Titre : Le Semeur algérien : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1918-01-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32867269g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 janvier 1918 27 janvier 1918
Description : 1918/01/27 (A8,N345). 1918/01/27 (A8,N345).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6376837h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N. 848 Huitième Année a OENTIMB.
-.
27 Ja" vi. 118
ABONN BMENTS :
ALGBRIB (trois provinces) 6 mois 3 fr.50
d Id. un an 6
FRANCE TUNISIE, MAROC D 7
TAHISET » 8
Gr.I' jer o centimes pour les on nge
méats d'adresse
Les abonnements partent d't 1CI
et du 11 de chaque mois
et sont payables d'avance
'>
..,.
1
ANNONCÉS :
Annonces. la ligne- 0 Ir. 10
RKQLUIBi, , » Qfr. 20
CIIRONIQUB LOCALES » 0 ir. 31
Le. Semeur Algérien est désigné
ponr l'insertion des annonces.
légale et judiciaires.
Les annonces pour Alger et l'A
frique du nord sont reçues aux
bureaux du journal et à l'Agence
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i « communications concernant la Rédaction et l'Administration
doivent être adressées
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PARAISSANT ÏM DIMANCHE
La Société de Publicité Religieuse, 6 Place de la Bourse,-à Paris,seu
chargée de recevoir la publicité extra locale pour le journal.
ALGER, le 25 Janvier 1918
-– 6
Les coopératives
de Consommation
Au fur et à mesure que la guerre
se prolonge et que le prix des den-
rées et objets de piemière nécessité
pour l'existence humaine s'élève, il
semble que s'intensifie la création
de sociétés coopératives ayant pour
but de procurer à leurs adhérents
ces denrées et objets tant en leur
vendant à meilleur compte qu'en for-
çant les commerçants à baisser leurs
prix pour vendre dans des limites
raisonnables.
Dans le département d'Oran, tous
les centres un peu importants ont. ou
vont avoir leur société coopérative.
A Mostaganem la recette journalière
de la coopérative aurait atteint plu-
sieurs fois 5000 francs. A Tiaret elle
a atteint le 31 décembre plus de
1700 francs.
Ces chillres sont la preuve que
cette création répond à un besoin
réel. Et je ne puis passer sous silen-
ce la société de Sidi-bel-Abbès la
plu& ancienne dont la comptabilité
faite selon la méthode américaine, si
elle est un peu compliquée, permet
de se rendre compte constamment
des restants en magasin et de la si-
tuation sociale et sert de modèle aux
coopératives formées après elle,
On voudrait voir les départements
d'Alger et. de Constantine entrer
dans cette même voie.
Bon nombre de personnes se sont
figurées que l'objet de ces sociétés
serait rempli quand la guerre serait
fiqie et qu elles n'auraient alors qu'à
- sedissoudre Cela me parait une gra
; £ '̃ tmpgftriiii aï. ma raison me dit au
contraire qu'elles doivent subsister
enduite et se perpétuer.
Les économistes ne prévoient-ils
pas que la vie chère continuera
aurant un certain nombre d'années ?
N'indiquent-ils pas que par le fait de
la rareté des ouvriers en égard aux
besoins, les salaires resteront à un
niveau élevé. Et si les salaires sont
forts, tous les objets manufacturés,
voire les produits agricoles ne se
vendront-ils pas forcément plus cher
sous peine de perte pour l'industriel
ou le producteur ?
Il faudra aussi plusieurs années
pour remettre le sol français dans
son état de productivité antérieure,
pour reconstituer le bétail à son
nombre de têtes d'antan. Et jusqu'à
ce qu'on y soit parvenu, la simple
diflerence entre les oflres et les
demandes fera monter les prix sur-
tout que pour éviter de nouvelles
sorties d'or le gouvernement devra
restreindre au minimum les importa-
tions
Une œuvre fort utile et d'ailleurs
actuellement poursuivie en Oranie
réside dans la Fédération des Coopé-
ratives tant au point de vue de leurs
intérêts généraux qu'à celui de leurs
achats. Agissant séparément pour
leurs approvisonnements, ces socié-
tés peuvent se faire concurrence et
avoir des frais généraux plus élevés ;
d'autre part, constituées souvent par
des fonctionnaires ou employés
ayant souffert plus que tous autres
de la vie chère, leurs dirigeants ne
sont pas toujours du métier. Il parait
donc qu'une fédération ayant un bon
acheteur remplirait un rôle nécessai-
re et faciliterait les opérations des
sociétés qu'elle grouperait, l'achat
direct par le consommateur au pro-
ducteur.
Souhaitons donc que les coopérati-
ves soit prudemment gérées et aient
toutes une prospérité leur assurant
une longue existence.
LÉONDE
Au jour le jour
Enfin le Sénat a manifesté quelque
résistance. Il refuse d'accepter la ma-
chine inventée contre le capital par la
majorité de la Chambre des députés.
Que chacun doive s'attendre à des sa-
crifices très lourds pour subvenir aux
charges financières d'après guerre, que
la richesse mobilière soit fortement
mise à contribution, il ne pourra pas
en être autrement.
Mais pourquoi traiter le capital en
ennemi contre lequel toutes les armes
sont permises alors surtout que les
derniers emprunts ont suffisamment
montré que l'argent ne manque pas de
patriotisme ? Suivant le projet adopté
par la Chambre, tout français déclarant
au flso le montant de son capital de
YWtt le faire-foqs serment,
Ce serment, s'il n'était pas sincère,
entraînerait pour le coupable les pei-
nes de pafjure et ce délit serait assimi-
lé à on crime pour toute la durée de la
prescription.
Est-Il possible que pendant le pre
mier quart du vingtième siècle, une
Chambre française paraisse ignorer le
principe le plus essentiel de la législa-
tion pénale, c'est à-dire qu'une loi de
répression n'est efficace qu'à la condi-
tion que la peine soit proportionnée à
la faute.
D'ailleurs pour les honnêtes gens, qui
se font un scropule de commettre en-
vers qui que ce soit une fraude, le sei-
ment sera inutile tandis qae pour les
autres il ne sera qu'une vaine formali-
té ; ces derniers trouveront toutes sor-
tes de moyens pour frauder le fisc.
Auprès de la disposition qui reudrait
la serment obligatoire pour la déclara-
tion de succession, l'inventaire des
valeurs déposées dans les coffres-forts
des établissements de crédit ne met-
trait en Jea aucune question de princi-
pes ; elle ne servirait qu'à enrichir les
fabricants de cofires-foris, car pour
Éditer les déplacements et les frais
d'une formalité coûteosp, on aura son
ollre fort chez soi.
Au fond toutes les mesures inventées
par une localité raffinée ont assez peu
d'importance pratique ; ce qu'il y avait
en réalité d'inquiétanl c'était la suppres-
sion de l'héritage au delà du quatrième
degré.
Une mesure insidieuse suffirait donc
pour bouleverser l'organisation de la
tamille et abroger les articles les plus
importants du Code civil. Et tout cela
pour ne ranporter au budget qu'un très
médiocre bénéfice. Des expériences ré-
centes n'ont que trop prouvé que les
neut dixièmes de l'aclit d'un patrimoine
réalisé par la voie judiciaire sont fata-
lement absorbés par les trais de liqui-
dation. V. T.
L'ÉPURATION
Caillaux comparait devant le ca-
pitaine Bouchardon chaque fois que
celui-ci a besoin de l'interroger sur
.les documents arrivés d'Itilie et
d'Amérique. L'inculpé depuis qu'il
est en fermé- à la prison de la Santé
ne montre plus la raôry e assurance.
Il se sent perdu par les pièces acca-
blantes qui prouve son dessein bien
arrêté de fomenter un coup d'Etat
avec l'aide de quelques régiments
sûrs et, sa dictature étant établie, de
négocier une paix allemande. Perdu
également par les pourparlers avec
des diplomates allemands. Voilà
pourtant jusqu'où la griserie du pou-
voir pmut entraîner un homme.
Le Sénat s'est constitué en Haute
Cour de Justice pour juger l'accusé
Malvy.
Le 28 Janvier le procureur général
citera l'accusé et établira le réquisi-
toire. Le * principal témoin, Léon
Daudet, a son portefeuille bourré de
pièces devant lesquelles il sera diffi-
cile aux juges amis de Malvy-la-trahi-
son de prononcer non coupable.
