Titre : Le Semeur algérien : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1920-11-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32867269g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 novembre 1920 28 novembre 1920
Description : 1920/11/28 (A9,N491). 1920/11/28 (A9,N491).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6376982p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Le SeiiÉ Algérien
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Chronique looal - 0 fr. 89
Le Semeur Algérien est diésigoé
pour l'insertion des annonces lé-
gales et judiciaires.
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que du Nord sont reçues aux bu-
reaux du journal et à l'Agence Ba-
vu, 72, rue d'Isly, Alger.
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Les Oommunicationl concernant la Aàdtttien et l'Adrainistration
, • , ; î dotveM être adreseéW
A U; l' Adur dd SEMEUR ALGERIEN/41; rue fBoHetot
P^raiiïiat fc le Dimanche
Par.ala.ant. le Dimanche
1
II; 1
La Société de Publicité Religieuse, 6, Place de qa Bourse, à Paris,
est seule chargée de recevoir la publicité extra-locale pour le
journal.
Bataille Perdue 1
117,000 victimes ]
-
- On raconte qu'en 'novembre 1918,
;alors que l'ennemi fuyait de toutes
parts devant l'éjan irrésistible de nos
troupes, notre État-Major avait pris
de telles dispcsitkms qu'une j;Q.u.-
vre Lmf&illiible devait'faire tomber en-
tre nos mains - 500.000 prisonniers;
mais que Fooh aVait renoncé, au der-
nier moments à ce magnifique ex-
ploit, parce qu'il nous eût coûté
50.000 hommes.
La France fut reconnaissante au
grand chef d'avoir fait le sacrifice
d'une victoire de plus 'pour sauver la
vie de ses 50.000 enfants.
La France avait raison. Pourquoi 1
faut-il qu'elle ait eHe-mêlne, en pleine
paix, perdu volontairement dans la
seule cunnée 1919, 21.000 vies humai-
ne ,qui laissent dans sa population
un vide dont les conséquences peu-
vent être mortelles si elle ne se hâte
de le combler?
La statistique des naissances et des
décès que le gouvernement vient de
publier, établit, eu effet, qu'au cours
de la dernière année, il est né en
France 403*502 enfants, et qu'il est
mort 620.688 hommes ou femmes.
-- La France a donc perdu en un an
217.181 de ses habitait.
C'est une bataille que la nuort a
gagnée sur la Vie, bien plus terrible
pour elle que celle qu'a voulu éviter
Fooh.
ai le maréchal «ût livré celle-ci, on
reùt sans doute traité" de bourreau
dans certains partis, mais quel qua-
lificatif convient-il de donner à ceux
qui, la paix signée, ont fait la grève
des .berceaux en faoe des tombeaux
qui se oreusaient à leurs côtés, pri-
vant ainsi la Franoe de 100.000 sol-
dats?
La Mort, elle, ne se met ipîw en grè-
ve. Elle poursuit sa tâche sans se las-
ser, et ceux qui sont journellemeift
les témoins de son actirvita, se croi-
sent les bras n'ayant pas te courage
de remplacer- hardiment les plantes
qui tombent sous sa faulx infoatig-
ble.
Le premier venu sera le seul ad-
mis au foyer. On 'pourra sans trop de
peines, le coucher dans un berceau
de dentelles et l'habiller de soie. S'il
avait des frères et des' swurz, on se-
rait forcé de nourrir ce petit monde
de stjupe, Seul; il mangera du cacao
et il aura ipour ses quatre Meures de
la oonfiture. Ce sera un petit prince,
gâté Ses pieds 4 la tête, qui ne sera,
quand il sera grand, s'il grandit,
qu'un être chétif.
Mais bast ! ça, c'est favenir. N'f
pensons pas.
Ce qui importe, c'est que Bébé soit
beau comme une poupée et que tout
le mande le regarde avec admiration
et jalousie passer dans sa voiture.; ce
qui importe, c'est que la maman ait
ses -- nuits bien tranquilles et qu'elle
garde- sa taille de guêpe.
Mais la France? Qui donc travail-
lera pour eolle? Qui donc apportera à
son industrie, à son agriculture, la
- force de ses bras, à sa culture scien-
tifique ou morale les ressources de
son cerveau? Qui donc la défendra
contre ses ennemis, à l'heure du dan-
ger?
- La France? Personne n'y songe. Si
cette mère a faim, si elle est menacée,
elle appellera des sidis à son .secours*,
voilà tout!
Tant pis si leur race remplace un
jour sur le sol de la France frappé
de stérilité, la belle race gallo-fran-
que épuisée, pourvu que Bébé soit
uniqoiel 1
Voilà Dù nous en sommes 1 1
• Voilà où en est le peuple de France
dans son ensemble.
; au, dans tous les départements,
sauf le Finistère; les MmilW n..
oaJees- ont irédtit le ncftnbre des ber-
ceaux, sans se soucier du -nombre des
cercueils. -- -
Mais elles ne voient pas que l'é-
tranger rit et se frotte les maint à la
1 vue de ce suicide inconscient.
Car l'étranger, lui, se garde bien
de faire la grève des berceaux. l
IS^aiéypendant la guerre Jee nais*
sauces ont dépassé les décès en Alle-
magne et cela continue. Les morts de
la guerre seront bientôt remplacés.
En Angleterre, il..y a eu, en 1919,
1188.426 naissances de plus que de dé-
cès.
* En Italie, en Hollande, en Norwège,
en Suède, môme situation.
Dans quinze ans, d'Angleterre aura
2 millions de plus d'habitants, la
France, 2 millions de moins.
L'étranger grandit; la France di-
minue.
Faudra-t-il donc une autre catas-
trophe pour faire comprendre aux
familles françaises la terrible respon-
sabilité qu'elles encourent, dans leur
égoïsrne, 'd('VQnt Dieu et devant la Pa-
trie 1
X.
Un Exemple à suivre
C'est celui de M. Léopold Bernard,
conseiller municipal de Saint-Me-
aoux.
Il a fait décider que les élèves de
l'école libre prendraient part, dams la
même proportion que ceux de -l'école
laïque, aux distributions des reseouav
ces de la Commune
Il a fait remarquer que le budget
communal n'est pas celui de l'Etat.
Par contre, la Gomune a lé droit de
disposer des ressources que lui four-
aissent le contribuables, en faveur de
tous, fan» exception.
C'est même un devoir : autrement
[sortit violés les principes d'égalité et
11es règles de la justice. -
Les habitants d'une commune ou
n'existe pas ce qu'on appelle la pro-
portionnelle scolaire, paient, au
moyen de 'leurs Impôts, l'école laï^ que
d'abord, et ensuite, s'ils veulent en-
voyer leurs enflants à d'écolo libre,
l'éoole libre par dessus 3e marché.. -
Ils paient deux fois. Est-ce regarni
Est-ce la justice ? Ils paient même
davantage, puisqu'ils paient pour une
école dont ias me j ouissent pas, la laï-
que, tout en payant, en sus, pour celle
dont ils usent, n'école 'libre, pour la-
quelle, d'ailleurs, 'ne versent pas un
oetfiltirna les contribuables qui n'y en-
voient pas -leurs enfants. Est-ce l'éga-
lité ? Est-ce «la justice ?
Dès île oomnooncenumt de la .to,U:r-'
mente, pendant sa durée terrible, et.
depuis i aiflmistice, a-t-on cessé dé
faire appel à (Tunion sacrée ?
