'une colonie à
l'autre, et j'avoue ne pas comprendre pour-
quoi les français de Madagascar participent,
grâce à l'heureuse institution des délégations
financières, à la gestion du budget de leur
colonie alors que ceux de l'A. O. F. sont
écartés de l'administration de leur colonie.
Est-ce que. les colons de Madagascar
jouent dans la vie de cette possession un rÔle
plus important que celui qui revient aux
colons de PA. O. F. ? Non.
La vérité est qu'à Madagascar un gouver-
neur général estima logique dé ne disposer
des impôts acquittés par les contribuables
qu'avec l'approbation de ceux-ci et pensa
que les deniers de la colonie n'en seraient
que mieux utilisés. Ce fut un heureux hasard
qui ne se présente pas, malheureusement, en
A, O. F., et il n'y a toujours à Dakar, à
côté du gouverneur général, qu'un conseil
de gouvernement où les fonctionnaires, sont
cinq fois plus nombreux que les. colons ; en-
core ce conseil n'a-t-il qu'un rôle purement
consultatif.
Des inégalités aussi choquantes et aussi
fâcheuses pour la bonne administration
d'une colonie doivent cesser et elles ne man-
queraient pas de disparaître s'il existait en-
tre nos possessions une « liaison documen-
taire 1 qui permettrait que chaque colonie
fût tenue au courant de ce que font les au-
tres.
- Dans certains cas, un fonctionnaire ayant
réalisé dans une colonie une réforme heu-
reuse pourrait même être envoyé temporaire-
ment dans une autre possession où il étudie-
tait avec ses collègues ayant Inexpérience du
pays, si la réforme y est possible et quelles
variantes locales doivent y être apportées.
Dans le domaine politique et social, on
devra agir avec la plus grande prudence,
sans jamais chercher à « uniformiser » dans
une manière essentiellement diverse ; mais
sur le terrain économique la coopération sera
beaucoup plus facile et l'on pourra sans
doute commencer Immédiatement par là.
Prenons un exemple : le Tonkin est riche
en mines de zinc, par suite le service minier
de l'Indochine compte des ingénieurs très
familiarisés avec ce genre de gisements et
capables de reconnaître facilement là pré-
sence de calamine et même peut-être d ap-
précier l'importance d'un affleurement. Ima-
ginons qu'en Afrique Occidentale en trouve
des gttw de tTakrmne, n'aura-t-cm pas inté-
tito à Faire vekb un ingénieur indochmors
qui sera détaché pour deux ou trois ans à
Dakar et qui pourra avec sûreté prospecter
la région signalée ?
En matière agricole l'utilité de tels. déta-
chements n'est pas moins grande : on eût
peut-être abrégé au _Tonkin. la période des
essais de culture du tabac si l'on avait fait
venir un ingénieur algérien compétent. Pour
le riz un ingénieur de Cochinchine pourrait
être utilement envoyé à Madagascitr.,Ilour le
café un ingénieur de la Martinique pourrait
être prêté à l'Indochine, etc
A signaler que la domestication de l'élé-
phant d'Afrique serait chose faite depuis
longtemps., si nous avions envoyé en Afri
que Equatoriale quelques chasseurs d'élé-
phants cambodgiens ou laotiens.
Un tel système éviterait que des essais
identiques fussent poursuivis, de deux côtés
à la fois, que d'autres fussent inutilement
répétés ; de grosses économies, de temps et
d'argent seraient ainsi réalisées.
Uneltelle coopération à l'intérieur de no-
tre domaine colonial pourrait, cela va sans
dire, s'étendre aux colonies étrangères. Dé-
jà, d'ailleurs, l'Indochine s'est depuis. long-
temps. préoccupée des méthodes employées
aux Indes néerlandaises et des résultats qui
y ont été obtenus.
L'entr'aide coloniale pourrait même être
poussée encore plus loin. Il y aurait à favo-
riser une émigration paysanne vers nos co-
lonies, mais ne serait-il pas possible d'éta-
blir un mouvement d'émigration de nos vieil-
les colonies, comme la Martinique, la Gua-
deloupe et la Réunion, vers les nouvelles?
