Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-01-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 janvier 1935 24 janvier 1935
Description : 1935/01/24 (A36,N10). 1935/01/24 (A36,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63796511
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
840 ANNII. - N° 10. JCUPI, la H. 30, 24 JANVIER 19»
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL : Directeur :. Raoul MONMARSON
ç - ""-
JOUMOiJUOTIDIEN
•Rédaction & Administration :
, 1
li Bue de U Bourse
PARIS
lTÉl, 8 RICHELIEU 73-06
1 (2 lignes groupées)
ABONNEMENTS
apéfi la Rtvuâ illustré*;
Va as 8Molt 8 Mol»
Franoe et
Colonies 180 » 100 » 50 o
Etranger. - 240 p 126 p 70.
Le Muméro : 90 oentimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'élevage devant
la Conférence Impériale
Comme je l'avais fait pressentir dans un
article précédent publié dans ce journal, j'ai
pris contact avec les débats de la Conférence
Impériale qui se déroulent au Ministère des
Colonies. Dans l'impossibilité d'assister aux
nombreuses réunions des diverses Commis-
sions, j'ai choisi celle qui avait à connaître
des questions concernant l'élevage.
Je ne cache pas que j'ai été vivement in-
téressé par les échanges de vues et les dis-
cussions pratiqués par les représentants des
diverses colonies et de la Métropole à ce su-
jet.
Appelé à intervenir, je me suis appuyé sur
trois principes de base :
10 Faire cesser les productions suscepti-
bles d'entrer en concurencc ;
2° Développer par tous les moyens, même
onéreux, les denrées exotiques dans nos colo-
nies en qpposition avec les produits similai-
res que nous importons de l'étranger ; tels
que café, bananes, coton, oléagineux, etc. ;
3° Aider et diriger nos colonies dans leurs
exportations à l'étranger. - - - - -
En considérant que les colonies et la Mé-
tropole ne constituent qu'une famille, la
grande, 'famille française, cette formule,
agréable à chacun, est de nature à arrondir
considérablement les. angles au cours d'une
lutte où l'intérêt est susceptible de faire
naître des heurts.
En ce qui concerne l'élevage et ses dérivés,
un tour d'horizon fut assez vite parcouru.
L'élevage bovin de Madagascar devint
l'objet essentiel des interventions. De suite,
une bonne volonté réciproque s'affirmait.
Chacun se mit d'accord pour réaliser une
amélioration sensible du troupeau en qualité.
,Sur la quantité, la discussion prit une cer-
taine vivacité. Là, il fallut envisager les dé-
bouchés. Sur les pays étrangers les plus rap-
prochés, côte orientale de l'Afrique du Sud,
clientèle perdue. Ailleurs, peu d'espoir.
Restait la France en face des importations
de viande congelée. Or, en France, la crise
bovine a atteint une gravité qui confine au
désastre. Obligés d'interdire toute importa-
tion étrangère, nous avons dû envisager les
fournitures de l'Armée et de la Marine au
moyen de viandes congelées françaises. L'ex-
périence en cours nous permettra cette réali-
- sation dans Ain délai très «ourt.
Quelle peut-être "la place des Viandes con-
gelées de Madagascar ? Poser ID. question,
c'est la résoudre.
Malgré cçla, faisant preuve de bonne vo-
lonté, une entente a été réalisée dans les con-
ditions suivantes :
Limitation de cette importation établie
sur la moyenne des entrées des quelques an-
nées qui se sont écoulées. Faudrait-il encore
que la qualité permît à notre grande île de
pouvoir lutter avec nos viandes françaises,
sans cela ses congelées se trouveraient dans
la même position que celle de nos produits
de troisième qualité qui ne trouvent plus
d'acquéreurs.
Autre condition. Il est avéré que les conge-
lées de Madagascar sont transportées en
grande partie sur bateaux étrangers. Il est
tout naturel qu'en face de la triste situation
de notre flotte marchande nous exigions que
ce soit cile qui ait le monopole de ce fret.
L'entente se fit sur ce point.
En Indochine, troupeau important, sans
aucune menace de concurrence pour la Fran-
ce. A l'unanimité il fut convenu qu'il fallait
améliorer et. augmenter ce cheptel en fonc-
tions des possibilités d'écoulement, soit sur
la Chine, soit vers les grands ports voisins.
Aucune difficulté en ce qui concerne l'Afri-
que Occidentale et l'Afrique Equatoriale.
Même solution que pour l'Indochine : déve-
lopper la production animale et surtout s'en
servir pour mieux alimenter nos populations
coloniales.
11 a été reconnu que les plus grandes diffi-
cultés qui s'opposaient à l'essor de ces pro-
duits étaient présentées par les maladies
contagieuses qui ne trouvaient en face d'elles
qu'un corps de vétérinaire trop réduit, dé-
pourvu de laboratoires, d'outillage, en un
mot de moyens indispensables.
A l'unanimité, on a jugé qu'on devait y re-
médier dans les .plus brefs délais.
Dans l'organisation générale de la. dé-
fense de notre élevage métropolito-colonial,
j'ai estimé que l'on reconnaissait trop la por-
tée des mesures poursuivies avec ténacité par
le Comité parlementaire de l'élevage, à sa-
voir :
Une lui déjà votée, appliquant un droit
de douane convenable à toutes les graines
Oléagineuses étrangères.
Ce fut la thèse du ministère îîes Colonies
du moment, mais pas celle du Comité Parle-
mentaire de l'Elcvage qui convient que
sous le contingentement, la lui deviendrait
inopérante.
De.fait elle tic donna aucun résultat et on
tut obligé de recourir au contingentement
Les deux mesures conjuguées, droit de
douane et contingentement, permirent une
légère amélioration devenue rapidement in-
suffisante.
Depuis des mois, le Comité Parlementaire
de l'iilevage réclame une augmentation opé-
rante des droits de douane et après mille dif-
ficultés il a. réussi à. provoquer une prQPosi-
tion de lQi de la part de la Chambre tendant
à ce résultat. < L 1 - - -.
Mieux encore, il a pu convaincre notre mi-
nistre de l'Agriculture qu'il était nécessaire
de voir le Gouvernement prendre à sa charge
ce projet sous la forme d'un projet de loi
dans le dessein d'aboutir vite.
11 m'est impossible d'en prévoir et d'en
Jécrire les effets dans cet exposé, j'affirme,
qui s'impose en ce moment.
je reviendrai bientôt sur les questions
en résumé, que c'est la seule mesure efficace
d'élevage concernant l'Afrique du Nord.
Jean Beaumont,
Sénateur de VAllier, secrétaire de
la Commission d'AgricuUute,
membre de la Commission des
Douanes, président du Comité
Parlementaire de l'Elevage.
Alger, Tunis et Rabat
conservent leur Chef
Le ministère des Affaires étrangères a com-
-- muniqué - hier au -- soir :
Dos Informations de presse ont été pu-
bliées sur des projets de mutation dans le
haut personnel diplomatique, dont les dispo-
sitions éventuelles pourraient entraîner un
changement de titulaire dans les fonctions
¡ de Secrétaire général des aifaircs étrangè-
res. Ces informations sont dénuées de tout
fondement. Aucun changement ne sera en-
vjsagé au -poste de Secrétaire général.
Il n'y a; d'autre part, aucun mouvement
diplomatique .en préparation.
Les renseignements que nous sommes allé
d'autre, part quérir. partout où nous pouvions
trouver quelque chance de véracité nous per-
1 .- -
mettent a affirmer qu aucune modification ne
sera apportée pour l'instant à Alger, à Tunis
et à Rabat.
Nous nous étions fait l'écho des bruits qui
couraient. Et cela était dans notre rôle. Nous
sommes heureux d'enregistrer une assurance de
stabilité.
D'autre part, à quelques jours de distance,
deux journaux du soir ont annoncé la retour en
France de M. Renard, Gouverneur général de
V A.E.F. Comme nous Vavions dit, M. Re-
nard est monté en avion de Brazzaville à Ban-
gui. En toumée dans la colonie.
M. Renard ne rentre pas - en France.
; ;.+
Vers- une école des Arts
indigènes en Océanie
Le 5 octobre a eu lieu à Papeete la pose
de la première pierre de l'Ecole des Arts
indigènes, sur un emplacement attenant à
l'Ecole Centrale.
De nombreuses personnalités avaient tenu
à manifester par leur présence l'intérêt qui
s'attache à la première tentative d'éducation
artistique des Tahitiens.