Louis MARTINET
La Drossa contro Diou
-, «
Nous disions l'autre jour que si
les catholiques en majorité laissent
périr d'inanition leur journaux, nos
adversaires au contraire, mieux avi-
sés, non seulement soutiennent sans
s^lasser de leurs deniers et de leur
propagande les feuilles libres pen-
seuses, mais en augmentent le nom-
bre par de nouvelles créations.
Un des organes les plus violents,
les plus acharnés contre la vérité
catholique avait suspendu sa publi-
cation au début de la guerre, parce
que trop censuré. Il la reprend avec
un capital financier qui le permet
de rayonner dans toute la France.
C'est le « Libre penseur de France»
son programme reste le même « La
Rénovation démocratique pour l'é-
ducation morale et matérielle de
l'humanité pour la lutte contre le clé-
ricalisme. - » -
Comprenez ce que cela veut dire.
Faire de notre pays une terre sans
Dieu, tel est l'unique but des mili-
tants de la Libre Pensée, de. ceux
qui dans leur fol orgeuil, marchent
sans peut-être en avoir conscience
sous la conduite du Prince des Té-
nèbres. Malheureusement ils font
plus de recrues qu'on ne le croit
chez les ignorants qui se laissent
prendre à leurs mensonges de toutes
sortes. Ah ces affreux sectaires sont
habiles dans l'art de falsifier les
textes 1 criminelle besogne à laquelle
s'attachent ces distillateurs de poi-
son. Nous en connaissons un
de cette trempe dans notre Alger.
Encore une fois et nous ne nous
lasserons jamais de le répéter. Que
les catholiques comprennent donc
d'où vient le mal dont ils sont entou-
rés ; qu'ils viennent au secours de
ceux qui se dévouent pour le com-
battre et l'écarter.
8,
1
Anticléricaux en vue
ALMEBEYDA dit VIGO est mort en
prison étranglé par deux cordons de
souliers.
MALVY, député, ministre de l'Inté-
rieur sous plusieurs ministères pendant
la guerre mondiale, paraîtra bientôt de-
vant la Haute Cour ; si ces politiciens,
presque tousses amis, osent le « laver s
le Conseil de guerre sera saisi de son
affaire.
CAILLAUX plusieurs fois ministre et
qui fut même Président au Conseil est
sous les verroux ; il sera jugé par le
Conseil de guerre.
LOUSTALOT, député, est arrêté, il
voisine à la prison de la Santé avec
Caillaux.
TURMEL député et toute une suite
de compagnons de moindre importance
égatemènC sous clef. -
bÉBATlEN FAUREcollaborateur ap-
pointé de la politique Malvy, grand pré-
dicateur d'athéiime, et qui choisissait
comme thème préféré de ses lucratives
harangues les « crimes de Dieu »,
« Dieu c'est le mal », vient d'être condam-
né à deux ans de prison, par défaut,
pour actes contraires à la pudeur. Il a
été arrêté ces jours ci à Mar-eille.
Tous anticléricaux farouches, cela va
de soi ! C'est l'bonneur de l'Eglise du
Christ de n'avoir pour « ennemis »
que des êtres sans moralité. Cela rap-
pelle le mot de La Bruyère : « Je vou-
« draib bien rencontrer un homme
« honnête parlant mal de la religion,
« car celui-là du moins n'aurait pas
« intérêt à parler de la sorte. Mais cet
« homme ne se rencontre pas. »
Le « Champion laïque »
Mgr Julien, évêque d'Arras, ayant
daigné honorer la Presse de sa pre -
mière Lettre pastorale, nous croyons
de notre devoir de publier la partie de
ce document doctrinal visant tout par-
ticulièrement le publiciste chrétien.
Nous citons:
Nous n'avons pas l'intention, est-il
besoin de le dire, de descendre person-
nellement dans l'artme des partis et de
mêler l'Eglise et ses grands intérêts
aux luttes périlleuses de la politique.
Nous entendons vivre en bonne Intelti:
gence avec les reprépentants d'une an.
torité aui ordonne au nom du bien pu-
blic. Nous comprenons toutefois que le
chemin des discussions soit ouvert, et
nous trouvons bon qu'il ne poit pas
fermé aux Catholiques. Les Catholi-
ques ont leur mot à dire sur les condi-
tions vitales de la Société, sur la valeur
des institutions qui par elles-mêmes, en
effet, élèvent ou abaissent les caractè-
res, sur les moyens de faire rentrer
Dieu et la religion dans les affaires
et dans les espérances de la patrie.
Un de nos éminents prédécesseurs,
Mgr Parisis, avait l'un des premiers
pressenti que, sous le règne de l'opinion
c'et-à-dire sous un régime qui agite
les questions les plus graves et les sou-
met au jugement du public, la religion
devrait avoir ses champions laïques,
lesquels, sans engager dans leurs polé-
miques l'autorité de l'Eglise, auraient
le droit de se placer sur le même terrain
et de combattre avec les mêmes armes
que l'adversaire. Personne ne s'avise
aujourd'hui de contester aux laïques
la liberté de parler et d'écrire en catho-
liques et de prendre leur place partout
où ils peuvent servir la religion et le
pays. Toute question un peu profon-
de devant toujours se rattacher à la
question religieuse, il est bon qu'il y ait
des croyants préparés à mettre en lu-
mière les solutions catholiques et à
prouver que' l'Eglise peut tournir de
précieux documents dans les enquêtes
préparatoires d'un meilleur avenir.
Combien de nos héros, morts pour la
patrie, ont entrevu dans leur dernier
regard une France nouvelle à l'image
de leurs opinions politiques ou reli-
gieuses 1 Aucun Français n'est entiè-
rement satisfait de la France d'hier et
beaucoup se plaisent à créer en leurs
rêves la France de demain. Oh lia bel-
le France que peut rêver un catholique,
sans rien lui ôter de ses aspirations les
plus modernes, pourvu qu'elles ne soi-
ent pas en contradiction avec les éter-
nels principes d'ordre, de discipline et
d'autorité dont le catholicisme a gardé
le dépôt !
Nous ne nous permettrons que d'a-
jouter cette brève réflexion.
C'était exactement la pensée qui ins-
pira à notre ancien Président M. de
Marolles, la création d'une Corporation
de Publicistes chrétiens et jamais il ne
s'écarta des règles rappelées par Mgr
Julien.
C'était la pensée de ce grand journa-
liste de l'Artois, Auguste Roussel, notre
ainé et toujours notre ami très regretté.
Et dans le portrair, exquis de vérité,
que nons traçait naguère M. René Ba-
zin, notre président actuel, du Journa.
liste populaire (Pierre l'Ermite), c'était,
exactement la même pensée.
Donc, sur ce point, unité de senti-
ment,
V, T.
La bienhenreuse Marguerite-Marie
La lecture du déoret sur les miracles pré-
sentés pour la canonisation de la bienheu-
reuse Marguerite-Marie, a revêtu, un carac-
tère spécialement imposant. Beuolt XV fit
ressortir, dans un discours de grand souffle
apostolique, le rapport étroit entre cette cau-
se et le développement de la dévotion au Sa-
cré Coeur.
Le Pape en terminant a rappelé l'abondan-
ce des bénédictions célestes c sur tous ceux
qui s'appliquent saintement à promouvoir la
plus grande gloire de Marguerite- Marie Ala-
coque en concourant à rendre efficace sa su-
blime mission et à propager la dévotion au
cœur très saint de Jésus, n
-_.------ -----.- -.-- ---
Bulletin de la Guerre
Comme la semaine dernière les
communiqués de cette semaine peu-
vent se résumer en une seule ligne :
«rien à signaler sur les divers fronts ;
canonades habituelles » On at-
tend toujours l'offensive allemande ;
se produira-t-elle ? personne ne le
sait. En tous cas nos précautions
sont prises ; nous sommes prêts par.
tout à la - résistance. ---
Nos vieilles connaissances les deux
croiseurs pirates « Goeben et Bres-
lau » sortis des Dardanelles ont vou-
lu attaquer des forces navales anglai-
ses au nord d'imbros. Ils ont coulé
deux monitors britanniques, mais
leur victoire ne fut pas do longue
durée. Le « Breslau » acculé sur un
champ de mines lit explosion ; le
« Goeben » s'étant sauvé, heurta
une mine et alla s'échouer sur la
pointe de Nagara où bombardé par
es avions de nos alliés, il ne tut
bientôt plus qu'une ruine impossible
à réparer.
