Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 septembre 1931 19 septembre 1931
Description : 1931/09/19 (A32,N130). 1931/09/19 (A32,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380400h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTErDEUXlEMB rANNEE. - fï* 130, Ï-B NUMERO 180 GHNTJMW 1 SAMEDI SOIR, 19 SEPTEMBRE 1931.
1
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Réduction & Administration :
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Les Annales Coloniales
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DirntiuiuPonmtivii t M. RUEDEL
Tous l§» ertieles publiât dans notre tournai ne pwvenf
MN reproéuits qu'en eitoni les Annales CoLOllALa.
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avec la Revue mensuelle:
Un M OMols SMili
France et -
colonies 180 » 100, 50.
branger.. 240 1 126 » 70 t
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
La mise en Valeur des colonies
-. r-. »
.Cq que nous voulons dans cet articlle c'es.t
préciser là méthode qui doit être employée
pour la création d'entreprises privées d'inté-
rêt général aux colonies,
C'est là, en effet, la tâche essentielle qui
s'impose à nous aujourd'hui : il est beau de
réaliser de grands programmes de travaux
publics, mais il faut encore qu'ils servent à
quelque chose et qu'ils rapportent.y Si nous
entreprenons en Afrique et en Indochine la
construction de voies ferrées et de réseaux
de canaux dont l'établissement coûte fort
cher" c'est pour réndre plus aisé le travail
des colons installés dans le pays et pour in-
citer à la création d'entreprises nouvelles.
La création- de ces entreprises est donc en
dernier ressort le but véritable et logique de
nos efforts, tout le reste ne constituant que
des. moyens pour y parvenir.
Mais, dira-t-on, c est là affaire, aux capi-
talistes, aux industriels et aux commerçants
qui sont les premiers intéressés à ce que les
entreprises qu'ils créent aux colonies soient
prospères.
Nous ne sommes pas de cet avis : tout ce
qui s3 passe aux colonies présente un intérêt
nationait -
: Lep affaires coloniales ont été pendant
longtemps l'objet dé la défiance des capita-
listes et le revirement dont certaines ont pro-
fité ne date que de quelques années. Que
demain une grosse entreprise coloniale fasse
une faillite retentissante et l'on -perdra en
une semaine la confiance du public que l'on
a mis des années à ronquérir. Ce jour-là les
bonnes affaires elles-mêmes n'inspireront
plus autant de confiance et le financement
d'entreprises, coloniales nouvelles sera plus
difficile. La mise en valeur de nos colonies
piétinera sur place et nous continuerons à
acheter très cher à l'étranger les produits
que nous pourrions tirer de nos colonies.
En définitive, c'est donc la France tout
Entière qui est intéressée à la prospérité des
affaires coloniales.
La prospérité d'une entreprise coloniale
dépend essentiellement de- quatre facteurs :
les études préliminaires, le personnel, les ca-
pitaux, les débouchés.
La période d'étude est indispensable et
.nous constatons .avec plaisir, qu'aujourd'hui
la plupart des sociétés coloniales commen.
cent Par se constituer en sociétés d'études
Vj et que ce n'est quiaprén avoir. envoyé une
Ittgj^ïnufeion sur place, .qu'elles établissent leur?
nu t -
if,Iffe "entreprise avait assez sou-
vent comme cheville ouvrière un ancien mi:
litaire pu un ancien fonctionnaire civil qui
avait passé quelques années dans le pays et
ne possédait aucune aptitude spéciale j il
s'installait dans la colonie sans aucun con-
trôle de la part des capitalistes qui lui
confiaient leurs fonds et l'affaire ne valait
que ce qu'il valait lui-même. Généralement
ces formes d'entreprises bâties sur. des in-
formations incomplètes et reposant sur des
hommes peu qualifiés, périclitaient rapide-
ment.
Maintenant, au contraire l'envoi d une
mission par, la société d'études, donne géné-
ralement toutes garanties, car on ne prend
la peine d'envoyer sur place que des. techni-
ciens qui ont tôt fait de juger si une affaire
est viable ou non, en s'entourant de rensei-
gnements recueillis sur place.
Sur l'importance des capitaux à investir
on ne saurait trop insister, car il faut pou-
voir parer à tous les risques : mauvaises ré -
coltes, manque de main d'ceuvre, arrêt des
transports, baisse des cours, etc.; de plus il
ne faut pas ouhVer qu'en Indochine on:
compte en piastres et qu'on ne peut y investir
que des piastres. Un million v est peu de
chose, car un million c'est moins de cent
mille piastres. C'est pourauoi la moindre af-
faire indochinoise, exige, d ordinaire plusieurs
'- millions de francs de capitaux.
- 'litA. ,-
Les débouchés méritent aussi a être sérieu-
sement étudiés et, avant de s'installer dans
une colonie, il faut se demander où iront les
produits que l'on sortira et s'ils ne seront pas
Qbncurrencés. avantageusement par d'autres;
1 vient et les facilités d'évacuation des mar-
chandises. Cette. question peut-être résolue
aisément quand le marché français est seul
envisagé comme débouché, mais il n'en est
pas de même en Indochine, par exemple,
dont les débouchés sont surtout les pays vo'
sins; dans ce cas il faut étudier les condi
tions commerciales à Hongkong, Singapore.
Sourabayaf etc. t
Ainsi une affaite commerciale ne doit se
constituer qu'avec tous tes éléments dont, la
plupart du temps, quelques-uns seulement se
trouvent réunia dans les affaires métropoli-
tilnes.
Or, il est un moyen de réunir tacitement
toutes ces conditions de succès ; c'est de
confier la création d'entreprises coloniales
aux groupements économiques de France qui
y peuvent avoir un intérêt. Que, par exemple,
la création de plantations de coton soit con-
fiée à nos filateurs du Nord ou de l'Est ; que
les « soyeux » de Lyon stimulent l'élevage
du ver à. soie en Indochine, etc.
Grâce à ce système, nous obtenons. à la
fois des techniciens, des capitaux roo
filateurs peuvent réunir ffacilement les
io.ooo.ooo ou les i5-°oo.ooo de francs né-
cessaires K Une plantation de coton ou à un
élevage de moutons et des débouchés car
ces industriels auront intérêt à demander
leurs matières premières à des entreprises
dont ils touchent les bénéfices. Sous cet as-
pect, le problème consiste d'ailleurs à éten-
dre aux colonies le système, de concentration
: verticale que nos métallurgistes TOimaissent
bien. Cette formule est déjà en voie appli-
cation, la Chambre de Commerce de Tour-
t.
¡¡¡j¡¡¡ --
coing s'occupe de développer l'élevage du
mouton en Afrique Occidentale française et
à Madagascar; les « soyeux » de Lyon ont
participé à la création de sociétés séricicoles
en Indochine, des Charbonnages du Nord ont
repris en main des mines du Tonkin, etc.
Il n'y a donc plus qu'à vulgariser cette for-
mule qui nous parait être la plus logique et
qui est en train de faire ses preuves.
C'est au gouvernement qu'il appartient de
faire connaître aux Chambres de commerce,
aux Chambres syndicales, aux régions écono-
miques; etc., l'intérêt qu'elles ont à parti-
ciper directement au développement de nos
colonies : que des fonctionnaires spéciali-
sés des services économiques, agricoles, fores-
tiers, miniers de nos colonies entrent en rap-
port avec ses. groupements et leur présen-
tent des possibilités, des schémas d'entrepri-
ses à créer avec, si possibl'e, devis et bilans
commerciaux.
Si l'on étend et si l'on élargit cette for-
mule de développement colonial, on fera
vraiment une œuvre nationale, car ce sera
l'élite de nos industriels et de nos commer-
çants qui participera à l'exploitation- de nos
colonies qui deviendront alors véritablement
les prolongements de la France.
: Lion Arelaimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
1- des Colonies.
t
La Banque de l'Indochine
et les intérêts indigènes
.1.
On connaît le rôle des Chettys en Indo-
chine." Ce sont des prêteurs à la petite se-
maine à qui s'adressent tous les impécunieux
locaux contre lesquels les garanties indivi-
duelles étant précaires, il convient de pren-
dre des assurances toujours usuraires.
L'Extrême-Orient étant terre bénie des
joueurs, tous les indigènes empruntent ou
prêtent. 11 serait à peine exagéré de dire
que chaque cagna est, ou peut devenir, com-
me un petit Mont-de-Piété.
