Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-02-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 février 1934 17 février 1934
Description : 1934/02/17 (A35,N20). 1934/02/17 (A35,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6379542q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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Les Annales Coloniales
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Colonies 110 • too. 50 D
Etranger.. 240» 1al. JI.
Lo Numéro : 80 eontimet
On •'•bonne sans trais dans
toas la bureaux de poste.
Le Houveffli programme
des r 0. F.
Le décret du 25 jàiwW. Let irrigations. -
LaménàgentiBdt de la production
, -. 'Ii..
Au moment ou paraissait pffêitiiei'. ̃
article, le président de la République pro-
mulguait le décret sanctionnant, céH:ut;ts«
dispositions essentielles prises p&r le Gou-
verneur général Hrévié. relatives aux. som-t
mes qui seront affectées aux travail^ j éti
cours.
En ce qui concerne les travaux ittr )'\
voies ferrées, dont nous avons parlé dans
notre précédent article, on a pu constater
que le décret supprimait 123 millions, affec-
tés antérieurement à la terminaison, du* Che-
min de fer Central-Dahoméen, et 1. 500.000
francs représentant des travaux d'adduction
d'eau à Konakry : le budget des Fonds
d'Emprunt récupère ainsi 124.800.000 fr.
qui seront affectés aux travaux de 1934.
lOUS notons en effet i
♦ Poursuite des travaux sur le Central-
Dahoméen Jusque Parakou, où la voie sera
provisoirement arrêtée 82.550.000 fr.
* Poursuite des travaux de iîanfora à
Bobo, où le chemin de fer Côte d'Ivoire sera
provisoirement arrété - - à - - îo. 227.684 fr.
* Révision du 20 tronçon de la voie
Kayes-Niger. 13.920.000 fr.
* Ouverture de crédits pour l'Assistance
médicale sur les chantiers du Chemin de
Fer 761.000 fr.
- ♦ Aménagement hydraulique du Niger î
barrage et canaux de ban-
sanding ,',.,.,. 85.000.000 fr.
Au total 192,458.684 fr.
En délinitive, le décret autorise l'ouver-
ture de travaux correspondant à un crédit
Supplémentaire de 67.658/684 fr., somme
qui sera en partie couverte par la réalisation
de la quatrième tranche d'emprunt (60 mil-
lions) que l'A. 0. F. vient d'être en mesure
démettre,
- ; .*..,
.b donc
qÚ
tre a l'indigène la mise en valeur de son
sol , et lui en faciliter l'exploitation l'émuue.
ratrice.
Il s'agissait, non plus de se contenter
d'une culture familiale dirigée, mais de con-
centrer les moyens d'action dans des régions
déterminées, qui, grâce à la réunion des fac-
teurs démographiques, économiques et ixsiv-
logiques, seraient susceptibles de devenir
rapidement des sottes de prospérité.
Les services qualifiés du Gouvernement
Général orientèrent leurs vues, en premier
lieu, sur la Vallée Moyenne du Niger. Là,
en effet, entre Ségou et Tombouctou, des
essais privés ou administratifs, remontant
déjà assez loin dans le passé, avaient mon-
tré que cette région du Soudan pouvait par-
faitement convenir au plah d'aménagement.
Mais il fallait avant tout procurer à
l'indigène cet élément indispensable à la cul-
ture tropicale : l'eau. Un programme com-
plet ifut établi et sa réalisation en fut con..
fiée à l'Office du Niger, organisme créé en
1930 qui groupa les services techniques du
Gouvernement général et de la Colonie du
Soudan. Naturellement, les études portèrent
d'abord sur l'utilisation hydraulique du Ni-
ger.
Le cours du Niger présente en aval de
Bamako un régime assez particulier : la
pente, très forte jusqu'à Koulikoro, s'adou-
cit ensuite progressivement jusqu'à Ségou ;
à partir de ce point, le fleuve semble hésiter
à la recherche de son lit, et s'étale en plu-
sieurs bras formant un immense delta cen-
tral qui ne se termine que 600 kilomètres
plus loin, à Tombouctou. Le plus occiden-
tal de ces bras est orienté vers le Nord, 'c'est
le canal du Sahel; celui, du milieu est le
bras mort de Sansanding ; enfin le dernier,
en aval,'est le marigot de Diab.,
Tous ces détails paraitront sans doute
superflus au colonial initié à l'économie
nigérienne, et ne lui apprendront rien ; mais
ils sont indispensables, croyons-nous, au lec-
teur profane, afin qu'il saisisse dans toute
son étendue le programme d'aménagement
soudanais.
La première partie de ce programme por-
tait sur l'irrigation des plaines, dites de
colonisation, -de la Région de Sotuba (envi-
rons de Bamako). Actuellement, la rive gau-
che du canal, alimenté par le barrage du
même nom, est aménagée sur une superficie
de 2.400 hectares divisée en 3 plaines, et
mise en valeur par 2.400 indigènes répartis
en 9 villages. Les emblavures consistent
essentiellement en riz, mil, mais et coton.
Cette année, la rive droite du canal (plai.
nes de Tamina) sera ouverte à la culture sur
944 hectares, comportant l'installation de
3 villages nouveaux.
Enfin, en 1935, le troisième et dernier
secteur sera aménagé, réalisant ainsi les
5.000 hectares prévus pour la zone de colo-
nisation de Satuba.
La deuxième partie du plan d'irrigation
soudanaise consistait dans l'aménagement
hydrographique du bras occidental du delta :
le canal du Sakel. Ce bras et ses annexes se
séparaient jadis du Niger vers Sansanding,
et apportaient la vie à des réglons aujour-
d'hui envahies par le sable : lea1 historiens
tyxabes nous ont en effet laissé lia tradition
écrite des civilisations Soninkés, et du grand
rpyijL.Utoie de Khana.
PW1930, on dégagea les anciens bras
lïioftW et, en septemore dernier, l'eau de
ttoUveaiï1 coula librement dans le Macina res-
I)u,tjlt:é;, revivifiant ainsi des régions impen-
ses que le désert absorbait peu à peu.
Aujourd'hui, le canal de Macina sur 12 kilo-
mètres, ceiui du Sahel sur 4, s'ottrent -1
l'eau que les crues du Niger lui envoient
par un canal d'amenée de 9 kllometres,
ouvert en ajiont du fùtur barrage de San-
sanding.
C'est ce barrage dont on entreprend la
construction cette année, et qui permettra
d'alimenter les canaux par un deoit régu-
lier. Mille kilomètres de digue sont prévus,
sur lesquels cent sont d'ores èt déjà aelic-
vés, protégeant la rive gauche.
BuHn, le plan, d'irrigation soudanais^
comporte une dernière phase, qui est l'amé-
nagement rationnel de la sotte lacustre.
située entre iViopti et Tombouctou, sur la
rive gauche du Niger ; c'est dans cette zcae
que se termine le delta central, au voisinage
des Daoùnas et des lacs Teie et Faguibinc.
Ces lacs, marigots et marais seront reliés
pur des canaux qui permettront la culture
du sol, lorsque l'irrigation des régions de
Sotuba et du Macina aura été realisée.
Mais le Soudan ne fut pas le seul bief
nigérien dont on envisagea l'aménagement
hydraulique. La Vallée inférieure du Niger
retint également l'attention des techniciens
pour plusieurs raisons, dont la première et
la plus urgente visait'à remédier à l'exode
des populations vers les colonies anglaises
voisines, en supprimant les trop fréquentes
famines qui sévissent encore dans cette ré-
gion. Dès cette année, des études vont être
entreprises en vue d'aménager ce' bief en
zone de prospérité, qui seront reliées plus
tard au futur port de la côte dahoméenne,,
par le chemin de fer Savé-Parakou pro-
idnjé jusqu'à Gaya, sur le fleuve.
,- Enfin, signalons les aménagements hydrau-
liques qui seront réalisés dans la Vallée dit
Sénégal', dont les terres riveraines peuvent,
à condition d'être judicieusement arrosées,
se prêter admirablement aux cultures les plus
exigeantes, grâce à un sol particulièrement
fertile.
.*.