* •
Les pourparlers russo-boches sont
encore interrompus. La dissolution
parla force de la Constituante le
jour même de sa réunion n'est pas
faite pont engager l'Etat major alle-
mand à traiter avec les bandits de
Pétrograde. 11 sait que lorsqu'il lui
plaira d'envoyer une armée à Pétro-
grade et d'emprisonner Trotsky et
Lénine rien ne lui sera plus facile.
Attendons les événements.
En attendant Trotsky remplace la
Constituante qui ne donnait à son
gouvernement qu'une faible minori-
té par une Convention où les Soviets
seuls sont représentés. La Terreur
va battre son plein.
Kalédine et Korniloft sont bien
longs à venir rétablir l'ordre.
Trotsky a fait enfermer dans la
forteresse St Pierre St Paul le mi-
nistre de Roumanie ; mais le lende-
main sur une énergique protestation
des Puissances alliées, Etats-Unis,
France et Angleterre il le fit mettre
en liberté.
Une proclamation de Trotsky aux
nations étrangères dénonce la four-
berie boche qui veut s'annexer les
territoires occupés en Russie
BIBLIOGRAPHIE
Viennent de Paraître
I/Art et les Saint. 1 Collection de
volumes petit ln-4* (18x12,5,/ illustrés de 40
gravures. Saint Nicolas, par Auguste
Marguimer, - Sainte Catherine, par
Hetiri Brémont-I Sainte Geneviève, par
A. D. Sertiilanges. Saint Martin, par
Henry Martin. Chaque volume. Broché :
2 fr. Relié :3 Ir. (Envoi franco contre man-
dat-poste à H. Laurens, éditeur, G, rue de
Tournon, Paris, Vie).
Majoration temporaire 20100
Il n'exihte nulle part à l'étranger, croyons-
nous, une collection semblable à celle que la
librairie Laurens vient de lancer sous la titre
1/Art et les Saints.
Le but de cette série est de gro jper en d'é-
légantes plaquettes un choix des innombra-
bles ttuvres d'art consacrées aux évocations
de la légende des saints et de présenter ces ad-
mirables miniatures, peintures, sculptures,
œuvres de toutes sortes, accompagnées d'un
texte dû à une plume autorisée.
Ne nous attardons pas à approuver le choix
des quatre premières monogi aphtes mises en
vente, cenientons-nous, en 108 présentant, de
faire en quelques mots le commentaire de ce
qu'elles renferment: ce sera la meilleure ma-
nière de montrer combien l'idée de cette co-
lection intéresse l'art de tous les pays, l'his-
toire de tous les pays.
La vie de Saint Nleolas, le patron des
garçons, le héros du miraole du saloir, est
contée avec charme et talent par M. Augus-
te Marguillier. C'est la Champagne la Lor-
raine, Florence, Grimma, qui, avec des oeu-
vres anonymes ou signées Fra Angelico,
Psellino, Gérard David, Albert Dürer, Cra-
nach, nous commentent la vie du célèbreévê-
que de Myre.
Sainte Catherine d'Alexandrie, pa-
tronne des jeunes filles, des philosophes etc.
a pour historien M Henri Brémond, qui a
très heureusement groupé les divers épisodes
de la vie de la sainte autour des représenta-
tion. des quatre grands miracles de la roue,
de la contusion des docteurs, du mariage
mystique, de l'ensevelissement par les anges.
Les sanctuaires d'Italie, les richesses de - nos
bibliothèques publique», avec les précieuses
miniatures des Fouquet et des Bourdichon,
avec les oeuvres des Luini, des Masaccio, des
Pinturrichlo, des Lippi, des Yans Irok, des
Momlloi, donnent a et texte, k la fou éradlt
it WRMlWft toiate a porté®,
Sainte Geneviève a été confiée à M.
l'abbé Sertiilanges, qui, avec sa hauteur de
vue coutumière, nous donne un portrait aus-
si exact que vivant de la patronne de Péris et
de la France. La vie de sainte Geneviève et
presque exclusivement illustrée par îles œu-
vres françaises, où radmlrabe génie de Pu-
vis de Chavannes rayonne tout particulière.
ment.
Saint Martin, l'immortel évêque de
Tours, une des figures les plus populaires
qu'il y ait en France et à l'étranger (car c'est
par milliers que villes, villages et hameaux se
sont placés sous son vocable) nous est présen-
té par M. Henri Martin, le savant adminis-
trateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, avec
une simplicité aussi captivante qu'éloquente.
L?s faits notoires et les actions charitables du
légendaire évéque sont magnifiés par leB bas-
reliefs de Lucques, les plus délicates minia-
tures, les fresques de Simone di Martino à
Assise,les tapisseries d'Angers et de Montpe-
ut, et "dans les temps plus modernes, par
des toiles de Jordacus et de Le Sueur.
Terminons en louant comme elle le méri-
te la présentation matérielle de toutes ces
plaquettes aussi bien illustrées que tirées, en
félicitant ces personnalités, appartenant à des
milieux très différents, de collaborer à une
œuvre qui montrera que les Français sont des
admirateurs respectueux de ce noble et grand
art chrétien, de l'impartiale histoire, c'est à-
dire de ce qui, plus que jamais et en raison
même dd clrconstanceH. constitue à leurs
yeux l'un des plus précieux patrimoines de
la civilisation.
A la Messe des Hommes
Dlxttme Conférence de Monseigaaar l'Ar-
cheTêquc.
LA RÉSURRECTION DE N.-S. JÉSUS
CHRIST
Monseigneur souligne d'abord l'importan-
ce du sujet traité :
« Si le Christ est ressuscité, il est Dieu ; sa
religion est divine ; si le Christ est ressuscité,
Lui, vrai homme, autant que Dieu, Lui notre
chef et notie modèle, nous ressusciterons, à
notre tour, quand l'heure de Dieu aura
sonné. »
Puis, suivant le texte évangélique, il nous
montre que Jésus a été enseveli suivant le
rite judaïque et qu'une grosse pierre ferme
l'entrée du sépulcre.
Le lendemain, les Princes des Prêtres,
mal rassurés encore, font placer des scellés
sur cette pierre et une garde de soldats pour
y veiller. Us craignaient que les disciples
vinssent eux-mêmes enlever le corps de leur
Maitre pour faire croire ainsi à sa résurrec-
tion.
Comme si cela était possible, dans la cir-
constance, et comme si lus craintifs disciples
en étaient capables 1
Mais St Mathieu au chap. XXVIII de son
évangile nous apprend qu'il y eut, dans la
nuit qui suivit le sabbat, un violent tremble-
ment de terre ; quun ange vint renyers er la
pierre du sépulcre, et que les gardes, frappés
de terreur, tombèrent comme morts.
Les Princes des prêtres, les Anciens et les
grands prêtres, épouvantés eux-mômes à
celte nouvelle, se concertèrent aussitôt. Ils
remirent aux soldats de la garde une somme
considérable et leur donnèrent- l'ordre de
déclarer que les disciples de Jésus étaient
venus la nuit voler le cadavre. Ils les garan-
tirent, de plus, qu'ils ne seraient pas inquié-
tés pour leur défaut de surveillance.
Monseigneur. cite à ce propos la logique
impitoyable qu'oppose Saint Augustin à l'as-
tuce des Juifs:
a..Tu présentes des témoins qui dormaient 1
Vraiment c'est toi qui t'es endormie. Car,
si les gardes dormaient, comment ont-ils pu
voir les disoiples enlever le corps de Jésus ?
S'il ne dormaient pas, comment ne les ont-
ils pas empêchés de l'emporter ?
a Juifs de tous les temps et vous, rationa-
listes de tous les ptys, répondez à ce dilemme
du grand Evêque africain
a Messieurs, nous attendons encore une
réponse. >
Monseigneur fait ressortir ensuite combien
les saintes femmes et les disciplos furent
longs à erolre à la réalité de la résurrection
de Jésus,Doutant tous de leurs propres yeux et
de leurs oreilles, il tallut que le Divin Maitre
lorsqu'il revint au milieu d'eux, mangeât en
leur présence et multipliât ses instances pour
les convaincre enfin qu'il ne s'agissait pas
d'une simple apparition spirituelle, mais
qu'il était bien là, en chair et en os
La belle page cl aprls, qui suit le récit de
la scène de Jésus ressuscité, termine cette
Conférence :
,1, Puis il dit de nouveau : » La paix
a soit avec vous t Comme mon Père m'a
« envoyé, moi-même je vous envole. »
o Ensuite H soufila sur eux et H ajouta: « Re-
Il cevez le Saint-Esprit. Les péchés seront re-
« mis a ceux à qui vous les remettrez ; ils se-
« ront retenus pour ceux à qui YOUS les rc-
- « -- tiendrez.
