Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 septembre 1931 26 septembre 1931
Description : 1931/09/26 (A32,N133). 1931/09/26 (A32,N133).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380403r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME WNNEB, - N* 1M.. LE NUMERO 180 CENTIMES SAMEDI SOIR, 26 SEPTEMBRE ÎSOT*
JOURRIL JQOTIDiei
Rédaction & Administration ;
14, iMliMiil-tfeaftir
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TtktPM, 1 LOUV". 19-37
t. RIOHIUIU 17.
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Les Annales Coloniales
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Vers l'économie coloniale dirigée
1
t> au"gMa.ii"p j
Cet été pluvieux. et peut-être aussi l'Ex-
position coloniale ont fait naître un nombre
inusité de congrès coloniaux.
Des vœux émis, des discours prononcés
un pourrait facilement, me semble-t-il, dé-
gager les grandes lignes d'une poutique co-
loniale économique, de la politique colo-
niale française de. l'heure présente! Mais
l'expression synthétique de cette pointue
surprendrait peut-être beaucoup certains de
ceux qui travaillèrent, dans ces congrès, à
en recueillir les éléments.
Je n'en veux prendre pour preuve, au-
j. ourd'hui, que l'hommage, que je veux
croire très inconscient, rendu dans les tra-
vaux de ces divers congrès, aux pnnCllJcb
d'une économie coloniale dirigée par les
« croyants » les plus systématiques du
vieux lioéralisme économique classique.
Le Congrès des, « Productions végétales
communes à la métropole et aux pays d'ou-
tre-mer » discuté la question de la produc-
tion coloniale sucrièrq et adopte un vœu qui
débute ainsi :
a Considérant que le marché mondial du
sucre ne peut plus être un marché libre,
mais un marché ordonné devant se soumet-
tre aux disciplines nécessitées par l'harmo-
nisation de l'otfre, et de la demande. » et
se termine ainsi : -
.u Demande que le développement de la
production métropolitaine et coloniale soit,
dans l'avenirt harmonisé avec le. développe-
ment de la consommation j
Demande que la plus grande trudenc, soit
Pratiquée. Dans les encouragements accordés
au développement de la production sucrière
dans l'ensembl. des colonies et qu'ils ne
soient donnés qu'en fonction des possibilités
et de l'équilibre des marchés français métro-
politains et coloniaux et dans le cadre des
accords et contingentement ejt df. sabilisation
de. la. Production. »
Pour le tabac, le même Congrès demande
que les gouvernements locaux s
« Etudient et réalisent les moyens Irlltl-
ques d'assurer une standardisation des p-ro-
duits aussi bien en ce qui concerne l'espèce
cultivée que Ils modes de triage et de pré-
• sentation, toutes conditions indispensables à
l'établissement d'un, marché régulier et sta-
ble. » -
Pour la vanille, le congrès demande que
les. gouvernements locaux reconnaissent les
syndicats professionnels et soutiennent leurs
.- efforts. - -. -
10ut 1q cacao le congrès demande que les
producteurs s'unissent, améliorent -les sélec-
tions et organisent la lutte contre les enne-
mi 5 de leur culture; qu'ils s'entendent avec
les fabricants de chocolat.
AU a congrès du coton et des textiles J le
premier vœu adopté demande :
« Qu'une politique et un programme de
Production des textiles végétaux, adaptés è
chaque territoire, soient établis par les pou-
voirs métropolitains, en rapport avec les be-
soins des industries nationales. »
Au « Congrès international du bois et de
la sylviculture » on demande :
« l'organisation de nombreux et grands
marchés de bois tropicaux;' généralisation du
contrat type de vente établi pour les bois
coloniaux français ou de contrats similaires;
création dans tous les ports de chambres
arbitrales et même de services de condition-
nement des bois, services destinés à classer
les arrivages, selon les essences et les qua-
lités et susceptibles de procurer, de ce fait.
une plus grande sécurité dans les transac-
tions. »
Le « congrès des questions financières 1
lui-même, présidé par le vice-président du
Crédit Foncier d'Algérie, le directeur de la
Banque de Paris et des Pays-Pas et le direc-
teur de la Banque de l'Algérie, est obligi
de faire une place, pour demander, il est
vrai, qu'on la fasse la plus petite possible.
à l'intervention étatiste. 11 demande :
« Que l'intervention financière de l'Etat
dans les entreprisesj consiste essentiellement
en un apport de capitaux pour les travaux
non rentableSj en subvention à des organis-
mes dûment qualifiés pour les recherches ou
les expériences de technique agricole ; en
une garantie d'intérêts assurée aux capitaux
privés dans les entreprises indispensables
pour l'équipement général, qui sont de ren-
tabilité incertaine et en une participation ul-
térieure de l'Etat aux superbénéfices de
V œuvre dont elle a protégé les débuts. »
Le vœu suivant prévoit même le « cas où
l'Etat est exceptionnellement amené à pren-
dre une participation dans le capital de cer-
taines entreprises (en garanties d'avances ou
de subventions).., » pour demander que
cette participation ne. conduise jamais à une
gestion directe mais soit aliénée rapidement
si elle représente une richesse, ou amortie.
Nous retrouvons la même timidité et les
mêmes concessions doctrinales au « Congrès
international du commerce des colonies » où :
ci Le Congrès note avec intérêt l'instaura-
tion dans l'union Sud-Africaine de coopéra-
tives obligatoires entre certains producteurs.
Il y trouve un précédent qui mérite un exa-
men approfondi.
« Il voit dans le tvpe de contrat d'achat et
de prêt aux collectivités indigènes envisagé
Par le gouvernement du Congo belge une
solution heureuse à un problème dont d'au-
tres administrations coloniales se sont préoc-
cupées depuis longtemps, »
Et qu'on ne pense pas que ces vœux, ar-
bitrairement rapprochés, traduisent fausse-
ment l'état d'esprit général qui s'est mani-
festé dans ces congrès,
M. Lambert Ribot, rapporteur général de
l'a Semaine de la politique commerciale, vi-
ce-président du Comité des forges, présen-
tant la synthèse des travaux des. divers
congrès et constatant que le déficit de notre
balance commerciale atteignait 5 milliards
566.000.000 francs pour les cinq premiers
mois de 1931, déclarait:
« Deux solutions s'offrent à nous: Dimi-
nuer nos importations de. l'étranger et ac-
croître nos ventes au dehors. Pour l'empire
français, les. deux remèdes sont également
applicables. Nous pouvons, en effet, dès à
présent, demander à nos colonies beaucoup
de ces matières premières qui nous font dé-
faut; nous pouvons et nous devons, en ou-
tre, les aider à élargir leur production. Pré-
tons-leur les. capitaux qui leur sont nécessai-
res; fournissons-leur l'outillage indispensa-
ble; achetons-leur les richesses que nous au-
rons contribué à faire naître; du même coup
nous atteindrons notre but, accroître notre
vente, car nous aurons augmenté la possi-
bilité d'absorption de nos colonies, c'est-à-
dire de leur bien-être. 9
Et il se posait des questions bien hardies,
comme celle-ci:
.u Au moment où l'industrie des pays ci-
vilisés porte toute son attention vers la ratio.
nalisatton, serait-il oiseux d'en étudier l'afJ-
plication au commerce dans des pays où les
organisations sont encore asses rudimentai-
res pour qu'il soit possible de leur donner
une orientation originale sans nuire grave-
ment aux intérêts existants 1 »
M. Du Vivier de Streel, commandant dans
le Journal des congrès des travaux de la
quinzaine nationale de la production agri-
cole d'outre-mer et traitant de Œ La crise de
la production coloniale et ses remède.s. »,
écrivait:
.It Pour faire le redressement illdispellsa-
ble, il faut dit temps et des capitaux qu'on
ne trouvera pas aisément dans les banques
privées que la crise découraGera. Pour per-
mettre aux producteurs des possessions fran-
çaises de mettre leur exploitation au niveau
de celle des colonies étrangères, il est indis-
pensable que la métropole leur procure, au
moins momentané m entj l'aide financière dont
ils ont besoin. »
Ainsi chez tous, c'est l'appel ti l'organisa-
tion et à l'aide, au moins momentanées,
comme dit M. Du Vivier de Streel, il la
collectivité, c'est la confiance affirmée dans
la nécessité de l'économie dirigée.
