Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-01-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 janvier 1935 17 janvier 1935
Description : 1935/01/17 (A36,N7). 1935/01/17 (A36,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6379648j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- JODRNAL jUOTIOIEN
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I, Rue de lA Bourde
PARIS m
irdi. s. iRiciiriLinu ia.oç
(2 lignes groupée)
14* AMMOI. N* 7. "IUDf. Il H, 10, - il JANVIIR tu$
Les Annales Coloniales
Fondateur: Marcel RUEDEL Directeur :>ftaoul MON MÂRSON
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Colonie! ..180 o 100 S0 a
Étranger" - 240 » 1*5» 70 1
Ld Numéro : 30 oentlmei
On s'abonne sans traIS daM
tous les bureaux de poste.
La Conférence Economique
de la France métropolitaine
et d'outrelomer
Nous n'étonnerons personne en émettant
l'hypothèse que la Conférence Coloniale qui
vient de s'ouvrir et qui tient encore ses assi-
ses, intéressera moins les Français que l' Ex-
position qui remporta, il y a 4*ois ans, tant
de succès.
Ht, cependant, qui pourrait nier que la
réunion des Gouverneurs et des techniciens
coloniaux doit avoir et aura une por-
tée plus considérable et plus lointaine que
les festivités de Vincennes, quelque intérêt,
d' a illeurs, et quelque agrément que ces der-
nières aient pu procurer à ceux, innombra-
bles, qui y participèrent.
Ainsi que l'a écrit le Matin, la Confé-
rence Economique de la France Métropoli-
taine et d'Outre-Mer, ou plus brièvement et
.plus exactement, la Conférence Economique
rie l'Empire français peut réaliser de gran-
des choses : « A V heure oÙ les marches étran-
« gcrs s'effondrait ou se fermait, elle peut
a hâter la création d'un vaste marché impé-
« ri al français, où les produit s la Jurante *j
« métropolitailtc, de la France africfttk, de
« la France indochinoise, de la France
« centre-américaine s'échangeraient, se com-
I! plétcraicnt, s'absorberaient. Ici, irons
« sommes chez nous et tous les ClrrOllge-
« IIlClltS, toutes les combinaisons, toutes les
CI ententes dépendent de notre seule volonté,
« Ici aussi., il M' y a point de sacrifice na-
Il tional à consentir : si la France metro-
Il polit aine concédé quoi que ce soit à la
Il France africaine, c'est toujours la France,
« en dernier ressort, qui en bénéficie.
« Pour éloigner de notre écollomie, a dit
« M. Flandin, les dangers d'une asphyxie
« lcnte, il est urgent de lui oitvrir de non-
n vcllcs fenêtres sur le monde extéricur.
« Quelles plus larges et plus belles Icitê-
« Ires peut-on imaginer que celles donnant
'1. sur un empire colonial qui. est le second,
« par ordre de grandeuri de Vuntvcrs ? »
Des résultats de la Conférence dépendra
la. vie ou la mort de la plus grande Fràncc,
et la formule d'entente doit être : VIVRE Er
LAtSSER VIVRE.
- - v*
-
IjE PROBLEME COLONIAL
L ilitine itdilbif une colonie,
elle doit se demander une fois pour toutes
ce qu'elle fera.
Le problème colonial se pose. Deux ^ohi-
.tions bien différentes se présentent : Exploi-
tation. et Assibiilattdft.
L'exploitation n'entre pas dan« nos idées.
L'assimilation semble être, au contraire,
la solution nc'cptée par la France, roit .sous
la forme d'incorporation directe a 7a méùo-
folc, soit sous la forme de protectorat.
V
, I
L'assimilation
L'a§sirmlation d'une colonie est, forcé-
ment, tout ce qu'il y a de plus relatif.
L'homme est un produit de la nature dont
on fait remonter l'origine à des centaines de
milliers d'annéles, 'Il s'est façonné à ses
croyances, à ses idéaux par race, par pays,
par tribus de famille. 11 ne peut vraiment
être assimilé que par le mélange du sang et
au détriment de la race supérieure.
Non seulement son assimilation n'est pos-
sible qu'à longueur de siècle, mais la na-
ture, par l'instinct de la conservation, a créé
l'antagonisme qui s'y oppose avec une téna-
cité sans cesse renouvelée. C'est donc une
dangereuse illusion de croire à la possibilité
de l'assimilation des races peuplant nos co-
lonies : et c'est l'erreur que l'on commet
actuellement.
La France généreuse a pensé que le meil-
leur moyen était de gagner la reconnais-
sance de ses protégés.
Et la grande majorité du peuple français
semble y croire : la presse .en remplit ses co-
lonnes, les hommes politiques leurs discours,
et les romanciers leurs livres.
Les indigènes applaudissent à des idées
dont ils profitent sans contre-partie. Ils
nous regardent parler et agir, sourient, ac-
ceptent, et restent ce que les a faits la
nature.
C'est donc une profonde erreur et une
très grave illusion; car la dupe, c'est la
France.
Un a pensé, connue toutes les nations
colonisatrices contemporaines, à -les instruire.
Mais, encore de nos jours, bien des élites
ignorent que l'instruction n'est qu'une arme
dans la vie. Que l'on y réfléchisse attentive-
ment, et l'on vnjrra que l'instruction n'est
que l'étude, dans toutes les branches de la
vie. des connaissances de l'homme des ca-
vernes à nos jours, le bilan de la production
de l'âme humaine. Connaître tout ou partie
de ce bilan ne peut en rien ou si peu 1
modifier la nature de l'individu : mais il en
modifie considérablement les possibilités. Et
cette modification, il l'emploiera selon sa na-
ture, sa mentalité et son caractère, à son
avantage.
En Tunisie, les soi-disant défenseurs de
la veuve et de l'orphelin, et oeux qui,
dit-on, luttent contre la souffrance, ont des
rabatteurs il tous les coins de rue. Quel dé-
vouement, ou quelle honte selon l'état d'es-
prit de .l'obervlltcur_ Et bien des gens
s'étonnent que nos plus grands' cimemfa
indigènes soient ceux que nous avons ins-
truits dans nos écoles.
C'est bien la faillite de l'assimilation par
l'instruction.
Fitut-iT donc désespérer d'assimiler, de
s'attacher les indigènes de nos colonies ?
Non. Nous avons a j'intérêt », force toute
puissante de la nature créée par l'instinct
de la conservation qui anime tous les hom-
mes sans exception, mais à des degrés très
variés. C'est dans le jeu de cette force que
résident, bien qu'exceptionnellement lentes,
nos possibilités réelles d'assimilation. 11
faut que l'intérêt de bien faire domine tout.
Georges F au gère.
Sénateur fie lu Dordoync,
Membre de la Commission
(le l'Armée, de l Hygiène et
de la Prévoyance Sociale.
A la Société des Nations
Les incidents de frontière en Ethiopie
On a confirmé, hier matin, que le gouverne-
ment d'Addis-Abeba a fait appel au Conseil
de la Société des Nations au sujet de ses diffé-
rends de frontière avec l'Italie, ét cela sur la
base de l'article 11 du pacte.
Le Conseil, un de ces prochains jours, aura
à prendre acte de cet appel et à désigner un
rapporteur.
Le conflit Iran-Irak
Le Consei,l se préoccupe du différend avec
l'Irak et l'Iran; .L'affaire n'est pas encore ren-
voyée à la Cour permanente de justice et teste
entré les mains du rapporteur, le baron Aloisi,
qui espère encore la régler par des négocia-
tions directes entre les pays intéressés, dont les
délégués sont d'ailleurs déjà entrés en rapports
avec lui.
I
Le Gouverneur général
Brevié en ses Etats
EN GUINEE
Les informations qui nous parviennent et
qui relatent la tournée que fait actuellement
dans la Fédération le Gouverneur général
Brevié. chevauchent un peu les unes sur les
autres
Nous avons annoncé samedi que le GOlt-
verneur général était arrive le 5 à Ahidjall,
Reprenons donc à partir des dernières
journées passées en Guinée :
Le 27 décembre, le Gouverneur général
s'est rendu à la station climatique de Da-
laba devenue aujourd'hui centre touristique
grâce aux efforts, du Gouverneur de la Co-
lonie, et. de la Compagnie des Chargeurs
Réunis.
Le -(), nu milieu d'une afllucnce considé-
rable d'indigènes, il a inauguré le Concours
Agricole de Kissidougou.