« Quelle vive reconnaissance doit pénétrer ]
nos cœurs en constatant ici, Messieurs, que
c'est Jésus, et Jésus ressuscite, qui institue le
sacrement de la Pénitence. Ne semble-t-il
pas nous dire, en effet : « Regardez-moi : je
suis sorti vivant de la mort du tombeau ;
vous aussi, mes frères, fratres (car c'est
Lui qui nous donne ce nom qui nous gran-
dit à la taille de Dieu), vous en sortirez vivanh,
comme moi, un jour : mais, en attendant
la résurrection de vos corps, voici la résur-
rection de vos Ames ; voici le moyen de sor-
tir de la mort du péché : allez à mes Apô-
tres 1 Je, leur ai donné, avec le Stxint Esprit,
le pouvoir de vous pardonner vos péchés, de
vous rendre la vie de la grâce, de ressusci-
ter vraiment vos Ames.
« 0 sacrement de Pénitence 1 Sacrement de
pardon et de résurrection, sois béni 1 Merci,
Bon Jésus, de nous l'avoir donné 1
« Or, Thomas n'étant pas là, avec les autres
apôtres, quand Jésus leur apparut, ne vou..
lut rien croire, à son tour, de tout o. qui
lui éui^ raconté.
« Et voici que, huit jours après, le Divin
Sauveur, par une condescendance admirable,
daigna lui-même convertir le terrible Incré.
dule, en lui faisant touchpr ses plaies : ) Pia-
« ce Ici ton doigt, voici mes mains ! Appro-
Il che ta main, et mets-la dans mon côté.
« Et ne sois plus incrédule, mais fidèle I
« L'Apôlre. vaincu par l'évidence, tomba à
ses pieds, en s'écrlant : Il Mon Seigneur et
l' mon Dieu 1 »
« Parce que tu m'as vu, tus as cru, Tho.
« inas. Bienheureux ceux qui n'ont point vu
« et qui ont cru 1 »
n ReMlons, Messieurs, sur cette parole qui
nous concerne, et ne nous scandalisons pas
trop de l'incrédulité des Apôtres qui n'ont
voulu croire à la résurrection de Jésus Christ
qu'après l'avoir vu. de leurs yeui vu, vrai-
ment ressuscité. « Non, ne nous en plaignons
« pas. vous dirai-je avec Paint Grégoire-le
Il Grand : car elle est l'inébranlable fonde-
1 ment de notre toi. Plus ils ont persisté à
Il nier sa résurrection, plus leur témoigna-
« ge aura de force quand vaincus àleur tour,
u par l'évidence, ils iront se faire tuer sur tous
« les points du globj, en disant : « 11 est res-
v suscité, le Christ notre espérance 1 » -
« Le Christ est vraiment ressuscite. Donc,
le Christ est Dhu 1 Dor.c, sa religion est divi-
ne 1 Donc et je ne puis pas le dire sans
être transporté d'enthousiasme nous pos-
sédons la vérité.
- Redisons tous, en terminant, la belle
prière de l'apôtre incrédule, enfin terrassé par
la prèseuce visible de Jégus ressuscité : « Mon
S^igeur et mon Dieu 1 - Redisons la au mo-
ment de l'Elévatien à la sainte Messa vous
savez que lesaint Pape Pie X y a attaché une
indulgenee; redisons-la, ausi 1 le soir, au
moment de la bénédiction du Très Saint Sa-
crement ; redisons la plus souvent, et avec
plus d'amour, à la fin de cette année, pour ré-
parer notre manque de foi et notre indifféren-
ce : redisons la, avec une ferveur angoissée,
mais confiante, au commencement de l'an-
née nouvelle, en notre nom perionnel, au
nom de nos familles particulièrement au nom
dejnotre chère Patrie comme un acte de fol
qui nous sauvera :
« Mon seigneur et mon Dieu 1 Il
F. J. COUPEL
-U.. - - - - - ._- .---.-
Gianelle ilu Saint Nom fle Jésus
23, rue des Consuls
Instructions Doctrinales
par M. l'Abbé J.JUBIN
III. L'Eglise catholique il travers les Ares
Dimanche 20 janvier, 15' L'Eglise catho.
lique et l'infaillibilité.
Possédant la vérité révélée, l'Eglise de
Jésus- Christ doit la posséder avec une certi-
tude absolue. Il lui faut donc une assistance
spéciale d'en haut pour préserver son ensei-
gnement de toute erreur qui menacerait, au
cours des âges, de fausser le dogme ou de
pervertir la morale.
Cette assistance divine qui la fait inJailli-
ble, lui a été solennellement promise par
Notre Seigneur : « Et voici que 1e suis avec
vous tous les tours jusqu'à la consommation
des siècles. >
1* Qu'est celle infaillibilité P. infailli-
bilité doctrinale. Pas impeccabilité. Pas da-
vantage révélation nouvelle. La révélation a
été closo au jour de la Pentecôte. Après la
descente du Saint Esprit sur les apôtres, il
n'y a plus rien à ajouter, rien à retrancher &
l'Evangile. Saint Paul aux Gilates : <- Si
quelqu'un vous prêche un autre évangile que
celui que vous avez reçu, qu'il soit anathè-
me. < L'Infaillibilité de l'Eglise n'est pas
non plus uue Inspiration proprement dite,
mais une assistance permanente de l'Esprit
Saint, pour que la vérité révélée soit conser-
vée et transmise dans son intégrité. Cette
infaillibilité, Dieu se la doit à lui-même, par
respect pour son adorable paiole qui ne
saurait souffrir d'altération sacrilège. Il la
doit à son Eglise puisqu'Il l'a chargée da per.
pétuer son enseignement. Il la doit à
chacun de nous, du moment qu'il nous im-
pose de croire à la parole de l'Eglise ; t, Celu
qui creira et sera baptisé, sera sauvé ; celui
qui ne croira pas, sera condamné. » Saint
Marc, XVI, 16. En raison de ce devoir de
croire, j'ai le droit de n'être jamais induit
en erreur, d'exiger en quelque sorte de l'E-
glise, non pas une infaillibilité présumée,
mais uno infaillibilité véritable. Celte infail-
libilité véritable. l'Eglise l'a en elVet ; elle a
reçu la promesse de l'Esprit Consolateur, qui
est l'Esprit de Vérité ; et nous tous, qui re-
cevons docilement l'enseignement de l'Eglise,
nous participons à ce privilège d'infaillibilité.
Quel est Vorgane de rinfaillibilitâ de
l'Eglise. ? ,- C'est le Chef suprême de l'E-
glise, le Successeur de Pierre, le Pontife Ro-
main, le Pape. L'auguste vieillard du Vati-
can est la plus grande puissance morale de
ce monde, parce qu'il est l'infaillible gardien
du dépôt de la vérité révélée. 11 exerce d'ail-
leurs cette infaillibilité non en tant que le
docteur particulier, mais en tant que Chef de
l'Eglise l'nivenelle, Certes le Concis œcu-
ménique est infaillible,mais d'une infaillibili-
té qui, en sa manifestation plus solennelle.
n'est au fond que l'épanouissement de l'in-
faillibilité du Ponllfe suprême. Le Concile
estde réunion difficile : or il faut que l'infailli-
bilité ait son organe permanent. Mais l'infail-
libilité no serait-elle pas dans l'épiscopat dis-
persé ? Oui, mais avec cette réserve essentielle
que les évêques ne sont pas individuellement
exempts d'erreur comme l'étaient indIviduel-
lement les apôtres ; et que l'ensemble des
vêqueA ne tirent leur infaillibilité que de
leur union avec la chaire de Pierre. C'est
à Pierre exclusivement que les paroles ont été
dites: Tu es Pierre. : suint Mathieu XVI,
18. Je te donnerai les ciels. id 19. J'ai
prié pour loi.,. ; saint Luc, XXII, 32, Pais
mes ftretff i aaiJit Jean XXI, 17. C'est
-.