Comme noua sommes loin, des formules
classiques du « laissez faire, laissez pas-
ser 1 »
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie,
rapporteur du budget de
C Algérie-.
CDfDlA COLOMIAL 1
̃ ♦i -
Sergent X.
Les prises de vues du Sergent X.,., que
réalisent Volkoff et Strijensky, se poursui-
vent activement. L'une d'elles représente la
grande parade des légionnaires, pour laquelle
les cinéastes ont pu filmer la véritable revue
du 14 Juillet, sous le soleil de plomb de
Sidi-bel-Abbès.
Parmi les soldats de ce corps d'élite, on
pourra reconnaître le sergent X. qui pos-
sède, avec Ivan Mosjoukine, une remarqua-
ble ressemblance.
1
A la Société des Nations
0
La question de l'esclavage
M. Loudon, ministre des Pays-Bas à Pa-
ris, a présenté à l'assemblée un court exposé
des délibérations de la 6° commission sur le
problème de l'esclavage, soulevé par la dé-
légation britannique. Selon le vœu formulé
par le vicomte Cecil, le Conseil est prié de
nommer pour un an un comité restreint
d'experts @ chargés. d'examiner la documenta-
tion sur l'esclavage fournie ou transmise par
les gouvernements depuis la signature de la
convention de 1926. A ce propos, M. Loudon
a rendu un vif hommage aux efforts de l'em-
pereur de JjEthiopie, qui, malgré des diffi-
cultés considérables, poursuit l'élimination
complète de l'esclavage de son territoire.
.1.
Un chef-d'œuvre
de calligraphie arabe
T'I"
De nombreux représentants du monde de
l'Islam se sont réunis hier pour que leur fût
présentée une précieuse relique : une tuni-
que de tissu soyeux, vénérée comme ayant
appartenu - au prophete Mahomet. Ce vête-
ment avait fait, la veille, l'objet d'une com-
munication du savant orientaliste Joseph
Castagné devant le congrès d'anthropologie
et d'ethnographie- préhistoriques. Après que
les deux imams eurent récité, en s'inclinant
devant la relique sacrée, la première sourate
du Coran, M. Joseph Castagné exposa à
l'assistance, vivement intéressée, un résumé
des conclusions de son rapport. Il dit com-
ment le précieux vêtement avait été offert
au prophète en l'an 628 de notre ère par El
Macausus, gouverneur de l'Egypte, puis
transmis à ses successeurs et vraisemblable-
ment à HosaYn. Après quoi, la sainte reli-
que, vénérée pendant plusieurs siècles dans
divers sanctuaires musulmans, avait été
soustraite au pillage des Wahabites et ra-
menée en France par un diplomate français.
La tunique sacrée, sur le tissu dé laquelle
a été transcrit, en caractères très fins, le
texte entier du Coran et la « prière dés
douze imams n fut ensuite examinée par
l'assistance, qui admira ce chef-d'œuvre de
calligraphie arabe.
L'économie guadeloupéeone
et le crédit bancaire
Il
lAi eu l'occasion d'ex-
poser, récemment,
pour les lecteurs
des « Annales Co-
loniales J, d'après
des renseignements
de source offi-
cieuse, venant de
la Colonie, certaines données du problème
du Crédit en Guadeloupe. Je trouve, au-
jourd'hui, la confirmation officielle de ces
indications dans le très intéressant rapport
établi par M. Paul Pégourier, Inspecteur
général des Colonies, Directeur de la Banque
de la Guadeloupe, à V occasion de la présen-
tation du dernier bilan de cette Banque.
Tout d'abord, il est hors de doute que les
effets de la crise économique mondiale
qui sont surtout devenus sensibles en Guade-
loupe, depuis bientôt un an ont eu leur
retentissement sur toute l'économie du pays,
et que toutes les productions ont cU plus ou
moins, touchées.
Tandis que le sucre et. le rhum comtais-
saient la crise dont il a été si souvent ques-
tion ici, les. denrées secondaires, vanille,
café, cacao, payaient elles aussi, un sérieux
tribut à la baisse et la Guadeloupe propre-
ment dite n'était pas plus favorisée que la
Grande-Terre. A noter, cependant, et le
rapport du Directeur de la Banque y insiste,
le secours efficace apporté en ces circons-
tances à nombre de producteurs, par la
culture de la banane, seul produit dont les
cours se soient maintenus. « C'est grâce à
cette circonstance, écrit M. Paul Pégou-
rier, que la crise n'a pas pris une tour-
nure plus, grave dans Varrondissement de
Basse-Terre, où de nombreuses exploita-
tions agricoles, lourdement hypothéquées, se
trouvent cependant dans une situation pré-
caire. » Et il est. certain que les effets de
la crise eussent été encore plus atténués si
les producteurs de bananes avaicllt pu,
comme ils le désirent depuis de longues an-
nées, obtenir les moyens de transport qui
leur eussent permis de développer progressi-
vement leurs plantations. Il faudra tout de
même bien y arriver.
Mais la caractéristique dominante de la si-
tuation économique actuelle en Guadeloupe,
c'est la crise de trésorerie qm gène considé-
rablement la plupart des exploitations agri-
coles et industrielles, déjà lourdement gre-
vées par le rude effort financier qu'elles ont
dû faire pour relèver les ruines du cyclone.
Par contre coup, cette crise de trésorerie
s'aggravê encore d'une crise des moyens ban-
caires titis à la disposition de la colonie, l'ai
déjà exposé que les banques locales, y com-
pris la Banque d'émission, ne pouvaient plus
trouver, auprès des emprumeurs, les garan-
ties suffisantes pour l'effort qui leur est de-
mandé, parce que ces garanties ont dû, pré-
cédemment, être données au Crédit Foncier
et au Crédit National pour gager les em-
prunts de reconstitution des dommages du
cyclône.
Ces garanties fussent-elles encore entières,
d'ailleurs, que les banques n'eussent pu,
vraisemblablement, satisfaire à toutes les
demandes de crédit.
a La santé des capitaux, écrit M. Pégou-
rier, atteint à la Guadeloupe, présentement,
un degré d'acuité extrême et, malgré leur
bomte volonté, les banques locales, limitées
dans leurs efforts par leurs statuts ou leurs
moyenst ne font que difficilement face à la
- tâche qui leur incombe. »
Et il expose qu'en ce qui concernef notam-
ment, la Banque d'émission, celle-ci se
trouve dans une situation anormale, puisque
« ses ressources propres, calculées au poids
de l'or sont inférieures au capital de fonda-
lion (1851), principalement eù raison des
pertes éprouvées dans le portefeuiUe-titres
par suite de la dévaluation du franc ».
Aussi insiste-t-il, à nouveau, sur la néces-
sité d'une augmentation de 6 millions de ca.
pital de la Banque, augmentation demandée
par l'Assemblée générale extraordinaire du
6 octobre 1930, mais non encore autorisée
par VAdministration qui fait des objections,
non pas au principe de l'augmentation, mais
aux modalités proposées.
Il est. urgent, qu'une décision intervienne
à ce sujet dans le plus bref délai. Les 30
millions d'allocations gratuites récemment
votés par le Parlement en faveur des sims-
tres vont permettre de parer, dans une cer-
taine mesure à la crise générale de Trésore-\
rie, mais il faut que la Banque d'émission
soit mise en mesure de rémplir, avec toute
l'ampleur désirable, qui n'exclut pas, d'ail-
leurs, la prudence nécessaire, son rôle de
soutien de Vagriculture et de l'industrie gua-
deloupéennes.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vive-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
Gisements de pétrole
à l'lie Saint-Martin
1'1
Un journal de la Martinique a annoncé
qu'on venait de découvrir de grandes quanti-
tés de pétrole dans l'île Saint-Martin, dont
la partie nord est une dépendance de la Gua-
deloupe, et par conséquent française, et la
partie sud est hollandaise. La dépêche qui
annonce cette nouvelle ne donne aucune in-
dication sur la partie de l'île où se trouvent
les gisements.
Nos colonies ayant l'étranger
dit M. Léon Archimbaud
ValeuceJ 26 septembre 1931.
La Fédération radicale et radicale-socia-
liste de l'arrondissement de Dié a tenu au-
jourd'hui son Congrès annuel sous la prési-
dence de M. Léon Archimbaud, député.