Le Directeur de l'enseignement, par un
bref exposé et le Gouverneur, dans une
courte allocution, expliquèrent aux jeunes
assistants l'immense promesse intellectuelle
que cette création apportait aux générations
futuTes. -
Une possibilité nouvelle est ouverte à
l'avenir de ces fies de beauté et à leurs ha-
bitants si instinctivement doués.
la tragédie
des Somalis
Voici les communiqués qui nous ont. été
remis par le ministère des Colonies .-
Le 17 janvier, vers midi l'administrateur
Bernard a reçu, à Dikkil une demande de
secours des Issas qui venaient d'être razziés
par les Aissamaras. L'Administrateur partit
le même jour a 15 heures avec 16 miliciens
et quelques partisans pour couper aux Ais-
samaras la route du retour. [1 campa.. la nuit
près du lieudit Marheito et jusqu'au matin
du r8 essuya des coups de feu sans répon-
dre.
r 1 _.-
m u neuves Il attaqua et combattit jusqu à
S heures moment auquel les munitions fu-
rent cpUisées. L'Administrateur Bernard de-
meuré sur place succomba à dix blessures
faites à l'arme blunchc.
Les pertes de l'advcrsaire dont la force
est évaluée à 800 hommes sont encore in-
connues.
Devant les précisions reçues sur les cir-
constances qui ont entouré la mort de l'Ad-
ministrateur Bernard, M. Louis Rollin, mi-
nistre des. Colonies, a propose à M. le Grand
Chancelier d'attribuer à ce fonctionnaire et
à titre posthume la croix de chevalier de la
Légion d'honneur.
Le Gouvernement de la République cite à
l'ordre d.c la nation :
M. Bernard (Albert-Julien), né le 31 août
1909, Aâministraleur-adjoint des Colonies,
COlmliaudllltt le Cercle de Dikkil-Godab
[Côte Française des Somalis).
Ayant reçu le 17 janvier 1935 une demande
de. secours d'une collectivité qui venait
d'être rassiéc par une horde évaluée à 800
individus armés, s'est porté, le même jour,
avec 16 miliciens et quelques partisans, au
devant des agresseurs pour tenter (le leur
couper la route du retour.
A livré" le 18 au matin, un violent combat
de deux heures jusqu'à épuisement complet
des munitions. Demeuré sur p-lace, est tombé
héroïquement en donnant le plus bel exem-
ple de bravoure et d'esprit de sacrifice.
> m)m (
Prise d'ormes à Constantine
Le IQ, en présence du général Rochard el
des PC'SOflruzUU S" de lez vilze, a en Lieu une
importante prise d'armes à laquelle parti-
cipait toute la garnisou.
An cours de cette manifestation, le général
Rochard procéda à la remise de quelaurs
décorations.
Sur une mort
ii
ous ne pouvons, sans
le saluer comme U
convient, laisser s'ef-
facer dans l'esprit'
public, tellement dé-
saxé par l'actualité,
le souvenir de l'élève
administrateur Ber-
nard.
Ce jeune fonctionnaire, tué à l'arme blanche
après avoir lutté jusqu'à son dernier souffle,
comme un soldat, mérite une mention spéciale,
et nous saurons gré à M. Louis Rollin d'avoir, 1
à l'instant même où le drame lui était connu,
réd.gé cette citation magnifique qu'enregistre-
ront les générations qui nous suivent.
Il y a, dans le geste de ce bianc, un symbole
qui prend, au lendemain d'un marché de fron-
tières, une signification que nous n'oublierons
pas, et qui pose sur l'avenir un douloureux
jalon.
Notre pensée se porte en arrière, et voit un
jeune administrateur, M. Even, blessé en Haute-
bangha, lors d'une révolte, alors qu'il faisait,
lui aussi, tront à l'adversaire. Les gestes de cou-
rage, ae ce courage tervent et tranquille, hono-
rent le corps des administrateurs broussaros,
que nous admirons et que nous aimons parce
qu'ils sorçt véritablement les héraults de la
France simple, humaine et tranquine.
Nous qui désespérons souvent ae la jeunesse,
et qui nous désolons de la contempler un peu
veule, et sans but, nous sommes touchés au
cœur quand elle nous donne, comme aujour-
d'hui, la preuve de sa fermeté et de sa gran-
deur. Nous lui reconnaissons volontiers le gout
du risque, et l'ivresse du muscle. Mais nous
jugeons qu'elle extériorise un peu trop avide-
ment ses tentatives et ses eftorts. L'âpre combat,
dans la solitude, de cet Européen accroché à
son devoir, déjà fasciné par son destin, et qui
se fait hacher sans reculer d'un pas, nous retient
avec amant de douleur que d'orgueil.
La semence demain pourra être féconde. Elle
ense.gnera aux pairs de ce jeune chef, comme
à ceux qui lui succéderont, tout ce que le simple
accomplissement du devoir suppose de courage,
de patience et de sacrittce, Ne taire que son de-
voir, mais faire tout son devoir, voilà ce que
,la jeunesse ne comprend pas toujours, et ce qu'il
est le plus difficile, dans la vie, de réaliser plei-
nement.
La soif de réclame et de publicité est bien
In plus mauvaise fée qui puisse battre des ailes
àutour d'un berceau. L'homme est possédé par
son moi comme un fruit par It ver qui le ronge
pans ternir son enveloppe. Se montrer près du
soleil, frotter ses maigres membres aux décora-
teurs patentés, glisser des huissiers, chamarrés
aux puissants du jour en équilibré sur le pou-
voir, travailler à la lanterne sourde pour attein-
dre des objectifs éphémères, dont le profit écrase
la valeur, tel est malheureusement l'objectif fré-
Voilà pourquoi nous nous tournons avec émo-
tion vers ce jeune héros qui s'est brusquement
imposé à nous. Il nous apporte cette assurance
formelle que les tâches obscures peuvent en une
nuit révéler des hommes, et nous espérons bien
que l'Ecole Coloniale saura dresser haut dans
son cœur ce pur visage de l'un des siens, payant
par le sacrifice de sa vie, dix jours plus tard, une
défaillance coloniale de son pays.
Raoul Monmarson.
: ) <
Nos vins ne se vendent plus
en A. E. F.
Nous avons dernièrement publié (1) un
article de M. Pierre Fontaine sur la question
des vins où il dit notamment : Il La France,
pays de surproduction de vin, importe plus
de vins étrangers qu'elle n'en exporte. »
Ajoutons à sa documentation quelques dé-
tails el quelques chiffres côté A.E.F. :
En 1931 cette Fédération importait 16.uoo
hectos de vins dont 13.000 en provenance de
France.
En 1933 elle en importait 20.000 hectos :
7.000 de France, 7.000 du Portugal et 5.000
d'Espagne. C'est-à-dire qu'en deux années la
consommation a donc aug-nwnté de 4.000
liectos mais les importations de France ont
diminué de 6.000 hectos au bénéfice du ror-
tugal et de l'Espagne.
Cela se comprend lorsque l'on suit que les
vins étrangers paient, tout comme nos vins
fiançais, et sans aucun contingentement, le
même droit d'entrée qui est de o fr. 30 à
0,60 par litre (tant en A.E. F. qu'au Came-
roun, Dahomey, Togo et Côte d'Ivoire).
Le coût du fret étant moindre pour les
vins portugais et espagnols il est normal
qu'ils puissent concurrencer les nôtres,
qu'ils viennent de Bordeaux ou d'aillcurs.
Bref, nos Colonies acceptent les vins
étrangers sur le même pied d'égalité, que les
vins français alors que, en Guinée Portu-
gaise et en Angola le droit d'entrée est de :
0,60 escudo par litre de vin portugais
mais de 9 p escudos par litre de vin étranger.
quinze lois plus !
A cet état de chose peut-on dire qu'il
existe une sorte de réciproque au Sénégal,
Soudan, Mauritanie, Guinée et Niger où
certains vins sont frappés d'une surtaxe de
1 franc par litre?
Evidemment, ce sont des vins étrangers,.,
tout au moins à ces territoires, puisqu'ils
sont tunisien, algérien et marocain!
La Conférence Impériale se saisira-t-cllc
de la. question?
(1) Voir les Annales Cahmwlcs du 12 janvier :
« Vins de France et (l'Afrique du Nord Il par
l'ierre Fontaine.
Le Gouverneur général
Robin en Annam
DEPART DE HUE
Bêt G&nvemeiir général Robin ayant quitté
Hué le 18 janvier, a tenu, avant de retvtrer'
au Toukiti et malgré des circonstances at-
mosphériques très défavorables, à se rendre'
compte personnellement, de l'état des Pro-
vinces dit Nord-Annam, dévastées par le ty-
phon de novembre dernier.
