Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-09-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 septembre 1906 20 septembre 1906
Description : 1906/09/20 (A7,N37). 1906/09/20 (A7,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63749570
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
78 ANNEE N° 37.
PRIX fTance : 15 cent.
- Etranger et Gôlôritos f30 cent
rf I 1
JEUDI 20 SEPTEMBRE H)O'(i: 0_{
: -
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
J'OTTTLJSrATL. HEBDOMADAIRE
Paraissant .tol$ les Jeudis
Directeur : MARCEL RUEDEL
Galerie d'Orléans (PalaiszRoyal, PARIS lerj
ABONNEMENTS
Un an 6 moi,
FRANCE 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. 12 » 8 fr,
On s'abonne sans frais dans tous les Bureaux, de Poste
Choses d'océallie.
S'il est un coin de notre beau
domaine colonial dont on s'occupe peu
ou pas, c'est bien la fraction située aux
antipodes, là-bas dans l'hémisphère
sud du plus vaste des Océans, le Pacifi-
que. Perdu, c'est le cas de le dire. à
l'autre bout du monde, il paraît négligé,
oublié, méconnu, nous ajouterons, pour
nous qui avons pu apprécier sa valeur.
Nous avons vu poindre en plus d'une
occasion la jalousie de Puissances riva-
les. Il n'échappe à personne que la Nou-
velle-Calédonie est l'objet des convoitises
australiennes, non déguisées, au surplus,
comme Tahiti et ses sœurs sont l'objec-
tif des Etats-Unis, et comme les Nouvel-
les-Hébrides tentent l'Angleterre ou tout
au moins l'Australie.
En haut lieu gouvernementai, on
traite ces Colonies de quantités négli-
geables ; un député a demandé la sup-
pression de la garnison de Tahiti, chose
risible si elle ne devait plutôt pas faire
pleurer en songeant à ces mesquineries
financières, car c'était par raison d'éco-
nomie, alors que tant d'argent est gas-
pillé inutilement ailleurs. Mais on n'en
linit'ait pas s'il fallait donner des preuves
de cet abandon anticipé de colonies des
plus intéressantes à tous égards.
Au point de vue financier, la gestion
de leurs intérêts a été gravement com-
promise et pour un peu, elles auraient
été a la faillite, ces Colonies qu'il serait
facile d'administrer avec un peu de
bonne volonté en évitant surtout cer-
taines malversations. Quand on songe
par exemple, à ce pauvre petit chemin
de fer calédonien qu'on n'a pu pour-
suivre et pour lequel l'argent a été gas-
pillé infructueusement, pas pour tout le
monde sans doute? Heureusement que
la Société des Charbonnages pourra
apporter là son précieux concours puis-
qu'elle s'offre de compléter la ligne fer-
rée vers Bourail. 11 est question d'un
emprunt d'un demi-million de francs
remboursable en quinze années et par
annuités pour amortir des avances faites
par le Trésor Colonial. Cett proposition
a été repoussée au Conseil Général qui
impute à l'Administration les fautes
commises et demande seulement à la
Métropole de vouloir bien patienter, en
ayant égard aux circonstances regretta-
bles qui ont mis la Colonie en si fâcheuse
posture. On espère que les nouveaux
droits miniers serviront à rétablir l'équi-
libre budgétaire. Le Conseil Général a
aussi songé à cette cale de liai âge qu'il
y aurait lieu de réparer pour qu'elle
puisse rendre les services qu'on est en
droit d'attendre d'elle.
Une bonne nouvelle, c'est la question
d'un service à vapeur qui va relier la
Nouvelle-Calédonie à la Nouvelle-
Zélande, grâce à l'initiative de cette der-
nière. Le sorvice partirait de Wellington,
la capitale néo-zélandaise, pour passer
par l'île Norfolk, Nouméa, les Nonvelles-
Hébrides, les lies Fidji et Zonga, et
l'archipel Cook. Il serait mensuel et sub-
ventionné. On aurait désiré que Tahïli
fût comprise dans le circuit, mais elle
est- déjà reliée directement à Aukland
(Nouvelle-Zélande) mensuellement. Au
surplus depuis longtemps déjà Nouméa
et Papeete devraient être en relations
suivies ; il faut toute notre indifférence
et on pourrait ajouter, notre négligence
en pareille matière pour que la chose en
soit encore là.11 est même triste de son-
ger qu'à l'heure actuelle Tahiti est tou-
jours tributaire de lignes de navigation
anglaise et américaine, subventionnées
par nous, et qu'eniin ces Archipels poly-
nésiens ne sont pas encore reliés- direc-
tement ou indirectemenl à la mère Patrie
par des bateaux français !
Ce sont là des Choses qu'il importe de
signaler.
Enfin il est regrettable de voir que
ces Colonies océaniennes ne figurent
guère que pour mémoire dans les deux
impositions coloniales dont nous som-
mes gratifiés pour le présent, alors qu'il
eût pu être intéressant de profiter de l'oc-
casion pour attirer l'attention sur ces
Colonies au merveilleux climat où
l'homme vit presque dans un Paradis
terrestre !
Eugène GALLOIS.
-:---- -,..: .', I.
Les Colonies et la Presse
Sous cette rubrique, les Annales Colo-
niales publieront chaque semaine les ex-
traits les plus intéressants des grands
quotidiens concernant le mouvement colo-
nial.
Comment protéger le caoutchouc
(J. F. dans le Siècle.)
La nécessité de prévoir la disparition
des végétaux sauvages produisant le
caoutchouc et de les remplacer par des
plantations rationnellement conduites et
organisées, se présente d'ailleurs avec
une même urgence dans nos autres colo-
nies.
Au Congo, afin de combattre le déboi-
sement, le cahier des charges imposées
aux concessionnaires stipule qu'ils « se-
ront tenus de planter et de maintenir
jusqu'à la fin de la concession, en rem-
plaçant ceux qui viendraient à disparaî-
tre pour une cause quelconque, au moins
150 nouveaux pieds de plantes à caout-
chouc par tonne de caoutchouc produite
par la concession ». Dans ses récentes
instructions aux lieutenants gouver-
neurs, le commissaire général a parti-
culièrement insisté sur cette clause en
en signalant l'intérêt et en prescrivant
que tous les soins de son administration
s'attachent à la faire respecter.
Toutefois, un colon ne peut entrepren-
dre la création d'une plantation caout-
choutière avant d'être exactement fixé
sur le genre de végétaux qu'il doit
adopter et sur les conditions nécessaires
à leur croissance. A ce point de vue spé-
cial les avis des spécialistes ont longtemps
différé. Alors que certains recomman-
daient exclusivement la plantation des
lianes indigènes, sans songer à acclima-
ter des végétaux étrangers, d'autres sou-
tenaient que la culture des lianes était
singulièrement plus problématique que
celle des arbres' et qu'on était trop peu
fixé sur leur végétation pour pouvoir en-
courager une culture incertaine.