M. Léon Archimbaud après avoir examiné
la situation locale a dit :
« Motre cœur de français se réjouit du
succès merveilleux de l'Exposition Coloniale
de Vincennes. La France vient de demon-
trer au monde entier qu'elle est la première
nation colonisatrice du monde, bi nous
sommes tiers de l'effort accompli dans le
passe, je vous avoue que l'avenir me pa-
rait bien noir.
De lourdes fautes ont été commises, les
responsables ce ne sont pas telles ou telles
personnalités, mais plutôt des méthodes qui
ont pu autretois donner des résultats mais
qu'il faut radicalement changer aujour-
d-hui.
La France ne doit pas avoir le sort de
l'Espagne et du Portugal. C'est cependant
ce qui lui arriverait si nous nous laissions
endormir par les optimistes.
La situation économique, financière et ban-
caire de nos colonies est très grave.
L'abandon du plan Young a été fortement
préjudiciable à la mise en valeur de notre
domaine d'outre-mer. Les emprunts votés
par le Parlement ne seront pas suffisants
pour équiper matériellement ces nations
jaunes et noires qui jusqu'ici nous ont fait
confiance,
Puisque la France prête volontiers ses
milliards à toutes les nations qui lui en de-
mandent pourquoi hésiterait-elle lorsqu'il
s'agit de ses colonies.
Sauver l'Angletene ou l'Allemagne c'est
nécessaire peut-être pour stabiliser l'Europe
et assurer la paix définitive et complète,
mais sauvons d'abord notre Indochine et
nos possessions d'Afrique qui sont - - terres
françaises au même titre que le Dauplunc ou
la Provence.
Quant à la situation politique elle ne
s'améliorera que le jour où les indigènes
pourront participer il la vie administrative
de nos colonies. 11 n'y a plus' une semaine à
perdre, surtout pour l'Indochine où le mé-
contentement est aggravé par la propa-
gande communiste. Le. Gouvernement doit
prendre ses responsabilités et les prendre
immédiatement, demain il serait trop tard. Il
M. Léon Archimbaud a ensuite défini la
politique radicale-socialiste.
-40-
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
C'est le 2 octobre qu'entre en fonctions
le nouvel orchestre de RadioAlger, compre-
nant a7 exécutants.-dont 6 prix de Conserva-
toire; ainsi répartis : 8 -violons, 3 violon-
celles, 2 altos, 2 clarinettes, -2 cors, 2 trom-
pettes, 1 flûte, 1 hautbois, 1 basson, 1 contre-
asson, 1 trombone, 1 pianiste, 1 accessoi-
riste et 1 timbalier.
Dans le courant du mois d'octobre, Radio-
Alger donnera de très beaux concerts qui in-
téresseront certainement les sans-filislcs de
la Métropole.
Jeudi 16 octobre : 20 h., concert de fan-
fares. 21 h., Il faut qu'une porte soit ouverte
ou fermée.
Vendredi 17 octobre : 20 h., premier
concert de l'orchestre symphonique (27 exé-
cutants). 21 h. 45 : musique espagnole,
«»
Tu te rends compte.
IL N Y A PAS DE PETITES
ECONOMIES. PHILATELISTES,
AYEZ L'ŒIL !
Au Maroc espagnol, on économise, on
économise non seulement quand on est colon
ou commerçant. mais encore lorsqu'on est l'ad-
ministration avec un grand A.
A qui donc va le bénéfice de ce nouveau
mode d'affranchissement des journaux ? Com-
ment et combien paie le client ?
Car j'imagine - que lorsque la poste expédie
de Tetuan des iournaux affranchis d'une moi-
tié de timbre, c est que chaque moitié doit re-
présenter une valeur.
Je me souviens étant allée au Maroc espa-
gnol avoir rapporté une collection complète de
ces timbres parmi lesquels on admirait un beau
timbre violet de deux centimes; c'est celui-ci
qu'on coupe en deux, et cela, pour faire un
centime d'affranchissement je suppose !
Qu'est devenu le timbre d'un centime, p
aurait-il disette de timbres à Tetuan ?
L'artiste qui a eu la chance de voir sa ma-
quette reproduite et passée à la postérité ne su-
bit-il pas un préjudice ?
Et le héros qui est le sujet du dessin n'est-
il pas ainsi victime d'un acte de sorcellerie,
d'un mauvais sott ou tout simplement d'une
terrible négligence administrative ?
F. J.
.-
Dépêches de l'Indochine
̃»«
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés pen-
dant la deuxième décade de septembre ont
atteint 18.944 tonnes.
AU SIAM
Exportations
Exportations de Bangkok pour août :
Riz : 420.200 tonnes ; bois do teck :
31487 tonnes.
Du 1er janvier att 31 août le total des im-
portations 77.236.000. Dans ces chiffres le
ri; figure pour 56.200,000 ticaux représen-
tant 837.835 tonnes.
Vente des ticaux
Le gQUVjerhement siamois a achevé la ven-
te ces ticaux d'argent qu'il possédait en
excédent de la proportion nécessaire aux
besoifis du pays. L'argent ainsi vendu a
été expédié sur ta Chine.
A l'Exposition Coloniale
..8
ÉCHOS
LES CENOBITES TRANQUILLES
illardi dernier, le Congrès de la Ligue
missionnaire des Ecoles s'est livré, dans la
Cité des Informations à une manœuvre en-
veloppante qui eut le plus grand succès. S.
S. Pie A7 pourrait en prendre de la graine
dans son conflit avec Mussolini.
Tandis que sous la présidence du Maré-
chal Lyautey, les braves savants discou-
raient sur les importallts problèmes d'histoire
coloniale dans la grande salle au Congrès de
la Cité des Informations, on vit s'introduire
doucement en bonne place près de la tribune,
un prêtre, deux prêtres, trois prêtres, dix prê-
tres, vingt prêtres. On croyait que ces véné-
rables eccUsiastiques s'intéressaient à l'his-
toire coloniale, mais non, tranquillement
pendant que les orateurs parlaient, ils li-
saient leurs bréviaires
Les historiens curent bientôt le mot de
l'énigme. Aussitôt le maréchal Lyautey parti,
ils jurent avisés davoir à déguerpir dans
une petite salle voisine pour donner la
grande salle aux missionnaires et les cbJobi-
tes tranquilles étaient, simplement des pré-
voyants de l'avenir qui, prévenus du prochain
déménagement, étaient venus s'assurer de
bonnes places.
Et ce fut un nouveau triomphe du cléri-
calisme. sur les laïcs dont les plus illus-
tres n'étaient cependant pas des mangeurs
de curés : MM. Georges Goyau, Louis Ma-
delin, Louis Bertrand.
MENU
Le banquet de clôture du Congrès Interna-
tional de l'llistoin Coloniale fut vraiment
de bon aloi. D'aucuns voulurent chercher
chicane à mon vieil ami Alfred Martin eau,
Vanimateur, avec M. ROlissiff, du Con-
grès, lui reprochant d'avoir reproduit sur la
couverture dit menu une estampe représen-
tant le bombardement de PonclicMry, Notre
histoire coloniale a, il est vrai, d'autres soti-
venirs moins décevants ci belliqueux à évo-
quer, mais on ne voyait, sur ce menti ni les ca-
IIOItS; ni les combatttJllts, ni les blessés, ni
les tués, et cela n'enleva pas l'appétit aux
convives; e puis J/. Martincait est le meil-
leur des hommes et l'on avait, tort de lui re-
procher, même gentiment, ce choix.
DU TABAC
Les fumeurs se plaignent, à VExposition,
pottr trouver dit tabac, il faut se livrer à vie s
galopades effrénées à travers les allées, les
palais et les stands : encore ne irouve-t-on
pas toujours tout ce qu'on désire, tout ce
dont Vit a besoin.
Ravitaillez, ravitaillez, la Caisse d'amor-
tissement vous altclId, les fumeurs aussi.
Mignonnet,
.1. ̃̃–
PREMIER CONGRES INTERNATIONAL
D'HISTOIRE COLONIALE
Hier, a pris fin le premier congrès interna-
Hierd, H istoire co l on i a l e.
tional d'Histoire coloniale.