Un tel mouvement serait d'autant plus in-
téressant que la population de nos vieilles
colonies est aguerrie contre le paludisme et
qu'elle pratique les cultures du café, de la
canne à sucre, etc. Déjà nos vieilles colonies
nous fournissent un état-major administratif
de premier ordre qui rend d'immenses ser-
vices, elles pourraient aussi mettre à la dis-
position de l'Afrique Occidentale et Equa-
toriale, de Madagascar et de l'Indochine
des colons qui seraient un excellent, appoint
pour constituer cette armature française qui
manque à nos grandes colonies d'exploita-
tions.
Une telle collaboration intercoloniale peut
exister demain si l'on veut.
Léon Arehimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
des Cotonfet.
̃̃ » .,.
Une ejqtosition d'EmileBaë*
«»«-.
Aujourd'hui s'est ouvert, à la Galerie
Charpentier, 76, Faubourg Saint-Honoré,
Paris 88. upe exposition de peintures de no-
tre distingué collaborateur et ami Emilo
Bas, retour d'Egypte, de Palestine, de Sy-
Baës, d'Asic-Mincurc et du Proche-Orient.
rie,
9"0.
Le Il Jeanne-d'Arc"
va partir en croisière
̃ f"
Le croiseur Jeanne-d'Arc, navire-école
d'application des. enseignes de vaisseau,
partira de Brest le 10 octobre pour sa croi-
sière annuelle.
Le programme en est le suivant : Madère,
du 14 au 17 octobre : Saint-Vincent du Cap-
Vert, du 21 au 23; Bahia, du 29 octobre au
2 novembre; Rio de Janeiro, du 5 au 16 ;
Angra-dcs-Reis, les 16 et 17; Montevideo, du
20 au 26; Buenos-Aires, du 26 novembre au
2 décembre; Port Stanley des Falklands, du
5 au 7 ; Punta-Arenas, du 9 au 12 ; Talca-
huano, du 17 au 195 Valparaiso, du 20 au
27 ; Mellendc, du 30 décembre au 6 janvier ;
Callao, du 8 au 12; Balboa-Panama, du 17
au 19; Canal et Colon, du 19 au 21 ; Cartha-
fène ou PueTto-Colombia du 22 au 27;
ort-de-France, du 30 janvier au 5 février;
Les Saintes, du 6 au 16; Port of Spain, du
17 au 2t ; Dakar, du 29 février au 6 mars;
Santa-Cruz de Ténériffe, du 8 au 15; Casa-
blanca, du 17 au 20; arrivée à Toulon le
23 mars.
--
ltacUvlté. tes tribunaux
indigènes à Madagascar
- -
La lenteur de la justice 1
Il semble que ces mots aient été accolés
chez nous de toute éternité.
La procédure garrotte à ce point les juges
et tant de garanties sont données aux justi-
ciables, qu'il faut des années pour qu'un ju-
gement intervienne, à moins qu'il n'inter-
vienne pas du tout, ou que le décès des par-
tis enterre leurs différends. -.
Mais il paraît qu'aux Colonies il en va
tout autrement, du moins en ce qui concerne
la justice indigène.
Voici, en effet, ce qu'écrit i le Malagasy.,
journal malgache de Tananarive :
« Il n'est pas nécessaire d'être bien fort en
statistique pour se convaincre que certains
tribunaux indigènes présidés par des juges
indigènes ont expédié beaucoup plus d'af-
faires que n'importe quels tribunaux indi-
gènes présidés par des juges français voire
même des administrateurs des colonies. A
Tananarive notamment, les affaires jugées,
dans le même laps de temps, sont quatre ou
cinq fois plus nombreuses qu'avant. Il n'y
a plus d'affaires qui remontent à six mois
ni à un an d'ancienneté comme cela a eu
lieu précédemment.
« D'autre part, ceux de ces jugements qui
ont été frappés rappel ont été pour le plus
grand nombre confirmés par la juridiction
d'appel, ce qui constitue la meilleure
preuve que les jugements sont bien rendus,
et tprc pour expédier vite les affaire^,-rles ju-
ges indigènes n'ont rien sacrifié des intérêts
ijxii teur sont confiés, » 1 T
La lèpre des paysages
JISQUE cela est
néces s ai r e et
qu'aucun a u tre
moyen ne rétts-
s i t, i l j au dra
que le p te b lie
lui - même fasse
sa police et sau-
ve nos villes et
nos sites aux co-
lonies comme en
Frattee.