Pourquoi cette union de tous lesj
Français, "lée sUir Ies chàmps de:
batailles, ne dureirajit-elle plue main-
tenant ? Pourquoi exister devant le
danger et 4temps de paix ? Pourquoi' donc alors
tous les Conseils municipaux ne sui-
vent-iils, ne suivraient-Ms pas l'exem-
ple de 9hli de Saint-Menoux et de
plusieurs autres (oa-r il y en a 1), en
pratiquant la proportionnelle scolai-
re ? Pourquoi ?
Parce que, hélas ! ceux qui pour-
raient la demander et, au besoin,
l'imposer, ne le ttherchtont, ni même
le demandent.
Combien de conseil-lers munici-
paux, qui pourraient et -devraient
prendre, devant l'assembdée commu-
nale, Tattitude de M. Bernard, gardent
le silence.
Combien de pères et de mères de
famille qui, s'ils voulaient s'unir, ob-
tiendraient sûrement ce résultat si dé-
sirable et qui. ne se parlent même
pas !
Le mouvement, c'est la vie, disent
ites (philosophes, et de quoi donc la
France a-t-elle te plus besoin, sinon
de vivre ?
Alors, pour l'égalité et la justice,
que ceux, tous ceux qui le peuvent et
le doivent,agissent selon leurs moyens
et leur droit, en faveur de la propor-
tionnelle scolaire. B.
Crème
guiom Ectipse
1 ilbl - - -- ̃ - • w «
Chantes des Députés
.- 0
(La Obembre a repris mardi la discus-
sion générale sur le ipéftaiblissemen^
l'ambassade près le Saint-Siège.
Socialistes et radlo&ux-stooialistes sont
en déEnceM. Après M. , Peul Bçmcotiif, dé-1
puOé socialiste de Pairie, qui a oombaitu
te projet coumpe devâmt simoner le tptenfl-
phe de la ré&ion. M-. PuOOb, applaudi Or
la grande majorité ds ratHcaux-sooialte^
:{a, a appuyé 4e pïojjet gouvernemental
« qui est un effort vers la tolérance et
vers la justice ».
,MGhsmeigm Goyon, dé¡puté libéral de
a Seine, MM. de (Magallon, Méritaai et Rigal
orateurs e droite, ont plaidé avec UDIe
gnmde éloquence la rentrée de la France
au Vatican dont, a d'it M. MiéTit.an, nous
ne pouvons être absents, alors que tflu-
les nations, quelles que était leur foi mi-
gieuee ou la forme de leur gouvernement,
y sont repirésenitées.
Ces quatre derniers orateurs ont eu un
vif succès à droite et au centre.
FOBIATIOI DE SOCIÉTÉ
Par 'acte sous-seing iprivé, passé en
l'étude de M* Aajjjolet, notaire à Alger, 6,
rue de rtarfustrie, les 23, 24 et 25 sep-
tembre 1320, enregistré à Alger, le 27
septembre, une Sovidté -Cooipérative de
Gonsonmiia4.tor! à pea-somaiel et capital va-
riables a été formée etfiitre MM. Franciosa
Georges, Goupille Lucien, Guyon Eugène,
Mil lie Jbeqti, Naudin Fernand1, et di-
verses personnes dont les noms et les
soueerkiiiene ont été ônuinérées dans un
état certifié conforme joint au dit acw.
Cette a iél6 qui prend le titre de
a iFqyei* Ooiopepatif d'Alger » et dont
le Siège Social est 11 Alger, 2, rue Auber,
a. pour but toutes opérations d'achat,
vente à la consommation et autres a ca-
ractère coopératif; sa durée a été flxéo
à. quatre-vingt-dix-neuf ans, à dater du
Jour 49 -sa constitution déftndUve.
Deux exemplaires du dit acte et d)e. ta
déclarâtiion du versement qui l'ecoompa-
?? ont ôt8 déposés au greffe du Tribu-
̃nïfl de OoimmeTCB lo 6 novembre 1920 et
au greffe de .Ia Justice de Paix (canton
Bud), le 8 novembre 1920.
FOCH ,. paRLt
« La parole est au maréchal Foch »
avaient écrit plusieurs journeaux. Le
maréclial Fooh a parlé. Toute la
presse reproduit et commente les ré-
vélations qu'il a faites à un rédacteur
du Matin. L'émotion a été grande,
autant que l'étonnement fut faible.
Depuis longtemps déjà de sourdes
't 1 -_! Il-
rumeurs circulaient, et des ecriis 1
pleins de ranceur, des demi déclara- 1
tions d'incidents politiques, des arti-
cles de revues avaient ému l'opinion.
C'est l'aveu attristé du grand chef
qui sentit à maintes reprises l'hosti-
lité du gouvernement Tardieu-Gle-
menceau, et dont l'œuvre militaire
font gâchép par des politiciens que
nous connaissons.
Le maréchal Foch songeait a la
pruix depuis longtemps, lorsqu'il écri-
vit en septembre 1918 à M. Clemen-
ceau qui préparait ce qu'il voulait
exiger de l'Allemagne :
« La fin de la guerre approche; Envoyez-
moi un fonctionnaire de3 Affaires étran-
gères pour se mettre au courant des con-
diitions de paix que voue préparez, aflo
que .nœ armées occupent toutes Jas ré-
gions qui* devi'ont servir de garantie à
l'exécution du traité que vous ferez. »
M. Clemenceau me répondit* « Cela ne
voue j'ogande pas. »
Malgré ,cette réponse, le Maréchal
fit ce qu'il était de son devoir. Avant
que fut signé le traité de paix, il re-
mit à M, Clemenceau trois, notes écri-
tes:
peur la sécurité de la France, il Mlait
la frontière du Rhin, frontière militaire,
entends-vous, et non pas frontière politi-
que. Pour les réparations dues à la Fran-
ce, le demandais l'occupation de la rive
gauche du Rhin jusqu'à l'exécution inté-
grale du traité, parce que, à mon avis, c'é-
tait le seul moyen d'obtenir ces réparti-
tions.
Au mois d'avril, le 7, je crois, j'obtins
d'être « entendu en Conseil des ministres.
Je me souviens de 00 Conseil des minis-
tres. Je développai mon thème « pas de
garantie, pas de sécurité ».
Et n'est-elle pas .profondément
émouvante et terrible à la fois cette
parole du chef suprême des armées
au sortir de ce Conseil où seul M.
Poincaré l'avait soutenu :
- H y aura peut-être tm Jour une Haute-
Cour pour nous juger parce que la France
ne comprendra jamais que de la victoire
nous ayons fait sortir le faillite. Ce JOUT-
là, je veux me présenter la conscience
tranquille et mes papiers en règle.
Personne ne dit mot et la séance
fut levée.
"Le 4 mai, jour de la séance plénière
où l'on rendit aux puissances alliées
le traité qui devait être signé pen-
dant la nuit-, le maréchal alla trouver
M. Clemenceau dans un petit salon
où l'on prenait le thé, et lui dit :
M. le Président, je voudrais bien une
réponse à la question que j'ai posée.