Enfin, par la route, via. M accula, Daloa et
T tassai é, le Chef de la Fédération est arrivé
dans la matinée du 4 janvier à Abidjan.
> t
Rabat dans le brouillard
Dans In nuit dit 15 air 16, un brouillard
épais s'est abattu sur la ville et les environs,
rendant la circulation trfis difficile jusqu'à
hier malin.
Aucun décident à yi^ihtlrr.
INTÉRIM
AU GOUVERNEMENT
DE LA REUNION.
M. Allard, administrateur de lro classe, a
été chargé par intérim des fonctions de secré-
taire général du gouvernement de La Réunion
pendant l'absence de M. Choteau, rentrant en
congé en France.
ET A LA RESIDENCE
SUPERIEURE DU CAMBODGE
M. Richomme, administrateur de lro classe
des services civils de l'Indochine, inspecteur
des affaires politiques, a été chargé des fonc-
tions de Résident supérieur par intérim du Cam-
bodge, en remplacement de M. Silvestre, Ré-
sident supérieur, rentrant en France en congé.
) .+
Une prise d'armes à Rabat
Une. prise d'armes a eu lieu avant-hier à
Rabat, vu cours de laquelle le général Huré
a procédé à une remise de décorations,
il a remis la cravate de commandeur de la
Légion d'honneur dit général Fougères, au
vétérinaire-colonel ScltUlcr.) au contrôleur d.
vil Gabrielli; la rosette d'officier de la Lé.
gion d'honneur au. colonel Kreis, au licute.
fiant-colonel Philippe, ait commandant Dit-
val et atrx capitaines F ou chef et de Lan-
glade.
Un grand défilé de troupes de la garnison
a eu lien ensuite.
.--,.- (
Au Conseil d'Etat
Requêtes d'un Commissaire
du gouvernement près les Tribunaux
indigènes de Tunisie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête pré-
sentée par M. Ragaru, commissaire du Gou-
vernement près les tribunaux indigènes de
Tunisie, en disponibilité, demeurant à Aïn-
Busseni (département d'Alger), aux fins d'an-
nulation d'une décision du Directeur de la
Justice Tuuisicnne, cn date du 4 janvier
1933, ajournant l'examcll d\mc réclamation
du requérant concernant le paiement de son
traitement et des indemnités y afférentes.
Mais le Conseil d'Etat a annulé un arrêté
dudit Directeur en tant que donnant un effet
rétroactif à la mise, en disponibilité de 1\1.
KagaVu.
Les débouchés
coloniaux
N parle beaucoup de la
nécessité d'intenstner
la vente de nos pro-
d u 1 t s manufacturés
dans nos colonies.
Certains coloniaux en
chambre s'étonnent
même qu'on n'ait pas
encore découvert dans
notre empire d'outre-mer les débouchés qu'ont
perdus depuis la crise nos usines et nos ateliers,
En attendant que nous ayons obtenu des Con-
golaises qu'elles veuillent bien s'habiller rue de
la Paix, et de leurs époux qu'ils nous achètent
des appareils de T.S.F., il serait bon qu'une
meilleure utilisation des ressources locales ap-
portât la richesse, et que cette richesse créât
des besoins nouveaux aux populations indigènes.
Ainsi se constitueraient peu à peu des marchés
nouveaux, et toute notre politique coloniale n'a
pas, aujourd'hui, d'autre but.
Mais si la « pacotille » est vendue aux indi-
gènes lorsqu'ils ont assez d'argent pour en
acheter sommes-nous bien sûrs que ce soit
notre industrie qui en profite?
Il semble qu'à travers toutes nos colonies
s'implante de plus en plus le commerce des pro-
duits anglais et japonais, parfois allemands et
américains, et rarement des marchandises fran-
çaises. Comme, généralement, le débitant lui-
même est portugais, syrien, ou chinois, nous en
venons à nous demander pour qui la France a
créé des colonies, et quel bénéfice elle y peut
trouver.
Les efforts du gouvernement tendent à y
mettre bon ordre et nous savons quelle cou-
rageuse volonté anime t'écrit averti de M. Louis
Kollin mais ne faut-il pas reconnaître aussi
que notre industrie ne fait pas beaucoup d'ef-
forts pour conquérir la clientèle coloniale.
S'il est quelques firmes récemment converties
à cet esprit nouveau, combien voyons-nous, par
contre, d'industriels s'obstiner à expédier dans
nos territoires d'outre-mer les déchets de leur
production, les marchandises invendables en Eu-
rope mais qu'ils jugent toujours assez bonnes
pour les colonies?
Qu'ils ne s'étonnent point de voir les produits
étrangers faire prime et envahir le marché tout
entier. Le consommateur colonial sait, aussi bien
qu'un autre, choisir ce qu'il achète, et si, à prix
égal, on lui offre un objet spécialement étudié
par un fabricant qui a tenu compte des besoins
spéciaux de la colonie, Il ne faut pas s'étonner
que l'acheteur s'écarte du produit français, trop
souvent inférieur.
, La vente de nos marchandises aux colonies ne
pourra être pour notre industrie un débouché im-
portant que le jour où notre fabrication fera
!aftdr.t dv#&d«fH«arcia*cbewin»"-do* (^oteniVRA*
Beaucoup l'ont compris et perfectionnent leur
production. Mais Il rcs'.e encore tellement à
faire 1
Pierre Taittinger.
Député de Paris,
Président de la Commission de l'Atflérle,
des Colonies et des Prolectorats.
+--<-_- -
LES ARACHIDES
AU SOUDAN
HIER.
Les exportations do la campagne l';j;'-:H,
peuvent (jlTe considérées comme terminées.
Elles atteignent, du \C'r janvier à fin sep-
Lemure, d'uprùs les déclarations sur le chif-
fre d'affaires, un tonnage afoUal, de t mil-
lion 977.500 kilos en coques et de 7.009JK10
kilos en décortiquées. Si l'on applique ù ce
dernier chiffre l'équivalence moyenne de
G6 comparativement au produit brut,
l'on obtient, un total de 1.977 ionnes 500
plus lO.lfi'i- tonnes I2.491 tonnes 500, to-
tal qui a été dépassé en octobre d'une cin-
quantaine de tonnes de décortiquées, par
suite de l'apport d'un stock non encore
écoulé. Il y a donc lieu d'évaluer, en gros.
A 12.560 tonnes la quantité ll'a1'(lcldrle
brutes ayant, avec ou sans décortiquage
préalable, alimenté le commerce d'exporla-
lion du 1er janvier au 1er octobre 1934.
ET AUJOURD'HUI
Solon les prévisions parvenues des prin-
cipaux cercles producleurs. la récolte sera
nettement sépérieure il celle de 1933 et il
11 a lieu de penser, si les cours suffisants
se maintiennent sur les marchés d'Europe,
que les chiffres indiqués ci-dessus pourront
être largement, dépassés au cours de la
traite actuelle, étant donné que les surfaces
cultivées ont été dans l'ensemble plus éten-
dues que l'an dernier, ce qui est confirmé
par l'importance des quantités de semences
distribuées par les sociétés de prévoyance.
) -+ - <
Au bénéfice
des initiatives privées
à Madagascar
Les ressources provenant de la redevance sur
la circulation fiduciaire productive de la Banque
de Madagascar pendant 1934 ont été affectées
au crédit agricole, à l'exception d'une somme
de 1. 357.000 franct dont la répartition sera
ainsi effectuée :
-10 Versement au fonds de garantie prévue
par la convention du 4 mai 1931, relative aux
prêts à moyen terme consentis par les établis-
sements de crédit de Madagascar aux exploi-
tations agricoles de la colonie. 300.000
20 Subvention aux communes
et à divers centres pour création
d'hospices et autres fondations de
secours aux mal heureux 300.000
3° Encouragement à l'industrie
hôtelière 200.000
4° Habitations économiques. 200.000
5° Subventions à la Croix-
Rouge malgache et h diverses
œuvres sociales 457.000
Tw.ooo
LIHIIe devait lAIrtqae
MODIFICATIONS IMPERIALES
'*̃
'Jl,; Coirseil des ininfilffLS itali.ens a tenu
hieï à Rome une im portante réunion. Le
DUçe a fait un exposé des. aççords italo.
f i itiirais. Il a annoncé que ces accords se-
raient SOltttÛs, prochainement, à l'approba-
tioii'dn grand conseil fasciste qui/de par ses
statuts, doit donner, de façon obligatoire,
son avis sur de nombreuses questions, entre
autres sur celle relative « aux traités inter-
nationaux qui comportent des changements
aux territoires de l'Etat et des Colonies ».