La p te blicité
par panneaux-
réclame, non seulement, ne s arrête pas,
mais devient de plus en plus cllvaltissallte.
Naturellement, elle choisit les endroits les
plus fréquentés, c'est-à-dire les plus admi-
rés et les plus admirables.
On s'évèrltte à vanter la beauté d'un site
et on le laisse souiller par n'importe quelle
réclame d'huile automobile ou de quinquina.
Au début on procéda en installant des
panneaux: on en voit encore dans les champi
eu bordure des voies ferrées. C'est vieux
jeu.
Attjourd' IlUi, on choisit plutôt les pignons
de niaisoit: là la publicité est inexpugnable.
C'est le sacro-saint droit de propriété. Une
maison de spiritueux a le droit d exhiber des
garçons de café monumentaux qui présentent
leur apéritif : ces personnages sont bariolés
de toutes les couleurs. Un bidon d'huile
écœurant verse soit énorme goutte d'huile
sur le passant.
Une nouvelle forme, la plus indésirable
et la plus dangereuset car elle apparaît sous
une forme utilitaire, c'est l'autorisation
qu'on accorde aux marchands d'essence et
marchands d'huile de faire des installations
'de distributeurs ou d établir des magasins
de vente sut la place publique.
Je tne rappelle la véritable colore que
j é prouvai à chaque instant en Algérie en
voyant les ravages de cette tapageuse pu-
blicité.
En me rendant d'Alger à Bougie, je
m'arrêtai dans une charmante petite ville
qui a conservé tout son caracthe malgré son
ttom français « Menerville D. Sa petite
place disparaissait sous les agencements bar-
bares aux couleurs rouges, pavoisc de dra-
peaux bleus étoilés d'une marque Uaio-
américaine de produits automobiles. La
place ressemblait à une caserne de pompiers.
Je demandai au représentant du gouver-
neur général, qui nous accompagttait, com-
ment l administration pouvait tolérer un tel
massacre. Il eut im geste vague d'ïtttyuis*
santé résignée/
Il y a à la disposition des préfets et des
maires, les arrêtés qui prolbgent les sites,
mais dans un certain périmètre.
Parfois aussi le droit de réglementation
tombe devant le droit inviolable de propriété
ou devant le droit du commerçant de faire
la publicité qu'il veut pour le produit qu'il
vend.
Eh bien! qu on faoUc. une réglementation
de plus pour faire fléchir ce sacro-saint
droit de propriété devant l'ilttérêt général.
Et que tous les consotllmaLeun, compre-
nant leur intérêt et faisant oeuvre de salu
britê publique, se refusent d'une façon abso-
lue à acheter les produits dont la publicité
empoisonne, les coins les plus beaux des pay-
sages de la France métropolitaine ou colo-
Iliale.
Michel Geistdoerfer,
Député des Côtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
de la Marine Marchande
Dépêches de rindechiM
̃
Acte de banditisme
Une bande de pirates a provoqué, le 25
septembre au soir, le déraillement du train
local Yunnanfou-Yielang, dans le tunnel
proche de Yielang.
M. Merouse, payeur de la Compagnie dit
chemin dd fer litdocitiite-Yunitait, a suc-
combé à un coup de lJOignard. Les bandits
ont dtt s'enfuir sans pouvoir enlever les
coffres-forts qui contenaient l'argent de la
Compagniè,
Les autorités chinoises, de concert avec
le consulat de. France, ont ouvert une en-
qlldte.
Economies budgétaires
Afin de réaliser des économies budgétai-
res, à l'heure où l'Indochine subit comme
tous les autres pays les effets de la crise
mondiale, le Gouverneur général Pasquier
a pris un arrêté décidant qu'une réduction
de 20 sera opérée sur te montant des in-
demnités, pour supplément de fonctions,
allouées par les règlements actuellement
en vigueur, aux fonetioniiaires français et
indigènes des services publics de V Indo-
chine. à compter dtt lcp octobre. -
D'autre part, faisant appel « aux senti-
monts de solidarité dont tous doivent être
anithés dans la période d'épreuves actuel-
les » le Gouverneur général propose aux
fonctionnaires indochlnois qui perçoivent
des indemnités pour frais de représenta-
lion ou de tournées. de réduire ces dépen-
ses et de consentir librement Vabandon des
sommes ainsi épargnées.