Nécessité. faisant constamment loi, chacun
donne ou prend un gage.
En ce temps, où rien ne se vend plus, le
nhaqué a, plus que par le passé, besoin d'ar-
gent. Et voici que dans toute l'Indochine,
ceux à qui les piastres font défaut. mais qui
possèdent quelques titres de rente française,
les sortent, et, toujours mal informés. les
vendent à .quelques .aigrefins à l'août de ta
bonne affaire, »
Ce petit scandale n'est pas resté inaperçu
de la Banque de l'Indochine laqueUoj pour
y mettre fin, a décidé d'acheter les titres en
question à 90 de leur valeur d'apfès la
dernière cote. Les mêmes titres sont négociés
plus tard par le siège central à Paris, et la
différence versée au vendeur primitif.
Voilà de la bonne politique financière, ou
plutôt de la bonne politique tout court.
C'est par des moyens de ce genre, qu'un
institut financier colonial prouve sa nécessité
et contribue au bon renom de la France.
0*. -.
Le voyage de M. Paul Reynaud
vers l'Indochine
*4<
Le « D'Artagnan » a quitté l'Egypte
M. Paul Reynaud, ministre français des
Colonies, Mme Paul Reynaud, Mlle Co-
lette Reynaud et les personnes accompa-
gnant le ministre, sont arrivés à Suez jeudi
matin, à 9 h. 30, venant du Caire en auto-
mobile. Le ministre des Colonies a été reçu
par Abbas bey, gouverneur de Suez, entouré
de son état-major et par les représentants de
la Compagnie du canal.
Abbas bey a accompagné le ministre à
bord du D'Artagnan, où a eu lieu une récep-
tion intime avant le départ du paquebot.
.-–
L empereur d Annam
à Font-Romeu
«'
S. M. Bao Dai, empereur d'Annam, qui
passe ses vacances dans le Roussillon, fait un
voyage touristique dans les PyténéesOrien-
tales. Il a rencontré, hier, à Font-Romeu, M.
Gaston Gérard, sous-secrétaire d'Etat au Tou-
risme. i te d'Ftat au
AU YUNNAN
«»«
Banditisme
Des Chinois ont attaqué le directeur de
l'agence de la flanque d'lndoclline, à Yun-
nan/ou, et l'ont blessé grièvement,
(Par déipéclie.)
La fermeture de l'Exposition
Coloniale
1
La date officielle de la fermeture de l'Ex-
position de Vincennes est fixée au 31 octobre.
Mais le maréchal Lyautey, commissaire gé-
néral, pourrait être appelé, à ce moment, à
solliciter du gouvernement un délai de quel-
ques jours, jusqu'au Il ou 15 novembre, par
exemple, ainsi que nous l'avons dit précédem-
ment.
------ .1.
Des arènes seraient construites
à Twfcr
La construction d'arènes et l'organisation de
courses de taureaux sont projetées à Tanger.
L'assemblée législative de la zone interna-
tionale de Tanger doit se prononcer prochaine-
mont for ce pojs,
L'urbanisme colonial
̃ *♦»
u 10 au 15 octobre,
se tiendra à Pa-
ris un Congrès
international de
l'Urbanisme aux
colonies et dans
les pays de lati-
tude intertropi-
cale, réuni sur
Vinitiative d u
Commissariat Général de l'Exposition. On
ne saurait trop insister sur l'importance de
ce congrès qui va s'efforcer de définir les
principes d après lesquels on devra désor.
mais dessiner et construire les villes colonia-
les nouvelles, embellir et moderniser les
cités existantes, en vue d'assurer aux popu-
lations d'outre-mer le maximum. de confort
et de bien-être et les meilleures conditions
d'hygiène.
La nation de l'urbanisme est assez ré-
cente et n'a fait, encore que fort peu de pro-
grès dans les nations métropolitaines. Il
n'est donc pas étonnant qu'elle n'ait pres-
que pas pénétré aux colonies où l'ordon-
nance des villes, comme l'architecture des
habitations ne tiennent pas suffisamment
compte des conditions particulières au cli-
mat, à la température, au décor naturel, ni
des risques de catastrophes possibles, cyclo-
nes, illeclldies, tremblements de terre. -
Le Congrès international de l'Urbanisme
sera précisément l'occasion de faire une
étude d'ensemble des multiples questions
que pose l'aménagement des villes colo-
Inales, étude qui pourra servir de base pour
tous les projets ultérieurs de créations ou de
modernisations et qui bénéficiera de toutes
les expériences déjà faites soit dans les Mé-
tropoles, soit dans certaines colonies, soit
même dans les nations de latitude tropicale
qui ont été spécialement invitées à participer
au Congrès et qui ne manqueront pas d'y
envoyer des délégués.
C'est ainsi, notamlllent, que le Congrès
discutera les conditions dans lesquelles peut
se faire un plan général de ville, envisagé
au point- de vue des espaces COllstruits, des
espaces libres, de la circulation. de l'orga-
nisation mmticipale, de l'alimentation en
eau et de Vassainissement.
Des rapports spéciaux seront présentés
sur ïa conservation des monuments et les
moyens de maintenir le pittoresque des
ideilles villes indigènes. Une section sera
plus spécialement chargée de l'ltabitation
aux colonies, tant au point de vue construc-
tion qu'au point de vue des aménagements
intérieurs et de Vesthétique. Enfin, 'la légis-
lation urbaine et. rurale aux colonies ainsi
que l'organisation administrative et les
moyens financiers de réalisation seront en-
core étudiés en mime temps que les serviiii-
des diverses et les règlements de voirie.
De tous ces travaux, on peut espérer que
sortira, en même temps que la charte géné-
rale de la ville coloniale modèle, l'elrsemble
des principes suivant lesquels devrait être
établie l'habitation -coloniale modèle et, par
suite. se définira le style architectural colo.
nial, composé sans doute dt plusieurs types,
dépendant de la latitude et des conditions
de vie propres à chaque climat.
La Guadeloupe, qui, pendant bien des
années encore, est appelée à poursuivre son
effort de reconstruction, de modernisation,
d'embellissement et d* assainissement, ne
peut manquer de s'intéresser aux travaux du
Congrès de l'Urbanisme Colonial, C'est
pourquoi j'ai tenu à me faire inscrire parmi
les membres du Comité de Patronage du
Congrès, en ma qualité de représentant
d'une colonie qui doit être une des premières
à bénéficier de ses enseignements.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
,.
Le budget du Maroc
l' l
Année financière 1931-32
La résidence a adressé au Sultan le budget
général, pour l'exercice 1931-32, correspon-
dant à
générât, l'année financière du avri l t93t au
général, l'année financière du I011 avril 1931 au
31 mars 1932.
Le budget des recettes s'élève à 921 mil-
lions 725.410 francs, en augmentation de 119
millions 153.790 francs sur celui de 1930 ; ce-
lui des dépenses à 921.311.722 francs, lais-
sant apparaître un exédent de 413.688 francs.
Cette progession très importante provient de
l'achèvement de la réforme des traitements des
fonctionnaires, de la continuation du program-
me d'équipement économique, de pénétration
politique et d'amélioration sociale qui se pour-
suit dans les meilleures conditions.
Les ressources nécessaires ont été trouvées
dans la progression constante des recouvre-
ments : une part provient des majorations d'im-
pôts qui avaient été adoptées au cours de
l'exercice 1930, une autre part a été trouvée
dans les versements accrus de l'Office chéri-
fien. des phosphates.
Le trafic de l'or en Indedmie
"1
Les passagers arrivés à Marseille, hier ve-
nant par le paquebot Angers d'Indochine,
rapportent qu'il s'est produit, ces derniers
mois, en Indochine, une véritable rafle de
l'or, des bijoux et des monnaies. Ce sont des
Chinoig qui opéraient pour le compte de ces
usuriers étrangers que l'on appelle les Chet-
tys, Hindous pour la plupart.
D'apres les évaluations de l'administra-
tion, la. sortie du précieux métal se serait
faite à la cadence de 1,000 kilos par mois.
L'administration a pris de sérieuses * me-
sures. ̃
cndMA COLOMIAL
cc SyAiphonie exotique »
Symphonie exotique que M. Alfred Chau-
mel vient de réaliser pour G. F. F .A., et dont
il termine actuellement le montage, est
mieux qu'un documentaire. C'est une véri-
table invitatiole au voyage, et ceux que
hante le désir de grande randonnée, de loin-
tains voyages, ceux qui ont connu la fièvre
des départs et l'obsession du retour, ceux
qui ne sont pas partis. et ceux qui sont
revenus seront satisfaits : les uns diront,
avec une pointe de regret : « Comme c'est
bien cela » ; les autres avec un peu d'envie :
« Que n'ai-je connu cela! « et tous, par
la pensée, referont le voyage enchanté.