Ces accords serontensuite, présentés à la
Chambre et ait Sénat. Dans ces deux assem-
blées, la discussion sera naturellement 1>11.
blique. Au grand conseil, par cOlltn:" la
séahee sera secrète.
Le Conseil des ministres a décidé ensuite
la créatiolt dit Haut Commissariat pour- les
colonies de VErythrée et de la Somalie, et
l'unification administrative de ces deux co-
lonies, semblable à celle qui a placé la Tri-
politaiue et la Cyrénaique sous Illt. mente
gouverneur : celui de la Libye.
Cependant, en Afrique Oriclllall: l'Er)'-
thrée et la Somalie ne constituent pas un
territoire d'un seul tcltanl. Elles sont sépll-
rées par VAbyssinie. L'impo.r.tance de la me-
sure est donc coiisidérable, puisqu'elle im-
prime aux deux colonies italiennes de la
Mer Rouge et de. l'océan Indien une unité
complète d'action politique.
(."c.i au retour de Somalie dit roi qu'il fut,
pour la première fois, question de celle uni.
fication. Il semble, cependant, que les der.
niers événements ilalo-abyssins l'aient hâtée.
Elle s'ada pte, d'autre part, à la phase ac-
tuelle du développement de ces territoires
dont l'un, VErythrée, vient d'être agrandi
en lace dit détroit de Dal-el-Mandeb, de 1.000
kilomètres carrés, en vertu des accords de
Rome. Il convient de remarquer.. enfin, que
si la plus grande autorité de la Libye reste
un gouverneur, en l'espèce le maréchal Bal.
ho, les deux colonies italiennes de l'Afrique
Orientale auront, à leur tète,, un Haut Com-
missaire. Il y a là une nuance. Un. Haut.
Commissaire implique des attributions plus
largeSf des pouvoirs presque discrétionnaires.
Dalls. l'après-midi, le nom qui courait
Sllf toutes les lèvres a été officiellement IPII-
blié : 7e général JJe iiono est nommé Haut
Commissaire pour l'Afrique Orientale Ha.
Henné,
Le général De Bono s'était embarqué le 7
pour l'Erythrée.
M. Mussolini a pris le portefeuille des Co-
lonies.
Il nJëst pas inutile pour fixer, sans com-
1 mentaire, la valeur du massif du Tibesti
que traversera désormais la frontière, de
".qUC'1\oo-:¡ avons ôtrdé ârA'ltStte
l'accog de nos vallées, ainsi que les som-
mets qui commandent, de haute taille, ces
vallées : le Tarso-chi-sou, 2.600 mètres ; le
Tarso-eni-chi, 3.000 mètres, flanqué de
sommets de 2.700 mètres et de 2.500.
Notre cote maxima, la plus rapprochée
de la frontière, atteint 2.600 mètres.
Nous ajouterons que la partie italienne
du Tibesti, y compris naturellement les
puits de Aozou et de Guezenti, compte 15
puits et 3 mares.
Ces. détails seront utiles à conserver. Ils
éclaireront la question. Et ce n'est pas né-
gligeable.
) .¡ ,
La Commission des Affaires
étrangères de la Chambre
s'inquiète des accords
de Rome
Un amendement de M. Margaine
La Commission, des Affaires étrangères s 'est
réunie hier sous ia présidence de M. Edouard
Soulier, vice-président.
Un premier échange de vues sur les récents
accords franco-italiens a eu lieu.
M. Margaine a déposé un amendement qui
tend à ne laisser ratifier par la Chambre la
partie des accord s qui concerne la cession de
territoires français en Afrique que lorsque le
pacte « de bon voisinage » que la France et
fllalie proposent aux nations limitrophes ou
« héritières » de VAutriche aura été effective-
ment conclu )).
Bien que cet amendement n'ait pas été pris
en considération, l'argumentation présentée par
M. Margaine semble avoir rencontré un avis
favorable auprès de la plupart des commis-
saires.
) .(
Déplacements
EN INDOCHINE
Le Gouverneur général Robin, ayant quitté
Saïgop le 14 janvier au soir à destination de
l'Annam et du Tonkin, a inauguré le 16 la
sectioo de la voie ferrée de Quang-Ngai à
Tourane, Il est parvenu en auto à Quang-Ngai
où il a rencontré Sa Majesté l'Empereur Bao-
Dai et le Résident supérieur en Annam, venus
de Hué. ils ont pris le train qu'ils ont quitté à
Toufane, et ont gagné Hué en automobile.
* M. Yves C. Châtel, secrétaire général du
Gouvernement général, qui avait quitté Saïgon
le 4 janvier, à bord du Porthos, est arrivé le
9 janvier à HaYphOQg, d'où il a immédiate-
ment regagné Hanoi.
.+--,-_. --
Retours
EN TUN ISlE
Le colonel Escudier, commandant de l'Air
en Tunisie, est de retour à Tunis.
En seconde pa.fia :
n Comment on a accueilli en Tunisie
les accords fraTiro itolions » par *
f
In memorïam
Le Gouverneur général Pasquier
6" iitmefauue
Le souvenir ne s'éteint pas cuez ceux dont
le cœur est ciiaua, et qui tiennent à honneur,
au plus proionu de leur, êjtre, ! clc conserver
au visage humain sa permanente presence,
vepmlS que rnomme a Je loisir de jeter des
muts sur le papier, il a tout exprime sur la
tradition que les morts, volontairement, ou
involontairement, nous ont imprimée. INOUS
sommes encuasses dans ce sentiment, sans
lequel les l'atnes ne seraient pas ce qu'clles
sonA.
il faut donc saluer avec une émotion pro-
fonde, en nous reportant d'une année en
arrière, ceux qui se sont écrasés au sol, à
L.orl)ln)', en rentrant d'Indochine; une elite,
dont le gouverneur général l'asquier, volant
vers l'ans pour détendre cette Indochine
aux flancs oppressés mais toujours puis-
sants, dont les battements se laisaient de
plus en plus précipités, et dont une sorte de
procès allait se dérouler ici, avec les àpretes
ec les injustices de tous les procès.
Le long -cri d'horreur qui retentit dans les
milieux coloniaux lorsque l'on sut que
VEmcraude battue par la tempête avait vai-
nement tenté de regagner les hauteurs du
ciel, et, vaincue par son trop grand effort,
avait été sauvagement jetée .a terre, ne
pourra s'effacer de nos mcmoires, On sut que
les réservoirs d'essence avaient flambé, et
que les victimes avaient, péri dans le feu :
le Livre d'Or colonial venait d'inscrire sur
ses pages une victime de plus.
Des cérémonies ont commémoré hier et
avant-hier ce dramatique anniversaire.
A Corbigny même, voici l'hommage que le
Résident supérieur Le Fol a rendu, avant-
hier, à son ancien chef ;
Mesdames, Messieurs,
Interprète de M. le ministre des Colonie,
de M. 10 Gouverneur Général Robin, de tous
les Indochinois de France et d'Extrême-
Orient, encore obsédé nioi-niéunc par lu tra-
gique dispunlion du cf'lui qui fut pour tant
d'entre nous un chef èminent et un sùdui-
siuit lunl, je viens saluer ici, le souvenir
des viel+ues de lTiini'ruudc, et plus spécia-
Ifinetil lu mémoire de lJierre Vasquicr.
l'ar la souplesse du HOii. intelligence, pur
l'éléfiunco de son esprit, par son iticoiuiju-
riiMo compréhension en niatlôm d'art, PIer-
re l'usquicr imposait rndniiraTîon, conqué-
rait les svmpituiies.
Ses clons naturels mis au service d'une
expérience rupidomnnt acquise, d'une con-
milssiince approfondie des hommes et des
chosps, d'un jugement toujours précis, d'un
CIIOKPS, d'Initiative constamment en éveil, Ji-
rent de cet administrateur d'élite un grand
Gouverneur Général.
(junnd il tomha morlellcinenl Trappe au
fniiieu des débris de l'Emeraude, avec ses
mnlheurcux compagnons de voyage, il YC--
nuit pendant da-tWwgoT-1Tndeetiûta
au milieu des pires agitations politiques, au
milieu des plus sévères vicissitudes économi-
ques. Il avait fait Tnce a toutes les iliflicul-
lés iivec elnirvciyanee, avec courage, avec
une sén-nité toujours égale.