Il annonce qu il souscrit lui-même à une
retenue de 10 sur les frais de représen-
tation et de tournées alloués au Gouver-
neur général.
if L'EBfMfeaT d'AIIIII
est rentré de vacances
♦
L'empereur d'A imant Bao Day «t &a suite
sont poftif, de Prades, pour Paris, en au-
tomobile, Hier matin à 7 heures.
La lutte contre l'usure
en Tunisie
»+« -
L'usuro est une plaie virulente des pay.,
de l'Afrique du Nord. En Tunisie, c! le at-
teint profondément la vie économique des
populations rurales indigènes. Ses méfaits
font d'au'ujt plus étendus que l'année agri-
cole est déficitaire. Le manque de recolle et
la disparition du cheptel obligent lo^féllah
indigène à emprunter de l'argent à un taux
très élevé, qu'il n'arrive plus à rembourser,
préférant, dans son insouciance habituelle,
s'engager dans le maquis de la pnicédure
jusqu'à la saisie de ses derniers biens et à la
mise en vente de sa terre.
..: Le mal semble sans remède puisque le
gouvernement du protectorat, jusqu'ici, s'est
trouvé dans l'impossibilité de réagir prati-
quement soit pour protéger les victimes, soit
pour sévir contre les coupables. Le dévelop-
pement du crédit mutuel a certainement as-
saini quelque peu le marché de l'argent dans
certaines régions, mais dans la plus grande
partie du pays les prêts usuraires sont (n-
core, à cause de l'imprécision des titres de
propriété, la seule forme de crédit <\I;ce.;.,ible
aux fellahs.
La situation actuelle n'a pas manqué
d'alarmer les Chambres d'agriculture indi-
g-ènes. La Chambre de Tunis, en particulier,
dans sa séance du 7 septembre écoulé, a dé-
posé une motion et un rapport longuement
motivés en faveur de la création d'une caisse
d'amortissement devant se substituer aux
débiteurs à bout de ressources. Elle a égale-
ment décidé l'envoi d'une délégation à Paris
pour demander aide au gouvernement fran-
çais.
- Ce sont des moyens, que l'on peut toujours
essayer ; mais nous avouons notre préfé-
rence pour le programme élaboré en février
dernier par la section tunisienne de la Ligue
cfes Femmes pour la paix et la liberté, à la
stiite d'une campagne de presse énergique
ntcnée contre l'usure par notre collègue et
ahii A. Duran-Angliviel, délégué de Tunis
au Grand Conseil.
La Ligue des Femmes pour la paix et la
liberté demande une intervention législative
dfl gouvernement du protectorat et voici, ré-
s ées, les principales mesures qu'elle pré-
conise pour enrayer l'usure :
Fixation d'un taux maximum d'intérêt,
afi delà duquel un prêt sera considéré comme
libraire.
ILes contrats de prêts seront déclarés nuls
J& moina pour la paTtifc supërieure au taux
iJga1; et les usuriers, seront ptmls sévère-
ment.
Le contrat d'antichrèse tunisienne sera
régi par les mêmes dispositions que le
contrat français de même nature.
Le contrat de Khamessat, autre forme de
servage, sera remplacé par le contrat de
métayage.
Suppression du décret de 1920 instituant
le délit d'escroqueries aux avances des ou-
vriers agricoles.
Extension à tous les agriculteurs, sans
distinction de .races et de religions, de la
faculté de recourir aux fonds de la mutua.
lité agricole.
Ces dispositions excellentes pourraient pal-
lier dans une certaine mesure aux consé-
quences funestes des prêts usuraires. Nous
disons bien dans une certaine mesure, car le
véritable remède se trouve, à notre avis,
dans l'éducation psychologique du peuple
indigène et dans la mise en valeur du sol,
laquelle dépend surtout de la réalisation
d'un vaste programme hydraulique et tle la
réforme du régime foncier.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
41»
Un nouveau câble
Marseille * Bizerte
O'bé
M. Guernier, ministre des Postes, vienll
de prescrire et le travail est, à l'heure
présente, exécuté l'établissement d' un
nouveau câble télégraphique entre Mar-
seille et Bizerte.
Nous avions déjà évoqué, ici, il y a quel-
ques semaines, le projet de la construction de
cette nouvelle ligne télégraphique France-
Tunisie.
