Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-01-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 janvier 1934 03 janvier 1934
Description : 1934/01/03 (A35,N1). 1934/01/03 (A35,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6379524s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2012
Aînée Ne 1
Motndi MÎT, 3 Juricr 1934
JOURlll OUOTtDIE.
Rédaction & A dministration :
.-
34, 988 £ «
PARIS ci->V
TELEftH. : OPERA 81-85
(2 TlGNES)
(y -- - w 8
Les Annales Coloniales
FONDATEUR : Marotl RUEDEL
AIQNNEMENTS
"le la Reo", illustrée :
Ut ta 6 Mois 3 Moi*
France et
olotiiei 180 » 100 * 50 o
El. angor.. 240 n 12j » 70.
Le Numéro : 3 > centimes
On s'abonne sans frais dln
tous les bureaux de poste.
La luslon des réseaux
algériens
Depuis le 1er novembre, une grosse ques-
tion algérienne qui, pendant pas mal d'an-
nées, était restée dans le domaine de l'abs-
traction sous la forme d'articles de jour-
naux, de rapports administratifs, de discus-
sions entre services, est passée sur le terrain
de la réalisation pratique : il s'agit de la
fusion des réseaux algériens de chemins de
fer.
Eu vérité, certaines réalisations antérieu-
res avaient préparé par étapes l'unification
défmitivc. La Compagnie de chemins de fer
algériens de l'Etat avait incorporé succes-
sivement : en 1900, le réseau de la Compa-
gnie Eranco-Algerienne; en 19°8, :ërlui de
la Compagnie de l'Est Algérien;, en 1915,
celui de la Compagnie Bône Guelmn.
Il ne restait plus en fHcc d'elle que la
Compagnie P.-L.-M. Encore, la distribu-
tion des lignes entre ces deux compagnies,
quoique ayant fait l'objet d'une 101 du Il
décembre 1922, appelait-elle des modifica-
tions car, sur divers points de la région
oranaise, leurs réseaux s enchevêtraient.
Environ les trois quarts de la totalit6 des
lignes, soit 3.500 kilomètres dans les trois
départements, étaient exploités en régie di.
recte par la Compagnie des* Chemins de fer
algériens; le reste, soit 1.250 kilomètres,
dans les départements d'Alger et d'Oran,
était affermé à la Compagnie 1). -L.-:'.l.
Cette organisation cesse d'exister : c'est
désormais une compagnie unique, sous lo
titre de 0 Chemins de fer algériens J, qui
administrera l'ensemble du réseau.
Et:e aura fort à faire pour amener pro-
gressivement une cohésion complète dans un
organisme à la création duquel n'a pas pré-
sidé un plan préétabli, mais qui a été exé-
cuté par tronçons, suivant les progrès de la
colonisation à travers les terres et quelque-
fois aussi d'après certaines interventions de
personnalités influentes.
Uti grave inconvénient résulte des lar-
geurs différentes des voies qui sont réunies
dans une même exploitation : si les gran-
des lignes, au total 2.050 kilomètres, sont
à voie normale de 1 mètre 44, elles ont
pour dépendances des lignes établies suivant
deux types de voie étroite : voie de 1 mètre
sur 747 kilomètres dans le département de
Constantine, comportant notamment la ligne
Constantine-Biskra-Touggourt, et, enfin,
voie de 1 mètre 055 pour 1.980 kilomètres
de lignes desservant entre autres Colomb-
liéchar et - Laghouat.
Il est inutile d'insister sur les inconvé-
nients, les retards et les frais qui résultent
des transbordements rendus nécessaires par
ces diversités de voies. C'est là le meilleur
atout pour l'automobile dans sa concurrence
contre la voie ferrée.
Il entre certainement dans le programme
de la direction unifiée des réseaux algériens
de remédier à cet état de choses ; mais il
s'agit d'une réfection de la moitié de ses
voies ferrées qui ne pourra s'effectuer
qu'avec de longs délais et des dépenses con-
sidérables.
Du reste, en toutes choses, la soudure
entre les organisations préexistantes ne' se
réalisera que progressivement, en évitant ies
heurts et les brusqueries dans un domaine
sur lequel œuvrent plus de 15.000 agents
de tous grades dont on tient à respecter les
droits acquis.
En ce qui concerna le haut personnel,
c'est par extinction des postes que s'opére-
ront les remaniements. Mais, pour affirmer
le principe de la fusion et en préparer la
généralisatiou, c'est d'abord la direction qui
a été unifiée : M. Ardoin, directeur du P.-
L.-M. algérien, est nommé directeur du
nouveau réseau des C. F. A., et M. Côme,
qui était directeur des C. F. A. E., devient
inspecteur général des C. F. A. Ces deux
personnalités jouissent de la plus grande
considération en Algérie où el'es comptent
l une et l'autre une longue carrière.
A leur compétence et à leur activité
s'offre un vaste champ d'application.
Jean Odin,
Sénateur de la Gironde,
Secrétaire de la Comminsion
de la Marine Marchande.
Déplacements
M. LOUIS PROUST
EST AU MAROC.
M. Louis Proust, fidèle à son mode de
locomotion favori, l'avion, est arrivé au Maroc.
Il effectue une tournée de propagande en
faveur du Comité Républicain, du Commerce,
de l'Industrie et de l'Agriculture.
A Marrakech, le IlJr janvier, M. Proust
était hier à Rabat, où le Com:té Républicain
lui a offert un banquet, Il se rendra ensuite à
Fez et terminera sa tournée par Casablanca.
.LE CENERAL COURAUD
EN COTE D'IVOIRE.
Le général Gouraud, après avoir pris part
à la commémoration du Centenaire du Soudan,
a entrepris un petit voyage, et descend vers
le golfe de Guinée.
Il a été reçu à Bobo- Diou lasso le 30 décem-
bre.
.ET LE PROFESSEUR PICCARD
EN ALGERIE
L' homme qui explora !e néant de l'éther,
et oui passe maintenant ses rêves avec la stra-
tosphère, le Proiesseur Piccard, apr ès quel-
ques conférences en France, s'est embarqué
hier à Marsei He pour l'Algérie.
Des conférences sont prévues dans les prin-
cipales villes. En attendant, à Marseille, des
personnalités sont venues saluer le Professeur
Piccard, qui a semblé préférer la solitude des
nuages aux nuages des foules.
+ -----------.
Le nouveau sénateur d'Oran
M. Roux-Freissineng, élu dimanche séna-
M. Roux- F re i u ne2à tour, en remp l ace-
teur d'Oran, au second tour, en remplace-
ment de M. Saurin, décédé, avait été élu con-
tre M. Saurin, à la Chambre, aux dernières
élections de mai 32. Il avait remporté la vic-
toire par 8.160 voix au premier tour contre
5.495 à son adversaire.
M. Roux-Freissineng, qui fut à la Chambre
Président de la Commission de 1 Algérie, des
Colonies et Protectorats, aura probablement
une place à la Commission des Colonies, au
Sénat, lorsque des vacances se produiront.
Au Ministère des Colonies
Au cabinet du ministre
M. Pélissier (René-Joseph), rédacteur prin-
cipal de l10 classe à l'administration centrale,
a été chargé, par un arrêté du ministre des
Colonies en date du 26 décembre 1933, des
fonctions de chef de bureau du cabinet.
+-- -
Le nouveau président
de la République libanaise
Habib pacha Saad, qui fut président du
Conseil administratif et président du Conseil,
a été nommé président de la République liba-
naise.
Le nouveau président entrera en fonctions
le 28 janvier.
As Conseil Sapcricar des Colonies
Acur 2u e .-J Cc ! cnieue
Rejet d'une protestation de M. Vally.
Avant examiné la protestation du 14 no-
vembre 1932, de M. Vally contre les opéra-
tions électorales qui ont eu lieu le 2 octobre
1932 en vue de la désignation du délégué de
la circonscription Est de Madagascar au
Conseil supérieur des Colonies un arrêté du
ministre des Colonies en date du 26 décem-
bre dernier a rejeté la protestation de M.
Vally contre les opérations électorales à la
suite desquelles M. Lassalle, député, a été
par le Gouverneur général, en séance du
Conseil d'administration du 12 novembre
1932 proclamé élu délégué de Madagascar
(Est) au Conseil supérieur des Colonies.
.et de M. Homet
Le ministre a également rejeté : la pro-
tstation formulée par M. Homet contre les
opérations électorales à la suite desquelles
M. Lamoureux députe, a été, par le Gou-
verneur général, en séance de la Commis-
sion permanente du Conseil de Gouverne-
ment du 25 janvier 1933, proclamé élu dé-
légué de l'A.E.F. au Conseil supérieur des
Colonies.