Il éluit arrivé en France. Sa rnmilln. ses
amis l'attenduient déjà au Bourget. Une
teni|)ète de neige enveloppa, terrassa l'iinie-
raude et la destinée de Pierre Pasquier fut
brutalement brisée.
,II! 11e voudrais pus essayer d'atténuer une
douleur que les mots ne sauraient consoler.
lju'iI me soit cependant riermjs, ccvnnie ami
de Pierre Pasquier, de nîrc que cette mort
le surprenant en plein ciel, dans Je complet
épanouissement de ses facuUês, au moment
où avec 1111 courage souriant et teiuire il
venait défendre auprès do la Métropole les
intérêts de l'Indochine, sa seconde patrie,
qu'il me soit permis, d'ariirnicr que celle
mort, tragique fut pour lui très belle, qu'elle
fut iï la mesure de son destin, qu'elle fut on
harmonie avec l'élégance de son caractère,
ave. In hauteur de ses pensées.
C'est dans cet esprit, et en communion
d'idées a\cc ceux qui l'ont connu et aimé,
qu'avec; admiration cl. gratitude, au nom de
M. le minisire Louis Rullin, au nom de M.
le Gouverneur Général René Hohin, au nom
tic Ions les Indochinois français et jnllige-
nes, je salue ici ln mémoire de Pierre Pas-
quier, e.'esl. dans cet esprit que je prie Ma-
dame Pasquier et ses enfants de vouloir
bien agréer l'hommage de notre respectueu-
se et fervente sympathie.
Ayant la (énmnnip, qui fut présidée par
S. Exc, Mgr l'evêquo do Xevers, une messe
à laquelle assistaient M. et Mme. Cléry,
Al. Pierre et Mme Guillaume
de Trcl(', a été dite à la mémoire de M. et
Mme Emmanuel Chaumié,
Vers les grands
trlviUI colonBOI
• Nous aÕons naguère représenté que l'outil-
lage de nos colonies était inférieur à ce qu'il
devrait être et inférieur à celui de- beaucoup de
colonies voisines, parce que jamais la France,
par ailleurs si prodigue de ses ieniers, n'avait
versé à ses colonies de fonds de premier éta-
blissement. L
Nous avons écrit, cent fois, qu'un jeunẽ mé-
nage entre dans la vie le, plus souvent avec un
léger pécule qui lui permet d'acheter les ri-
tuelles salle à manger et chambre à coucher.
Les colonies se sont édifiées au jour le jour.
Leurs frontières furent en pernianente trans-
jormalion. Et lorsque l''Administration prit la
suite de la conquête, les: travaux essentiels fu-
rent exécutés sans que le Pavillon de Flore, à
l'origine, la rue Oudinot ensuite, s'en préoccu-
passent le moins du monde.
Les colonies ont emprunté. Elles le pou-
vaient : c'était pour elles la seule manière de
se faire reconnaître de la Métropole.
Après la guerre, elles ont emprunté de plus
belle : elles le pouvaient encore, car la France,
prise dans un tourbillon mystique, a lâché une
meute de 18 milliards sttr l'Europe.
Aujourd'hui, la situation se modifie léRère-
ment. - Les accord de Rome vont apporter à
l'Afrique, quoi que l'on en dise, quoi que
l'on en écrive, une physiotiomie nouvelle : le
formidable dynamisme de l'Italie, avançant un
à un ses jalons sur cette terre qui pourra seule,
demain, saucer une Europe désarçonnée par
son problème social el son exiguïté, pose la
question africaine sur un plan qui n'est, hélas,
plus tout à fait national.
D'autre pari, à des chefs de Fédération plus
réalistes, partant plus financiers qu'idéalistes, le
cube des intérêts s'impose avec quelque am-
pleur. Ils ont des scrupules de conscience. La
« dette inscrite » est pour eux -une étrange réa-
lité. C'est le spectre célèbre qui vient hanter
leurs nuits.
Paer, en pleine crise, el tenter de continuer
à marcher de l'avant, il n'p faut point songer.
La Conférence Impériale est venue à point.
Le général Mcssimy, qui préside la Com-
mission de l'Outillage, oient de prendre une
Ínitialioe heureuse : celle de la création d'une
« Caisse Nationale des Grand s Travaux d'ou-
- tre-met ».
Le principe en est simple : l'Etai ferait une
donation annuelle à celle caisse de 150 millions
pendant vingt-cinq ans.
• Cette caisse aurait pour but de financer les
llittèrêts 3cs arphmls volcniattx- de grands ira.
eaux. Elle paierait donc tout ou palle des
taux attachés à ces Emprunis.
El Von voit de suile f économie réelle de ce
projet, car les vingt-cinq années auront les-
quelles les colonies se trouoeraient Onlucllc-
ment déchargées des charges que font peser
sur elles les intérêts des Emprunts, permettrait
à chacune des colonies intéressées de parfaire
son outillage, d'atteindre son slade de rende-
ment.
Il convient de féliciter M. Messim de l'élé-
gante et heureuse solution apportée au mal dont
souffrent à l' heure actuelle nos colonies.
Si cette caisse se crée, aidée par la France
qui peut bien faire pour ses colonies le dixième
en vingt-cinq ans de cc qu'elle a faif
pour l'étranger, il faudra convenir que la Con-
férence Impériale aura eu des solutions hcu-
reuses.
Nous ne demandons qu'à l'enregistrer. Et
d'autres à la siiiie de celle-ci.
Prudence
Des gardes mobiles sont envoyés
à Constantine
l'ar Charles-Roux ont débarque hier nia-
lin à Phi/i hpcville. 6 > gardes mobiles sous
la conduite du capitaine Nrbollr, deslinés à
maintenir l'ordre eu cas de troubles éven-
tuels dans le dé partement de Constiintine.
Trente ont été dirig(:.,' sur Selif; le reste SI:"
r anstauliue.
Les accords de Rome
ont ouvert à l'Italie
le champ africain
Par C. de Sérans.
L'article que nous publions ci-dessous a
besoin d'un « chapeau ».
Nous sommes fidèles à notre mission
J'impartialité et à la mission que nous
nous sommes tracée de faire de ce journal
une tribune de vaste audience. Toutes les
opinions y sont admises librement ad-
mises, autant que librement discutées.
Ceci dit, un confrère, M. Cianelli de
Serons, grand voyageur devant l'Etemel,
qui inscrit à sa cocarde tous les pays d'Eu-
rope, et ceux d'A mériqrre, qui fut aux
Bermudes comme au Yemen, à Karachi
comme à Mossoul, nous a soumis une série
d'articles sur la position de la France et
de l'Italie en A frique après les accords de
Rome.
M. Cianelli de Serons était, en 1911,
dans les territoires du Sud de la Tripoli-
taine. Il y a quelques semaines, il était
en Somalie italienne lorsque le souverain
de Rome visita sa colonie.
Les idées de M. Cianelli de Sérans
sont donc riches de faits.
Mais le3 faits qu'il relate sont égale-
ment riches aidées.
Nos lecteurs en jrrqfJon' : nom n'anont
pas pour habitude de remanier en quoi que
ce soit les articles qui nous sont confiés :
L'accord franco-italien, ce serait un peu la
montagne qu,i a accouché d'une souris, c'est,
en effet, l'impression qu'il donne à la première
lecture un peu de sable au bord de la Mer
Rouge el quelques dunes désertiques au sud
du désert de Lybie.
Apparence trompeuse comme presque toutes
les impressions non rélléchies et de primesaut.
Si ces mornes espaces désertiques n ont pas
grande valeur, il n'en est pas de même d'une
coîlaboraiioQ italienne ; si, derrière des mots
un peu vides en apparence, se cachent des
réalités passibles de collaboration entre la
France et l'Italie en Afrique.
L'Afrique, au XXI0 siècle, ne représenten
plus un groupement de colonies, mais un tout
autre visage, nue Europe en rallonge avec ses
voies ferrées, ses populations évoluées, ses in-
dustries localement organisées ; avec ses forces
hydro-électlriques captées sur des barrages à
deux fins : force et cultures irriguées à très
grandes distances.