27 Ja" vi. 118
ABONN BMENTS :
ALGBRIB (trois provinces) 6 mois 3 fr.50
d Id. un an 6
FRANCE TUNISIE, MAROC D 7
TAHISET » 8
Gr.I' jer o centimes pour les on nge
méats d'adresse
Les abonnements partent d't 1CI
et du 11 de chaque mois
et sont payables d'avance
'>
..,.
1
ANNONCÉS :
Annonces. la ligne- 0 Ir. 10
RKQLUIBi, , » Qfr. 20
CIIRONIQUB LOCALES » 0 ir. 31
Le. Semeur Algérien est désigné
ponr l'insertion des annonces.
légale et judiciaires.
Les annonces pour Alger et l'A
frique du nord sont reçues aux
bureaux du journal et à l'Agence
Havas, 72 rue d'Isly, Alger.
i « communications concernant la Rédaction et l'Administration
doivent être adressées
à M.̃ l'Administrateur du SEMEUR ALQÍtBDIB, 49, Rue JOaII8I.
PARAISSANT ÏM DIMANCHE
La Société de Publicité Religieuse, 6 Place de la Bourse,-à Paris,seu
chargée de recevoir la publicité extra locale pour le journal.
ALGER, le 25 Janvier 1918
-– 6
Les coopératives
de Consommation
Au fur et à mesure que la guerre
se prolonge et que le prix des den-
rées et objets de piemière nécessité
pour l'existence humaine s'élève, il
semble que s'intensifie la création
de sociétés coopératives ayant pour
but de procurer à leurs adhérents
ces denrées et objets tant en leur
vendant à meilleur compte qu'en for-
çant les commerçants à baisser leurs
prix pour vendre dans des limites
raisonnables.
Dans le département d'Oran, tous
les centres un peu importants ont. ou
vont avoir leur société coopérative.
A Mostaganem la recette journalière
de la coopérative aurait atteint plu-
sieurs fois 5000 francs. A Tiaret elle
a atteint le 31 décembre plus de
1700 francs.
Ces chillres sont la preuve que
cette création répond à un besoin
réel. Et je ne puis passer sous silen-
ce la société de Sidi-bel-Abbès la
plu& ancienne dont la comptabilité
faite selon la méthode américaine, si
elle est un peu compliquée, permet
de se rendre compte constamment
des restants en magasin et de la si-
tuation sociale et sert de modèle aux
coopératives formées après elle,
On voudrait voir les départements
d'Alger et. de Constantine entrer
dans cette même voie.
Bon nombre de personnes se sont
figurées que l'objet de ces sociétés
serait rempli quand la guerre serait
fiqie et qu elles n'auraient alors qu'à
- sedissoudre Cela me parait une gra
; £ '̃ tmpgftriiii aï. ma raison me dit au
contraire qu'elles doivent subsister
enduite et se perpétuer.
Les économistes ne prévoient-ils
pas que la vie chère continuera
aurant un certain nombre d'années ?
N'indiquent-ils pas que par le fait de
la rareté des ouvriers en égard aux
besoins, les salaires resteront à un
niveau élevé. Et si les salaires sont
forts, tous les objets manufacturés,
voire les produits agricoles ne se
vendront-ils pas forcément plus cher
sous peine de perte pour l'industriel
ou le producteur ?
Il faudra aussi plusieurs années
pour remettre le sol français dans
son état de productivité antérieure,
pour reconstituer le bétail à son
nombre de têtes d'antan. Et jusqu'à
ce qu'on y soit parvenu, la simple
diflerence entre les oflres et les
demandes fera monter les prix sur-
tout que pour éviter de nouvelles
sorties d'or le gouvernement devra
restreindre au minimum les importa-
tions
Une œuvre fort utile et d'ailleurs
actuellement poursuivie en Oranie
réside dans la Fédération des Coopé-
ratives tant au point de vue de leurs
intérêts généraux qu'à celui de leurs
achats. Agissant séparément pour
leurs approvisonnements, ces socié-
tés peuvent se faire concurrence et
avoir des frais généraux plus élevés ;
d'autre part, constituées souvent par
des fonctionnaires ou employés
ayant souffert plus que tous autres
de la vie chère, leurs dirigeants ne
sont pas toujours du métier. Il parait
donc qu'une fédération ayant un bon
acheteur remplirait un rôle nécessai-
re et faciliterait les opérations des
sociétés qu'elle grouperait, l'achat
direct par le consommateur au pro-
ducteur.
Souhaitons donc que les coopérati-
ves soit prudemment gérées et aient
toutes une prospérité leur assurant
une longue existence.
LÉONDE
Au jour le jour
Enfin le Sénat a manifesté quelque
résistance. Il refuse d'accepter la ma-
chine inventée contre le capital par la
majorité de la Chambre des députés.
Que chacun doive s'attendre à des sa-
crifices très lourds pour subvenir aux
charges financières d'après guerre, que
la richesse mobilière soit fortement
mise à contribution, il ne pourra pas
en être autrement.
Mais pourquoi traiter le capital en
ennemi contre lequel toutes les armes
sont permises alors surtout que les
derniers emprunts ont suffisamment
montré que l'argent ne manque pas de
patriotisme ? Suivant le projet adopté
par la Chambre, tout français déclarant
au flso le montant de son capital de
YWtt le faire-foqs serment,
Ce serment, s'il n'était pas sincère,
entraînerait pour le coupable les pei-
nes de pafjure et ce délit serait assimi-
lé à on crime pour toute la durée de la
prescription.
Est-Il possible que pendant le pre
mier quart du vingtième siècle, une
Chambre française paraisse ignorer le
principe le plus essentiel de la législa-
tion pénale, c'est à-dire qu'une loi de
répression n'est efficace qu'à la condi-
tion que la peine soit proportionnée à
la faute.
D'ailleurs pour les honnêtes gens, qui
se font un scropule de commettre en-
vers qui que ce soit une fraude, le sei-
ment sera inutile tandis qae pour les
autres il ne sera qu'une vaine formali-
té ; ces derniers trouveront toutes sor-
tes de moyens pour frauder le fisc.
Auprès de la disposition qui reudrait
la serment obligatoire pour la déclara-
tion de succession, l'inventaire des
valeurs déposées dans les coffres-forts
des établissements de crédit ne met-
trait en Jea aucune question de princi-
pes ; elle ne servirait qu'à enrichir les
fabricants de cofires-foris, car pour
Éditer les déplacements et les frais
d'une formalité coûteosp, on aura son
ollre fort chez soi.
Au fond toutes les mesures inventées
par une localité raffinée ont assez peu
d'importance pratique ; ce qu'il y avait
en réalité d'inquiétanl c'était la suppres-
sion de l'héritage au delà du quatrième
degré.
Une mesure insidieuse suffirait donc
pour bouleverser l'organisation de la
tamille et abroger les articles les plus
importants du Code civil. Et tout cela
pour ne ranporter au budget qu'un très
médiocre bénéfice. Des expériences ré-
centes n'ont que trop prouvé que les
neut dixièmes de l'aclit d'un patrimoine
réalisé par la voie judiciaire sont fata-
lement absorbés par les trais de liqui-
dation. V. T.
L'ÉPURATION
Caillaux comparait devant le ca-
pitaine Bouchardon chaque fois que
celui-ci a besoin de l'interroger sur
.les documents arrivés d'Itilie et
d'Amérique. L'inculpé depuis qu'il
est en fermé- à la prison de la Santé
ne montre plus la raôry e assurance.
Il se sent perdu par les pièces acca-
blantes qui prouve son dessein bien
arrêté de fomenter un coup d'Etat
avec l'aide de quelques régiments
sûrs et, sa dictature étant établie, de
négocier une paix allemande. Perdu
également par les pourparlers avec
des diplomates allemands. Voilà
pourtant jusqu'où la griserie du pou-
voir pmut entraîner un homme.
Le Sénat s'est constitué en Haute
Cour de Justice pour juger l'accusé
Malvy.
Le 28 Janvier le procureur général
citera l'accusé et établira le réquisi-
toire. Le * principal témoin, Léon
Daudet, a son portefeuille bourré de
pièces devant lesquelles il sera diffi-
cile aux juges amis de Malvy-la-trahi-
son de prononcer non coupable.
