Titre : Le Semeur algérien : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1918-02-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32867269g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 février 1918 24 février 1918
Description : 1918/02/24 (A8,N349). 1918/02/24 (A8,N349).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6376841d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N 1W Htiitfime ftnnè» - - - a la cmrqprzmlca
24 Février 1*1*
AdlfMitiMra :
-
Alésais (troli provinces) 6 mois 8&.60
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RiMOa TUNIS™, MA-ROO » 7
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GHRONIQUB LoCàLBB » 0 fr. Il
Le Semeur Algérien est désigné
poor l'insertion des annonces
légale et judiciaires.
Les annonces pour Alger et l'A
trique du nord sont reçues aux
bureaux du journal et à l'Agence
Ha vas, 72 rue d'Isly, Alger.
(es -
- - doivent dire d,""8"
i^ninuiiiliu^I^S^AiiflHKdsiï, 'l, fias Ml^ele*
PARAISSAlW LE DIMANCHE
La Société de Publicité Religieuse, 6 Place de la Bourse,-à Paris, qU
chargée de recevoir la publicité extra locale pour le journal
ALGER, le Ii Février 1918
«
Catholiques dl abord
Le renouveau catholique trouve
une impulsion, une direction à la
« Revue des Jeunes » ; son program-
me tient en c s deux mots : « Catho-
liques d'abord » ; nous les avons
trouvés sous la plume du R. P.
Mainage, dans une lettre qu'il adres-
sait à Alfred de Tarde, à propos d'un
article que ce dernier avait fait paraî-
tre dans «l'Opinion ». Dans cet arti-
cle il regrettait le temps où, avec son
ami Henri Massis, ils pouvaient tous
deux, n'ayant qu'une même pensée,
mener une enquête sur « les Jeunes
gens d'aujourd'hui » ; parue sous
la signature d'Agathon, avant la
guerre, elle fut remarquée dans tbus
les milieux.
Aujourd'hui Alfred de Tarde - se
tourne vers Henri Massis qui, lui,
est allé vers la Lumière, et il lui rap-
pelle l'époque où ils arrivaient à con-
clure en parlant de la jeunesse d'a-
lors : « La seule spéculation digne
d'intérêt à son gré est celle qui dit :
« Qu'y a-t-il à faire ? et comment
faut-il le faire? »
Et nous avons lu dans la « Croix»
de Paris, une lettre d'Alfred de Tar-
de où il laisse entendre que si nous
posons comme principe : « Catholi-
ques d'abord », nous oublions que
demain il s'agira de revivre dans des
conditions qu'il juge périlleuses ; que
la patrie aura besoin du concours
de tous ses enfants, surtout dans le
domaine économique, si nous vou-
lons que les années d'héroïsme ne
soient pat perdues. Et nous, nous
nous renfermerions dans nos tours
d'ivoire, dans un vague incertain
iftoheiix ;• notre réalisme «njast qu'un
réalisme purement ici
Wa# sufttut-ls paritatimfefiMmV in-
térieur a. <
Là y a un gros malentendu. Quand nous
disons : « Catholiques d'abord »,
nous arborons notre drapeau, mais
ce n'est pas un étendard que nous
voulons garder précieusement à
l'ombre de nos sacristies ou de noj
sanctuaires. Non, il doit flotter au
souille qui vient, du large, et pour-
quoi oraint-on que nous ne nous
mettions pas demain hardiment à la
besogne ?
Est-il nécessaire de rappeler qu'à
chaque grande crise qu'a traversée la
société, l'Eglise s'est toujours trouvée
avec ses fils les plus dévoués, puis-
que souvent elle en a fait des saints,
prête à panser les maux moraux ou
HHreôftels de notre pauvre humanité.
La création de nos ordres 1 eligieux
ne répondait-elle pas à un des be-
soins urgents de 1 époque qui les vit
paraître ? -
Pourquoi douter de notre bonne
volonté, de notre désir de coopérer
à Poeuvre commune tout en restant
nous-mêmes. Interrogeons un pays
qui a l'honneur de posséder un gou-
vernement catholique. Est-ce que les
hommes d'Etat belges formés à l'é-
cole de Louvain, sous la direction
d'un Mercier c'est tout dire
étaient arrêtés dans la solution des
problèmes qui faisaient se dresser
révoltées et farouches les masses po-
pulaires Est-ce que les catholiques,
maîtres du pouvoir, ont eu peur de
la liberté. Et en août 1914, est-ce que
la Belgique n'était pas l'Etat le plus
prospère de notre continent ? Et de-
puis, ne s'est.elle pas grandie au-des-
sus des plus granas par cet aote so-
lennel ; tout subir plutôt que de for-
faire à l'honneur t
Continuons et interrogeons les
faits. En France, nos évêques, nos
prêtres, se sont-ils jamais refusés à
collaborer avec des indifférents de la
veille, quand ce n'était pas nos ad-
versaires, pour soulager les misères
du moment ?
Souhaitons que quand des hom-
mes convaincus se lancent dans une
action qu'ils veulent féconde, de
grande envergure, ils soient guidés
par des principes sûrs, et nous
savons ce que ces deux mots « catho-
liques d'abord » renferment pour
nous de vie protonde » Que demain,
par exemple, sur le terrain social la
lutte reprenne aussi vive entre le
nplttl et le ttaVail que naguère,
est-ce que nous resterons en dehors
du conflit ? Tout fait présager que
c'est là surtout que nous aurons
nous, catholiques, à porter notre
plus grand effort - nous aurons pour
S olairer notre marche, des principes
qui auront fait leurs preuves. Nos
ci& fçuudfti «borttmttfiyt 80
ans, oe terrain, purent marcher les
premiers à l'aveuglette, mais depuis
nous avons les enseignements de
deux grands papes : Léon XXII et
Pie X, et là-dessus s'est élaborée
une doctrine sociale qui nous per-
mettra de nous lancer sans crainte
dans la mêlée, pensant que le règne
de Dieu ne doit pas seulement exis-
ter en nous-mêmes, mais sur les peu-
ples et les nations.
Nous savons jusqu'où nous irons,
il y aura une limite où notre conscien-
ce de catholique nous dira : « Cela
n'est pas permis ».
Ce que -nous disons pour le problè-
me sooial, reste vrai pour tous lies au-
tres problèmes que soulèvera l'après
guerre. Dans tous les domaines, les.
jeunes catholiques, ne voulant pas
empiéter sur les terrains qui leur
sont inconnus, mais restant dans
leur milieu, sont prêts à assumer
joyeusement, allègrement, leur quo-
te-part du labeur qui attend ceux qui
auront mission de reconstruire la pa-
trie. Leurs principes les ont-ils em-
pêchés comme chefs ou comme sol-
dats, de faire leur devoir sur les
champs de bataille ? Loin de là, ils
ont attesté que « bon sang ne peut
mentir ». Et alors, pourquoi ne pas
leur faire confiance pour demain,
justement parce que, en tout, ils veu-
lent agir en catholiques ?
A. L.
Au jour le jour
On se souvient de la récente inlerpel-
lation qui eul lieu à la Chambre au
sujet de l'isolement de l'Algérie d jut les
communications avec la Métropole
deviennent de plus en plus difficiles, de
plus en plus rares.
Le soua-secrétaire d'Etat à la marine
marchande a répondu qu'il ferait tout
le possible pour améliorer la situation;
il a parlé d'un système de régie par un
consortium entre les personnes mora-
les dB-droit public, c'est à dire J'Etat
* i'A;.serte; la -Tmtut a et le
c pour les lignes concernant Mar-
seille. Le régime de la flotte d'Etat
préconisé par les interpellateurs ne lai
paraissait possible à établir qu'après la
guerre « Question d'aptes guerre » a-t-
11 dit.