Il faut souligner tout l'intérêt qui s'attache
à cette manifestation mondiale qui met en plei-
ne lumière « le fait colonial » si longtemps
méconnu. Souhaitons que l'épopée d'outre-mer
tienne, non seulement dans le monde savant,
mais dans les écoles, la place que lui doit la
Nation.
- - 11 ., ,
Le plus grand avenir de la France totale ne
se jouera peut-être pas sur le sol # métropoli-
tain. Les peuples que nous civilisons, les
portions de planète que nous mettons en va-
leur, sont probablement les importants facteurs
de l'histoire future.
Très certainement, c'est sur des marchés tels
ceux de d'Afrique, d'Asie, que les pays pro-
ducteurs trouveront le remède leur permettant
de lutter contre la crise de sous-consommation
qui ruine le monde actuel.
Quelques personnalités
L'Histoire coloniale a réuni, dans la salle
des Congrès de la Cité des Informations, et
autour de la longue table fleurie d'un succu-
lent banquet une élite combien représentative
du monde des archives internationales.
Voici d'abord le président du Congrès M.
Alfred Martineau, ancien gouverneur des Eta-
blissements français dans 1 Inde, professeur au
collège de France, l'émouvant chroniqueur des
c. Dernières années de Dupleix »; son précieux
état-major de secrétaires généraux, MM. Pier-
re Crépin, May, Roussier, archiviste du Mi-
nistère des Colonies, actif organisateur qui a
largement coopéré à la parfaite réussite du
Congrès ; M. Joannès Tramond, professeur à
l'Ecole Navale ; cet historien de grand da-
voir, spécialiste des questions maritimes est en
même temps un brillant conférencier. Le cou
emmanché d'un très haut faux-col, le monocle
en accent circonflexe sur un regard singulière-
ment intelligent, Joannès Tramond, professeur
à l' Ecole Navale, peut embarquer son public
sur les voiliers de la compagnie des Indes, le
débarquer à Sidi-Fetruels au beau milieu des
mémoires de Jean Bon Saint-André, du colo-
nel Boutin et autres controverses. Les auditeurs
subjugués le suivent sur tous les océans y
compris celui « des âges » et jusqu'à Saint-
Domingue où, l'historien met un fin signet aux
livres de chevets des français vers 1786. -
Panni les personnalités qui répondirent :
(( présent » à l'appel de M. Martineau et nous
permirent de contempler leurs visages citons :
MM. Georges Goyau, Bertrand, Louis Made-
lin, Christian Schefer, CoviHe, de Cénival,
chef de la 3cction historique au Maroc, géné-
ral Ayan, Ch. de La Roncière ; Lhéritier, se-
crétaire général du Comité international des
Sciences historiques ; André You, Philippar,
gouverneur général Merlin,. et tant d'autres
qui entourèrent les délégués des onze pays
étrangers représentés au Congrès.
La silhouette historique du maréchal Lyau-
tey, déjà brossée pour un « rêve » de Detpille,
domina la séance d'ouverture et par quelques
phrases bien senties, le grand Marocain effa-
ça la petite ombre au tableau qui marquait
l'absence de M. le Ministre des Colonies, il-
lustre passager des Trois Mousquetaires et
heureux héros d'un beau voyage.
Enfin, M. Gabriel Hanotaux, l'une des
plumes enthousiastes qui ont le mieux servi
oeuvre coloniale de la troisième République,
l'éminent académicien, présida les agapes his-
toriques.
Travaux du Congrès
Evidemment, l'histoire, n'est pas à la mo-
de en ce moment et des esprits subtils, com-
me Paul Valéry se sont plu à la discréditer.
« L'histoire est le produit le plus dangereux
que la chimie de l'intellect ait élaboré.
L'histoire rend les nations amères, superbes,
insupportables et vaines. l'histoire, etc. »
Les « Regards sur le monde actuel » sont
farcis de ces propos fielleux qui du reste ne
s'adressent pas aux Annales Contemporaines.
En dépit, du « perpétuel recommencement »,
notre histoire est celle « d'un monde fini »,
où la tâche de l'explorateur est achevée, où le
jeu d'une nation réagit mathématiquement sur
tout l'univers humain abandonné à la même
compagnie de civilisation. Et voici qu'appa-
raît le grand intérêt de l'histoire coloniale trai-
tée sous une forme internationale. A force de
fixer la ligne d'horizon loin par delà les frontiè-
res, les élites, sur toute la planète, finiront par
ne plus morceler féodalement le bien-être des
hommes et une coopération, sous l'emblème de
la rose des vents, permettra, peut-être, un jour,
un plus juste nivellement des jouissances entre
tous les humains.
Tel est le haut symbole de ce premier
Congrès international d'Histoire coloniale, la-
tent dans toutes les communications, qu'il
s'agisse de la formation ethnique du Brésil co-
lonial. des conquérants espagnols de la Co-
lombie, de la collaboration administrative fran-
co-malgache, de Toussaint-Louverture et des
Antilles. des Missionnaires de Bohême dans
l'Amérique latiné. etc.
Enfin, fait historique, plein d'avenir quasi
immédiat, notons les projets exposés par M.
Martineau et ayant trait à la formation d'une
Commission internationale d'Histoire coloniale,
aui, elle-même, désignera les délégués chargés
de représenter les différents pays, dans une
réunion postérieure et, vraisemblablement, au
prochain Congrès international d'histoire de
Varsovie en 1933 ; à l'élaboration d'une gran-
de histoire coloniale internationale, qui, écrite
par les différents pays, représentera ainsi une
œuvre tout à fait originale et portant en elle le
maximum de l'impartialité historique nécessai-
re à un travail de cette envergure.
«Obe»
Impressions
de Vincennes
par Henri KLEIN.
«♦«
Dans le merveilleux décor improvisé à
Vincennes où, si magnifiquement, s'exprime
avec l'oeuvre extra-métropolitaine d'autres
nations, l'effort colonial de la France, on
éprouve pour ce qui concerne notre pays, un
sentiment d'allègre fierté,
En ce raccourci du monde, en cette ré-
duction si documentaire où notre curiosité
peut à l'aise les étudier, Afrique, Asie, Amé-
rique, Océanie nous montrent ce qu'en des
milieux - dissemblables, sut accomplir notre
race créatrice. Mais en Algérien que je suis,
ce fut naturellement avec un tout particulier
intérêt, que je m'absorbai d'abord au li-
vre ouvert de la France transméditerra-
nécnne, en ce cadre de Vincennes dont le sol
déjà, en une certaine mesure, offre, de lui-
même, une évocation de la terre africaine.
Son bois ne rccela-t-il pas le chêne sous
lequel venait rendre la. justice, le roi qui, de
Tunis, avait, six siècles avant notre actuelle
époque, rêvé la conquête conquête que,
par anticipation, pourrait-on dire, paya sur
place, la vie du preux souverain, du soldat
d'Egypte de la première heure conquête,
toutefois, que ne voulut la France moderne
que dans la forme d'un maternel protectorat.
Vinccnncs, encore sur son champ d'exer-
cices, ne vit-il pas, au lendemain de la
prise d'Alger (en 1831), apparaître, offi-
ciellement reçu, l'ex-dey, Hussein, tout
au désir d'admirer cette artillerie qui ve-
nait de le vaincre ? D'autre part, avec ces
vaillants Chasseurs, héritiers du nom de la
forteresse du lieu et si dignes successeurs de
ceux IC d'Orléans », maints échos de la guerre
d'Afrique ne se réveillent-ils pas, Sidi-Bra-
him, par exemple?
La donc, avec bien d'autres colonies, se
signalent dans l'originalité de leurs coutu-
mes et de leurs costumes, dans l'évocation
de leurs sites et de leurs cités, dans la vul-
garisation de leurs ressources et de leurs
productions multiples, l'Algérie et toute
l'Afrique du Nord. Sous ce ciel où, à quel-
que distance, en Paris, la sollicitude fran-
çaise avait fait s'ériger, avec sa belle tour
de muezzin, la luxueuse mosquée que cha-
cun connaît, se reproduit non sans at-
trait, parmi les pylônes, émergences de pa-
godes, de temples hindous, élans les plus
divers -- la familière silhouette du minaret.