M. Robin-j accompagné dit Résident supé-
rieur d'Annam, M. Graffeuil, a constaté
dans la p-rovince de Donghoi, les. efforts
faits tant par les villages voisins des gran-
des dunes qui longent la route mandarine
sur 40 km., que par le Service Forestier
pour' créer des pépiitières qui f outniroiuL les
plants nécessaires à la fixation de.s sables et
empêcheront leurs progressions et les enva-
hissements des risicrcs.
Le Chef de l'Union Indocftinoise est ar-
rivé à la fin de la matinée à Ba-Dou, un des
marchés les Plus importants de l'Aitnant,
notamment pour les bestiaux. M. Robilt s'est
entretenu avec les notables cantonaux et
communaux et s'est fait fournir des explica-
tion% sur les dispositions prises pour distri-
buer dit bétail aux sinistrés en remplacement
de celui perdu dans le typhon. Dans le nord
de la province, des chantiers de secours,
comportant des travaux de route, de terras-
sements et d'empierrement ont été orgmiséi
pour venir en aide aux sinistrés.
DANS LA PROVINCE DE H ATI N h
Le lendemain iy, M. Robin a visité la
province de tlatinh dont une région avait été
aussi très gravement atteinte par l.es tno-ada-
tions consécutives au typuon de nolemort.
2 50 habitants y ont clé noyés ainsi que 2.300.
! -:. 3 00.
tètes de vetail. Les récoltes et les approvi-
sionnements ont été détruits. Le Cticf a"
l'Union Itidrochinoiie a pu constater que les
efforts conjugues des autorités françaises et
indigènes avaient permis non pas d'effacer
les ruines accumulées par le sinistre, mais
d'cil atténuer les conséquences iminediatcs.
Le Gouverneur général a décidé qu'une
somvtc de 30.000 piastres serait prélevée sut
ie crédit du budget général et affectée à- rai-
soit de 4.000 piastres à la province de Dong-
.iloi et de 26.00a à celle de Uatmh, pour L'ou-
verture de chantiers de .t.crl'.as.semcllt et d'em-
pierrement de. routes, de manière que les
sommes dépensées le soient exclusivement ett
salaires.
Le Résident supérieur ett Annam a ex-
primé tilt Gouverneur général les rrjiLercic-
wettts d e la population pour avoir bien
voulu venir se rendre compte lui-même des
efforts de redressement des régions athmne.s
par ces catastrophes et leur apporter, un té-
moignage effectif de sa sollicitude.
Le Gouverneur général est arrivé à Hanoi
sm'm"C. -
- +
La fièvre jaune devant
l'Académie de Médecine
Lors de la dernière séance de l'Académie
de Médecine, M. lJcttit a présenté une note
du docteur G. 1V|. Findlay, seul médecin auto-
risé par le gouvernement britannique à conser-
ver le virus amaril et à pratiquer la vaccination
anti-hèvre jaune.
Ce praticien estime, comme Y Office inter-
naiional d'hygiène publique, que l'inoculation
à t' homme du virus amaril vivant, seu l com-
porte des dangers ; en effet, l'injection sous-
cutanée du virus atténué de Theiler peut pro-
voquer la mort du s inge ; la transmission, par
piqûres de tégomyies, du virus de Theiler est
possible ; le virus « neUrotrope » de Theiler
est réversible en virus « viscérotrope ». De
plus, Laigret, Mathis et Durieux ont constaté
ichez les hommes vaccinés avec le virus Thei-
ler seul des réactions multiples : poussées fé-
briles souvent très fortes, néphrite, méningite,
paralysie, etc.
Aussi malgré les réactions sériques éventuelles
Findlay préfère la vaccination par virus seul.
Comme le sérum de convalescent est toujours
déficient et ne jouit que d'un faible pouvoir
viricide, Findlay a substitué à ce dernier le
sérum Pelti t-Stefanopou lo (quantités illimitées
pratiquement, pouvoir viricide de beaucoup
plus élevé que le sérum de convalescent). Si
les proportions de sérum et de virus sont cor-
rectement établies, les réactious imputables au
virus sont insignifiantes et très rares ; de plus,
le virus ne circule pas dans le sang.
Etant donnés les résultats obtenus par plu-
sieurs centaines de sujets à Londres, le gouver-
nement britannique a décidé que seule la mé-
thode de vaccination par île sérum et le virus
pouvait être autorisée dans les colonies de
l'Afrique occidentale. Dans ce but, du sérum
antiamaril (PetlitStefanopoulo) et du virus
(Theiler) viennent d'être expédiés pour la vac-
cination des volontaires.
Le nouveau Président
de la Djemaia des Habous
en Tunisie
S. E. le ministre de la Plume Sidi Younès
Hadjouj, représentant S. E. le Premier mi-
nistre, assisté dit. général Mustapha Sfat et
en présence de MM. Bcrtholle, Inspecteur
des ( ontrôles civils, a procédé à l'installa-
tion. du. général ( hadly el Okby dans ses
nouvelles fondions de Président de la Dje-
maia des liabous.
.11 y a quelque temps, Mme A.-J. Bernard, veuve de l'Administrateur tué
le 18 janvier en Somalie, recevait de son mari une lettre où il était écrit :
Je plaindrais les gens qui viendraient ici et qui, sous mes ordres, y vien-
draient avec un autre but que celui de faire du bien aux indigènes. »
Nous formulons le ivœw que cette phrase soit gravée sur la pierre tombale
de ce jeune disparu.
Mllis plus encore qu'elle soit demain portée à la connaissance de tous ceux
que la France ambitionne de diriger vers ses territoires d'outre-mer.
Notre mission sociale, notre mission humaine, plus que partout ailleurs,
sont exprimées dans cette simple phrase, si lourde de sens et de pitié.
(
Elrioges démarches
des prodiciears de blé
Le 7 décembre, un télégramme- dwv. Syndi-
cal , des Producteurs de blé n parvenait à
l'adresse de M0 Mathieu, président du Conseil
colonial de Cochinchine
Ce télégramme, nos lecteurs ne l'ont pas
oublié, offrait OU millions de francs adx rizi-
culteurs pour assainir le marché du riz en cher-
cnant des débouchés à l'étranger, fuis le silen-
ce est tombé sur cette mirifique pioposition.
Or, il nous revient que des démarchés sont
faites actuellement par certains producteurs de
blé auprès des délégués indochinois actuelle-
ment à Paris, et que l'offre de W millions leur
-est présentée à nouveau. Cette proposition pa-
rait pour le moins étrange car, les deputes amis
des rizicuiteurs n'en ont jamais été saisis.
Certains parlementaires ne sont pas satisfaits
de la loi sur le blé, malgré les demandes impe-
ralives de nombreux groupements agricoles pour
son application intégrale et rapide. l'le cher-
che-t-on pas une dwetsion pour faire revenir
devant la Chambre la loi sur le blé qui ne pa-
rait pas être bien accueillie par cet tains intérêts
un peu trop particuliers ?
L'entente si généreusement offerte, ne se
relournerait't-elle pas contre les rizicuiteurs ?
Nous pensons qu'en l'occurrence les produc-
teurs de blée de-vraient, si leurs intentions sont
saines, agir au grand jour et présenter leur pro-
position à tous les intéressés, y compris la
presse. L.a démarche actuelle, qui parad être
entourée de beaucoup de ténèbres, ne peul que
susciter des craintes trop fust/liées.
Notre curiosité, bien excusable, nous pousse
à poser une petite question : ,
Ne pourriez-Vous pas, tout d'abord, vous
entendre entre vous, Messieuts les Producteurs
de blé, avant de vouloir vous occuper si cheva-
leresquement des intérêts des riziculteurs indo-
chinois ?
Uautre pari, nous savons que la prime
allouée aux riz ne sera que de quinze francs
par quintal dont 7 fr. 50 pour le producteur, et
7 fr. 50 pour exportateur. Le réglement
administratif, actuellement à l'étude, sera pu-
blié à la fin de ce mois ou au début de jévrier.
En attendant sa mise en application des
stocks de riz sont bloqués tant à Marseille
qu'à Saigon.
Et nous calculons : 400.000 tonnes de riz
avec une prime de 150 francs par tonne font
bien soixante millions ae Irana. Cette lar-
gesse permettrait alors tm contingentement de
deux cent mille tonnes, c'est-à-dire la mort de
l' Indochine.
––- +
Madagascar
en 3 jours 13 heures 18'
Le record Salel-Goulette est battu
par Génin-Laurent et Robert de 18 h. 12
L* équipage Gcnin-Laurcnt-Robert, qui
s'est envolé de Marignane le 20 janvier à
3 h. lu, est arrive hier à 13 h..°5 à Tana-
narive. Ils ont établi la liaison en trois jours
13 h 18 minutes.