Ainsi, ou voit quelle place prépondérante
va être assignée à J'eau dans l'agriculture et
l'élevage ouest-africains ; ce programme
constitue la partie créatrice de l'Aménage-
ment de Production. Mais cette œuvre doit
être complétée par l'augmentation des récol-
tes, ainsi que l'amélioration de leur qua-
lité. Pour y parvenir, il.faut proscrire défi-
nitivement les méthodes ancestrales de cul-
ture façons au « daba » et autres instru-
ments aratoires archaïques généraliser
l'emploi du matériel agricole mécanisé et de
la traction animale. Enfin, on' doit distri-
buer aux indigènes des semences sélection-
nées, dont les mérites auront été éprouvés
dans les champs d'essai, principalement en
ce qui concerne le coton et les arachides.
Celles-ci devront être soumises ati décorti-
quage, par la création de certaines zones où
cette opération sera effectuée. Parallèlement,
on devra étudier leur transport économique
en vrac par des wagons spéciaux. Il ne faut
pas oublier que la France importe annuel-
lement 300.000 tonnes de décortiquées étran-
gères, sur' lesquelles les industriels métropo-
litains paient une taxe supplémentaire de
t i francs par quintal : c'est au Sénégal, en
particulier, qu'il appartient de libérer notre
industrie en produisant des graines décorti-
quées, exemptes de droits.
Parce qu'elles sortiraient du cadre de
notre sujet, nous ne citerons que pour mé-
moire les différentes mesures prises récem-
ment en faveur des oléagineux pour abais-
ser les tarifs ferroviaires, réduire les taxes
locales de circulation et supprimer les droits
de sortie. Bien que ces mesures bienfaisan-
tes ne se rapportent pas directement aux
grands travaux d'emprunt, elles ne consti-
tuent pas moins une partie importante du
programme d'aménagement de la production.
Il en est de même de la politique de primes
suivie par le Gouvernement, d'accord avec la
Métropole, et destinée à protéger nos pro.
ducteurs coloniaux d'ananas, de banane,
cacao, café, caoutchouc, manioc et sisal.
A
On peut constater que le remaniement pro-
fond apporté par le gouverneur général Bte-
viê dans l'utilisation des Fonds d'Emprunt
correspond bien au double but que celui-ci
s'était fixé en poursuivant son plan d'amé-
nagement : accélérer les dépenses immédia-
tement productives, et continuer les travaux
destinés à préparer l'avenir du. pays.
Seule, la réalisation de cette - politique
pourra déterminer une augmentation de la
production en même temps que l'abaissement.
des prix de revient : facteurs essentiels dont
dépend la situation économique tout entière
de l'A, G, F.
CWMMtMt Ntrrm,
Stmiieur ite la Haute-Loire,
'VftJlll'Jrlmamf
da In Commission des Douanes,
et des Conventions CommerrJflJtes,
Révolte au Zoo
b nez mai mouché, les che-
veux rèches, les galoches
claquantes sur le sol sec,
dépenaillés, relâchés
dans leur attitude, les
gosses suivent en rechi-
gnant leur matrone.
Elle les presse de
temps à autre. Elle Ils
houspille, le léger tAfl.
tège s'émeut une se
conde, et, philosophé,
reprend nonchalamment
son rythme. Alors une gitle tombe de temps h
autre, des plailleofents se déchaînent, et dans la
rue que ces omlffes de tumulte éveillent, on
voit aux fenêtres des masques de curiosité. r"
Vingt ou trente ans plus tard, un cortège Iden-
tique est formé. La forte commère a été pioyée
par les ans comme lei saules par le vent. Elle
chemine les yeux à terre, pour ne pas buter &el
le chemin rocailleux, que le rouleau compresseur
n'aplanira point. Les gosses sont des bÕlIUQd.
Ils sont las, mais obéissants. Et ils savent que
leur obéissance est commandée seulement par Id
respect. Aux fenêtres, ce ne sont plus tout à fait
les mêmes visages. Des générations se superpo-
sent. Les vieux se tiennent coi, courbés sur leur
siège, à l'anale de l'âtre. La curiosité ne les émeut
plus. Ils sont égoïstes, parfois cupides. Leur âme
est recroquevillée comme leur corps. lis défen*
dent les derniers soutties de leurs poumons et de
leur bourse.
♦
* •
Ainsi, dans les allées du Monde, cheminent Ift
Métropole et ses dépendances. Elle a mis aia
monde des petits miles qui tout de suite lui dllt
donné « du fil à retordre ». Comme ils avaient
besoin d'argent, comme ils étaient desarmés, com-
me ils étaient sans expérience, elle a veillé sur
eux ; elle les a équipés, éduqués en partie, prtË
tégés. Elle a affiché, sur la porte de la salle com-
mune, des règlements formels desquels elle a exi-
gé qu'ils fussent respecWa.
Et aujourd'hui, ces gosses sont des - hommes,
qui n'obéissent plus que par respect.
Est-il nécessaire de faire le point ?
Ce n'est pas dans les colonnes de ce journal
qu'il faut dénoncer l'angoissante maladie de lan-
gueur qui conduit aux limites extrêmes l'ensem-
ble de notre - empire colonial 1 ,..
Cangués dans des textes qui étaient valables
sans doute à leur aluante, nos territoires d'Ou.
tre-Mer éclatent. La cuirasse est trop rigide. La
centralisation à outrance, a tué plus sûrement nos
colonies que toutes les conquêtes étranger. Les
Ministres InterchanlUblel, non familiarisés avec
la chose coloniale, qui en ignorent l'esprit,. loi
hommes, et la genèse économique, ne se doutent
point, quand ils ont le temps, quand ils prennent)
la peine d'étudier, qu'un drame affreux se joue
depM!t gMenre entr. IEconomle d!e t'EMMpe
-I& guerre entre l,tcononge do l'Europe;
1 leur amummer-1
Britanniques, avec le Jeu souple des Dominions,
la leur, Les Colonies françaises en pleine crois-
sance étaient à la veine de réaliser à leur tour la
leur, C'est l'Instant, que par une funèbre fatalité,
la Métropole choisit pour se fermer à elles.
« 0
Nous dénoncerons un prochain jour le mal dont
nous souffrons. Depuis quelques semaines nous en
préparons le dossier.
Nous voulons la vie. On ne parle autour de
nous que de stagnation.
Nous voulons la responsabilité. On ne parle,
autour de nous, que de se mettre a couvert.
Nous aillions les mots crus, les choses rudes, le
torrent qui déferle dans les vies humaines, et qui
pousse à créer, à agir, à battre l'air à grands
coups d'enthousiasme, de foi, de dévouement.
On nous présente, en matière coloniale, un ca-
davre couvert de sophismes comme de fleurs, une
grande idée qui n'est plus, des sacrifices héroï-
ques qui, paratt-il, n'ont pas eu de lendemain.
Ce n'est pas vrai t
Malade, la France d'Outre-Mer, certes, est gra-
ventent atteinte.
Mais elle peut être sauvée.
Tous nos amis, dont lès navires parcourant les
vieux ItinEraires, sirénant aux mêmes escales, nous
apportent les témoignages, nous le clament.
Révolte au Zoo !
C'est le moment pour les fils grandis, qui dé-
passent malheureusement leur mère, de prendre
la tête du cortège de naguère et de tirer des
pieds de nez aux voisins trop curieux.
Raoul Monmaraon.
RUE ÔUDINOT
Le cabinet de At. Pierre Laval
M. Pierre Laval, ministre des Colonies, a
constitue comme suit son cabinet :
MM. Olivier de Sardan, auditeur au Con-
seil d'Etat, clief de cabinet;
Boissard, inspecteur des Finances, clief ad,
joint ;
SolJ inspecteur des Colonies, chef adjoint;
Le capitaine Bonningue, de l'infanterie co-
loniale, officier d'ordonnance.
A tire d'ailes
LE CAPITAINE WAUTHIIR.
Wauthier, avec Madame, à botd de leur
Faiman, ont quitté Zinder pour Fort-Lamy et
Coquilhatvine, après avoir suivi le trajet Aiger-
111 Salahr Tamanrasset-Agadès et Zinder.
'En suivant le trajet inverse, Waut-her
compte revenir en Afrique du Nord. Il aura,
une fois de plus, démontré que la pénétration
saharienne par l'axe central est un fait ac-
compli.