« Chant du Marin »
Chant du martn va être tourné par M.
Carmine Gallone, d'après le scénario de
M. Henri Decoin.
Les prises de vues des extérieurs vont
commencer bientôt, et techniciens, et artis-
tes s'embarqueront sur un cargo d'une com-
pagnie marseillaise, dans notre grand port
méditerranéen et s'en iront vers l'Orient. Ils
feront escale dans un des ports de la Mer
Noire, puis fileront vers Dakar et revien-
dront, non sans avoir fait un crochet par
Pernambouco et d'autres villes brésiliennes.
Et, au retour, le travail des prises de
vues des intérieurs commencera, mais les
artistes auront vu de bien jolis pays.
« Sergent X. »
M. Vladimir Strijewsky, sous la haute di-
rection de Volkoff, met en scène, dans les
studios de Nice, les derniers tableaux du
Sergent X,,,) de Lou Kash. On pense que le
film sera terminé au plus tard le 20 sep-
tembre.
41»
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
com
Fouilles archéologiques
M. Louis Chatelain, directeur du service
des antiquités du Maroc, a exposé au cours de
la dernière réunion de la compagnie, les résul-
tats obtenues sur les principaux champs de
fouilles du protectorat. À Volubilis, la reprise
des sondages aux abords du forum, a mis au
jour les restes de divers édifices et plusieurs
inscriptions dont l'une, très importante, se
rapporte à un chef bagnate du nom de Tuccu-
da, contemporain d'Antonin le Pieux. Près de
l'arc de triomphe de Caraçalla, on a décou-
vert de vastes thermes et, dans ceux-ci, un très
curieux bracelet en bronze qui renferme cent
quatorze monnaies d'argent, presque toutes du
118 siècle de notre ère. -
Dans le quartier sud, on a t exhumé un su-
perbe cheval en bronze, dont l'origine grecque
est certaine, L'-
A Sala, au cours des*'fouilles entreprises par
M. Borély pour dégager un ribah et une mos-
quée, on a mis à jour le forum, les restes d'un
arc de triomphe et d'une basilique judiciaire,
ainsi qu'une fort belle inscription, dont M.
Chatelain a déchiffré les 3.300 lettres: il s'agit
d'un procès-verbal de la séance rédigé en
l'honneur d'un préfet militaire, Sulpicius Fé-
lix, sous Antonin.
A Déhihira, dans la banlieue de Rabat M.
Chatelain a découvert lés ruines d'une vaste
enceinte et d'une mosquée très ancienne, dont
il poursuit l'étude en compagnie de M. H.
Terrasse. Cette communication était illustrée
de plusieurs vues photographiques et de
plans d'ensemble.
plqns d'ensemble.
La manutention des arachides
à Kaolack 0
»♦̃
La Chambre de Commerce de Kaolack vient
d'être consultée au sujet de l'occupation par
une société d'embarquement mécanique de la
partie médiahe des terre-pleins du port d'expor-
tation.
La soluti on idéale serait que la société qui se
charge de prendre les arachides à bord des wa-
gons en assure le nettoyage, en fasse le poids
net, les mette en secco et les embarque après
nouveau - pesage.
Mais il a été objecté que le nettoyage exige-
rait la construction coûteuse d'une usine.
La suppression des sacs est fonction du maté-
riel du chemin de fer, et il n'est guère possi-
ble de proposer pour le moment des modifica-
tions importantes aux compagnies.
Il serait possible et même prudent de pré-
voir, pour l'avenir, une installation de criblage
avant la mise en secco et l'organisation des
seccos communs, ces questions restant liées à
celle d'une extension possible de la superficie
accordée au concessionnaire.
Pour le moment, il faudrait considérer l'en-
treprise comme devant assurer simplement l'em-
barquement mécanique des arachides, plus tard,
si l'accroissement du nombre des usagers le jus-
tifie, il sera toujours possible de perfectionner
l'outillage et d'étendre la manutention mécani-
que à la mise en secco et au nettoyage des
graines.
U est donc possible de considérer la question
suivant deux stades d'évolution.
1° Embarquement mécanique, seccos mut-
tiples. - -. -
I bxtension de la concession pour embar-
quement mécanique, avec opérations préalables
de nettoyage et mise en secco mécanique.
On arriverait à charger un navire en une jour-
née.
Le coût approximatif des opérations peut
être évalué à 17 francs la tonne, prise sur wa-
gons assurée, et location des seccos comprise.
La perception de cette taxe se faisant d'après
un taux fixé payé par l'usager.
Il semble bien qu'il s'agit ici d'une amélio-
ration sensible et d'un progrès marqué.
Les initiatives diverses déjà prises, ou envi-
sagées par le commerce du Sénégal et dont
nous avons en plus d'une fois l'occasion de
parler, témoignent d'une activité dont on doit
beaucoup attendra.
La solidarité économique
entre la métropole et la Grande lie
«♦«
La Commission permanente des Déléga-
tions Financières a tenu le 5 août dernier
une importante séance au cours de laquelle
elle a examiné divers textes portant modifi-
cation des droits de douane qui doivent être
étendus à la Colonie, conformément à la
loi douanière coloniale.
Animée du désir d'affirmer une fois de
plus les liens de solidarité économique qui
unissent la Métropole et la Colonie, la Com-
mission qui, on le sait, a voix délibérative
en la matière, n'a formulée aucune de-
mande de dérogation à propos de ces textes.
C'est ainsi qu'elle a accepté l'augmentation
des droits de douane prévue par la loi du
15 avril 1931, pour le lait concentré sucré,
bien que les importations étrangères aient
atteint en 1930 200 tonnes sur un total de
292 tonnes. A , u,
ue son cote, la Métropole n oublie pas la
situation difficile des entreprises coloniales.
En effet, la Fédération française de la mé-
canique qui n'est pas actuellement en me-
sure de livrer les puissantes machines auto-
matiques à défibrer pour le sisal, le paka et
les fibres de cuco, particulièrement utilisées
à Madagascar, a proposé que les établisse-
ments de la Grande lie, qui en effectueraient
la demande, fussent autorisés à importer, à
titre exceptionnel, pour une durée d'une an-
née, les appareils des types précités. La
Commission permanente a pris en consé-
quence, une délibération demandant que ce
matériel fut exonéré de tout droit de douane
pendant une année.
D'autre part, sur les intéressantes sugges-
tions des Départements des Colonies et des
Finances, une importante dérogation va être
apportée à Madagascar au régime des entre-
pôts, qui est de nature à faciliter dans toute
la mesure possible, les transactions commer-
ciales.
Aux termes de la réglementation en vi-
gueur, l'entrepôt fictif, qui permet aux im-
portateurs de bénéficier des avantages réser-
vés aux usagers des entrepôts réels (paie-
ment des droits de douane et des taxes d'im-
portation au fur et à mesure des ventes),
n'est autorisé que dans les centres déjà pour-
vus d'un entrepôt réel des douanes. A Ma-
dagascar, en dehors de Tananarive, seuls les
ports de Tamatave, Majunga et Diégo-Sua-
rez, remplissent ces conditions. Pour insti-
tuer l'entrepôt fictif >3ans d'autres ports, il
est donc nécessaire d'y créer, au préalable,
un entrepôt réel? Mais, outre que ces ports
ne possèdent pas une organisation doua-
nière permettant d'en assurer le fonctionne-
ment, leur importance économique n'est pas
encore suffisante pour que le commerce
puisse trouver un intérfit à l'exploitation
d'un entrepôt réel.
Devait-on cependant sacrifier les intérêts
des importateurs de certaines marchandises
telles qûe 1ës 'huttes inJlrt!ml1!!;'4«- farine-*dé
froment, les sucres, etc,.. qui, obligés de
constituer dans ces centres des dépôts im-
portants de ces produits, sont astreints, en
raison du paiement sans délai des droits et
taxes, à des immobilisations de capitaux qui
gênent leur trésorerie, grèvent le prix de
revient de la marchandise de l'intérêt du ca-
pital et les empêchent parfois de traiter
d'autres affaires? Il fallait rechercher une
autre solution.