Le statut administratif
des citoyens français
d'origine malgache
Le nombre élevé des Malgaches évolués
admis ces dernières années aux droits de
citoyen français a amené l'administration
locale à envisager depuis trois ans déjà l'ad-
mission de ces nouveaux éléments dans les
cadres locaux des divers services adminis-
tratifs réservés jusqu'alors aux candidats
européens.
Le Gouverneur général Cayla a pris la
détermination de fixer le nouveau statut de
cette catégorie de personnel ;
il Aux termes de ce statut, les fonctionnai-
t'es citoyens français d'origine malgache
jouiront des mêmes avantages et des mê-
mes garanties que ceux qui sont accordés,
en vertu des règlements généraux, aux
fonctionnaires d'origine métropolitaine, à
l'exception toutefois des droits au supplé-
ment colonial, qui est une sorte de prime
d'expatriation, et aux congés en France qui,
naturellement, ne peuvent être attribués aux
agents servant dans leur pays d'origine. »
Cette nouvelle réglementation a ri." favo-
rablement; accudltic.
Au Conseil d'Etat
Rejet de la requête d'un garde principal
des Forêts de l'Indochine
Par voie de requête au Conseil d'Etat,
M. Soudairc, garde principal des Forêts de
l Indochine, soutenait que le Résident su-
périeur au Tonkin avait refusé d'examiner
les réserves qu'il avait formulées à la suite
de la communication de son dossier.
Aussi , nour ce motif, demandait-il au
Conseil d'Etat l'annulation d'une décision
du Résident général, rejetant sa réclama-
tion relative à son changement de poste.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête
attendu que, de l'instructinn. il résulte que
la procédure avait été régulièrement en-
L'Italie et l'Orient,
ITALIE a touJoun eu
du vittes sur la Mé-
diterranée orientale.
Besoin d'expansion et
aussi souvenir d'un
passé historique loin-
tain certes, mais non
effacé.
Le rappel de l'antique domination romaine a
toujours trouvé un écho dans les âmes ita-
liennes, chez les lettrés sans aucun doute, dans
toutes les classes de la Société aussi quoique
à un degré moindre.
Le fascisme en essayant de faire revivre les
souvenirs de la grandeur impériale n'a donc
pa:; innové à proprement parler. Il s'est borné
à transformer en moyen de gouvernement ce qui
n'était auparavant dans l'esprit de beaucoup
d'hommes d'Etat qu'une réminiscence littéraire
et historique.
Nous en avons la preuve dans les journaux
qui commentent le récent congrès des étudiants
asiatiques qui s'est tenu à Rome et le discours
qu'y prononça le chef du gouvernement italien.
Le mois dernier, ainsi que Les Annales Co-
loniales l'ont relaté, environ cinq cents étu-
diants asiatiques se sont réunis dans la capitale
de l'Italie. Presque toutes les nations de l'Asie
y étaient représentées. La première séance se
tint au Capitole. M. Mussolini y assistait et y
prononça un discours dont nous détachons le
passage suivant : « Votre présence ici, a-t-il dit
aux étudiants, n'est pas sans signification. On a
dit, l'Occident et l'Orient ne se rejoindront Ia-
mais, cette affirmation a été démentie par l'his-
toire. Il y a vingt siècles Rome a opéré dans les
ports de la Méditerranée une union de l'Orient
et de l'Occident qui a eu la plus grande impor-
tance dans l'histoire du monde et tandis que
Rome alors colonisait l'Occident, elle eut avec la
Syrie. l'Egypte, la Perse, des relations où des
deux côtés l'on donnait et recevait. Cette union
a été le fondement de toute notre histoire. C'est
de la que la civilisation européenne est sortie. »
Puis - après avoir parlé des époques où les re.
lations entre l'Orient en l'Occident avaient été
rompues ou s'étaient du moins relâchées, le
Duce s'est écrié en terminant : « Aujourd'hui
Rome et la Méditerranée se préparent à repren-
dre leur fonction unificatrice ; c'est pour ce
motif que l'Italie vous a convoqués. Deux fois
déjà la civilisation du monde a été sauvée
par ta collaboration de Rome et de irorient. Au-
jourd'hui en proie à une crise qui pèse sur les
hommes et les paralyse, nous Italiens et fas-
cistes puisons dans ce souvenir l'espoir de
renouer la tradition commune et millénaire de
notre collaboration. »
Il y aurait beaucoup à dire sur le fond même
de ce discours que commentent abondamment les
journaux. C'est de l'histoire arrangée pour les
besoins de la cause.
Mais Il ne faut pas dédaigner cette graodllo-
quence, même si elle s'apparente à la réclame'
t, "I.t. ':tr(" Il .!,.,.ftt",..,. :-
politique de se contenter d'en sourire. Car un
peu avant le moment même où ces paroles
étaient prononcées on avait inauguré un insti-
tut dont le but est de développer les échanges
commerciaux et intellectuels entre l'Italie et
toute l'Asie. Ce commentaire anticipé du dis-
cours de M. Mussolini a un sens.
Henry fontanier,
lofait? du Cantal.
Membre de la Commission
des Affaires RtranuCreit.
----->-+ -
Les budgets spéciaux
Le décret du 8 mai 1931 portant création
de budgets spéciaux d'emprunt en A O.F.,
en Indochine, en A. E. F., à Madagas-
car, en Nouvelle - Calédonie, au logo
et au Cameroun, stipule, en son article 3,
in fine, que « si pour l'exécution des travaux !
le budget spécial utilise du matériel provenant
des prestations en nature, la valeur de ce ma-
tériel fait l'objet d'une inscription particulière
en recette, à la suite des 1 ontributions versées
par les budgets qui supportent les annuités de
payement de ces prestations ». Ces prescrip- '1
tions se sont avérées d' une réalisation diffi-
cile, en raison de la crise économique et des
répercussions budgétaires. Des dérogations
à la règle ainsi posée, ont dû être admises.
Auss: le ministre des colonies ayant proposé
pour sauvegarder les principes de bonne admi-
nistration, d'abroger les dispositions dont il
s' agit, le décret du 23 décembre a abrogé le
décret du 8 mai 1931, dernier paragraphe de
l'article 3.
+
En marge,
à propos de Cuba
U y aurait un admirable roman - pour qui
aurait le temps à écrire en ce moment :
il suffirait de prendre pour thème les événe-
ments qui, depuis quelques mois, soulèvent
l'lie de Cuba comme une érun'ion volcanique.
Les interêts américains. Le Président Macnario,
devant lequel notre Presse s'est servilement in-
clinée, et s'inclinait encore durant qu'il était
contra'nt de prendre la fuite. Le sergent Battis-
ta, aujourd'hu' colonel, comme Pilsudski, com-
mandant, fut Maréchal, comme les Américains
U.S.A., qui ne passèrent jamais par les éche-
Ions normaux, devinrent de suite cinq liz..,Iies
ou trois étoiles.
Les nouvellos nous parviennent, contradic-
toires et charmantes. Elles sont romantiques et
de fumet macabre. Elles évoquent la Macédoi-
no, par leurs vendettas farouches, et l'opérette
viennoise, par leurs couleurs vives. Le colonel
Battista 1 Oh, Mesdames, soyez orises, un peu
rêveuses, devant cette image ! Le sergent d'hier
est aujourd'hui dictateur. Le sang jeune a fusé.
Il tient les foules. A pleins borda, une jeunesse
le regarde couler, et s'enthousiasme.
Pourquoi faut-il que le grave Temps d'hier
1 au soir. à ce propos, imprime ceci :
.< Le bruit court, d'autre part, que deux mille
fusiliers de la marine américaine uurnient dé-
barqué dans la province d'Oriente pour proté-
ger les sucreries pendant la saison du broyage
de III canne il sucre. »
Le colonel Battista s'efface devant la canne
à sucre, la comédie devant le drame I.
Nous sommes bien, ici comme à Cuba, des
Nations usées, finies, sans ressort. Il fut un
temps où les dictatures, uonflées comme d'é-
tranges marées, arrachaient tout sur leur pM-
sage. Aujourd'hui, on laisse au peuple ses dic-
tateurs. Mais des mains étrangères protègent
les ricoltel.
0 temporal « mores 1
Allons-nous fumer du tabac
du Liban ?