Ayons. Iindiscrétion de dire que Wau-
thier, qui a obtenu sa mise en disponibilité, a
épousé Mme de Bomibergem, avec qui il avait
fait un voyage d'études dans les régions du
Hoggar,
.ET M. ROUSSEAU
M. Jean-Armand Rousseau, qui est parti
de Paris mercredi pour le Cameroun, a atterri
à Arbaoua (Maroc le lendemain,
Notons que le Ministère de t Ait a cédé
Satuitement - au Cameroun le Goudron Phalène
Renault Bengali, aue pilote l'iireï>ecteur des
Eaux et Forêts J.-A. Rousseau. L'appareil est
nos à la disposition du hautetiiiiiiisuiiie de la
République au Cameroun,
Pendant qu'Alger s'urbanise,
Tunis joue les belles endormies.
L'Eclaireur de la Méditerranée imprimait le
15 février 1834 il y a donc cent ans
nous rappelle l'Ordre, ceci :
- On man d e d'Alger que la région et surtout
la ville sont en voie de complète transforma-
tion. D'importants travaux publics rendront
Alger à la fois .plus belle et plus saine et lui
donneront vraitneot cet aspect de capitale
qu'elle doit avoir. Les nies sont élargies, de
grands édifices s'élèvent avec activité, des
égputs sont creusés. De plus des routes impor-
tantes sont refaites ou tracées telle que celle
qui relie Alger à Mustapha. De nombreux ca-
naux vont arroser et assainir la contrée.
.8.
..B< lé. temps évidemment a suioi son cours.
Ce qui était vrai pour Alger, en 1834,
transposé en 1934, devient dé brûlante actua-
lité pour TUttis. 1
Là, des constructions t'ordonnent, une gare
géante s'élabore, un urbanlshie intelligent pré-
side à dfs projets grandioses : une ville pré-
pare son avenir de plus grande capitale, -
Ici, une cité sommeille sur ses reliques, con-
fiant à ses seuls quartiers arabes le soin de
justifier sa vieille renommée de capitale batba
resque. Tout un ememble de symptômet con-
court à établir ce diagnostic inquiétant : léthar-
gie. L'un des plus révélateurs nous est fourni
par son budget, dont les recettes, ainsi que nous
l'avons annoncé detsihement, présentent un
excédent assez inattendu sur les dépenses. Inat-
tendu d'autant plus que nous vivons Sous le si-
gne de la ctise.
Que l on ne croie pas qUe ces paroles nous
soient dictées par un amour intempestif du pa-
ràdoxe ; cat, s'il est sage dans' les temps ac-
tuels de se restreindre, il l'est moins de tenter
d'économiser sur. son revenu. Cf ai ainsi que
l'on s'enferre : il y a des dépenses qui peuvent
dire une source prochaine Je rentrées, il y a
des travaux dont la mise en œuvre peut d'em-
blée susciter des courants de production favora-
blei, Que Tunis prenne modèle sur l'Algérie
ou l'il. O, F., dont l'engagement immédiat de
dépenses souvent énormes prébaré leur avenir
économique. Nous savons que le budget modes-
te de Tunis ne peut se comparer avec, ceux
J'autres centres plus riches ou mieux aidés.
Tout de me,.., tm tel souci d économie
est lffliétant et semble illustrer une politique
'1' iftil. U tI.-P_.!!. d'tiUd G'
Otl'a fat;¡,-
chez vous en matière d'urbanisme et même
d'assainissement. Que les ruines ooisines de
Carthage vous incitent à assurer la pérennité de
Votre belle cité : agissez et créez !
H. M.
M. Doumeréue remercie
le Bey de Tunis
En réponse au télégramme de félicitations
que le bey a bien voulu faire parvenir à M.
Gaston Dounuyrguo et que nous avons publié
avant-hier, le président du Conseil a adressé
au. souverain le message suivant :
« Très touché des sentiments que Votre Al-
tesse a bien voulu m'exprimer en son nom et
ait nom de ses sujets-, je la prie d'agréer mes
vifs remerciements} mon cordial souvenir et
mes vœux les plus sincères pour la prospérité
de la Tunisie. »
Déplacements 1
La princesse d'Angleterre
La Princesse Mary d'Angleterre est à Ra-
bat. Elle a été l'hôte de M. Henri Ponsot.
Elle part aujourd'hui pour Marrakech.
Les Majestés siamoises à Bruxelles
Le roi et la reine de Siam feront une visite
à la Cour de Belgique, du 24 au 26 mars. En
raison du désir exprimé par le roi, il n'y aura
ni réception officielle, ni honneurs militaires.
Le maire
et un conseiller municipal d'Alger
Une commission algérienne, composée de
M. Lévy, maire d'Alger, de t'ingénieur Ser-
ramaigna et de M. Molbert, conseiller muni-
cipal, est arrivée à Gênes. Elle étudiera dif-
férents systèmes d'urbanisme.
le Général-Metzlnger
a été désarmé
Le paquebot Général-Metzinger, qui devait
quitter Marseille jeudi à 16 h.) à destination
de VOcéan, Indien" avec 150 passagers et
2.500 tonnes de marchandises, n'a pu partir)
à la suite d'un incident qui eut lieu à bord.
Le personnel des machines et celui du res.
taurant ayant eu à se plaindre du Commis-
saire, élevèrent contre lui une protestation.
Aucitne conciliation n'ayant été possible, le
Général-Metzinger a reçu l'ordre de ne pas
partir et son désarmement a été aussitôt en-
trepris.
A ORAN
Une organisation d'espionnage
On sait qu'une importante affaire d'es-
pionnage à été découverte à Barcelone J dont
l'organisation semblait avoir été dirigée par
VAllemand Muller et l'Italien Morony. Ce-
lui-ci envoyait son courrier à Or an, poste
restante 1 sous son propre nom, d'où il le
réexpédiait à sa guise.
L'examen de cette correspondance établira
définitivement les puissances et Ifs person-
nalités auxquelles étaient transmis les ren-
seignements qui concernaient les travaux de
défense- des cdtws méditerranéennes et des
Balimes. f
Au Maroc
Contre l'action francophobe
d'une certaine presse
Une campagne d'agitation extrêmement
violente est entreprise en ce moment par
certaine feuille marocaine, dont l'action est
plus particulièrement dirigée contre les co-
lons français.
Ceux-ci, au cours de leur réunion dont
nous avons rendu compte, s'en sont émus et
ont vivement protesté contre l'ignoble cam-
pagne dont ils sont les victimes. A l'unani-
mité, le vœu suivant.fut transmis au Rési-
dent général, ainsi qu'au général Huré :
« Considérant que le journal La Volonté
du Peuple est un journal antifrançais dirigé
par des agitateurs qui paraissent être à la
solide de L'étranger, que ce journal mène une
campagne contre la cat.o,,;.sfI,{io,. et s'efforce
de p-rovoquer des troubles graves dans le
bled. Considérant que ce journal prend tous
les jours plus d'audace, du fait de son impu-
nité et constitue une menace sérieuse pour
tous les intérêts français du Maroc, étnet le
vœu que le journal La Volonté du Peuple
soit supprimé et que les sanctions nécessai-
res que commande, l'intérêt national soient
prises à l'encontre de tous ceux qui rédigent,
inspirent ou subventionnent ce journal.
Anciens combattants marocains
L'Association des anciens combattants du
régiment d'infanterie coloniale du Maroc, a
voté la motion suivante :
Les anciens combattants du régiment d'in-
fanterie coloniale du Maroc, réunis m as-
semblée générale annuellesaluent la mé-
moire des Français tombés le 6 février en
défenseurs des grands principes, qui font la
force de la nation.
Les survivants dji premier régiment de
France rappellent que les générations de
1914.1918 entendent léguer intact à celles
qui suivent ce patrimoine moral, parce qu'il
constitue un lien indissoluble assurant dans
l'avenir l'union des Français ait mom.ent des
périls.
En Tunisie
Exéquatur
L'exequatur a été délivré à M. Lawrence
S. Amstrong, en qualité de consul des Etats-
Unis ,t Tunis, avec juridiction sur la Tu-
nisie.
A Madagascar
LE COMMERCE EXTERIEUR EN 1933.
Les statistiques commerciales de 1933 font
ressortir, comparativement à 1923, une aug-
mentation de 23.468 tonnes à l'importation
(144.556 tonnes contre 121.088 en 1932) et de
14.126 tonnes à l'exportation (157.573 tonnes
contre 143-447 en 1932). Au total le com-
merce extérieur de la Colonie a enregistré
une augmentation de 37.594 tonnes.