'M'. Cftemenoeau causa avec M. Lloyd
George et M. Wilson, et me dJécJara:
« Notre réponse est qu'il n'y à rien ù
vous répondre. »
Le vainqueur de l'Allemagne quo
l'on traitait avec cette désinvolture
1 répliqua : -
Monsieur le Président, Je me demande 1
si je vous accompagnerai demain à Ver-
sailles. Je me trouve devant un cas de
conscience, le plus grave que jaie connu
de mon existence. Ce traité, Je le répudie
et de ne veux pas en m'asseyant à vos cô-
tés, en partagea- la responsabilité.
Mais il réfléchit que son absence
« serait affaiblir la France devant 1
l'ennemi » et il assista très angoissé
à cette cérémonie de Versailles qui ne
lui semblait pas une victoire. Assis à
[côté de M. Motz, il lui d'it:
« Âfonsieur le Ministre des Finances 1
de la République française, avec un pareil
traitvous pourrez vous présenter aux
guichets de l'empire allemand, vous serez,
payé. en monnaie de singe ». M. Wotz
me répondit aigrement : « Ce n'est pas
dans mes habitudes ».
« Vous voust y ferez », lui r6pllquai-jc.
Comme le remarque un de nos con-
frères, cette interwiew n'est-il pas le
plus foudroyant des réquisitoires?
Un Mot malheureux
A la séance où fut élu lo régent de
l'Etat grec, M. Venizclos s'est écrié
assez malencontreusement « que ja-
1 dis la France et l'A-ngieterre avaient
dû faire tomber des têtes de rois pour
assurer les libertés populaires. - » u_'
, On - croirait que- l'homme d'Mat
grec que les élections viennent de
renverser, ne sait pas son histoiro.
1° Comment peut-il comparer l'cx-
roi Constantin, époux de la sœur hy-
pocrite de Guillaume II à Charles 1*'
et à Louis XVI?
2° Charles 1°. ne fut pas un tyran
et l'Angleterre doit se souvenir du
doux régime do Cromwell, de ses Pu-
ritains et de ses Côtes-de-Fer. Nous
engageons les lecteurs du « Semeur »
à relire le magistral portrait du Pro-
lecteur, tracé de main de maître par
Bossuet.
Quant à Louis XVI, à moins qu'on
ait appris l'histoire dans les manuels
menteurs, condamnés par nos Evê-
ques, nous savons que jamais prince
ne l'ut plus aimé du pauvre peupllo,
plus bienfaisant..Quand il porta si di-
gnement, sa tête sur l'échafaud, les
trois quarts, peut-être les neuf dixiè-
mes, des réformes souhaitables et dé-
sirées par la nation avaient été faites
ou étaient en voie d'accomplissement;
et je voudrais bien que quelqu'un eût
pris à partie M. Venizelos .pour lui
demander si la France a eu fort à se
louer de la domination, des 'Robespier-
re, des Danton, des Marat, des Car-
rier et Cie?
Si des têtes de nobles, et de grands
sont tombées sous le couperet de la
guillotine, les relations de l'époque
nous montrent tombant dans le pa-
nier à côté de ces têtes illustres, cel-
les de gens du peuple: petits mar-
chands, artisans, paysans, pauvres
ouvriers, etc., etc. Et ces hecatomnesi
pour assurer les libertés pœptÛaJi,res!",.
Mensonge et cynique plaisanterie qui,
de nos jours, se renouvelle dans la
Russie affranchie des Lénine et des
Trotskil
Ce qui existe actuellemont, ce ne
sont pas les libertés légitimes, c'est la
licence, le désordre des mœurs, le
crime, le vol en petit et en grand.
Voilà!
JEAN-ETIENNE.
La France jugée par an journal anglais
UEvening Stauu:fmt't, dans un arti-
cle de Ifond consacré à la France,
écrit :
« Nous ne pouvons éprouver qu un
Bentiment d'admiration en présence
de l'a tranquilllité qui règne en Fran-
oe. La France est la championsede
tous les traités. Elle est considérée
dans de nombreux pays coui-mc le
ipofte-drapeau de la cause @ alliée en
Europe. La France possède l'armée la
plus formidable du monde et occupe
une position éminente dans le monde
diplomatique- »
Nouvelles Brèves
R'ien n'est arrêté pour la solution du
problème militaire.
La Société des Nations continue ses
séances à, Genève. On parle beaucoup et
on ne fait rieo.
Le général Wnajngel retiré à Cons-
t'antimoplo veut (poursuivre la- lutte con-
tre le toolcheviffine; son armée est intacte
et doit être, dit-il, le noyau d'une Im-
velle airméie; il a pu sauver son jnatériel
de guerre. Le général compte toujours
sur l'appui de la France.
Le général Gouraud a été entendu
par la Commission parleinenitaire ds Fi-
nances sur les crédits pour la Syrie
et la Cilésie. Notre haut commissaire
a déeteré que la situation de la Fmnce
est excellante, aussi bien à Damas qu'à
Alep e t dans le L'iban.
L'Irlande est toujours !le théâtre
d'événements sanglants. A Dublin, dies of-
floiers anglais et des fonctionnaires civils
ont été assassinés. Les soldats anglais
ayant reçu l'ordre d'intervemir, une véri-
table bataille a eu lieu dans les rues ;
nombreux 'morls et blessée. Les docks de
Dubrin sont imendiés
A la Chambre d-es Comimmes, M. Lloyd
George a d'écBaré qu'il voulait eiru finir
1 avec la révolution coûte que coûte.
-NI. "Vénizelos a quitté da Grèce. Des
manifestations hostiles a ta France ont
ou lieu à Athène., où la reirnie Olga mère
do l'ex-Roi Constantin, a pris la régen-
ce aiu nom die som rflls. Plusieurs Fran-
çrÜs ont. été .motestés pour avoir refusé
de saluer les porWaits de * ions tan tin eit
dio la reine Sophie,,, luoc-roc-hés sur la fa-
çade de la ImaiiSOO de Vénizelos.
- A Marakech, le général Lyautey a
reçlu la ,sonmiss.Íon des Ida ou Taman, tri-
bu qui occupe a.u nord d'Agadir le miassif 1
mont agneux des confins oc*'i dentaux de
rAtlus.
- A Vichy, le grand ihôtel Be-llervue a
été entièrement détruit par -un incendie.
Les pertes dépassent t .500X300 .fr.
- 1,0 R. P. Willmart, -bénédictin de 1
Farnborough, a décioaivert à la bibliothè-
que de Troyca un important manuscrit de |
Tertullien.
- Les Aimériciaiins ont découvert .un gaz
asphyxiamit que chiaque soldat peut (porter
dans sa pocho.
BANQUE DJ L'ALGÉRIE
Un concours, .pour Vadimission à Vean-
ploi de Oommis stagiaire mira lieu le
Teudi, 17 février 1921, au Siège Social die
la Banque de l'Algérie, à Paris, 217, bou-
levard Saint-Germain, ¡atÎ:llfÜ quw dlans
chaicune de 'succursales d'Alger, Bonc,
CcmstamtLiOO, Oran, Philipipeville, Ttemcen
et Tunis.
îl comprendra des ftpreluves , Óerite;s et.
- - 11 -. - .J-
des éprouves orales, Les postuiianis «t-
vroinit être à,gés de 18 ans au moins et. de
30. ans au plus a.u jouv du corn-ours. (Le
Ptmps passé sous les drapeaux s ajoute à
ta liiinite d'AgP.)
iLes .candidats, reconmis admisslibles aux
épreuves écrites subiront rexameiiii oral
8IUI Siège die la Banque à Pariss ou à la
Succursale d'Alger, à leur choix. Les pos-
tai lanits devront adresser leur demande,
Roit au Siège Social, soit au Directeur de
la -Su,ccll.rs;iÍle où ils désirent subir les
épreuvies éc-rites. 'La. liste d'imscription
sera close le 10 février 1924.