Dans le numéro du 21 novembre, Les An-
naïf s Colottiaies disaient, sous la rubrique
« Syrie-Liban », que la Régie liançaise ve-
nait d'accepter que les cigarettes et le ta.
bac libanais fussent admis en France aux
mêmes conditions que les produits originai-
res des colonies ou des pays de protectorat
françaib.
il est évident qu'une telle décision peut
avoir les meilleurs effets sur les exporta-
tions et la production libanaises.
Depuis la loi du 20 mai 1930 qui abolissait
le monopole et instituait la liberté du com-
merce et de la fabrication du tabac dan
les fctats sous mandat, l'industrie libanaise
avait subi de graves perturbations dues a
une concurrence déchaînée portant sur la
qualité et lus prix des tabacs.
Sua* une centaine de fabriques qui fonc-
tionnaient avant l'institution du nouveau
régime, une douzaine seulement ont pu te-
nir jusqu'à aujourd'hui.
Or, h: marché intérieur, assez étiuit poui
le Liban, est notoirement insuffisant peut
assurer un débouché aux industries. Seule
l'exportation peut être un remède à cet état
de - chose. --
Avant la guerre, l'fcigypte importait du
, P (ortait du
Liban plus d'un million de Kilogrammes
de tabac et, au cours de ces trois dernières
années, si nous en croyons les chiffres du
Commerce dit Levant} les exportations liba-
naises sont inférieures comme valeur aux
importations de tabac étranger, mais, tou-
tefois, elles ont contrebalancé, en poidf, ce»
importation.
Le Liban à ainsi expoilc :
En 193o, J58 tonnes de tabac pour une va-
leur de 70.410 LL.S., contre des importa-
tions de jchj tonnes d'une valeui (h. coS.çça
LL.S.
En 1931, -70 tonnes de tabac pour une va-
leur de 58.286 LL.S. contre des importa.
tions de .^f) tonnes d'une valeur de 173,3;6
LL.S.
En 193J, 99 tonnes de tabac pour une va-
leur de 18.382 LL.S. contre des importations
de 73 tonnes d'une valeur de O3.128 LL.S.
Et en 1933 (premier semestre). 204 tonnes
de tabac d'une valeur de 28.858 LL.S., con-
tre des importations de 34 tonnes d'uno vu-
leur de 29.406 LL.S.
Les exportations libanaises ne dépassent
donc pas, en moyenne, 200 tonnes pat an,
alors que la production est de 3.000 tonnes
et tiu'elle a même atteint, en 1931, 4.000 t.
C'est cette marge que, grâce à la décision
prise par la Régie française, le Liban pour-
ra exporter : il faudra pour cela qu'il or-
ganise sa vente et qu'il améliore et stan-
dardise ses produits.
.Car les Français fument surtout des ci-
garettes de caporal ou de maryland.
-< - r. - ; c",
1 !1 .: ':¡'.1! ::U k.-. rt n*;nîc.' , en gCnCuA,
prêtèrent !<:s blondes.
François-Paul Raynal.
-'-"-'" ..---.-. ?-4.. - .--
En Tunisie
LE RESIDENT GENERAL
PREND D'IMPORTANTS ARRETES.
La conqRibition du Grand Conseil vient
d'ètie l'objet d'importantes modifications
qui ont fait l'objet d'arrêté-, résidentiels qui
seiont prochainement publiés au Journal
Officiel Tunisien.
Les nouvelles dispositions l'ont accroître
de quatre unités le nombre des représen-
tants de la colonie française. Ils se répai-
tissent comme suit : Tunis-ville ; 7 sièges au
lieu île Tunis-banlieue : >ièges au lieu
de .2 ; Région : 7 sièges au lieu de G.
Les dispositions relative- au modo de ré-
partition des sièges difïèient, par ailleurs,
de la législation précédente en t" qu'elles
limitent l'application du sy-tètm; de repré-
sentation proportionnelle qu'elles instituent
aux seuls candidats n'ayant pa- obtenu la
majorité absolue. Le douhle vote est sup-
primé, mais le vote familial est maintenu.
L'arrêté relatif à la îepréscntation des
intérêts économiques institue iiyur les repré-
sentanb l'élection au suffrage direct par les
électeurs formant le Collège élei toral des
Chambres d'Agriculture, des Chambres de
C animer ce, des Chambres mixtes ou de la
Chambre consultative des intérêts miniprs.
{.es membres de ces Chambre.- étant éligi-
bles dans chaque Collège respectif, à l'ex-
ception de ceux qui seraient candidats pour
leprésenter la colonie française.
Ces deux textes seront près prochainement
* omplcté> par de nouvelle- dispositions.
.ET VISITE LES HOPITAUX DE TUNIS
Le Résident général qui jusqu'ici n'avait
pu se tendre dans les hôpitaux de Tunis a
visité récemment l'hôpital Sadiki et les dif-
féients pavillons de l'hôpital civil français.
De cette visite à travers tous les services,
une impression réconfortante se. dégage.
Les bâtiments sont vieux et le personnel
relativement peu nombreux nour 450 per-
sonnes actuellement hos
Cependant l'ordre et la propreté régnent.
Les infirmiers et infirmières sont tous très
compétents et les malades sont contents.
Malirré les maigres crédits alloués ce sont
île véritables prouesses d'ingéniosité qui ont
été réalisées pur les doeteui-- <"t lt; per-
sonnel.
Maigre l'ordre, la piopieté et le travail
accomoli, le Résident vréneial s 't.,t parfai-
tement rendu compte qu'il y avait beaq^pup
encore à laire.
.--_--. - ,'', "---,
le cc la Martlnlère ft
est arrivé en Guyane
Le La Marlinière qui defraxa la chronioue
durant son vovaire de Saint-Martin-de-Ré à
Alger, vient d'arrivcr en Guyane.
Une avarie de machine ayant atteint le
navire dans ses œuvres vives, durant la tra-
versée. on dut recourir aux lions oftices d'un
condamné - mécanicien chargl du crime
d'un ingénieur. Il y pagna de ne pas léin-
téurer sa cellule et d'être recommandé au-
pri) du Gouvernant.
Dans le Sud Marocain
La France ne doit pas tolérer
la contrebande des armes de guerre
La fameuse question de la contrebande des
armes de guerre dans le Sud Marocain se
Jlosune lois de pus avec acuité.
k'UCs inlormations très séneuses de source
iiUJgène parviennent, en etiet, chaque jour
à Hgauir et nous apprennent qu'actuellement
des quantités impor'.antes d'armes et de mu.
nitions entrent en Atrique, tant par la côte
du Rio de Oro, aux environs mêmes de Villa
Cisneros, que par celle du territoire de Cap
1 ubv.
Un troisième centre d'accostage des na-
vires contrebandiers est constitué entin par
les abords immédiats du cap Bojador, où au-
cune surveillance européenne ne s'exerce
réellement.
Une lois à terre, de véritables convois se
constituent et, en toute sécurité, transportent
leurs « marchandises Il dans les régions en-
core insoumises du Sud Marocain, servant
maintenant de repaires aux quelques irréduc-
tibles qui ont fw devant la dernière avance
de nos troupes dans l'Atlas.
NOS ENNEMIS
Plusieurs îlots d'insoumission subsistent en
effet sur le versant saharien de l'Atlas.
Ils sont constitués par quelques groupes
fanatiques, qui se sont formés autour de cer-
tains agitateurs puissants dont le prestige
religieux et guerrier n'a pas encore été com-
plètement atteint par les revers que nos déta-
chements leur ont infligés au cours de ces
dernières années.
En premier lieu, il faut citer le fameux
Belkacem N 'Gadi. que les goumiers du capi-
taine de Bournazel délogèrent du Tafilalet.
Repoussé de crête en crête, de vallée en val-
lée. il vint échouer dans un douar isolé et
bien abrité par de hauts rochers, après avoir
réuni autour de sa mechta non seulement les
quelques hommes restés fidèles à sa baraka,
mais aussi un certain nombre de coupeurs de
routes et de déserteurs, prêty à faire tou
les mauvais coups pobsibles.
Bclkacem N'Gadi se trouve ainsi à la tête
d'environ cinq à six cents fusils, portés par
la plupart par des Aït Hammou ou des Aït
Kebbab, qui vont effectuer leurs pillages jus-
que dans la vallée de l'oued Noun, qu'ils
terrorisent et où ils règnent en maîtres.
A côté de lui, on retrouve également nos
vieux ennemis de toujours, les Ma el Aïnin,
les trop fameux « hommes bleus » qui, en
1912, sous les ordres d'El Hiba, tombèrent
sur Marrakech, emprisonnèrent 7 des nôtres
et purent atteindre les pentes du Djebilet où.
au début de septembre, ie géuéiai IVlcuifciu
leur infligea une telle défaite qu'ils s'en-
fuirent dans le plus grand désordre.
