Titre : Le Semeur algérien : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1918-11-17
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 novembre 1918 17 novembre 1918
Description : 1918/11/17 (A8,N388). 1918/11/17 (A8,N388).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6376879v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
'., N les - - Huitième Ann*c ,.' 10 CENTIMES 17 Novembre 19.18
ABONN BIIBNTS
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Lé Semeur Algérien
PARAISSANT LE l)h1Am;ili;
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Annonces la Il 9, ne 0 Ire 1 -
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chargée de recevoir la publicité extra locale pour le journal
ALGER, le 8 Novembre 1918
f .--r---
La guerre est terminée
Guillaume abdique et fuit
L'Allemagne à son tour a capitulé !
Le Monarque, hier tout puissant,
qui rêvait d étendre sa domination
sur l'Univers, a signé son abdication.
Abandonné de ses alliés, ayant vu la
Bavière se détacher de l'Empire alle-
mand et proclamer la République,
entendant les cris de la Révolution
qui, en Allemagne comme en Autri-
che, menace de tout submerger, il
disparait lâchement, honteuselnellt,
cherchant à se dérober par la fuite
au châtiment que méritent ses cri.
mes. \, ('
Nous voulions croire que Guillau-
me le Sanguinaire, avant de livrer
son Empire. aurait appelé la patrie
allemande à uue ,haa.aWe.supr.llle et
se serait fait tuer l'épée à la main.
C'eut été folie, soit, mais une folie
qui ennoblit un conquérant vaincu,
monte lorsqu'il est doublé .fUll ban-
dit.
Peut-être, dans 1 état de décompo-
sition à l'Allemagne n'aurait-il pas
réussi à masser ses arméel aux fron-
tières pour essayer de les défendre
contre l'invasion. Il ne l'a même pas
tenté. Sentant la partie perdue,
ce César de contrebaude se sauve
avec son Kromprintz, le digne com-
plice de ses épouvantables forfaits.
On saura les retrouver.
Dans le château hollandais où il
est allé cacher son déshonneur les
.- gendarmes de l'Entente lui mettront
la main au collet comme - à --- un - vul-
g a ire malfaiteur.
Il faut que Justice soit fuite 1
1/assassin d'un homme quelcon-
que est puni de mort. N'ont-ils pas
* mérité mille fois la mort ceux qui au
cours de cette horrible guerre ont
ordonné les pillages, les incendies,
les assassinats sans nombre, ceux
qui ont fait périr plusieurs millions
d'hommes, qui ont semé le deuil et
la plus noire misère partout où ils
se sont montrés'?
Le Tribunal des alliés en faisant
comparaître à sa barre le dernier des
Hlohenzollern devra lui rappelet ce
qu'il écrirait en septembre 11)14 à
1 Empereur d'Autriche François.
Joseph :
« Il taut mettre à feu et à sang ;
« égorger hommes et femmes, en-
« fantset vieil'ards, ne laisser de-
« bout ni un arbre ni une maison.
,ri: Avec ces procédés de terreur, les
( seuls capablesde frapper un peuple
« aussi dégénéré que le peuple fran-
« çais, la guerre tinira avant deux
« mois, tandisque, si j'ai des égards
« humanitaires, elle peut se prolon.
« ger pendant des années. »
Telles sont les instructions que ce
monstre à face humaine donna aux
chefs de ses armées et qui turent
exécutés avec la joie et la sauvage-
rie que l'on sait.
Et ces crimes dépassant en hor-
reur ceux des anciens Barbares, du-
rèrent non pas des mois, mais plus
de quatre années.
Et le peuple (fdégénéré » est deve-
nu le peuple de héros dont le chei
glorieux et invincible tient pantelante
à ses pieds la grande Allemagne.
A ceux qui dernièrement le féli-
citaient de ses victoires, le maréuhal
Foch répondit :
« Vous n'avez pas à me féliciter.
Remerciez Dieu plutôt. Je n'ai pas
jait de grandes choses ; c'est Dieu
qui les a faites. »
Parole sublime dans la bouche du
plus grand capitaine que la France
ait jamais eu. - ,
Oui, Dieu est avec lui. C'est parce
que chaque matin avant de se mettre
au travail, notre généralissime invo-
que humblement le Maitre tout puis-
sant du ciel et de la terre, disait
ces jours-ci un de ses officiers d'Etat
major, qu'à son génie militaire est
venue se joindre une force supérieure
sans laquelle aucune - force humaine
ne peut triompher.
En nous donnant ce soldat chré-
ien qui s'appuie sur son Dieu et ne
veut être que son instrument, Dieu
nous prouve visiblement qu'il aime
toujours les Francs, qu'il ne leur a
pas retiré, malgré trop d'infidélités,
la haute mission dont il les a investis
au baptême de Clovis.
Gesta Dei per Francos.
L'oeuvre de Foch ne fait que com-
mencer
V. de TIIORAME
ensables. Les colons du sertou et
la Révolution on Allemagne
Le Kaiser et le Kromprintz en fui-
te, le prince Max de Bade a été nom-
mé réKent. Par qui? Nous l'ignorons;
sans doute par le Helschlag. Il re-
présente un héritier mineur, un en-
fant de 12 ans fils du Kromprintz
(lui a renoncé en sa faveur à la cou-
ronne impériale. Ce règne ne sera
que de quelques jours, car la Hévo.
lutiou ouvrière fait de rapides pro-
grès. Attendons la réunion de la
Constituante si elle ne se trouve pas
devant un fait accompli : la Hépuhti-
que @ ou plutôt l'anarchie.
L'Empereur d'Allemagne el roi de
Prusse en fuite. Les rois de Bavière,
de Wurtemberg, de Saxe dépossé-
dés \1 remplacés par des conseils
d'ouvriers et de paysans. Les ducs de
Brunswick. gendres de Guillaume, et
de Hesse-Darnistart partis les pre-
miers sans attendre, les autres grands
ducs suivent. La Sozial - Démocratie
- - -
est partout maîtresse de la situation.
Hier pangermanistelrés ardent le dé-
puté socialiste, Ebert, choisi comme
chancelier par lerégent tait des appel
pressants à la concorde parmi tous
les citoyens.
Aura-t-il la force de se faire écouter ?
N'allons-nous pas apprendre que son
prince ds Bade et lui n'ont pu domi-
ner le mouvement anarcliique ? Mais
alors par qui seront exécutées les
clauses de y l'armistice ? Avec qui
s'ouvriront les négociations de paix.
? Vi - vous au jour le jour.
Toutes les dépêches signalent des
émeutes et des combats de rues dans
tous les Etats d'Allemagne. Toute la
Prusse rhénane est aux mains des
révolutionnaires. A Cologne les
troubles furent particulièrement gra-
ve*
A Berlin luttes à main armée en-
tre révolutionnaires et monarchistes.
Ces derniers ont tiré à coups de mi-
trailleuses, mais ont eu le dessous et
se sont dispersés dans toutes les di.
rections, laissant les ouvriers maî-
tres de la rue.
Louis MARTINET
–- ̃̃̃̃ «4 B MHS–
Les niions le l'Armistice
L'armistice a été signé le lundi 11
novembre à 5 heures du malin. Les
hostilités ont pris fin à il heures.