C'est alors que le Département des Colo-
nies, en plein accord avec le ministère des
Finances, a suggéré de faire déterminer par
les Délégations Financières les localités
dans lesquelles l'entrepôt fictif pourrait être
institué.
La Commission permanente vient de pren-
dre une délibération demandant la création
de l'entrepôt fictif dans les ports de Nossi-
Bc, Mananjary, Manakara, Fort-Dauphin,
Tuléar et Morondava.
Comme on le voit, la dernière séance de
la Commission permanente des Délégations
Financières a fait îessortir clairement l'es-
prit de complète collaboration économique
avec lequel la Métropole et la Grande Ile
s'efforcent de régler leurs relations commer-
ciales mutuelles.
L'aviation sanitaire
à Madagascar
»♦«
Voici un renseignement intéressant sur
l'aviation sanitaire à Madagascar :
Un avion militaire du poste d'aviation
d'Ihosy, qui avait quitté dans la matinée
du 20 juillet son port d'attache a assuré
l'évacuation sanitaire de Tuléar a Ihosy
d'une dame européenne dont l'état nécessi-
tait un transport urgent sur l'hôpital de Ta-
nanarive.
Deux avions du centre d'Ivato, alertés se
rendirent à Ihosy dans la matinée du même
jour. L'un d'eux prit à son bord la malade
et les deux appareils atterrissaient à Ivato
dans l'après-midi.
Ainsi, après avoir quitté Tuléar le 20
juillet à 10 h. 30, cette personne a pu être
hospitalisée à Tananarive le même jour à
17 heures.
Les avions qui ont accompli respectivement
l'un 560 km. et les deux autres environ
1.000 km, au cours de la journée ont effec-
tué leur voyage sans incident.
Ce beau geste et cette manifique perfor-
mance font honneur à notre aviation mili-
taire.
Les relations de Madagascar
avec le Sud Afrique
i»i ̃̃
Nous avons exposé dernièrement que le
gouverneur général Cayla, dans le but de
nouer des relations suivies avec la colonie
anglaise du Cap, avait accordé une subvention
assez forte à un vapeur qui ferait des voyages
commerciaux réguliers.
Voici maintenant, qu'on annonce qu'un
agent de la Central Agency, représentant de
fabrique de Johannesburg, visite actuellement
la Grande. Ile, pour y étudier les possibilités
d'échanger avec le Sud-Africain.
Le travail à Madagascar
L'heureuse institution des sections de tra-
vailleurs par voie de recrutement libre,
créée au mois de novembre dernier, se dé-
veloppe rapidement. On sait que cette main-
d'œuvre est destinée à concourir avec les
pionniers du Smotig à l'exécution des tra-
vaux d'intérêt général.
Les premiers groupes de travailleurs for-
més dès le début de l'année 1931 à Tuléar,
à Mananjary et dans la région de Majunga
ayant donné les meilleurs résultats, l'admi-
nistration locale a décidé d'intensifier ce re-
crutement.
C'est ainsi que l'effectif de la Section de
Mananjary vient d'être porté sans difficulté
à 350 travailleurs et que le camp d'Andriba
(route de l'Ouest) voit chaque jour augmen-
ter le nombre des engagements volontaires.
On envisage enfin la création de deux
nouvelles sections de 200 travailleurs cha-
cune, recrutées dans - la région de Fort-Dau-
phin. Ces nouveaux détachements, affectés
aux travaux de terrassement du chemin de
fer de Fianarantsoa à la Côte Est, seront
rendus prochainement sur les chantiers.
, Rappelons que les travailleurs libres bien
que n étant pas soumis au régime militaire
es pionniers du Smotig, bénéficient des
avantages accordés à ces derniers en ce qui
concerne l'organisation sanitaire des camps,
les installations sportives et les distractions
diverses qu'offre le « Foyer du pionnier ».
Les exportations minières
en Nouvelle-Calédonie
La crise économique qui sévit en Nouvelle-
Calédonie, comme ailleurs, par la baisse des
prix des matières premières, a mis deux gran-
des exploitations minières de cette colonie, le
1-1. - ---- - ----- -
JV icl{cl et la Lalédonia dans 1 obligation de
diminuer leurs frais d'administration et d'ex-
ploitation. Elles ont, en conséquence, constitué
sous le titre Caledo-Nickel une société de gé-
rance pour exploiter leurs mines et leurs usines.
Il y a, en Nouvelle-Calédonie, de nombreu-
ses exploitations minières, qui seront obligées
comme les deux grandes sociétés que nous ve-
nons de citer de prendre des mesures pour ré-
duire leurs frais d'exploitation.
Parmi les nombreux gisements qui se trou-
vent en Nouvelle-Calédonie, où l'on trouve
toute sorte de minerais, or, cuivre, manganèse,
plomb, argent, mercure, tungstène, etc. ceux
de nickel et de chrome sont les seuls qui soient
l'objet d'une exploitation suivie.
Les minerais de nickel titrant 5 sont trai-
tés dans la colonie, où il y a des hauts-four-
neaux, à Nouméa, à Thio et à Vaté.
Les minerais de chrome titrant de 48 à
*50 sont exportés^san* -avoir-été soutira à-au.
cun traitement.
Les exportations de nickel en mattes, de
chrome et de divers autres minerais en petites
quantités constituent environ la moitié des ex-
portations de la Nouvelle-Calédonie.
A la Société des Nations
f 1
La question de l'esclavage
La sixième commission qui s'occupe des
affaires politiques s'est réunie et a continué
jeudi matin, sous la présidence de M. Motta
(Suisse), le débat commencé mercredi sur la
question de l'esclavage.
La discussion a roulé sur les propositions
présentées mercredi par lord Lytton, délégué
de l'Empire britannique, et tenda*" * à faire
renaître la commission tempoiaire de l'es-
clavage, car la LTrande-Hrctagne estime que
la convention conclue en 1926 n'a pas donné
tous les résultats désirés.
Il reste, en effet, dans le monde, au moins
cinq millions d'esclaves.
Il ressort du débat commencé que la pro-
position de la délégation britannique est re-
poussée par l'assemblée.
Un compromis est intervenu qui exclut
tout contrôle des Etats intéressés.
Hier matin a été abordée la discussion sur
les mandats.
M. Bodrero, délégué italien, a tenu à pré-
ciser le point de vue de son gouvernement
sur les conditions de cessation d'un man-
dat :
« La Société des Nations, a-t-il dit, doit
s'assurer que le pays auquel l'indépendance
est reconnue est réellement en état de main-
tenir cette indépendance et que cette indé-
pendance est mise à l'abri de tout danger et
est garantie par des engagements précis. Il
ne s'agit pas, en elTet) de donner au nouvel
Etat le statut d'Etat indépendant, il faut
aussi lui garantir qu'il ne passera pas du
régime mandataire à un régime de subordi-
nation de fait. »
r ,. , 11.
M. uocircro ajoute que ic principe de la
porte ouverte, l'égalité économique, le trai-
tement de la nation la plus favorisée limité
à une période de temps raisonnable, ainsi
que l'obligation absolue et sans condition
du principe de la réciprocité sont des garan-
ties d'indépendance. La réciprocité de la
porte ouverte sont les deux bases fondamen-
tales sur lesquelles les nouveaux Etats de-
vront établir leur indépendance économique.
M. Maurice Petsche, délégué français,
après s'être référé aux déclarations faites au
Conseil le 4 septembre par le représentant
de la France sur les vues du gouvernement
français relatives aux conditions auxquelles
devraient être subordonnée la cessation du
régime du mandat, a fait allusion à l'Irak
et dit que la France, puissance mandataire
voisine, entend aider ce pays à remplir une
des conditions nécessaires pour son admission
a la Société des Nations.