Leur chef actuel est Merebbi Rebbo, propre
frère d'El Hiba. Il tient ses assises au sud
de Tiznit et a comme principal lieutenant
Mohammed Ould Mohammed M'Feddcl, qui
combattit en 1925 et 1926 contre la France,
dans les rangs riffains.
Enfin, il faut ajouter à ces tristes rois de
la montagne les fameuses tribus sahariennes,
les R'guibat et les S'Bouia, pilleurs de cara-
vanes, toujours à l'affût d'un avion postal
tombant en panne près de chez eux et qui
leur rapportera un nombre appréciable de
douros, lorsqu'ils négocieront avec la France
la vie du pilote, celle de son radiotélégra-
phiste et celle de l'interprète.
TRAVAIL FACILE
Tels sont ceux que la contrebande ravitaille
aujourd'hui.
ils ont, en effet, constamment besoin de
refaire leurs stocks d'armes et de munitions,
puisque le pillage et le baroud constituent le
meilleur de leurs occupations.
Organisant des djiouchs rapides, ils par-
courent le bled. dévalent à l'improviste sur
un convoi ou un village, tuent quelques
hommes et raflent troupeaux et marchandises,
n'oubliant d'ailleurs pas de ramener avec
eux quelques jeunes et jolies captives.
Il est si facile pour eux de « travailler Il
presque en pleine sécurité d'un côté, c'est
la zone française, encore insoumise et où l'in-
fluence de nos otficiers des Aflaires indigènes
n'a pas eu le temps de se taire sentir ; de
l'autre, ce sont les régions de l'enclave
d'Uni, du territoire de Cap Juby ou du Rio
de Oro, soumises à l'autorité espagnole, mais
où celle-ci ne dispose que de garnisons extrê.
mement réduites, non organisées pour pou-
voir sortir des postes et exercer une action
salutaire sur des bandes de pillards qui in.
festent tous ces parages.
IL FAUT UN ACCORD
Cette situation particulièrement avanta.
geuse pour les derniers vestige* de l'insou-
mission ne peut subsister plus longtemps.
Elle fait peser sui tout ie Sud Marocain,
d'une part, et sur notre Mauritanie, d'autre
part, une menace constante que la France ne
peut tolérer plus longtemps.
Et si, du côté français, des efforts sont fait
l'an prochain pour réduire les derniers foyers
de dissidence et ramener sous l'autorité du
Sultan les régions qui s'étendent entre la
ligne de nos postes avancés et celle de la
frontière sud du Maroc, il est nécessaire que
l'Espagne agisse également et maintienne
dans les territoires soumis à son action une
sécurité telle que les djiouchs n'y puissent
plus trouver - un - refuge certain.
Le fameux accord franco-espagnol, léclamé
depuis si longtemps par les populations sou-
mises du Sud Marocain, et qui permettrait
de parer d'une façon certaine aux exactions
des pillards, doit être mis au point sans plus
tarder. Il est inadmissible, en effet, que nos
ennemis puissent, en toute sécurité, se ravi-
tailler grâce aux zones d'influence étrangère
qui bordent notre protectorat. Et ce ne sont
pas les trois avions supplémentaires que le
gouvernement de Madrid vient d'envoyer de
Larache à Villa-Cisneros pour renforcer la
d' l-x rtltr. fini m Im^r-.pt rn
quoi que ce. soit l'activité des contrebandiers
d'armes de guerre.
Certaines nouvelles nous avaient laisse
croire que cette situation dans le Sud Maro-
cain avait provoqué un échange de vue-
entre Paris et Madrid. Elles ont été aussitôt
démenties et c'est bien regrettable.
Il faut, au contraire, espérer que M. Henri
Ponsot et M. Molès pourront s'cntretenir
dans un avenir très prochain de cet angois-
sant problème, et conclure une entente aux
termes de laquelle les deux pays, exerçant
en toute confiance une collaboration pacifi.|Ur.
et civilisatrice, mettront un point final aux
agissements meurtriers dt-, dernier « salo-
pards ».
Jean Besville.
Au Maroc
AU GRAND CONSEIL
DE GOUVERNEMENT
A l'ouverture du Grand Conseil du Gou-
vernement qui s'est tenu à Rabat, le Rési-
dent général a prononcé un discours au
cours duquel il a analysé les différentes
questions concernant particulièrement l'ave-
nir du Protectorat.
Il a en outre signalé la nécessité de pté-
parer pour 1934 un budget en équilibre,
proorc souten i r la confiance dans l'avenir
économique du Protectorat et imposant des
1 restrictions dans les dépenses générales.
Avant de suspendre la séance pour per-
mettre aux délégués de désigner les rap-
porteurs de la Commission du Budget, M.
Henri Ponsot a adressé un témoignage de
solidarité de la population du Maroc aux
victimes de la catastrophe de Lagny.
Les rapporteurs ayant été nommés, M.
Branly, directeur général des Financer, a
fait un exposé du projet de relèvement des
taxes sur le tabac a partir du i0T janvier,
qui devra rapporter 17 millions.
Cette mesure n'ayant soulevé aucune ob-
jection, M. Ponsot, après avoir annoncé la
création de deux douzièmes provisoires leva
la séance.
La prochaine réunion du Grand Conseil
se tiendra le 15 février pour l'examen du
budget.
A LA POURSUITE D'UN DJICH
Un campement de nomades soumis ètaii
attaqué la semaine dernière Ventrée dit
pâturage de la Dauara, au confluent du
Zi8 et du Gheris, par un djich de pillards
appartenant aux tribus Ait Ahmou et Ait
Ktrbach.
Les agresseurs, qui s'élaittlt enfuis du
Tafilalet au moment oil les troupes fran-
çaises avaient pris possession de III palme-
raie, ont tué quatre personnes et se sont
emparés de deux cent vingt chameaux qu'ils
emmenèrent.
Ce n'est que très tard que notre poste
d'Erfoud a pu être averti du COlt" de main.
Il était difficile de retrouver la trace (leç
Pillards qui cependant. grâce à l'aviation,
pitt être néanmoins relc7'ée.. nos avions ar-
rivèrent rapidement à repérer et même à
identifier le djich à la poursuite, duquel on
a immédiatement lancé une cotnpagnie sa-
harienne du Taoun.
Parti d'abord vers Tindouf, le djich s'en-
fuit, aux dernières nouvelles, en direction du
Ri" de Oro.
Aux Indes Françaises
Un cyclone."
Un cycliiuc s'est (lbattu, le décembre.
5 o
sur la région de Madras, z50 personnes i>>if
Htc tuées et 10.000 têtes de bétail ont pc-ri,
------.-- ----'--- .--_ .n..-..
+ Les Académies.
FRANÇAISE
Bureau pour le premier trimestre 1934
L'Académie a renouvelé, le 28 décembre,
son bureau pour le premier Lumestre de 1934.
M. Louis Barthou a été élu directeur, en
remplacement de M Prévost, et M. Franço:
Mauriac chancelier, à la place de M. Joseph
Bédier.
Le souvenir de Lamartine
Lecture a été donnée d'une lettre du mi..
nistre de France en Yougoslavie, rendant
compte des lêtes célébrées dans ce pays à la
gloire de Lamartine, et remerciant l'Acadé-
mie die s 'être fait représenter à ces fêtes, qui
se sont déroulées à Belgrade et Zemoun, pat
M. Abel Bonnard, pui a conquis tous les
cœurs et tous les esprits.
DE MARINE
L'Académie, sur la proposition de sa section
de navigation, a décidé de décerner son grand
prix annuel à M. Char!es Bert n pour le ua\ai)
présenté à son concours et a déclaré la vacance
d'un siège de membre titulaire dans sa section
économique.
M. Ricart, ancien m n.strc, a fait une com
muni cation concernant l'intervention de l'Etal
dans la gestion des Compagnies de navigation.
Il a montré qu' en France cette intervention
partant de considérations uniquement économi-
ques et commerciales d'ailleurs très 1 mitées
ne justifie pas les accusations d'impérialisme
dont elle a été l'objet et do:t être poursuivie
pour que notre marine ne soit pas !rop désavan-
tagée par rapport à certaines de ses concurrentes
étrangères.
DES BEAUX-ARTS
Elections.
M. Jean-Emile Buland, graveur, A été élu
vice-président de l'Académie pour 1934. M.
vice. Dewambez. vice-président, passe de droit
président.