Dans toute cette réexpression algérienne,
14 pensée se reporte spontanément vers
cette période héroïque où tant de valeureux
soldats sous les ordres de chefs tels Bu-
geaud, Randon,' Pélissier, parvinrent de
haute lutte à fixer en toutes régions de la
Rcrbéric, l'étendard aux trois couleurs. Le
JOURRIL JQOTIDiei
Rédaction & Administration ;
14, iMliMiil-tfeaftir
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TtktPM, 1 LOUV". 19-37
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Vers l'économie coloniale dirigée
1
t> au"gMa.ii"p j
Cet été pluvieux. et peut-être aussi l'Ex-
position coloniale ont fait naître un nombre
inusité de congrès coloniaux.
Des vœux émis, des discours prononcés
un pourrait facilement, me semble-t-il, dé-
gager les grandes lignes d'une poutique co-
loniale économique, de la politique colo-
niale française de. l'heure présente! Mais
l'expression synthétique de cette pointue
surprendrait peut-être beaucoup certains de
ceux qui travaillèrent, dans ces congrès, à
en recueillir les éléments.
Je n'en veux prendre pour preuve, au-
j. ourd'hui, que l'hommage, que je veux
croire très inconscient, rendu dans les tra-
vaux de ces divers congrès, aux pnnCllJcb
d'une économie coloniale dirigée par les
« croyants » les plus systématiques du
vieux lioéralisme économique classique.
Le Congrès des, « Productions végétales
communes à la métropole et aux pays d'ou-
tre-mer » discuté la question de la produc-
tion coloniale sucrièrq et adopte un vœu qui
débute ainsi :
a Considérant que le marché mondial du
sucre ne peut plus être un marché libre,
mais un marché ordonné devant se soumet-
tre aux disciplines nécessitées par l'harmo-
nisation de l'otfre, et de la demande. » et
se termine ainsi : -
.u Demande que le développement de la
production métropolitaine et coloniale soit,
dans l'avenirt harmonisé avec le. développe-
ment de la consommation j
Demande que la plus grande trudenc, soit
Pratiquée. Dans les encouragements accordés
au développement de la production sucrière
dans l'ensembl. des colonies et qu'ils ne
soient donnés qu'en fonction des possibilités
et de l'équilibre des marchés français métro-
politains et coloniaux et dans le cadre des
accords et contingentement ejt df. sabilisation
de. la. Production. »
Pour le tabac, le même Congrès demande
que les gouvernements locaux s
« Etudient et réalisent les moyens Irlltl-
ques d'assurer une standardisation des p-ro-
duits aussi bien en ce qui concerne l'espèce
cultivée que Ils modes de triage et de pré-
• sentation, toutes conditions indispensables à
l'établissement d'un, marché régulier et sta-
ble. » -
Pour la vanille, le congrès demande que
les. gouvernements locaux reconnaissent les
syndicats professionnels et soutiennent leurs
.- efforts. - -. -
10ut 1q cacao le congrès demande que les
producteurs s'unissent, améliorent -les sélec-
tions et organisent la lutte contre les enne-
mi 5 de leur culture; qu'ils s'entendent avec
les fabricants de chocolat.
AU a congrès du coton et des textiles J le
premier vœu adopté demande :
« Qu'une politique et un programme de
Production des textiles végétaux, adaptés è
chaque territoire, soient établis par les pou-
voirs métropolitains, en rapport avec les be-
soins des industries nationales. »
Au « Congrès international du bois et de
la sylviculture » on demande :
« l'organisation de nombreux et grands
marchés de bois tropicaux;' généralisation du
contrat type de vente établi pour les bois
coloniaux français ou de contrats similaires;
création dans tous les ports de chambres
arbitrales et même de services de condition-
nement des bois, services destinés à classer
les arrivages, selon les essences et les qua-
lités et susceptibles de procurer, de ce fait.
une plus grande sécurité dans les transac-
tions. »
Le « congrès des questions financières 1
lui-même, présidé par le vice-président du
Crédit Foncier d'Algérie, le directeur de la
Banque de Paris et des Pays-Pas et le direc-
teur de la Banque de l'Algérie, est obligi
de faire une place, pour demander, il est
vrai, qu'on la fasse la plus petite possible.
à l'intervention étatiste. 11 demande :
« Que l'intervention financière de l'Etat
dans les entreprisesj consiste essentiellement
en un apport de capitaux pour les travaux
non rentableSj en subvention à des organis-
mes dûment qualifiés pour les recherches ou
les expériences de technique agricole ; en
une garantie d'intérêts assurée aux capitaux
privés dans les entreprises indispensables
pour l'équipement général, qui sont de ren-
tabilité incertaine et en une participation ul-
térieure de l'Etat aux superbénéfices de
V œuvre dont elle a protégé les débuts. »
Le vœu suivant prévoit même le « cas où
l'Etat est exceptionnellement amené à pren-
dre une participation dans le capital de cer-
taines entreprises (en garanties d'avances ou
de subventions).., » pour demander que
cette participation ne. conduise jamais à une
gestion directe mais soit aliénée rapidement
si elle représente une richesse, ou amortie.
Nous retrouvons la même timidité et les
mêmes concessions doctrinales au « Congrès
international du commerce des colonies » où :
ci Le Congrès note avec intérêt l'instaura-
tion dans l'union Sud-Africaine de coopéra-
tives obligatoires entre certains producteurs.
Il y trouve un précédent qui mérite un exa-
men approfondi.
« Il voit dans le tvpe de contrat d'achat et
de prêt aux collectivités indigènes envisagé
Par le gouvernement du Congo belge une
solution heureuse à un problème dont d'au-
tres administrations coloniales se sont préoc-
cupées depuis longtemps, »
Et qu'on ne pense pas que ces vœux, ar-
bitrairement rapprochés, traduisent fausse-
ment l'état d'esprit général qui s'est mani-
festé dans ces congrès,
M. Lambert Ribot, rapporteur général de
l'a Semaine de la politique commerciale, vi-
ce-président du Comité des forges, présen-
tant la synthèse des travaux des. divers
congrès et constatant que le déficit de notre
balance commerciale atteignait 5 milliards
566.000.000 francs pour les cinq premiers
mois de 1931, déclarait:
« Deux solutions s'offrent à nous: Dimi-
nuer nos importations de. l'étranger et ac-
croître nos ventes au dehors. Pour l'empire
français, les. deux remèdes sont également
applicables. Nous pouvons, en effet, dès à
présent, demander à nos colonies beaucoup
de ces matières premières qui nous font dé-
faut; nous pouvons et nous devons, en ou-
tre, les aider à élargir leur production. Pré-
tons-leur les. capitaux qui leur sont nécessai-
res; fournissons-leur l'outillage indispensa-
ble; achetons-leur les richesses que nous au-
rons contribué à faire naître; du même coup
nous atteindrons notre but, accroître notre
vente, car nous aurons augmenté la possi-
bilité d'absorption de nos colonies, c'est-à-
dire de leur bien-être. 9
Et il se posait des questions bien hardies,
comme celle-ci:
.u Au moment où l'industrie des pays ci-
vilisés porte toute son attention vers la ratio.
nalisatton, serait-il oiseux d'en étudier l'afJ-
plication au commerce dans des pays où les
organisations sont encore asses rudimentai-
res pour qu'il soit possible de leur donner
une orientation originale sans nuire grave-
ment aux intérêts existants 1 »
M. Du Vivier de Streel, commandant dans
le Journal des congrès des travaux de la
quinzaine nationale de la production agri-
cole d'outre-mer et traitant de Œ La crise de
la production coloniale et ses remède.s. »,
écrivait:
.It Pour faire le redressement illdispellsa-
ble, il faut dit temps et des capitaux qu'on
ne trouvera pas aisément dans les banques
privées que la crise découraGera. Pour per-
mettre aux producteurs des possessions fran-
çaises de mettre leur exploitation au niveau
de celle des colonies étrangères, il est indis-
pensable que la métropole leur procure, au
moins momentané m entj l'aide financière dont
ils ont besoin. »
Ainsi chez tous, c'est l'appel ti l'organisa-
tion et à l'aide, au moins momentanées,
comme dit M. Du Vivier de Streel, il la
collectivité, c'est la confiance affirmée dans
la nécessité de l'économie dirigée.
Comme noua sommes loin, des formules
classiques du « laissez faire, laissez pas-
ser 1 »
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie,
rapporteur du budget de
C Algérie-.