Louis MARTINET
La Drossa contro Diou
-, «
Nous disions l'autre jour que si
les catholiques en majorité laissent
périr d'inanition leur journaux, nos
adversaires au contraire, mieux avi-
sés, non seulement soutiennent sans
s^lasser de leurs deniers et de leur
propagande les feuilles libres pen-
seuses, mais en augmentent le nom-
bre par de nouvelles créations.
Un des organes les plus violents,
les plus acharnés contre la vérité
catholique avait suspendu sa publi-
cation au début de la guerre, parce
que trop censuré. Il la reprend avec
un capital financier qui le permet
de rayonner dans toute la France.
C'est le « Libre penseur de France»
son programme reste le même « La
Rénovation démocratique pour l'é-
ducation morale et matérielle de
l'humanité pour la lutte contre le clé-
ricalisme. - » -
Comprenez ce que cela veut dire.
Faire de notre pays une terre sans
Dieu, tel est l'unique but des mili-
tants de la Libre Pensée, de. ceux
qui dans leur fol orgeuil, marchent
sans peut-être en avoir conscience
sous la conduite du Prince des Té-
nèbres. Malheureusement ils font
plus de recrues qu'on ne le croit
chez les ignorants qui se laissent
prendre à leurs mensonges de toutes
sortes. Ah ces affreux sectaires sont
habiles dans l'art de falsifier les
textes 1 criminelle besogne à laquelle
s'attachent ces distillateurs de poi-
son. Nous en connaissons un
de cette trempe dans notre Alger.
Encore une fois et nous ne nous
lasserons jamais de le répéter. Que
les catholiques comprennent donc
d'où vient le mal dont ils sont entou-
rés ; qu'ils viennent au secours de
ceux qui se dévouent pour le com-
battre et l'écarter.
8,
1
Anticléricaux en vue
ALMEBEYDA dit VIGO est mort en
prison étranglé par deux cordons de
souliers.
MALVY, député, ministre de l'Inté-
rieur sous plusieurs ministères pendant
la guerre mondiale, paraîtra bientôt de-
vant la Haute Cour ; si ces politiciens,
presque tousses amis, osent le « laver s
le Conseil de guerre sera saisi de son
affaire.
CAILLAUX plusieurs fois ministre et
qui fut même Président au Conseil est
sous les verroux ; il sera jugé par le
Conseil de guerre.
LOUSTALOT, député, est arrêté, il
voisine à la prison de la Santé avec
Caillaux.
TURMEL député et toute une suite
de compagnons de moindre importance
égatemènC sous clef. -
bÉBATlEN FAUREcollaborateur ap-
pointé de la politique Malvy, grand pré-
dicateur d'athéiime, et qui choisissait
comme thème préféré de ses lucratives
harangues les « crimes de Dieu »,
« Dieu c'est le mal », vient d'être condam-
né à deux ans de prison, par défaut,
pour actes contraires à la pudeur. Il a
été arrêté ces jours ci à Mar-eille.
Tous anticléricaux farouches, cela va
de soi ! C'est l'bonneur de l'Eglise du
Christ de n'avoir pour « ennemis »
que des êtres sans moralité. Cela rap-
pelle le mot de La Bruyère : « Je vou-
« draib bien rencontrer un homme
« honnête parlant mal de la religion,
« car celui-là du moins n'aurait pas
« intérêt à parler de la sorte. Mais cet
« homme ne se rencontre pas. »
Le « Champion laïque »
Mgr Julien, évêque d'Arras, ayant
daigné honorer la Presse de sa pre -
mière Lettre pastorale, nous croyons
de notre devoir de publier la partie de
ce document doctrinal visant tout par-
ticulièrement le publiciste chrétien.
Nous citons:
Nous n'avons pas l'intention, est-il
besoin de le dire, de descendre person-
nellement dans l'artme des partis et de
mêler l'Eglise et ses grands intérêts
aux luttes périlleuses de la politique.
Nous entendons vivre en bonne Intelti:
gence avec les reprépentants d'une an.
torité aui ordonne au nom du bien pu-
blic. Nous comprenons toutefois que le
chemin des discussions soit ouvert, et
nous trouvons bon qu'il ne poit pas
fermé aux Catholiques. Les Catholi-
ques ont leur mot à dire sur les condi-
tions vitales de la Société, sur la valeur
des institutions qui par elles-mêmes, en
effet, élèvent ou abaissent les caractè-
res, sur les moyens de faire rentrer
Dieu et la religion dans les affaires
et dans les espérances de la patrie.
Un de nos éminents prédécesseurs,
Mgr Parisis, avait l'un des premiers
pressenti que, sous le règne de l'opinion
c'et-à-dire sous un régime qui agite
les questions les plus graves et les sou-
met au jugement du public, la religion
devrait avoir ses champions laïques,
lesquels, sans engager dans leurs polé-
miques l'autorité de l'Eglise, auraient
le droit de se placer sur le même terrain
et de combattre avec les mêmes armes
que l'adversaire. Personne ne s'avise
aujourd'hui de contester aux laïques
la liberté de parler et d'écrire en catho-
liques et de prendre leur place partout
où ils peuvent servir la religion et le
pays. Toute question un peu profon-
de devant toujours se rattacher à la
question religieuse, il est bon qu'il y ait
des croyants préparés à mettre en lu-
mière les solutions catholiques et à
prouver que' l'Eglise peut tournir de
précieux documents dans les enquêtes
préparatoires d'un meilleur avenir.
Combien de nos héros, morts pour la
patrie, ont entrevu dans leur dernier
regard une France nouvelle à l'image
de leurs opinions politiques ou reli-
gieuses 1 Aucun Français n'est entiè-
rement satisfait de la France d'hier et
beaucoup se plaisent à créer en leurs
rêves la France de demain. Oh lia bel-
le France que peut rêver un catholique,
sans rien lui ôter de ses aspirations les
plus modernes, pourvu qu'elles ne soi-
ent pas en contradiction avec les éter-
nels principes d'ordre, de discipline et
d'autorité dont le catholicisme a gardé
le dépôt !
Nous ne nous permettrons que d'a-
jouter cette brève réflexion.
C'était exactement la pensée qui ins-
pira à notre ancien Président M. de
Marolles, la création d'une Corporation
de Publicistes chrétiens et jamais il ne
s'écarta des règles rappelées par Mgr
Julien.
C'était la pensée de ce grand journa-
liste de l'Artois, Auguste Roussel, notre
ainé et toujours notre ami très regretté.
Et dans le portrair, exquis de vérité,
que nons traçait naguère M. René Ba-
zin, notre président actuel, du Journa.
liste populaire (Pierre l'Ermite), c'était,
exactement la même pensée.
Donc, sur ce point, unité de senti-
ment,
V, T.
La bienhenreuse Marguerite-Marie
La lecture du déoret sur les miracles pré-
sentés pour la canonisation de la bienheu-
reuse Marguerite-Marie, a revêtu, un carac-
tère spécialement imposant. Beuolt XV fit
ressortir, dans un discours de grand souffle
apostolique, le rapport étroit entre cette cau-
se et le développement de la dévotion au Sa-
cré Coeur.
Le Pape en terminant a rappelé l'abondan-
ce des bénédictions célestes c sur tous ceux
qui s'appliquent saintement à promouvoir la
plus grande gloire de Marguerite- Marie Ala-
coque en concourant à rendre efficace sa su-
blime mission et à propager la dévotion au
cœur très saint de Jésus, n
-_.------ -----.- -.-- ---
Bulletin de la Guerre
Comme la semaine dernière les
communiqués de cette semaine peu-
vent se résumer en une seule ligne :
«rien à signaler sur les divers fronts ;
canonades habituelles » On at-
tend toujours l'offensive allemande ;
se produira-t-elle ? personne ne le
sait. En tous cas nos précautions
sont prises ; nous sommes prêts par.
tout à la - résistance. ---
Nos vieilles connaissances les deux
croiseurs pirates « Goeben et Bres-
lau » sortis des Dardanelles ont vou-
lu attaquer des forces navales anglai-
ses au nord d'imbros. Ils ont coulé
deux monitors britanniques, mais
leur victoire ne fut pas do longue
durée. Le « Breslau » acculé sur un
champ de mines lit explosion ; le
« Goeben » s'étant sauvé, heurta
une mine et alla s'échouer sur la
pointe de Nagara où bombardé par
es avions de nos alliés, il ne tut
bientôt plus qu'une ruine impossible
à réparer.