Tout candidat admis sera soumis a un
stage iminimum d'une, animée. Il recevra
pendant la durée du stage une indemnité
mensuelle de 333 francs. La tillularisa-
tion sera prononcée aux appioiintements
de 6.000 - francs. A ces - indeannités et ap-
pointemients s'ajoutent des aiiocaiioms
pour charges de faimillo et une Lnd^im-
nité temporaire de cherté de vie. (Con-
sivliter à cet effet le Statut du Person-
nel qui a subi d'importantes améliora-
tions depuis le 1er novembre 1919).
Piolur tous r enseignement.s complémcn-
Ijaires, s'adresser au Secrétariat Général
de la Banquo, 217, boulevard Saint-Ger-
ïniaiiri ou aux Directeurs d-r Succursales.
La Fin du Fellah Algérien
.,C'est une constatation qu'il faut faire ;
lo. fellah algérien disparaît, malgré qu'on
lui ait octroyé des droits politiques qui
tendent a -le rapprocher des Européens.
Le cultivateur indigène qui est resté
attaché à sa méthode de culture awas-
trale par les khammès se ruine ; il doit
vendre ses terres lopin .par lopin, jus-
qu'à. ce qu'il ait tout wndu. Les Jonnart,
les Etienne Flandin, ayant agi sans doute
pour accroitro leur prestige auprès df,
leurs collègues du Parlement dont ils sa-
vaient flatter les idées, plutôt quo de
préconiser l'accroissement, (notamment
au point de vue du port d armes) des li-
bertés indigènes, accroissement dont
r Algérie ressent les désastreux effets
quant à la sécurité,et sur ;l'èqu('-l il a fallu
revenir précipitamment, auraient beau-
coup mieux fait, dut-on aller au début
jusqu'à la contrainte, de lui démontrer
l'avantage des méthodes de culture fran-
çaises et de le forcer, si nécessaire., à les
employer.
Quelle est la cause de la ruine du fel-
lah ? Je -l'ai dit, c'est sa méthode de cul-
ture. 11 n'a souvent, toujours pourrais-je
dire, que des chevaux d'une force insuf-
fisante pour faire les labours de prin-
temps et il ara conseve pas de provision
de grains pour les nourrir durant le
temps de oes Jabours. Aussi, n'en fait-il
point et est-il obligé d'attendre que -la
pluie soit tombée en automne pour pou-
voir labourer et semer, tandis que le co-
lon, qui a fait des labours préparatoires,
sèmo en octobre, dans un terrain meuble
et nettoyé, un grain qui lève à la pre-
mière pluie.
Si la pluie tombe de bonne heure et s'il
pleut encore au printemps, le fellah fait
une bonne récolte, mais dépassant rare-
ment la moitié de celJe de l'Européen ;
si elle est tardive, il couvre à peine sus
frai-s quand il les couvre, et ses kharn-
mès, tels autrefois les serfs attachés à Ja
glèbe, vivent de misère toute l'année sur
les maigres avances que Jeur fait leur
fellah.
Quand, à la suite d'une mauvaise ré-
colte comme celle de 1919, survient une
récolte totalement nulle comme celle de
1920, c'est la ruine pour nos malheureux
cultivateurs indigènes. Ils ont bien, me
direz-vous, des caisses de prêts mutuel-
les gérées par l'Administration tutélaire
qui leur feront les avances nécessaires.
Ah ! parlons-en de ces caisses bienfai-
santes, disent les rapports administratifs,
malfaisantes, crient les mauvaises lan-
gues comuno la mienne. Croyez-vous
qu'on a eu égard à la récolte nulle do
cette année pour examiner la situation
des débiteurs de ces caisses et leur ac-
corder des tempéraments pour se libé-
rer INon, non, il leur a fallu payer com-
me d'habitude, sous menace d'être em-
prisonnés, et je surprendrais nos lecte-urs
en Jeur apprenant qu'il existe des cais-
ses qui exigent le remboursement des
prêts avant que leurs débiteurs aient pu
dépiquer leurs récoltes, les contraignant
ainsi à vendre par avance leurs grains
contre un versement d'arrhes suffisantes
1 pour leur permettre do s'acquitter çt à
vendre a un prix inférieur à celui d'une
vento au comptant.
Avant la guerre, nos fellahs jouissaient
d'un erédit proportionné à i'étendue, de
le,urs terres, et, malheureusement pour
eux, un grand nombre en avait usé, sinon
abusé. La imaiwaiso volonté qu'ils ont
miso pendant la duréo de cette guerre,
même en ayant fait do bonnes récoltes,
pour acquitter sinon le capital des dettes
contractées, du moins leurs intérê, leur
a coupé Je crédit d'une manière générale.
Aussi, nombreux sont ceux qui ont dû
vendre des terres pour se libérer et. qui
doivent on vendre encore pour vivre et
pour pouvoir ensemencer ce qui leur
reste.
J'en connais qui, après avoir fait flé-
ché de tout bois pour payer leurs em-
prunta à la Caisse mutuelle et autres
dettes, ont vendu et abandonné leurs ter-
res, eoimpre-Tiant qu'il leur était impogi-
ble d'obtenir des avances nécessaires
pour les cultiver et en vivre.
Et c'est après avoir constaté ces faits
que je crois pouvoir affirmer la dispari-
tion du fellah victime de sa méthode an-
cestrale de culture. Tous ceux qui n'imi-
teront pas les Européens devront aban-
donner leurs terres, c'est inéluctable.
Je regrette profondément ce fait en
f'ai&ant remarquer qu'il ne peut être at-
tribué qu'à .lui-même et non à l'Euro-
péen qu'on voit si volontiers en France
se bâtissant une fortune sur le dos des
indigènes. LEONDE.
̃Notre collaborateur Léondo ne ipanle
pas ici des gros propriétaires indigènes
qui, au contraire, achètent chaque jour
de vastes domaines pL dont le rêve est
d'absorber d'élément européen.
La Véritable Beauté
Louis VeuiLlot l'indiquait un jour aux
jeunes filles do France. Il leur écrivait :
C'est quelque chose de très intéressant
pour moi de savoir que vous travaillez,
que vous (m'aimez et que, vous avez une
belle poupée à laquelle on pourra re-
mettre un bras et une tète. Voi.là une
heureuse poupéo ! Quel avantage pour
beaucoup de gens si on pouvait leur re-
mettre une tcte ! Les uns se feraient re-
faire le nez, les autres le teint, les au-
tres la physionomie. On verrait que beau-
coup do personnes qui semblent char-
mées de leur visage n'en sont pas si
contentes en secret, ; mais, comme la
plupart do ceux qui se feraient, refaire,
le visago ne songeraient pas du tout à se
refaire la cervelle, ils seraient aussi dl-
sagréables et aussi laids, et ils s'étonne-
raient de passer leur vie chez Je fabri-
cant de tètes, pour être toujours les mè-
mes, c'est-à-dire sots, ennuyés et en-
nuyeux. C'est en quoi, nous autres chré-
Mturième An- - 90 491
V. 1
lO GBNTIMBifl
- ('-".