Dans un territoire aussi vaste que cette nou-
velle l?.urope afrirninf d'après rK>mnin. il y a
Rtdacttçn Q> Admitiittration t
I, Rue de lA Bourde
PARIS m
irdi. s. iRiciiriLinu ia.oç
(2 lignes groupée)
14* AMMOI. N* 7. "IUDf. Il H, 10, - il JANVIIR tu$
Les Annales Coloniales
Fondateur: Marcel RUEDEL Directeur :>ftaoul MON MÂRSON
IIIIHIlINTt
#Mtf 4é If,. iihuttéit
OlM flKtU »H*il
1 - - -
ffMQtWt. k
Colonie! ..180 o 100 S0 a
Étranger" - 240 » 1*5» 70 1
Ld Numéro : 30 oentlmei
On s'abonne sans traIS daM
tous les bureaux de poste.
La Conférence Economique
de la France métropolitaine
et d'outrelomer
Nous n'étonnerons personne en émettant
l'hypothèse que la Conférence Coloniale qui
vient de s'ouvrir et qui tient encore ses assi-
ses, intéressera moins les Français que l' Ex-
position qui remporta, il y a 4*ois ans, tant
de succès.
Ht, cependant, qui pourrait nier que la
réunion des Gouverneurs et des techniciens
coloniaux doit avoir et aura une por-
tée plus considérable et plus lointaine que
les festivités de Vincennes, quelque intérêt,
d' a illeurs, et quelque agrément que ces der-
nières aient pu procurer à ceux, innombra-
bles, qui y participèrent.
Ainsi que l'a écrit le Matin, la Confé-
rence Economique de la France Métropoli-
taine et d'Outre-Mer, ou plus brièvement et
.plus exactement, la Conférence Economique
rie l'Empire français peut réaliser de gran-
des choses : « A V heure oÙ les marches étran-
« gcrs s'effondrait ou se fermait, elle peut
a hâter la création d'un vaste marché impé-
« ri al français, où les produit s la Jurante *j
« métropolitailtc, de la France africfttk, de
« la France indochinoise, de la France
« centre-américaine s'échangeraient, se com-
I! plétcraicnt, s'absorberaient. Ici, irons
« sommes chez nous et tous les ClrrOllge-
« IIlClltS, toutes les combinaisons, toutes les
CI ententes dépendent de notre seule volonté,
« Ici aussi., il M' y a point de sacrifice na-
Il tional à consentir : si la France metro-
Il polit aine concédé quoi que ce soit à la
Il France africaine, c'est toujours la France,
« en dernier ressort, qui en bénéficie.
« Pour éloigner de notre écollomie, a dit
« M. Flandin, les dangers d'une asphyxie
« lcnte, il est urgent de lui oitvrir de non-
n vcllcs fenêtres sur le monde extéricur.
« Quelles plus larges et plus belles Icitê-
« Ires peut-on imaginer que celles donnant
'1. sur un empire colonial qui. est le second,
« par ordre de grandeuri de Vuntvcrs ? »
Des résultats de la Conférence dépendra
la. vie ou la mort de la plus grande Fràncc,
et la formule d'entente doit être : VIVRE Er
LAtSSER VIVRE.
- - v*
-
IjE PROBLEME COLONIAL
L ilitine itdilbif une colonie,
elle doit se demander une fois pour toutes
ce qu'elle fera.
Le problème colonial se pose. Deux ^ohi-
.tions bien différentes se présentent : Exploi-
tation. et Assibiilattdft.
L'exploitation n'entre pas dan« nos idées.
L'assimilation semble être, au contraire,
la solution nc'cptée par la France, roit .sous
la forme d'incorporation directe a 7a méùo-
folc, soit sous la forme de protectorat.
V
, I
L'assimilation
L'a§sirmlation d'une colonie est, forcé-
ment, tout ce qu'il y a de plus relatif.
L'homme est un produit de la nature dont
on fait remonter l'origine à des centaines de
milliers d'annéles, 'Il s'est façonné à ses
croyances, à ses idéaux par race, par pays,
par tribus de famille. 11 ne peut vraiment
être assimilé que par le mélange du sang et
au détriment de la race supérieure.
Non seulement son assimilation n'est pos-
sible qu'à longueur de siècle, mais la na-
ture, par l'instinct de la conservation, a créé
l'antagonisme qui s'y oppose avec une téna-
cité sans cesse renouvelée. C'est donc une
dangereuse illusion de croire à la possibilité
de l'assimilation des races peuplant nos co-
lonies : et c'est l'erreur que l'on commet
actuellement.
La France généreuse a pensé que le meil-
leur moyen était de gagner la reconnais-
sance de ses protégés.
Et la grande majorité du peuple français
semble y croire : la presse .en remplit ses co-
lonnes, les hommes politiques leurs discours,
et les romanciers leurs livres.
Les indigènes applaudissent à des idées
dont ils profitent sans contre-partie. Ils
nous regardent parler et agir, sourient, ac-
ceptent, et restent ce que les a faits la
nature.
C'est donc une profonde erreur et une
très grave illusion; car la dupe, c'est la
France.
Un a pensé, connue toutes les nations
colonisatrices contemporaines, à -les instruire.
Mais, encore de nos jours, bien des élites
ignorent que l'instruction n'est qu'une arme
dans la vie. Que l'on y réfléchisse attentive-
ment, et l'on vnjrra que l'instruction n'est
que l'étude, dans toutes les branches de la
vie. des connaissances de l'homme des ca-
vernes à nos jours, le bilan de la production
de l'âme humaine. Connaître tout ou partie
de ce bilan ne peut en rien ou si peu 1
modifier la nature de l'individu : mais il en
modifie considérablement les possibilités. Et
cette modification, il l'emploiera selon sa na-
ture, sa mentalité et son caractère, à son
avantage.
En Tunisie, les soi-disant défenseurs de
la veuve et de l'orphelin, et oeux qui,
dit-on, luttent contre la souffrance, ont des
rabatteurs il tous les coins de rue. Quel dé-
vouement, ou quelle honte selon l'état d'es-
prit de .l'obervlltcur_ Et bien des gens
s'étonnent que nos plus grands' cimemfa
indigènes soient ceux que nous avons ins-
truits dans nos écoles.
C'est bien la faillite de l'assimilation par
l'instruction.
Fitut-iT donc désespérer d'assimiler, de
s'attacher les indigènes de nos colonies ?
Non. Nous avons a j'intérêt », force toute
puissante de la nature créée par l'instinct
de la conservation qui anime tous les hom-
mes sans exception, mais à des degrés très
variés. C'est dans le jeu de cette force que
résident, bien qu'exceptionnellement lentes,
nos possibilités réelles d'assimilation. 11
faut que l'intérêt de bien faire domine tout.
Georges F au gère.
Sénateur fie lu Dordoync,
Membre de la Commission
(le l'Armée, de l Hygiène et
de la Prévoyance Sociale.
A la Société des Nations
Les incidents de frontière en Ethiopie
On a confirmé, hier matin, que le gouverne-
ment d'Addis-Abeba a fait appel au Conseil
de la Société des Nations au sujet de ses diffé-
rends de frontière avec l'Italie, ét cela sur la
base de l'article 11 du pacte.
Le Conseil, un de ces prochains jours, aura
à prendre acte de cet appel et à désigner un
rapporteur.
Le conflit Iran-Irak
Le Consei,l se préoccupe du différend avec
l'Irak et l'Iran; .L'affaire n'est pas encore ren-
voyée à la Cour permanente de justice et teste
entré les mains du rapporteur, le baron Aloisi,
qui espère encore la régler par des négocia-
tions directes entre les pays intéressés, dont les
délégués sont d'ailleurs déjà entrés en rapports
avec lui.
I
Le Gouverneur général
Brevié en ses Etats
EN GUINEE
Les informations qui nous parviennent et
qui relatent la tournée que fait actuellement
dans la Fédération le Gouverneur général
Brevié. chevauchent un peu les unes sur les
autres
Nous avons annoncé samedi que le GOlt-
verneur général était arrive le 5 à Ahidjall,
Reprenons donc à partir des dernières
journées passées en Guinée :
Le 27 décembre, le Gouverneur général
s'est rendu à la station climatique de Da-
laba devenue aujourd'hui centre touristique
grâce aux efforts, du Gouverneur de la Co-
lonie, et. de la Compagnie des Chargeurs
Réunis.
Le -(), nu milieu d'une afllucnce considé-
rable d'indigènes, il a inauguré le Concours
Agricole de Kissidougou.