* •
Les pourparlers russo-boches sont
encore interrompus. La dissolution
parla force de la Constituante le
jour même de sa réunion n'est pas
faite pont engager l'Etat major alle-
mand à traiter avec les bandits de
Pétrograde. 11 sait que lorsqu'il lui
plaira d'envoyer une armée à Pétro-
grade et d'emprisonner Trotsky et
Lénine rien ne lui sera plus facile.
Attendons les événements.
En attendant Trotsky remplace la
Constituante qui ne donnait à son
gouvernement qu'une faible minori-
té par une Convention où les Soviets
seuls sont représentés. La Terreur
va battre son plein.
Kalédine et Korniloft sont bien
longs à venir rétablir l'ordre.
Trotsky a fait enfermer dans la
forteresse St Pierre St Paul le mi-
nistre de Roumanie ; mais le lende-
main sur une énergique protestation
des Puissances alliées, Etats-Unis,
France et Angleterre il le fit mettre
en liberté.
Une proclamation de Trotsky aux
nations étrangères dénonce la four-
berie boche qui veut s'annexer les
territoires occupés en Russie
BIBLIOGRAPHIE
Viennent de Paraître
I/Art et les Saint. 1 Collection de
volumes petit ln-4* (18x12,5,/ illustrés de 40
gravures. Saint Nicolas, par Auguste
Marguimer, - Sainte Catherine, par
Hetiri Brémont-I Sainte Geneviève, par
A. D. Sertiilanges. Saint Martin, par
Henry Martin. Chaque volume. Broché :
2 fr. Relié :3 Ir. (Envoi franco contre man-
dat-poste à H. Laurens, éditeur, G, rue de
Tournon, Paris, Vie).
Majoration temporaire 20100
Il n'exihte nulle part à l'étranger, croyons-
nous, une collection semblable à celle que la
librairie Laurens vient de lancer sous la titre
1/Art et les Saints.
Le but de cette série est de gro jper en d'é-
légantes plaquettes un choix des innombra-
bles ttuvres d'art consacrées aux évocations
de la légende des saints et de présenter ces ad-
mirables miniatures, peintures, sculptures,
œuvres de toutes sortes, accompagnées d'un
texte dû à une plume autorisée.
Ne nous attardons pas à approuver le choix
des quatre premières monogi aphtes mises en
vente, cenientons-nous, en 108 présentant, de
faire en quelques mots le commentaire de ce
qu'elles renferment: ce sera la meilleure ma-
nière de montrer combien l'idée de cette co-
lection intéresse l'art de tous les pays, l'his-
toire de tous les pays.
La vie de Saint Nleolas, le patron des
garçons, le héros du miraole du saloir, est
contée avec charme et talent par M. Augus-
te Marguillier. C'est la Champagne la Lor-
raine, Florence, Grimma, qui, avec des oeu-
vres anonymes ou signées Fra Angelico,
Psellino, Gérard David, Albert Dürer, Cra-
nach, nous commentent la vie du célèbreévê-
que de Myre.
Sainte Catherine d'Alexandrie, pa-
tronne des jeunes filles, des philosophes etc.
a pour historien M Henri Brémond, qui a
très heureusement groupé les divers épisodes
de la vie de la sainte autour des représenta-
tion. des quatre grands miracles de la roue,
de la contusion des docteurs, du mariage
mystique, de l'ensevelissement par les anges.
Les sanctuaires d'Italie, les richesses de - nos
bibliothèques publique», avec les précieuses
miniatures des Fouquet et des Bourdichon,
avec les oeuvres des Luini, des Masaccio, des
Pinturrichlo, des Lippi, des Yans Irok, des
Momlloi, donnent a et texte, k la fou éradlt
it WRMlWft toiate a porté®,
Sainte Geneviève a été confiée à M.
l'abbé Sertiilanges, qui, avec sa hauteur de
vue coutumière, nous donne un portrait aus-
si exact que vivant de la patronne de Péris et
de la France. La vie de sainte Geneviève et
presque exclusivement illustrée par îles œu-
vres françaises, où radmlrabe génie de Pu-
vis de Chavannes rayonne tout particulière.
ment.
Saint Martin, l'immortel évêque de
Tours, une des figures les plus populaires
qu'il y ait en France et à l'étranger (car c'est
par milliers que villes, villages et hameaux se
sont placés sous son vocable) nous est présen-
té par M. Henri Martin, le savant adminis-
trateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, avec
une simplicité aussi captivante qu'éloquente.
L?s faits notoires et les actions charitables du
légendaire évéque sont magnifiés par leB bas-
reliefs de Lucques, les plus délicates minia-
tures, les fresques de Simone di Martino à
Assise,les tapisseries d'Angers et de Montpe-
ut, et "dans les temps plus modernes, par
des toiles de Jordacus et de Le Sueur.
Terminons en louant comme elle le méri-
te la présentation matérielle de toutes ces
plaquettes aussi bien illustrées que tirées, en
félicitant ces personnalités, appartenant à des
milieux très différents, de collaborer à une
œuvre qui montrera que les Français sont des
admirateurs respectueux de ce noble et grand
art chrétien, de l'impartiale histoire, c'est à-
dire de ce qui, plus que jamais et en raison
même dd clrconstanceH. constitue à leurs
yeux l'un des plus précieux patrimoines de
la civilisation.
A la Messe des Hommes
Dlxttme Conférence de Monseigaaar l'Ar-
cheTêquc.
LA RÉSURRECTION DE N.-S. JÉSUS
CHRIST
Monseigneur souligne d'abord l'importan-
ce du sujet traité :
« Si le Christ est ressuscité, il est Dieu ; sa
religion est divine ; si le Christ est ressuscité,
Lui, vrai homme, autant que Dieu, Lui notre
chef et notie modèle, nous ressusciterons, à
notre tour, quand l'heure de Dieu aura
sonné. »
Puis, suivant le texte évangélique, il nous
montre que Jésus a été enseveli suivant le
rite judaïque et qu'une grosse pierre ferme
l'entrée du sépulcre.
Le lendemain, les Princes des Prêtres,
mal rassurés encore, font placer des scellés
sur cette pierre et une garde de soldats pour
y veiller. Us craignaient que les disciples
vinssent eux-mêmes enlever le corps de leur
Maitre pour faire croire ainsi à sa résurrec-
tion.
Comme si cela était possible, dans la cir-
constance, et comme si lus craintifs disciples
en étaient capables 1
Mais St Mathieu au chap. XXVIII de son
évangile nous apprend qu'il y eut, dans la
nuit qui suivit le sabbat, un violent tremble-
ment de terre ; quun ange vint renyers er la
pierre du sépulcre, et que les gardes, frappés
de terreur, tombèrent comme morts.
Les Princes des prêtres, les Anciens et les
grands prêtres, épouvantés eux-mômes à
celte nouvelle, se concertèrent aussitôt. Ils
remirent aux soldats de la garde une somme
considérable et leur donnèrent- l'ordre de
déclarer que les disciples de Jésus étaient
venus la nuit voler le cadavre. Ils les garan-
tirent, de plus, qu'ils ne seraient pas inquié-
tés pour leur défaut de surveillance.
Monseigneur. cite à ce propos la logique
impitoyable qu'oppose Saint Augustin à l'as-
tuce des Juifs:
a..Tu présentes des témoins qui dormaient 1
Vraiment c'est toi qui t'es endormie. Car,
si les gardes dormaient, comment ont-ils pu
voir les disoiples enlever le corps de Jésus ?
S'il ne dormaient pas, comment ne les ont-
ils pas empêchés de l'emporter ?
a Juifs de tous les temps et vous, rationa-
listes de tous les ptys, répondez à ce dilemme
du grand Evêque africain
a Messieurs, nous attendons encore une
réponse. >
Monseigneur fait ressortir ensuite combien
les saintes femmes et les disciplos furent
longs à erolre à la réalité de la résurrection
de Jésus,Doutant tous de leurs propres yeux et
de leurs oreilles, il tallut que le Divin Maitre
lorsqu'il revint au milieu d'eux, mangeât en
leur présence et multipliât ses instances pour
les convaincre enfin qu'il ne s'agissait pas
d'une simple apparition spirituelle, mais
qu'il était bien là, en chair et en os
La belle page cl aprls, qui suit le récit de
la scène de Jésus ressuscité, termine cette
Conférence :
,1, Puis il dit de nouveau : » La paix
a soit avec vous t Comme mon Père m'a
« envoyé, moi-même je vous envole. »
o Ensuite H soufila sur eux et H ajouta: « Re-
Il cevez le Saint-Esprit. Les péchés seront re-
« mis a ceux à qui vous les remettrez ; ils se-
« ront retenus pour ceux à qui YOUS les rc-
- « -- tiendrez.