U- record de Salel-Goulette, quatre jours
y h. 30, a donc été battu de 18 h. 12. 1
/.a vitesse moyenne, horaire est inférieure
à 200 km. Rappelons que le capitainc F ran-
ch omme et Waller ont fait Bruxcllcs-Léo-
poldvillc-Bruxrllcs à 320 hm.-/zcurc.
I.a victoire de Grnin-Laurent-Robert est
splcndide. Nous, avons des pilotes capables
de rivaliser avec n'importe quels Pilotes
d'autres nations. Quand se dccidera-t-on à
leur donner dit matériel lIlodcmt??
Le général Denain, ministre de l'Air, a
adressé à Tananarive} pour Véquipage de
l'avi 01/. l'iiildppcville, Genin-Nobert-Laurent,
le télégramme suivant .• -
u je f^iis heureux d'adresser .111 chef pi-
lote Genin et à ses coéquipiers les plus char
leurcuses félicitations pour le magnifique
record établi. Général Dknain. »
TROUBLES.
Devant le mystère
éthiopien
M. GugUelmo Ferrero a dernièrement publié
dans la « 1 ribune des Nations » un article
intitulé u La dernière féodalité guerriere ».
M. G. terrero prétendait que ïhtat-major
italien avait donné, en 1une version erro-
née de la bataille d'Adoua, entre les Italiens
et les Abyssins. Il ajoutait que des événements
importants je préparaient en Afrique, qui
allaient nous rejeter au temps des aventures.
Cet article n'est pas passé inaperçu com-
me lout ce qui louche à l'honneur de Rome
Aussi bien le jovrnal le plus alerte, dont les
polémiques sont en Italie les plus vivantes,
« Ottobre », relève ces propos, et n'hésite pas
à prétendre que M. terrero se fait l'avocat de
la cause éthiopienne.
Il demande que des sanctions soient prises.
Et sa virulence est telle que l'on. s'étonne un
peu.
Serait-il vrai, ef/eclivement, que demain une
action italienne de grande enverguie s'engage,
à laquelle, par des nécessités relevant du dra-
me de Dikkil-luc-Abbé, et demain d'un
prochain incident anglo-abyssin, la France
et la Grande-Bretagne seraient mêlées P
Le sucre métropolitain
sur la sellette
L'Agence Télégraphique Cniverselle a pu-
blic ce matin, sous le titre : « A quand la
baisse du sucre? » la note suivante :
I.e sucre mfr'né de betteraves se vend
actuellement do 3 fr. GU à 3 fr. 80 le kilo-
ynimme, uu détail. Il viiluit environ 0 fr. 70
avant lu guerre; les prix sont donc d peu
pros éfJUlVnlcllts, niais tout de même un peu
supérieurs.
il 11'y uurait rien il redira il cela si les
mêmes eonstn lut ions étaient à Taire sur les
mitres produits de consommation et d ori-
gine agricole.
Mais, hormis la viande, qui jouit, il lu ut
croire, de privilèges spéemux et qut se
niuintieul victorieusement yjour les bou-
chers) à un coefficient largement supérieur
ii 5, les mitres denrées s'orientent nette-
ment, depuis quelque temps, vers un coeffi-
cient intérIeur, y compris même lo ptUn,
dont ce sera le mérite principal du caûlnet
Flundin d'avoir pu obtenir la baisse.
Pourquoi lo sucre resterait-il en dehors du
mouvement
Serait-ce parce qu'il n'y en a pas assez. ?
Nous avons puulié ces jours-ci une statis-
tique qui montre que lu production de lu'
ciunpnyno Jycti-lU3ô dépussuni largement un
million de tonnes, alors que les labricants.
étaient convenus de ne piuduire que i&O.OOO
tonnes, chillre dÚjù. largement suffisant
pour répondro fiux besoins de la consom-
mation.
Seruit-ce parce que les betteraves sont
trop chères On nous fera difficilement
croire qu ù. une époque où les cultivateurs
ne peuvent tirer d'aucun de leurs produits
un prix rémunérateur, ce soient précisé-
ment le^s iietternvcs qui lassent exception
alors qu'elles sont acnetées pur des in-
dustriels faisant partie d'une organisation
syndicale 1res agissante, très puissante, et
encore plus unie Iffliii, la défense de ses in-
lôrCts.
.SeraiUco nloi's que les fruis de fabrica-
tion sont plus élevés, proportionnellement,
qu'avLLnt-guerre ï 1. hypothèse est nlllllikstc-
ment absurde, car d'onornios progrés ont
été accomplis dmis l'outulaye comme dans
les procèdes et l'on sait par ailleurs que la
sélection des graines a permis d obtenir des
liftteraves de plus en plus riches en sucre.
Nous aurions pu, d'ailleurs, nous abste-
nir de poser toutes les questions qui procè-
dent si nous avions simplement ruppeio que
les sucreries et raffineries ignorent la cr.se
et que leurs bénéfices ne cessent d'augmen-
ter.
Cela étant, il semble ass''z naturel qu'une
action vigoureuse des pouvo.rs publics soit
déclenchée le plus tôt possi.de pour udou-
cir, c'est bien le cas de le dire, la situation
des consommateurs.
Nous nous faisons jin plaisir de reproduire
cette note, avec l'espoir que les sucriers co-
loniaux sauront en faire leur profit.
Les accords de Rome
La question d'une collaboration économique
franco.-italienne en Afrique
paf Raoul Servette.
De notre correspondant de Genève.
Alors qu'autour de moi, dans les couloirs
surchauffés du Bâtiment de la Société des Na-
tions, on ne parle que du plébiscite de la Sar-
re, j'ai cherché à me rendre compte de ce que
vous pensez à Paris des accords coloniaux de
Rome. Ma foi la presse m' a semblé assez so-
bre comme réflexions. Serait-ce vrai que les pro-
blèmes coloniaux n'intéressent guère les lec-
teurs des feuilles publiques? Ce qui m'a le
pl.us surpris c'est de constater que des gens,
avertis pourtant de ces questions, traitent bien
légèrement de tels sujets. Certains ont parlé à
propos de l'étendue de la cession faite au nord
de la Côte des Somalis par la France au profit
de l'Italie d'une superficie de 7.000 km2 et
de 50 kilomètres de côte. D'autres ont chiffré
ladite superficie à 1.000 km2.
Comme nous autres Suissses, nous sommes un
peu méticuleux, j'ai voulu vérifier, le fait,
pour m'expliquer d' aussi notables divergences.
Armé d'un solide Atlas allemand, le seul sé-
rieux m'a dit la gentille secrétaire de la Bi-
'bliothèque de la Société des Nations, j'ai me-
suré et bien examiné à la loupe. Les 7.000
km2 se sont mués, après étude, en 800 km2.
Ainsi, j'ai pris la presse française, même pro-
fessionnelle, c' est-à-dire la presse coloniale, en
flagrant délit de « légèreté » tout au moins.
Mais il y a plus, un article m'ayant signalé
que, sur les 20 km de côte devenues italien-
nes, 20 et non 50 kilomètres, se trouvait à Der
Eloua un « Gibraltar » inconnu, le u Gibral-
tar de la Mer Rouge ». Bougrel L'affaire était
intéressante et moi de conclure en Suisse ras-
sis que je suis : « Ces saciés Français avec leur
légéreté sont toujours les mêmes 1 » Laisser
ainsi aux mains italiennes un « Gibraltar » l
Ne pas songer que herim, un vrai Gibraltar an-
glais, se trouvait eg face 1 A moi l'Atlas bo-
che et les cartes marines de l'Amirauté britan-
nique. De nouveau, loupe dans les doigts, dit
cherche sur la côte des Somalis le point dit
Der Eloua ; je constate que ce « port » est
sur une côte rectiligne sans la moindre anse
possible, sans la plus petite baie, des marais
bas l'environnent. Les cartes marines exami -
nées m'ont révélé en outre que les fonds marins
étaient très bas, 6 mètres. Voyez-vous ce « Gi-
baltar » sans fonds pour les dreadnoughts, sans
anse pour abriter le moindre rafiot 1 Je ne pren-
drai pas des actions du port de Uer bloua.
Tout cela ne sont que jeux et ris dans une
certaine mesure car il me semble que l'un des
points essentiels des « accords coloniaux » de
Rome n'ait pas été mis en relief d'une façon
suffisante dans la presse française : Je fais al -
lusion au texte qui prévoit que l'Italie et la
France examineront une sorte de collaboration
économique en Afrique.