Grâce aux expériences faites dans les
jardins d'essais coloniaux, au cours de
ces dernières années, on est aujourd'hui
mieux fixé à cet égard, et le colon dési-
reux de s'adonner à la culture dei plan-
tes a caoutchouc pourra relativement
facilement, en tenant, compte do la va-
leur de ses terres et de leur situation,
déterminer les végétaux auxquels il de-
vra s'arrêter.
L'indo-Chine et le Japon (interview
de M. Takekoshi Yosaburo,représentant
le Japon à la conférence interparlemen-
taire de Londres, dans Y Echo de Paris).
D. Quelle garantie nous donnez-
vous au sujet de VIndo-Chine rrantiaise,
puisque vous pi-éconiseî Tentente franco-
nippone ?
R. Pour que le gouvernement fran-
çais puisse réaliser une colonisation par-
faite de l'Indo-Chine, une entente franco-
nippone est d'absolue nécessité. Toutes
les garanties que vous nous demanderiez
au sujet de VIndo-Chine, nous sommes
prêts à vous les donner. Comme dans les
pays occidentaux, le Parlement jouit des
droits souverains au Japon ; je ne vois
pas de parti japonais qui se soit mani-
festé hostile à la France et j'en cherche
en vain qui aient une arrière-pensée au
sujet de l'Indo-Chine française. C'est là
déjà une garantie sérieuse de nos bon-
nes dispositions. Une excellente raison
plaide, au surplus, en faveur d'un rap-
prochement: l'Allemagne convoite l'île
de Java. Java entre ses mains, c'est la
flotte française prisonnière dans la mer
de la Sonde, c'est aussi l'Indo-Chine iso-
lée. Une pareille perspective ne peut pas
être envisagée par la France et ne sau-
rait plaire au Japon. Ces deux pays doi-
vent unir leurs efforts pour combattre
l'impérialisme allemand.
« La nécessité d'une entente franco-
japonaise se fait sentir encore dans la
mise en valeur de la Chine. Le Japon ne
peut suffire à mettre en valeur ce grand
marché commercial. L'appui et l'aide de
la France et de la Grande-Bretagne lui
sont absolument nécessaires. D'aucuns
prétendent que le Japon veut monopoli-
ser la Chine. C'est de la folie. La mise en
valeur de l'Empire chinois constitue un
travail herculéen ; le Japon est incapable
de l'entreprendre à lui seul.
« De plus, le Japon possède Formose ;
il doit, en outre, régénérer la Corée et
ouvrir la Mandchourie à la civilisation
occidentale. L'industrie japonaise est à
développer. 11 faut enfin améliorer la vie
matérielle et populaire au Japon et
l'adapter aux exigences modernes. Or, ce
sont là des besognes qui demandent tout
notre temps et tout notre argent.
« Pour les Japonais, s'occuper tout à
la fois de la propriété d'antrui et de la
sienne propre, c'est le seul moyen de
faire de mauvaises affaires. Donc, nous
ne pouvons pas nous occuper à la fois de
nos possessions et de l'Indo-Chine fran-
çaise.
« Il faut que l'entente franco-nippone
se fasse. Nos intérêts l'exigent, nos sen-
timents l'appellent. Je crois que les Fran-
çais ne nous dédaigneront pas et qu'à
nos avances ils répondront par de cour-
toises politesses., propres à préparer
d'ulilcs et sages réalités.
Le développement de l'Afrique
Occidentale. (Jean Rodes dans l'Eclair.)
–11 reste cependant beaucoup à faire.Le
mouvement de colonisation, qui était
absolument nul de mon temps, est à peine
commencé. Il restera insignifiant, tant
que la vallée du. Niger et sa boucle, qui
sont à la fois la partie la plus fertile et la
plus éloignée de notre Côte occidentale,
ne seront pas desservies par des moyens
de communication plus aisés et plus rapi-
des. La ligne Kayes-Koulikoro achevée
constitue, je viens de le dire, un progrès
très sensible, et c'est à elle que l'on doit
les premiers indices d'une prospérité qui
s'aifinne d'une manière si inespérée.
Mais les douze cents kilomètres de Séné-
gal qu'il faut remonter, pour atteindre ce
chemin de fer, sont d'une navigation tou-
jours aussi difficile.
Pendant huit à neuf mois de l'année,
les eaux de ce fleuve sont très basses et
de nombreux barrages de roches ne
livrent passage qu'aux chalands les plus
légers. Ces embarcations sont, selon les
endroits, poussées à la perche ou tirées
à la cordelle. J'ai fait ce voyage fluvial à
la fin de la saison sèche. J'ai mis qua-
rante jours pour aller de Kayes à Saint-
Louis. Au-dessus de Bakel, l'étiage était
tel que nos bateaux,pourtant à fond plat,
ne flottaient plus. Des populations entiè-
res de villages, réquisitionnées, durent
les faire avancer en les portant littérale-
ment. Il y eut des jours où. nous parcou-
rûmes ainsi de cinq à huit cents mètres
et on devine sous quel soleil de feu ! Tant
que cela durera, on pourra dire sans
exagération que le Soudan est une colo-
nie fermée.
Il faut absolument, surtout dans le
haut fleuve, à Tamboukané notamment,
faire sauter ces roches à la dynamite et
creuser, daus ces barrages, un chenal
qui permette la navigation constante à
des vapeurs légers du type de l'ancien
Dagana. Ces travaux nécessitaient des
études d'hydrographie, qui sont, je crois,
à l'heure actuelle, tel'minées.La vigilance
et l'activité du gouverneur général nous
sont un sur garant de leur exécution pro-
chaine.
Les colonies et la séparation.
(interview de Mgr Leroy, évêque
d'Alenda, supérieur des Pères du Saint-
Esprit, dans le Figaro.) L'application
de la loi de séparation aux colonies aura
un effet désastreux. Si le 1er janvier 1907
les desseins du gouvernement s'accom-
plissent, si le décret que détient en sa
serviette rigide M. Disière est promulgué,
l'influence française subira partout où
flotte le drapeau national un contre-coup
immédiat dont la portée demeurera incal-
culable pour l'avenir. Le protocole qui
régit le domaine colonial de notre pays a
établi des distinctions exactes entre telle
ou telle colonie : par exemple alors que la
Martinique, la Réunion, la Guadeloupe,
Saint-Pierre et Miquelon,la Guyane exis-
tent, religieusement, en vertu d'un accord
de l'Etat français avec le Saint-Siège,
accord qui date de 185 2,d'autres conquê-
tes récentes comme le Sénégal, le Congo,
la Guinée, Madagascar, l'Indo-Chine ne
sont reliées par aucun pacte bilatéral
avec la République et le Vatican. Ne
croyez pas cependant qu'il existera
au point de vue des perturbations
profondes apportées par la dénonciation
du Concordat une, différence.Les consé-
quences provoquées seront identiques :
les peuples coloniaux se détacheront et
se détourneront de la France, seul pays
se livrant à des limitations de la liberté
de conscience.
Alors, monseigneur, vous en dédui-
sez que les colonies y perdront un peu
de cette autonomie qui en faisait pour
beaucoup d'autres des petites Frances ?