Il y a quelques jours le sous-secrétai-
re d'Etat a résigné ses fonctions entre
les mains de M. Bouisson, un auda-
cieux qui, partisan résolu de la réquisi-
tion totale de la flotte de commerce, n'a
pas hésité une seconde à aviser les
Compagnies que l'Etat s'emparait im-
médiatement moyennant finances, de
tous leurs paquebots.
C'est un véritable monopole que le
gouvernement s'adj uge, une nouvelle
application de la doctrine socialiste.
a M. Bouisson fera-t-il mieux ou plus
mal que nos compagnies de transports
maritimes ? Pourra-t-ii enrayer la ca-
tastrophe 'économique dont l'Algérie
sent avec fraytai les atteintes ot qui la
menace de perdra les fruits d'an long
et dur travail ? Va-t-il aa contraire la
précipiter ?
C'est ce que nous saurons bientôt.
Louis MARTINET
M. Bouisson a fait adopter par la
commission de la marine marenande
un avis tavorableà la demande de cré-
dit de 500 millions en vue de reconsti-
tuer notre marine marchande par des
achats et dès constructions à entrepren-
dre immédiatement.
L'affaire Bolo
Bolo a signé son pourvoi devant le
Conseil supérieur de révision.
Les trois cas de révision invoqués
sont :
I * Un entretien avant l'ouverture de
l'audience enlre le colonel président da
conseil de guerre, le lieutenant Mornet
et - un témoin. -
3* déposition du juge d'instruction le
capitaine Bouchatdon sans que la dé-
fense ait été conspuée.
8* Plusieurs dossiers seraient restés
pendant toutes les séances sur la table
da greffier et n'auraient pas été consul-
té s par les juges.
Si le jugement est annulé toute l'af-
faire devra être recommencée.
Arrostation do Mis Mart
Une nouvelle inculpation a amené
l'arrestation de Chartes Humbert séna-
teur de la Meuse, vioe président de la
commission de l'armée au Sénat. Il
comparait devant le 8 - conseil de guer-
re avec Desouches et Lenoir ; ces deux
derniers sont accusés d'intelligence
avec l'ennemi et Charles Humbert de
complicité d'intelligence.
La carto lu pu
Veilà une restriction qui ferait plai-
sir à tous les Français.
Le député Charles Bernard a eu l'i-
dée d'une carte de parole à l'usage des
parlementaires.
La liste des avantages de toutes sor-
tes, qui résulteraient d'une telle nou
veautê, serait incalculable. La carte
de parole n'accorderait à nos orateurs
qu'un certain nombre de phrases par
cession parlementaire.
Du coup, le Journal officiel se idé-
gonflerait copieusement. A la placé.ac-
tuellement utilisée par les assomman-
tes grandiloquences des Renaudel, aes
Poncet. des Moulet, des Brizon, paraî-
traient les admirables citations méri-
tées par nos héros, citations qui atten-
dent jusqu'à six mois pour être pu-
bliées.
Toutefois le Président de la Chambre
pourrait donner des cartes supplémen-
tafres aux rares députés qui font hon-
neur à la tribune française et que l'o-
dieux abus de leurs détestables voisins
réduit à un trop long silence, souvent
préjudiciable aux vrais intérêts du
pays.
- Si la carte de parole n'avait d'autre
résultat que d'éloigner de la tribune
ceux qui parlent pour ne rien dire, ce
serait déjà beaucou p
Elle n empêcherait pas, pour autant,
nos représentants d'exprimer leurs opi-
nions.
Ainsi, M. Renaudel pourrait, ces
jours-ci, nous dire toute sa pensée en
cette courte phrase : « Je suis pour la
justice quand enclave mes amis Cail-
aux et M'llvy. Je suis contre le Gouver-
nement quand il ne coffre pas mes ad-
versaires. »
M. May&fas aurait assez de celle-ci ;
« Cequi m'intéresse par-dessus tout,
c'est la défense de la République contre
la réaction, »
M. Sixte- Quenin lancerait son uni-
que dada : « Les ennemis de la
France, ce ne sont pas les Boche., ce
sont les curés. 9
Pick.
ProteÉlH k Ma
t
Nous avons donné, d'après le Soleil
du Midi, en lui en laissant l'entière res-
ponsabilité, un résumé d'une conférence
faite par le Vén .*. Rozières dans une
Loge maçonnique de Paris. La Croisa
ayant reproduit in-extenso le compte
rendu de notre Confrère de Marseille,
a reçu la lettre suivante qu'il est de no-
tre devoir de reproduire :
Paris, le 7 février 1918.
D'après un journal de province, aa-
quel d'ailleurs vous en laissez la res-
ponsabilité sans toutefois degager la
vôtre, vous publiez le compte rendu
d'une conférence que j'ai faite le Si dé-
cembre dernier, dans une Loge maçon-
nique.
J'ai l'honneur de vous prier d'insérer
dans le plus prochain numéro de votre
journal la proieatation suivante :
1* Je n'ai jamais tenu les propos
fantaisistes de votre iniormateur ;
3' Je ne suis et n'ai jamais été kion-
thalien ;
3' Trotsky n'a jamais été franc-ma-
çon et, par conséquent, je n'ai pas pu
dire qu'il appartenait à la Loge Art et
Travail ;
4' Je n'ai pas soutenu d'autre thèse
que celle-ci : La paix séparée de la Rus-
sie serait une catastrophe pour l'En-
tente ;
6' Il n'y avait à ma contérence aucun
soldat ;
6' Mon meilleur ami, mon unique
frère, a été tue au Mont-Corniiiet. Com-
me lui, j'ai toujours protessé le plus par
amour pour la France. Je repousse,
avec la plus profonde Indignation, les
accusations calomnieuses de l'informa-
teur anonyme.
Veuillez agréer, Monsieur le direc-
teur, l'expression de mes sentiments
distingués.
L. Rozières,
Vénérable de la Loge « Jean-Jaurèl. »
46, rue Albouy, Paris, 10'.
CHOSES ET AUTRES
Le maréchal Joffre a été élu membre de
l'Académie Française.
L'Académie des sciences morales et politi-
ques a élu M. Jonnart, gouverneur de l'Algé-
rie, membre libre par 19 voix contre 13 domi-
nées à Fernand Daudet.
Plusieurs Ailettes de Granville (Manche)
dont la plus Agie a 15 ans, ont volé 690 fr
chez une dame, dont la voisine a été mena-
cée de mort si elle ne déposai t pas 50 francs
à un endroit Indiqué. Cette menace portait
comme signature la marque d'un pouce noir,
Cet enfants avaient appris tout cela dans des
romans prétendus populatr.. Yoitt ou mi-
m. etc,
Une tentative de cambriolage dans l'ap-
partement de Mgr. Gieure, évéque de Bayon-
ne, a eu lieu dans la nuit, Il y a quelque
jours. L'Evêque éveillé par le bruit, alla tout
droit à son bureau où opéraient les deux
malandrins, dont un s'enfuit. Mgr. Gieure
entra en lutte avec l'autre et essuya un coup
de feu heureusement sans être atteint. Après
une lutte corps à corps, le cambrioleur s'é-
chappa, mais pas pour longtemps, car, en
quelques heures, les malfaiteurs et compli-
ces, en tout cinq, furent arrêtél.
On annonce la mort des suites d'un ac-
cident survenu au cours d'une expérience
d'aéroplane, de l'aviateur Charles d'Albert,
duc de Chevreuse, Age de 22 ans, petit-fils
du duc de Luynes, tué & Patay en 1870.
Deux aviateurs américains viennent de
trouver une mort glorieuse sur le front fran-
çais, du côté de Verdun,
Plus de dix mille Alsaciens ont été dé-
portés en Allemagne, avec obligation de rési-
dant dans des localités déterminées où ils
sont placés tous la surveillance de la police.