Nous connaissons très bien cette idée que
nous avons maintes fois entendu développer au
Bureau International du Travail ou dans les
Commissions diverses qui lfeurissent au sein de
la Société des Nations. « L'heure est veouf
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL : Directeur :. Raoul MONMARSON
ç - ""-
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•Rédaction & Administration :
, 1
li Bue de U Bourse
PARIS
lTÉl, 8 RICHELIEU 73-06
1 (2 lignes groupées)
ABONNEMENTS
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Va as 8Molt 8 Mol»
Franoe et
Colonies 180 » 100 » 50 o
Etranger. - 240 p 126 p 70.
Le Muméro : 90 oentimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'élevage devant
la Conférence Impériale
Comme je l'avais fait pressentir dans un
article précédent publié dans ce journal, j'ai
pris contact avec les débats de la Conférence
Impériale qui se déroulent au Ministère des
Colonies. Dans l'impossibilité d'assister aux
nombreuses réunions des diverses Commis-
sions, j'ai choisi celle qui avait à connaître
des questions concernant l'élevage.
Je ne cache pas que j'ai été vivement in-
téressé par les échanges de vues et les dis-
cussions pratiqués par les représentants des
diverses colonies et de la Métropole à ce su-
jet.
Appelé à intervenir, je me suis appuyé sur
trois principes de base :
10 Faire cesser les productions suscepti-
bles d'entrer en concurencc ;
2° Développer par tous les moyens, même
onéreux, les denrées exotiques dans nos colo-
nies en qpposition avec les produits similai-
res que nous importons de l'étranger ; tels
que café, bananes, coton, oléagineux, etc. ;
3° Aider et diriger nos colonies dans leurs
exportations à l'étranger. - - - - -
En considérant que les colonies et la Mé-
tropole ne constituent qu'une famille, la
grande, 'famille française, cette formule,
agréable à chacun, est de nature à arrondir
considérablement les. angles au cours d'une
lutte où l'intérêt est susceptible de faire
naître des heurts.
En ce qui concerne l'élevage et ses dérivés,
un tour d'horizon fut assez vite parcouru.
L'élevage bovin de Madagascar devint
l'objet essentiel des interventions. De suite,
une bonne volonté réciproque s'affirmait.
Chacun se mit d'accord pour réaliser une
amélioration sensible du troupeau en qualité.
,Sur la quantité, la discussion prit une cer-
taine vivacité. Là, il fallut envisager les dé-
bouchés. Sur les pays étrangers les plus rap-
prochés, côte orientale de l'Afrique du Sud,
clientèle perdue. Ailleurs, peu d'espoir.
Restait la France en face des importations
de viande congelée. Or, en France, la crise
bovine a atteint une gravité qui confine au
désastre. Obligés d'interdire toute importa-
tion étrangère, nous avons dû envisager les
fournitures de l'Armée et de la Marine au
moyen de viandes congelées françaises. L'ex-
périence en cours nous permettra cette réali-
- sation dans Ain délai très «ourt.
Quelle peut-être "la place des Viandes con-
gelées de Madagascar ? Poser ID. question,
c'est la résoudre.
Malgré cçla, faisant preuve de bonne vo-
lonté, une entente a été réalisée dans les con-
ditions suivantes :
Limitation de cette importation établie
sur la moyenne des entrées des quelques an-
nées qui se sont écoulées. Faudrait-il encore
que la qualité permît à notre grande île de
pouvoir lutter avec nos viandes françaises,
sans cela ses congelées se trouveraient dans
la même position que celle de nos produits
de troisième qualité qui ne trouvent plus
d'acquéreurs.
Autre condition. Il est avéré que les conge-
lées de Madagascar sont transportées en
grande partie sur bateaux étrangers. Il est
tout naturel qu'en face de la triste situation
de notre flotte marchande nous exigions que
ce soit cile qui ait le monopole de ce fret.
L'entente se fit sur ce point.
En Indochine, troupeau important, sans
aucune menace de concurrence pour la Fran-
ce. A l'unanimité il fut convenu qu'il fallait
améliorer et. augmenter ce cheptel en fonc-
tions des possibilités d'écoulement, soit sur
la Chine, soit vers les grands ports voisins.
Aucune difficulté en ce qui concerne l'Afri-
que Occidentale et l'Afrique Equatoriale.
Même solution que pour l'Indochine : déve-
lopper la production animale et surtout s'en
servir pour mieux alimenter nos populations
coloniales.
11 a été reconnu que les plus grandes diffi-
cultés qui s'opposaient à l'essor de ces pro-
duits étaient présentées par les maladies
contagieuses qui ne trouvaient en face d'elles
qu'un corps de vétérinaire trop réduit, dé-
pourvu de laboratoires, d'outillage, en un
mot de moyens indispensables.
A l'unanimité, on a jugé qu'on devait y re-
médier dans les .plus brefs délais.
Dans l'organisation générale de la. dé-
fense de notre élevage métropolito-colonial,
j'ai estimé que l'on reconnaissait trop la por-
tée des mesures poursuivies avec ténacité par
le Comité parlementaire de l'élevage, à sa-
voir :
Une lui déjà votée, appliquant un droit
de douane convenable à toutes les graines
Oléagineuses étrangères.
Ce fut la thèse du ministère îîes Colonies
du moment, mais pas celle du Comité Parle-
mentaire de l'Elcvage qui convient que
sous le contingentement, la lui deviendrait
inopérante.
De.fait elle tic donna aucun résultat et on
tut obligé de recourir au contingentement
Les deux mesures conjuguées, droit de
douane et contingentement, permirent une
légère amélioration devenue rapidement in-
suffisante.
Depuis des mois, le Comité Parlementaire
de l'iilevage réclame une augmentation opé-
rante des droits de douane et après mille dif-
ficultés il a. réussi à. provoquer une prQPosi-
tion de lQi de la part de la Chambre tendant
à ce résultat. < L 1 - - -.
Mieux encore, il a pu convaincre notre mi-
nistre de l'Agriculture qu'il était nécessaire
de voir le Gouvernement prendre à sa charge
ce projet sous la forme d'un projet de loi
dans le dessein d'aboutir vite.
11 m'est impossible d'en prévoir et d'en
Jécrire les effets dans cet exposé, j'affirme,
qui s'impose en ce moment.
je reviendrai bientôt sur les questions
en résumé, que c'est la seule mesure efficace
d'élevage concernant l'Afrique du Nord.
Jean Beaumont,
Sénateur de VAllier, secrétaire de
la Commission d'AgricuUute,
membre de la Commission des
Douanes, président du Comité
Parlementaire de l'Elevage.
Alger, Tunis et Rabat
conservent leur Chef
Le ministère des Affaires étrangères a com-
-- muniqué - hier au -- soir :
Dos Informations de presse ont été pu-
bliées sur des projets de mutation dans le
haut personnel diplomatique, dont les dispo-
sitions éventuelles pourraient entraîner un
changement de titulaire dans les fonctions
¡ de Secrétaire général des aifaircs étrangè-
res. Ces informations sont dénuées de tout
fondement. Aucun changement ne sera en-
vjsagé au -poste de Secrétaire général.
Il n'y a; d'autre part, aucun mouvement
diplomatique .en préparation.
Les renseignements que nous sommes allé
d'autre, part quérir. partout où nous pouvions
trouver quelque chance de véracité nous per-
1 .- -
mettent a affirmer qu aucune modification ne
sera apportée pour l'instant à Alger, à Tunis
et à Rabat.
Nous nous étions fait l'écho des bruits qui
couraient. Et cela était dans notre rôle. Nous
sommes heureux d'enregistrer une assurance de
stabilité.
D'autre part, à quelques jours de distance,
deux journaux du soir ont annoncé la retour en
France de M. Renard, Gouverneur général de
V A.E.F. Comme nous Vavions dit, M. Re-
nard est monté en avion de Brazzaville à Ban-
gui. En toumée dans la colonie.
M. Renard ne rentre pas - en France.
; ;.+
Vers- une école des Arts
indigènes en Océanie
Le 5 octobre a eu lieu à Papeete la pose
de la première pierre de l'Ecole des Arts
indigènes, sur un emplacement attenant à
l'Ecole Centrale.
De nombreuses personnalités avaient tenu
à manifester par leur présence l'intérêt qui
s'attache à la première tentative d'éducation
artistique des Tahitiens.