CDfDlA COLOMIAL 1
̃ ♦i -
Sergent X.
Les prises de vues du Sergent X.,., que
réalisent Volkoff et Strijensky, se poursui-
vent activement. L'une d'elles représente la
grande parade des légionnaires, pour laquelle
les cinéastes ont pu filmer la véritable revue
du 14 Juillet, sous le soleil de plomb de
Sidi-bel-Abbès.
Parmi les soldats de ce corps d'élite, on
pourra reconnaître le sergent X. qui pos-
sède, avec Ivan Mosjoukine, une remarqua-
ble ressemblance.
1
A la Société des Nations
0
La question de l'esclavage
M. Loudon, ministre des Pays-Bas à Pa-
ris, a présenté à l'assemblée un court exposé
des délibérations de la 6° commission sur le
problème de l'esclavage, soulevé par la dé-
légation britannique. Selon le vœu formulé
par le vicomte Cecil, le Conseil est prié de
nommer pour un an un comité restreint
d'experts @ chargés. d'examiner la documenta-
tion sur l'esclavage fournie ou transmise par
les gouvernements depuis la signature de la
convention de 1926. A ce propos, M. Loudon
a rendu un vif hommage aux efforts de l'em-
pereur de JjEthiopie, qui, malgré des diffi-
cultés considérables, poursuit l'élimination
complète de l'esclavage de son territoire.
.1.
Un chef-d'œuvre
de calligraphie arabe
T'I"
De nombreux représentants du monde de
l'Islam se sont réunis hier pour que leur fût
présentée une précieuse relique : une tuni-
que de tissu soyeux, vénérée comme ayant
appartenu - au prophete Mahomet. Ce vête-
ment avait fait, la veille, l'objet d'une com-
munication du savant orientaliste Joseph
Castagné devant le congrès d'anthropologie
et d'ethnographie- préhistoriques. Après que
les deux imams eurent récité, en s'inclinant
devant la relique sacrée, la première sourate
du Coran, M. Joseph Castagné exposa à
l'assistance, vivement intéressée, un résumé
des conclusions de son rapport. Il dit com-
ment le précieux vêtement avait été offert
au prophète en l'an 628 de notre ère par El
Macausus, gouverneur de l'Egypte, puis
transmis à ses successeurs et vraisemblable-
ment à HosaYn. Après quoi, la sainte reli-
que, vénérée pendant plusieurs siècles dans
divers sanctuaires musulmans, avait été
soustraite au pillage des Wahabites et ra-
menée en France par un diplomate français.
La tunique sacrée, sur le tissu dé laquelle
a été transcrit, en caractères très fins, le
texte entier du Coran et la « prière dés
douze imams n fut ensuite examinée par
l'assistance, qui admira ce chef-d'œuvre de
calligraphie arabe.
L'économie guadeloupéeone
et le crédit bancaire
Il
lAi eu l'occasion d'ex-
poser, récemment,
pour les lecteurs
des « Annales Co-
loniales J, d'après
des renseignements
de source offi-
cieuse, venant de
la Colonie, certaines données du problème
du Crédit en Guadeloupe. Je trouve, au-
jourd'hui, la confirmation officielle de ces
indications dans le très intéressant rapport
établi par M. Paul Pégourier, Inspecteur
général des Colonies, Directeur de la Banque
de la Guadeloupe, à V occasion de la présen-
tation du dernier bilan de cette Banque.
Tout d'abord, il est hors de doute que les
effets de la crise économique mondiale
qui sont surtout devenus sensibles en Guade-
loupe, depuis bientôt un an ont eu leur
retentissement sur toute l'économie du pays,
et que toutes les productions ont cU plus ou
moins, touchées.
Tandis que le sucre et. le rhum comtais-
saient la crise dont il a été si souvent ques-
tion ici, les. denrées secondaires, vanille,
café, cacao, payaient elles aussi, un sérieux
tribut à la baisse et la Guadeloupe propre-
ment dite n'était pas plus favorisée que la
Grande-Terre. A noter, cependant, et le
rapport du Directeur de la Banque y insiste,
le secours efficace apporté en ces circons-
tances à nombre de producteurs, par la
culture de la banane, seul produit dont les
cours se soient maintenus. « C'est grâce à
cette circonstance, écrit M. Paul Pégou-
rier, que la crise n'a pas pris une tour-
nure plus, grave dans Varrondissement de
Basse-Terre, où de nombreuses exploita-
tions agricoles, lourdement hypothéquées, se
trouvent cependant dans une situation pré-
caire. » Et il est. certain que les effets de
la crise eussent été encore plus atténués si
les producteurs de bananes avaicllt pu,
comme ils le désirent depuis de longues an-
nées, obtenir les moyens de transport qui
leur eussent permis de développer progressi-
vement leurs plantations. Il faudra tout de
même bien y arriver.
Mais la caractéristique dominante de la si-
tuation économique actuelle en Guadeloupe,
c'est la crise de trésorerie qm gène considé-
rablement la plupart des exploitations agri-
coles et industrielles, déjà lourdement gre-
vées par le rude effort financier qu'elles ont
dû faire pour relèver les ruines du cyclone.
Par contre coup, cette crise de trésorerie
s'aggravê encore d'une crise des moyens ban-
caires titis à la disposition de la colonie, l'ai
déjà exposé que les banques locales, y com-
pris la Banque d'émission, ne pouvaient plus
trouver, auprès des emprumeurs, les garan-
ties suffisantes pour l'effort qui leur est de-
mandé, parce que ces garanties ont dû, pré-
cédemment, être données au Crédit Foncier
et au Crédit National pour gager les em-
prunts de reconstitution des dommages du
cyclône.
Ces garanties fussent-elles encore entières,
d'ailleurs, que les banques n'eussent pu,
vraisemblablement, satisfaire à toutes les
demandes de crédit.
a La santé des capitaux, écrit M. Pégou-
rier, atteint à la Guadeloupe, présentement,
un degré d'acuité extrême et, malgré leur
bomte volonté, les banques locales, limitées
dans leurs efforts par leurs statuts ou leurs
moyenst ne font que difficilement face à la
- tâche qui leur incombe. »
Et il expose qu'en ce qui concernef notam-
ment, la Banque d'émission, celle-ci se
trouve dans une situation anormale, puisque
« ses ressources propres, calculées au poids
de l'or sont inférieures au capital de fonda-
lion (1851), principalement eù raison des
pertes éprouvées dans le portefeuiUe-titres
par suite de la dévaluation du franc ».
Aussi insiste-t-il, à nouveau, sur la néces-
sité d'une augmentation de 6 millions de ca.
pital de la Banque, augmentation demandée
par l'Assemblée générale extraordinaire du
6 octobre 1930, mais non encore autorisée
par VAdministration qui fait des objections,
non pas au principe de l'augmentation, mais
aux modalités proposées.
Il est. urgent, qu'une décision intervienne
à ce sujet dans le plus bref délai. Les 30
millions d'allocations gratuites récemment
votés par le Parlement en faveur des sims-
tres vont permettre de parer, dans une cer-
taine mesure à la crise générale de Trésore-\
rie, mais il faut que la Banque d'émission
soit mise en mesure de rémplir, avec toute
l'ampleur désirable, qui n'exclut pas, d'ail-
leurs, la prudence nécessaire, son rôle de
soutien de Vagriculture et de l'industrie gua-
deloupéennes.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vive-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
Gisements de pétrole
à l'lie Saint-Martin
1'1
Un journal de la Martinique a annoncé
qu'on venait de découvrir de grandes quanti-
tés de pétrole dans l'île Saint-Martin, dont
la partie nord est une dépendance de la Gua-
deloupe, et par conséquent française, et la
partie sud est hollandaise. La dépêche qui
annonce cette nouvelle ne donne aucune in-
dication sur la partie de l'île où se trouvent
les gisements.
Nos colonies ayant l'étranger
dit M. Léon Archimbaud
ValeuceJ 26 septembre 1931.
La Fédération radicale et radicale-socia-
liste de l'arrondissement de Dié a tenu au-
jourd'hui son Congrès annuel sous la prési-
dence de M. Léon Archimbaud, député.