^20
- AwmranaHm .-: * - - -
itatini* (8 prfvtocw) 1»18 4 fin
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pRANOf, TUHISW, UAMO$ÎT»
iB^RA NOBR. -.",
Envoyer 60 intimes pour tes ohw-
: gements d'adrsM»
jsW abonnements partent du t tr et
dù 18 -de ohaque mois et sont
i,Dayâtolw d'avimoe.
Le SeiiÉ Algérien
") -, &t i) Ha!nti
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pour l'insertion des annonces lé-
gales et judiciaires.
Les annonces pour Alger et l'Afri-
que du Nord sont reçues aux bu-
reaux du journal et à l'Agence Ba-
vu, 72, rue d'Isly, Alger.
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, • , ; î dotveM être adreseéW
A U; l' Adur dd SEMEUR ALGERIEN/41; rue fBoHetot
P^raiiïiat fc le Dimanche
Par.ala.ant. le Dimanche
1
II; 1
La Société de Publicité Religieuse, 6, Place de qa Bourse, à Paris,
est seule chargée de recevoir la publicité extra-locale pour le
journal.
Bataille Perdue 1
117,000 victimes ]
-
- On raconte qu'en 'novembre 1918,
;alors que l'ennemi fuyait de toutes
parts devant l'éjan irrésistible de nos
troupes, notre État-Major avait pris
de telles dispcsitkms qu'une j;Q.u.-
vre Lmf&illiible devait'faire tomber en-
tre nos mains - 500.000 prisonniers;
mais que Fooh aVait renoncé, au der-
nier moments à ce magnifique ex-
ploit, parce qu'il nous eût coûté
50.000 hommes.
La France fut reconnaissante au
grand chef d'avoir fait le sacrifice
d'une victoire de plus 'pour sauver la
vie de ses 50.000 enfants.
La France avait raison. Pourquoi 1
faut-il qu'elle ait eHe-mêlne, en pleine
paix, perdu volontairement dans la
seule cunnée 1919, 21.000 vies humai-
ne ,qui laissent dans sa population
un vide dont les conséquences peu-
vent être mortelles si elle ne se hâte
de le combler?
La statistique des naissances et des
décès que le gouvernement vient de
publier, établit, eu effet, qu'au cours
de la dernière année, il est né en
France 403*502 enfants, et qu'il est
mort 620.688 hommes ou femmes.
-- La France a donc perdu en un an
217.181 de ses habitait.
C'est une bataille que la nuort a
gagnée sur la Vie, bien plus terrible
pour elle que celle qu'a voulu éviter
Fooh.
ai le maréchal «ût livré celle-ci, on
reùt sans doute traité" de bourreau
dans certains partis, mais quel qua-
lificatif convient-il de donner à ceux
qui, la paix signée, ont fait la grève
des .berceaux en faoe des tombeaux
qui se oreusaient à leurs côtés, pri-
vant ainsi la Franoe de 100.000 sol-
dats?
La Mort, elle, ne se met ipîw en grè-
ve. Elle poursuit sa tâche sans se las-
ser, et ceux qui sont journellemeift
les témoins de son actirvita, se croi-
sent les bras n'ayant pas te courage
de remplacer- hardiment les plantes
qui tombent sous sa faulx infoatig-
ble.
Le premier venu sera le seul ad-
mis au foyer. On 'pourra sans trop de
peines, le coucher dans un berceau
de dentelles et l'habiller de soie. S'il
avait des frères et des' swurz, on se-
rait forcé de nourrir ce petit monde
de stjupe, Seul; il mangera du cacao
et il aura ipour ses quatre Meures de
la oonfiture. Ce sera un petit prince,
gâté Ses pieds 4 la tête, qui ne sera,
quand il sera grand, s'il grandit,
qu'un être chétif.
Mais bast ! ça, c'est favenir. N'f
pensons pas.
Ce qui importe, c'est que Bébé soit
beau comme une poupée et que tout
le mande le regarde avec admiration
et jalousie passer dans sa voiture.; ce
qui importe, c'est que la maman ait
ses -- nuits bien tranquilles et qu'elle
garde- sa taille de guêpe.
Mais la France? Qui donc travail-
lera pour eolle? Qui donc apportera à
son industrie, à son agriculture, la
- force de ses bras, à sa culture scien-
tifique ou morale les ressources de
son cerveau? Qui donc la défendra
contre ses ennemis, à l'heure du dan-
ger?
- La France? Personne n'y songe. Si
cette mère a faim, si elle est menacée,
elle appellera des sidis à son .secours*,
voilà tout!
Tant pis si leur race remplace un
jour sur le sol de la France frappé
de stérilité, la belle race gallo-fran-
que épuisée, pourvu que Bébé soit
uniqoiel 1
Voilà Dù nous en sommes 1 1
• Voilà où en est le peuple de France
dans son ensemble.
; au, dans tous les départements,
sauf le Finistère; les MmilW n..
oaJees- ont irédtit le ncftnbre des ber-
ceaux, sans se soucier du -nombre des
cercueils. -- -
Mais elles ne voient pas que l'é-
tranger rit et se frotte les maint à la
1 vue de ce suicide inconscient.
Car l'étranger, lui, se garde bien
de faire la grève des berceaux. l
IS^aiéypendant la guerre Jee nais*
sauces ont dépassé les décès en Alle-
magne et cela continue. Les morts de
la guerre seront bientôt remplacés.
En Angleterre, il..y a eu, en 1919,
1188.426 naissances de plus que de dé-
cès.
* En Italie, en Hollande, en Norwège,
en Suède, môme situation.
Dans quinze ans, d'Angleterre aura
2 millions de plus d'habitants, la
France, 2 millions de moins.
L'étranger grandit; la France di-
minue.
Faudra-t-il donc une autre catas-
trophe pour faire comprendre aux
familles françaises la terrible respon-
sabilité qu'elles encourent, dans leur
égoïsrne, 'd('VQnt Dieu et devant la Pa-
trie 1
X.
Un Exemple à suivre
C'est celui de M. Léopold Bernard,
conseiller municipal de Saint-Me-
aoux.
Il a fait décider que les élèves de
l'école libre prendraient part, dams la
même proportion que ceux de -l'école
laïque, aux distributions des reseouav
ces de la Commune
Il a fait remarquer que le budget
communal n'est pas celui de l'Etat.
Par contre, la Gomune a lé droit de
disposer des ressources que lui four-
aissent le contribuables, en faveur de
tous, fan» exception.
C'est même un devoir : autrement
[sortit violés les principes d'égalité et
11es règles de la justice. -
Les habitants d'une commune ou
n'existe pas ce qu'on appelle la pro-
portionnelle scolaire, paient, au
moyen de 'leurs Impôts, l'école laï^ que
d'abord, et ensuite, s'ils veulent en-
voyer leurs enflants à d'écolo libre,
l'éoole libre par dessus 3e marché.. -
Ils paient deux fois. Est-ce regarni
Est-ce la justice ? Ils paient même
davantage, puisqu'ils paient pour une
école dont ias me j ouissent pas, la laï-
que, tout en payant, en sus, pour celle
dont ils usent, n'école 'libre, pour la-
quelle, d'ailleurs, 'ne versent pas un
oetfiltirna les contribuables qui n'y en-
voient pas -leurs enfants. Est-ce l'éga-
lité ? Est-ce «la justice ?