Ont signé pour la France et les al-
liés : le maréchal Foch ; l'amiral
anglais AVeymiss. Pour l'AHema-
gne : ErzlJcrKcr, secrétaire d'Etat,
Bcrndorfi', Wir tertelot, Vansclow,
En voici les grandes lignes :
Evacuation immédiate des pays
envahis : Belgique, France. Luxem-
bourg, ainsi que l'Alsace-Lorraine ;
délai de 15 jours. L'occupation par
les troupes alliées suivra la marche
de l'évacuation.
Rapatriement immédiat et dans un
délai de 15 jours de tous les habi-
tants des pays ci-dessus.
Abandon par les armées alleman*
des d'un matériel de guerre en bon
état : 5.000 canons; 25.000 mitrail-
leuses ; 1.700 avions.
Evacuation des pays de la rive
gauche du Rhin qui seront occupés
par les troupes alliés sur les princi.
pauxlpoints du passage du Rhin
v Mayence, Coblentz,
Cologne et sur les points stratégi
ques de la région. L'évacuation des
pays du Rhin rive gauche et rive
droite devra être réalisée 31 jours
après la signature de l'armistice.
Aucune destruction. Les installa-
tions militaires devront être livrées
intactes. Livraison d'un nombreux
matériel roulant.
Rapatriement immédiat sans réci-
procité de tous les prisonniers de
guerre.
Rentreront immédiatement dans
les frontières de l'Allemagne toutes
les troupes allemandes se trouvant
actuellement en Autriche-Hongrie,
Roumanie, Turquie et dans les terri-
toires de la Russie.
Renonciation au traité de Bucarest
et de Brest-Litowsk.
Evacuation de l'Afrique Orienta-
le.
Rapatriement de tous les internés
civils.
Clauses financières
Sous réserves de toute revendica-
tion et réclamation ultérieure de la
part des alliés et des Etats-Unis, ré-
paration des dommages.
Clauses navales
Livraison de tous les sous-marins,
croiseurs sous-marins et mouilleurs
de mines avec leurs armements.
Tous les navires de guerre de sur-
n'avons pas confiance.
face seront immédiatemènt désar-
més et internés.
Maintien du blocus.
Abandon de tout le matériel des
navires de commerce, chalands etc.
Evacuation de tous les ports de la
mer noire et remise aux alliés de
tous les bAtiinents de guerre russes
pris par les Allemands.
Dupée de l'armistice
Trente jours avec faculté de pro-
longation.
«
9 «
La lecture du texte de l'armistice a
été faite à la Chambre par M Cle-
menceau et au Sénat par M. Pi-
chon, ministre des affaires étrangè-
res
Cette lecture a soulevé à plusieurs
reprises des applaudissements en-
thousiastes.
Lorsqu'elle fut terminée cri unani-
me de Vive Clemenceau ! Vive
Foch !
< w
M. Clemenceau
M. Clemenceau à la Chambre après avoir
terminé sa lecture a ajouté ces quelques pa
rôles.
Je cherche vainement ce qu'en
pareil moment, après cette lecture
devant la Chambre des représen-
tants de la France, je pourrais ajou-
ter. Je vous dirai seulement : Dans
un document allemand, dont par
conséquent je n'ai pas à donner lec-
ture à cette tribune et qui contient
une protestation contre les rigueurs
de l'armistice les plénipotenlaires de
l'Allemagne reconnaissent que ladis-
cussion a été conduite dans un grand
esprit de conciliation.
Pour moi, cette lecture, faite, je
me reprocherais d'ajouter une parole
car, dans cette grande heure solen-
nelle et terrible, mon devoir est ac-
compli. (Applaudissement prolon-
gés)
Un mot seulemt au nom du peu-
ple français au nom du gouverne-
ment. de la République française le
salut de la France une et Indivisible
à l'Alsace et à la Lorsaine rclrOll-
vées. (Les députés se lèvent ; ap-
plaudissements enthousiastes)
Et puis, honneur à nos grands
morts qui nous ont lait cette victoire
(Longs applaudissements unani-
mes)
Nous pouvons due qu'avant tout
armistice, la France a été libé-
rée par la puissance de ses armes.
(Applaudissements prolongés) Et
quand nos vivants, de retour sur nos
boulevards, passeront devant nous,
en marche vers l' Arc de Triomphe,
nous les acclamerons.
Qu'ils soient salués d'avance pour
la grande œuvre de reconstruction
sociale ! (Vifs applaudissements)
Gt Ace à eux, la France, hier soldat
de Dieu, aujourd'hui soldai de l'Hu-
manité, sera toujours le soldai de
l'Idéal. (Applaudissements enlhou-
siastes ; les députés se lèvent et ac-
clament le président du Conseil)
En Angleterre
A la Chambre des Communes le
premier ministre M. Lloyd Georges
a donné lecture des conditions de
l'armistice puis a demandé à la Cham-
bre de s'ajourner jusqu'au lende-
main pour se rendre en corps à l'é-
glise remercier Dieu « humblement
respectueusement » d'avoir sauvé le
monde.
Et M. Asquith a ajouté;
« La Chambre ne peut mieux l'aire
en ce moment qu'exprimer ses re-
connaissances au Dieu Tout Puis-
sant ».
La motion adoptée la Chambre s'est
rendu à l'église Stc Marguerite où
fut célébré un service religieux d'ac-
lions de grâces
Les pairs assistaient à ce service;
un « Te Deum » a été ehanté.
Metz et Strasbourg
La semaine prochaine le maréchal
Foch fera son entrée solennelle à
Metz et à Strabour g à la tète des
troubles alliés en présence du Prési-
dent de la République et de M.
Clemenceau.
Des délégations du Sénat, de la
Chambre et du Conseil municipal de
Paris assileront également à cette
grandiose cérémonie.
Le conseil des ministres a nomrré
hier des hauts commissaires qui fe-
ront fonctions de préfets.
M. Mirman préfet de Nancy est
nommé à (Metz) M. Mainger fils
de l'ancien maire de Nancy est envo-
yé à Strasbourg.
t
on armée. Trois cent mille per.
Le général Gouraud
On acte d'héroïsme
Voici de la part du général Gou-
raud un trait d héroïsme trop peu
connu :
Pendant qu'il commun iail en clief les
troupes alliées de Salonlque, le général (îou-
raud avait été grièvement blessé aux jambes
et au bras, li fallut le ramener en France.
Au cours de la traversée, un chirurgien
lui prodiguait ses soins. 1
tn jour, à l'issue d'une visite, brusque-
ment Gouraud dit à son imjor :
- P\Ji- je guérir ?
- Oui, mon. général.
- En combien de temps ?
Le docteur réfléchit.
Cela dépend dit-il. Si l'on vous garde le
bras, il faudra bien longtemps.
Kt si on m«: le coupe ?
- Oh ? alors, ce sera l'affaire de quelques
semaine., quelques mois au plus.
- Bien, dit le général, je vous reverrrai
demain.
Le lendemain, le général entendait la mes-
te dans aa cabine.
Il communia. nt une a t on de grAces
prolongée. Puis, il appela le docteur. -
Docteur, lui dit-il, vous me couperez le
bras Dans six mois, je veux être au front ?
Six mois plus tard, lo général était de nou-
veau au service de la France.