Importations
Sont notamment en augmentation : le ci.
iment, 42.216 tonnes contre 39.045 en 1932;
les huiles minérales, H.O71 t. c. 11.063; les
métaux, 8.029 t. c. 7.762 ; les tissus, 8.464 t.
c. 6.909; les ouvrages en métaux,. 15.566 t.
c. 7.157; les automobiles, 464 voitures con-
tre 321.
Exportations
Sont notamment en augmentation ; le café,
15.236 tonnes contre 13.582 en 1932i le giro-
fle, 1.252 t. c. 1.005; les végétaux filamen-
teux, 7.490 t. c. 5.933; les peaux brutes, 5.457
t. c. 4.060; la fécule de manioc, 1.598 t. c.
1.052; le tapioca, 5.529 t. c. 3.733; le gra-
phite, 6.706 t. c. 2.146,
Sont en diminution : les pois du Cap,
12.914 tonnes contre 14.179 en 1932; le riz,
1.677 t. c. 5.193; le manioc brut, 30.902 t. c.
36.954; la farine de manioc, 1.737 t. c. 2.578;
la vanille. 659 t.. c. 866.
.ET L'ACTIVITE AGRICOLE EN 1933
Parmi les produits du crû, il convient-ekr-
mettre en relief l'accroissement des livrai-
sons de sisal, soit 1.012 tonnes contre 532 en
- 1932.
- On a enregistré, par ailleurs, une diminu-
tion des livraisons de manioc sec, dont le to-
tal s'est abaissé à 31.000 t., contre 37.000
en 1932.
Les chiffres précédents montrent les pro-
grès réalisés dans la Colonie par les indus-
tries qui s'effotcent de transfbrmcr la plus
grande partie de la production locale, et ré-
duisent ainsi les livraisons de manioc brut,
simplement séché, produit pauvre et grevé
de frais très élevés.
Il faut enfin souligner le recul de l'ex-
portation des vanilles, depuis l'application
de la standardisation. Madagascar s'efforce
actuellement de réduire la surproduction de
ce produit, et pour l'ensemble de 1933, le
total des envois de vanille n atteint seule-
ment 659 t. contre 866 en 1932.
Dernières préoeconattons arfteaHtes
Voici les deux, derniers articles de-notre collaborateur Louis Le Bar-
hier. Bien qqe le sujet en soit différent, nous les unissons, de telle manière
que l'on saissise une partie de ses préoccupations.
La pensée survit à l' homme. Quel plus bel hommage peut-on rendre
- et le plus douloureux que de publier, post-mortem, de l'inédit?
Le Noir et le Coton en A. O. F.
Qu'il soit permis au très vieil Africain si-
gnataire de ces lignes de dire quelques mots
de la situation actuelle du Sénégal et de
l' A.O.F. Son premier voyage dans les colo-
nies du groupe remonte à plus de trente-qua-
tre ans, et son dernier séjour date de quelques
mois à peine. Il ne peut donc pas se désinté-
resser totalement du sort de ces pays qu'il a
vu grandir, prospérer, et qui sont si. durement
atteints par la - cri se - actuelle.
Un fait domine tout. L'indigène ne rece-
vant plus la juste rémunération de son travail,
vendant à vil prix ses récoltes, souffre dure-
ment. Cependant on vient de lui demander uu
nouvel effort pécuniaire, alors qu'il n'a pas as-
sez d'argent pour s'alimenter, lui. et sa famille"
en imposant un relèvement du prix des coton-
nades, afin de favoriser l'industrie française.
Celle-ci est intéressante : c'est entendu. Le
geste est cependant maladroit et injuste. Ma-
ladroit parce qu'il ira directement à l'encon-
tre du but poursuivi, qui est d augmenter les
débouchés des cotonnades françaises en A.
O.F. et nous le démontrerons plus loin. In-
juste parce que ce n'est pas une politique rai -
sonnable, ni même équitable que de chercher
à soulager une misère métropolitaine, en aug-
mentant celle des protégés noirs auxquels nous
devons au contraire aide et protection.
La maladresse aura pour - résultat fatal de
réduire les importations d'étoffes de coton
dans les colonies du groupe. La preuve est
facile a faire. Il ne faut pas oublier que de
tout temps les indigènes des vallées du Séné-
gal et du Niger ont cultivé le coton, l'ont
travaillé, et en ont fait des étoffes qu'ils
aimaient et appréciaient. Ces étoffes n'étaient
d'ailleurs pas de qualité négligeable, puis-
qu'il y a un peu plus d'un siècle encore elles
avaient le plus grand succès, non seulement
dans les centres producteurs eux-mêmes, et en
Afrique. Maïs sur les marches d'Europe et
d'Amérique. Ne l'oublions pas. Ce qui a fait
rétrograder cette industrie locale, c'est que
l'indigène gagnant plus d'argent a faire d'au-
tres culture, consentait à convertir une partie
de son gain çn achat d'étoffes, imitant plus
ou moins ses produits ancestraux, et qu' on lui
imposait pour a insi dire chez lui. ,
Maintenant il ne peut plus faire de I argent
avec ce qui fut sa richesse pendant quelques
lustres. Il revient et reviendra de plus en plus
à la consommation d'articles fabriqués par les
tisserands locaux. La preuve en est que dès
cette campagne-ci, ern constate une grande
baisse dans les. chiffres des cotons exportés,
tandis que la consommation sur piace aug-
mente. Ce n'est qu'un début. Le mouvement
va a ller en s'intensifiant. Vous ne pouvez pas
forcer un indigène à acheter quand il n' a pas
d'argent, et vous ne pouvez pas l'obliger à ne
pas tirer parti de ses récoltes quand il peut
les utiliser sur place.
Du coton vous passerez, vous êtes déjà
passés à d'autres produits. La laine par exem-
ple, car en ce moment M ne s'exporte plus
autant de laine qu'il y a deux ou trois ans,
et les couvertures fabriquées dans le Nord Sou-
dan, se vendent jusque dans la zone de la
Côte d'Ivoire, au Sénégal, en Guinée. Il s'en
suit forcément une baisse de l'importation euro-
péenne dans les colonies du groupe.
La preuve se fait ainsi que, de plus en
plus, ces pays dont les habitants, pour noirs
qu'ils sont, ne forment cependant pas un trou-
peau absolument dépourvu de toute intelli-
gence, loin de là, vont s'organiser pour se
suffire à eux-mêmes. Cela leur sera facile.
puisqu'ils ont la matière première sous la main
et qu'ataviquement existent chez eux des arti-
sans capables de produire une matière fabri-
quée à leur convenance.
Les petits Poissons
Dans un récent article, parlant du Tasser-
gue, grâce auquel l'administration bienfaisante
arrive maintenant à sauver de la famine chaque
année un certain nombre de malheureux Sous-
sis, nous avons mis en évidence une des ri-
chesses naturelles de ce Maroc, aux ressour-
ces, heureusement, si nombreuses la pêche
du poisson de mer le long des côtes et sur-
tout dans le sud.
Revenons encore sur ce sujet, il est intéres-
sant. On sait que, jusqu'à ces dernières an-
'nées, toutes les entreprises de pêche et de
conserverie de poissons marocaines n'avaient
connu que des déboires. Mal placées - diri-
gées avec nonchalance et ignorance - ene
avaient tout pour faire un lamentable fiasco,
Depuis quelques mois la situation s'est entiè.
rement retmimée. Toutes, vous entendez bien,
toutes ont connu depuis un an et demi la pé-
riode des vaches grasses, et des bilans somp.
lueux. Un exemple au Maroc. Cette usine qui,
fin 1932, avait un passif de 800.000 fr., et
qui peut justifier, fin 1933, d'un passif entiè.
rement amorti, éteint, et d'un excédent de bé-
néfices nets de plus de 100.000 francs.
Voilà qui n'est pas mal, n'est-ce pas, étant
donné que, toutes les industries similaires qui
existaient et celles qui se sont créées depuis
deux ans, ont travaillé dans les mêmes condi.
tions.
Mais ce n'est pas tiut, il s est créé de véri-
tables formules nouvelles, d'exploiter les ri-
chesses côtières marocaines, et cela, grâce à
ce facteur qui, à lui seul, doit sauver le Maroc
de la crise actuelle, sa proximité de France,
et le coût par suite minime de ses frais de
transport.