Les autorités allemandes ont dressé,
dans les grandes villes du Nord* de nouvelles
listes d'otages qui, eux, ne pourront jamais
être rapatriés ; ce cas est celui de 1.200 ha-
bitants notables pour Lille, de 700 pour Rou-
baix et Tourcoing.
On mande de Washington que M. Baker,
sous-secrétaire d'Etat à la gjerre, a déclaré
qu'au cours de l'année dernière 61 navires
américains, représentant 171.060 tonnes, ont
té coulés par les sous-marins allemands.
Plus de 300 personnes ont péri.
A.u Cours d'une récente traversée entre
Marseille et Alger s'est déroulée une petite
scène qui marque bien la sollicitude que nos
grands chets ont pour leurs hommes.
Au moment de la distribution du « jus
matinal aux 7 ou 800 permissionnaires, le
général qui parcourait le pont entendit des
protestations contre la boisson distribuée par
le « cambuslor » en guise de café.
S'emparant d'un bonnet de police et du
manteau d'un cavalier, le général prit place
dans les ranga des poilus qui attendaient
leur tour de distribution et quand son tour
arriva, Il guàta le b.,
arriva, il goûta le breuvage qu'il recrachl
avec dégoût.
Rejetant le manteau qui cachait son grade
il apostropha l'imprudent mercanti du bord.
Puis 11 arrêta la distribution et avertit le
cambusler que si, dans une heure, il n'avait
pas fait un nouveau « jus », par café, 11 au-
rait de ses nouvelles.
Une beure après. les passagers militaires
dégustaient un de ces mokas qui font époque
dans les annales de la mobilisation.
Bulletin de la Guerre
Plusieurs reconnaissances alle-
mandes repoussées en Champagne
en Artois et en Lorraine. Dans les
bois de l'Argonne sur la crête du
Vauquois plusieurs groupes de nos
jeunes classes ont par un coup de
surprise enlevé un poste ennemi, ra-
mené des prisonniers et rapporté
d'utile renseignements.
Les Anglais sont entrés sur plu-
sieurs points dans les tranchées en-
nemies, principalement au nord de
Lens où la lutte a été chaude. Ils
ont ramené des prisonniers.
L'aviation britannique a montré
cette semaine une grande activité ;
elle a attaqué les champs d'aviation
de Tournai et de Lille et bombardé
plusieurs cantonnements du côté
de Courtrai. Une dizaine d'aéropla-
nes ennemis ont été abattus.
Des avions anglais ont jeté des
ton nés de projectiles sur la gare de
Conflans (faubourg de Metz) sur cel-
les de Thionville et de Trêves.
En Italie, situation invariable.
*
# *
En Russie, les Allemands n'ayant
pas aocepté la déclaration de Trotsky
« ni paix ni guerre » ont repris l'of-
fensive en se portant contre Dvinsk.
Ils ont franchi la Dwina sans résis-
tance. D'un autre côté ils marchent
vers l'Ukraine qui les appelle à son
aide. Mais une dépêche de Stock-
holm publie une déclaration de Le-
niue et de Trotsky au gouvernement
de Berlin par laquelle ils acceptent
les très dures conditions allemandes
ces conditions comprennent l'an-
nexion de la Pologne, de la Lithuanie
de Riga et des îles et le paie-
ment d'une indemnité de iO milliards
en dr. -
La veille, le même Trotsky faisait
des avances à la France et à l'An-
gleterre, et les ambassadeurs de
l'Entente lui répondaient que
nous étions prêts à marcher avec la
Russie contre l'ennemi commun.
C'est à ne plus l'ibn y compren-
dre.
•%
La Roumanie dans l'impossibilité de
faire face aux armées allemandes et
après avoir consulté m alliél, entre
en négociation de paix avec £ l'Alle-
magne. ,
Communiqué du ministère de la
marine :
Paris, 20 février. - Le vapeur
« Dives » naviguant en convoi esteor-
té de Marseille à Bougie, a été torpil-
lé le 1* février sans que l'ennemi
eut été vu.
Il y avait à bord 339 passagers,
dont 301 militaires et 55 hommes
d'équipage.
Le nombre des disparus est de 110
n- -- mjrntvmr* ––I -
A la Messe des Hommes
Quatorzième Conférence de Monseigneur
l'Archevêque.
La Perfection chrétienne
Les ApÔtres et les premiers disciples nous
ont montré la voie vers la perfection chré-
tienne : courage invincible à confesser la loi ;
correspondance aux grâces reçues ; mise en
commun des biens pour* leur distribution à
chacun selon les besoins, les richesse des
uns suppléant à l'indigence des autres.
Le Bon Maître, interrogé par un jeune
prince sur la façon d'acquérir la vie éternelle,
avait répondu : « Observe les commande-
ments. » Je les ai toujours observés, que
me manque-t-il encore P Et Jésus d'ajouter :
« si tu veux être parfait, vends ce que tu
possèdes et donne-le tout aux pauvres. Tu
auras alors un trésor dans le ciel. Viens après
cela et. suis-moi. » Mais le jeune fortuné
n'eut pas le courage d'aller si avant dans la
perfection. Il s'éloigna avec tristesse.
Beaucoup de disciples, et non des moindres
par leur situation et leur notoriété, l'his-
toire du temps a noté leur attachement jus-
quo là au culte du veau d'or ont suivi !e
dernier conseil du Maître. Voulant atteindre
au plus haut degré la perfection, ils se sont
délivrés du poids lourd des trésors matériels
pour en dégager leur amp et l'élever vers le
ciel.
Cependant la communauté des biens n'é-
tait pas obligatoire : exemple d'Ananias et
de sa femme qui dissimulèrent uue partie du
prix doieur propriété, tout en voulant profi.
ter de tous les avantages de la communauté
Pierre pénètre leur secret : il leur repooehe
d'avair menti à Dieu et, à ces mots, tous
deux tombent frappée de mort subite, châti-
ment de leur déloyauté.
u Ta propriété et ton argent Vapparte-
« naient, avait dit Pierre à Ananias :tu étais
« libre de les retenir entièrement.
Monseigneur met au point, suivant la doc-
trine obrétienne, la question du droit légiti-
me de propriété, promulgué par le Christ,
mais accompagné du devoir de la charité. Il
ajoute ensuite :
« Ah 1 Messieurs, permettez-moi de le
redire que l'humanité serait heureuse et
tranquille, si elle se décidait enfin à se lais-
ser conduire par Jésus-Christ 1
« Quand les gouvernements le compren-
dront-ils et reconuaStront-lia leur erreur .*
On peut dire que tous se trouvent actuelle-
ment comme resserrés dans un passage étroit
d'où partent deux chemins : celui de l'idée
chrétieimo de la propriété, et celui de l'idée
socialiste révolutionnaire : si les gouverne-
ment prennent le premier, o'est la sainte li-
berté des enfants de Dieu, c'est le res-
pect sacré de la propriété dans la charité,
c'est l'ordre et le 8alut; si, au contraire, Us
prannent le second, c'est la tyrannie sanglan-
te, c'est le vol organisé, c'est l'anarchie et la
ruine : les tueries de Pétrograd et d'ailleurs
sont, en ce moment, plus terriblement élo-
quentes que ma parole. J1
L'Eglise a prêché d'exemple dans l'imita-
tion du détachement des richesses pour le
soulagement de toutes les formes de l'infor-
tune humaine. En ont toujours témoigné, et
en témoignent encore aujourd'hui, auprès
des victimes de la guerre, les innombrables
Congrégations religleuses,chacune créée pour
apporter le remède ou la consolation à cha-
que souffrance. Leurs membres renoncent à
tout, sacrifient tout, tout, jusqu'aux satis-
factions légitimes et jusqu'à teur vie, pour se
consacrer, s'immoler, pour dire plus vrai, à
la divine charité :
« Et c'est alors que nous avons vu apparaî-
tre, les unes après les autres, ces admirables
congrégations religieuses, qui ont fait tant
de bien, dans le passe, qui en font peut-être
plus encore aujourd'hui, au milieu des hor-
reurs de la Grande Guerre et qui resteront,
demain, Boyez en sûrs, Messieurs, le retuge
aimé de toutes les misères humaines, l'école
du travail, du vrai et du bien, autant que le
cénacle béni d'où monteront sans cesse vers
le ciel letl sacrifices cachés et les supplications
ardentes qui attireront sur la terre les grAces
d'union et de pnix dont elle a tant besoin.