- ♦
A Valenciennes
En parlant, les Allemands n'ont pas
manqué de faire subir à Valenciennes
es outrages qu'ils ont infligés aux au-
res villes perdues : sous le couvert des
mitiailleuses, la brigade spéciale char-
gée des pillages et des destructions,
avait entrepris le sac méthodique des
fabriques, monuments publics, musées
magasins et maisons privées. Après
quoi des bombes à retardement et des
grenades avaient été placées un peu
paitout particulièrement aux abords de
la place d'Armes. Sur les canots, les
poms sautèreni. Dans I quartier de
l'Hôtel de ville près de l'arsenal et dans
le faubourg Saillt-Rueit, des incendies
se sont allumés.
*
» 9
Quand les premiers correspondants
de guerre sont entrés dans Valencien-
nes le 8 novembre des rÙléc; de mai-
bons auxquels il est établi que les Alle-
mands ont volontairement mis le hu,
comme le quaiticr Famars, achevaient
de brùler, Il restait encore en ville
5-000 habitants sur 25 000 qui s'y
trouvaient encore le 12 octobre dernier.
date où l'évacuation a commencé.
Dernière inlamie : avant de quitter
Valenciennes ils avaient parqué les
feminaa et les enfants dans l'bogpice
général. A peine étaient-ils partis
qu'ils tiraient sor l'hospice à coups d'o-
bus toxiques.
*
• *
Aux œuvres de Wateau. Il èI rI ig e,
Pater, Carpeanx, qte contenait le mu-
sée de Valenciennes patrie de cr; gran-
ds maîtres avaient été juintes, d'accord
avec la municipalité, de nombreuses
œuvres venant de Cambrai de Douai
et du magnifique musée par Lille. Leur
linvenlairr. a été dressé parla rciunioipa-
il et contresigné par les Allemands,
et ces richesses artisiique ont été envo-
yées à Bruxelles en bateau, il y a peu
le jours. Les Allemands, qui cherchent
maintenant à se taire pardonner leurs
rapuns prétendent avoir sauvé du
bombardement les riches collections,
afin de les rendre, à la fin de la guerre
à leurs propriétaires.
Une belle Citation
Ordre général -îSMî du (S septem-
hre 15118
llénéral Commandant le 7' corps d'Armée
citu à l'ordre du 7' Corps d'Armée, le 7' crou-
pe du 105 H. A. L.
u Groupe de formation récente, grâce à
l'énergique impuision du chef d'escadron,
Vivarès de l.esegno, a donné des preuves de
ses belles qualités manœuvrières en accom-
pagnant l'infanterie dans toute sa progres-
sion. Mitraillé par avions pendant ses dépla-
cements, et toujours arrivé en temps oppor-
tun sur les positions assignées. Par l'efficaci.
ié de ses tirs, a rempli bvillamment HS dif-
férentes missions en dépit de bombardement
d'obus à gaz et d'obus de gros calibres. »
Le Général Ct le 7* Corps d'Armée
Signé : MASOEISKT.
M. l'abbé Eh et, curé de Ouarsenis, dio-
cèse d'Alger, est l'aumônier volontaire de ce
groupe qui a si bien mérité de la Patrie.
Les sursis aos cirés
M. Gaudin de Villaine avait posé
au ministre delà Guerre la question
suivante
La mobilisation d'un grand nombre d'ec-
clésiastiques rend impossible à beaucoup do
citoyens la pratique de leur religion, pour-
quoi n'est-il pas accordé, par application du
principe de la liberté de conscience des sur-
sis aux ecclésiastiques H. A. T. et auxiliaires
comme 11 en est accordé aux instituteurs ?
t
1
neL ent it la Chambre qijl ne n ac-
Voici la réponse du ministre de la
Guerre, insérée au (Journal Oniciel)
Les nécessités actuelles et spécialement les
besoins en infirmiers des forinations sanitai-
res ne permettent pas de prévoir de mesuies
générales pour la mise en sursis des ecclésiMo
tiques n. A T. et auxiliaires. Chaque de-
mande est traitie comme question d'espèce,
et en cas de nécessité dûment constatée. IB.
tisfaction est donnée dans une large mesure
aux intéressés.
L'Omciel ne dit pas nous le
faisons pour lui que le Curé dans
sa paroisse est aussi nécessaire que
l'instituteur dans sa commune, car il
a la mission d'apprendre aux bapti-
sés leur catéchisme un livre qui
n'est pas précisément mauvais, puis-
qu'il rend les enfants dociles et lait
les bons citoyens et les bons sol-
dats.
k iirops île Lonblanua
Nous lisons dans « Le Labarum
des Temps nouveaux » qui se publie
à Villedicu (Vauclusc) sous la direc-
tion de M. de Pierre Prat :
Nous avons reçu de nombreuses lettres au
sujet du dernier communiqué de Mgr Hum,
brecht éveque de Poitiers, récemment nom-
mé archevêque de Benitiçon. Un certain nom
bre de ces correspondants [craignent que la
cause de Loub'ande. embrassée avec tant
d'ardeur et de zèle par Mgr llumbrecht soit
abandonnée du fait de ton départ de Poitiers.
Nous ne le pensons pas. Et Il ne faut rien
rien savoir des choses de l'Eglise, en pareille
matière, pour croiré qu'un « fait Il aussi In-
téressant pour la gloire de Dieu, puisse être
ainsi mis au rang des chpses oubliées. Le
fait, par Rome. do prendre l'alraire en mains
donne au contraire aux manifestations de
Loub'ande un caractère spécial de sérieux.
La IÙche de la commission nommée canoni-
quemem par Mgr itumbrecht, étant terminée
Home jugera en dernier ressort. Et c'est ann
do n'Imluencer d'aucune façon les décitions
romaines que les prérogatives accordées à
Loublando ont été temporairement suspen-
dues.
l'rions et espérom en l'infaillibité de l'E-
glise qui no peut ni 9. tromper, ni nous
tromper.
- -.-. ̃ •• - y
Le Docteur Alexis Carrel
et Loiit'dcN
Parmi le* anecJotes connues sur le passe du
célèbre chirurgien directeur de l'Institut Ho.
ckfcller il y t Il a une très peu connue 11 qui-
mérite de l'être, car olle lut pour ainsi diro
La cause de son départ de France. Il no
s'agit que d'un de ces Incilents minuscules
qui se rencontre dans la vie de beaucoup et
surtout dans la via des savants. Nous laisjons
textuellement lu parole h l'on des témoins
d!' faits ils se sont p tssés dans la Faculté do
Lyon. Crt incident paraisant très insignifiant
de prime abord a eu sur la fortune extraor-
dinaire de ce savant chirurgien une influen-
ce de tout premier ordre. Sans lui peut-être
le Djctcur Carrel ne S'rait peut-être pas di-
recteur de l'institut médical Rockfeller et
vraisemblablement il n'aurait pas été mis à
même d'effecluer ses remarquables travaux.
U umme ces faits se sont produits enpublic, e
que, d'ailleurs il n'y a rien de blessant pou
personno, je me crois, oit leDocleur Philipon
autorisé à vous les raconter.
11 y a quelque 20 ann, Carrel alors simple
prospecteur, préparait à l'Ecole de Lyon, le
concours de chirurgien des hôpi'aux. Moi-
même jeune chef de clinique à cette époque,
je poursuiva.s concurremment un but analo-
gue : cette communauté d'iutentions me per-
mit de faire la connaissance du futur grand
homme, et elle me donne le plaisir de vous
narrer ceci aujourd'hui. Un jour donc
on amène dans le service où fréquentait Car-
rel une enfant de 12 ou 13 ans atteinte autant
que je puis m'en souvenir, d'une suppura'
tion froide de la fosse illiaque droite. Celte
affection étai1 déja ancienne et les divers trai-
tements employés jusqu'alors était malheu-
sement restés sans résulhtl, Carrel après un
examen alfcntif, mit en œuvre, à son tour,
toutes les ressources de la pharmacopéé.