Je m'attends à toutes les excentri-
cités de peuplades qui, sans religion,
retourneront à leur état primitif, recom-
menceront à voler, à piller, à incendier,
rie trouvant plus entre leurs passions et
leur actes le bouclier de la croyance né-
cessaire. Ces colonies redeviendront des
pays de missions ; mais, pour évangéli-
ser, nous faudra-t-il. encore des prêtres
missionnaires. Si l'on ferme aujourd'hui
ou demain le séminaire qui est la raison
d'être delà congrégation dont je suis l'in-
digne supérieur, séminaire commun pour
le recrutement des prêtres destinés aux
colonies, le soin de déléguer les mission-
naires en terre française appartiendra à
la Propagande,et cette Propagande est à
Rome. Ainsi un des effets les plus immé-
diats de la dénonciation du Concordat en
France aura été de rendre au Vatican la
direction des missionnaires, le soin de
procéder à leur recrutement.
« Laissez-moi vous dire cependant que
les prêtres de mission, qui partent le
plus souvent pour ne plus revenir, qui
contractent, aux colonies des maladies
mortelles, méritent mieux qu'un bannis-
sement. J'ose espérer encore que le gou-
vernement pèsera les suites irrémédiables
que comporterait une application draco-
nienne de la loi de séparation aux colo-
nies, qu'il prendra en considération le
mémoire très documenté de Mgr de Cor-
mont au Conseil d'Etat où l'évêque de la
Martinique plaide si bellement et si for-
tement la cause des catholiques d'outre-
mer. »
Sur les routes de l'Inde : le Pend-
jab (parU. Faydit de Terssac, dans le
Journal des Débats).
Avant d'atteindre Philour, l'on trouve
la Sutledje dont Alexandre et Ranjit
Singh ont fait un fleuve historique. C'est
une immense et plate ligne de sable
jaune, parsemée de paillettes, coupée de
creux d'eau que des femmes en rouge
traversent retroussées jusqu'auxhanches,
leurs fines jambes ornées de bracelets de
nickel. Derrières elles, s'avancent d'inter-
minables files de chameaux balançant d'un
air grave leurs longues machoires muse-
lées de filets; ils portent des outres énor-
mes, des ballots d'étoffe, des cordages;
parfois leur chamelier et son bagage.
De riches moissons d'orges, de patates
douces couvrent le sol,et dans les champs
de ricins ardoisés, des buffles labourent,
guidés par un cultivateur Jat.Nous nous
arrêtons sous un groupe de raiforts touf-
fus qui projettent des ombres déchique-
tées sur le chemin. Le chauffeur, après
bien des explications, des gestes, décide
quelques indigènes à nous prêter leur
concours pour traverser, le fleuve ; ils
conviennent longuement du prix : non-
chalamment ils détellent leurs bêtes, les
amènent près de la machine, les flattent,
les caressent., et les lient aux essieux.
Les petites vaches blanches rechignent,
inquièles,lardées de coups de lime que le
chauffeur a empoignée en guise d'ai-
guillon.
L'efforts des quatres paires de rumi-
nants est vain, les roues enfoncent dans
le sable, les coolies poussent, s'arque-
boutant contre la carrosserie et leurs
forces très limitées les obligent à récla-
mer l'aide des passants. Docilement, ces
derniers nous apportent le contingent
de leur bonne volonté et de leur mala-
dresse. La plupart sont embarrassés de
hottes, de paquets de hardes : l'un d'eux
mène une chèvre en laisse, il l'attache à
la poignée du tonneau, et la pauvre bête
bèle à fendre l'âme, lorsque l'eau qui af-
fleure aux ailes de la machine, la force à
nager.Pour retrouver la route,nous nous
épuisons encore, pendant une heure sur
deux milles de sable, protégés seulement
contre l'ardeur immodérée du soleil par
une végétation géante d'herbes des pam-
pas, fuselées de panaches blancs. A la
tombée du jour, la campagne devient bi-
blique. Sur l'horizon empourpré ou écla-
tent comme des obus des lueursplus roses,
des gerbes de clarté, des femmes se dé-
tachent adossées à un puits de pierres,
soutenant de leurs bras levés les cruches
qu'elles portent sur la tête. Un chamelier
attardé arrête l'une d'elles en lui deman-
dant à boire; silencieusement, elle ra-
mène son voile sur les yeux, incline le va-
se et l'eau coule comme une cascade ra-
fraîchissante dans les mains de l'homme
qui boit à longs traits et poursuit son
chemin sans se retourner.
L'orà Madagascar (dans le Temps),
Son discours a produit un effet de
détente immédiate et considérable. Il a
éclairé la physionomie jusqu'alors unpeu
énigmatique du nouveau gouverneur.
On a compris que cet homme à l'aspect
volontaire, si peu sensible aux bruits ex-
térieurs, apporterait à la défense des in-
térêts économiques,la même énergie froi-
de et le même esprit de justice rigoureu-
se qu'au maniement des deniers publics.
On a repris confiance, écrit-on de la-bas.
M. Augagneur a annoncé qu'il allait
faire tous ses efforts pour faire réformer
le décret (sur les mines).
Et M. Leygues s'est déclaré un parti-
san trop fervent de la décentralisation
coloniale pour résister à une demande
présentée à la fois par le chef de la colo -
nie et par l'unanimité des colons. Mais
cette el'reur,qui aura mis en question pen-
dant plus de dix-huit mois la vie écono-
mique de Madagascar,devrait être la der-
nière de ce genre. Elle n'aurait pas été
commise si, au lieu de trancher de haut à
Paris, on avait tout simplement consulté
les autorités locales,comme l'aurait voulu
le bons sens. Elles auraient ditce que cons-
tate le compte rendu officiel que nous
citions tout à l'heure : qu'aucun fait nou-
veau no permet d'espérer la découverte
d'alluvions plus riches que celles qu'on
a traitées jusqu'à préseut ; que, pour les
filons, s'il est vrai qu'on en ait signalé
une quinzaine, il est nécessaire d'en con-
tinuer l'étude pour savoir exactement ce
qu'ils valent,et que par conséquent rien
ne justifiait ni l'affolemcnt auquel on s'est
abandonné,ni des mesures exceptionnel-
les, ni une fiscalité que n'ont pu suppor-
ter des pays beaucoup plus favorisés de
la nature.
L'intérêt de la métropole est d'avoir
des colonies heureuses, personne n'en
doute ; mais quand donc sera-t-on per-
suadé que, pour savoir ce qui convient à
leur bonheur, le plus sûr est encore de
le leur demander ?
La prospérité de l'Afrique Occi-
dentale française (par M. Marcel SAINT-
GERMAIN, sénateur d'Oran dans la Dépê-
che Coloniale). Si l'on veut s'en tenir
au présent,on peut affirmer que l'Afrique
occidentale française, avec ses ressour-
ces actuelles, peut supporter la charge
qui résulterait pour elle de son nouvel
emprunt. Celle-ci, après réalisation to-
tale de l'emprunt, sera d'environ 4.200.000
francs. Or, les documents produits au
Conseil du gouvernement ont établi que,
dès l'année prochaine, le budget général
pourrait, grâce à la disparition de cer-
taines dépenses, consacrer une somme
de 3 millions de francs aux intérêts et à
l'amortissement du nouvel emprunt. On
pourrait presque dire que, dans ces con-
ditions, l'Afrique occidentale joue sur le
velours, alors surtout qu'elle compte ne
réaliser immédiatement qu'une somme
de 40 millions de francs.