« Quelle vive reconnaissance doit pénétrer ]
nos cœurs en constatant ici, Messieurs, que
c'est Jésus, et Jésus ressuscite, qui institue le
sacrement de la Pénitence. Ne semble-t-il
pas nous dire, en effet : « Regardez-moi : je
suis sorti vivant de la mort du tombeau ;
vous aussi, mes frères, fratres (car c'est
Lui qui nous donne ce nom qui nous gran-
dit à la taille de Dieu), vous en sortirez vivanh,
comme moi, un jour : mais, en attendant
la résurrection de vos corps, voici la résur-
rection de vos Ames ; voici le moyen de sor-
tir de la mort du péché : allez à mes Apô-
tres 1 Je, leur ai donné, avec le Stxint Esprit,
le pouvoir de vous pardonner vos péchés, de
vous rendre la vie de la grâce, de ressusci-
ter vraiment vos Ames.
« 0 sacrement de Pénitence 1 Sacrement de
pardon et de résurrection, sois béni 1 Merci,
Bon Jésus, de nous l'avoir donné 1
« Or, Thomas n'étant pas là, avec les autres
apôtres, quand Jésus leur apparut, ne vou..
lut rien croire, à son tour, de tout o. qui
lui éui^ raconté.
« Et voici que, huit jours après, le Divin
Sauveur, par une condescendance admirable,
daigna lui-même convertir le terrible Incré.
dule, en lui faisant touchpr ses plaies : ) Pia-
« ce Ici ton doigt, voici mes mains ! Appro-
Il che ta main, et mets-la dans mon côté.
« Et ne sois plus incrédule, mais fidèle I
« L'Apôlre. vaincu par l'évidence, tomba à
ses pieds, en s'écrlant : Il Mon Seigneur et
l' mon Dieu 1 »
« Parce que tu m'as vu, tus as cru, Tho.
« inas. Bienheureux ceux qui n'ont point vu
« et qui ont cru 1 »
n ReMlons, Messieurs, sur cette parole qui
nous concerne, et ne nous scandalisons pas
trop de l'incrédulité des Apôtres qui n'ont
voulu croire à la résurrection de Jésus Christ
qu'après l'avoir vu. de leurs yeui vu, vrai-
ment ressuscité. « Non, ne nous en plaignons
« pas. vous dirai-je avec Paint Grégoire-le
Il Grand : car elle est l'inébranlable fonde-
1 ment de notre toi. Plus ils ont persisté à
Il nier sa résurrection, plus leur témoigna-
« ge aura de force quand vaincus àleur tour,
u par l'évidence, ils iront se faire tuer sur tous
« les points du globj, en disant : « 11 est res-
v suscité, le Christ notre espérance 1 » -
« Le Christ est vraiment ressuscite. Donc,
le Christ est Dhu 1 Dor.c, sa religion est divi-
ne 1 Donc et je ne puis pas le dire sans
être transporté d'enthousiasme nous pos-
sédons la vérité.
- Redisons tous, en terminant, la belle
prière de l'apôtre incrédule, enfin terrassé par
la prèseuce visible de Jégus ressuscité : « Mon
S^igeur et mon Dieu 1 - Redisons la au mo-
ment de l'Elévatien à la sainte Messa vous
savez que lesaint Pape Pie X y a attaché une
indulgenee; redisons-la, ausi 1 le soir, au
moment de la bénédiction du Très Saint Sa-
crement ; redisons la plus souvent, et avec
plus d'amour, à la fin de cette année, pour ré-
parer notre manque de foi et notre indifféren-
ce : redisons la, avec une ferveur angoissée,
mais confiante, au commencement de l'an-
née nouvelle, en notre nom perionnel, au
nom de nos familles particulièrement au nom
dejnotre chère Patrie comme un acte de fol
qui nous sauvera :
« Mon seigneur et mon Dieu 1 Il
F. J. COUPEL
-U.. - - - - - ._- .---.-
Gianelle ilu Saint Nom fle Jésus
23, rue des Consuls
Instructions Doctrinales
par M. l'Abbé J.JUBIN
III. L'Eglise catholique il travers les Ares
Dimanche 20 janvier, 15' L'Eglise catho.
lique et l'infaillibilité.
Possédant la vérité révélée, l'Eglise de
Jésus- Christ doit la posséder avec une certi-
tude absolue. Il lui faut donc une assistance
spéciale d'en haut pour préserver son ensei-
gnement de toute erreur qui menacerait, au
cours des âges, de fausser le dogme ou de
pervertir la morale.
Cette assistance divine qui la fait inJailli-
ble, lui a été solennellement promise par
Notre Seigneur : « Et voici que 1e suis avec
vous tous les tours jusqu'à la consommation
des siècles. >
1* Qu'est celle infaillibilité P. infailli-
bilité doctrinale. Pas impeccabilité. Pas da-
vantage révélation nouvelle. La révélation a
été closo au jour de la Pentecôte. Après la
descente du Saint Esprit sur les apôtres, il
n'y a plus rien à ajouter, rien à retrancher &
l'Evangile. Saint Paul aux Gilates : <- Si
quelqu'un vous prêche un autre évangile que
celui que vous avez reçu, qu'il soit anathè-
me. < L'Infaillibilité de l'Eglise n'est pas
non plus uue Inspiration proprement dite,
mais une assistance permanente de l'Esprit
Saint, pour que la vérité révélée soit conser-
vée et transmise dans son intégrité. Cette
infaillibilité, Dieu se la doit à lui-même, par
respect pour son adorable paiole qui ne
saurait souffrir d'altération sacrilège. Il la
doit à son Eglise puisqu'Il l'a chargée da per.
pétuer son enseignement. Il la doit à
chacun de nous, du moment qu'il nous im-
pose de croire à la parole de l'Eglise ; t, Celu
qui creira et sera baptisé, sera sauvé ; celui
qui ne croira pas, sera condamné. » Saint
Marc, XVI, 16. En raison de ce devoir de
croire, j'ai le droit de n'être jamais induit
en erreur, d'exiger en quelque sorte de l'E-
glise, non pas une infaillibilité présumée,
mais uno infaillibilité véritable. Celte infail-
libilité véritable. l'Eglise l'a en elVet ; elle a
reçu la promesse de l'Esprit Consolateur, qui
est l'Esprit de Vérité ; et nous tous, qui re-
cevons docilement l'enseignement de l'Eglise,
nous participons à ce privilège d'infaillibilité.
Quel est Vorgane de rinfaillibilitâ de
l'Eglise. ? ,- C'est le Chef suprême de l'E-
glise, le Successeur de Pierre, le Pontife Ro-
main, le Pape. L'auguste vieillard du Vati-
can est la plus grande puissance morale de
ce monde, parce qu'il est l'infaillible gardien
du dépôt de la vérité révélée. 11 exerce d'ail-
leurs cette infaillibilité non en tant que le
docteur particulier, mais en tant que Chef de
l'Eglise l'nivenelle, Certes le Concis œcu-
ménique est infaillible,mais d'une infaillibili-
té qui, en sa manifestation plus solennelle.
n'est au fond que l'épanouissement de l'in-
faillibilité du Ponllfe suprême. Le Concile
estde réunion difficile : or il faut que l'infailli-
bilité ait son organe permanent. Mais l'infail-
libilité no serait-elle pas dans l'épiscopat dis-
persé ? Oui, mais avec cette réserve essentielle
que les évêques ne sont pas individuellement
exempts d'erreur comme l'étaient indIviduel-
lement les apôtres ; et que l'ensemble des
vêqueA ne tirent leur infaillibilité que de
leur union avec la chaire de Pierre. C'est
à Pierre exclusivement que les paroles ont été
dites: Tu es Pierre. : suint Mathieu XVI,
18. Je te donnerai les ciels. id 19. J'ai
prié pour loi.,. ; saint Luc, XXII, 32, Pais
mes ftretff i aaiJit Jean XXI, 17. C'est
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