Pendant p'usieurs mois, il essaya avec une
inlassable patience tous les remèdes que son
imagination pouvait lui suggérer. Il pas-
sa à maintes reprises dt la Médecine;» la Chi-
rurgie, de la Chirurgie à la Médecine. l'ei-
ne perdue : l'abcè suppurait toujours. En
désespoir de cause, à l'imitation de Charcot
et de bien d'autres, il conseilla à la tamille
d'emmener la petite malade à Lourdes.
Lourdes comme vous le savez, dit le Docteur
Philiponest un lieu de pelérinage célébré On
y prie bf>auco ip, et d'aucuns disent qu'on y
guérit quelquefois Bret la famille acquis sa de
grand cœur à la suggestion de mon camara-
de, et. un beau matin la malade quitta l'hôpi-
tal.
A quelque temps do là (je ne sais pour quelle
circonstance) nous nous trouvions à table Car-
rel et moi en compagnie de quelques-uns de
nos plus illustres maîtres de l'Ecole ; en face
1
ttomm it comme vous. dans la boue 1 1)
de nous il y avait notamment le Professeur
C. une des gloires lyonnaises de et lie épo-
que. Au houlde quelques msianls laeonversa
tiontomba c'était immanquable - sur les ca<
insolites que nous observions chaque jour
dana notre pratique journalière. A propos
dit quelqu'un, et votre jeune malade dr
suppuration froide. qu'en faites-vous Car-
rel ? Jn l'ai envoyée à Lourdes répondit
l'interpellé avec un sourire. - A Lourdct !
Un rire homérique éclata de toutes pm-ts. »
gl YOUIJ crojez. reprit le l" Inlcrleculeur
aue vous la guérirez de cette manière ? 1 Ma
fol reprit Carrel quand je lui ai donn cecon
seil, je vous l'avoue qne je n'y comptais gué-
re. Que voulez-vous ! Il fallait bien faire que
quelque chose. Mais, ce matin messieurs,
j'ai revu ma petite malade, de retour de
Lourdes. Et bien! je vais vous annoncer
une chose étonnante : jo l'ai retrouvée gué-
rie Guérie Oui guérie completîinent
et définitivement guérie. Plus la moindre
trace de suppuration. Lourdes a réussi où j'e-
choue depuis bien des mois. Cela rentre
dans la catégorie dos miracles. * L'n froid
courut dans la société. L'Ecole de Lyon était
alors très matérialiste, et l'on aimait pas
beaucoup ces cures un tantinet merveilleuses
et qui sentaient nn peu le fagot. * Oh, je
n'clpliqne pas reprit Carrel au milieu du si-
lence, je ne discute pas, je ne fais aucune
interprétation, aucune hypothèse. Je vous si-
gnale le fait, voità tout. Quant au mccann-
me.. inuti'e d'in>ifter iA dessus, Interrompit
le professeur C. coupant la parole à Carrel.
"vec de telles idées, monsieur; je crois pou-
voir vous dire que vous n'avez rien b faire
parmi nous. Jamais la Ftculté de Lyon ne
vous ouvrira ses portes. - En vérité dit Car-
rel, eh bien, s'il en est ainsi, je m'en val*. H
ne manque pas d'endroits qui me seront pro-
plcc, 1 Kt il Ht comme II le dit il s'en alla..
Il traversa les mifll où la renommée ne tar-
da pas à le découvrir. et voilà, conclut le
Docteur l'bUipon quel fut le début de la
fortune de Cairel, l'incident fortuit del en-
vol d'un cas désespéré à Notre Damo de Lour
dos qui par un miracle reconnu par la scien-
ce le mit sur la voie du succès.
Henri MURAT
Les idées de Lysis
i ssmm
Dans les temps très reculés. bien long-
temps avant J. C., Lysls fut utt philosophe,
disciple de l'ylhagdre.
A notre époque, Lysis est un ancien rédac-
teur à /'Humanité et à la Victoire. Philoso-
phe aussi, ks idées do ses anciens amis lui
ont paru fausses comme elles le tont et, sans
r espect humain, Il les combat maintenant
avec assez de logique.
Il s'est apeçti qiie la démocratie, telle que
la fout les pulhlciens de nos jours, repose sur
des piincip s erronés et n'eU en réalité qu'un
moyen d'arriver pour une foul0 de gens qui
lie préoccupenl bien plus de leurs Inlérêls
qne de ciux du peuple, dont-ils se proelamen
les défenseurs.
Ayant fait ceito découverte, Lysis rêve
d'une démocratie nouvelle, qui îeraitbien
plus sociale que l'aulre plus respectueuse de
la logiqutel plus favorable au progrés de
l'humanité. Et elle expose ite3 iéées dans un
journal qu'il vient de tonder et qu'il appelle :
« La Dcmoncratic Nouvelle ». pour indi-
(1-ier, par le titre même, le bat qu'il se p: O.
pose.
Sur ce vaste sujet qu'il a commencé de trai-
ter. Lysis dit des cho: es fort senfées, La dé-
mocratie telle qu'il la conçoit me parait bien
meilleure que relie que nous font les politi-
qkns. Les moyens qu'il suggère pour la pré-
parar me semblent assei raisonnables. Il y en
a pourtant un dont il ne parle pas et qui est
le pr inclpale, c'est de mettre l'Evangile com-
me base. Car, ec n'est pm dcuteul, tous les
régimes set ont Inefficaces à établir d'une ma-
nière stable de bons rapports rntre les di ilé-
rentes parties de l'humanité s'ils excluent les
principes rortés au monde par Celui en do
hors duquel il n'y a point de salat. -
Lapointe.
-
,\ la messe des Hommes
En reprenant la série de fes conférenceI','
Monstigneur Rollon dit son Inexprimable,
émotion de retrouver un auditoire aussi nom-
breux qu'autrefois malgré les vides que, de
puis quatorze années, les vicissitudes delà vie
puis la euerre ont faits parmi les habituas de
cette messe des hommes. Il regrette que la
Cathédrale ne soit pas trois, quatre, dix fois
plus grande, pour pouvoir y accueillir tous
les hôtes d'hier, d'aujourd'hui, surtout ceux
de demain, et, dans cet laines circonstances,
sans nuire aux intérêts paroissiaux y
réunir tous les catholiques d'Alger.
Le sujet traité cette année est celui de la
Paix, N n de celle qui ne regarde que le
maréchal Koth et la diplomatie, mais de celle
de l'Ame. Sans cette paix, tout ce qu'apporte-
ra une victoire aussi éclatante qu'on la puis-
se s'imaginer ne sera que néant.
Le conférencier énumère les divers bien-
faits que cette victoire pourra répandre dans
le monde. S'appuyantaur les faits de l'his-
toire et sur ta t(iinit,. Reliure, il énumèro de
même tout ce qui manquera ci la paix n'est
pas contresignée d'abord par Dieu, si, eu
t.vt'.t i pour Dieu, pour le conna
ABONN BIIBNTS
Aloirii (trots proIDcel) 6 mois 3 fr.50
d. id. un an 6
RANCB TUNISIB, \U*)C »
1 8
er o. utnfiraes pour les en ng
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- 1 r, 1 1
Lé Semeur Algérien
PARAISSANT LE l)h1Am;ili;
.t
1eÎt
ANNÕt\C f',
O <~
Annonces. Y -.,,
Annonces la Il 9, ne 0 Ire 1 -
Rkclamks » \0 fr,. «?C
cimoNiQVR LOCALK » 0 Ir.