Le Directeur de l'enseignement, par un
bref exposé et le Gouverneur, dans une
courte allocution, expliquèrent aux jeunes
assistants l'immense promesse intellectuelle
que cette création apportait aux générations
futuTes. -
Une possibilité nouvelle est ouverte à
l'avenir de ces fies de beauté et à leurs ha-
bitants si instinctivement doués.
la tragédie
des Somalis
Voici les communiqués qui nous ont. été
remis par le ministère des Colonies .-
Le 17 janvier, vers midi l'administrateur
Bernard a reçu, à Dikkil une demande de
secours des Issas qui venaient d'être razziés
par les Aissamaras. L'Administrateur partit
le même jour a 15 heures avec 16 miliciens
et quelques partisans pour couper aux Ais-
samaras la route du retour. [1 campa.. la nuit
près du lieudit Marheito et jusqu'au matin
du r8 essuya des coups de feu sans répon-
dre.
r 1 _.-
m u neuves Il attaqua et combattit jusqu à
S heures moment auquel les munitions fu-
rent cpUisées. L'Administrateur Bernard de-
meuré sur place succomba à dix blessures
faites à l'arme blunchc.
Les pertes de l'advcrsaire dont la force
est évaluée à 800 hommes sont encore in-
connues.
Devant les précisions reçues sur les cir-
constances qui ont entouré la mort de l'Ad-
ministrateur Bernard, M. Louis Rollin, mi-
nistre des. Colonies, a propose à M. le Grand
Chancelier d'attribuer à ce fonctionnaire et
à titre posthume la croix de chevalier de la
Légion d'honneur.
Le Gouvernement de la République cite à
l'ordre d.c la nation :
M. Bernard (Albert-Julien), né le 31 août
1909, Aâministraleur-adjoint des Colonies,
COlmliaudllltt le Cercle de Dikkil-Godab
[Côte Française des Somalis).
Ayant reçu le 17 janvier 1935 une demande
de. secours d'une collectivité qui venait
d'être rassiéc par une horde évaluée à 800
individus armés, s'est porté, le même jour,
avec 16 miliciens et quelques partisans, au
devant des agresseurs pour tenter (le leur
couper la route du retour.
A livré" le 18 au matin, un violent combat
de deux heures jusqu'à épuisement complet
des munitions. Demeuré sur p-lace, est tombé
héroïquement en donnant le plus bel exem-
ple de bravoure et d'esprit de sacrifice.
> m)m (
Prise d'ormes à Constantine
Le IQ, en présence du général Rochard el
des PC'SOflruzUU S" de lez vilze, a en Lieu une
importante prise d'armes à laquelle parti-
cipait toute la garnisou.
An cours de cette manifestation, le général
Rochard procéda à la remise de quelaurs
décorations.
Sur une mort
ii
ous ne pouvons, sans
le saluer comme U
convient, laisser s'ef-
facer dans l'esprit'
public, tellement dé-
saxé par l'actualité,
le souvenir de l'élève
administrateur Ber-
nard.
Ce jeune fonctionnaire, tué à l'arme blanche
après avoir lutté jusqu'à son dernier souffle,
comme un soldat, mérite une mention spéciale,
et nous saurons gré à M. Louis Rollin d'avoir, 1
à l'instant même où le drame lui était connu,
réd.gé cette citation magnifique qu'enregistre-
ront les générations qui nous suivent.
Il y a, dans le geste de ce bianc, un symbole
qui prend, au lendemain d'un marché de fron-
tières, une signification que nous n'oublierons
pas, et qui pose sur l'avenir un douloureux
jalon.
Notre pensée se porte en arrière, et voit un
jeune administrateur, M. Even, blessé en Haute-
bangha, lors d'une révolte, alors qu'il faisait,
lui aussi, tront à l'adversaire. Les gestes de cou-
rage, ae ce courage tervent et tranquille, hono-
rent le corps des administrateurs broussaros,
que nous admirons et que nous aimons parce
qu'ils sorçt véritablement les héraults de la
France simple, humaine et tranquine.
Nous qui désespérons souvent ae la jeunesse,
et qui nous désolons de la contempler un peu
veule, et sans but, nous sommes touchés au
cœur quand elle nous donne, comme aujour-
d'hui, la preuve de sa fermeté et de sa gran-
deur. Nous lui reconnaissons volontiers le gout
du risque, et l'ivresse du muscle. Mais nous
jugeons qu'elle extériorise un peu trop avide-
ment ses tentatives et ses eftorts. L'âpre combat,
dans la solitude, de cet Européen accroché à
son devoir, déjà fasciné par son destin, et qui
se fait hacher sans reculer d'un pas, nous retient
avec amant de douleur que d'orgueil.
La semence demain pourra être féconde. Elle
ense.gnera aux pairs de ce jeune chef, comme
à ceux qui lui succéderont, tout ce que le simple
accomplissement du devoir suppose de courage,
de patience et de sacrittce, Ne taire que son de-
voir, mais faire tout son devoir, voilà ce que
,la jeunesse ne comprend pas toujours, et ce qu'il
est le plus difficile, dans la vie, de réaliser plei-
nement.
La soif de réclame et de publicité est bien
In plus mauvaise fée qui puisse battre des ailes
àutour d'un berceau. L'homme est possédé par
son moi comme un fruit par It ver qui le ronge
pans ternir son enveloppe. Se montrer près du
soleil, frotter ses maigres membres aux décora-
teurs patentés, glisser des huissiers, chamarrés
aux puissants du jour en équilibré sur le pou-
voir, travailler à la lanterne sourde pour attein-
dre des objectifs éphémères, dont le profit écrase
la valeur, tel est malheureusement l'objectif fré-
tion vers ce jeune héros qui s'est brusquement
imposé à nous. Il nous apporte cette assurance
formelle que les tâches obscures peuvent en une
nuit révéler des hommes, et nous espérons bien
que l'Ecole Coloniale saura dresser haut dans
son cœur ce pur visage de l'un des siens, payant
par le sacrifice de sa vie, dix jours plus tard, une
défaillance coloniale de son pays.
Raoul Monmarson.
: ) <
Nos vins ne se vendent plus
en A. E. F.
Nous avons dernièrement publié (1) un
article de M. Pierre Fontaine sur la question
des vins où il dit notamment : Il La France,
pays de surproduction de vin, importe plus
de vins étrangers qu'elle n'en exporte. »
Ajoutons à sa documentation quelques dé-
tails el quelques chiffres côté A.E.F. :
En 1931 cette Fédération importait 16.uoo
hectos de vins dont 13.000 en provenance de
France.
En 1933 elle en importait 20.000 hectos :
7.000 de France, 7.000 du Portugal et 5.000
d'Espagne. C'est-à-dire qu'en deux années la
consommation a donc aug-nwnté de 4.000
liectos mais les importations de France ont
diminué de 6.000 hectos au bénéfice du ror-
tugal et de l'Espagne.
Cela se comprend lorsque l'on suit que les
vins étrangers paient, tout comme nos vins
fiançais, et sans aucun contingentement, le
même droit d'entrée qui est de o fr. 30 à
0,60 par litre (tant en A.E. F. qu'au Came-
roun, Dahomey, Togo et Côte d'Ivoire).
Le coût du fret étant moindre pour les
vins portugais et espagnols il est normal
qu'ils puissent concurrencer les nôtres,
qu'ils viennent de Bordeaux ou d'aillcurs.
Bref, nos Colonies acceptent les vins
étrangers sur le même pied d'égalité, que les
vins français alors que, en Guinée Portu-
gaise et en Angola le droit d'entrée est de :
0,60 escudo par litre de vin portugais
mais de 9 p escudos par litre de vin étranger.
quinze lois plus !
A cet état de chose peut-on dire qu'il
existe une sorte de réciproque au Sénégal,
Soudan, Mauritanie, Guinée et Niger où
certains vins sont frappés d'une surtaxe de
1 franc par litre?
Evidemment, ce sont des vins étrangers,.,
tout au moins à ces territoires, puisqu'ils
sont tunisien, algérien et marocain!
La Conférence Impériale se saisira-t-cllc
de la. question?
(1) Voir les Annales Cahmwlcs du 12 janvier :
« Vins de France et (l'Afrique du Nord Il par
l'ierre Fontaine.
Le Gouverneur général
Robin en Annam
DEPART DE HUE
Bêt G&nvemeiir général Robin ayant quitté
Hué le 18 janvier, a tenu, avant de retvtrer'
au Toukiti et malgré des circonstances at-
mosphériques très défavorables, à se rendre'
compte personnellement, de l'état des Pro-
vinces dit Nord-Annam, dévastées par le ty-
phon de novembre dernier.
M. Robin-j accompagné dit Résident supé-
rieur d'Annam, M. Graffeuil, a constaté
dans la p-rovince de Donghoi, les. efforts
faits tant par les villages voisins des gran-
des dunes qui longent la route mandarine
sur 40 km., que par le Service Forestier
pour' créer des pépiitières qui f outniroiuL les
plants nécessaires à la fixation de.s sables et
empêcheront leurs progressions et les enva-
hissements des risicrcs.