« Il ne me semble pas possible, en effet,
qu'on ne revienne pas, après la guerre, à
une plus juste et plus exacte compréhension
de la liberté individuelle et de l'interôl natio-
nal : tous ceux qui me connaissent depuis
j'ai l'honneur d'être au service de l'Eglisè et
de la France, dans l'Afrique du Nord, savent
que je parle sans parti pris, sans aucune ar-
rière-pensée politique et sans vouloir offenser
qui que..ce soit, mats Seulement pour défen-
dre la liberté et pour le plus grand bien de
la patrie. »
Monseigneur cite d'ékquents exemples de
ce qu'il avance et termine par cette chaude
exhortation ;
u Quant à nous, Messieurs, respectueux de
la propriété et des droits de nos frères, fai-
sons de plus en plus large la part de n08 au-
mbiies, surtout pendant la gnerre : fils de
Dieu et de l'Egiise, fils de M. - S. Jésus Christ
qui a tout sacrifié pour nous sauver, soyons
prêts à tous les esuitiqqo ; mais surtout al-
mons-noue vraiment et pratiquement les
uns les autres : un seul cœur, une seule âme 1
Que ce soit notre devise ! Aimons, bénissons,
défendons nos frères et nos soeurs qui, dans
les communautés religieuses, la pratiquent
avec tant de perfection ; mais appliquons-
nous tous à la rAalieer partout, dans nos fa-
milles, dans notre chère ville d'Alger, dans
toute
milles, l'Algérie et dans toute la France ; Cor
unum et anima una 1
a Que cette union se manifeste aussi dans
nos prières et jusque dans nos cérémonies re-
ligieuses, et, puisque nous avons l'habitude,
à cette messe, de chanter motre Credo, chan-
tons-le tous avec plus de force et d'ensemble.
« La guerre nous a pris et nous prend,
chaque jour, les jeunes hommes dont nous
aimions à entendre la voix ; remplacez les,
Messieurs, chantez vigoureusement le Credo
aiin qu'au jour prochain où le prédicateur de
la Station quadragésimale p.endra ma pla-
ce dans cette chaire, je puisse lui dire :
« Voyez et entendez : ce magnifique audi-
« toire d'hommes n'a qu'un seul cœur, une
<' seule âme, comme il n'a qu'une siule voix
Il pour chanter le Credo.
F. J. COUPEL
L'Assemblée générale des Actionnaires
de la Banque de France
L'Assemblée générale des actionnaires de
la Banque de France s'&t tenue le 31 Jan-
vier sous la présidence de M. G. Pallain, gou-
verneur, qui a donné lecture, au nom du
conseil, du compte rendu des opérations
pour l'exercice 1917. Le rapport des cen-
seul s a été présenté par M. Derode.
Les entrées d or, qui atteignent, depuis le
début de la guerre, 2.277 millions, se sont
élevées, duraut l'exercice, à 288 miiions pro-
venant exclusivement dea versements volon-
taires du public. Les sorties ont été de 20
millions à destination de pays neutres ; 11
faut y ajouter un prêt de 435 millions à la
Trésorerie britannique à t'appui de conven-
Uons de crédit? conclues par le gouverne-
ment français. Ce prêt, restituable après la
cessation des hustllltés, figure au bilan avec
les prêts antérieurs sous la rubrique « Or à
l'étranger. » Aucun nouvel engagement
d'envol d'or n'a été pris depuis l'intervention
des Etuls-Uuiil. A la fia de l'exercice, 5.350
millions d'or se trouvaient ainsi répartis :
3.313 millions < en caisse » et 2.037 millions
à l'étranger ,.
11 a été livré ù l'industrie et au commerce
français près de 6 milliards (le change, dont
la plus grosse part vendue pour compte du
Trésor, l'enttemise de la Baupue demeurant,
comme on sait, entièrement gratuite pour
ces opérations.
Les présentations à l'escompte se sont éle-
vées, on 1917, a 9.498 millions, contre 6.548
millions en 1916, la moyenne du portefeuille
d'effets non échus a passé de 447 à 606 mil-
lions. Le portefeuille d'effets moratorlés a été
ramené à 1.141 millions contre 4.476 millions
au maximum en 1914.
Plus du tiers du produit du troisième em-
prunt de la Défense Nationale a été recueilli
par l'intermédiaire de la Banque de France :
elle a groupé à ses guichets un capital nomi-
nal de plus de 5 milliards. Le montant des
Bons et des obligatious de la Défense Natio-
nale souscrit par ses soins en 1917 a été de
8.884 millions portant à près de 15 milliards
le total des titres de ces deux dernières caté-
gories placés gratuitement par la Banque de-
puis le début de la guerre.
Les avances temporaires fe l'Etat s'élevaient,
en fin d'exercice, à 12.500 millions. La circu.
lalion atteignait 22.330'millions.
Les sommes payées par la Banque de
France à l'Etat, a titre de redevance sur la
circulation productive, de redevance spéciale
sur l'intérêt des avances au Trésor et do l'im-
pôt du timbre sur la circulation, s'élèvent à
58.329.00'J francs contre 39.752.000 francs en
1916.
L'Assemblée générale a réélu censeur, M.
Derode, négociant, ancien président de la
Chambre de commerCd de Paris, et régents
MM. Loreau, industriel, membre de la
Chambre de commerce d'Orléans ; de Neufli-
ze et DavilUer. banquiers.
« Pour la Vie D
Sous la présidence de Sa Grandenr Mon-
seigneur l'Archevêque, la Ligue pour le Relé.
vement de la Natalité Française « Pour la
Vie » donnait, dimanche 10 février, dans la
salle du Patronage N.-D. des Victoires,
une conférence de propagande et de recrute-
ment.
Une assistance nombreuse et choisie, par-
mi laquelle beaucoup de dames, avait répon-
du à l'appel des organisateurs. Elle leur
d'ailleurs manifesté sa satisfaction et ses en-
couragements en applaudissant chaleureuse.
ment le discours de Sa Grandeur et la confé-
rence de M. Paul Gemahling, chargé de
cours à l'Université, délégué général de cette
Ligue.
Monseigneur a pris le premier la parole.
Très documenté lui-même sur le but de l'œu-
vre et les moyens de le réaliser, il a exposé
de façon saisissante le danger imminent qui
menace notre pays par sa dépopulation pro-
gressive et les ravages déjà produits par les
théories, malheureusement mises en prati-
que sur une large échelle, du Malthusianis-
me, de l'égoissme méthodique mettant,
UVlmt tout, le plus grand piaislr immédiat
possible. Il y a aussi l'effreyante proportion
du nombre des divorcej, cette loidestructi-
ve des familles et malheur desengeants, voit
chaque jour ajouter à ses facilités.
Il a facilement démontré, par des stasti-
tiques, la marche à l'abîme de la France si
une prompte et énergique réaction ne vient
arrêter l'excédent croissant des décès sur les
naissances. Et sans compter encore les vides
profonde causés par la guerre actuelle, et
leurs conséquenoes sur la diminution du
nombre des familles.