M. Léon Archimbaud après avoir examiné
la situation locale a dit :
« Motre cœur de français se réjouit du
succès merveilleux de l'Exposition Coloniale
de Vincennes. La France vient de demon-
trer au monde entier qu'elle est la première
nation colonisatrice du monde, bi nous
sommes tiers de l'effort accompli dans le
passe, je vous avoue que l'avenir me pa-
rait bien noir.
De lourdes fautes ont été commises, les
responsables ce ne sont pas telles ou telles
personnalités, mais plutôt des méthodes qui
ont pu autretois donner des résultats mais
qu'il faut radicalement changer aujour-
d-hui.
La France ne doit pas avoir le sort de
l'Espagne et du Portugal. C'est cependant
ce qui lui arriverait si nous nous laissions
endormir par les optimistes.
La situation économique, financière et ban-
caire de nos colonies est très grave.
L'abandon du plan Young a été fortement
préjudiciable à la mise en valeur de notre
domaine d'outre-mer. Les emprunts votés
par le Parlement ne seront pas suffisants
pour équiper matériellement ces nations
jaunes et noires qui jusqu'ici nous ont fait
confiance,
Puisque la France prête volontiers ses
milliards à toutes les nations qui lui en de-
mandent pourquoi hésiterait-elle lorsqu'il
s'agit de ses colonies.
Sauver l'Angletene ou l'Allemagne c'est
nécessaire peut-être pour stabiliser l'Europe
et assurer la paix définitive et complète,
mais sauvons d'abord notre Indochine et
nos possessions d'Afrique qui sont - - terres
françaises au même titre que le Dauplunc ou
la Provence.
Quant à la situation politique elle ne
s'améliorera que le jour où les indigènes
pourront participer il la vie administrative
de nos colonies. 11 n'y a plus' une semaine à
perdre, surtout pour l'Indochine où le mé-
contentement est aggravé par la propa-
gande communiste. Le. Gouvernement doit
prendre ses responsabilités et les prendre
immédiatement, demain il serait trop tard. Il
M. Léon Archimbaud a ensuite défini la
politique radicale-socialiste.
-40-
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
C'est le 2 octobre qu'entre en fonctions
le nouvel orchestre de RadioAlger, compre-
nant a7 exécutants.-dont 6 prix de Conserva-
toire; ainsi répartis : 8 -violons, 3 violon-
celles, 2 altos, 2 clarinettes, -2 cors, 2 trom-
pettes, 1 flûte, 1 hautbois, 1 basson, 1 contre-
asson, 1 trombone, 1 pianiste, 1 accessoi-
riste et 1 timbalier.
Dans le courant du mois d'octobre, Radio-
Alger donnera de très beaux concerts qui in-
téresseront certainement les sans-filislcs de
la Métropole.
Jeudi 16 octobre : 20 h., concert de fan-
fares. 21 h., Il faut qu'une porte soit ouverte
ou fermée.
Vendredi 17 octobre : 20 h., premier
concert de l'orchestre symphonique (27 exé-
cutants). 21 h. 45 : musique espagnole,
«»
Tu te rends compte.
IL N Y A PAS DE PETITES
ECONOMIES. PHILATELISTES,
AYEZ L'ŒIL !
Au Maroc espagnol, on économise, on
économise non seulement quand on est colon
ou commerçant. mais encore lorsqu'on est l'ad-
ministration avec un grand A.
A qui donc va le bénéfice de ce nouveau
mode d'affranchissement des journaux ? Com-
ment et combien paie le client ?
Car j'imagine - que lorsque la poste expédie
de Tetuan des iournaux affranchis d'une moi-
tié de timbre, c est que chaque moitié doit re-
présenter une valeur.
Je me souviens étant allée au Maroc espa-
gnol avoir rapporté une collection complète de
ces timbres parmi lesquels on admirait un beau
timbre violet de deux centimes; c'est celui-ci
qu'on coupe en deux, et cela, pour faire un
centime d'affranchissement je suppose !
Qu'est devenu le timbre d'un centime, p
aurait-il disette de timbres à Tetuan ?
L'artiste qui a eu la chance de voir sa ma-
quette reproduite et passée à la postérité ne su-
bit-il pas un préjudice ?
Et le héros qui est le sujet du dessin n'est-
il pas ainsi victime d'un acte de sorcellerie,
d'un mauvais sott ou tout simplement d'une
terrible négligence administrative ?
F. J.
.-
Dépêches de l'Indochine
̃»«
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés pen-
dant la deuxième décade de septembre ont
atteint 18.944 tonnes.
AU SIAM
Exportations
Exportations de Bangkok pour août :
Riz : 420.200 tonnes ; bois do teck :
31487 tonnes.
Du 1er janvier att 31 août le total des im-
portations 77.236.000. Dans ces chiffres le
ri; figure pour 56.200,000 ticaux représen-
tant 837.835 tonnes.
Vente des ticaux
Le gQUVjerhement siamois a achevé la ven-
te ces ticaux d'argent qu'il possédait en
excédent de la proportion nécessaire aux
besoifis du pays. L'argent ainsi vendu a
été expédié sur ta Chine.
A l'Exposition Coloniale
..8
ÉCHOS
LES CENOBITES TRANQUILLES
illardi dernier, le Congrès de la Ligue
missionnaire des Ecoles s'est livré, dans la
Cité des Informations à une manœuvre en-
veloppante qui eut le plus grand succès. S.
S. Pie A7 pourrait en prendre de la graine
dans son conflit avec Mussolini.
Tandis que sous la présidence du Maré-
chal Lyautey, les braves savants discou-
raient sur les importallts problèmes d'histoire
coloniale dans la grande salle au Congrès de
la Cité des Informations, on vit s'introduire
doucement en bonne place près de la tribune,
un prêtre, deux prêtres, trois prêtres, dix prê-
tres, vingt prêtres. On croyait que ces véné-
rables eccUsiastiques s'intéressaient à l'his-
toire coloniale, mais non, tranquillement
pendant que les orateurs parlaient, ils li-
saient leurs bréviaires
Les historiens curent bientôt le mot de
l'énigme. Aussitôt le maréchal Lyautey parti,
ils jurent avisés davoir à déguerpir dans
une petite salle voisine pour donner la
grande salle aux missionnaires et les cbJobi-
tes tranquilles étaient, simplement des pré-
voyants de l'avenir qui, prévenus du prochain
déménagement, étaient venus s'assurer de
bonnes places.
Et ce fut un nouveau triomphe du cléri-
calisme. sur les laïcs dont les plus illus-
tres n'étaient cependant pas des mangeurs
de curés : MM. Georges Goyau, Louis Ma-
delin, Louis Bertrand.
MENU
Le banquet de clôture du Congrès Interna-
tional de l'llistoin Coloniale fut vraiment
de bon aloi. D'aucuns voulurent chercher
chicane à mon vieil ami Alfred Martin eau,
Vanimateur, avec M. ROlissiff, du Con-
grès, lui reprochant d'avoir reproduit sur la
couverture dit menu une estampe représen-
tant le bombardement de PonclicMry, Notre
histoire coloniale a, il est vrai, d'autres soti-
venirs moins décevants ci belliqueux à évo-
quer, mais on ne voyait, sur ce menti ni les ca-
IIOItS; ni les combatttJllts, ni les blessés, ni
les tués, et cela n'enleva pas l'appétit aux
convives; e puis J/. Martincait est le meil-
leur des hommes et l'on avait, tort de lui re-
procher, même gentiment, ce choix.
DU TABAC
Les fumeurs se plaignent, à VExposition,
pottr trouver dit tabac, il faut se livrer à vie s
galopades effrénées à travers les allées, les
palais et les stands : encore ne irouve-t-on
pas toujours tout ce qu'on désire, tout ce
dont Vit a besoin.
Ravitaillez, ravitaillez, la Caisse d'amor-
tissement vous altclId, les fumeurs aussi.
Mignonnet,
.1. ̃̃–
PREMIER CONGRES INTERNATIONAL
D'HISTOIRE COLONIALE
Hier, a pris fin le premier congrès interna-
Hierd, H istoire co l on i a l e.
tional d'Histoire coloniale.
Il faut souligner tout l'intérêt qui s'attache
à cette manifestation mondiale qui met en plei-
ne lumière « le fait colonial » si longtemps
méconnu. Souhaitons que l'épopée d'outre-mer
tienne, non seulement dans le monde savant,
mais dans les écoles, la place que lui doit la
Nation.