Rentrant en France, il y a quelques jours,
sur un de ces excellents navires de la C.G.T.,
ofi l'on est touj ours si admirablement reçu et
& : 1 , 1 Sawdi (13 k 30), 17 Février 1934
, :.HaLm DÎ. -
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Réfaction&Âminfar$U*n:
- l't..,t,;'
PARIS O:
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Les Annales Coloniales
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aloilcmENTS
ma m R. illustrée t
Ol as 6 M*U 9 Mtlt
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FMttMOt
Colonies 110 • too. 50 D
Etranger.. 240» 1al. JI.
Lo Numéro : 80 eontimet
On •'•bonne sans trais dans
toas la bureaux de poste.
Le Houveffli programme
des r 0. F.
Le décret du 25 jàiwW. Let irrigations. -
LaménàgentiBdt de la production
, -. 'Ii..
Au moment ou paraissait pffêitiiei'. ̃
article, le président de la République pro-
mulguait le décret sanctionnant, céH:ut;ts«
dispositions essentielles prises p&r le Gou-
verneur général Hrévié. relatives aux. som-t
mes qui seront affectées aux travail^ j éti
cours.
En ce qui concerne les travaux ittr )'\
voies ferrées, dont nous avons parlé dans
notre précédent article, on a pu constater
que le décret supprimait 123 millions, affec-
tés antérieurement à la terminaison, du* Che-
min de fer Central-Dahoméen, et 1. 500.000
francs représentant des travaux d'adduction
d'eau à Konakry : le budget des Fonds
d'Emprunt récupère ainsi 124.800.000 fr.
qui seront affectés aux travaux de 1934.
lOUS notons en effet i
♦ Poursuite des travaux sur le Central-
Dahoméen Jusque Parakou, où la voie sera
provisoirement arrêtée 82.550.000 fr.
* Poursuite des travaux de iîanfora à
Bobo, où le chemin de fer Côte d'Ivoire sera
provisoirement arrété - - à - - îo. 227.684 fr.
* Révision du 20 tronçon de la voie
Kayes-Niger. 13.920.000 fr.
* Ouverture de crédits pour l'Assistance
médicale sur les chantiers du Chemin de
Fer 761.000 fr.
- ♦ Aménagement hydraulique du Niger î
barrage et canaux de ban-
sanding ,',.,.,. 85.000.000 fr.
Au total 192,458.684 fr.
En délinitive, le décret autorise l'ouver-
ture de travaux correspondant à un crédit
Supplémentaire de 67.658/684 fr., somme
qui sera en partie couverte par la réalisation
de la quatrième tranche d'emprunt (60 mil-
lions) que l'A. 0. F. vient d'être en mesure
démettre,
- ; .*..,
.b donc
qÚ
tre a l'indigène la mise en valeur de son
sol , et lui en faciliter l'exploitation l'émuue.
ratrice.
Il s'agissait, non plus de se contenter
d'une culture familiale dirigée, mais de con-
centrer les moyens d'action dans des régions
déterminées, qui, grâce à la réunion des fac-
teurs démographiques, économiques et ixsiv-
logiques, seraient susceptibles de devenir
rapidement des sottes de prospérité.
Les services qualifiés du Gouvernement
Général orientèrent leurs vues, en premier
lieu, sur la Vallée Moyenne du Niger. Là,
en effet, entre Ségou et Tombouctou, des
essais privés ou administratifs, remontant
déjà assez loin dans le passé, avaient mon-
tré que cette région du Soudan pouvait par-
faitement convenir au plah d'aménagement.
Mais il fallait avant tout procurer à
l'indigène cet élément indispensable à la cul-
ture tropicale : l'eau. Un programme com-
plet ifut établi et sa réalisation en fut con..
fiée à l'Office du Niger, organisme créé en
1930 qui groupa les services techniques du
Gouvernement général et de la Colonie du
Soudan. Naturellement, les études portèrent
d'abord sur l'utilisation hydraulique du Ni-
ger.
Le cours du Niger présente en aval de
Bamako un régime assez particulier : la
pente, très forte jusqu'à Koulikoro, s'adou-
cit ensuite progressivement jusqu'à Ségou ;
à partir de ce point, le fleuve semble hésiter
à la recherche de son lit, et s'étale en plu-
sieurs bras formant un immense delta cen-
tral qui ne se termine que 600 kilomètres
plus loin, à Tombouctou. Le plus occiden-
tal de ces bras est orienté vers le Nord, 'c'est
le canal du Sahel; celui, du milieu est le
bras mort de Sansanding ; enfin le dernier,
en aval,'est le marigot de Diab.,
Tous ces détails paraitront sans doute
superflus au colonial initié à l'économie
nigérienne, et ne lui apprendront rien ; mais
ils sont indispensables, croyons-nous, au lec-
teur profane, afin qu'il saisisse dans toute
son étendue le programme d'aménagement
soudanais.
La première partie de ce programme por-
tait sur l'irrigation des plaines, dites de
colonisation, -de la Région de Sotuba (envi-
rons de Bamako). Actuellement, la rive gau-
che du canal, alimenté par le barrage du
même nom, est aménagée sur une superficie
de 2.400 hectares divisée en 3 plaines, et
mise en valeur par 2.400 indigènes répartis
en 9 villages. Les emblavures consistent
essentiellement en riz, mil, mais et coton.
Cette année, la rive droite du canal (plai.
nes de Tamina) sera ouverte à la culture sur
944 hectares, comportant l'installation de
3 villages nouveaux.
Enfin, en 1935, le troisième et dernier
secteur sera aménagé, réalisant ainsi les
5.000 hectares prévus pour la zone de colo-
nisation de Satuba.
La deuxième partie du plan d'irrigation
soudanaise consistait dans l'aménagement
hydrographique du bras occidental du delta :
le canal du Sakel. Ce bras et ses annexes se
séparaient jadis du Niger vers Sansanding,
et apportaient la vie à des réglons aujour-
d'hui envahies par le sable : lea1 historiens
tyxabes nous ont en effet laissé lia tradition
écrite des civilisations Soninkés, et du grand
rpyijL.Utoie de Khana.
PW1930, on dégagea les anciens bras
lïioftW et, en septemore dernier, l'eau de
ttoUveaiï1 coula librement dans le Macina res-
I)u,tjlt:é;, revivifiant ainsi des régions impen-
ses que le désert absorbait peu à peu.
Aujourd'hui, le canal de Macina sur 12 kilo-
mètres, ceiui du Sahel sur 4, s'ottrent -1
l'eau que les crues du Niger lui envoient
par un canal d'amenée de 9 kllometres,
ouvert en ajiont du fùtur barrage de San-
sanding.
C'est ce barrage dont on entreprend la
construction cette année, et qui permettra
d'alimenter les canaux par un deoit régu-
lier. Mille kilomètres de digue sont prévus,
sur lesquels cent sont d'ores èt déjà aelic-
vés, protégeant la rive gauche.
BuHn, le plan, d'irrigation soudanais^
comporte une dernière phase, qui est l'amé-
nagement rationnel de la sotte lacustre.
située entre iViopti et Tombouctou, sur la
rive gauche du Niger ; c'est dans cette zcae
que se termine le delta central, au voisinage
des Daoùnas et des lacs Teie et Faguibinc.
Ces lacs, marigots et marais seront reliés
pur des canaux qui permettront la culture
du sol, lorsque l'irrigation des régions de
Sotuba et du Macina aura été realisée.
Mais le Soudan ne fut pas le seul bief
nigérien dont on envisagea l'aménagement
hydraulique. La Vallée inférieure du Niger
retint également l'attention des techniciens
pour plusieurs raisons, dont la première et
la plus urgente visait'à remédier à l'exode
des populations vers les colonies anglaises
voisines, en supprimant les trop fréquentes
famines qui sévissent encore dans cette ré-
gion. Dès cette année, des études vont être
entreprises en vue d'aménager ce' bief en
zone de prospérité, qui seront reliées plus
tard au futur port de la côte dahoméenne,,
par le chemin de fer Savé-Parakou pro-
idnjé jusqu'à Gaya, sur le fleuve.
,- Enfin, signalons les aménagements hydrau-
liques qui seront réalisés dans la Vallée dit
Sénégal', dont les terres riveraines peuvent,
à condition d'être judicieusement arrosées,
se prêter admirablement aux cultures les plus
exigeantes, grâce à un sol particulièrement
fertile.
.*.