Une exposition algérienne
à Bruxelles
•+•
Dans le courant de ce mois le Gouverne-
ment de l'Algérie organise, avec le concours
de l'Association française d'expansion et
d'échanges artistiques, une exposition qui se
tiendra au Palais des Beaux-Arts de Bruxel-
les : L'Algérie vue par les artistes coutcm.
porains.
Cette manifestation artistique importante
comprendra environ cent soixante peintures,
sculptures, dessins, gravures et médailles.
On y verra figurer en particulier un grand
nombre d'oeuvres des anciens pensionnaires
de la villa Ahd-El-Tif, la remarquable créa-
tion du Gouvernement général de l'Algérie.
LlWE EN SECONDE PAGE :
L'Aviation colonialo.
A l'Exposition coloniale.
A rOffictel.
Répertoire de l1 Officiel.
Le Sénégal en 1931
L'an dernier vers la même époque, rentrant
d'un voyage au Sénégal, nous indiquions la
situation pénible dans laquelle se trouvait cette
colonie, la plus ancienne des possessions du
groupe, mais aussi, hélas, la moins avancée
dans la voie du progrès. Et nous nous faisions
l'écho cl'Administration dans ses craintes,
malheureusement trop fondées, soit au point de
vue économique, soit même, ce qui était plus
grave encore, en ce qui concernait l'alimenta-
tion des indigènes. r
Ces appréhensions n'étaient malheureuse-
ment pas exagérées : on l' a vu cette année.
Revenons donc sur la question : elle est tou-
jours d'actualité.
On sait, qu' en outre des causes de malaise
d'ordre général, communes à tous les pays en
cette bienheureuse année 1931, le Sénégal
souffre, du fait qu'il est pays monoproducteur,
et que par suite, il ressent profondément les
coups c!urs venant atteindre la seule matière
première qu'il a été jusqu'ici capable de pro-
duire : l'arachide. En effet, celle-ci fournit
90 environ de ses exportations.
La culture de cette plante est facile, en ce
sens que, même ou avec très peu de soins, elle
donne tout de même un certain rendement.
Elle convient par suite fort bien à la noncha-
lance du noir. Pendant de nombreuses années,
il a pu avec des moyens rudimentaires, obtenir
des récoltes suffisantes pour lui permettre de
vivre largement avec l'argent qu'il en retirait.
Cet heureux temps n'est plus. Nous verrons
comment il faudrait s'y prendre pour le faire
revenir, au moins dans une certaine mesure.
Quant à présent le fait à retenir, car il est à
l'honneur du noir sénégalais, c'est que, malgré
ses déboires, il n'a pas abandonné cette cul-
ture. Mais comme il n'a pas été récompensé de
son effort, on est en droit de se demander s'il
va continuer longtemps encore, s'il ne va pas
se décourager ; et alors c'en serait fait, tout
au moins pour le présent, et probablement
pour de longucs années, de l'ancienne prospé-
rité économique du Sénégal.
Les chiffres des statistiques, témoins impar-
tiaux de la situation économique d'un pays, ne
sont guère encourageants. Voyez plutôt :
En 1926, le Sénégal a encaissé 676 mil-
lions pour 430.000 tonnes exportées.
En 1927, le Sénégal a encaissé 567 mil-
lions pour 405.000 tonnes exportées.
En 1928, le Sénégal a encaissé 560 mil-
lions pour 400.000 tonnes exportées.
En 1929, le Sénégal a sjicaissé 468 mil-
lions pour 375.000 tonnes exportées.
En 1930, le Sénégal a encaissé 450 mil-
lions pour 450.000 tonnes exportées.
1 En 1.9311 le Sénégal a*enaaissé 140 mil-
lions pour 400.000 tonnes exportées.
Ainsi pour le même chiffre de 400.000 ton-
nes, le produit était en 1928 de 560 millions
et est tombé cette année à 140.000.000, la
chute est verticale, et dure. Dans ces condi-
tions, de l'avis de tous les hommes compétents,
l'indigène ne peut pas vivre. Nous reviendrons
sur ce sujet. Aujourd'hui, puisque nous parlons
chiffres, voyons la répercussion de cet avilisse-
ment du prix de l'arachide sur les autres arti-
cles du commerce sénégalais.