M. Petsche fait allusion à l'existence d'un
« territoire défini ». Le gouvernement fran-
çais, dit-il, est prêt, ainsi qu'il en a d'ail-
leurs déjà informé le gouvernement de la
Grande-Bretagne, à régler sans tarder les
questions de frontière encore pendantes en-
tre l'Irak et la Syrie. Rappelant que dans
une question intéressant la Syrie et le Liban,
le délégué de la Perse s'était plaint au
Conseil que Izt France n'avait pas accordé
aux ressortissants persans le régime judi-
ciaire dont jouissaient sur ces territoires les
autres ressortissants étrangers, M. Petsche
1
- ,
Réduction & Administration :
- *
- , PARIS O-)
1 : TtLtPM. I MUVR11*47
m RIÛUUIU f7«M
Les Annales Coloniales
1
IM9MH éà ftwnaL r##m m
DirntiuiuPonmtivii t M. RUEDEL
Tous l§» ertieles publiât dans notre tournai ne pwvenf
MN reproéuits qu'en eitoni les Annales CoLOllALa.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un M OMols SMili
France et -
colonies 180 » 100, 50.
branger.. 240 1 126 » 70 t
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
La mise en Valeur des colonies
-. r-. »
.Cq que nous voulons dans cet articlle c'es.t
préciser là méthode qui doit être employée
pour la création d'entreprises privées d'inté-
rêt général aux colonies,
C'est là, en effet, la tâche essentielle qui
s'impose à nous aujourd'hui : il est beau de
réaliser de grands programmes de travaux
publics, mais il faut encore qu'ils servent à
quelque chose et qu'ils rapportent.y Si nous
entreprenons en Afrique et en Indochine la
construction de voies ferrées et de réseaux
de canaux dont l'établissement coûte fort
cher" c'est pour réndre plus aisé le travail
des colons installés dans le pays et pour in-
citer à la création d'entreprises nouvelles.
La création- de ces entreprises est donc en
dernier ressort le but véritable et logique de
nos efforts, tout le reste ne constituant que
des. moyens pour y parvenir.
Mais, dira-t-on, c est là affaire, aux capi-
talistes, aux industriels et aux commerçants
qui sont les premiers intéressés à ce que les
entreprises qu'ils créent aux colonies soient
prospères.
Nous ne sommes pas de cet avis : tout ce
qui s3 passe aux colonies présente un intérêt
nationait -
: Lep affaires coloniales ont été pendant
longtemps l'objet dé la défiance des capita-
listes et le revirement dont certaines ont pro-
fité ne date que de quelques années. Que
demain une grosse entreprise coloniale fasse
une faillite retentissante et l'on -perdra en
une semaine la confiance du public que l'on
a mis des années à ronquérir. Ce jour-là les
bonnes affaires elles-mêmes n'inspireront
plus autant de confiance et le financement
d'entreprises, coloniales nouvelles sera plus
difficile. La mise en valeur de nos colonies
piétinera sur place et nous continuerons à
acheter très cher à l'étranger les produits
que nous pourrions tirer de nos colonies.
En définitive, c'est donc la France tout
Entière qui est intéressée à la prospérité des
affaires coloniales.
La prospérité d'une entreprise coloniale
dépend essentiellement de- quatre facteurs :
les études préliminaires, le personnel, les ca-
pitaux, les débouchés.
La période d'étude est indispensable et
.nous constatons .avec plaisir, qu'aujourd'hui
la plupart des sociétés coloniales commen.
cent Par se constituer en sociétés d'études
Vj et que ce n'est quiaprén avoir. envoyé une
Ittgj^ïnufeion sur place, .qu'elles établissent leur?
nu t -
if,Iffe "entreprise avait assez sou-
vent comme cheville ouvrière un ancien mi:
litaire pu un ancien fonctionnaire civil qui
avait passé quelques années dans le pays et
ne possédait aucune aptitude spéciale j il
s'installait dans la colonie sans aucun con-
trôle de la part des capitalistes qui lui
confiaient leurs fonds et l'affaire ne valait
que ce qu'il valait lui-même. Généralement
ces formes d'entreprises bâties sur. des in-
formations incomplètes et reposant sur des
hommes peu qualifiés, périclitaient rapide-
ment.
Maintenant, au contraire l'envoi d une
mission par, la société d'études, donne géné-
ralement toutes garanties, car on ne prend
la peine d'envoyer sur place que des. techni-
ciens qui ont tôt fait de juger si une affaire
est viable ou non, en s'entourant de rensei-
gnements recueillis sur place.
Sur l'importance des capitaux à investir
on ne saurait trop insister, car il faut pou-
voir parer à tous les risques : mauvaises ré -
coltes, manque de main d'ceuvre, arrêt des
transports, baisse des cours, etc.; de plus il
ne faut pas ouhVer qu'en Indochine on:
compte en piastres et qu'on ne peut y investir
que des piastres. Un million v est peu de
chose, car un million c'est moins de cent
mille piastres. C'est pourauoi la moindre af-
faire indochinoise, exige, d ordinaire plusieurs
'- millions de francs de capitaux.
- 'litA. ,-
Les débouchés méritent aussi a être sérieu-
sement étudiés et, avant de s'installer dans
une colonie, il faut se demander où iront les
produits que l'on sortira et s'ils ne seront pas
Qbncurrencés. avantageusement par d'autres;
1 vient et les facilités d'évacuation des mar-
chandises. Cette. question peut-être résolue
aisément quand le marché français est seul
envisagé comme débouché, mais il n'en est
pas de même en Indochine, par exemple,
dont les débouchés sont surtout les pays vo'
sins; dans ce cas il faut étudier les condi
tions commerciales à Hongkong, Singapore.
Sourabayaf etc. t
Ainsi une affaite commerciale ne doit se
constituer qu'avec tous tes éléments dont, la
plupart du temps, quelques-uns seulement se
trouvent réunia dans les affaires métropoli-
tilnes.
Or, il est un moyen de réunir tacitement
toutes ces conditions de succès ; c'est de
confier la création d'entreprises coloniales
aux groupements économiques de France qui
y peuvent avoir un intérêt. Que, par exemple,
la création de plantations de coton soit con-
fiée à nos filateurs du Nord ou de l'Est ; que
les « soyeux » de Lyon stimulent l'élevage
du ver à. soie en Indochine, etc.
Grâce à ce système, nous obtenons. à la
fois des techniciens, des capitaux roo
filateurs peuvent réunir ffacilement les
io.ooo.ooo ou les i5-°oo.ooo de francs né-
cessaires K Une plantation de coton ou à un
élevage de moutons et des débouchés car
ces industriels auront intérêt à demander
leurs matières premières à des entreprises
dont ils touchent les bénéfices. Sous cet as-
pect, le problème consiste d'ailleurs à éten-
dre aux colonies le système, de concentration
: verticale que nos métallurgistes TOimaissent
bien. Cette formule est déjà en voie appli-
cation, la Chambre de Commerce de Tour-
t.
¡¡¡j¡¡¡ --
coing s'occupe de développer l'élevage du
mouton en Afrique Occidentale française et
à Madagascar; les « soyeux » de Lyon ont
participé à la création de sociétés séricicoles
en Indochine, des Charbonnages du Nord ont
repris en main des mines du Tonkin, etc.
Il n'y a donc plus qu'à vulgariser cette for-
mule qui nous parait être la plus logique et
qui est en train de faire ses preuves.
C'est au gouvernement qu'il appartient de
faire connaître aux Chambres de commerce,
aux Chambres syndicales, aux régions écono-
miques; etc., l'intérêt qu'elles ont à parti-
ciper directement au développement de nos
colonies : que des fonctionnaires spéciali-
sés des services économiques, agricoles, fores-
tiers, miniers de nos colonies entrent en rap-
port avec ses. groupements et leur présen-
tent des possibilités, des schémas d'entrepri-
ses à créer avec, si possibl'e, devis et bilans
commerciaux.
Si l'on étend et si l'on élargit cette for-
mule de développement colonial, on fera
vraiment une œuvre nationale, car ce sera
l'élite de nos industriels et de nos commer-
çants qui participera à l'exploitation- de nos
colonies qui deviendront alors véritablement
les prolongements de la France.
: Lion Arelaimbaud,
Député.
Ancien Sous-Secrétaire d'Etat
1- des Colonies.
t
La Banque de l'Indochine
et les intérêts indigènes
.1.
On connaît le rôle des Chettys en Indo-
chine." Ce sont des prêteurs à la petite se-
maine à qui s'adressent tous les impécunieux
locaux contre lesquels les garanties indivi-
duelles étant précaires, il convient de pren-
dre des assurances toujours usuraires.
L'Extrême-Orient étant terre bénie des
joueurs, tous les indigènes empruntent ou
prêtent. 11 serait à peine exagéré de dire
que chaque cagna est, ou peut devenir, com-
me un petit Mont-de-Piété.
Nécessité. faisant constamment loi, chacun
donne ou prend un gage.