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légale et judiciaires.
Les annonces pour Alger et l'
frique du nord sa.it reçues am
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Havas, 72 rae d'Isly, Alger.
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chargée de recevoir la publicité extra locale pour le journal
ALGER, le 8 Novembre 1918
f .--r---
La guerre est terminée
Guillaume abdique et fuit
L'Allemagne à son tour a capitulé !
Le Monarque, hier tout puissant,
qui rêvait d étendre sa domination
sur l'Univers, a signé son abdication.
Abandonné de ses alliés, ayant vu la
Bavière se détacher de l'Empire alle-
mand et proclamer la République,
entendant les cris de la Révolution
qui, en Allemagne comme en Autri-
che, menace de tout submerger, il
disparait lâchement, honteuselnellt,
cherchant à se dérober par la fuite
au châtiment que méritent ses cri.
mes. \, ('
Nous voulions croire que Guillau-
me le Sanguinaire, avant de livrer
son Empire. aurait appelé la patrie
allemande à uue ,haa.aWe.supr.llle et
se serait fait tuer l'épée à la main.
C'eut été folie, soit, mais une folie
qui ennoblit un conquérant vaincu,
monte lorsqu'il est doublé .fUll ban-
dit.
Peut-être, dans 1 état de décompo-
sition à l'Allemagne n'aurait-il pas
réussi à masser ses arméel aux fron-
tières pour essayer de les défendre
contre l'invasion. Il ne l'a même pas
tenté. Sentant la partie perdue,
ce César de contrebaude se sauve
avec son Kromprintz, le digne com-
plice de ses épouvantables forfaits.
On saura les retrouver.
Dans le château hollandais où il
est allé cacher son déshonneur les
.- gendarmes de l'Entente lui mettront
la main au collet comme - à --- un - vul-
g a ire malfaiteur.
Il faut que Justice soit fuite 1
1/assassin d'un homme quelcon-
que est puni de mort. N'ont-ils pas
* mérité mille fois la mort ceux qui au
cours de cette horrible guerre ont
ordonné les pillages, les incendies,
les assassinats sans nombre, ceux
qui ont fait périr plusieurs millions
d'hommes, qui ont semé le deuil et
la plus noire misère partout où ils
se sont montrés'?
Le Tribunal des alliés en faisant
comparaître à sa barre le dernier des
Hlohenzollern devra lui rappelet ce
qu'il écrirait en septembre 11)14 à
1 Empereur d'Autriche François.
Joseph :
« Il taut mettre à feu et à sang ;
« égorger hommes et femmes, en-
« fantset vieil'ards, ne laisser de-
« bout ni un arbre ni une maison.
,ri: Avec ces procédés de terreur, les
( seuls capablesde frapper un peuple
« aussi dégénéré que le peuple fran-
« çais, la guerre tinira avant deux
« mois, tandisque, si j'ai des égards
« humanitaires, elle peut se prolon.
« ger pendant des années. »
Telles sont les instructions que ce
monstre à face humaine donna aux
chefs de ses armées et qui turent
exécutés avec la joie et la sauvage-
rie que l'on sait.
Et ces crimes dépassant en hor-
reur ceux des anciens Barbares, du-
rèrent non pas des mois, mais plus
de quatre années.
Et le peuple (fdégénéré » est deve-
nu le peuple de héros dont le chei
glorieux et invincible tient pantelante
à ses pieds la grande Allemagne.
A ceux qui dernièrement le féli-
citaient de ses victoires, le maréuhal
Foch répondit :
« Vous n'avez pas à me féliciter.
Remerciez Dieu plutôt. Je n'ai pas
jait de grandes choses ; c'est Dieu
qui les a faites. »
Parole sublime dans la bouche du
plus grand capitaine que la France
ait jamais eu. - ,
Oui, Dieu est avec lui. C'est parce
que chaque matin avant de se mettre
au travail, notre généralissime invo-
que humblement le Maitre tout puis-
sant du ciel et de la terre, disait
ces jours-ci un de ses officiers d'Etat
major, qu'à son génie militaire est
venue se joindre une force supérieure
sans laquelle aucune - force humaine
ne peut triompher.
En nous donnant ce soldat chré-
ien qui s'appuie sur son Dieu et ne
veut être que son instrument, Dieu
nous prouve visiblement qu'il aime
toujours les Francs, qu'il ne leur a
pas retiré, malgré trop d'infidélités,
la haute mission dont il les a investis
au baptême de Clovis.
Gesta Dei per Francos.
L'oeuvre de Foch ne fait que com-
mencer
V. de TIIORAME
ensables. Les colons du sertou et
la Révolution on Allemagne
Le Kaiser et le Kromprintz en fui-
te, le prince Max de Bade a été nom-
mé réKent. Par qui? Nous l'ignorons;
sans doute par le Helschlag. Il re-
présente un héritier mineur, un en-
fant de 12 ans fils du Kromprintz
(lui a renoncé en sa faveur à la cou-
ronne impériale. Ce règne ne sera
que de quelques jours, car la Hévo.
lutiou ouvrière fait de rapides pro-
grès. Attendons la réunion de la
Constituante si elle ne se trouve pas
devant un fait accompli : la Hépuhti-
que @ ou plutôt l'anarchie.
L'Empereur d'Allemagne el roi de
Prusse en fuite. Les rois de Bavière,
de Wurtemberg, de Saxe dépossé-
dés \1 remplacés par des conseils
d'ouvriers et de paysans. Les ducs de
Brunswick. gendres de Guillaume, et
de Hesse-Darnistart partis les pre-
miers sans attendre, les autres grands
ducs suivent. La Sozial - Démocratie
- - -
est partout maîtresse de la situation.
Hier pangermanistelrés ardent le dé-
puté socialiste, Ebert, choisi comme
chancelier par lerégent tait des appel
pressants à la concorde parmi tous
les citoyens.
Aura-t-il la force de se faire écouter ?
N'allons-nous pas apprendre que son
prince ds Bade et lui n'ont pu domi-
ner le mouvement anarcliique ? Mais
alors par qui seront exécutées les
clauses de y l'armistice ? Avec qui
s'ouvriront les négociations de paix.
? Vi - vous au jour le jour.
Toutes les dépêches signalent des
émeutes et des combats de rues dans
tous les Etats d'Allemagne. Toute la
Prusse rhénane est aux mains des
révolutionnaires. A Cologne les
troubles furent particulièrement gra-
ve*
A Berlin luttes à main armée en-
tre révolutionnaires et monarchistes.
Ces derniers ont tiré à coups de mi-
trailleuses, mais ont eu le dessous et
se sont dispersés dans toutes les di.
rections, laissant les ouvriers maî-
tres de la rue.
Louis MARTINET
–- ̃̃̃̃ «4 B MHS–
Les niions le l'Armistice
L'armistice a été signé le lundi 11
novembre à 5 heures du malin. Les
hostilités ont pris fin à il heures.