Motndi MÎT, 3 Juricr 1934
JOURlll OUOTtDIE.
Rédaction & A dministration :
.-
34, 988 £ «
PARIS ci->V
TELEftH. : OPERA 81-85
(2 TlGNES)
(y -- - w 8
Les Annales Coloniales
FONDATEUR : Marotl RUEDEL
AIQNNEMENTS
"le la Reo", illustrée :
Ut ta 6 Mois 3 Moi*
France et
olotiiei 180 » 100 * 50 o
El. angor.. 240 n 12j » 70.
Le Numéro : 3 > centimes
On s'abonne sans frais dln
tous les bureaux de poste.
La luslon des réseaux
algériens
Depuis le 1er novembre, une grosse ques-
tion algérienne qui, pendant pas mal d'an-
nées, était restée dans le domaine de l'abs-
traction sous la forme d'articles de jour-
naux, de rapports administratifs, de discus-
sions entre services, est passée sur le terrain
de la réalisation pratique : il s'agit de la
fusion des réseaux algériens de chemins de
fer.
Eu vérité, certaines réalisations antérieu-
res avaient préparé par étapes l'unification
défmitivc. La Compagnie de chemins de fer
algériens de l'Etat avait incorporé succes-
sivement : en 1900, le réseau de la Compa-
gnie Eranco-Algerienne; en 19°8, :ërlui de
la Compagnie de l'Est Algérien;, en 1915,
celui de la Compagnie Bône Guelmn.
Il ne restait plus en fHcc d'elle que la
Compagnie P.-L.-M. Encore, la distribu-
tion des lignes entre ces deux compagnies,
quoique ayant fait l'objet d'une 101 du Il
décembre 1922, appelait-elle des modifica-
tions car, sur divers points de la région
oranaise, leurs réseaux s enchevêtraient.
Environ les trois quarts de la totalit6 des
lignes, soit 3.500 kilomètres dans les trois
départements, étaient exploités en régie di.
recte par la Compagnie des* Chemins de fer
algériens; le reste, soit 1.250 kilomètres,
dans les départements d'Alger et d'Oran,
était affermé à la Compagnie 1). -L.-:'.l.
Cette organisation cesse d'exister : c'est
désormais une compagnie unique, sous lo
titre de 0 Chemins de fer algériens J, qui
administrera l'ensemble du réseau.
Et:e aura fort à faire pour amener pro-
gressivement une cohésion complète dans un
organisme à la création duquel n'a pas pré-
sidé un plan préétabli, mais qui a été exé-
cuté par tronçons, suivant les progrès de la
colonisation à travers les terres et quelque-
fois aussi d'après certaines interventions de
personnalités influentes.
Uti grave inconvénient résulte des lar-
geurs différentes des voies qui sont réunies
dans une même exploitation : si les gran-
des lignes, au total 2.050 kilomètres, sont
à voie normale de 1 mètre 44, elles ont
pour dépendances des lignes établies suivant
deux types de voie étroite : voie de 1 mètre
sur 747 kilomètres dans le département de
Constantine, comportant notamment la ligne
Constantine-Biskra-Touggourt, et, enfin,
voie de 1 mètre 055 pour 1.980 kilomètres
de lignes desservant entre autres Colomb-
liéchar et - Laghouat.
Il est inutile d'insister sur les inconvé-
nients, les retards et les frais qui résultent
des transbordements rendus nécessaires par
ces diversités de voies. C'est là le meilleur
atout pour l'automobile dans sa concurrence
contre la voie ferrée.
Il entre certainement dans le programme
de la direction unifiée des réseaux algériens
de remédier à cet état de choses ; mais il
s'agit d'une réfection de la moitié de ses
voies ferrées qui ne pourra s'effectuer
qu'avec de longs délais et des dépenses con-
sidérables.
Du reste, en toutes choses, la soudure
entre les organisations préexistantes ne' se
réalisera que progressivement, en évitant ies
heurts et les brusqueries dans un domaine
sur lequel œuvrent plus de 15.000 agents
de tous grades dont on tient à respecter les
droits acquis.
En ce qui concerna le haut personnel,
c'est par extinction des postes que s'opére-
ront les remaniements. Mais, pour affirmer
le principe de la fusion et en préparer la
généralisatiou, c'est d'abord la direction qui
a été unifiée : M. Ardoin, directeur du P.-
L.-M. algérien, est nommé directeur du
nouveau réseau des C. F. A., et M. Côme,
qui était directeur des C. F. A. E., devient
inspecteur général des C. F. A. Ces deux
personnalités jouissent de la plus grande
considération en Algérie où el'es comptent
l une et l'autre une longue carrière.
A leur compétence et à leur activité
s'offre un vaste champ d'application.
Jean Odin,
Sénateur de la Gironde,
Secrétaire de la Comminsion
de la Marine Marchande.
Déplacements
M. LOUIS PROUST
EST AU MAROC.
M. Louis Proust, fidèle à son mode de
locomotion favori, l'avion, est arrivé au Maroc.
Il effectue une tournée de propagande en
faveur du Comité Républicain, du Commerce,
de l'Industrie et de l'Agriculture.
A Marrakech, le IlJr janvier, M. Proust
était hier à Rabat, où le Com:té Républicain
lui a offert un banquet, Il se rendra ensuite à
Fez et terminera sa tournée par Casablanca.
.LE CENERAL COURAUD
EN COTE D'IVOIRE.
Le général Gouraud, après avoir pris part
à la commémoration du Centenaire du Soudan,
a entrepris un petit voyage, et descend vers
le golfe de Guinée.
Il a été reçu à Bobo- Diou lasso le 30 décem-
bre.
.ET LE PROFESSEUR PICCARD
EN ALGERIE
L' homme qui explora !e néant de l'éther,
et oui passe maintenant ses rêves avec la stra-
tosphère, le Proiesseur Piccard, apr ès quel-
ques conférences en France, s'est embarqué
hier à Marsei He pour l'Algérie.
Des conférences sont prévues dans les prin-
cipales villes. En attendant, à Marseille, des
personnalités sont venues saluer le Professeur
Piccard, qui a semblé préférer la solitude des
nuages aux nuages des foules.
+ -----------.
Le nouveau sénateur d'Oran
M. Roux-Freissineng, élu dimanche séna-
M. Roux- F re i u ne2à tour, en remp l ace-
teur d'Oran, au second tour, en remplace-
ment de M. Saurin, décédé, avait été élu con-
tre M. Saurin, à la Chambre, aux dernières
élections de mai 32. Il avait remporté la vic-
toire par 8.160 voix au premier tour contre
5.495 à son adversaire.
M. Roux-Freissineng, qui fut à la Chambre
Président de la Commission de 1 Algérie, des
Colonies et Protectorats, aura probablement
une place à la Commission des Colonies, au
Sénat, lorsque des vacances se produiront.
Au Ministère des Colonies
Au cabinet du ministre
M. Pélissier (René-Joseph), rédacteur prin-
cipal de l10 classe à l'administration centrale,
a été chargé, par un arrêté du ministre des
Colonies en date du 26 décembre 1933, des
fonctions de chef de bureau du cabinet.
+-- -
Le nouveau président
de la République libanaise
Habib pacha Saad, qui fut président du
Conseil administratif et président du Conseil,
a été nommé président de la République liba-
naise.
Le nouveau président entrera en fonctions
le 28 janvier.
As Conseil Sapcricar des Colonies
Acur 2u e .-J Cc ! cnieue
Rejet d'une protestation de M. Vally.
Avant examiné la protestation du 14 no-
vembre 1932, de M. Vally contre les opéra-
tions électorales qui ont eu lieu le 2 octobre
1932 en vue de la désignation du délégué de
la circonscription Est de Madagascar au
Conseil supérieur des Colonies un arrêté du
ministre des Colonies en date du 26 décem-
bre dernier a rejeté la protestation de M.
Vally contre les opérations électorales à la
suite desquelles M. Lassalle, député, a été
par le Gouverneur général, en séance du
Conseil d'administration du 12 novembre
1932 proclamé élu délégué de Madagascar
(Est) au Conseil supérieur des Colonies.
.et de M. Homet
Le ministre a également rejeté : la pro-
tstation formulée par M. Homet contre les
opérations électorales à la suite desquelles
M. Lamoureux députe, a été, par le Gou-
verneur général, en séance de la Commis-
sion permanente du Conseil de Gouverne-
ment du 25 janvier 1933, proclamé élu dé-
légué de l'A.E.F. au Conseil supérieur des
Colonies.