En ce temps, où rien ne se vend plus, le
nhaqué a, plus que par le passé, besoin d'ar-
gent. Et voici que dans toute l'Indochine,
ceux à qui les piastres font défaut. mais qui
possèdent quelques titres de rente française,
les sortent, et, toujours mal informés. les
vendent à .quelques .aigrefins à l'août de ta
bonne affaire, »
Ce petit scandale n'est pas resté inaperçu
de la Banque de l'Indochine laqueUoj pour
y mettre fin, a décidé d'acheter les titres en
question à 90 de leur valeur d'apfès la
dernière cote. Les mêmes titres sont négociés
plus tard par le siège central à Paris, et la
différence versée au vendeur primitif.
Voilà de la bonne politique financière, ou
plutôt de la bonne politique tout court.
C'est par des moyens de ce genre, qu'un
institut financier colonial prouve sa nécessité
et contribue au bon renom de la France.
0*. -.
Le voyage de M. Paul Reynaud
vers l'Indochine
*4<
Le « D'Artagnan » a quitté l'Egypte
M. Paul Reynaud, ministre français des
Colonies, Mme Paul Reynaud, Mlle Co-
lette Reynaud et les personnes accompa-
gnant le ministre, sont arrivés à Suez jeudi
matin, à 9 h. 30, venant du Caire en auto-
mobile. Le ministre des Colonies a été reçu
par Abbas bey, gouverneur de Suez, entouré
de son état-major et par les représentants de
la Compagnie du canal.
Abbas bey a accompagné le ministre à
bord du D'Artagnan, où a eu lieu une récep-
tion intime avant le départ du paquebot.
.-–
L empereur d Annam
à Font-Romeu
«'
S. M. Bao Dai, empereur d'Annam, qui
passe ses vacances dans le Roussillon, fait un
voyage touristique dans les PyténéesOrien-
tales. Il a rencontré, hier, à Font-Romeu, M.
Gaston Gérard, sous-secrétaire d'Etat au Tou-
risme. i te d'Ftat au
AU YUNNAN
«»«
Banditisme
Des Chinois ont attaqué le directeur de
l'agence de la flanque d'lndoclline, à Yun-
nan/ou, et l'ont blessé grièvement,
(Par déipéclie.)
La fermeture de l'Exposition
Coloniale
1
La date officielle de la fermeture de l'Ex-
position de Vincennes est fixée au 31 octobre.
Mais le maréchal Lyautey, commissaire gé-
néral, pourrait être appelé, à ce moment, à
solliciter du gouvernement un délai de quel-
ques jours, jusqu'au Il ou 15 novembre, par
exemple, ainsi que nous l'avons dit précédem-
ment.
------ .1.
Des arènes seraient construites
à Twfcr
La construction d'arènes et l'organisation de
courses de taureaux sont projetées à Tanger.
L'assemblée législative de la zone interna-
tionale de Tanger doit se prononcer prochaine-
mont for ce pojs,
L'urbanisme colonial
̃ *♦»
u 10 au 15 octobre,
se tiendra à Pa-
ris un Congrès
international de
l'Urbanisme aux
colonies et dans
les pays de lati-
tude intertropi-
cale, réuni sur
Vinitiative d u
Commissariat Général de l'Exposition. On
ne saurait trop insister sur l'importance de
ce congrès qui va s'efforcer de définir les
principes d après lesquels on devra désor.
mais dessiner et construire les villes colonia-
les nouvelles, embellir et moderniser les
cités existantes, en vue d'assurer aux popu-
lations d'outre-mer le maximum. de confort
et de bien-être et les meilleures conditions
d'hygiène.
La nation de l'urbanisme est assez ré-
cente et n'a fait, encore que fort peu de pro-
grès dans les nations métropolitaines. Il
n'est donc pas étonnant qu'elle n'ait pres-
que pas pénétré aux colonies où l'ordon-
nance des villes, comme l'architecture des
habitations ne tiennent pas suffisamment
compte des conditions particulières au cli-
mat, à la température, au décor naturel, ni
des risques de catastrophes possibles, cyclo-
nes, illeclldies, tremblements de terre. -
Le Congrès international de l'Urbanisme
sera précisément l'occasion de faire une
étude d'ensemble des multiples questions
que pose l'aménagement des villes colo-
Inales, étude qui pourra servir de base pour
tous les projets ultérieurs de créations ou de
modernisations et qui bénéficiera de toutes
les expériences déjà faites soit dans les Mé-
tropoles, soit dans certaines colonies, soit
même dans les nations de latitude tropicale
qui ont été spécialement invitées à participer
au Congrès et qui ne manqueront pas d'y
envoyer des délégués.
C'est ainsi, notamlllent, que le Congrès
discutera les conditions dans lesquelles peut
se faire un plan général de ville, envisagé
au point- de vue des espaces COllstruits, des
espaces libres, de la circulation. de l'orga-
nisation mmticipale, de l'alimentation en
eau et de Vassainissement.
Des rapports spéciaux seront présentés
sur ïa conservation des monuments et les
moyens de maintenir le pittoresque des
ideilles villes indigènes. Une section sera
plus spécialement chargée de l'ltabitation
aux colonies, tant au point de vue construc-
tion qu'au point de vue des aménagements
intérieurs et de Vesthétique. Enfin, 'la légis-
lation urbaine et. rurale aux colonies ainsi
que l'organisation administrative et les
moyens financiers de réalisation seront en-
core étudiés en mime temps que les serviiii-
des diverses et les règlements de voirie.
De tous ces travaux, on peut espérer que
sortira, en même temps que la charte géné-
rale de la ville coloniale modèle, l'elrsemble
des principes suivant lesquels devrait être
établie l'habitation -coloniale modèle et, par
suite. se définira le style architectural colo.
nial, composé sans doute dt plusieurs types,
dépendant de la latitude et des conditions
de vie propres à chaque climat.
La Guadeloupe, qui, pendant bien des
années encore, est appelée à poursuivre son
effort de reconstruction, de modernisation,
d'embellissement et d* assainissement, ne
peut manquer de s'intéresser aux travaux du
Congrès de l'Urbanisme Colonial, C'est
pourquoi j'ai tenu à me faire inscrire parmi
les membres du Comité de Patronage du
Congrès, en ma qualité de représentant
d'une colonie qui doit être une des premières
à bénéficier de ses enseignements.
Henry Bérenger,
Sénateur de la Guadeloupe, Vice-
Président de la Commission des
Affaires Etrangères.
,.
Le budget du Maroc
l' l
Année financière 1931-32
La résidence a adressé au Sultan le budget
général, pour l'exercice 1931-32, correspon-
dant à
générât, l'année financière du avri l t93t au
général, l'année financière du I011 avril 1931 au
31 mars 1932.
Le budget des recettes s'élève à 921 mil-
lions 725.410 francs, en augmentation de 119
millions 153.790 francs sur celui de 1930 ; ce-
lui des dépenses à 921.311.722 francs, lais-
sant apparaître un exédent de 413.688 francs.
Cette progession très importante provient de
l'achèvement de la réforme des traitements des
fonctionnaires, de la continuation du program-
me d'équipement économique, de pénétration
politique et d'amélioration sociale qui se pour-
suit dans les meilleures conditions.
Les ressources nécessaires ont été trouvées
dans la progression constante des recouvre-
ments : une part provient des majorations d'im-
pôts qui avaient été adoptées au cours de
l'exercice 1930, une autre part a été trouvée
dans les versements accrus de l'Office chéri-
fien. des phosphates.
Le trafic de l'or en Indedmie
"1
Les passagers arrivés à Marseille, hier ve-
nant par le paquebot Angers d'Indochine,
rapportent qu'il s'est produit, ces derniers
mois, en Indochine, une véritable rafle de
l'or, des bijoux et des monnaies. Ce sont des
Chinoig qui opéraient pour le compte de ces
usuriers étrangers que l'on appelle les Chet-
tys, Hindous pour la plupart.
D'apres les évaluations de l'administra-
tion, la. sortie du précieux métal se serait
faite à la cadence de 1,000 kilos par mois.