Le pouvoir d'achat du noir est devenu pour
ainsi dire nul. Malgré son imprévoyance ances-
trale, il est forcé de se restreindre pour ses
achats d'objets quelconques, puisqu'il n'a
même pas de quoi acheter tes aliments néces-
saires à sa nourriture, et à cette de sa famille.
Il est contraint de se priver d'objets de réelle
nécessité, les vêtements pas exemple. Les ven-
tes des maisons de commerce, tes recettes des
douanes en sont témoins.
Les tissus de coton importés dans la colo-
nie sont tombés de 4.038 tonnes à 1.241. Les
fils de coton de 1.321 tonnes à 477. Pour des
objets plus nécessaires encore que les vête-
ments il en va de même. Prenons le lait, si
utile pour les enfants par exemple : il tombe
de 717 quintaux métriques à 333. Les farines,
de 20.982 à 7.583. Le riz de 141.844 à
44.746. Pour ce dernier produit, l'une des ba-
ses de l'alimentation du noir, surtout pendant
la « Soudure »,* la valeur totale de l'importa-
tion passe de 20.602.000 francs à 4.221.111
francs. Et il en est de même pour tous les ar-
ticles importés.
La chute de l'arachide a donc tué tout le
commerce sénégalais. Si encore on pouvait dire
que le fond de la crise est atteint ! Mais il
n en est rien. Les gens les mieux placés pour
être bien renseignés, sont affirmatifs, comme
M. Turbé, président de la Chambre de com-
merce de Dakar, le disait l'autre jour encore
à la réunion du Conseil Supérieur des Colo-
nies, la situation au lieu de s' améliorer ne peut
aller qu'en s'aggravant, car il n'y a jamais eu
d'aussi pauvres réserves en tout, on ne voit
pas comment l'indigène pourrait faire rentrer
des fonds.
Nous verrons dans un prochain article les
conséquences de cet état de choses, et les re-
mèdes éventuels auxquels on pourrait recourir.
Louis Le Barbier.
4..
Le baptême du bateau
"Monseigneur Augouard"
060
Il y a quelques jours, Mgr Guichard, vi -
caire apostolique de Brazzaville, bénissait
dans cette ville le Monseigneur Augouard, un
bateau à roues, d'une puissance 130 C. V.
capable de transporter jusqu'à 100 tonnes.
C'est Mgr Augouard qui comprit le premier
la nécessité pour la m ission de posséder un
bateau, étant donné que plus de la moité du
Vicariat ne peut être visitée que pir la voie,
des ciiiix, Avanl le Monseigneur Augouard la
mission avait possédé le Léon Xlll et le
Pie X.
AGENCE FIDES.
La chambre de Commerce deConakry
s'occupe de la question de la banane
.♦ 1
La Chambre de Commerce de Conakry
s'est récemment occupée de la question de
la banane qui est de toute première impor-
tance pour la Guinée française.
A l'exportation, elle a enregistré une pro-
gression de 30 qui a permis aux p!an-
teurs de la colonie, trèb éprouvés pendant
Tonnée dernière par les r;t%-ageb des autc-
relles, de mener quand même à bien, une
campagne qui paraissait compromise.
Le marché français consomme actuelle-
ment près de "JO millions de kilos de bana-
nes, c'est dire que toute prudur tion g-ui-
néenne peut être assurée de son écoulement
en réunissant les conditions nécessaires de
prix et de qualité. Cette dernière est l'ubjet
de toute l'altentiun des planteurs dont quel-
ques-uns ont même demandé qu'un contrôle
soit -- exercé à la sortie de la colonie. Car il
ne fait pas de doute qu'à prix égal le
consommateur recherche évidemment la qua-
lité : fruit plein, de belle couleur, sain et
de saveur agréable.
Les planteurs ou exportateurs de bananes
ne sont pas tris nombreux. 11 leur serait
donc assez facile de s'entendre pour nor-
maliser leur marchandise d'exportation. Il
resterait a fixer le poids minimum que de-
vrait peser chaque catégorie de régimes
de façon à écarter tous les fruits trop mai-
gres et de maturité insuffisante ou trop
avancée. Enfin, la question engiais pourrait
intervenir. La Chambre de commerce a pres-
senti tous les plant' tirs pour qu'ils se met-
tent d'accord pour organiser ce contrôle,
tous n'ont pas encore .répllndu, mais il faut
espérer que les hésitants ne tarderont pas
et ne verront dans notre intervention qu'un
stimulant pour le développement de la cul-
turc de ce produit et une amélioration de la
vie économique de la Colonie.