Mais ces 40 millions tout d'abord, et le
reste ensuite, lui sont indispensables, et
c'est pourquoi l'emprunt, avons-nous
dit, est nécessaire. Sans cet emprunt, en
effet, tout ce qu'on a entrepris, tout ce
qui se poursuit sous l'active direction de
M. Roume, restera inachevé, et l'emprunt
de 1903 n'aura été qu'un inutile effort. Le
chemin de fer de la Guinée française res-
terait, avec un terminus provisoire, à
400 kilomètres du Niger ; le chemin de
fer de la Côte d'Ivoire serait bien loin
encore d'avoir atteint les zones exploita-
bles de l'intérieur; le chemin de fer de
Thiès à Kayes, dont on parle depuis
quinze ans, ne serait jamais amorcé. Et
tous les --- autres travaux qui - attendent :
l'achèvement du port de Dakar et celui
de Port-Boüet à la Côte d'Ivoire, les
améliorations fluviales qu'exigent un peu
partout les cours d'eau turbulents de
l'Afrique occidentale et centrale, toute
cette œuvre de première utilité serait
seulement entrevue, ébauchée. On aurait
compris, mais ou n'aurait pas su accom-
plir l'effort nécessaire à tenter. Pour les
gouvernements comme pour les hommes,
cela s'appelle d'un mot qui sonne tou-
jours mal : l'impuissance.
--. -
La Semaine Coloniale.
Les troubles de Mogador.– Au mo-
ment de l'arrivée du croiseur français Ga-
lilée à Mogador, le caïd Auflous sortit pré-
cipitamment de la ville et gagna la cam-
pagne avec ses hommes.
Le croiseur Galilée est revenu de Mo-
gador à Tanger. Il confirme que le calme
est entièrement rétabli. Les troupes de
renfort qui sont allées de Tanger à Mo-
gador, suffisent à prévenir une nouvelle
invasion du caïd Auflous.
La question des adjudications au
Maroc. Le corps diplomatique de
Tanger a adressé des observations très
nettes au gouvernement marocain, l'in-
vitant à ne prendre désormais aucune
initiative concernant les adjudications
ou les concessions, sans entente préala-
ble avec les représentants des puissan-
ces, et cela conformément au protocole
d'Algésiras.
L'esclavage au Maroc. Le corps
diplomatique de Tanger, se basant sur le
protocole d'Algésiras, a envoyé au sultan
une note l'invitant à étudier les moyeus
de supprimer rapidement l'esclavage au
Maroc.
, -. .;
Les ports espagnols au Maroc.
Le conseil des ministres d'Espagne a
décidé de mettre au concours les travaux
de construction des ports deMelilla et de
Chafarinas.
L'occupation-française du Saha-
ra. A la suite de l'occupation de Dja-
net par le gouvernement de l'Algérie et
de l'occupation de Taoudeni par les dé-
tachements combinés des gouvernements
généraux de l'Algérie et de l'Afrique oc-
cidentale, le gouvernement de l'Afrique
occidentale vient de faire procéder à l'oc-
cupation des oasis du Kaouar.
Le ministère des colonies à été .avisé
par le commandant de la région de Zin-
der que le lieutenant Crépin est arrivé à
Bilma le 16 juillet avec son détachement
au complet.
Ces mesures d'occupation et d'admi-
nistration pacifiques permettront de dé-
velopper le commerce européen dans les
régions du lac Tchad.
Le Sahara est aujourd'hui parcouru
facilement par nos troupes mobiles et la
police de ces immenses étendues est as-
surée sans dépenses et sans incidents,
grâce au judicieux emploi des méharistes.
La délimitation duCongo français
et du Cameroun. Une note de Yola;
datée du 24 août, rapporte que des nou-
velles de Lère, en date du 17 août, disent
que les commissions française et alle-
mande pour la délimitation de la frontière
du Congo français et du Cameroun se
sont rencontrées à Lère.
Le travail s'exécute dans les meilleu-
res conditions, et une entente parfaite
existe entre le major Moll et le capitaine
Seafried, .delà mission allemande.
Les opérations ont été commencées au
10° parallèle, et on s'attend à ce qu'elles
se terminent en janvier prochain.
Les membres des deux missions se
portent bien. -
La mission Moli. - D'après une
communication datée de Baboua (18 juil-
let) entre le cinquième et sixième pa-
rallèles, sur la route de Kounde à Car
not, la missio l Moll éprouve de grosses
difficultés dans sa marche progressive
vers le nord Une des brigades géodési-
ques a été attaquée au mont Dé, par des
indigènes embusqués dans les rochers.
Quelques tirailleurs ont été blesss. Le
mont Dé est au-dessus du septième pa-
rallèle, à 140 kilomètres au nord de Kou-
mié. Un autre détachement a dû s'ouvrir
un passage de vive force aux environs
du huitième parallèle.
Au mois de juin dernier, le gros de la
mission était sur le Haut-Logoné. Les
convois entreposés à Baiboko devaient
utiliser la voie fluviale pour descendre à
Laï et au dixième parallèle. Les membres
de la mission chargés de ces convois
avaient reçu du commandant Moll l'ordre
d'étudier le cours du fleuve et sa naviga-
bilité.
Les circonstances météorologiques du
début de la mauvaise saison, jointes aux
fatigues endurées par la mission, au-
raient éprouvé la santé de quelques-uns
de ses membres. Au mois de juin, tout le
monde était rétabli et l'état sanitaire aus-
si parfait qu'il peut l'être dans ces ré-
gions équatoriales.
En présence de la situation chaque jour
plus difficile et du manque absolu de sé-
curité dans les régions nouvelles que la
mission doit traverser, le commandant
Moll a confié au lieutenant Tournier,
membre de la mission, le soin de rappor-
ter en France, par la voie de laSangha et
de Brazzaville, les travaux effectués par
la mission jusqu'à ce jour,
Le lieutenant Tournier arrivera parle
prochain courrier. Il rentre en Franco,
après avoir reconduit dans son pays le
chef de Baboua qui, avec ses partisans,
avait escorté la mission dans sa marche
vers le Nord. Le commandant Moll n'a
pas voulu le laisser partir sans le faire
accompagner d'un Européen et de tirail-
leurs, afin d'assurer sa sécurité à travers
des pays peuplés de tribus qui lui son t
hostiles.
Les travaux de la mission seront ter-
minés à la fin de l'année.
La Belgique et l'Abyssinie. Un
traité de commerce a été signé entre la
Belgique et lAbyssinie ; il comporte la
clause de la nation la plus favorisée.
L'enquête parlementaire en Afri-
que orientale allemande. On an-
nonce de Port-Saïd que le navire Bur.
germeister » vient de quitter ce port et
continue sa route sur Hambourg. Ce bâ-
timent a à bord les députés au Reichstag
qui sont allés dans la colonie allemande
PRIX fTance : 15 cent.