Dès île oomnooncenumt de la .to,U:r-'
mente, pendant sa durée terrible, et.
depuis i aiflmistice, a-t-on cessé dé
faire appel à (Tunion sacrée ?
Pourquoi cette union de tous lesj
Français, "lée sUir Ies chàmps de:
batailles, ne dureirajit-elle plue main-
tenant ? Pourquoi exister devant le
danger et 4temps de paix ? Pourquoi' donc alors
tous les Conseils municipaux ne sui-
vent-iils, ne suivraient-Ms pas l'exem-
ple de 9hli de Saint-Menoux et de
plusieurs autres (oa-r il y en a 1), en
pratiquant la proportionnelle scolai-
re ? Pourquoi ?
Parce que, hélas ! ceux qui pour-
raient la demander et, au besoin,
l'imposer, ne le ttherchtont, ni même
le demandent.
Combien de conseil-lers munici-
paux, qui pourraient et -devraient
prendre, devant l'assembdée commu-
nale, Tattitude de M. Bernard, gardent
le silence.
Combien de pères et de mères de
famille qui, s'ils voulaient s'unir, ob-
tiendraient sûrement ce résultat si dé-
sirable et qui. ne se parlent même
pas !
Le mouvement, c'est la vie, disent
ites (philosophes, et de quoi donc la
France a-t-elle te plus besoin, sinon
de vivre ?
Alors, pour l'égalité et la justice,
que ceux, tous ceux qui le peuvent et
le doivent,agissent selon leurs moyens
et leur droit, en faveur de la propor-
tionnelle scolaire. B.
Crème
guiom Ectipse
1 ilbl - - -- ̃ - • w «
Chantes des Députés
.- 0
(La Obembre a repris mardi la discus-
sion générale sur le ipéftaiblissemen^
l'ambassade près le Saint-Siège.
Socialistes et radlo&ux-stooialistes sont
en déEnceM. Après M. , Peul Bçmcotiif, dé-1
puOé socialiste de Pairie, qui a oombaitu
te projet coumpe devâmt simoner le tptenfl-
phe de la ré&ion. M-. PuOOb, applaudi Or
la grande majorité ds ratHcaux-sooialte^
:{a, a appuyé 4e pïojjet gouvernemental
« qui est un effort vers la tolérance et
vers la justice ».
,MGhsmeigm Goyon, dé¡puté libéral de
a Seine, MM. de (Magallon, Méritaai et Rigal
orateurs e droite, ont plaidé avec UDIe
gnmde éloquence la rentrée de la France
au Vatican dont, a d'it M. MiéTit.an, nous
ne pouvons être absents, alors que tflu-
les nations, quelles que était leur foi mi-
gieuee ou la forme de leur gouvernement,
y sont repirésenitées.
Ces quatre derniers orateurs ont eu un
vif succès à droite et au centre.
FOBIATIOI DE SOCIÉTÉ
Par 'acte sous-seing iprivé, passé en
l'étude de M* Aajjjolet, notaire à Alger, 6,
rue de rtarfustrie, les 23, 24 et 25 sep-
tembre 1320, enregistré à Alger, le 27
septembre, une Sovidté -Cooipérative de
Gonsonmiia4.tor! à pea-somaiel et capital va-
riables a été formée etfiitre MM. Franciosa
Georges, Goupille Lucien, Guyon Eugène,
Mil lie Jbeqti, Naudin Fernand1, et di-
verses personnes dont les noms et les
soueerkiiiene ont été ônuinérées dans un
état certifié conforme joint au dit acw.
Cette a iél6 qui prend le titre de
a iFqyei* Ooiopepatif d'Alger » et dont
le Siège Social est 11 Alger, 2, rue Auber,
a. pour but toutes opérations d'achat,
vente à la consommation et autres a ca-
ractère coopératif; sa durée a été flxéo
à. quatre-vingt-dix-neuf ans, à dater du
Jour 49 -sa constitution déftndUve.
Deux exemplaires du dit acte et d)e. ta
déclarâtiion du versement qui l'ecoompa-
?? ont ôt8 déposés au greffe du Tribu-
̃nïfl de OoimmeTCB lo 6 novembre 1920 et
au greffe de .Ia Justice de Paix (canton
Bud), le 8 novembre 1920.
FOCH ,. paRLt
« La parole est au maréchal Foch »
avaient écrit plusieurs journeaux. Le
maréclial Fooh a parlé. Toute la
presse reproduit et commente les ré-
vélations qu'il a faites à un rédacteur
du Matin. L'émotion a été grande,
autant que l'étonnement fut faible.
Depuis longtemps déjà de sourdes
't 1 -_! Il-
rumeurs circulaient, et des ecriis 1
pleins de ranceur, des demi déclara- 1
tions d'incidents politiques, des arti-
cles de revues avaient ému l'opinion.
C'est l'aveu attristé du grand chef
qui sentit à maintes reprises l'hosti-
lité du gouvernement Tardieu-Gle-
menceau, et dont l'œuvre militaire
font gâchép par des politiciens que
nous connaissons.
Le maréchal Foch songeait a la
pruix depuis longtemps, lorsqu'il écri-
vit en septembre 1918 à M. Clemen-
ceau qui préparait ce qu'il voulait
exiger de l'Allemagne :
« La fin de la guerre approche; Envoyez-
moi un fonctionnaire de3 Affaires étran-
gères pour se mettre au courant des con-
diitions de paix que voue préparez, aflo
que .nœ armées occupent toutes Jas ré-
gions qui* devi'ont servir de garantie à
l'exécution du traité que vous ferez. »
M. Clemenceau me répondit* « Cela ne
voue j'ogande pas. »
Malgré ,cette réponse, le Maréchal
fit ce qu'il était de son devoir. Avant
que fut signé le traité de paix, il re-
mit à M, Clemenceau trois, notes écri-
tes:
peur la sécurité de la France, il Mlait
la frontière du Rhin, frontière militaire,
entends-vous, et non pas frontière politi-
que. Pour les réparations dues à la Fran-
ce, le demandais l'occupation de la rive
gauche du Rhin jusqu'à l'exécution inté-
grale du traité, parce que, à mon avis, c'é-
tait le seul moyen d'obtenir ces réparti-
tions.
Au mois d'avril, le 7, je crois, j'obtins
d'être « entendu en Conseil des ministres.
Je me souviens de 00 Conseil des minis-
tres. Je développai mon thème « pas de
garantie, pas de sécurité ».
Et n'est-elle pas .profondément
émouvante et terrible à la fois cette
parole du chef suprême des armées
au sortir de ce Conseil où seul M.
Poincaré l'avait soutenu :
- H y aura peut-être tm Jour une Haute-
Cour pour nous juger parce que la France
ne comprendra jamais que de la victoire
nous ayons fait sortir le faillite. Ce JOUT-
là, je veux me présenter la conscience
tranquille et mes papiers en règle.
Personne ne dit mot et la séance
fut levée.
"Le 4 mai, jour de la séance plénière
où l'on rendit aux puissances alliées
le traité qui devait être signé pen-
dant la nuit-, le maréchal alla trouver
M. Clemenceau dans un petit salon
où l'on prenait le thé, et lui dit :
M. le Président, je voudrais bien une
réponse à la question que j'ai posée.