24 Février 1*1*
AdlfMitiMra :
-
Alésais (troli provinces) 6 mois 8&.60
d id. un u 8
RiMOa TUNIS™, MA-ROO » 7
r^sttïi,., » 8
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bièiü t
Les dit i"
et du l5 de chaque pioi»
- et sont payables £ avmbe
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\:;COHOB.;
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Annoncés^ <-. la ligna 0tr. 10
RtaLAMBi. e.,. » Qfr. 20
GHRONIQUB LoCàLBB » 0 fr. Il
Le Semeur Algérien est désigné
poor l'insertion des annonces
légale et judiciaires.
Les annonces pour Alger et l'A
trique du nord sont reçues aux
bureaux du journal et à l'Agence
Ha vas, 72 rue d'Isly, Alger.
(es -
- - doivent dire d,""8"
i^ninuiiiliu^I^S^AiiflHKdsiï, 'l, fias Ml^ele*
PARAISSAlW LE DIMANCHE
La Société de Publicité Religieuse, 6 Place de la Bourse,-à Paris, qU
chargée de recevoir la publicité extra locale pour le journal
ALGER, le Ii Février 1918
«
Catholiques dl abord
Le renouveau catholique trouve
une impulsion, une direction à la
« Revue des Jeunes » ; son program-
me tient en c s deux mots : « Catho-
liques d'abord » ; nous les avons
trouvés sous la plume du R. P.
Mainage, dans une lettre qu'il adres-
sait à Alfred de Tarde, à propos d'un
article que ce dernier avait fait paraî-
tre dans «l'Opinion ». Dans cet arti-
cle il regrettait le temps où, avec son
ami Henri Massis, ils pouvaient tous
deux, n'ayant qu'une même pensée,
mener une enquête sur « les Jeunes
gens d'aujourd'hui » ; parue sous
la signature d'Agathon, avant la
guerre, elle fut remarquée dans tbus
les milieux.
Aujourd'hui Alfred de Tarde - se
tourne vers Henri Massis qui, lui,
est allé vers la Lumière, et il lui rap-
pelle l'époque où ils arrivaient à con-
clure en parlant de la jeunesse d'a-
lors : « La seule spéculation digne
d'intérêt à son gré est celle qui dit :
« Qu'y a-t-il à faire ? et comment
faut-il le faire? »
Et nous avons lu dans la « Croix»
de Paris, une lettre d'Alfred de Tar-
de où il laisse entendre que si nous
posons comme principe : « Catholi-
ques d'abord », nous oublions que
demain il s'agira de revivre dans des
conditions qu'il juge périlleuses ; que
la patrie aura besoin du concours
de tous ses enfants, surtout dans le
domaine économique, si nous vou-
lons que les années d'héroïsme ne
soient pat perdues. Et nous, nous
nous renfermerions dans nos tours
d'ivoire, dans un vague incertain
iftoheiix ;• notre réalisme «njast qu'un
réalisme purement ici
Wa# sufttut-ls paritatimfefiMmV in-
térieur a. <
Là
disons : « Catholiques d'abord »,
nous arborons notre drapeau, mais
ce n'est pas un étendard que nous
voulons garder précieusement à
l'ombre de nos sacristies ou de noj
sanctuaires. Non, il doit flotter au
souille qui vient, du large, et pour-
quoi oraint-on que nous ne nous
mettions pas demain hardiment à la
besogne ?
Est-il nécessaire de rappeler qu'à
chaque grande crise qu'a traversée la
société, l'Eglise s'est toujours trouvée
avec ses fils les plus dévoués, puis-
que souvent elle en a fait des saints,
prête à panser les maux moraux ou
HHreôftels de notre pauvre humanité.
La création de nos ordres 1 eligieux
ne répondait-elle pas à un des be-
soins urgents de 1 époque qui les vit
paraître ? -
Pourquoi douter de notre bonne
volonté, de notre désir de coopérer
à Poeuvre commune tout en restant
nous-mêmes. Interrogeons un pays
qui a l'honneur de posséder un gou-
vernement catholique. Est-ce que les
hommes d'Etat belges formés à l'é-
cole de Louvain, sous la direction
d'un Mercier c'est tout dire
étaient arrêtés dans la solution des
problèmes qui faisaient se dresser
révoltées et farouches les masses po-
pulaires Est-ce que les catholiques,
maîtres du pouvoir, ont eu peur de
la liberté. Et en août 1914, est-ce que
la Belgique n'était pas l'Etat le plus
prospère de notre continent ? Et de-
puis, ne s'est.elle pas grandie au-des-
sus des plus granas par cet aote so-
lennel ; tout subir plutôt que de for-
faire à l'honneur t
Continuons et interrogeons les
faits. En France, nos évêques, nos
prêtres, se sont-ils jamais refusés à
collaborer avec des indifférents de la
veille, quand ce n'était pas nos ad-
versaires, pour soulager les misères
du moment ?
Souhaitons que quand des hom-
mes convaincus se lancent dans une
action qu'ils veulent féconde, de
grande envergure, ils soient guidés
par des principes sûrs, et nous
savons ce que ces deux mots « catho-
liques d'abord » renferment pour
nous de vie protonde » Que demain,
par exemple, sur le terrain social la
lutte reprenne aussi vive entre le
nplttl et le ttaVail que naguère,
est-ce que nous resterons en dehors
du conflit ? Tout fait présager que
c'est là surtout que nous aurons
nous, catholiques, à porter notre
plus grand effort - nous aurons pour
S olairer notre marche, des principes
qui auront fait leurs preuves. Nos
ci& fçuudfti «borttmttfiyt 80
ans, oe terrain, purent marcher les
premiers à l'aveuglette, mais depuis
nous avons les enseignements de
deux grands papes : Léon XXII et
Pie X, et là-dessus s'est élaborée
une doctrine sociale qui nous per-
mettra de nous lancer sans crainte
dans la mêlée, pensant que le règne
de Dieu ne doit pas seulement exis-
ter en nous-mêmes, mais sur les peu-
ples et les nations.
Nous savons jusqu'où nous irons,
il y aura une limite où notre conscien-
ce de catholique nous dira : « Cela
n'est pas permis ».
Ce que -nous disons pour le problè-
me sooial, reste vrai pour tous lies au-
tres problèmes que soulèvera l'après
guerre. Dans tous les domaines, les.
jeunes catholiques, ne voulant pas
empiéter sur les terrains qui leur
sont inconnus, mais restant dans
leur milieu, sont prêts à assumer
joyeusement, allègrement, leur quo-
te-part du labeur qui attend ceux qui
auront mission de reconstruire la pa-
trie. Leurs principes les ont-ils em-
pêchés comme chefs ou comme sol-
dats, de faire leur devoir sur les
champs de bataille ? Loin de là, ils
ont attesté que « bon sang ne peut
mentir ». Et alors, pourquoi ne pas
leur faire confiance pour demain,
justement parce que, en tout, ils veu-
lent agir en catholiques ?
A. L.
Au jour le jour
On se souvient de la récente inlerpel-
lation qui eul lieu à la Chambre au
sujet de l'isolement de l'Algérie d jut les
communications avec la Métropole
deviennent de plus en plus difficiles, de
plus en plus rares.
Le soua-secrétaire d'Etat à la marine
marchande a répondu qu'il ferait tout
le possible pour améliorer la situation;
il a parlé d'un système de régie par un
consortium entre les personnes mora-
les dB-droit public, c'est à dire J'Etat
* i'A;.serte; la -Tmtut a et le
c pour les lignes concernant Mar-
seille. Le régime de la flotte d'Etat
préconisé par les interpellateurs ne lai
paraissait possible à établir qu'après la
guerre « Question d'aptes guerre » a-t-
11 dit.