- Etranger et Gôlôritos f30 cent
rf I 1
JEUDI 20 SEPTEMBRE H)O'(i: 0_{
: -
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
J'OTTTLJSrATL. HEBDOMADAIRE
Paraissant .tol$ les Jeudis
Directeur : MARCEL RUEDEL
Galerie d'Orléans (PalaiszRoyal, PARIS lerj
ABONNEMENTS
Un an 6 moi,
FRANCE 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. 12 » 8 fr,
On s'abonne sans frais dans tous les Bureaux, de Poste
Choses d'océallie.
S'il est un coin de notre beau
domaine colonial dont on s'occupe peu
ou pas, c'est bien la fraction située aux
antipodes, là-bas dans l'hémisphère
sud du plus vaste des Océans, le Pacifi-
que. Perdu, c'est le cas de le dire. à
l'autre bout du monde, il paraît négligé,
oublié, méconnu, nous ajouterons, pour
nous qui avons pu apprécier sa valeur.
Nous avons vu poindre en plus d'une
occasion la jalousie de Puissances riva-
les. Il n'échappe à personne que la Nou-
velle-Calédonie est l'objet des convoitises
australiennes, non déguisées, au surplus,
comme Tahiti et ses sœurs sont l'objec-
tif des Etats-Unis, et comme les Nouvel-
les-Hébrides tentent l'Angleterre ou tout
au moins l'Australie.
En haut lieu gouvernementai, on
traite ces Colonies de quantités négli-
geables ; un député a demandé la sup-
pression de la garnison de Tahiti, chose
risible si elle ne devait plutôt pas faire
pleurer en songeant à ces mesquineries
financières, car c'était par raison d'éco-
nomie, alors que tant d'argent est gas-
pillé inutilement ailleurs. Mais on n'en
linit'ait pas s'il fallait donner des preuves
de cet abandon anticipé de colonies des
plus intéressantes à tous égards.
Au point de vue financier, la gestion
de leurs intérêts a été gravement com-
promise et pour un peu, elles auraient
été a la faillite, ces Colonies qu'il serait
facile d'administrer avec un peu de
bonne volonté en évitant surtout cer-
taines malversations. Quand on songe
par exemple, à ce pauvre petit chemin
de fer calédonien qu'on n'a pu pour-
suivre et pour lequel l'argent a été gas-
pillé infructueusement, pas pour tout le
monde sans doute? Heureusement que
la Société des Charbonnages pourra
apporter là son précieux concours puis-
qu'elle s'offre de compléter la ligne fer-
rée vers Bourail. 11 est question d'un
emprunt d'un demi-million de francs
remboursable en quinze années et par
annuités pour amortir des avances faites
par le Trésor Colonial. Cett proposition
a été repoussée au Conseil Général qui
impute à l'Administration les fautes
commises et demande seulement à la
Métropole de vouloir bien patienter, en
ayant égard aux circonstances regretta-
bles qui ont mis la Colonie en si fâcheuse
posture. On espère que les nouveaux
droits miniers serviront à rétablir l'équi-
libre budgétaire. Le Conseil Général a
aussi songé à cette cale de liai âge qu'il
y aurait lieu de réparer pour qu'elle
puisse rendre les services qu'on est en
droit d'attendre d'elle.
Une bonne nouvelle, c'est la question
d'un service à vapeur qui va relier la
Nouvelle-Calédonie à la Nouvelle-
Zélande, grâce à l'initiative de cette der-
nière. Le sorvice partirait de Wellington,
la capitale néo-zélandaise, pour passer
par l'île Norfolk, Nouméa, les Nonvelles-
Hébrides, les lies Fidji et Zonga, et
l'archipel Cook. Il serait mensuel et sub-
ventionné. On aurait désiré que Tahïli
fût comprise dans le circuit, mais elle
est- déjà reliée directement à Aukland
(Nouvelle-Zélande) mensuellement. Au
surplus depuis longtemps déjà Nouméa
et Papeete devraient être en relations
suivies ; il faut toute notre indifférence
et on pourrait ajouter, notre négligence
en pareille matière pour que la chose en
soit encore là.11 est même triste de son-
ger qu'à l'heure actuelle Tahiti est tou-
jours tributaire de lignes de navigation
anglaise et américaine, subventionnées
par nous, et qu'eniin ces Archipels poly-
nésiens ne sont pas encore reliés- direc-
tement ou indirectemenl à la mère Patrie
par des bateaux français !
Ce sont là des Choses qu'il importe de
signaler.
Enfin il est regrettable de voir que
ces Colonies océaniennes ne figurent
guère que pour mémoire dans les deux
impositions coloniales dont nous som-
mes gratifiés pour le présent, alors qu'il
eût pu être intéressant de profiter de l'oc-
casion pour attirer l'attention sur ces
Colonies au merveilleux climat où
l'homme vit presque dans un Paradis
terrestre !
Eugène GALLOIS.
-:---- -,..: .', I.
Les Colonies et la Presse
Sous cette rubrique, les Annales Colo-
niales publieront chaque semaine les ex-
traits les plus intéressants des grands
quotidiens concernant le mouvement colo-
nial.
Comment protéger le caoutchouc
(J. F. dans le Siècle.)
La nécessité de prévoir la disparition
des végétaux sauvages produisant le
caoutchouc et de les remplacer par des
plantations rationnellement conduites et
organisées, se présente d'ailleurs avec
une même urgence dans nos autres colo-
nies.
Au Congo, afin de combattre le déboi-
sement, le cahier des charges imposées
aux concessionnaires stipule qu'ils « se-
ront tenus de planter et de maintenir
jusqu'à la fin de la concession, en rem-
plaçant ceux qui viendraient à disparaî-
tre pour une cause quelconque, au moins
150 nouveaux pieds de plantes à caout-
chouc par tonne de caoutchouc produite
par la concession ». Dans ses récentes
instructions aux lieutenants gouver-
neurs, le commissaire général a parti-
culièrement insisté sur cette clause en
en signalant l'intérêt et en prescrivant
que tous les soins de son administration
s'attachent à la faire respecter.
Toutefois, un colon ne peut entrepren-
dre la création d'une plantation caout-
choutière avant d'être exactement fixé
sur le genre de végétaux qu'il doit
adopter et sur les conditions nécessaires
à leur croissance. A ce point de vue spé-
cial les avis des spécialistes ont longtemps
différé. Alors que certains recomman-
daient exclusivement la plantation des
lianes indigènes, sans songer à acclima-
ter des végétaux étrangers, d'autres sou-
tenaient que la culture des lianes était
singulièrement plus problématique que
celle des arbres' et qu'on était trop peu
fixé sur leur végétation pour pouvoir en-
courager une culture incertaine.
Grâce aux expériences faites dans les
jardins d'essais coloniaux, au cours de
ces dernières années, on est aujourd'hui
mieux fixé à cet égard, et le colon dési-
reux de s'adonner à la culture dei plan-
tes a caoutchouc pourra relativement
facilement, en tenant, compte do la va-
leur de ses terres et de leur situation,
déterminer les végétaux auxquels il de-
vra s'arrêter.