Le statut administratif
des citoyens français
d'origine malgache
Le nombre élevé des Malgaches évolués
admis ces dernières années aux droits de
citoyen français a amené l'administration
locale à envisager depuis trois ans déjà l'ad-
mission de ces nouveaux éléments dans les
cadres locaux des divers services adminis-
tratifs réservés jusqu'alors aux candidats
européens.
Le Gouverneur général Cayla a pris la
détermination de fixer le nouveau statut de
cette catégorie de personnel ;
il Aux termes de ce statut, les fonctionnai-
t'es citoyens français d'origine malgache
jouiront des mêmes avantages et des mê-
mes garanties que ceux qui sont accordés,
en vertu des règlements généraux, aux
fonctionnaires d'origine métropolitaine, à
l'exception toutefois des droits au supplé-
ment colonial, qui est une sorte de prime
d'expatriation, et aux congés en France qui,
naturellement, ne peuvent être attribués aux
agents servant dans leur pays d'origine. »
Cette nouvelle réglementation a ri." favo-
rablement; accudltic.
Au Conseil d'Etat
Rejet de la requête d'un garde principal
des Forêts de l'Indochine
Par voie de requête au Conseil d'Etat,
M. Soudairc, garde principal des Forêts de
l Indochine, soutenait que le Résident su-
périeur au Tonkin avait refusé d'examiner
les réserves qu'il avait formulées à la suite
de la communication de son dossier.
Aussi , nour ce motif, demandait-il au
Conseil d'Etat l'annulation d'une décision
du Résident général, rejetant sa réclama-
tion relative à son changement de poste.
Le Conseil d'Etat a rejeté cette requête
attendu que, de l'instructinn. il résulte que
la procédure avait été régulièrement en-
L'Italie et l'Orient,
ITALIE a touJoun eu
du vittes sur la Mé-
diterranée orientale.
Besoin d'expansion et
aussi souvenir d'un
passé historique loin-
tain certes, mais non
effacé.
Le rappel de l'antique domination romaine a
toujours trouvé un écho dans les âmes ita-
liennes, chez les lettrés sans aucun doute, dans
toutes les classes de la Société aussi quoique
à un degré moindre.
Le fascisme en essayant de faire revivre les
souvenirs de la grandeur impériale n'a donc
pa:; innové à proprement parler. Il s'est borné
à transformer en moyen de gouvernement ce qui
n'était auparavant dans l'esprit de beaucoup
d'hommes d'Etat qu'une réminiscence littéraire
et historique.
Nous en avons la preuve dans les journaux
qui commentent le récent congrès des étudiants
asiatiques qui s'est tenu à Rome et le discours
qu'y prononça le chef du gouvernement italien.
Le mois dernier, ainsi que Les Annales Co-
loniales l'ont relaté, environ cinq cents étu-
diants asiatiques se sont réunis dans la capitale
de l'Italie. Presque toutes les nations de l'Asie
y étaient représentées. La première séance se
tint au Capitole. M. Mussolini y assistait et y
prononça un discours dont nous détachons le
passage suivant : « Votre présence ici, a-t-il dit
aux étudiants, n'est pas sans signification. On a
dit, l'Occident et l'Orient ne se rejoindront Ia-
mais, cette affirmation a été démentie par l'his-
toire. Il y a vingt siècles Rome a opéré dans les
ports de la Méditerranée une union de l'Orient
et de l'Occident qui a eu la plus grande impor-
tance dans l'histoire du monde et tandis que
Rome alors colonisait l'Occident, elle eut avec la
Syrie. l'Egypte, la Perse, des relations où des
deux côtés l'on donnait et recevait. Cette union
a été le fondement de toute notre histoire. C'est
de la que la civilisation européenne est sortie. »
Puis - après avoir parlé des époques où les re.
lations entre l'Orient en l'Occident avaient été
rompues ou s'étaient du moins relâchées, le
Duce s'est écrié en terminant : « Aujourd'hui
Rome et la Méditerranée se préparent à repren-
dre leur fonction unificatrice ; c'est pour ce
motif que l'Italie vous a convoqués. Deux fois
déjà la civilisation du monde a été sauvée
par ta collaboration de Rome et de irorient. Au-
jourd'hui en proie à une crise qui pèse sur les
hommes et les paralyse, nous Italiens et fas-
cistes puisons dans ce souvenir l'espoir de
renouer la tradition commune et millénaire de
notre collaboration. »
Il y aurait beaucoup à dire sur le fond même
de ce discours que commentent abondamment les
journaux. C'est de l'histoire arrangée pour les
besoins de la cause.
Mais Il ne faut pas dédaigner cette graodllo-
quence, même si elle s'apparente à la réclame'
t, "I.t. ':tr(" Il .!,.,.ftt",..,. :-
politique de se contenter d'en sourire. Car un
peu avant le moment même où ces paroles
étaient prononcées on avait inauguré un insti-
tut dont le but est de développer les échanges
commerciaux et intellectuels entre l'Italie et
toute l'Asie. Ce commentaire anticipé du dis-
cours de M. Mussolini a un sens.
Henry fontanier,
lofait? du Cantal.
Membre de la Commission
des Affaires RtranuCreit.
----->-+ -
Les budgets spéciaux
Le décret du 8 mai 1931 portant création
de budgets spéciaux d'emprunt en A O.F.,
en Indochine, en A. E. F., à Madagas-
car, en Nouvelle - Calédonie, au logo
et au Cameroun, stipule, en son article 3,
in fine, que « si pour l'exécution des travaux !
le budget spécial utilise du matériel provenant
des prestations en nature, la valeur de ce ma-
tériel fait l'objet d'une inscription particulière
en recette, à la suite des 1 ontributions versées
par les budgets qui supportent les annuités de
payement de ces prestations ». Ces prescrip- '1
tions se sont avérées d' une réalisation diffi-
cile, en raison de la crise économique et des
répercussions budgétaires. Des dérogations
à la règle ainsi posée, ont dû être admises.
Auss: le ministre des colonies ayant proposé
pour sauvegarder les principes de bonne admi-
nistration, d'abroger les dispositions dont il
s' agit, le décret du 23 décembre a abrogé le
décret du 8 mai 1931, dernier paragraphe de
l'article 3.
+
En marge,
à propos de Cuba
U y aurait un admirable roman - pour qui
aurait le temps à écrire en ce moment :
il suffirait de prendre pour thème les événe-
ments qui, depuis quelques mois, soulèvent
l'lie de Cuba comme une érun'ion volcanique.
Les interêts américains. Le Président Macnario,
devant lequel notre Presse s'est servilement in-
clinée, et s'inclinait encore durant qu'il était
contra'nt de prendre la fuite. Le sergent Battis-
ta, aujourd'hu' colonel, comme Pilsudski, com-
mandant, fut Maréchal, comme les Américains
U.S.A., qui ne passèrent jamais par les éche-
Ions normaux, devinrent de suite cinq liz..,Iies
ou trois étoiles.
Les nouvellos nous parviennent, contradic-
toires et charmantes. Elles sont romantiques et
de fumet macabre. Elles évoquent la Macédoi-
no, par leurs vendettas farouches, et l'opérette
viennoise, par leurs couleurs vives. Le colonel
Battista 1 Oh, Mesdames, soyez orises, un peu
rêveuses, devant cette image ! Le sergent d'hier
est aujourd'hui dictateur. Le sang jeune a fusé.
Il tient les foules. A pleins borda, une jeunesse
le regarde couler, et s'enthousiasme.
Pourquoi faut-il que le grave Temps d'hier
1 au soir. à ce propos, imprime ceci :
.< Le bruit court, d'autre part, que deux mille
fusiliers de la marine américaine uurnient dé-
barqué dans la province d'Oriente pour proté-
ger les sucreries pendant la saison du broyage
de III canne il sucre. »
Le colonel Battista s'efface devant la canne
à sucre, la comédie devant le drame I.
Nous sommes bien, ici comme à Cuba, des
Nations usées, finies, sans ressort. Il fut un
temps où les dictatures, uonflées comme d'é-
tranges marées, arrachaient tout sur leur pM-
sage. Aujourd'hui, on laisse au peuple ses dic-
tateurs. Mais des mains étrangères protègent
les ricoltel.
0 temporal « mores 1
Allons-nous fumer du tabac
du Liban ?