Il y a quelques jours le sous-secrétai-
re d'Etat a résigné ses fonctions entre
les mains de M. Bouisson, un auda-
cieux qui, partisan résolu de la réquisi-
tion totale de la flotte de commerce, n'a
pas hésité une seconde à aviser les
Compagnies que l'Etat s'emparait im-
médiatement moyennant finances, de
tous leurs paquebots.
C'est un véritable monopole que le
gouvernement s'adj uge, une nouvelle
application de la doctrine socialiste.
a M. Bouisson fera-t-il mieux ou plus
mal que nos compagnies de transports
maritimes ? Pourra-t-ii enrayer la ca-
tastrophe 'économique dont l'Algérie
sent avec fraytai les atteintes ot qui la
menace de perdra les fruits d'an long
et dur travail ? Va-t-il aa contraire la
précipiter ?
C'est ce que nous saurons bientôt.
Louis MARTINET
M. Bouisson a fait adopter par la
commission de la marine marenande
un avis tavorableà la demande de cré-
dit de 500 millions en vue de reconsti-
tuer notre marine marchande par des
achats et dès constructions à entrepren-
dre immédiatement.
L'affaire Bolo
Bolo a signé son pourvoi devant le
Conseil supérieur de révision.
Les trois cas de révision invoqués
sont :
I * Un entretien avant l'ouverture de
l'audience enlre le colonel président da
conseil de guerre, le lieutenant Mornet
et - un témoin. -
3* déposition du juge d'instruction le
capitaine Bouchatdon sans que la dé-
fense ait été conspuée.
8* Plusieurs dossiers seraient restés
pendant toutes les séances sur la table
da greffier et n'auraient pas été consul-
té s par les juges.
Si le jugement est annulé toute l'af-
faire devra être recommencée.
Arrostation do Mis Mart
Une nouvelle inculpation a amené
l'arrestation de Chartes Humbert séna-
teur de la Meuse, vioe président de la
commission de l'armée au Sénat. Il
comparait devant le 8 - conseil de guer-
re avec Desouches et Lenoir ; ces deux
derniers sont accusés d'intelligence
avec l'ennemi et Charles Humbert de
complicité d'intelligence.
La carto lu pu
Veilà une restriction qui ferait plai-
sir à tous les Français.
Le député Charles Bernard a eu l'i-
dée d'une carte de parole à l'usage des
parlementaires.
La liste des avantages de toutes sor-
tes, qui résulteraient d'une telle nou
veautê, serait incalculable. La carte
de parole n'accorderait à nos orateurs
qu'un certain nombre de phrases par
cession parlementaire.
Du coup, le Journal officiel se idé-
gonflerait copieusement. A la placé.ac-
tuellement utilisée par les assomman-
tes grandiloquences des Renaudel, aes
Poncet. des Moulet, des Brizon, paraî-
traient les admirables citations méri-
tées par nos héros, citations qui atten-
dent jusqu'à six mois pour être pu-
bliées.
Toutefois le Président de la Chambre
pourrait donner des cartes supplémen-
tafres aux rares députés qui font hon-
neur à la tribune française et que l'o-
dieux abus de leurs détestables voisins
réduit à un trop long silence, souvent
préjudiciable aux vrais intérêts du
pays.
- Si la carte de parole n'avait d'autre
résultat que d'éloigner de la tribune
ceux qui parlent pour ne rien dire, ce
serait déjà beaucou p
Elle n empêcherait pas, pour autant,
nos représentants d'exprimer leurs opi-
nions.
Ainsi, M. Renaudel pourrait, ces
jours-ci, nous dire toute sa pensée en
cette courte phrase : « Je suis pour la
justice quand enclave mes amis Cail-
aux et M'llvy. Je suis contre le Gouver-
nement quand il ne coffre pas mes ad-
versaires. »
M. May&fas aurait assez de celle-ci ;
« Cequi m'intéresse par-dessus tout,
c'est la défense de la République contre
la réaction, »
M. Sixte- Quenin lancerait son uni-
que dada : « Les ennemis de la
France, ce ne sont pas les Boche., ce
sont les curés. 9
Pick.
ProteÉlH k Ma
t
Nous avons donné, d'après le Soleil
du Midi, en lui en laissant l'entière res-
ponsabilité, un résumé d'une conférence
faite par le Vén .*. Rozières dans une
Loge maçonnique de Paris. La Croisa
ayant reproduit in-extenso le compte
rendu de notre Confrère de Marseille,
a reçu la lettre suivante qu'il est de no-
tre devoir de reproduire :
Paris, le 7 février 1918.
D'après un journal de province, aa-
quel d'ailleurs vous en laissez la res-
ponsabilité sans toutefois degager la
vôtre, vous publiez le compte rendu
d'une conférence que j'ai faite le Si dé-
cembre dernier, dans une Loge maçon-
nique.
J'ai l'honneur de vous prier d'insérer
dans le plus prochain numéro de votre
journal la proieatation suivante :
1* Je n'ai jamais tenu les propos
fantaisistes de votre iniormateur ;
3' Je ne suis et n'ai jamais été kion-
thalien ;
3' Trotsky n'a jamais été franc-ma-
çon et, par conséquent, je n'ai pas pu
dire qu'il appartenait à la Loge Art et
Travail ;
4' Je n'ai pas soutenu d'autre thèse
que celle-ci : La paix séparée de la Rus-
sie serait une catastrophe pour l'En-
tente ;
6' Il n'y avait à ma contérence aucun
soldat ;
6' Mon meilleur ami, mon unique
frère, a été tue au Mont-Corniiiet. Com-
me lui, j'ai toujours protessé le plus par
amour pour la France. Je repousse,
avec la plus profonde Indignation, les
accusations calomnieuses de l'informa-
teur anonyme.
Veuillez agréer, Monsieur le direc-
teur, l'expression de mes sentiments
distingués.
L. Rozières,
Vénérable de la Loge « Jean-Jaurèl. »
46, rue Albouy, Paris, 10'.
CHOSES ET AUTRES
Le maréchal Joffre a été élu membre de
l'Académie Française.
L'Académie des sciences morales et politi-
ques a élu M. Jonnart, gouverneur de l'Algé-
rie, membre libre par 19 voix contre 13 domi-
nées à Fernand Daudet.
Plusieurs Ailettes de Granville (Manche)
dont la plus Agie a 15 ans, ont volé 690 fr
chez une dame, dont la voisine a été mena-
cée de mort si elle ne déposai t pas 50 francs
à un endroit Indiqué. Cette menace portait
comme signature la marque d'un pouce noir,
Cet enfants avaient appris tout cela dans des
romans prétendus populatr.. Yoitt ou mi-
m. etc,
Une tentative de cambriolage dans l'ap-
partement de Mgr. Gieure, évéque de Bayon-
ne, a eu lieu dans la nuit, Il y a quelque
jours. L'Evêque éveillé par le bruit, alla tout
droit à son bureau où opéraient les deux
malandrins, dont un s'enfuit. Mgr. Gieure
entra en lutte avec l'autre et essuya un coup
de feu heureusement sans être atteint. Après
une lutte corps à corps, le cambrioleur s'é-
chappa, mais pas pour longtemps, car, en
quelques heures, les malfaiteurs et compli-
ces, en tout cinq, furent arrêtél.
On annonce la mort des suites d'un ac-
cident survenu au cours d'une expérience
d'aéroplane, de l'aviateur Charles d'Albert,
duc de Chevreuse, Age de 22 ans, petit-fils
du duc de Luynes, tué & Patay en 1870.
Deux aviateurs américains viennent de
trouver une mort glorieuse sur le front fran-
çais, du côté de Verdun,
Plus de dix mille Alsaciens ont été dé-
portés en Allemagne, avec obligation de rési-
dant dans des localités déterminées où ils
sont placés tous la surveillance de la police.