L'administration a pris de sérieuses * me-
sures. ̃
cndMA COLOMIAL
cc SyAiphonie exotique »
Symphonie exotique que M. Alfred Chau-
mel vient de réaliser pour G. F. F .A., et dont
il termine actuellement le montage, est
mieux qu'un documentaire. C'est une véri-
table invitatiole au voyage, et ceux que
hante le désir de grande randonnée, de loin-
tains voyages, ceux qui ont connu la fièvre
des départs et l'obsession du retour, ceux
qui ne sont pas partis. et ceux qui sont
revenus seront satisfaits : les uns diront,
avec une pointe de regret : « Comme c'est
bien cela » ; les autres avec un peu d'envie :
« Que n'ai-je connu cela! « et tous, par
la pensée, referont le voyage enchanté.
« Chant du Marin »
Chant du martn va être tourné par M.
Carmine Gallone, d'après le scénario de
M. Henri Decoin.
Les prises de vues des extérieurs vont
commencer bientôt, et techniciens, et artis-
tes s'embarqueront sur un cargo d'une com-
pagnie marseillaise, dans notre grand port
méditerranéen et s'en iront vers l'Orient. Ils
feront escale dans un des ports de la Mer
Noire, puis fileront vers Dakar et revien-
dront, non sans avoir fait un crochet par
Pernambouco et d'autres villes brésiliennes.
Et, au retour, le travail des prises de
vues des intérieurs commencera, mais les
artistes auront vu de bien jolis pays.
« Sergent X. »
M. Vladimir Strijewsky, sous la haute di-
rection de Volkoff, met en scène, dans les
studios de Nice, les derniers tableaux du
Sergent X,,,) de Lou Kash. On pense que le
film sera terminé au plus tard le 20 sep-
tembre.
41»
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
com
Fouilles archéologiques
M. Louis Chatelain, directeur du service
des antiquités du Maroc, a exposé au cours de
la dernière réunion de la compagnie, les résul-
tats obtenues sur les principaux champs de
fouilles du protectorat. À Volubilis, la reprise
des sondages aux abords du forum, a mis au
jour les restes de divers édifices et plusieurs
inscriptions dont l'une, très importante, se
rapporte à un chef bagnate du nom de Tuccu-
da, contemporain d'Antonin le Pieux. Près de
l'arc de triomphe de Caraçalla, on a décou-
vert de vastes thermes et, dans ceux-ci, un très
curieux bracelet en bronze qui renferme cent
quatorze monnaies d'argent, presque toutes du
118 siècle de notre ère. -
Dans le quartier sud, on a t exhumé un su-
perbe cheval en bronze, dont l'origine grecque
est certaine, L'-
A Sala, au cours des*'fouilles entreprises par
M. Borély pour dégager un ribah et une mos-
quée, on a mis à jour le forum, les restes d'un
arc de triomphe et d'une basilique judiciaire,
ainsi qu'une fort belle inscription, dont M.
Chatelain a déchiffré les 3.300 lettres: il s'agit
d'un procès-verbal de la séance rédigé en
l'honneur d'un préfet militaire, Sulpicius Fé-
lix, sous Antonin.
A Déhihira, dans la banlieue de Rabat M.
Chatelain a découvert lés ruines d'une vaste
enceinte et d'une mosquée très ancienne, dont
il poursuit l'étude en compagnie de M. H.
Terrasse. Cette communication était illustrée
de plusieurs vues photographiques et de
plans d'ensemble.
plqns d'ensemble.
La manutention des arachides
à Kaolack 0
»♦̃
La Chambre de Commerce de Kaolack vient
d'être consultée au sujet de l'occupation par
une société d'embarquement mécanique de la
partie médiahe des terre-pleins du port d'expor-
tation.
La soluti on idéale serait que la société qui se
charge de prendre les arachides à bord des wa-
gons en assure le nettoyage, en fasse le poids
net, les mette en secco et les embarque après
nouveau - pesage.
Mais il a été objecté que le nettoyage exige-
rait la construction coûteuse d'une usine.
La suppression des sacs est fonction du maté-
riel du chemin de fer, et il n'est guère possi-
ble de proposer pour le moment des modifica-
tions importantes aux compagnies.
Il serait possible et même prudent de pré-
voir, pour l'avenir, une installation de criblage
avant la mise en secco et l'organisation des
seccos communs, ces questions restant liées à
celle d'une extension possible de la superficie
accordée au concessionnaire.
Pour le moment, il faudrait considérer l'en-
treprise comme devant assurer simplement l'em-
barquement mécanique des arachides, plus tard,
si l'accroissement du nombre des usagers le jus-
tifie, il sera toujours possible de perfectionner
l'outillage et d'étendre la manutention mécani-
que à la mise en secco et au nettoyage des
graines.
U est donc possible de considérer la question
suivant deux stades d'évolution.
1° Embarquement mécanique, seccos mut-
tiples. - -. -
I bxtension de la concession pour embar-
quement mécanique, avec opérations préalables
de nettoyage et mise en secco mécanique.
On arriverait à charger un navire en une jour-
née.
Le coût approximatif des opérations peut
être évalué à 17 francs la tonne, prise sur wa-
gons assurée, et location des seccos comprise.
La perception de cette taxe se faisant d'après
un taux fixé payé par l'usager.
Il semble bien qu'il s'agit ici d'une amélio-
ration sensible et d'un progrès marqué.
Les initiatives diverses déjà prises, ou envi-
sagées par le commerce du Sénégal et dont
nous avons en plus d'une fois l'occasion de
parler, témoignent d'une activité dont on doit
beaucoup attendra.
La solidarité économique
entre la métropole et la Grande lie
«♦«
La Commission permanente des Déléga-
tions Financières a tenu le 5 août dernier
une importante séance au cours de laquelle
elle a examiné divers textes portant modifi-
cation des droits de douane qui doivent être
étendus à la Colonie, conformément à la
loi douanière coloniale.
Animée du désir d'affirmer une fois de
plus les liens de solidarité économique qui
unissent la Métropole et la Colonie, la Com-
mission qui, on le sait, a voix délibérative
en la matière, n'a formulée aucune de-
mande de dérogation à propos de ces textes.
C'est ainsi qu'elle a accepté l'augmentation
des droits de douane prévue par la loi du
15 avril 1931, pour le lait concentré sucré,
bien que les importations étrangères aient
atteint en 1930 200 tonnes sur un total de
292 tonnes. A , u,
ue son cote, la Métropole n oublie pas la
situation difficile des entreprises coloniales.
En effet, la Fédération française de la mé-
canique qui n'est pas actuellement en me-
sure de livrer les puissantes machines auto-
matiques à défibrer pour le sisal, le paka et
les fibres de cuco, particulièrement utilisées
à Madagascar, a proposé que les établisse-
ments de la Grande lie, qui en effectueraient
la demande, fussent autorisés à importer, à
titre exceptionnel, pour une durée d'une an-
née, les appareils des types précités. La
Commission permanente a pris en consé-
quence, une délibération demandant que ce
matériel fut exonéré de tout droit de douane
pendant une année.
D'autre part, sur les intéressantes sugges-
tions des Départements des Colonies et des
Finances, une importante dérogation va être
apportée à Madagascar au régime des entre-
pôts, qui est de nature à faciliter dans toute
la mesure possible, les transactions commer-
ciales.
Aux termes de la réglementation en vi-
gueur, l'entrepôt fictif, qui permet aux im-
portateurs de bénéficier des avantages réser-
vés aux usagers des entrepôts réels (paie-
ment des droits de douane et des taxes d'im-
portation au fur et à mesure des ventes),
n'est autorisé que dans les centres déjà pour-
vus d'un entrepôt réel des douanes. A Ma-
dagascar, en dehors de Tananarive, seuls les
ports de Tamatave, Majunga et Diégo-Sua-
rez, remplissent ces conditions. Pour insti-
tuer l'entrepôt fictif >3ans d'autres ports, il
est donc nécessaire d'y créer, au préalable,
un entrepôt réel? Mais, outre que ces ports
ne possèdent pas une organisation doua-
nière permettant d'en assurer le fonctionne-
ment, leur importance économique n'est pas
encore suffisante pour que le commerce
puisse trouver un intérfit à l'exploitation
d'un entrepôt réel.
Devait-on cependant sacrifier les intérêts
des importateurs de certaines marchandises
telles qûe 1ës 'huttes inJlrt!ml1!!;'4«- farine-*dé
froment, les sucres, etc,.. qui, obligés de
constituer dans ces centres des dépôts im-
portants de ces produits, sont astreints, en
raison du paiement sans délai des droits et
taxes, à des immobilisations de capitaux qui
gênent leur trésorerie, grèvent le prix de
revient de la marchandise de l'intérêt du ca-
pital et les empêchent parfois de traiter
d'autres affaires? Il fallait rechercher une
autre solution.