Ainsi, ou voit quelle place prépondérante
va être assignée à J'eau dans l'agriculture et
l'élevage ouest-africains ; ce programme
constitue la partie créatrice de l'Aménage-
ment de Production. Mais cette œuvre doit
être complétée par l'augmentation des récol-
tes, ainsi que l'amélioration de leur qua-
lité. Pour y parvenir, il.faut proscrire défi-
nitivement les méthodes ancestrales de cul-
ture façons au « daba » et autres instru-
ments aratoires archaïques généraliser
l'emploi du matériel agricole mécanisé et de
la traction animale. Enfin, on' doit distri-
buer aux indigènes des semences sélection-
nées, dont les mérites auront été éprouvés
dans les champs d'essai, principalement en
ce qui concerne le coton et les arachides.
Celles-ci devront être soumises ati décorti-
quage, par la création de certaines zones où
cette opération sera effectuée. Parallèlement,
on devra étudier leur transport économique
en vrac par des wagons spéciaux. Il ne faut
pas oublier que la France importe annuel-
lement 300.000 tonnes de décortiquées étran-
gères, sur' lesquelles les industriels métropo-
litains paient une taxe supplémentaire de
t i francs par quintal : c'est au Sénégal, en
particulier, qu'il appartient de libérer notre
industrie en produisant des graines décorti-
quées, exemptes de droits.
Parce qu'elles sortiraient du cadre de
notre sujet, nous ne citerons que pour mé-
moire les différentes mesures prises récem-
ment en faveur des oléagineux pour abais-
ser les tarifs ferroviaires, réduire les taxes
locales de circulation et supprimer les droits
de sortie. Bien que ces mesures bienfaisan-
tes ne se rapportent pas directement aux
grands travaux d'emprunt, elles ne consti-
tuent pas moins une partie importante du
programme d'aménagement de la production.
Il en est de même de la politique de primes
suivie par le Gouvernement, d'accord avec la
Métropole, et destinée à protéger nos pro.
ducteurs coloniaux d'ananas, de banane,
cacao, café, caoutchouc, manioc et sisal.
A
On peut constater que le remaniement pro-
fond apporté par le gouverneur général Bte-
viê dans l'utilisation des Fonds d'Emprunt
correspond bien au double but que celui-ci
s'était fixé en poursuivant son plan d'amé-
nagement : accélérer les dépenses immédia-
tement productives, et continuer les travaux
destinés à préparer l'avenir du. pays.
Seule, la réalisation de cette - politique
pourra déterminer une augmentation de la
production en même temps que l'abaissement.
des prix de revient : facteurs essentiels dont
dépend la situation économique tout entière
de l'A, G, F.
CWMMtMt Ntrrm,
Stmiieur ite la Haute-Loire,
'VftJlll'Jrlmamf
da In Commission des Douanes,
et des Conventions CommerrJflJtes,
Révolte au Zoo
b nez mai mouché, les che-
veux rèches, les galoches
claquantes sur le sol sec,
dépenaillés, relâchés
dans leur attitude, les
gosses suivent en rechi-
gnant leur matrone.
Elle les presse de
temps à autre. Elle Ils
houspille, le léger tAfl.
tège s'émeut une se
conde, et, philosophé,
reprend nonchalamment
son rythme. Alors une gitle tombe de temps h
autre, des plailleofents se déchaînent, et dans la
rue que ces omlffes de tumulte éveillent, on
voit aux fenêtres des masques de curiosité. r"
Vingt ou trente ans plus tard, un cortège Iden-
tique est formé. La forte commère a été pioyée
par les ans comme lei saules par le vent. Elle
chemine les yeux à terre, pour ne pas buter &el
le chemin rocailleux, que le rouleau compresseur
n'aplanira point. Les gosses sont des bÕlIUQd.
Ils sont las, mais obéissants. Et ils savent que
leur obéissance est commandée seulement par Id
respect. Aux fenêtres, ce ne sont plus tout à fait
les mêmes visages. Des générations se superpo-
sent. Les vieux se tiennent coi, courbés sur leur
siège, à l'anale de l'âtre. La curiosité ne les émeut
plus. Ils sont égoïstes, parfois cupides. Leur âme
est recroquevillée comme leur corps. lis défen*
dent les derniers soutties de leurs poumons et de
leur bourse.
♦
* •
Ainsi, dans les allées du Monde, cheminent Ift
Métropole et ses dépendances. Elle a mis aia
monde des petits miles qui tout de suite lui dllt
donné « du fil à retordre ». Comme ils avaient
besoin d'argent, comme ils étaient desarmés, com-
me ils étaient sans expérience, elle a veillé sur
eux ; elle les a équipés, éduqués en partie, prtË
tégés. Elle a affiché, sur la porte de la salle com-
mune, des règlements formels desquels elle a exi-
gé qu'ils fussent respecWa.
Et aujourd'hui, ces gosses sont des - hommes,
qui n'obéissent plus que par respect.
Est-il nécessaire de faire le point ?
Ce n'est pas dans les colonnes de ce journal
qu'il faut dénoncer l'angoissante maladie de lan-
gueur qui conduit aux limites extrêmes l'ensem-
ble de notre - empire colonial 1 ,..
Cangués dans des textes qui étaient valables
sans doute à leur aluante, nos territoires d'Ou.
tre-Mer éclatent. La cuirasse est trop rigide. La
centralisation à outrance, a tué plus sûrement nos
colonies que toutes les conquêtes étranger. Les
Ministres InterchanlUblel, non familiarisés avec
la chose coloniale, qui en ignorent l'esprit,. loi
hommes, et la genèse économique, ne se doutent
point, quand ils ont le temps, quand ils prennent)
la peine d'étudier, qu'un drame affreux se joue
depM!t gMenre entr. IEconomle d!e t'EMMpe
-I& guerre entre l,tcononge do l'Europe;
1 leur amummer-1
Britanniques, avec le Jeu souple des Dominions,
la leur, Les Colonies françaises en pleine crois-
sance étaient à la veine de réaliser à leur tour la
leur, C'est l'Instant, que par une funèbre fatalité,
la Métropole choisit pour se fermer à elles.
« 0
Nous dénoncerons un prochain jour le mal dont
nous souffrons. Depuis quelques semaines nous en
préparons le dossier.
Nous voulons la vie. On ne parle autour de
nous que de stagnation.
Nous voulons la responsabilité. On ne parle,
autour de nous, que de se mettre a couvert.
Nous aillions les mots crus, les choses rudes, le
torrent qui déferle dans les vies humaines, et qui
pousse à créer, à agir, à battre l'air à grands
coups d'enthousiasme, de foi, de dévouement.
On nous présente, en matière coloniale, un ca-
davre couvert de sophismes comme de fleurs, une
grande idée qui n'est plus, des sacrifices héroï-
ques qui, paratt-il, n'ont pas eu de lendemain.
Ce n'est pas vrai t
Malade, la France d'Outre-Mer, certes, est gra-
ventent atteinte.
Mais elle peut être sauvée.
Tous nos amis, dont lès navires parcourant les
vieux ItinEraires, sirénant aux mêmes escales, nous
apportent les témoignages, nous le clament.
Révolte au Zoo !
C'est le moment pour les fils grandis, qui dé-
passent malheureusement leur mère, de prendre
la tête du cortège de naguère et de tirer des
pieds de nez aux voisins trop curieux.
Raoul Monmaraon.
RUE ÔUDINOT
Le cabinet de At. Pierre Laval
M. Pierre Laval, ministre des Colonies, a
constitue comme suit son cabinet :
MM. Olivier de Sardan, auditeur au Con-
seil d'Etat, clief de cabinet;
Boissard, inspecteur des Finances, clief ad,
joint ;
SolJ inspecteur des Colonies, chef adjoint;
Le capitaine Bonningue, de l'infanterie co-
loniale, officier d'ordonnance.
A tire d'ailes
LE CAPITAINE WAUTHIIR.
Wauthier, avec Madame, à botd de leur
Faiman, ont quitté Zinder pour Fort-Lamy et
Coquilhatvine, après avoir suivi le trajet Aiger-
111 Salahr Tamanrasset-Agadès et Zinder.
'En suivant le trajet inverse, Waut-her
compte revenir en Afrique du Nord. Il aura,
une fois de plus, démontré que la pénétration
saharienne par l'axe central est un fait ac-
compli.