L'indo-Chine et le Japon (interview
de M. Takekoshi Yosaburo,représentant
le Japon à la conférence interparlemen-
taire de Londres, dans Y Echo de Paris).
D. Quelle garantie nous donnez-
vous au sujet de VIndo-Chine rrantiaise,
puisque vous pi-éconiseî Tentente franco-
nippone ?
R. Pour que le gouvernement fran-
çais puisse réaliser une colonisation par-
faite de l'Indo-Chine, une entente franco-
nippone est d'absolue nécessité. Toutes
les garanties que vous nous demanderiez
au sujet de VIndo-Chine, nous sommes
prêts à vous les donner. Comme dans les
pays occidentaux, le Parlement jouit des
droits souverains au Japon ; je ne vois
pas de parti japonais qui se soit mani-
festé hostile à la France et j'en cherche
en vain qui aient une arrière-pensée au
sujet de l'Indo-Chine française. C'est là
déjà une garantie sérieuse de nos bon-
nes dispositions. Une excellente raison
plaide, au surplus, en faveur d'un rap-
prochement: l'Allemagne convoite l'île
de Java. Java entre ses mains, c'est la
flotte française prisonnière dans la mer
de la Sonde, c'est aussi l'Indo-Chine iso-
lée. Une pareille perspective ne peut pas
être envisagée par la France et ne sau-
rait plaire au Japon. Ces deux pays doi-
vent unir leurs efforts pour combattre
l'impérialisme allemand.
« La nécessité d'une entente franco-
japonaise se fait sentir encore dans la
mise en valeur de la Chine. Le Japon ne
peut suffire à mettre en valeur ce grand
marché commercial. L'appui et l'aide de
la France et de la Grande-Bretagne lui
sont absolument nécessaires. D'aucuns
prétendent que le Japon veut monopoli-
ser la Chine. C'est de la folie. La mise en
valeur de l'Empire chinois constitue un
travail herculéen ; le Japon est incapable
de l'entreprendre à lui seul.
« De plus, le Japon possède Formose ;
il doit, en outre, régénérer la Corée et
ouvrir la Mandchourie à la civilisation
occidentale. L'industrie japonaise est à
développer. 11 faut enfin améliorer la vie
matérielle et populaire au Japon et
l'adapter aux exigences modernes. Or, ce
sont là des besognes qui demandent tout
notre temps et tout notre argent.
« Pour les Japonais, s'occuper tout à
la fois de la propriété d'antrui et de la
sienne propre, c'est le seul moyen de
faire de mauvaises affaires. Donc, nous
ne pouvons pas nous occuper à la fois de
nos possessions et de l'Indo-Chine fran-
çaise.
« Il faut que l'entente franco-nippone
se fasse. Nos intérêts l'exigent, nos sen-
timents l'appellent. Je crois que les Fran-
çais ne nous dédaigneront pas et qu'à
nos avances ils répondront par de cour-
toises politesses., propres à préparer
d'ulilcs et sages réalités.
Le développement de l'Afrique
Occidentale. (Jean Rodes dans l'Eclair.)
–11 reste cependant beaucoup à faire.Le
mouvement de colonisation, qui était
absolument nul de mon temps, est à peine
commencé. Il restera insignifiant, tant
que la vallée du. Niger et sa boucle, qui
sont à la fois la partie la plus fertile et la
plus éloignée de notre Côte occidentale,
ne seront pas desservies par des moyens
de communication plus aisés et plus rapi-
des. La ligne Kayes-Koulikoro achevée
constitue, je viens de le dire, un progrès
très sensible, et c'est à elle que l'on doit
les premiers indices d'une prospérité qui
s'aifinne d'une manière si inespérée.
Mais les douze cents kilomètres de Séné-
gal qu'il faut remonter, pour atteindre ce
chemin de fer, sont d'une navigation tou-
jours aussi difficile.
Pendant huit à neuf mois de l'année,
les eaux de ce fleuve sont très basses et
de nombreux barrages de roches ne
livrent passage qu'aux chalands les plus
légers. Ces embarcations sont, selon les
endroits, poussées à la perche ou tirées
à la cordelle. J'ai fait ce voyage fluvial à
la fin de la saison sèche. J'ai mis qua-
rante jours pour aller de Kayes à Saint-
Louis. Au-dessus de Bakel, l'étiage était
tel que nos bateaux,pourtant à fond plat,
ne flottaient plus. Des populations entiè-
res de villages, réquisitionnées, durent
les faire avancer en les portant littérale-
ment. Il y eut des jours où. nous parcou-
rûmes ainsi de cinq à huit cents mètres
et on devine sous quel soleil de feu ! Tant
que cela durera, on pourra dire sans
exagération que le Soudan est une colo-
nie fermée.
Il faut absolument, surtout dans le
haut fleuve, à Tamboukané notamment,
faire sauter ces roches à la dynamite et
creuser, daus ces barrages, un chenal
qui permette la navigation constante à
des vapeurs légers du type de l'ancien
Dagana. Ces travaux nécessitaient des
études d'hydrographie, qui sont, je crois,
à l'heure actuelle, tel'minées.La vigilance
et l'activité du gouverneur général nous
sont un sur garant de leur exécution pro-
chaine.
Les colonies et la séparation.
(interview de Mgr Leroy, évêque
d'Alenda, supérieur des Pères du Saint-
Esprit, dans le Figaro.) L'application
de la loi de séparation aux colonies aura
un effet désastreux. Si le 1er janvier 1907
les desseins du gouvernement s'accom-
plissent, si le décret que détient en sa
serviette rigide M. Disière est promulgué,
l'influence française subira partout où
flotte le drapeau national un contre-coup
immédiat dont la portée demeurera incal-
culable pour l'avenir. Le protocole qui
régit le domaine colonial de notre pays a
établi des distinctions exactes entre telle
ou telle colonie : par exemple alors que la
Martinique, la Réunion, la Guadeloupe,
Saint-Pierre et Miquelon,la Guyane exis-
tent, religieusement, en vertu d'un accord
de l'Etat français avec le Saint-Siège,
accord qui date de 185 2,d'autres conquê-
tes récentes comme le Sénégal, le Congo,
la Guinée, Madagascar, l'Indo-Chine ne
sont reliées par aucun pacte bilatéral
avec la République et le Vatican. Ne
croyez pas cependant qu'il existera
au point de vue des perturbations
profondes apportées par la dénonciation
du Concordat une, différence.Les consé-
quences provoquées seront identiques :
les peuples coloniaux se détacheront et
se détourneront de la France, seul pays
se livrant à des limitations de la liberté
de conscience.
Alors, monseigneur, vous en dédui-
sez que les colonies y perdront un peu
de cette autonomie qui en faisait pour
beaucoup d'autres des petites Frances ?