Les autorités allemandes ont dressé,
dans les grandes villes du Nord* de nouvelles
listes d'otages qui, eux, ne pourront jamais
être rapatriés ; ce cas est celui de 1.200 ha-
bitants notables pour Lille, de 700 pour Rou-
baix et Tourcoing.
On mande de Washington que M. Baker,
sous-secrétaire d'Etat à la gjerre, a déclaré
qu'au cours de l'année dernière 61 navires
américains, représentant 171.060 tonnes, ont
té coulés par les sous-marins allemands.
Plus de 300 personnes ont péri.
A.u Cours d'une récente traversée entre
Marseille et Alger s'est déroulée une petite
scène qui marque bien la sollicitude que nos
grands chets ont pour leurs hommes.
Au moment de la distribution du « jus
matinal aux 7 ou 800 permissionnaires, le
général qui parcourait le pont entendit des
protestations contre la boisson distribuée par
le « cambuslor » en guise de café.
S'emparant d'un bonnet de police et du
manteau d'un cavalier, le général prit place
dans les ranga des poilus qui attendaient
leur tour de distribution et quand son tour
arriva, Il guàta le b.,
arriva, il goûta le breuvage qu'il recrachl
avec dégoût.
Rejetant le manteau qui cachait son grade
il apostropha l'imprudent mercanti du bord.
Puis 11 arrêta la distribution et avertit le
cambusler que si, dans une heure, il n'avait
pas fait un nouveau « jus », par café, 11 au-
rait de ses nouvelles.
Une beure après. les passagers militaires
dégustaient un de ces mokas qui font époque
dans les annales de la mobilisation.
Bulletin de la Guerre
Plusieurs reconnaissances alle-
mandes repoussées en Champagne
en Artois et en Lorraine. Dans les
bois de l'Argonne sur la crête du
Vauquois plusieurs groupes de nos
jeunes classes ont par un coup de
surprise enlevé un poste ennemi, ra-
mené des prisonniers et rapporté
d'utile renseignements.
Les Anglais sont entrés sur plu-
sieurs points dans les tranchées en-
nemies, principalement au nord de
Lens où la lutte a été chaude. Ils
ont ramené des prisonniers.
L'aviation britannique a montré
cette semaine une grande activité ;
elle a attaqué les champs d'aviation
de Tournai et de Lille et bombardé
plusieurs cantonnements du côté
de Courtrai. Une dizaine d'aéropla-
nes ennemis ont été abattus.
Des avions anglais ont jeté des
ton nés de projectiles sur la gare de
Conflans (faubourg de Metz) sur cel-
les de Thionville et de Trêves.
En Italie, situation invariable.
*
# *
En Russie, les Allemands n'ayant
pas aocepté la déclaration de Trotsky
« ni paix ni guerre » ont repris l'of-
fensive en se portant contre Dvinsk.
Ils ont franchi la Dwina sans résis-
tance. D'un autre côté ils marchent
vers l'Ukraine qui les appelle à son
aide. Mais une dépêche de Stock-
holm publie une déclaration de Le-
niue et de Trotsky au gouvernement
de Berlin par laquelle ils acceptent
les très dures conditions allemandes
ces conditions comprennent l'an-
nexion de la Pologne, de la Lithuanie
de Riga et des îles et le paie-
ment d'une indemnité de iO milliards
en dr. -
La veille, le même Trotsky faisait
des avances à la France et à l'An-
gleterre, et les ambassadeurs de
l'Entente lui répondaient que
nous étions prêts à marcher avec la
Russie contre l'ennemi commun.
C'est à ne plus l'ibn y compren-
dre.
•%
La Roumanie dans l'impossibilité de
faire face aux armées allemandes et
après avoir consulté m alliél, entre
en négociation de paix avec £ l'Alle-
magne. ,
Communiqué du ministère de la
marine :
Paris, 20 février. - Le vapeur
« Dives » naviguant en convoi esteor-
té de Marseille à Bougie, a été torpil-
lé le 1* février sans que l'ennemi
eut été vu.
Il y avait à bord 339 passagers,
dont 301 militaires et 55 hommes
d'équipage.
Le nombre des disparus est de 110
n- -- mjrntvmr* ––I -
A la Messe des Hommes
Quatorzième Conférence de Monseigneur
l'Archevêque.
La Perfection chrétienne
Les ApÔtres et les premiers disciples nous
ont montré la voie vers la perfection chré-
tienne : courage invincible à confesser la loi ;
correspondance aux grâces reçues ; mise en
commun des biens pour* leur distribution à
chacun selon les besoins, les richesse des
uns suppléant à l'indigence des autres.
Le Bon Maître, interrogé par un jeune
prince sur la façon d'acquérir la vie éternelle,
avait répondu : « Observe les commande-
ments. » Je les ai toujours observés, que
me manque-t-il encore P Et Jésus d'ajouter :
« si tu veux être parfait, vends ce que tu
possèdes et donne-le tout aux pauvres. Tu
auras alors un trésor dans le ciel. Viens après
cela et. suis-moi. » Mais le jeune fortuné
n'eut pas le courage d'aller si avant dans la
perfection. Il s'éloigna avec tristesse.
Beaucoup de disciples, et non des moindres
par leur situation et leur notoriété, l'his-
toire du temps a noté leur attachement jus-
quo là au culte du veau d'or ont suivi !e
dernier conseil du Maître. Voulant atteindre
au plus haut degré la perfection, ils se sont
délivrés du poids lourd des trésors matériels
pour en dégager leur amp et l'élever vers le
ciel.
Cependant la communauté des biens n'é-
tait pas obligatoire : exemple d'Ananias et
de sa femme qui dissimulèrent uue partie du
prix doieur propriété, tout en voulant profi.
ter de tous les avantages de la communauté
Pierre pénètre leur secret : il leur repooehe
d'avair menti à Dieu et, à ces mots, tous
deux tombent frappée de mort subite, châti-
ment de leur déloyauté.
u Ta propriété et ton argent Vapparte-
« naient, avait dit Pierre à Ananias :tu étais
« libre de les retenir entièrement.
Monseigneur met au point, suivant la doc-
trine obrétienne, la question du droit légiti-
me de propriété, promulgué par le Christ,
mais accompagné du devoir de la charité. Il
ajoute ensuite :
« Ah 1 Messieurs, permettez-moi de le
redire que l'humanité serait heureuse et
tranquille, si elle se décidait enfin à se lais-
ser conduire par Jésus-Christ 1
« Quand les gouvernements le compren-
dront-ils et reconuaStront-lia leur erreur .*
On peut dire que tous se trouvent actuelle-
ment comme resserrés dans un passage étroit
d'où partent deux chemins : celui de l'idée
chrétieimo de la propriété, et celui de l'idée
socialiste révolutionnaire : si les gouverne-
ment prennent le premier, o'est la sainte li-
berté des enfants de Dieu, c'est le res-
pect sacré de la propriété dans la charité,
c'est l'ordre et le 8alut; si, au contraire, Us
prannent le second, c'est la tyrannie sanglan-
te, c'est le vol organisé, c'est l'anarchie et la
ruine : les tueries de Pétrograd et d'ailleurs
sont, en ce moment, plus terriblement élo-
quentes que ma parole. J1
L'Eglise a prêché d'exemple dans l'imita-
tion du détachement des richesses pour le
soulagement de toutes les formes de l'infor-
tune humaine. En ont toujours témoigné, et
en témoignent encore aujourd'hui, auprès
des victimes de la guerre, les innombrables
Congrégations religleuses,chacune créée pour
apporter le remède ou la consolation à cha-
que souffrance. Leurs membres renoncent à
tout, sacrifient tout, tout, jusqu'aux satis-
factions légitimes et jusqu'à teur vie, pour se
consacrer, s'immoler, pour dire plus vrai, à
la divine charité :
« Et c'est alors que nous avons vu apparaî-
tre, les unes après les autres, ces admirables
congrégations religieuses, qui ont fait tant
de bien, dans le passe, qui en font peut-être
plus encore aujourd'hui, au milieu des hor-
reurs de la Grande Guerre et qui resteront,
demain, Boyez en sûrs, Messieurs, le retuge
aimé de toutes les misères humaines, l'école
du travail, du vrai et du bien, autant que le
cénacle béni d'où monteront sans cesse vers
le ciel letl sacrifices cachés et les supplications
ardentes qui attireront sur la terre les grAces
d'union et de pnix dont elle a tant besoin.