Enfin, par la route, via. M accula, Daloa et
T tassai é, le Chef de la Fédération est arrivé
dans la matinée du 4 janvier à Abidjan.
> t
Rabat dans le brouillard
Dans In nuit dit 15 air 16, un brouillard
épais s'est abattu sur la ville et les environs,
rendant la circulation trfis difficile jusqu'à
hier malin.
Aucun décident à yi^ihtlrr.
INTÉRIM
AU GOUVERNEMENT
DE LA REUNION.
M. Allard, administrateur de lro classe, a
été chargé par intérim des fonctions de secré-
taire général du gouvernement de La Réunion
pendant l'absence de M. Choteau, rentrant en
congé en France.
ET A LA RESIDENCE
SUPERIEURE DU CAMBODGE
M. Richomme, administrateur de lro classe
des services civils de l'Indochine, inspecteur
des affaires politiques, a été chargé des fonc-
tions de Résident supérieur par intérim du Cam-
bodge, en remplacement de M. Silvestre, Ré-
sident supérieur, rentrant en France en congé.
) .+
Une prise d'armes à Rabat
Une. prise d'armes a eu lieu avant-hier à
Rabat, vu cours de laquelle le général Huré
a procédé à une remise de décorations,
il a remis la cravate de commandeur de la
Légion d'honneur dit général Fougères, au
vétérinaire-colonel ScltUlcr.) au contrôleur d.
vil Gabrielli; la rosette d'officier de la Lé.
gion d'honneur au. colonel Kreis, au licute.
fiant-colonel Philippe, ait commandant Dit-
val et atrx capitaines F ou chef et de Lan-
glade.
Un grand défilé de troupes de la garnison
a eu lien ensuite.
.--,.- (
Au Conseil d'Etat
Requêtes d'un Commissaire
du gouvernement près les Tribunaux
indigènes de Tunisie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête pré-
sentée par M. Ragaru, commissaire du Gou-
vernement près les tribunaux indigènes de
Tunisie, en disponibilité, demeurant à Aïn-
Busseni (département d'Alger), aux fins d'an-
nulation d'une décision du Directeur de la
Justice Tuuisicnne, cn date du 4 janvier
1933, ajournant l'examcll d\mc réclamation
du requérant concernant le paiement de son
traitement et des indemnités y afférentes.
Mais le Conseil d'Etat a annulé un arrêté
dudit Directeur en tant que donnant un effet
rétroactif à la mise, en disponibilité de 1\1.
KagaVu.
Les débouchés
coloniaux
N parle beaucoup de la
nécessité d'intenstner
la vente de nos pro-
d u 1 t s manufacturés
dans nos colonies.
Certains coloniaux en
chambre s'étonnent
même qu'on n'ait pas
encore découvert dans
notre empire d'outre-mer les débouchés qu'ont
perdus depuis la crise nos usines et nos ateliers,
En attendant que nous ayons obtenu des Con-
golaises qu'elles veuillent bien s'habiller rue de
la Paix, et de leurs époux qu'ils nous achètent
des appareils de T.S.F., il serait bon qu'une
meilleure utilisation des ressources locales ap-
portât la richesse, et que cette richesse créât
des besoins nouveaux aux populations indigènes.
Ainsi se constitueraient peu à peu des marchés
nouveaux, et toute notre politique coloniale n'a
pas, aujourd'hui, d'autre but.
Mais si la « pacotille » est vendue aux indi-
gènes lorsqu'ils ont assez d'argent pour en
acheter sommes-nous bien sûrs que ce soit
notre industrie qui en profite?
Il semble qu'à travers toutes nos colonies
s'implante de plus en plus le commerce des pro-
duits anglais et japonais, parfois allemands et
américains, et rarement des marchandises fran-
çaises. Comme, généralement, le débitant lui-
même est portugais, syrien, ou chinois, nous en
venons à nous demander pour qui la France a
créé des colonies, et quel bénéfice elle y peut
trouver.
Les efforts du gouvernement tendent à y
mettre bon ordre et nous savons quelle cou-
rageuse volonté anime t'écrit averti de M. Louis
Kollin mais ne faut-il pas reconnaître aussi
que notre industrie ne fait pas beaucoup d'ef-
forts pour conquérir la clientèle coloniale.
S'il est quelques firmes récemment converties
à cet esprit nouveau, combien voyons-nous, par
contre, d'industriels s'obstiner à expédier dans
nos territoires d'outre-mer les déchets de leur
production, les marchandises invendables en Eu-
rope mais qu'ils jugent toujours assez bonnes
pour les colonies?
Qu'ils ne s'étonnent point de voir les produits
étrangers faire prime et envahir le marché tout
entier. Le consommateur colonial sait, aussi bien
qu'un autre, choisir ce qu'il achète, et si, à prix
égal, on lui offre un objet spécialement étudié
par un fabricant qui a tenu compte des besoins
spéciaux de la colonie, Il ne faut pas s'étonner
que l'acheteur s'écarte du produit français, trop
souvent inférieur.
, La vente de nos marchandises aux colonies ne
pourra être pour notre industrie un débouché im-
portant que le jour où notre fabrication fera
!aftdr.t dv#&d«fH«arcia*cbewin»"-do* (^oteniVRA*
Beaucoup l'ont compris et perfectionnent leur
production. Mais Il rcs'.e encore tellement à
faire 1
Pierre Taittinger.
Député de Paris,
Président de la Commission de l'Atflérle,
des Colonies et des Prolectorats.
+--<-_- -
LES ARACHIDES
AU SOUDAN
HIER.
Les exportations do la campagne l';j;'-:H,
peuvent (jlTe considérées comme terminées.
Elles atteignent, du \C'r janvier à fin sep-
Lemure, d'uprùs les déclarations sur le chif-
fre d'affaires, un tonnage afoUal, de t mil-
lion 977.500 kilos en coques et de 7.009JK10
kilos en décortiquées. Si l'on applique ù ce
dernier chiffre l'équivalence moyenne de
G6 comparativement au produit brut,
l'on obtient, un total de 1.977 ionnes 500
plus lO.lfi'i- tonnes I2.491 tonnes 500, to-
tal qui a été dépassé en octobre d'une cin-
quantaine de tonnes de décortiquées, par
suite de l'apport d'un stock non encore
écoulé. Il y a donc lieu d'évaluer, en gros.
A 12.560 tonnes la quantité ll'a1'(lcldrle
brutes ayant, avec ou sans décortiquage
préalable, alimenté le commerce d'exporla-
lion du 1er janvier au 1er octobre 1934.
ET AUJOURD'HUI
Solon les prévisions parvenues des prin-
cipaux cercles producleurs. la récolte sera
nettement sépérieure il celle de 1933 et il
11 a lieu de penser, si les cours suffisants
se maintiennent sur les marchés d'Europe,
que les chiffres indiqués ci-dessus pourront
être largement, dépassés au cours de la
traite actuelle, étant donné que les surfaces
cultivées ont été dans l'ensemble plus éten-
dues que l'an dernier, ce qui est confirmé
par l'importance des quantités de semences
distribuées par les sociétés de prévoyance.
) -+ - <
Au bénéfice
des initiatives privées
à Madagascar
Les ressources provenant de la redevance sur
la circulation fiduciaire productive de la Banque
de Madagascar pendant 1934 ont été affectées
au crédit agricole, à l'exception d'une somme
de 1. 357.000 franct dont la répartition sera
ainsi effectuée :
-10 Versement au fonds de garantie prévue
par la convention du 4 mai 1931, relative aux
prêts à moyen terme consentis par les établis-
sements de crédit de Madagascar aux exploi-
tations agricoles de la colonie. 300.000
20 Subvention aux communes
et à divers centres pour création
d'hospices et autres fondations de
secours aux mal heureux 300.000
3° Encouragement à l'industrie
hôtelière 200.000
4° Habitations économiques. 200.000
5° Subventions à la Croix-
Rouge malgache et h diverses
œuvres sociales 457.000
Tw.ooo
LIHIIe devait lAIrtqae
MODIFICATIONS IMPERIALES
'*̃
'Jl,; Coirseil des ininfilffLS itali.ens a tenu
hieï à Rome une im portante réunion. Le
DUçe a fait un exposé des. aççords italo.
f i itiirais. Il a annoncé que ces accords se-
raient SOltttÛs, prochainement, à l'approba-
tioii'dn grand conseil fasciste qui/de par ses
statuts, doit donner, de façon obligatoire,
son avis sur de nombreuses questions, entre
autres sur celle relative « aux traités inter-
nationaux qui comportent des changements
aux territoires de l'Etat et des Colonies ».