Ayons. Iindiscrétion de dire que Wau-
thier, qui a obtenu sa mise en disponibilité, a
épousé Mme de Bomibergem, avec qui il avait
fait un voyage d'études dans les régions du
Hoggar,
.ET M. ROUSSEAU
M. Jean-Armand Rousseau, qui est parti
de Paris mercredi pour le Cameroun, a atterri
à Arbaoua (Maroc le lendemain,
Notons que le Ministère de t Ait a cédé
Satuitement - au Cameroun le Goudron Phalène
Renault Bengali, aue pilote l'iireï>ecteur des
Eaux et Forêts J.-A. Rousseau. L'appareil est
nos à la disposition du hautetiiiiiiisuiiie de la
République au Cameroun,
Pendant qu'Alger s'urbanise,
Tunis joue les belles endormies.
L'Eclaireur de la Méditerranée imprimait le
15 février 1834 il y a donc cent ans
nous rappelle l'Ordre, ceci :
- On man d e d'Alger que la région et surtout
la ville sont en voie de complète transforma-
tion. D'importants travaux publics rendront
Alger à la fois .plus belle et plus saine et lui
donneront vraitneot cet aspect de capitale
qu'elle doit avoir. Les nies sont élargies, de
grands édifices s'élèvent avec activité, des
égputs sont creusés. De plus des routes impor-
tantes sont refaites ou tracées telle que celle
qui relie Alger à Mustapha. De nombreux ca-
naux vont arroser et assainir la contrée.
.8.
..B< lé. temps évidemment a suioi son cours.
Ce qui était vrai pour Alger, en 1834,
transposé en 1934, devient dé brûlante actua-
lité pour TUttis. 1
Là, des constructions t'ordonnent, une gare
géante s'élabore, un urbanlshie intelligent pré-
side à dfs projets grandioses : une ville pré-
pare son avenir de plus grande capitale, -
Ici, une cité sommeille sur ses reliques, con-
fiant à ses seuls quartiers arabes le soin de
justifier sa vieille renommée de capitale batba
resque. Tout un ememble de symptômet con-
court à établir ce diagnostic inquiétant : léthar-
gie. L'un des plus révélateurs nous est fourni
par son budget, dont les recettes, ainsi que nous
l'avons annoncé detsihement, présentent un
excédent assez inattendu sur les dépenses. Inat-
tendu d'autant plus que nous vivons Sous le si-
gne de la ctise.
Que l on ne croie pas qUe ces paroles nous
soient dictées par un amour intempestif du pa-
ràdoxe ; cat, s'il est sage dans' les temps ac-
tuels de se restreindre, il l'est moins de tenter
d'économiser sur. son revenu. Cf ai ainsi que
l'on s'enferre : il y a des dépenses qui peuvent
dire une source prochaine Je rentrées, il y a
des travaux dont la mise en œuvre peut d'em-
blée susciter des courants de production favora-
blei, Que Tunis prenne modèle sur l'Algérie
ou l'il. O, F., dont l'engagement immédiat de
dépenses souvent énormes prébaré leur avenir
économique. Nous savons que le budget modes-
te de Tunis ne peut se comparer avec, ceux
J'autres centres plus riches ou mieux aidés.
Tout de me,.., tm tel souci d économie
est lffliétant et semble illustrer une politique
'1' iftil. U tI.-P_.!!. d'tiUd G'
Otl'a fat;¡,-
chez vous en matière d'urbanisme et même
d'assainissement. Que les ruines ooisines de
Carthage vous incitent à assurer la pérennité de
Votre belle cité : agissez et créez !
H. M.
M. Doumeréue remercie
le Bey de Tunis
En réponse au télégramme de félicitations
que le bey a bien voulu faire parvenir à M.
Gaston Dounuyrguo et que nous avons publié
avant-hier, le président du Conseil a adressé
au. souverain le message suivant :
« Très touché des sentiments que Votre Al-
tesse a bien voulu m'exprimer en son nom et
ait nom de ses sujets-, je la prie d'agréer mes
vifs remerciements} mon cordial souvenir et
mes vœux les plus sincères pour la prospérité
de la Tunisie. »
Déplacements 1
La princesse d'Angleterre
La Princesse Mary d'Angleterre est à Ra-
bat. Elle a été l'hôte de M. Henri Ponsot.
Elle part aujourd'hui pour Marrakech.
Les Majestés siamoises à Bruxelles
Le roi et la reine de Siam feront une visite
à la Cour de Belgique, du 24 au 26 mars. En
raison du désir exprimé par le roi, il n'y aura
ni réception officielle, ni honneurs militaires.
Le maire
et un conseiller municipal d'Alger
Une commission algérienne, composée de
M. Lévy, maire d'Alger, de t'ingénieur Ser-
ramaigna et de M. Molbert, conseiller muni-
cipal, est arrivée à Gênes. Elle étudiera dif-
férents systèmes d'urbanisme.
le Général-Metzlnger
a été désarmé
Le paquebot Général-Metzinger, qui devait
quitter Marseille jeudi à 16 h.) à destination
de VOcéan, Indien" avec 150 passagers et
2.500 tonnes de marchandises, n'a pu partir)
à la suite d'un incident qui eut lieu à bord.
Le personnel des machines et celui du res.
taurant ayant eu à se plaindre du Commis-
saire, élevèrent contre lui une protestation.
Aucitne conciliation n'ayant été possible, le
Général-Metzinger a reçu l'ordre de ne pas
partir et son désarmement a été aussitôt en-
trepris.
A ORAN
Une organisation d'espionnage
On sait qu'une importante affaire d'es-
pionnage à été découverte à Barcelone J dont
l'organisation semblait avoir été dirigée par
VAllemand Muller et l'Italien Morony. Ce-
lui-ci envoyait son courrier à Or an, poste
restante 1 sous son propre nom, d'où il le
réexpédiait à sa guise.
L'examen de cette correspondance établira
définitivement les puissances et Ifs person-
nalités auxquelles étaient transmis les ren-
seignements qui concernaient les travaux de
défense- des cdtws méditerranéennes et des
Balimes. f
Au Maroc
Contre l'action francophobe
d'une certaine presse
Une campagne d'agitation extrêmement
violente est entreprise en ce moment par
certaine feuille marocaine, dont l'action est
plus particulièrement dirigée contre les co-
lons français.
Ceux-ci, au cours de leur réunion dont
nous avons rendu compte, s'en sont émus et
ont vivement protesté contre l'ignoble cam-
pagne dont ils sont les victimes. A l'unani-
mité, le vœu suivant.fut transmis au Rési-
dent général, ainsi qu'au général Huré :
« Considérant que le journal La Volonté
du Peuple est un journal antifrançais dirigé
par des agitateurs qui paraissent être à la
solide de L'étranger, que ce journal mène une
campagne contre la cat.o,,;.sfI,{io,. et s'efforce
de p-rovoquer des troubles graves dans le
bled. Considérant que ce journal prend tous
les jours plus d'audace, du fait de son impu-
nité et constitue une menace sérieuse pour
tous les intérêts français du Maroc, étnet le
vœu que le journal La Volonté du Peuple
soit supprimé et que les sanctions nécessai-
res que commande, l'intérêt national soient
prises à l'encontre de tous ceux qui rédigent,
inspirent ou subventionnent ce journal.
Anciens combattants marocains
L'Association des anciens combattants du
régiment d'infanterie coloniale du Maroc, a
voté la motion suivante :
Les anciens combattants du régiment d'in-
fanterie coloniale du Maroc, réunis m as-
semblée générale annuellesaluent la mé-
moire des Français tombés le 6 février en
défenseurs des grands principes, qui font la
force de la nation.
Les survivants dji premier régiment de
France rappellent que les générations de
1914.1918 entendent léguer intact à celles
qui suivent ce patrimoine moral, parce qu'il
constitue un lien indissoluble assurant dans
l'avenir l'union des Français ait mom.ent des
périls.
En Tunisie
Exéquatur
L'exequatur a été délivré à M. Lawrence
S. Amstrong, en qualité de consul des Etats-
Unis ,t Tunis, avec juridiction sur la Tu-
nisie.
A Madagascar
LE COMMERCE EXTERIEUR EN 1933.
Les statistiques commerciales de 1933 font
ressortir, comparativement à 1923, une aug-
mentation de 23.468 tonnes à l'importation
(144.556 tonnes contre 121.088 en 1932) et de
14.126 tonnes à l'exportation (157.573 tonnes
contre 143-447 en 1932). Au total le com-
merce extérieur de la Colonie a enregistré
une augmentation de 37.594 tonnes.