Ont signé pour la France et les al-
liés : le maréchal Foch ; l'amiral
anglais AVeymiss. Pour l'AHema-
gne : ErzlJcrKcr, secrétaire d'Etat,
Bcrndorfi', Wir tertelot, Vansclow,
En voici les grandes lignes :
Evacuation immédiate des pays
envahis : Belgique, France. Luxem-
bourg, ainsi que l'Alsace-Lorraine ;
délai de 15 jours. L'occupation par
les troupes alliées suivra la marche
de l'évacuation.
Rapatriement immédiat et dans un
délai de 15 jours de tous les habi-
tants des pays ci-dessus.
Abandon par les armées alleman*
des d'un matériel de guerre en bon
état : 5.000 canons; 25.000 mitrail-
leuses ; 1.700 avions.
Evacuation des pays de la rive
gauche du Rhin qui seront occupés
par les troupes alliés sur les princi.
pauxlpoints du passage du Rhin
v Mayence, Coblentz,
Cologne et sur les points stratégi
ques de la région. L'évacuation des
pays du Rhin rive gauche et rive
droite devra être réalisée 31 jours
après la signature de l'armistice.
Aucune destruction. Les installa-
tions militaires devront être livrées
intactes. Livraison d'un nombreux
matériel roulant.
Rapatriement immédiat sans réci-
procité de tous les prisonniers de
guerre.
Rentreront immédiatement dans
les frontières de l'Allemagne toutes
les troupes allemandes se trouvant
actuellement en Autriche-Hongrie,
Roumanie, Turquie et dans les terri-
toires de la Russie.
Renonciation au traité de Bucarest
et de Brest-Litowsk.
Evacuation de l'Afrique Orienta-
le.
Rapatriement de tous les internés
civils.
Clauses financières
Sous réserves de toute revendica-
tion et réclamation ultérieure de la
part des alliés et des Etats-Unis, ré-
paration des dommages.
Clauses navales
Livraison de tous les sous-marins,
croiseurs sous-marins et mouilleurs
de mines avec leurs armements.
Tous les navires de guerre de sur-
n'avons pas confiance.
face seront immédiatemènt désar-
més et internés.
Maintien du blocus.
Abandon de tout le matériel des
navires de commerce, chalands etc.
Evacuation de tous les ports de la
mer noire et remise aux alliés de
tous les bAtiinents de guerre russes
pris par les Allemands.
Dupée de l'armistice
Trente jours avec faculté de pro-
longation.
«
9 «
La lecture du texte de l'armistice a
été faite à la Chambre par M Cle-
menceau et au Sénat par M. Pi-
chon, ministre des affaires étrangè-
res
Cette lecture a soulevé à plusieurs
reprises des applaudissements en-
thousiastes.
Lorsqu'elle fut terminée cri unani-
me de Vive Clemenceau ! Vive
Foch !
< w
M. Clemenceau
M. Clemenceau à la Chambre après avoir
terminé sa lecture a ajouté ces quelques pa
rôles.
Je cherche vainement ce qu'en
pareil moment, après cette lecture
devant la Chambre des représen-
tants de la France, je pourrais ajou-
ter. Je vous dirai seulement : Dans
un document allemand, dont par
conséquent je n'ai pas à donner lec-
ture à cette tribune et qui contient
une protestation contre les rigueurs
de l'armistice les plénipotenlaires de
l'Allemagne reconnaissent que ladis-
cussion a été conduite dans un grand
esprit de conciliation.
Pour moi, cette lecture, faite, je
me reprocherais d'ajouter une parole
car, dans cette grande heure solen-
nelle et terrible, mon devoir est ac-
compli. (Applaudissement prolon-
gés)
Un mot seulemt au nom du peu-
ple français au nom du gouverne-
ment. de la République française le
salut de la France une et Indivisible
à l'Alsace et à la Lorsaine rclrOll-
vées. (Les députés se lèvent ; ap-
plaudissements enthousiastes)
Et puis, honneur à nos grands
morts qui nous ont lait cette victoire
(Longs applaudissements unani-
mes)
Nous pouvons due qu'avant tout
armistice, la France a été libé-
rée par la puissance de ses armes.
(Applaudissements prolongés) Et
quand nos vivants, de retour sur nos
boulevards, passeront devant nous,
en marche vers l' Arc de Triomphe,
nous les acclamerons.
Qu'ils soient salués d'avance pour
la grande œuvre de reconstruction
sociale ! (Vifs applaudissements)
Gt Ace à eux, la France, hier soldat
de Dieu, aujourd'hui soldai de l'Hu-
manité, sera toujours le soldai de
l'Idéal. (Applaudissements enlhou-
siastes ; les députés se lèvent et ac-
clament le président du Conseil)
En Angleterre
A la Chambre des Communes le
premier ministre M. Lloyd Georges
a donné lecture des conditions de
l'armistice puis a demandé à la Cham-
bre de s'ajourner jusqu'au lende-
main pour se rendre en corps à l'é-
glise remercier Dieu « humblement
respectueusement » d'avoir sauvé le
monde.
Et M. Asquith a ajouté;
« La Chambre ne peut mieux l'aire
en ce moment qu'exprimer ses re-
connaissances au Dieu Tout Puis-
sant ».
La motion adoptée la Chambre s'est
rendu à l'église Stc Marguerite où
fut célébré un service religieux d'ac-
lions de grâces
Les pairs assistaient à ce service;
un « Te Deum » a été ehanté.
Metz et Strasbourg
La semaine prochaine le maréchal
Foch fera son entrée solennelle à
Metz et à Strabour g à la tète des
troubles alliés en présence du Prési-
dent de la République et de M.
Clemenceau.
Des délégations du Sénat, de la
Chambre et du Conseil municipal de
Paris assileront également à cette
grandiose cérémonie.
Le conseil des ministres a nomrré
hier des hauts commissaires qui fe-
ront fonctions de préfets.
M. Mirman préfet de Nancy est
nommé à (Metz) M. Mainger fils
de l'ancien maire de Nancy est envo-
yé à Strasbourg.
t
on armée. Trois cent mille per.
Le général Gouraud
On acte d'héroïsme
Voici de la part du général Gou-
raud un trait d héroïsme trop peu
connu :
Pendant qu'il commun iail en clief les
troupes alliées de Salonlque, le général (îou-
raud avait été grièvement blessé aux jambes
et au bras, li fallut le ramener en France.
Au cours de la traversée, un chirurgien
lui prodiguait ses soins. 1
tn jour, à l'issue d'une visite, brusque-
ment Gouraud dit à son imjor :
- P\Ji- je guérir ?
- Oui, mon. général.
- En combien de temps ?
Le docteur réfléchit.
Cela dépend dit-il. Si l'on vous garde le
bras, il faudra bien longtemps.
Kt si on m«: le coupe ?
- Oh ? alors, ce sera l'affaire de quelques
semaine., quelques mois au plus.
- Bien, dit le général, je vous reverrrai
demain.
Le lendemain, le général entendait la mes-
te dans aa cabine.
Il communia. nt une a t on de grAces
prolongée. Puis, il appela le docteur. -
Docteur, lui dit-il, vous me couperez le
bras Dans six mois, je veux être au front ?
Six mois plus tard, lo général était de nou-
veau au service de la France.