'M'. Cftemenoeau causa avec M. Lloyd
George et M. Wilson, et me dJécJara:
« Notre réponse est qu'il n'y à rien ù
vous répondre. »
Le vainqueur de l'Allemagne quo
l'on traitait avec cette désinvolture
1 répliqua : -
Monsieur le Président, Je me demande 1
si je vous accompagnerai demain à Ver-
sailles. Je me trouve devant un cas de
conscience, le plus grave que jaie connu
de mon existence. Ce traité, Je le répudie
et de ne veux pas en m'asseyant à vos cô-
tés, en partagea- la responsabilité.
Mais il réfléchit que son absence
« serait affaiblir la France devant 1
l'ennemi » et il assista très angoissé
à cette cérémonie de Versailles qui ne
lui semblait pas une victoire. Assis à
[côté de M. Motz, il lui d'it:
« Âfonsieur le Ministre des Finances 1
de la République française, avec un pareil
traitvous pourrez vous présenter aux
guichets de l'empire allemand, vous serez,
payé. en monnaie de singe ». M. Wotz
me répondit aigrement : « Ce n'est pas
dans mes habitudes ».
« Vous voust y ferez », lui r6pllquai-jc.
Comme le remarque un de nos con-
frères, cette interwiew n'est-il pas le
plus foudroyant des réquisitoires?
Un Mot malheureux
A la séance où fut élu lo régent de
l'Etat grec, M. Venizclos s'est écrié
assez malencontreusement « que ja-
1 dis la France et l'A-ngieterre avaient
dû faire tomber des têtes de rois pour
assurer les libertés populaires. - » u_'
, On - croirait que- l'homme d'Mat
grec que les élections viennent de
renverser, ne sait pas son histoiro.
1° Comment peut-il comparer l'cx-
roi Constantin, époux de la sœur hy-
pocrite de Guillaume II à Charles 1*'
et à Louis XVI?
2° Charles 1°. ne fut pas un tyran
et l'Angleterre doit se souvenir du
doux régime do Cromwell, de ses Pu-
ritains et de ses Côtes-de-Fer. Nous
engageons les lecteurs du « Semeur »
à relire le magistral portrait du Pro-
lecteur, tracé de main de maître par
Bossuet.
Quant à Louis XVI, à moins qu'on
ait appris l'histoire dans les manuels
menteurs, condamnés par nos Evê-
ques, nous savons que jamais prince
ne l'ut plus aimé du pauvre peupllo,
plus bienfaisant..Quand il porta si di-
gnement, sa tête sur l'échafaud, les
trois quarts, peut-être les neuf dixiè-
mes, des réformes souhaitables et dé-
sirées par la nation avaient été faites
ou étaient en voie d'accomplissement;
et je voudrais bien que quelqu'un eût
pris à partie M. Venizelos .pour lui
demander si la France a eu fort à se
louer de la domination, des 'Robespier-
re, des Danton, des Marat, des Car-
rier et Cie?
Si des têtes de nobles, et de grands
sont tombées sous le couperet de la
guillotine, les relations de l'époque
nous montrent tombant dans le pa-
nier à côté de ces têtes illustres, cel-
les de gens du peuple: petits mar-
chands, artisans, paysans, pauvres
ouvriers, etc., etc. Et ces hecatomnesi
pour assurer les libertés pœptÛaJi,res!",.
Mensonge et cynique plaisanterie qui,
de nos jours, se renouvelle dans la
Russie affranchie des Lénine et des
Trotskil
Ce qui existe actuellemont, ce ne
sont pas les libertés légitimes, c'est la
licence, le désordre des mœurs, le
crime, le vol en petit et en grand.
Voilà!
JEAN-ETIENNE.
La France jugée par an journal anglais
UEvening Stauu:fmt't, dans un arti-
cle de Ifond consacré à la France,
écrit :
« Nous ne pouvons éprouver qu un
Bentiment d'admiration en présence
de l'a tranquilllité qui règne en Fran-
oe. La France est la championsede
tous les traités. Elle est considérée
dans de nombreux pays coui-mc le
ipofte-drapeau de la cause @ alliée en
Europe. La France possède l'armée la
plus formidable du monde et occupe
une position éminente dans le monde
diplomatique- »
Nouvelles Brèves
R'ien n'est arrêté pour la solution du
problème militaire.
La Société des Nations continue ses
séances à, Genève. On parle beaucoup et
on ne fait rieo.
Le général Wnajngel retiré à Cons-
t'antimoplo veut (poursuivre la- lutte con-
tre le toolcheviffine; son armée est intacte
et doit être, dit-il, le noyau d'une Im-
velle airméie; il a pu sauver son jnatériel
de guerre. Le général compte toujours
sur l'appui de la France.
Le général Gouraud a été entendu
par la Commission parleinenitaire ds Fi-
nances sur les crédits pour la Syrie
et la Cilésie. Notre haut commissaire
a déeteré que la situation de la Fmnce
est excellante, aussi bien à Damas qu'à
Alep e t dans le L'iban.
L'Irlande est toujours !le théâtre
d'événements sanglants. A Dublin, dies of-
floiers anglais et des fonctionnaires civils
ont été assassinés. Les soldats anglais
ayant reçu l'ordre d'intervemir, une véri-
table bataille a eu lieu dans les rues ;
nombreux 'morls et blessée. Les docks de
Dubrin sont imendiés
A la Chambre d-es Comimmes, M. Lloyd
George a d'écBaré qu'il voulait eiru finir
1 avec la révolution coûte que coûte.
-NI. "Vénizelos a quitté da Grèce. Des
manifestations hostiles a ta France ont
ou lieu à Athène., où la reirnie Olga mère
do l'ex-Roi Constantin, a pris la régen-
ce aiu nom die som rflls. Plusieurs Fran-
çrÜs ont. été .motestés pour avoir refusé
de saluer les porWaits de * ions tan tin eit
dio la reine Sophie,,, luoc-roc-hés sur la fa-
çade de la ImaiiSOO de Vénizelos.
- A Marakech, le général Lyautey a
reçlu la ,sonmiss.Íon des Ida ou Taman, tri-
bu qui occupe a.u nord d'Agadir le miassif 1
mont agneux des confins oc*'i dentaux de
rAtlus.
- A Vichy, le grand ihôtel Be-llervue a
été entièrement détruit par -un incendie.
Les pertes dépassent t .500X300 .fr.
- 1,0 R. P. Willmart, -bénédictin de 1
Farnborough, a décioaivert à la bibliothè-
que de Troyca un important manuscrit de |
Tertullien.
- Les Aimériciaiins ont découvert .un gaz
asphyxiamit que chiaque soldat peut (porter
dans sa pocho.
BANQUE DJ L'ALGÉRIE
Un concours, .pour Vadimission à Vean-
ploi de Oommis stagiaire mira lieu le
Teudi, 17 février 1921, au Siège Social die
la Banque de l'Algérie, à Paris, 217, bou-
levard Saint-Germain, ¡atÎ:llfÜ quw dlans
chaicune de 'succursales d'Alger, Bonc,
CcmstamtLiOO, Oran, Philipipeville, Ttemcen
et Tunis.
îl comprendra des ftpreluves , Óerite;s et.