Je m'attends à toutes les excentri-
cités de peuplades qui, sans religion,
retourneront à leur état primitif, recom-
menceront à voler, à piller, à incendier,
rie trouvant plus entre leurs passions et
leur actes le bouclier de la croyance né-
cessaire. Ces colonies redeviendront des
pays de missions ; mais, pour évangéli-
ser, nous faudra-t-il. encore des prêtres
missionnaires. Si l'on ferme aujourd'hui
ou demain le séminaire qui est la raison
d'être delà congrégation dont je suis l'in-
digne supérieur, séminaire commun pour
le recrutement des prêtres destinés aux
colonies, le soin de déléguer les mission-
naires en terre française appartiendra à
la Propagande,et cette Propagande est à
Rome. Ainsi un des effets les plus immé-
diats de la dénonciation du Concordat en
France aura été de rendre au Vatican la
direction des missionnaires, le soin de
procéder à leur recrutement.
« Laissez-moi vous dire cependant que
les prêtres de mission, qui partent le
plus souvent pour ne plus revenir, qui
contractent, aux colonies des maladies
mortelles, méritent mieux qu'un bannis-
sement. J'ose espérer encore que le gou-
vernement pèsera les suites irrémédiables
que comporterait une application draco-
nienne de la loi de séparation aux colo-
nies, qu'il prendra en considération le
mémoire très documenté de Mgr de Cor-
mont au Conseil d'Etat où l'évêque de la
Martinique plaide si bellement et si for-
tement la cause des catholiques d'outre-
mer. »
Sur les routes de l'Inde : le Pend-
jab (parU. Faydit de Terssac, dans le
Journal des Débats).
Avant d'atteindre Philour, l'on trouve
la Sutledje dont Alexandre et Ranjit
Singh ont fait un fleuve historique. C'est
une immense et plate ligne de sable
jaune, parsemée de paillettes, coupée de
creux d'eau que des femmes en rouge
traversent retroussées jusqu'auxhanches,
leurs fines jambes ornées de bracelets de
nickel. Derrières elles, s'avancent d'inter-
minables files de chameaux balançant d'un
air grave leurs longues machoires muse-
lées de filets; ils portent des outres énor-
mes, des ballots d'étoffe, des cordages;
parfois leur chamelier et son bagage.
De riches moissons d'orges, de patates
douces couvrent le sol,et dans les champs
de ricins ardoisés, des buffles labourent,
guidés par un cultivateur Jat.Nous nous
arrêtons sous un groupe de raiforts touf-
fus qui projettent des ombres déchique-
tées sur le chemin. Le chauffeur, après
bien des explications, des gestes, décide
quelques indigènes à nous prêter leur
concours pour traverser, le fleuve ; ils
conviennent longuement du prix : non-
chalamment ils détellent leurs bêtes, les
amènent près de la machine, les flattent,
les caressent., et les lient aux essieux.
Les petites vaches blanches rechignent,
inquièles,lardées de coups de lime que le
chauffeur a empoignée en guise d'ai-
guillon.
L'efforts des quatres paires de rumi-
nants est vain, les roues enfoncent dans
le sable, les coolies poussent, s'arque-
boutant contre la carrosserie et leurs
forces très limitées les obligent à récla-
mer l'aide des passants. Docilement, ces
derniers nous apportent le contingent
de leur bonne volonté et de leur mala-
dresse. La plupart sont embarrassés de
hottes, de paquets de hardes : l'un d'eux
mène une chèvre en laisse, il l'attache à
la poignée du tonneau, et la pauvre bête
bèle à fendre l'âme, lorsque l'eau qui af-
fleure aux ailes de la machine, la force à
nager.Pour retrouver la route,nous nous
épuisons encore, pendant une heure sur
deux milles de sable, protégés seulement
contre l'ardeur immodérée du soleil par
une végétation géante d'herbes des pam-
pas, fuselées de panaches blancs. A la
tombée du jour, la campagne devient bi-
blique. Sur l'horizon empourpré ou écla-
tent comme des obus des lueursplus roses,
des gerbes de clarté, des femmes se dé-
tachent adossées à un puits de pierres,
soutenant de leurs bras levés les cruches
qu'elles portent sur la tête. Un chamelier
attardé arrête l'une d'elles en lui deman-
dant à boire; silencieusement, elle ra-
mène son voile sur les yeux, incline le va-
se et l'eau coule comme une cascade ra-
fraîchissante dans les mains de l'homme
qui boit à longs traits et poursuit son
chemin sans se retourner.
L'orà Madagascar (dans le Temps),
Son discours a produit un effet de
détente immédiate et considérable. Il a
éclairé la physionomie jusqu'alors unpeu
énigmatique du nouveau gouverneur.
On a compris que cet homme à l'aspect
volontaire, si peu sensible aux bruits ex-
térieurs, apporterait à la défense des in-
térêts économiques,la même énergie froi-
de et le même esprit de justice rigoureu-
se qu'au maniement des deniers publics.
On a repris confiance, écrit-on de la-bas.
M. Augagneur a annoncé qu'il allait
faire tous ses efforts pour faire réformer
le décret (sur les mines).
Et M. Leygues s'est déclaré un parti-
san trop fervent de la décentralisation
coloniale pour résister à une demande
présentée à la fois par le chef de la colo -
nie et par l'unanimité des colons. Mais
cette el'reur,qui aura mis en question pen-
dant plus de dix-huit mois la vie écono-
mique de Madagascar,devrait être la der-
nière de ce genre. Elle n'aurait pas été
commise si, au lieu de trancher de haut à
Paris, on avait tout simplement consulté
les autorités locales,comme l'aurait voulu
le bons sens. Elles auraient ditce que cons-
tate le compte rendu officiel que nous
citions tout à l'heure : qu'aucun fait nou-
veau no permet d'espérer la découverte
d'alluvions plus riches que celles qu'on
a traitées jusqu'à préseut ; que, pour les
filons, s'il est vrai qu'on en ait signalé
une quinzaine, il est nécessaire d'en con-
tinuer l'étude pour savoir exactement ce
qu'ils valent,et que par conséquent rien
ne justifiait ni l'affolemcnt auquel on s'est
abandonné,ni des mesures exceptionnel-
les, ni une fiscalité que n'ont pu suppor-
ter des pays beaucoup plus favorisés de
la nature.
L'intérêt de la métropole est d'avoir
des colonies heureuses, personne n'en
doute ; mais quand donc sera-t-on per-
suadé que, pour savoir ce qui convient à
leur bonheur, le plus sûr est encore de
le leur demander ?
La prospérité de l'Afrique Occi-
dentale française (par M. Marcel SAINT-
GERMAIN, sénateur d'Oran dans la Dépê-
che Coloniale). Si l'on veut s'en tenir
au présent,on peut affirmer que l'Afrique
occidentale française, avec ses ressour-
ces actuelles, peut supporter la charge
qui résulterait pour elle de son nouvel
emprunt. Celle-ci, après réalisation to-
tale de l'emprunt, sera d'environ 4.200.000
francs. Or, les documents produits au
Conseil du gouvernement ont établi que,
dès l'année prochaine, le budget général
pourrait, grâce à la disparition de cer-
taines dépenses, consacrer une somme
de 3 millions de francs aux intérêts et à
l'amortissement du nouvel emprunt. On
pourrait presque dire que, dans ces con-
ditions, l'Afrique occidentale joue sur le
velours, alors surtout qu'elle compte ne
réaliser immédiatement qu'une somme
de 40 millions de francs.