- ♦
A Valenciennes
En parlant, les Allemands n'ont pas
manqué de faire subir à Valenciennes
es outrages qu'ils ont infligés aux au-
res villes perdues : sous le couvert des
mitiailleuses, la brigade spéciale char-
gée des pillages et des destructions,
avait entrepris le sac méthodique des
fabriques, monuments publics, musées
magasins et maisons privées. Après
quoi des bombes à retardement et des
grenades avaient été placées un peu
paitout particulièrement aux abords de
la place d'Armes. Sur les canots, les
poms sautèreni. Dans I quartier de
l'Hôtel de ville près de l'arsenal et dans
le faubourg Saillt-Rueit, des incendies
se sont allumés.
*
» 9
Quand les premiers correspondants
de guerre sont entrés dans Valencien-
nes le 8 novembre des rÙléc; de mai-
bons auxquels il est établi que les Alle-
mands ont volontairement mis le hu,
comme le quaiticr Famars, achevaient
de brùler, Il restait encore en ville
5-000 habitants sur 25 000 qui s'y
trouvaient encore le 12 octobre dernier.
date où l'évacuation a commencé.
Dernière inlamie : avant de quitter
Valenciennes ils avaient parqué les
feminaa et les enfants dans l'bogpice
général. A peine étaient-ils partis
qu'ils tiraient sor l'hospice à coups d'o-
bus toxiques.
*
• *
Aux œuvres de Wateau. Il èI rI ig e,
Pater, Carpeanx, qte contenait le mu-
sée de Valenciennes patrie de cr; gran-
ds maîtres avaient été juintes, d'accord
avec la municipalité, de nombreuses
œuvres venant de Cambrai de Douai
et du magnifique musée par Lille. Leur
linvenlairr. a été dressé parla rciunioipa-
il et contresigné par les Allemands,
et ces richesses artisiique ont été envo-
yées à Bruxelles en bateau, il y a peu
le jours. Les Allemands, qui cherchent
maintenant à se taire pardonner leurs
rapuns prétendent avoir sauvé du
bombardement les riches collections,
afin de les rendre, à la fin de la guerre
à leurs propriétaires.
Une belle Citation
Ordre général -îSMî du (S septem-
hre 15118
llénéral Commandant le 7' corps d'Armée
citu à l'ordre du 7' Corps d'Armée, le 7' crou-
pe du 105 H. A. L.
u Groupe de formation récente, grâce à
l'énergique impuision du chef d'escadron,
Vivarès de l.esegno, a donné des preuves de
ses belles qualités manœuvrières en accom-
pagnant l'infanterie dans toute sa progres-
sion. Mitraillé par avions pendant ses dépla-
cements, et toujours arrivé en temps oppor-
tun sur les positions assignées. Par l'efficaci.
ié de ses tirs, a rempli bvillamment HS dif-
férentes missions en dépit de bombardement
d'obus à gaz et d'obus de gros calibres. »
Le Général Ct le 7* Corps d'Armée
Signé : MASOEISKT.
M. l'abbé Eh et, curé de Ouarsenis, dio-
cèse d'Alger, est l'aumônier volontaire de ce
groupe qui a si bien mérité de la Patrie.
Les sursis aos cirés
M. Gaudin de Villaine avait posé
au ministre delà Guerre la question
suivante
La mobilisation d'un grand nombre d'ec-
clésiastiques rend impossible à beaucoup do
citoyens la pratique de leur religion, pour-
quoi n'est-il pas accordé, par application du
principe de la liberté de conscience des sur-
sis aux ecclésiastiques H. A. T. et auxiliaires
comme 11 en est accordé aux instituteurs ?
t
1
neL ent it la Chambre qijl ne n ac-
Voici la réponse du ministre de la
Guerre, insérée au (Journal Oniciel)
Les nécessités actuelles et spécialement les
besoins en infirmiers des forinations sanitai-
res ne permettent pas de prévoir de mesuies
générales pour la mise en sursis des ecclésiMo
tiques n. A T. et auxiliaires. Chaque de-
mande est traitie comme question d'espèce,
et en cas de nécessité dûment constatée. IB.
tisfaction est donnée dans une large mesure
aux intéressés.
L'Omciel ne dit pas nous le
faisons pour lui que le Curé dans
sa paroisse est aussi nécessaire que
l'instituteur dans sa commune, car il
a la mission d'apprendre aux bapti-
sés leur catéchisme un livre qui
n'est pas précisément mauvais, puis-
qu'il rend les enfants dociles et lait
les bons citoyens et les bons sol-
dats.
k iirops île Lonblanua
Nous lisons dans « Le Labarum
des Temps nouveaux » qui se publie
à Villedicu (Vauclusc) sous la direc-
tion de M. de Pierre Prat :
Nous avons reçu de nombreuses lettres au
sujet du dernier communiqué de Mgr Hum,
brecht éveque de Poitiers, récemment nom-
mé archevêque de Benitiçon. Un certain nom
bre de ces correspondants [craignent que la
cause de Loub'ande. embrassée avec tant
d'ardeur et de zèle par Mgr llumbrecht soit
abandonnée du fait de ton départ de Poitiers.
Nous ne le pensons pas. Et Il ne faut rien
rien savoir des choses de l'Eglise, en pareille
matière, pour croiré qu'un « fait Il aussi In-
téressant pour la gloire de Dieu, puisse être
ainsi mis au rang des chpses oubliées. Le
fait, par Rome. do prendre l'alraire en mains
donne au contraire aux manifestations de
Loub'ande un caractère spécial de sérieux.
La IÙche de la commission nommée canoni-
quemem par Mgr itumbrecht, étant terminée
Home jugera en dernier ressort. Et c'est ann
do n'Imluencer d'aucune façon les décitions
romaines que les prérogatives accordées à
Loublando ont été temporairement suspen-
dues.
l'rions et espérom en l'infaillibité de l'E-
glise qui no peut ni 9. tromper, ni nous
tromper.
- -.-. ̃ •• - y
Le Docteur Alexis Carrel
et Loiit'dcN
Parmi le* anecJotes connues sur le passe du
célèbre chirurgien directeur de l'Institut Ho.
ckfcller il y t Il a une très peu connue 11 qui-
mérite de l'être, car olle lut pour ainsi diro
La cause de son départ de France. Il no
s'agit que d'un de ces Incilents minuscules
qui se rencontre dans la vie de beaucoup et
surtout dans la via des savants. Nous laisjons
textuellement lu parole h l'on des témoins
d!' faits ils se sont p tssés dans la Faculté do
Lyon. Crt incident paraisant très insignifiant
de prime abord a eu sur la fortune extraor-
dinaire de ce savant chirurgien une influen-
ce de tout premier ordre. Sans lui peut-être
le Djctcur Carrel ne S'rait peut-être pas di-
recteur de l'institut médical Rockfeller et
vraisemblablement il n'aurait pas été mis à
même d'effecluer ses remarquables travaux.
U umme ces faits se sont produits enpublic, e
que, d'ailleurs il n'y a rien de blessant pou
personno, je me crois, oit leDocleur Philipon
autorisé à vous les raconter.