1 t.
Les colonies françaises
bienfaitrices des régions libérées
Réception des délégations à l'Hôtel de Ville
llier la municipalité de Paris a reçu une
nombreuse délégation de représentants des
colonies françaises bienfaitrices des régions
libérées et des délégués des communes
adoptées.
De nombreux parlementaires des régions
libérées assistaient à cette réception.
M. François Latour, président du Conseil
municipal, rendit hommage à la participa-
tion bénévole des colonies au relèvement des
régions dévastées.
En effet, plus de cent communes ont été
odoptées et secourues jusqu'à leur relève-
ment complet par des colonies d'Afrique,
d'Asie et d'Amérique. -
En terminant son allocution, le président
constata que les populations des régions li-
bérées aspirent à la paix. dans le travail et
la sécurité.
Le Préfet de la Seine s'associa éloquem-
ment aux souhaits de bienvenue de M. Fran-
çois Latour et M. Douccdame, maire de
Vailly, secrétaire du comité d'adoption, re-
mercia la Ville de Paris de son accueil.
le.
L'énigmatique Mahatma
par Thomas GREENWOOD.
Gandhi en Europe
Le petit homme au teint bronzé que de
multiples photographies et caricatures ont
rendu célèbre t travers le monde sous les
traits d'un vieillard osseux, à moitié nu, le
crâne rasé et les oreilles énormes, avec une
paire de lunettes chevauchant sur 1111 nez
qui forme paravent à une bouche édentée,
invariablement assis sur une natte les pieds
croisés à l'Orientale, Candhi en un mot,
est arrivé en Europe. Après de multi-
ples avatars, le Mahatma s'est décidé à
venir prendre part à la seconde Conférence,
de la Table-Ronde qui aura lieu à Londres
au début de l'automne. Kl ainM il sera
donné à la curiosité des Occidentaux de re-
garder de près l'homme qui prétend avoir
bouleversé l'immense lonlinl'nt hindou, et
qui, héroïque et sans armes, ose affronter le
chefs du plus puisant empire du monde.
Qui est donc ce personnage extraordinaire
que ses compatriotes vénèrent à l'instar d'un
saint? D'où vieni-il et que veut-il ? Gandhi
est né, il y a soixante-deux ans déjà, sur la
côte occidentale des Indes, dans une petite
principauté où son père et son grand-père
avaient rempli les lonclions de Il diwan »
ou de premier ministre. Cela ne signifie
guère qu'il descende d'une caste élevée:
mais si par la naissance il n'appartient pas
à l'aristocratie hindoue, ses éludes et ses
manières l'ont élevé peu à peu parmi les
premiers de son peuple, avant même que.
son activité et son exemple ne l'aicnt pincé
à la tète du mouvement qui veut pour le>
Indes une complète autonomie.
Sa vie comme ses idées abondent en
contradictions, au point de faire de cet
homme extraordinaire une véritable énigme.
Il est en même temps prophète et politicien,
saint et sophiste, réconciliant une abnéga-
tion mystique avec la casuistique la plus dé-
roulantc. Il déteste l'Angleterre, qu'il avait
pourtant aidée pendant la guerre du Trans-
vaal, et il aime les Anglais. 11 méprise Ja
civilisation occidentale et insiste pour por-
ter un « dhoti » tissé au rouet, et cependant
il voyage dans une automobile, écrit avei
une plume à réservoir et laisse bien en évi-
dence une montre américaine qui orne son
poignet décharné, 11 veut ressusciter aux
Itulrs le vieux système ahurvedic. des an-
ciens guérisseurs hindous, et pourtant lors-
que sa vie était en danger, cY«-t à un chi-
rurgien anglais qu'il rnntia sa N it, pour
être opéré de l'appendicite. 11 avait juté de
no jamais boire de lait; et cependant lors-
que les médecins lui ordonnèrent une diète
de lait après son opération, il se rappela
que ce n'était que le lait de vache qu'il avait
promis de 11e plus toucher et non pas celui
de chèvre. Les chèvre* dr Gandhi sont rk.
venue"; cél^Hcs «Irpui d,'u\ beaux ^pr< i-
nu 11 de ce. bètes pr^uu t - leioiit paitir
de son état-major pondant son séjour à
Londres.
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