- - 11 ., ,
Le plus grand avenir de la France totale ne
se jouera peut-être pas sur le sol # métropoli-
tain. Les peuples que nous civilisons, les
portions de planète que nous mettons en va-
leur, sont probablement les importants facteurs
de l'histoire future.
Très certainement, c'est sur des marchés tels
ceux de d'Afrique, d'Asie, que les pays pro-
ducteurs trouveront le remède leur permettant
de lutter contre la crise de sous-consommation
qui ruine le monde actuel.
Quelques personnalités
L'Histoire coloniale a réuni, dans la salle
des Congrès de la Cité des Informations, et
autour de la longue table fleurie d'un succu-
lent banquet une élite combien représentative
du monde des archives internationales.
Voici d'abord le président du Congrès M.
Alfred Martineau, ancien gouverneur des Eta-
blissements français dans 1 Inde, professeur au
collège de France, l'émouvant chroniqueur des
c. Dernières années de Dupleix »; son précieux
état-major de secrétaires généraux, MM. Pier-
re Crépin, May, Roussier, archiviste du Mi-
nistère des Colonies, actif organisateur qui a
largement coopéré à la parfaite réussite du
Congrès ; M. Joannès Tramond, professeur à
l'Ecole Navale ; cet historien de grand da-
voir, spécialiste des questions maritimes est en
même temps un brillant conférencier. Le cou
emmanché d'un très haut faux-col, le monocle
en accent circonflexe sur un regard singulière-
ment intelligent, Joannès Tramond, professeur
à l' Ecole Navale, peut embarquer son public
sur les voiliers de la compagnie des Indes, le
débarquer à Sidi-Fetruels au beau milieu des
mémoires de Jean Bon Saint-André, du colo-
nel Boutin et autres controverses. Les auditeurs
subjugués le suivent sur tous les océans y
compris celui « des âges » et jusqu'à Saint-
Domingue où, l'historien met un fin signet aux
livres de chevets des français vers 1786. -
Panni les personnalités qui répondirent :
(( présent » à l'appel de M. Martineau et nous
permirent de contempler leurs visages citons :
MM. Georges Goyau, Bertrand, Louis Made-
lin, Christian Schefer, CoviHe, de Cénival,
chef de la 3cction historique au Maroc, géné-
ral Ayan, Ch. de La Roncière ; Lhéritier, se-
crétaire général du Comité international des
Sciences historiques ; André You, Philippar,
gouverneur général Merlin,. et tant d'autres
qui entourèrent les délégués des onze pays
étrangers représentés au Congrès.
La silhouette historique du maréchal Lyau-
tey, déjà brossée pour un « rêve » de Detpille,
domina la séance d'ouverture et par quelques
phrases bien senties, le grand Marocain effa-
ça la petite ombre au tableau qui marquait
l'absence de M. le Ministre des Colonies, il-
lustre passager des Trois Mousquetaires et
heureux héros d'un beau voyage.
Enfin, M. Gabriel Hanotaux, l'une des
plumes enthousiastes qui ont le mieux servi
oeuvre coloniale de la troisième République,
l'éminent académicien, présida les agapes his-
toriques.
Travaux du Congrès
Evidemment, l'histoire, n'est pas à la mo-
de en ce moment et des esprits subtils, com-
me Paul Valéry se sont plu à la discréditer.
« L'histoire est le produit le plus dangereux
que la chimie de l'intellect ait élaboré.
L'histoire rend les nations amères, superbes,
insupportables et vaines. l'histoire, etc. »
Les « Regards sur le monde actuel » sont
farcis de ces propos fielleux qui du reste ne
s'adressent pas aux Annales Contemporaines.
En dépit, du « perpétuel recommencement »,
notre histoire est celle « d'un monde fini »,
où la tâche de l'explorateur est achevée, où le
jeu d'une nation réagit mathématiquement sur
tout l'univers humain abandonné à la même
compagnie de civilisation. Et voici qu'appa-
raît le grand intérêt de l'histoire coloniale trai-
tée sous une forme internationale. A force de
fixer la ligne d'horizon loin par delà les frontiè-
res, les élites, sur toute la planète, finiront par
ne plus morceler féodalement le bien-être des
hommes et une coopération, sous l'emblème de
la rose des vents, permettra, peut-être, un jour,
un plus juste nivellement des jouissances entre
tous les humains.
Tel est le haut symbole de ce premier
Congrès international d'Histoire coloniale, la-
tent dans toutes les communications, qu'il
s'agisse de la formation ethnique du Brésil co-
lonial. des conquérants espagnols de la Co-
lombie, de la collaboration administrative fran-
co-malgache, de Toussaint-Louverture et des
Antilles. des Missionnaires de Bohême dans
l'Amérique latiné. etc.
Enfin, fait historique, plein d'avenir quasi
immédiat, notons les projets exposés par M.
Martineau et ayant trait à la formation d'une
Commission internationale d'Histoire coloniale,
aui, elle-même, désignera les délégués chargés
de représenter les différents pays, dans une
réunion postérieure et, vraisemblablement, au
prochain Congrès international d'histoire de
Varsovie en 1933 ; à l'élaboration d'une gran-
de histoire coloniale internationale, qui, écrite
par les différents pays, représentera ainsi une
œuvre tout à fait originale et portant en elle le
maximum de l'impartialité historique nécessai-
re à un travail de cette envergure.
«Obe»
Impressions
de Vincennes
par Henri KLEIN.
«♦«
Dans le merveilleux décor improvisé à
Vincennes où, si magnifiquement, s'exprime
avec l'oeuvre extra-métropolitaine d'autres
nations, l'effort colonial de la France, on
éprouve pour ce qui concerne notre pays, un
sentiment d'allègre fierté,
En ce raccourci du monde, en cette ré-
duction si documentaire où notre curiosité
peut à l'aise les étudier, Afrique, Asie, Amé-
rique, Océanie nous montrent ce qu'en des
milieux - dissemblables, sut accomplir notre
race créatrice. Mais en Algérien que je suis,
ce fut naturellement avec un tout particulier
intérêt, que je m'absorbai d'abord au li-
vre ouvert de la France transméditerra-
nécnne, en ce cadre de Vincennes dont le sol
déjà, en une certaine mesure, offre, de lui-
même, une évocation de la terre africaine.
Son bois ne rccela-t-il pas le chêne sous
lequel venait rendre la. justice, le roi qui, de
Tunis, avait, six siècles avant notre actuelle
époque, rêvé la conquête conquête que,
par anticipation, pourrait-on dire, paya sur
place, la vie du preux souverain, du soldat
d'Egypte de la première heure conquête,
toutefois, que ne voulut la France moderne
que dans la forme d'un maternel protectorat.
Vinccnncs, encore sur son champ d'exer-
cices, ne vit-il pas, au lendemain de la
prise d'Alger (en 1831), apparaître, offi-
ciellement reçu, l'ex-dey, Hussein, tout
au désir d'admirer cette artillerie qui ve-
nait de le vaincre ? D'autre part, avec ces
vaillants Chasseurs, héritiers du nom de la
forteresse du lieu et si dignes successeurs de
ceux IC d'Orléans », maints échos de la guerre
d'Afrique ne se réveillent-ils pas, Sidi-Bra-
him, par exemple?
La donc, avec bien d'autres colonies, se
signalent dans l'originalité de leurs coutu-
mes et de leurs costumes, dans l'évocation
de leurs sites et de leurs cités, dans la vul-
garisation de leurs ressources et de leurs
productions multiples, l'Algérie et toute
l'Afrique du Nord. Sous ce ciel où, à quel-
que distance, en Paris, la sollicitude fran-
çaise avait fait s'ériger, avec sa belle tour
de muezzin, la luxueuse mosquée que cha-
cun connaît, se reproduit non sans at-
trait, parmi les pylônes, émergences de pa-
godes, de temples hindous, élans les plus
divers -- la familière silhouette du minaret.
Dans toute cette réexpression algérienne,
14 pensée se reporte spontanément vers
cette période héroïque où tant de valeureux
soldats sous les ordres de chefs tels Bu-
geaud, Randon,' Pélissier, parvinrent de
haute lutte à fixer en toutes régions de la
Rcrbéric, l'étendard aux trois couleurs. Le
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