Mais ces 40 millions tout d'abord, et le
reste ensuite, lui sont indispensables, et
c'est pourquoi l'emprunt, avons-nous
dit, est nécessaire. Sans cet emprunt, en
effet, tout ce qu'on a entrepris, tout ce
qui se poursuit sous l'active direction de
M. Roume, restera inachevé, et l'emprunt
de 1903 n'aura été qu'un inutile effort. Le
chemin de fer de la Guinée française res-
terait, avec un terminus provisoire, à
400 kilomètres du Niger ; le chemin de
fer de la Côte d'Ivoire serait bien loin
encore d'avoir atteint les zones exploita-
bles de l'intérieur; le chemin de fer de
Thiès à Kayes, dont on parle depuis
quinze ans, ne serait jamais amorcé. Et
tous les --- autres travaux qui - attendent :
l'achèvement du port de Dakar et celui
de Port-Boüet à la Côte d'Ivoire, les
améliorations fluviales qu'exigent un peu
partout les cours d'eau turbulents de
l'Afrique occidentale et centrale, toute
cette œuvre de première utilité serait
seulement entrevue, ébauchée. On aurait
compris, mais ou n'aurait pas su accom-
plir l'effort nécessaire à tenter. Pour les
gouvernements comme pour les hommes,
cela s'appelle d'un mot qui sonne tou-
jours mal : l'impuissance.
--. -
La Semaine Coloniale.
Les troubles de Mogador.– Au mo-
ment de l'arrivée du croiseur français Ga-
lilée à Mogador, le caïd Auflous sortit pré-
cipitamment de la ville et gagna la cam-
pagne avec ses hommes.
Le croiseur Galilée est revenu de Mo-
gador à Tanger. Il confirme que le calme
est entièrement rétabli. Les troupes de
renfort qui sont allées de Tanger à Mo-
gador, suffisent à prévenir une nouvelle
invasion du caïd Auflous.
La question des adjudications au
Maroc. Le corps diplomatique de
Tanger a adressé des observations très
nettes au gouvernement marocain, l'in-
vitant à ne prendre désormais aucune
initiative concernant les adjudications
ou les concessions, sans entente préala-
ble avec les représentants des puissan-
ces, et cela conformément au protocole
d'Algésiras.
L'esclavage au Maroc. Le corps
diplomatique de Tanger, se basant sur le
protocole d'Algésiras, a envoyé au sultan
une note l'invitant à étudier les moyeus
de supprimer rapidement l'esclavage au
Maroc.
, -. .;
Les ports espagnols au Maroc.
Le conseil des ministres d'Espagne a
décidé de mettre au concours les travaux
de construction des ports deMelilla et de
Chafarinas.
L'occupation-française du Saha-
ra. A la suite de l'occupation de Dja-
net par le gouvernement de l'Algérie et
de l'occupation de Taoudeni par les dé-
tachements combinés des gouvernements
généraux de l'Algérie et de l'Afrique oc-
cidentale, le gouvernement de l'Afrique
occidentale vient de faire procéder à l'oc-
cupation des oasis du Kaouar.
Le ministère des colonies à été .avisé
par le commandant de la région de Zin-
der que le lieutenant Crépin est arrivé à
Bilma le 16 juillet avec son détachement
au complet.
Ces mesures d'occupation et d'admi-
nistration pacifiques permettront de dé-
velopper le commerce européen dans les
régions du lac Tchad.
Le Sahara est aujourd'hui parcouru
facilement par nos troupes mobiles et la
police de ces immenses étendues est as-
surée sans dépenses et sans incidents,
grâce au judicieux emploi des méharistes.
La délimitation duCongo français
et du Cameroun. Une note de Yola;
datée du 24 août, rapporte que des nou-
velles de Lère, en date du 17 août, disent
que les commissions française et alle-
mande pour la délimitation de la frontière
du Congo français et du Cameroun se
sont rencontrées à Lère.
Le travail s'exécute dans les meilleu-
res conditions, et une entente parfaite
existe entre le major Moll et le capitaine
Seafried, .delà mission allemande.
Les opérations ont été commencées au
10° parallèle, et on s'attend à ce qu'elles
se terminent en janvier prochain.
Les membres des deux missions se
portent bien. -
La mission Moli. - D'après une
communication datée de Baboua (18 juil-
let) entre le cinquième et sixième pa-
rallèles, sur la route de Kounde à Car
not, la missio l Moll éprouve de grosses
difficultés dans sa marche progressive
vers le nord Une des brigades géodési-
ques a été attaquée au mont Dé, par des
indigènes embusqués dans les rochers.
Quelques tirailleurs ont été blesss. Le
mont Dé est au-dessus du septième pa-
rallèle, à 140 kilomètres au nord de Kou-
mié. Un autre détachement a dû s'ouvrir
un passage de vive force aux environs
du huitième parallèle.
Au mois de juin dernier, le gros de la
mission était sur le Haut-Logoné. Les
convois entreposés à Baiboko devaient
utiliser la voie fluviale pour descendre à
Laï et au dixième parallèle. Les membres
de la mission chargés de ces convois
avaient reçu du commandant Moll l'ordre
d'étudier le cours du fleuve et sa naviga-
bilité.
Les circonstances météorologiques du
début de la mauvaise saison, jointes aux
fatigues endurées par la mission, au-
raient éprouvé la santé de quelques-uns
de ses membres. Au mois de juin, tout le
monde était rétabli et l'état sanitaire aus-
si parfait qu'il peut l'être dans ces ré-
gions équatoriales.
En présence de la situation chaque jour
plus difficile et du manque absolu de sé-
curité dans les régions nouvelles que la
mission doit traverser, le commandant
Moll a confié au lieutenant Tournier,
membre de la mission, le soin de rappor-
ter en France, par la voie de laSangha et
de Brazzaville, les travaux effectués par
la mission jusqu'à ce jour,
Le lieutenant Tournier arrivera parle
prochain courrier. Il rentre en Franco,
après avoir reconduit dans son pays le
chef de Baboua qui, avec ses partisans,
avait escorté la mission dans sa marche
vers le Nord. Le commandant Moll n'a
pas voulu le laisser partir sans le faire
accompagner d'un Européen et de tirail-
leurs, afin d'assurer sa sécurité à travers
des pays peuplés de tribus qui lui son t
hostiles.
Les travaux de la mission seront ter-
minés à la fin de l'année.
La Belgique et l'Abyssinie. Un
traité de commerce a été signé entre la
Belgique et lAbyssinie ; il comporte la
clause de la nation la plus favorisée.
L'enquête parlementaire en Afri-
que orientale allemande. On an-
nonce de Port-Saïd que le navire Bur.
germeister » vient de quitter ce port et
continue sa route sur Hambourg. Ce bâ-
timent a à bord les députés au Reichstag
qui sont allés dans la colonie allemande
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