Dans le numéro du 21 novembre, Les An-
naïf s Colottiaies disaient, sous la rubrique
« Syrie-Liban », que la Régie liançaise ve-
nait d'accepter que les cigarettes et le ta.
bac libanais fussent admis en France aux
mêmes conditions que les produits originai-
res des colonies ou des pays de protectorat
françaib.
il est évident qu'une telle décision peut
avoir les meilleurs effets sur les exporta-
tions et la production libanaises.
Depuis la loi du 20 mai 1930 qui abolissait
le monopole et instituait la liberté du com-
merce et de la fabrication du tabac dan
les fctats sous mandat, l'industrie libanaise
avait subi de graves perturbations dues a
une concurrence déchaînée portant sur la
qualité et lus prix des tabacs.
Sua* une centaine de fabriques qui fonc-
tionnaient avant l'institution du nouveau
régime, une douzaine seulement ont pu te-
nir jusqu'à aujourd'hui.
Or, h: marché intérieur, assez étiuit poui
le Liban, est notoirement insuffisant peut
assurer un débouché aux industries. Seule
l'exportation peut être un remède à cet état
de - chose. --
Avant la guerre, l'fcigypte importait du
, P (ortait du
Liban plus d'un million de Kilogrammes
de tabac et, au cours de ces trois dernières
années, si nous en croyons les chiffres du
Commerce dit Levant} les exportations liba-
naises sont inférieures comme valeur aux
importations de tabac étranger, mais, tou-
tefois, elles ont contrebalancé, en poidf, ce»
importation.
Le Liban à ainsi expoilc :
En 193o, J58 tonnes de tabac pour une va-
leur de 70.410 LL.S., contre des importa-
tions de jchj tonnes d'une valeui (h. coS.çça
LL.S.
En 1931, -70 tonnes de tabac pour une va-
leur de 58.286 LL.S. contre des importa.
tions de .^f) tonnes d'une valeur de 173,3;6
LL.S.
En 193J, 99 tonnes de tabac pour une va-
leur de 18.382 LL.S. contre des importations
de 73 tonnes d'une valeur de O3.128 LL.S.
Et en 1933 (premier semestre). 204 tonnes
de tabac d'une valeur de 28.858 LL.S., con-
tre des importations de 34 tonnes d'uno vu-
leur de 29.406 LL.S.
Les exportations libanaises ne dépassent
donc pas, en moyenne, 200 tonnes pat an,
alors que la production est de 3.000 tonnes
et tiu'elle a même atteint, en 1931, 4.000 t.
C'est cette marge que, grâce à la décision
prise par la Régie française, le Liban pour-
ra exporter : il faudra pour cela qu'il or-
ganise sa vente et qu'il améliore et stan-
dardise ses produits.
.Car les Français fument surtout des ci-
garettes de caporal ou de maryland.
-< - r. - ; c",
1 !1 .: ':¡'.1! ::U k.-. rt n*;nîc.' , en gCnCuA,
prêtèrent !<:s blondes.
François-Paul Raynal.
-'-"-'" ..---.-. ?-4.. - .--
En Tunisie
LE RESIDENT GENERAL
PREND D'IMPORTANTS ARRETES.
La conqRibition du Grand Conseil vient
d'ètie l'objet d'importantes modifications
qui ont fait l'objet d'arrêté-, résidentiels qui
seiont prochainement publiés au Journal
Officiel Tunisien.
Les nouvelles dispositions l'ont accroître
de quatre unités le nombre des représen-
tants de la colonie française. Ils se répai-
tissent comme suit : Tunis-ville ; 7 sièges au
lieu île Tunis-banlieue : >ièges au lieu
de .2 ; Région : 7 sièges au lieu de G.
Les dispositions relative- au modo de ré-
partition des sièges difïèient, par ailleurs,
de la législation précédente en t" qu'elles
limitent l'application du sy-tètm; de repré-
sentation proportionnelle qu'elles instituent
aux seuls candidats n'ayant pa- obtenu la
majorité absolue. Le douhle vote est sup-
primé, mais le vote familial est maintenu.
L'arrêté relatif à la îepréscntation des
intérêts économiques institue iiyur les repré-
sentanb l'élection au suffrage direct par les
électeurs formant le Collège élei toral des
Chambres d'Agriculture, des Chambres de
C animer ce, des Chambres mixtes ou de la
Chambre consultative des intérêts miniprs.
{.es membres de ces Chambre.- étant éligi-
bles dans chaque Collège respectif, à l'ex-
ception de ceux qui seraient candidats pour
leprésenter la colonie française.
Ces deux textes seront près prochainement
* omplcté> par de nouvelle- dispositions.
.ET VISITE LES HOPITAUX DE TUNIS
Le Résident général qui jusqu'ici n'avait
pu se tendre dans les hôpitaux de Tunis a
visité récemment l'hôpital Sadiki et les dif-
féients pavillons de l'hôpital civil français.
De cette visite à travers tous les services,
une impression réconfortante se. dégage.
Les bâtiments sont vieux et le personnel
relativement peu nombreux nour 450 per-
sonnes actuellement hos
Cependant l'ordre et la propreté régnent.
Les infirmiers et infirmières sont tous très
compétents et les malades sont contents.
Malirré les maigres crédits alloués ce sont
île véritables prouesses d'ingéniosité qui ont
été réalisées pur les doeteui-- <"t lt; per-
sonnel.
Maigre l'ordre, la piopieté et le travail
accomoli, le Résident vréneial s 't.,t parfai-
tement rendu compte qu'il y avait beaq^pup
encore à laire.
.--_--. - ,'', "---,
le cc la Martlnlère ft
est arrivé en Guyane
Le La Marlinière qui defraxa la chronioue
durant son vovaire de Saint-Martin-de-Ré à
Alger, vient d'arrivcr en Guyane.
Une avarie de machine ayant atteint le
navire dans ses œuvres vives, durant la tra-
versée. on dut recourir aux lions oftices d'un
condamné - mécanicien chargl du crime
d'un ingénieur. Il y pagna de ne pas léin-
téurer sa cellule et d'être recommandé au-
pri) du Gouvernant.
Dans le Sud Marocain
La France ne doit pas tolérer
la contrebande des armes de guerre
La fameuse question de la contrebande des
armes de guerre dans le Sud Marocain se
Jlosune lois de pus avec acuité.
k'UCs inlormations très séneuses de source
iiUJgène parviennent, en etiet, chaque jour
à Hgauir et nous apprennent qu'actuellement
des quantités impor'.antes d'armes et de mu.
nitions entrent en Atrique, tant par la côte
du Rio de Oro, aux environs mêmes de Villa
Cisneros, que par celle du territoire de Cap
1 ubv.
Un troisième centre d'accostage des na-
vires contrebandiers est constitué entin par
les abords immédiats du cap Bojador, où au-
cune surveillance européenne ne s'exerce
réellement.
Une lois à terre, de véritables convois se
constituent et, en toute sécurité, transportent
leurs « marchandises Il dans les régions en-
core insoumises du Sud Marocain, servant
maintenant de repaires aux quelques irréduc-
tibles qui ont fw devant la dernière avance
de nos troupes dans l'Atlas.
NOS ENNEMIS
Plusieurs îlots d'insoumission subsistent en
effet sur le versant saharien de l'Atlas.
Ils sont constitués par quelques groupes
fanatiques, qui se sont formés autour de cer-
tains agitateurs puissants dont le prestige
religieux et guerrier n'a pas encore été com-
plètement atteint par les revers que nos déta-
chements leur ont infligés au cours de ces
dernières années.
En premier lieu, il faut citer le fameux
Belkacem N 'Gadi. que les goumiers du capi-
taine de Bournazel délogèrent du Tafilalet.
Repoussé de crête en crête, de vallée en val-
lée. il vint échouer dans un douar isolé et
bien abrité par de hauts rochers, après avoir
réuni autour de sa mechta non seulement les
quelques hommes restés fidèles à sa baraka,
mais aussi un certain nombre de coupeurs de
routes et de déserteurs, prêty à faire tou
les mauvais coups pobsibles.
Bclkacem N'Gadi se trouve ainsi à la tête
d'environ cinq à six cents fusils, portés par
la plupart par des Aït Hammou ou des Aït
Kebbab, qui vont effectuer leurs pillages jus-
que dans la vallée de l'oued Noun, qu'ils
terrorisent et où ils règnent en maîtres.
A côté de lui, on retrouve également nos
vieux ennemis de toujours, les Ma el Aïnin,
les trop fameux « hommes bleus » qui, en
1912, sous les ordres d'El Hiba, tombèrent
sur Marrakech, emprisonnèrent 7 des nôtres
et purent atteindre les pentes du Djebilet où.
au début de septembre, ie géuéiai IVlcuifciu
leur infligea une telle défaite qu'ils s'en-
fuirent dans le plus grand désordre.