Le Chef de l'Union Indocftinoise est ar-
rivé à la fin de la matinée à Ba-Dou, un des
marchés les Plus importants de l'Aitnant,
notamment pour les bestiaux. M. Robilt s'est
entretenu avec les notables cantonaux et
communaux et s'est fait fournir des explica-
tion% sur les dispositions prises pour distri-
buer dit bétail aux sinistrés en remplacement
de celui perdu dans le typhon. Dans le nord
de la province, des chantiers de secours,
comportant des travaux de route, de terras-
sements et d'empierrement ont été orgmiséi
pour venir en aide aux sinistrés.
DANS LA PROVINCE DE H ATI N h
Le lendemain iy, M. Robin a visité la
province de tlatinh dont une région avait été
aussi très gravement atteinte par l.es tno-ada-
tions consécutives au typuon de nolemort.
2 50 habitants y ont clé noyés ainsi que 2.300.
! -:. 3 00.
tètes de vetail. Les récoltes et les approvi-
sionnements ont été détruits. Le Cticf a"
l'Union Itidrochinoiie a pu constater que les
efforts conjugues des autorités françaises et
indigènes avaient permis non pas d'effacer
les ruines accumulées par le sinistre, mais
d'cil atténuer les conséquences iminediatcs.
Le Gouverneur général a décidé qu'une
somvtc de 30.000 piastres serait prélevée sut
ie crédit du budget général et affectée à- rai-
soit de 4.000 piastres à la province de Dong-
.iloi et de 26.00a à celle de Uatmh, pour L'ou-
verture de chantiers de .t.crl'.as.semcllt et d'em-
pierrement de. routes, de manière que les
sommes dépensées le soient exclusivement ett
salaires.
Le Résident supérieur ett Annam a ex-
primé tilt Gouverneur général les rrjiLercic-
wettts d e la population pour avoir bien
voulu venir se rendre compte lui-même des
efforts de redressement des régions athmne.s
par ces catastrophes et leur apporter, un té-
moignage effectif de sa sollicitude.
Le Gouverneur général est arrivé à Hanoi
sm'm"C. -
- +
La fièvre jaune devant
l'Académie de Médecine
Lors de la dernière séance de l'Académie
de Médecine, M. lJcttit a présenté une note
du docteur G. 1V|. Findlay, seul médecin auto-
risé par le gouvernement britannique à conser-
ver le virus amaril et à pratiquer la vaccination
anti-hèvre jaune.
Ce praticien estime, comme Y Office inter-
naiional d'hygiène publique, que l'inoculation
à t' homme du virus amaril vivant, seu l com-
porte des dangers ; en effet, l'injection sous-
cutanée du virus atténué de Theiler peut pro-
voquer la mort du s inge ; la transmission, par
piqûres de tégomyies, du virus de Theiler est
possible ; le virus « neUrotrope » de Theiler
est réversible en virus « viscérotrope ». De
plus, Laigret, Mathis et Durieux ont constaté
ichez les hommes vaccinés avec le virus Thei-
ler seul des réactions multiples : poussées fé-
briles souvent très fortes, néphrite, méningite,
paralysie, etc.
Aussi malgré les réactions sériques éventuelles
Findlay préfère la vaccination par virus seul.
Comme le sérum de convalescent est toujours
déficient et ne jouit que d'un faible pouvoir
viricide, Findlay a substitué à ce dernier le
sérum Pelti t-Stefanopou lo (quantités illimitées
pratiquement, pouvoir viricide de beaucoup
plus élevé que le sérum de convalescent). Si
les proportions de sérum et de virus sont cor-
rectement établies, les réactious imputables au
virus sont insignifiantes et très rares ; de plus,
le virus ne circule pas dans le sang.
Etant donnés les résultats obtenus par plu-
sieurs centaines de sujets à Londres, le gouver-
nement britannique a décidé que seule la mé-
thode de vaccination par île sérum et le virus
pouvait être autorisée dans les colonies de
l'Afrique occidentale. Dans ce but, du sérum
antiamaril (PetlitStefanopoulo) et du virus
(Theiler) viennent d'être expédiés pour la vac-
cination des volontaires.
Le nouveau Président
de la Djemaia des Habous
en Tunisie
S. E. le ministre de la Plume Sidi Younès
Hadjouj, représentant S. E. le Premier mi-
nistre, assisté dit. général Mustapha Sfat et
en présence de MM. Bcrtholle, Inspecteur
des ( ontrôles civils, a procédé à l'installa-
tion. du. général ( hadly el Okby dans ses
nouvelles fondions de Président de la Dje-
maia des liabous.
.11 y a quelque temps, Mme A.-J. Bernard, veuve de l'Administrateur tué
le 18 janvier en Somalie, recevait de son mari une lettre où il était écrit :
Je plaindrais les gens qui viendraient ici et qui, sous mes ordres, y vien-
draient avec un autre but que celui de faire du bien aux indigènes. »
Nous formulons le ivœw que cette phrase soit gravée sur la pierre tombale
de ce jeune disparu.
Mllis plus encore qu'elle soit demain portée à la connaissance de tous ceux
que la France ambitionne de diriger vers ses territoires d'outre-mer.
Notre mission sociale, notre mission humaine, plus que partout ailleurs,
sont exprimées dans cette simple phrase, si lourde de sens et de pitié.
(
Elrioges démarches
des prodiciears de blé
Le 7 décembre, un télégramme- dwv. Syndi-
cal , des Producteurs de blé n parvenait à
l'adresse de M0 Mathieu, président du Conseil
colonial de Cochinchine
Ce télégramme, nos lecteurs ne l'ont pas
oublié, offrait OU millions de francs adx rizi-
culteurs pour assainir le marché du riz en cher-
cnant des débouchés à l'étranger, fuis le silen-
ce est tombé sur cette mirifique pioposition.
Or, il nous revient que des démarchés sont
faites actuellement par certains producteurs de
blé auprès des délégués indochinois actuelle-
ment à Paris, et que l'offre de W millions leur
-est présentée à nouveau. Cette proposition pa-
rait pour le moins étrange car, les deputes amis
des rizicuiteurs n'en ont jamais été saisis.
Certains parlementaires ne sont pas satisfaits
de la loi sur le blé, malgré les demandes impe-
ralives de nombreux groupements agricoles pour
son application intégrale et rapide. l'le cher-
che-t-on pas une dwetsion pour faire revenir
devant la Chambre la loi sur le blé qui ne pa-
rait pas être bien accueillie par cet tains intérêts
un peu trop particuliers ?
L'entente si généreusement offerte, ne se
relournerait't-elle pas contre les rizicuiteurs ?
Nous pensons qu'en l'occurrence les produc-
teurs de blée de-vraient, si leurs intentions sont
saines, agir au grand jour et présenter leur pro-
position à tous les intéressés, y compris la
presse. L.a démarche actuelle, qui parad être
entourée de beaucoup de ténèbres, ne peul que
susciter des craintes trop fust/liées.
Notre curiosité, bien excusable, nous pousse
à poser une petite question : ,
Ne pourriez-Vous pas, tout d'abord, vous
entendre entre vous, Messieuts les Producteurs
de blé, avant de vouloir vous occuper si cheva-
leresquement des intérêts des riziculteurs indo-
chinois ?
Uautre pari, nous savons que la prime
allouée aux riz ne sera que de quinze francs
par quintal dont 7 fr. 50 pour le producteur, et
7 fr. 50 pour exportateur. Le réglement
administratif, actuellement à l'étude, sera pu-
blié à la fin de ce mois ou au début de jévrier.
En attendant sa mise en application des
stocks de riz sont bloqués tant à Marseille
qu'à Saigon.
Et nous calculons : 400.000 tonnes de riz
avec une prime de 150 francs par tonne font
bien soixante millions ae Irana. Cette lar-
gesse permettrait alors tm contingentement de
deux cent mille tonnes, c'est-à-dire la mort de
l' Indochine.
––- +
Madagascar
en 3 jours 13 heures 18'
Le record Salel-Goulette est battu
par Génin-Laurent et Robert de 18 h. 12
L* équipage Gcnin-Laurcnt-Robert, qui
s'est envolé de Marignane le 20 janvier à
3 h. lu, est arrive hier à 13 h..°5 à Tana-
narive. Ils ont établi la liaison en trois jours
13 h 18 minutes.