« Il ne me semble pas possible, en effet,
qu'on ne revienne pas, après la guerre, à
une plus juste et plus exacte compréhension
de la liberté individuelle et de l'interôl natio-
nal : tous ceux qui me connaissent depuis
j'ai l'honneur d'être au service de l'Eglisè et
de la France, dans l'Afrique du Nord, savent
que je parle sans parti pris, sans aucune ar-
rière-pensée politique et sans vouloir offenser
qui que..ce soit, mats Seulement pour défen-
dre la liberté et pour le plus grand bien de
la patrie. »
Monseigneur cite d'ékquents exemples de
ce qu'il avance et termine par cette chaude
exhortation ;
u Quant à nous, Messieurs, respectueux de
la propriété et des droits de nos frères, fai-
sons de plus en plus large la part de n08 au-
mbiies, surtout pendant la gnerre : fils de
Dieu et de l'Egiise, fils de M. - S. Jésus Christ
qui a tout sacrifié pour nous sauver, soyons
prêts à tous les esuitiqqo ; mais surtout al-
mons-noue vraiment et pratiquement les
uns les autres : un seul cœur, une seule âme 1
Que ce soit notre devise ! Aimons, bénissons,
défendons nos frères et nos soeurs qui, dans
les communautés religieuses, la pratiquent
avec tant de perfection ; mais appliquons-
nous tous à la rAalieer partout, dans nos fa-
milles, dans notre chère ville d'Alger, dans
toute
milles, l'Algérie et dans toute la France ; Cor
unum et anima una 1
a Que cette union se manifeste aussi dans
nos prières et jusque dans nos cérémonies re-
ligieuses, et, puisque nous avons l'habitude,
à cette messe, de chanter motre Credo, chan-
tons-le tous avec plus de force et d'ensemble.
« La guerre nous a pris et nous prend,
chaque jour, les jeunes hommes dont nous
aimions à entendre la voix ; remplacez les,
Messieurs, chantez vigoureusement le Credo
aiin qu'au jour prochain où le prédicateur de
la Station quadragésimale p.endra ma pla-
ce dans cette chaire, je puisse lui dire :
« Voyez et entendez : ce magnifique audi-
« toire d'hommes n'a qu'un seul cœur, une
<' seule âme, comme il n'a qu'une siule voix
Il pour chanter le Credo.
F. J. COUPEL
L'Assemblée générale des Actionnaires
de la Banque de France
L'Assemblée générale des actionnaires de
la Banque de France s'&t tenue le 31 Jan-
vier sous la présidence de M. G. Pallain, gou-
verneur, qui a donné lecture, au nom du
conseil, du compte rendu des opérations
pour l'exercice 1917. Le rapport des cen-
seul s a été présenté par M. Derode.
Les entrées d or, qui atteignent, depuis le
début de la guerre, 2.277 millions, se sont
élevées, duraut l'exercice, à 288 miiions pro-
venant exclusivement dea versements volon-
taires du public. Les sorties ont été de 20
millions à destination de pays neutres ; 11
faut y ajouter un prêt de 435 millions à la
Trésorerie britannique à t'appui de conven-
Uons de crédit? conclues par le gouverne-
ment français. Ce prêt, restituable après la
cessation des hustllltés, figure au bilan avec
les prêts antérieurs sous la rubrique « Or à
l'étranger. » Aucun nouvel engagement
d'envol d'or n'a été pris depuis l'intervention
des Etuls-Uuiil. A la fia de l'exercice, 5.350
millions d'or se trouvaient ainsi répartis :
3.313 millions < en caisse » et 2.037 millions
à l'étranger ,.
11 a été livré ù l'industrie et au commerce
français près de 6 milliards (le change, dont
la plus grosse part vendue pour compte du
Trésor, l'enttemise de la Baupue demeurant,
comme on sait, entièrement gratuite pour
ces opérations.
Les présentations à l'escompte se sont éle-
vées, on 1917, a 9.498 millions, contre 6.548
millions en 1916, la moyenne du portefeuille
d'effets non échus a passé de 447 à 606 mil-
lions. Le portefeuille d'effets moratorlés a été
ramené à 1.141 millions contre 4.476 millions
au maximum en 1914.
Plus du tiers du produit du troisième em-
prunt de la Défense Nationale a été recueilli
par l'intermédiaire de la Banque de France :
elle a groupé à ses guichets un capital nomi-
nal de plus de 5 milliards. Le montant des
Bons et des obligatious de la Défense Natio-
nale souscrit par ses soins en 1917 a été de
8.884 millions portant à près de 15 milliards
le total des titres de ces deux dernières caté-
gories placés gratuitement par la Banque de-
puis le début de la guerre.
Les avances temporaires fe l'Etat s'élevaient,
en fin d'exercice, à 12.500 millions. La circu.
lalion atteignait 22.330'millions.
Les sommes payées par la Banque de
France à l'Etat, a titre de redevance sur la
circulation productive, de redevance spéciale
sur l'intérêt des avances au Trésor et do l'im-
pôt du timbre sur la circulation, s'élèvent à
58.329.00'J francs contre 39.752.000 francs en
1916.
L'Assemblée générale a réélu censeur, M.
Derode, négociant, ancien président de la
Chambre de commerCd de Paris, et régents
MM. Loreau, industriel, membre de la
Chambre de commerce d'Orléans ; de Neufli-
ze et DavilUer. banquiers.
« Pour la Vie D
Sous la présidence de Sa Grandenr Mon-
seigneur l'Archevêque, la Ligue pour le Relé.
vement de la Natalité Française « Pour la
Vie » donnait, dimanche 10 février, dans la
salle du Patronage N.-D. des Victoires,
une conférence de propagande et de recrute-
ment.
Une assistance nombreuse et choisie, par-
mi laquelle beaucoup de dames, avait répon-
du à l'appel des organisateurs. Elle leur
d'ailleurs manifesté sa satisfaction et ses en-
couragements en applaudissant chaleureuse.
ment le discours de Sa Grandeur et la confé-
rence de M. Paul Gemahling, chargé de
cours à l'Université, délégué général de cette
Ligue.
Monseigneur a pris le premier la parole.
Très documenté lui-même sur le but de l'œu-
vre et les moyens de le réaliser, il a exposé
de façon saisissante le danger imminent qui
menace notre pays par sa dépopulation pro-
gressive et les ravages déjà produits par les
théories, malheureusement mises en prati-
que sur une large échelle, du Malthusianis-
me, de l'égoissme méthodique mettant,
UVlmt tout, le plus grand piaislr immédiat
possible. Il y a aussi l'effreyante proportion
du nombre des divorcej, cette loidestructi-
ve des familles et malheur desengeants, voit
chaque jour ajouter à ses facilités.
Il a facilement démontré, par des stasti-
tiques, la marche à l'abîme de la France si
une prompte et énergique réaction ne vient
arrêter l'excédent croissant des décès sur les
naissances. Et sans compter encore les vides
profonde causés par la guerre actuelle, et
leurs conséquenoes sur la diminution du
nombre des familles.
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