Ces accords serontensuite, présentés à la
Chambre et ait Sénat. Dans ces deux assem-
blées, la discussion sera naturellement 1>11.
blique. Au grand conseil, par cOlltn:" la
séahee sera secrète.
Le Conseil des ministres a décidé ensuite
la créatiolt dit Haut Commissariat pour- les
colonies de VErythrée et de la Somalie, et
l'unification administrative de ces deux co-
lonies, semblable à celle qui a placé la Tri-
politaiue et la Cyrénaique sous Illt. mente
gouverneur : celui de la Libye.
Cependant, en Afrique Oriclllall: l'Er)'-
thrée et la Somalie ne constituent pas un
territoire d'un seul tcltanl. Elles sont sépll-
rées par VAbyssinie. L'impo.r.tance de la me-
sure est donc coiisidérable, puisqu'elle im-
prime aux deux colonies italiennes de la
Mer Rouge et de. l'océan Indien une unité
complète d'action politique.
(."c.i au retour de Somalie dit roi qu'il fut,
pour la première fois, question de celle uni.
fication. Il semble, cependant, que les der.
niers événements ilalo-abyssins l'aient hâtée.
Elle s'ada pte, d'autre part, à la phase ac-
tuelle du développement de ces territoires
dont l'un, VErythrée, vient d'être agrandi
en lace dit détroit de Dal-el-Mandeb, de 1.000
kilomètres carrés, en vertu des accords de
Rome. Il convient de remarquer.. enfin, que
si la plus grande autorité de la Libye reste
un gouverneur, en l'espèce le maréchal Bal.
ho, les deux colonies italiennes de l'Afrique
Orientale auront, à leur tète,, un Haut Com-
missaire. Il y a là une nuance. Un. Haut.
Commissaire implique des attributions plus
largeSf des pouvoirs presque discrétionnaires.
Dalls. l'après-midi, le nom qui courait
Sllf toutes les lèvres a été officiellement IPII-
blié : 7e général JJe iiono est nommé Haut
Commissaire pour l'Afrique Orientale Ha.
Henné,
Le général De Bono s'était embarqué le 7
pour l'Erythrée.
M. Mussolini a pris le portefeuille des Co-
lonies.
Il nJëst pas inutile pour fixer, sans com-
1 mentaire, la valeur du massif du Tibesti
que traversera désormais la frontière, de
".qUC'1\oo-:¡ avons ôtrdé ârA'ltStte
l'accog de nos vallées, ainsi que les som-
mets qui commandent, de haute taille, ces
vallées : le Tarso-chi-sou, 2.600 mètres ; le
Tarso-eni-chi, 3.000 mètres, flanqué de
sommets de 2.700 mètres et de 2.500.
Notre cote maxima, la plus rapprochée
de la frontière, atteint 2.600 mètres.
Nous ajouterons que la partie italienne
du Tibesti, y compris naturellement les
puits de Aozou et de Guezenti, compte 15
puits et 3 mares.
Ces. détails seront utiles à conserver. Ils
éclaireront la question. Et ce n'est pas né-
gligeable.
) .¡ ,
La Commission des Affaires
étrangères de la Chambre
s'inquiète des accords
de Rome
Un amendement de M. Margaine
La Commission, des Affaires étrangères s 'est
réunie hier sous ia présidence de M. Edouard
Soulier, vice-président.
Un premier échange de vues sur les récents
accords franco-italiens a eu lieu.
M. Margaine a déposé un amendement qui
tend à ne laisser ratifier par la Chambre la
partie des accord s qui concerne la cession de
territoires français en Afrique que lorsque le
pacte « de bon voisinage » que la France et
fllalie proposent aux nations limitrophes ou
« héritières » de VAutriche aura été effective-
ment conclu )).
Bien que cet amendement n'ait pas été pris
en considération, l'argumentation présentée par
M. Margaine semble avoir rencontré un avis
favorable auprès de la plupart des commis-
saires.
) .(
Déplacements
EN INDOCHINE
Le Gouverneur général Robin, ayant quitté
Saïgop le 14 janvier au soir à destination de
l'Annam et du Tonkin, a inauguré le 16 la
sectioo de la voie ferrée de Quang-Ngai à
Tourane, Il est parvenu en auto à Quang-Ngai
où il a rencontré Sa Majesté l'Empereur Bao-
Dai et le Résident supérieur en Annam, venus
de Hué. ils ont pris le train qu'ils ont quitté à
Toufane, et ont gagné Hué en automobile.
* M. Yves C. Châtel, secrétaire général du
Gouvernement général, qui avait quitté Saïgon
le 4 janvier, à bord du Porthos, est arrivé le
9 janvier à HaYphOQg, d'où il a immédiate-
ment regagné Hanoi.
.+--,-_. --
Retours
EN TUN ISlE
Le colonel Escudier, commandant de l'Air
en Tunisie, est de retour à Tunis.
En seconde pa.fia :
n Comment on a accueilli en Tunisie
les accords fraTiro itolions » par *
f
In memorïam
Le Gouverneur général Pasquier
6" iitmefauue
Le souvenir ne s'éteint pas cuez ceux dont
le cœur est ciiaua, et qui tiennent à honneur,
au plus proionu de leur, êjtre, ! clc conserver
au visage humain sa permanente presence,
vepmlS que rnomme a Je loisir de jeter des
muts sur le papier, il a tout exprime sur la
tradition que les morts, volontairement, ou
involontairement, nous ont imprimée. INOUS
sommes encuasses dans ce sentiment, sans
lequel les l'atnes ne seraient pas ce qu'clles
sonA.
il faut donc saluer avec une émotion pro-
fonde, en nous reportant d'une année en
arrière, ceux qui se sont écrasés au sol, à
L.orl)ln)', en rentrant d'Indochine; une elite,
dont le gouverneur général l'asquier, volant
vers l'ans pour détendre cette Indochine
aux flancs oppressés mais toujours puis-
sants, dont les battements se laisaient de
plus en plus précipités, et dont une sorte de
procès allait se dérouler ici, avec les àpretes
ec les injustices de tous les procès.
Le long -cri d'horreur qui retentit dans les
milieux coloniaux lorsque l'on sut que
VEmcraude battue par la tempête avait vai-
nement tenté de regagner les hauteurs du
ciel, et, vaincue par son trop grand effort,
avait été sauvagement jetée .a terre, ne
pourra s'effacer de nos mcmoires, On sut que
les réservoirs d'essence avaient flambé, et
que les victimes avaient, péri dans le feu :
le Livre d'Or colonial venait d'inscrire sur
ses pages une victime de plus.
Des cérémonies ont commémoré hier et
avant-hier ce dramatique anniversaire.
A Corbigny même, voici l'hommage que le
Résident supérieur Le Fol a rendu, avant-
hier, à son ancien chef ;
Mesdames, Messieurs,
Interprète de M. le ministre des Colonie,
de M. 10 Gouverneur Général Robin, de tous
les Indochinois de France et d'Extrême-
Orient, encore obsédé nioi-niéunc par lu tra-
gique dispunlion du cf'lui qui fut pour tant
d'entre nous un chef èminent et un sùdui-
siuit lunl, je viens saluer ici, le souvenir
des viel+ues de lTiini'ruudc, et plus spécia-
Ifinetil lu mémoire de lJierre Vasquicr.
l'ar la souplesse du HOii. intelligence, pur
l'éléfiunco de son esprit, par son iticoiuiju-
riiMo compréhension en niatlôm d'art, PIer-
re l'usquicr imposait rndniiraTîon, conqué-
rait les svmpituiies.
Ses clons naturels mis au service d'une
expérience rupidomnnt acquise, d'une con-
milssiince approfondie des hommes et des
chosps, d'un jugement toujours précis, d'un
CIIOKPS, d'Initiative constamment en éveil, Ji-
rent de cet administrateur d'élite un grand
Gouverneur Général.
(junnd il tomha morlellcinenl Trappe au
fniiieu des débris de l'Emeraude, avec ses
mnlheurcux compagnons de voyage, il YC--
nuit pendant da-tWwgoT-1Tndeetiûta
au milieu des pires agitations politiques, au
milieu des plus sévères vicissitudes économi-
ques. Il avait fait Tnce a toutes les iliflicul-
lés iivec elnirvciyanee, avec courage, avec
une sén-nité toujours égale.