11 y a quelque 20 ann, Carrel alors simple
prospecteur, préparait à l'Ecole de Lyon, le
concours de chirurgien des hôpi'aux. Moi-
même jeune chef de clinique à cette époque,
je poursuiva.s concurremment un but analo-
gue : cette communauté d'iutentions me per-
mit de faire la connaissance du futur grand
homme, et elle me donne le plaisir de vous
narrer ceci aujourd'hui. Un jour donc
on amène dans le service où fréquentait Car-
rel une enfant de 12 ou 13 ans atteinte autant
que je puis m'en souvenir, d'une suppura'
tion froide de la fosse illiaque droite. Celte
affection étai1 déja ancienne et les divers trai-
tements employés jusqu'alors était malheu-
sement restés sans résulhtl, Carrel après un
examen alfcntif, mit en œuvre, à son tour,
toutes les ressources de la pharmacopéé.
Pendant p'usieurs mois, il essaya avec une
inlassable patience tous les remèdes que son
imagination pouvait lui suggérer. Il pas-
sa à maintes reprises dt la Médecine;» la Chi-
rurgie, de la Chirurgie à la Médecine. l'ei-
ne perdue : l'abcè suppurait toujours. En
désespoir de cause, à l'imitation de Charcot
et de bien d'autres, il conseilla à la tamille
d'emmener la petite malade à Lourdes.
Lourdes comme vous le savez, dit le Docteur
Philiponest un lieu de pelérinage célébré On
y prie bf>auco ip, et d'aucuns disent qu'on y
guérit quelquefois Bret la famille acquis sa de
grand cœur à la suggestion de mon camara-
de, et. un beau matin la malade quitta l'hôpi-
tal.
A quelque temps do là (je ne sais pour quelle
circonstance) nous nous trouvions à table Car-
rel et moi en compagnie de quelques-uns de
nos plus illustres maîtres de l'Ecole ; en face
1
ttomm it comme vous. dans la boue 1 1)
de nous il y avait notamment le Professeur
C. une des gloires lyonnaises de et lie épo-
que. Au houlde quelques msianls laeonversa
tiontomba c'était immanquable - sur les ca<
insolites que nous observions chaque jour
dana notre pratique journalière. A propos
dit quelqu'un, et votre jeune malade dr
suppuration froide. qu'en faites-vous Car-
rel ? Jn l'ai envoyée à Lourdes répondit
l'interpellé avec un sourire. - A Lourdct !
Un rire homérique éclata de toutes pm-ts. »
gl YOUIJ crojez. reprit le l" Inlcrleculeur
aue vous la guérirez de cette manière ? 1 Ma
fol reprit Carrel quand je lui ai donn cecon
seil, je vous l'avoue qne je n'y comptais gué-
re. Que voulez-vous ! Il fallait bien faire que
quelque chose. Mais, ce matin messieurs,
j'ai revu ma petite malade, de retour de
Lourdes. Et bien! je vais vous annoncer
une chose étonnante : jo l'ai retrouvée gué-
rie Guérie Oui guérie completîinent
et définitivement guérie. Plus la moindre
trace de suppuration. Lourdes a réussi où j'e-
choue depuis bien des mois. Cela rentre
dans la catégorie dos miracles. * L'n froid
courut dans la société. L'Ecole de Lyon était
alors très matérialiste, et l'on aimait pas
beaucoup ces cures un tantinet merveilleuses
et qui sentaient nn peu le fagot. * Oh, je
n'clpliqne pas reprit Carrel au milieu du si-
lence, je ne discute pas, je ne fais aucune
interprétation, aucune hypothèse. Je vous si-
gnale le fait, voità tout. Quant au mccann-
me.. inuti'e d'in>ifter iA dessus, Interrompit
le professeur C. coupant la parole à Carrel.
"vec de telles idées, monsieur; je crois pou-
voir vous dire que vous n'avez rien b faire
parmi nous. Jamais la Ftculté de Lyon ne
vous ouvrira ses portes. - En vérité dit Car-
rel, eh bien, s'il en est ainsi, je m'en val*. H
ne manque pas d'endroits qui me seront pro-
plcc, 1 Kt il Ht comme II le dit il s'en alla..
Il traversa les mifll où la renommée ne tar-
da pas à le découvrir. et voilà, conclut le
Docteur l'bUipon quel fut le début de la
fortune de Cairel, l'incident fortuit del en-
vol d'un cas désespéré à Notre Damo de Lour
dos qui par un miracle reconnu par la scien-
ce le mit sur la voie du succès.
Henri MURAT
Les idées de Lysis
i ssmm
Dans les temps très reculés. bien long-
temps avant J. C., Lysls fut utt philosophe,
disciple de l'ylhagdre.
A notre époque, Lysis est un ancien rédac-
teur à /'Humanité et à la Victoire. Philoso-
phe aussi, ks idées do ses anciens amis lui
ont paru fausses comme elles le tont et, sans
r espect humain, Il les combat maintenant
avec assez de logique.
Il s'est apeçti qiie la démocratie, telle que
la fout les pulhlciens de nos jours, repose sur
des piincip s erronés et n'eU en réalité qu'un
moyen d'arriver pour une foul0 de gens qui
lie préoccupenl bien plus de leurs Inlérêls
qne de ciux du peuple, dont-ils se proelamen
les défenseurs.
Ayant fait ceito découverte, Lysis rêve
d'une démocratie nouvelle, qui îeraitbien
plus sociale que l'aulre plus respectueuse de
la logiqutel plus favorable au progrés de
l'humanité. Et elle expose ite3 iéées dans un
journal qu'il vient de tonder et qu'il appelle :
« La Dcmoncratic Nouvelle ». pour indi-
(1-ier, par le titre même, le bat qu'il se p: O.
pose.
Sur ce vaste sujet qu'il a commencé de trai-
ter. Lysis dit des cho: es fort senfées, La dé-
mocratie telle qu'il la conçoit me parait bien
meilleure que relie que nous font les politi-
qkns. Les moyens qu'il suggère pour la pré-
parar me semblent assei raisonnables. Il y en
a pourtant un dont il ne parle pas et qui est
le pr inclpale, c'est de mettre l'Evangile com-
me base. Car, ec n'est pm dcuteul, tous les
régimes set ont Inefficaces à établir d'une ma-
nière stable de bons rapports rntre les di ilé-
rentes parties de l'humanité s'ils excluent les
principes rortés au monde par Celui en do
hors duquel il n'y a point de salat. -
Lapointe.
-
,\ la messe des Hommes
En reprenant la série de fes conférenceI','
Monstigneur Rollon dit son Inexprimable,
émotion de retrouver un auditoire aussi nom-
breux qu'autrefois malgré les vides que, de
puis quatorze années, les vicissitudes delà vie
puis la euerre ont faits parmi les habituas de
cette messe des hommes. Il regrette que la
Cathédrale ne soit pas trois, quatre, dix fois
plus grande, pour pouvoir y accueillir tous
les hôtes d'hier, d'aujourd'hui, surtout ceux
de demain, et, dans cet laines circonstances,
sans nuire aux intérêts paroissiaux y
réunir tous les catholiques d'Alger.
Le sujet traité cette année est celui de la
Paix, N n de celle qui ne regarde que le
maréchal Koth et la diplomatie, mais de celle
de l'Ame. Sans cette paix, tout ce qu'apporte-
ra une victoire aussi éclatante qu'on la puis-
se s'imaginer ne sera que néant.
Le conférencier énumère les divers bien-
faits que cette victoire pourra répandre dans
le monde. S'appuyantaur les faits de l'his-
toire et sur ta t(iinit,. Reliure, il énumèro de
même tout ce qui manquera ci la paix n'est
pas contresignée d'abord par Dieu, si, eu
t.vt'.t i pour Dieu, pour le conna
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