Leur chef actuel est Merebbi Rebbo, propre
frère d'El Hiba. Il tient ses assises au sud
de Tiznit et a comme principal lieutenant
Mohammed Ould Mohammed M'Feddcl, qui
combattit en 1925 et 1926 contre la France,
dans les rangs riffains.
Enfin, il faut ajouter à ces tristes rois de
la montagne les fameuses tribus sahariennes,
les R'guibat et les S'Bouia, pilleurs de cara-
vanes, toujours à l'affût d'un avion postal
tombant en panne près de chez eux et qui
leur rapportera un nombre appréciable de
douros, lorsqu'ils négocieront avec la France
la vie du pilote, celle de son radiotélégra-
phiste et celle de l'interprète.
TRAVAIL FACILE
Tels sont ceux que la contrebande ravitaille
aujourd'hui.
ils ont, en effet, constamment besoin de
refaire leurs stocks d'armes et de munitions,
puisque le pillage et le baroud constituent le
meilleur de leurs occupations.
Organisant des djiouchs rapides, ils par-
courent le bled. dévalent à l'improviste sur
un convoi ou un village, tuent quelques
hommes et raflent troupeaux et marchandises,
n'oubliant d'ailleurs pas de ramener avec
eux quelques jeunes et jolies captives.
Il est si facile pour eux de « travailler Il
presque en pleine sécurité d'un côté, c'est
la zone française, encore insoumise et où l'in-
fluence de nos otficiers des Aflaires indigènes
n'a pas eu le temps de se taire sentir ; de
l'autre, ce sont les régions de l'enclave
d'Uni, du territoire de Cap Juby ou du Rio
de Oro, soumises à l'autorité espagnole, mais
où celle-ci ne dispose que de garnisons extrê.
mement réduites, non organisées pour pou-
voir sortir des postes et exercer une action
salutaire sur des bandes de pillards qui in.
festent tous ces parages.
IL FAUT UN ACCORD
Cette situation particulièrement avanta.
geuse pour les derniers vestige* de l'insou-
mission ne peut subsister plus longtemps.
Elle fait peser sui tout ie Sud Marocain,
d'une part, et sur notre Mauritanie, d'autre
part, une menace constante que la France ne
peut tolérer plus longtemps.
Et si, du côté français, des efforts sont fait
l'an prochain pour réduire les derniers foyers
de dissidence et ramener sous l'autorité du
Sultan les régions qui s'étendent entre la
ligne de nos postes avancés et celle de la
frontière sud du Maroc, il est nécessaire que
l'Espagne agisse également et maintienne
dans les territoires soumis à son action une
sécurité telle que les djiouchs n'y puissent
plus trouver - un - refuge certain.
Le fameux accord franco-espagnol, léclamé
depuis si longtemps par les populations sou-
mises du Sud Marocain, et qui permettrait
de parer d'une façon certaine aux exactions
des pillards, doit être mis au point sans plus
tarder. Il est inadmissible, en effet, que nos
ennemis puissent, en toute sécurité, se ravi-
tailler grâce aux zones d'influence étrangère
qui bordent notre protectorat. Et ce ne sont
pas les trois avions supplémentaires que le
gouvernement de Madrid vient d'envoyer de
Larache à Villa-Cisneros pour renforcer la
d' l-x rtltr. fini m Im^r-.pt rn
quoi que ce. soit l'activité des contrebandiers
d'armes de guerre.
Certaines nouvelles nous avaient laisse
croire que cette situation dans le Sud Maro-
cain avait provoqué un échange de vue-
entre Paris et Madrid. Elles ont été aussitôt
démenties et c'est bien regrettable.
Il faut, au contraire, espérer que M. Henri
Ponsot et M. Molès pourront s'cntretenir
dans un avenir très prochain de cet angois-
sant problème, et conclure une entente aux
termes de laquelle les deux pays, exerçant
en toute confiance une collaboration pacifi.|Ur.
et civilisatrice, mettront un point final aux
agissements meurtriers dt-, dernier « salo-
pards ».
Jean Besville.
Au Maroc
AU GRAND CONSEIL
DE GOUVERNEMENT
A l'ouverture du Grand Conseil du Gou-
vernement qui s'est tenu à Rabat, le Rési-
dent général a prononcé un discours au
cours duquel il a analysé les différentes
questions concernant particulièrement l'ave-
nir du Protectorat.
Il a en outre signalé la nécessité de pté-
parer pour 1934 un budget en équilibre,
proorc souten i r la confiance dans l'avenir
économique du Protectorat et imposant des
1 restrictions dans les dépenses générales.
Avant de suspendre la séance pour per-
mettre aux délégués de désigner les rap-
porteurs de la Commission du Budget, M.
Henri Ponsot a adressé un témoignage de
solidarité de la population du Maroc aux
victimes de la catastrophe de Lagny.
Les rapporteurs ayant été nommés, M.
Branly, directeur général des Financer, a
fait un exposé du projet de relèvement des
taxes sur le tabac a partir du i0T janvier,
qui devra rapporter 17 millions.
Cette mesure n'ayant soulevé aucune ob-
jection, M. Ponsot, après avoir annoncé la
création de deux douzièmes provisoires leva
la séance.
La prochaine réunion du Grand Conseil
se tiendra le 15 février pour l'examen du
budget.
A LA POURSUITE D'UN DJICH
Un campement de nomades soumis ètaii
attaqué la semaine dernière Ventrée dit
pâturage de la Dauara, au confluent du
Zi8 et du Gheris, par un djich de pillards
appartenant aux tribus Ait Ahmou et Ait
Ktrbach.
Les agresseurs, qui s'élaittlt enfuis du
Tafilalet au moment oil les troupes fran-
çaises avaient pris possession de III palme-
raie, ont tué quatre personnes et se sont
emparés de deux cent vingt chameaux qu'ils
emmenèrent.
Ce n'est que très tard que notre poste
d'Erfoud a pu être averti du COlt" de main.
Il était difficile de retrouver la trace (leç
Pillards qui cependant. grâce à l'aviation,
pitt être néanmoins relc7'ée.. nos avions ar-
rivèrent rapidement à repérer et même à
identifier le djich à la poursuite, duquel on
a immédiatement lancé une cotnpagnie sa-
harienne du Taoun.
Parti d'abord vers Tindouf, le djich s'en-
fuit, aux dernières nouvelles, en direction du
Ri" de Oro.
Aux Indes Françaises
Un cyclone."
Un cycliiuc s'est (lbattu, le décembre.
5 o
sur la région de Madras, z50 personnes i>>if
Htc tuées et 10.000 têtes de bétail ont pc-ri,
------.-- ----'--- .--_ .n..-..
+ Les Académies.
FRANÇAISE
Bureau pour le premier trimestre 1934
L'Académie a renouvelé, le 28 décembre,
son bureau pour le premier Lumestre de 1934.
M. Louis Barthou a été élu directeur, en
remplacement de M Prévost, et M. Franço:
Mauriac chancelier, à la place de M. Joseph
Bédier.
Le souvenir de Lamartine
Lecture a été donnée d'une lettre du mi..
nistre de France en Yougoslavie, rendant
compte des lêtes célébrées dans ce pays à la
gloire de Lamartine, et remerciant l'Acadé-
mie die s 'être fait représenter à ces fêtes, qui
se sont déroulées à Belgrade et Zemoun, pat
M. Abel Bonnard, pui a conquis tous les
cœurs et tous les esprits.
DE MARINE
L'Académie, sur la proposition de sa section
de navigation, a décidé de décerner son grand
prix annuel à M. Char!es Bert n pour le ua\ai)
présenté à son concours et a déclaré la vacance
d'un siège de membre titulaire dans sa section
économique.
M. Ricart, ancien m n.strc, a fait une com
muni cation concernant l'intervention de l'Etal
dans la gestion des Compagnies de navigation.
Il a montré qu' en France cette intervention
partant de considérations uniquement économi-
ques et commerciales d'ailleurs très 1 mitées
ne justifie pas les accusations d'impérialisme
dont elle a été l'objet et do:t être poursuivie
pour que notre marine ne soit pas !rop désavan-
tagée par rapport à certaines de ses concurrentes
étrangères.
DES BEAUX-ARTS
Elections.
M. Jean-Emile Buland, graveur, A été élu
vice-président de l'Académie pour 1934. M.
vice. Dewambez. vice-président, passe de droit
président.
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