C'est alors que le Département des Colo-
nies, en plein accord avec le ministère des
Finances, a suggéré de faire déterminer par
les Délégations Financières les localités
dans lesquelles l'entrepôt fictif pourrait être
institué.
La Commission permanente vient de pren-
dre une délibération demandant la création
de l'entrepôt fictif dans les ports de Nossi-
Bc, Mananjary, Manakara, Fort-Dauphin,
Tuléar et Morondava.
Comme on le voit, la dernière séance de
la Commission permanente des Délégations
Financières a fait îessortir clairement l'es-
prit de complète collaboration économique
avec lequel la Métropole et la Grande Ile
s'efforcent de régler leurs relations commer-
ciales mutuelles.
L'aviation sanitaire
à Madagascar
»♦«
Voici un renseignement intéressant sur
l'aviation sanitaire à Madagascar :
Un avion militaire du poste d'aviation
d'Ihosy, qui avait quitté dans la matinée
du 20 juillet son port d'attache a assuré
l'évacuation sanitaire de Tuléar a Ihosy
d'une dame européenne dont l'état nécessi-
tait un transport urgent sur l'hôpital de Ta-
nanarive.
Deux avions du centre d'Ivato, alertés se
rendirent à Ihosy dans la matinée du même
jour. L'un d'eux prit à son bord la malade
et les deux appareils atterrissaient à Ivato
dans l'après-midi.
Ainsi, après avoir quitté Tuléar le 20
juillet à 10 h. 30, cette personne a pu être
hospitalisée à Tananarive le même jour à
17 heures.
Les avions qui ont accompli respectivement
l'un 560 km. et les deux autres environ
1.000 km, au cours de la journée ont effec-
tué leur voyage sans incident.
Ce beau geste et cette manifique perfor-
mance font honneur à notre aviation mili-
taire.
Les relations de Madagascar
avec le Sud Afrique
i»i ̃̃
Nous avons exposé dernièrement que le
gouverneur général Cayla, dans le but de
nouer des relations suivies avec la colonie
anglaise du Cap, avait accordé une subvention
assez forte à un vapeur qui ferait des voyages
commerciaux réguliers.
Voici maintenant, qu'on annonce qu'un
agent de la Central Agency, représentant de
fabrique de Johannesburg, visite actuellement
la Grande. Ile, pour y étudier les possibilités
d'échanger avec le Sud-Africain.
Le travail à Madagascar
L'heureuse institution des sections de tra-
vailleurs par voie de recrutement libre,
créée au mois de novembre dernier, se dé-
veloppe rapidement. On sait que cette main-
d'œuvre est destinée à concourir avec les
pionniers du Smotig à l'exécution des tra-
vaux d'intérêt général.
Les premiers groupes de travailleurs for-
més dès le début de l'année 1931 à Tuléar,
à Mananjary et dans la région de Majunga
ayant donné les meilleurs résultats, l'admi-
nistration locale a décidé d'intensifier ce re-
crutement.
C'est ainsi que l'effectif de la Section de
Mananjary vient d'être porté sans difficulté
à 350 travailleurs et que le camp d'Andriba
(route de l'Ouest) voit chaque jour augmen-
ter le nombre des engagements volontaires.
On envisage enfin la création de deux
nouvelles sections de 200 travailleurs cha-
cune, recrutées dans - la région de Fort-Dau-
phin. Ces nouveaux détachements, affectés
aux travaux de terrassement du chemin de
fer de Fianarantsoa à la Côte Est, seront
rendus prochainement sur les chantiers.
, Rappelons que les travailleurs libres bien
que n étant pas soumis au régime militaire
es pionniers du Smotig, bénéficient des
avantages accordés à ces derniers en ce qui
concerne l'organisation sanitaire des camps,
les installations sportives et les distractions
diverses qu'offre le « Foyer du pionnier ».
Les exportations minières
en Nouvelle-Calédonie
La crise économique qui sévit en Nouvelle-
Calédonie, comme ailleurs, par la baisse des
prix des matières premières, a mis deux gran-
des exploitations minières de cette colonie, le
1-1. - ---- - ----- -
JV icl{cl et la Lalédonia dans 1 obligation de
diminuer leurs frais d'administration et d'ex-
ploitation. Elles ont, en conséquence, constitué
sous le titre Caledo-Nickel une société de gé-
rance pour exploiter leurs mines et leurs usines.
Il y a, en Nouvelle-Calédonie, de nombreu-
ses exploitations minières, qui seront obligées
comme les deux grandes sociétés que nous ve-
nons de citer de prendre des mesures pour ré-
duire leurs frais d'exploitation.
Parmi les nombreux gisements qui se trou-
vent en Nouvelle-Calédonie, où l'on trouve
toute sorte de minerais, or, cuivre, manganèse,
plomb, argent, mercure, tungstène, etc. ceux
de nickel et de chrome sont les seuls qui soient
l'objet d'une exploitation suivie.
Les minerais de nickel titrant 5 sont trai-
tés dans la colonie, où il y a des hauts-four-
neaux, à Nouméa, à Thio et à Vaté.
Les minerais de chrome titrant de 48 à
*50 sont exportés^san* -avoir-été soutira à-au.
cun traitement.
Les exportations de nickel en mattes, de
chrome et de divers autres minerais en petites
quantités constituent environ la moitié des ex-
portations de la Nouvelle-Calédonie.
A la Société des Nations
f 1
La question de l'esclavage
La sixième commission qui s'occupe des
affaires politiques s'est réunie et a continué
jeudi matin, sous la présidence de M. Motta
(Suisse), le débat commencé mercredi sur la
question de l'esclavage.
La discussion a roulé sur les propositions
présentées mercredi par lord Lytton, délégué
de l'Empire britannique, et tenda*" * à faire
renaître la commission tempoiaire de l'es-
clavage, car la LTrande-Hrctagne estime que
la convention conclue en 1926 n'a pas donné
tous les résultats désirés.
Il reste, en effet, dans le monde, au moins
cinq millions d'esclaves.
Il ressort du débat commencé que la pro-
position de la délégation britannique est re-
poussée par l'assemblée.
Un compromis est intervenu qui exclut
tout contrôle des Etats intéressés.
Hier matin a été abordée la discussion sur
les mandats.
M. Bodrero, délégué italien, a tenu à pré-
ciser le point de vue de son gouvernement
sur les conditions de cessation d'un man-
dat :
« La Société des Nations, a-t-il dit, doit
s'assurer que le pays auquel l'indépendance
est reconnue est réellement en état de main-
tenir cette indépendance et que cette indé-
pendance est mise à l'abri de tout danger et
est garantie par des engagements précis. Il
ne s'agit pas, en elTet) de donner au nouvel
Etat le statut d'Etat indépendant, il faut
aussi lui garantir qu'il ne passera pas du
régime mandataire à un régime de subordi-
nation de fait. »
r ,. , 11.
M. uocircro ajoute que ic principe de la
porte ouverte, l'égalité économique, le trai-
tement de la nation la plus favorisée limité
à une période de temps raisonnable, ainsi
que l'obligation absolue et sans condition
du principe de la réciprocité sont des garan-
ties d'indépendance. La réciprocité de la
porte ouverte sont les deux bases fondamen-
tales sur lesquelles les nouveaux Etats de-
vront établir leur indépendance économique.
M. Maurice Petsche, délégué français,
après s'être référé aux déclarations faites au
Conseil le 4 septembre par le représentant
de la France sur les vues du gouvernement
français relatives aux conditions auxquelles
devraient être subordonnée la cessation du
régime du mandat, a fait allusion à l'Irak
et dit que la France, puissance mandataire
voisine, entend aider ce pays à remplir une
des conditions nécessaires pour son admission
a la Société des Nations.
M. Petsche fait allusion à l'existence d'un
« territoire défini ». Le gouvernement fran-
çais, dit-il, est prêt, ainsi qu'il en a d'ail-
leurs déjà informé le gouvernement de la
Grande-Bretagne, à régler sans tarder les
questions de frontière encore pendantes en-
tre l'Irak et la Syrie. Rappelant que dans
une question intéressant la Syrie et le Liban,
le délégué de la Perse s'était plaint au
Conseil que Izt France n'avait pas accordé
aux ressortissants persans le régime judi-
ciaire dont jouissaient sur ces territoires les
autres ressortissants étrangers, M. Petsche
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