Importations
Sont notamment en augmentation : le ci.
iment, 42.216 tonnes contre 39.045 en 1932;
les huiles minérales, H.O71 t. c. 11.063; les
métaux, 8.029 t. c. 7.762 ; les tissus, 8.464 t.
c. 6.909; les ouvrages en métaux,. 15.566 t.
c. 7.157; les automobiles, 464 voitures con-
tre 321.
Exportations
Sont notamment en augmentation ; le café,
15.236 tonnes contre 13.582 en 1932i le giro-
fle, 1.252 t. c. 1.005; les végétaux filamen-
teux, 7.490 t. c. 5.933; les peaux brutes, 5.457
t. c. 4.060; la fécule de manioc, 1.598 t. c.
1.052; le tapioca, 5.529 t. c. 3.733; le gra-
phite, 6.706 t. c. 2.146,
Sont en diminution : les pois du Cap,
12.914 tonnes contre 14.179 en 1932; le riz,
1.677 t. c. 5.193; le manioc brut, 30.902 t. c.
36.954; la farine de manioc, 1.737 t. c. 2.578;
la vanille. 659 t.. c. 866.
.ET L'ACTIVITE AGRICOLE EN 1933
Parmi les produits du crû, il convient-ekr-
mettre en relief l'accroissement des livrai-
sons de sisal, soit 1.012 tonnes contre 532 en
- 1932.
- On a enregistré, par ailleurs, une diminu-
tion des livraisons de manioc sec, dont le to-
tal s'est abaissé à 31.000 t., contre 37.000
en 1932.
Les chiffres précédents montrent les pro-
grès réalisés dans la Colonie par les indus-
tries qui s'effotcent de transfbrmcr la plus
grande partie de la production locale, et ré-
duisent ainsi les livraisons de manioc brut,
simplement séché, produit pauvre et grevé
de frais très élevés.
Il faut enfin souligner le recul de l'ex-
portation des vanilles, depuis l'application
de la standardisation. Madagascar s'efforce
actuellement de réduire la surproduction de
ce produit, et pour l'ensemble de 1933, le
total des envois de vanille n atteint seule-
ment 659 t. contre 866 en 1932.
Dernières préoeconattons arfteaHtes
Voici les deux, derniers articles de-notre collaborateur Louis Le Bar-
hier. Bien qqe le sujet en soit différent, nous les unissons, de telle manière
que l'on saissise une partie de ses préoccupations.
La pensée survit à l' homme. Quel plus bel hommage peut-on rendre
- et le plus douloureux que de publier, post-mortem, de l'inédit?
Le Noir et le Coton en A. O. F.
Qu'il soit permis au très vieil Africain si-
gnataire de ces lignes de dire quelques mots
de la situation actuelle du Sénégal et de
l' A.O.F. Son premier voyage dans les colo-
nies du groupe remonte à plus de trente-qua-
tre ans, et son dernier séjour date de quelques
mois à peine. Il ne peut donc pas se désinté-
resser totalement du sort de ces pays qu'il a
vu grandir, prospérer, et qui sont si. durement
atteints par la - cri se - actuelle.
Un fait domine tout. L'indigène ne rece-
vant plus la juste rémunération de son travail,
vendant à vil prix ses récoltes, souffre dure-
ment. Cependant on vient de lui demander uu
nouvel effort pécuniaire, alors qu'il n'a pas as-
sez d'argent pour s'alimenter, lui. et sa famille"
en imposant un relèvement du prix des coton-
nades, afin de favoriser l'industrie française.
Celle-ci est intéressante : c'est entendu. Le
geste est cependant maladroit et injuste. Ma-
ladroit parce qu'il ira directement à l'encon-
tre du but poursuivi, qui est d augmenter les
débouchés des cotonnades françaises en A.
O.F. et nous le démontrerons plus loin. In-
juste parce que ce n'est pas une politique rai -
sonnable, ni même équitable que de chercher
à soulager une misère métropolitaine, en aug-
mentant celle des protégés noirs auxquels nous
devons au contraire aide et protection.
La maladresse aura pour - résultat fatal de
réduire les importations d'étoffes de coton
dans les colonies du groupe. La preuve est
facile a faire. Il ne faut pas oublier que de
tout temps les indigènes des vallées du Séné-
gal et du Niger ont cultivé le coton, l'ont
travaillé, et en ont fait des étoffes qu'ils
aimaient et appréciaient. Ces étoffes n'étaient
d'ailleurs pas de qualité négligeable, puis-
qu'il y a un peu plus d'un siècle encore elles
avaient le plus grand succès, non seulement
dans les centres producteurs eux-mêmes, et en
Afrique. Maïs sur les marches d'Europe et
d'Amérique. Ne l'oublions pas. Ce qui a fait
rétrograder cette industrie locale, c'est que
l'indigène gagnant plus d'argent a faire d'au-
tres culture, consentait à convertir une partie
de son gain çn achat d'étoffes, imitant plus
ou moins ses produits ancestraux, et qu' on lui
imposait pour a insi dire chez lui. ,
Maintenant il ne peut plus faire de I argent
avec ce qui fut sa richesse pendant quelques
lustres. Il revient et reviendra de plus en plus
à la consommation d'articles fabriqués par les
tisserands locaux. La preuve en est que dès
cette campagne-ci, ern constate une grande
baisse dans les. chiffres des cotons exportés,
tandis que la consommation sur piace aug-
mente. Ce n'est qu'un début. Le mouvement
va a ller en s'intensifiant. Vous ne pouvez pas
forcer un indigène à acheter quand il n' a pas
d'argent, et vous ne pouvez pas l'obliger à ne
pas tirer parti de ses récoltes quand il peut
les utiliser sur place.
Du coton vous passerez, vous êtes déjà
passés à d'autres produits. La laine par exem-
ple, car en ce moment M ne s'exporte plus
autant de laine qu'il y a deux ou trois ans,
et les couvertures fabriquées dans le Nord Sou-
dan, se vendent jusque dans la zone de la
Côte d'Ivoire, au Sénégal, en Guinée. Il s'en
suit forcément une baisse de l'importation euro-
péenne dans les colonies du groupe.
La preuve se fait ainsi que, de plus en
plus, ces pays dont les habitants, pour noirs
qu'ils sont, ne forment cependant pas un trou-
peau absolument dépourvu de toute intelli-
gence, loin de là, vont s'organiser pour se
suffire à eux-mêmes. Cela leur sera facile.
puisqu'ils ont la matière première sous la main
et qu'ataviquement existent chez eux des arti-
sans capables de produire une matière fabri-
quée à leur convenance.
Les petits Poissons
Dans un récent article, parlant du Tasser-
gue, grâce auquel l'administration bienfaisante
arrive maintenant à sauver de la famine chaque
année un certain nombre de malheureux Sous-
sis, nous avons mis en évidence une des ri-
chesses naturelles de ce Maroc, aux ressour-
ces, heureusement, si nombreuses la pêche
du poisson de mer le long des côtes et sur-
tout dans le sud.
Revenons encore sur ce sujet, il est intéres-
sant. On sait que, jusqu'à ces dernières an-
'nées, toutes les entreprises de pêche et de
conserverie de poissons marocaines n'avaient
connu que des déboires. Mal placées - diri-
gées avec nonchalance et ignorance - ene
avaient tout pour faire un lamentable fiasco,
Depuis quelques mois la situation s'est entiè.
rement retmimée. Toutes, vous entendez bien,
toutes ont connu depuis un an et demi la pé-
riode des vaches grasses, et des bilans somp.
lueux. Un exemple au Maroc. Cette usine qui,
fin 1932, avait un passif de 800.000 fr., et
qui peut justifier, fin 1933, d'un passif entiè.
rement amorti, éteint, et d'un excédent de bé-
néfices nets de plus de 100.000 francs.
Voilà qui n'est pas mal, n'est-ce pas, étant
donné que, toutes les industries similaires qui
existaient et celles qui se sont créées depuis
deux ans, ont travaillé dans les mêmes condi.
tions.
Mais ce n'est pas tiut, il s est créé de véri-
tables formules nouvelles, d'exploiter les ri-
chesses côtières marocaines, et cela, grâce à
ce facteur qui, à lui seul, doit sauver le Maroc
de la crise actuelle, sa proximité de France,
et le coût par suite minime de ses frais de
transport.
Rentrant en France, il y a quelques jours,
sur un de ces excellents navires de la C.G.T.,
ofi l'on est touj ours si admirablement reçu et
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