U- record de Salel-Goulette, quatre jours
y h. 30, a donc été battu de 18 h. 12. 1
/.a vitesse moyenne, horaire est inférieure
à 200 km. Rappelons que le capitainc F ran-
ch omme et Waller ont fait Bruxcllcs-Léo-
poldvillc-Bruxrllcs à 320 hm.-/zcurc.
I.a victoire de Grnin-Laurent-Robert est
splcndide. Nous, avons des pilotes capables
de rivaliser avec n'importe quels Pilotes
d'autres nations. Quand se dccidera-t-on à
leur donner dit matériel lIlodcmt??
Le général Denain, ministre de l'Air, a
adressé à Tananarive} pour Véquipage de
l'avi 01/. l'iiildppcville, Genin-Nobert-Laurent,
le télégramme suivant .• -
u je f^iis heureux d'adresser .111 chef pi-
lote Genin et à ses coéquipiers les plus char
leurcuses félicitations pour le magnifique
record établi. Général Dknain. »
TROUBLES.
Devant le mystère
éthiopien
M. GugUelmo Ferrero a dernièrement publié
dans la « 1 ribune des Nations » un article
intitulé u La dernière féodalité guerriere ».
M. G. terrero prétendait que ïhtat-major
italien avait donné, en 1une version erro-
née de la bataille d'Adoua, entre les Italiens
et les Abyssins. Il ajoutait que des événements
importants je préparaient en Afrique, qui
allaient nous rejeter au temps des aventures.
Cet article n'est pas passé inaperçu com-
me lout ce qui louche à l'honneur de Rome
Aussi bien le jovrnal le plus alerte, dont les
polémiques sont en Italie les plus vivantes,
« Ottobre », relève ces propos, et n'hésite pas
à prétendre que M. terrero se fait l'avocat de
la cause éthiopienne.
Il demande que des sanctions soient prises.
Et sa virulence est telle que l'on. s'étonne un
peu.
Serait-il vrai, ef/eclivement, que demain une
action italienne de grande enverguie s'engage,
à laquelle, par des nécessités relevant du dra-
me de Dikkil-luc-Abbé, et demain d'un
prochain incident anglo-abyssin, la France
et la Grande-Bretagne seraient mêlées P
Le sucre métropolitain
sur la sellette
L'Agence Télégraphique Cniverselle a pu-
blic ce matin, sous le titre : « A quand la
baisse du sucre? » la note suivante :
I.e sucre mfr'né de betteraves se vend
actuellement do 3 fr. GU à 3 fr. 80 le kilo-
ynimme, uu détail. Il viiluit environ 0 fr. 70
avant lu guerre; les prix sont donc d peu
pros éfJUlVnlcllts, niais tout de même un peu
supérieurs.
il 11'y uurait rien il redira il cela si les
mêmes eonstn lut ions étaient à Taire sur les
mitres produits de consommation et d ori-
gine agricole.
Mais, hormis la viande, qui jouit, il lu ut
croire, de privilèges spéemux et qut se
niuintieul victorieusement yjour les bou-
chers) à un coefficient largement supérieur
ii 5, les mitres denrées s'orientent nette-
ment, depuis quelque temps, vers un coeffi-
cient intérIeur, y compris même lo ptUn,
dont ce sera le mérite principal du caûlnet
Flundin d'avoir pu obtenir la baisse.
Pourquoi lo sucre resterait-il en dehors du
mouvement
Serait-ce parce qu'il n'y en a pas assez. ?
Nous avons puulié ces jours-ci une statis-
tique qui montre que lu production de lu'
ciunpnyno Jycti-lU3ô dépussuni largement un
million de tonnes, alors que les labricants.
étaient convenus de ne piuduire que i&O.OOO
tonnes, chillre dÚjù. largement suffisant
pour répondro fiux besoins de la consom-
mation.
Seruit-ce parce que les betteraves sont
trop chères On nous fera difficilement
croire qu ù. une époque où les cultivateurs
ne peuvent tirer d'aucun de leurs produits
un prix rémunérateur, ce soient précisé-
ment le^s iietternvcs qui lassent exception
alors qu'elles sont acnetées pur des in-
dustriels faisant partie d'une organisation
syndicale 1res agissante, très puissante, et
encore plus unie Iffliii, la défense de ses in-
lôrCts.
.SeraiUco nloi's que les fruis de fabrica-
tion sont plus élevés, proportionnellement,
qu'avLLnt-guerre ï 1. hypothèse est nlllllikstc-
ment absurde, car d'onornios progrés ont
été accomplis dmis l'outulaye comme dans
les procèdes et l'on sait par ailleurs que la
sélection des graines a permis d obtenir des
liftteraves de plus en plus riches en sucre.
Nous aurions pu, d'ailleurs, nous abste-
nir de poser toutes les questions qui procè-
dent si nous avions simplement ruppeio que
les sucreries et raffineries ignorent la cr.se
et que leurs bénéfices ne cessent d'augmen-
ter.
Cela étant, il semble ass''z naturel qu'une
action vigoureuse des pouvo.rs publics soit
déclenchée le plus tôt possi.de pour udou-
cir, c'est bien le cas de le dire, la situation
des consommateurs.
Nous nous faisons jin plaisir de reproduire
cette note, avec l'espoir que les sucriers co-
loniaux sauront en faire leur profit.
Les accords de Rome
La question d'une collaboration économique
franco.-italienne en Afrique
paf Raoul Servette.
De notre correspondant de Genève.
Alors qu'autour de moi, dans les couloirs
surchauffés du Bâtiment de la Société des Na-
tions, on ne parle que du plébiscite de la Sar-
re, j'ai cherché à me rendre compte de ce que
vous pensez à Paris des accords coloniaux de
Rome. Ma foi la presse m' a semblé assez so-
bre comme réflexions. Serait-ce vrai que les pro-
blèmes coloniaux n'intéressent guère les lec-
teurs des feuilles publiques? Ce qui m'a le
pl.us surpris c'est de constater que des gens,
avertis pourtant de ces questions, traitent bien
légèrement de tels sujets. Certains ont parlé à
propos de l'étendue de la cession faite au nord
de la Côte des Somalis par la France au profit
de l'Italie d'une superficie de 7.000 km2 et
de 50 kilomètres de côte. D'autres ont chiffré
ladite superficie à 1.000 km2.
Comme nous autres Suissses, nous sommes un
peu méticuleux, j'ai voulu vérifier, le fait,
pour m'expliquer d' aussi notables divergences.
Armé d'un solide Atlas allemand, le seul sé-
rieux m'a dit la gentille secrétaire de la Bi-
'bliothèque de la Société des Nations, j'ai me-
suré et bien examiné à la loupe. Les 7.000
km2 se sont mués, après étude, en 800 km2.
Ainsi, j'ai pris la presse française, même pro-
fessionnelle, c' est-à-dire la presse coloniale, en
flagrant délit de « légèreté » tout au moins.
Mais il y a plus, un article m'ayant signalé
que, sur les 20 km de côte devenues italien-
nes, 20 et non 50 kilomètres, se trouvait à Der
Eloua un « Gibraltar » inconnu, le u Gibral-
tar de la Mer Rouge ». Bougrel L'affaire était
intéressante et moi de conclure en Suisse ras-
sis que je suis : « Ces saciés Français avec leur
légéreté sont toujours les mêmes 1 » Laisser
ainsi aux mains italiennes un « Gibraltar » l
Ne pas songer que herim, un vrai Gibraltar an-
glais, se trouvait eg face 1 A moi l'Atlas bo-
che et les cartes marines de l'Amirauté britan-
nique. De nouveau, loupe dans les doigts, dit
cherche sur la côte des Somalis le point dit
Der Eloua ; je constate que ce « port » est
sur une côte rectiligne sans la moindre anse
possible, sans la plus petite baie, des marais
bas l'environnent. Les cartes marines exami -
nées m'ont révélé en outre que les fonds marins
étaient très bas, 6 mètres. Voyez-vous ce « Gi-
baltar » sans fonds pour les dreadnoughts, sans
anse pour abriter le moindre rafiot 1 Je ne pren-
drai pas des actions du port de Uer bloua.
Tout cela ne sont que jeux et ris dans une
certaine mesure car il me semble que l'un des
points essentiels des « accords coloniaux » de
Rome n'ait pas été mis en relief d'une façon
suffisante dans la presse française : Je fais al -
lusion au texte qui prévoit que l'Italie et la
France examineront une sorte de collaboration
économique en Afrique.
Nous connaissons très bien cette idée que
nous avons maintes fois entendu développer au
Bureau International du Travail ou dans les
Commissions diverses qui lfeurissent au sein de
la Société des Nations. « L'heure est veouf
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