- - 11 -. - .J-
des éprouves orales, Les postuiianis «t-
vroinit être à,gés de 18 ans au moins et. de
30. ans au plus a.u jouv du corn-ours. (Le
Ptmps passé sous les drapeaux s ajoute à
ta liiinite d'AgP.)
iLes .candidats, reconmis admisslibles aux
épreuves écrites subiront rexameiiii oral
8IUI Siège die la Banque à Pariss ou à la
Succursale d'Alger, à leur choix. Les pos-
tai lanits devront adresser leur demande,
Roit au Siège Social, soit au Directeur de
la -Su,ccll.rs;iÍle où ils désirent subir les
épreuvies éc-rites. 'La. liste d'imscription
sera close le 10 février 1924.
Tout candidat admis sera soumis a un
stage iminimum d'une, animée. Il recevra
pendant la durée du stage une indemnité
mensuelle de 333 francs. La tillularisa-
tion sera prononcée aux appioiintements
de 6.000 - francs. A ces - indeannités et ap-
pointemients s'ajoutent des aiiocaiioms
pour charges de faimillo et une Lnd^im-
nité temporaire de cherté de vie. (Con-
sivliter à cet effet le Statut du Person-
nel qui a subi d'importantes améliora-
tions depuis le 1er novembre 1919).
Piolur tous r enseignement.s complémcn-
Ijaires, s'adresser au Secrétariat Général
de la Banquo, 217, boulevard Saint-Ger-
ïniaiiri ou aux Directeurs d-r Succursales.
La Fin du Fellah Algérien
.,C'est une constatation qu'il faut faire ;
lo. fellah algérien disparaît, malgré qu'on
lui ait octroyé des droits politiques qui
tendent a -le rapprocher des Européens.
Le cultivateur indigène qui est resté
attaché à sa méthode de culture awas-
trale par les khammès se ruine ; il doit
vendre ses terres lopin .par lopin, jus-
qu'à. ce qu'il ait tout wndu. Les Jonnart,
les Etienne Flandin, ayant agi sans doute
pour accroitro leur prestige auprès df,
leurs collègues du Parlement dont ils sa-
vaient flatter les idées, plutôt quo de
préconiser l'accroissement, (notamment
au point de vue du port d armes) des li-
bertés indigènes, accroissement dont
r Algérie ressent les désastreux effets
quant à la sécurité,et sur ;l'èqu('-l il a fallu
revenir précipitamment, auraient beau-
coup mieux fait, dut-on aller au début
jusqu'à la contrainte, de lui démontrer
l'avantage des méthodes de culture fran-
çaises et de le forcer, si nécessaire., à les
employer.
Quelle est la cause de la ruine du fel-
lah ? Je -l'ai dit, c'est sa méthode de cul-
ture. 11 n'a souvent, toujours pourrais-je
dire, que des chevaux d'une force insuf-
fisante pour faire les labours de prin-
temps et il ara conseve pas de provision
de grains pour les nourrir durant le
temps de oes Jabours. Aussi, n'en fait-il
point et est-il obligé d'attendre que -la
pluie soit tombée en automne pour pou-
voir labourer et semer, tandis que le co-
lon, qui a fait des labours préparatoires,
sèmo en octobre, dans un terrain meuble
et nettoyé, un grain qui lève à la pre-
mière pluie.
Si la pluie tombe de bonne heure et s'il
pleut encore au printemps, le fellah fait
une bonne récolte, mais dépassant rare-
ment la moitié de celJe de l'Européen ;
si elle est tardive, il couvre à peine sus
frai-s quand il les couvre, et ses kharn-
mès, tels autrefois les serfs attachés à Ja
glèbe, vivent de misère toute l'année sur
les maigres avances que Jeur fait leur
fellah.
Quand, à la suite d'une mauvaise ré-
colte comme celle de 1919, survient une
récolte totalement nulle comme celle de
1920, c'est la ruine pour nos malheureux
cultivateurs indigènes. Ils ont bien, me
direz-vous, des caisses de prêts mutuel-
les gérées par l'Administration tutélaire
qui leur feront les avances nécessaires.
Ah ! parlons-en de ces caisses bienfai-
santes, disent les rapports administratifs,
malfaisantes, crient les mauvaises lan-
gues comuno la mienne. Croyez-vous
qu'on a eu égard à la récolte nulle do
cette année pour examiner la situation
des débiteurs de ces caisses et leur ac-
corder des tempéraments pour se libé-
rer INon, non, il leur a fallu payer com-
me d'habitude, sous menace d'être em-
prisonnés, et je surprendrais nos lecte-urs
en Jeur apprenant qu'il existe des cais-
ses qui exigent le remboursement des
prêts avant que leurs débiteurs aient pu
dépiquer leurs récoltes, les contraignant
ainsi à vendre par avance leurs grains
contre un versement d'arrhes suffisantes
1 pour leur permettre do s'acquitter çt à
vendre a un prix inférieur à celui d'une
vento au comptant.
Avant la guerre, nos fellahs jouissaient
d'un erédit proportionné à i'étendue, de
le,urs terres, et, malheureusement pour
eux, un grand nombre en avait usé, sinon
abusé. La imaiwaiso volonté qu'ils ont
miso pendant la duréo de cette guerre,
même en ayant fait do bonnes récoltes,
pour acquitter sinon le capital des dettes
contractées, du moins leurs intérê, leur
a coupé Je crédit d'une manière générale.
Aussi, nombreux sont ceux qui ont dû
vendre des terres pour se libérer et. qui
doivent on vendre encore pour vivre et
pour pouvoir ensemencer ce qui leur
reste.
J'en connais qui, après avoir fait flé-
ché de tout bois pour payer leurs em-
prunta à la Caisse mutuelle et autres
dettes, ont vendu et abandonné leurs ter-
res, eoimpre-Tiant qu'il leur était impogi-
ble d'obtenir des avances nécessaires
pour les cultiver et en vivre.
Et c'est après avoir constaté ces faits
que je crois pouvoir affirmer la dispari-
tion du fellah victime de sa méthode an-
cestrale de culture. Tous ceux qui n'imi-
teront pas les Européens devront aban-
donner leurs terres, c'est inéluctable.
Je regrette profondément ce fait en
f'ai&ant remarquer qu'il ne peut être at-
tribué qu'à .lui-même et non à l'Euro-
péen qu'on voit si volontiers en France
se bâtissant une fortune sur le dos des
indigènes. LEONDE.
̃Notre collaborateur Léondo ne ipanle
pas ici des gros propriétaires indigènes
qui, au contraire, achètent chaque jour
de vastes domaines pL dont le rêve est
d'absorber d'élément européen.
La Véritable Beauté
Louis VeuiLlot l'indiquait un jour aux
jeunes filles do France. Il leur écrivait :
C'est quelque chose de très intéressant
pour moi de savoir que vous travaillez,
que vous (m'aimez et que, vous avez une
belle poupée à laquelle on pourra re-
mettre un bras et une tète. Voi.là une
heureuse poupéo ! Quel avantage pour
beaucoup de gens si on pouvait leur re-
mettre une tcte ! Les uns se feraient re-
faire le nez, les autres le teint, les au-
tres la physionomie. On verrait que beau-
coup do personnes qui semblent char-
mées de leur visage n'en sont pas si
contentes en secret, ; mais, comme la
plupart do ceux qui se feraient, refaire,
le visago ne songeraient pas du tout à se
refaire la cervelle, ils seraient aussi dl-
sagréables et aussi laids, et ils s'étonne-
raient de passer leur vie chez Je fabri-
cant de tètes, pour être toujours les mè-
mes, c'est-à-dire sots, ennuyés et en-
nuyeux. C'est en quoi, nous autres chré-
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