Il éluit arrivé en France. Sa rnmilln. ses
amis l'attenduient déjà au Bourget. Une
teni|)ète de neige enveloppa, terrassa l'iinie-
raude et la destinée de Pierre Pasquier fut
brutalement brisée.
,II! 11e voudrais pus essayer d'atténuer une
douleur que les mots ne sauraient consoler.
lju'iI me soit cependant riermjs, ccvnnie ami
de Pierre Pasquier, de nîrc que cette mort
le surprenant en plein ciel, dans Je complet
épanouissement de ses facuUês, au moment
où avec 1111 courage souriant et teiuire il
venait défendre auprès do la Métropole les
intérêts de l'Indochine, sa seconde patrie,
qu'il me soit permis, d'ariirnicr que celle
mort, tragique fut pour lui très belle, qu'elle
fut iï la mesure de son destin, qu'elle fut on
harmonie avec l'élégance de son caractère,
ave. In hauteur de ses pensées.
C'est dans cet esprit, et en communion
d'idées a\cc ceux qui l'ont connu et aimé,
qu'avec; admiration cl. gratitude, au nom de
M. le minisire Louis Rullin, au nom de M.
le Gouverneur Général René Hohin, au nom
tic Ions les Indochinois français et jnllige-
nes, je salue ici ln mémoire de Pierre Pas-
quier, e.'esl. dans cet esprit que je prie Ma-
dame Pasquier et ses enfants de vouloir
bien agréer l'hommage de notre respectueu-
se et fervente sympathie.
Ayant la (énmnnip, qui fut présidée par
S. Exc, Mgr l'evêquo do Xevers, une messe
à laquelle assistaient M. et Mme. Cléry,
Al. Pierre et Mme Guillaume
de Trcl(', a été dite à la mémoire de M. et
Mme Emmanuel Chaumié,
Vers les grands
trlviUI colonBOI
• Nous aÕons naguère représenté que l'outil-
lage de nos colonies était inférieur à ce qu'il
devrait être et inférieur à celui de- beaucoup de
colonies voisines, parce que jamais la France,
par ailleurs si prodigue de ses ieniers, n'avait
versé à ses colonies de fonds de premier éta-
blissement. L
Nous avons écrit, cent fois, qu'un jeunẽ mé-
nage entre dans la vie le, plus souvent avec un
léger pécule qui lui permet d'acheter les ri-
tuelles salle à manger et chambre à coucher.
Les colonies se sont édifiées au jour le jour.
Leurs frontières furent en pernianente trans-
jormalion. Et lorsque l''Administration prit la
suite de la conquête, les: travaux essentiels fu-
rent exécutés sans que le Pavillon de Flore, à
l'origine, la rue Oudinot ensuite, s'en préoccu-
passent le moins du monde.
Les colonies ont emprunté. Elles le pou-
vaient : c'était pour elles la seule manière de
se faire reconnaître de la Métropole.
Après la guerre, elles ont emprunté de plus
belle : elles le pouvaient encore, car la France,
prise dans un tourbillon mystique, a lâché une
meute de 18 milliards sttr l'Europe.
Aujourd'hui, la situation se modifie léRère-
ment. - Les accord de Rome vont apporter à
l'Afrique, quoi que l'on en dise, quoi que
l'on en écrive, une physiotiomie nouvelle : le
formidable dynamisme de l'Italie, avançant un
à un ses jalons sur cette terre qui pourra seule,
demain, saucer une Europe désarçonnée par
son problème social el son exiguïté, pose la
question africaine sur un plan qui n'est, hélas,
plus tout à fait national.
D'autre pari, à des chefs de Fédération plus
réalistes, partant plus financiers qu'idéalistes, le
cube des intérêts s'impose avec quelque am-
pleur. Ils ont des scrupules de conscience. La
« dette inscrite » est pour eux -une étrange réa-
lité. C'est le spectre célèbre qui vient hanter
leurs nuits.
Paer, en pleine crise, el tenter de continuer
à marcher de l'avant, il n'p faut point songer.
La Conférence Impériale est venue à point.
Le général Mcssimy, qui préside la Com-
mission de l'Outillage, oient de prendre une
Ínitialioe heureuse : celle de la création d'une
« Caisse Nationale des Grand s Travaux d'ou-
- tre-met ».
Le principe en est simple : l'Etai ferait une
donation annuelle à celle caisse de 150 millions
pendant vingt-cinq ans.
• Cette caisse aurait pour but de financer les
llittèrêts 3cs arphmls volcniattx- de grands ira.
eaux. Elle paierait donc tout ou palle des
taux attachés à ces Emprunis.
El Von voit de suile f économie réelle de ce
projet, car les vingt-cinq années auront les-
quelles les colonies se trouoeraient Onlucllc-
ment déchargées des charges que font peser
sur elles les intérêts des Emprunts, permettrait
à chacune des colonies intéressées de parfaire
son outillage, d'atteindre son slade de rende-
ment.
Il convient de féliciter M. Messim de l'élé-
gante et heureuse solution apportée au mal dont
souffrent à l' heure actuelle nos colonies.
Si cette caisse se crée, aidée par la France
qui peut bien faire pour ses colonies le dixième
en vingt-cinq ans de cc qu'elle a faif
pour l'étranger, il faudra convenir que la Con-
férence Impériale aura eu des solutions hcu-
reuses.
Nous ne demandons qu'à l'enregistrer. Et
d'autres à la siiiie de celle-ci.
Prudence
Des gardes mobiles sont envoyés
à Constantine
l'ar Charles-Roux ont débarque hier nia-
lin à Phi/i hpcville. 6 > gardes mobiles sous
la conduite du capitaine Nrbollr, deslinés à
maintenir l'ordre eu cas de troubles éven-
tuels dans le dé partement de Constiintine.
Trente ont été dirig(:.,' sur Selif; le reste SI:"
r anstauliue.
Les accords de Rome
ont ouvert à l'Italie
le champ africain
Par C. de Sérans.
L'article que nous publions ci-dessous a
besoin d'un « chapeau ».
Nous sommes fidèles à notre mission
J'impartialité et à la mission que nous
nous sommes tracée de faire de ce journal
une tribune de vaste audience. Toutes les
opinions y sont admises librement ad-
mises, autant que librement discutées.
Ceci dit, un confrère, M. Cianelli de
Serons, grand voyageur devant l'Etemel,
qui inscrit à sa cocarde tous les pays d'Eu-
rope, et ceux d'A mériqrre, qui fut aux
Bermudes comme au Yemen, à Karachi
comme à Mossoul, nous a soumis une série
d'articles sur la position de la France et
de l'Italie en A frique après les accords de
Rome.
M. Cianelli de Serons était, en 1911,
dans les territoires du Sud de la Tripoli-
taine. Il y a quelques semaines, il était
en Somalie italienne lorsque le souverain
de Rome visita sa colonie.
Les idées de M. Cianelli de Sérans
sont donc riches de faits.
Mais le3 faits qu'il relate sont égale-
ment riches aidées.
Nos lecteurs en jrrqfJon' : nom n'anont
pas pour habitude de remanier en quoi que
ce soit les articles qui nous sont confiés :
L'accord franco-italien, ce serait un peu la
montagne qu,i a accouché d'une souris, c'est,
en effet, l'impression qu'il donne à la première
lecture un peu de sable au bord de la Mer
Rouge el quelques dunes désertiques au sud
du désert de Lybie.
Apparence trompeuse comme presque toutes
les impressions non rélléchies et de primesaut.
Si ces mornes espaces désertiques n ont pas
grande valeur, il n'en est pas de même d'une
coîlaboraiioQ italienne ; si, derrière des mots
un peu vides en apparence, se cachent des
réalités passibles de collaboration entre la
France et l'Italie en Afrique.
L'Afrique, au XXI0 siècle, ne représenten
plus un groupement de colonies, mais un tout
autre visage, nue Europe en rallonge avec ses
voies ferrées, ses populations évoluées, ses in-
dustries localement organisées ; avec ses forces
hydro-électlriques captées sur des barrages à
deux fins : force et cultures irriguées à très
grandes distances.
Dans un territoire aussi vaste que cette nou-
velle l?.urope afrirninf d'après rK>mnin. il y a
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