Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-07-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juillet 1906 26 juillet 1906
Description : 1906/07/26 (A7,N29). 1906/07/26 (A7,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63749503
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
7' ANNEE - No 29.
PRr France : 16 cent.
A Etranger et Colonies: 30 cent.
JEUDI 26 JUILLET 1906
- .'-
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Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés at nom
de M. l'administrateur, toutes les communica
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef. - - -
joxjR.3srA.ij :eïebido:M:jA.ID_A.I:R_E
Paraissant tous les Jeudis
Directeur : MARCEL RUEDEL
-.. :ï,: 7' \: -
20, Galerie d'Orléans ÇPalais:Royæll, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 moit
FRANCE. 8 fr. 4 fr. <50
ETRANGER ET COLONIES. i2 » 8 fr,
On s'abolffMns fraîsilmtoos les Bureaux Mosie
EN TUNISIE (1906)
C'est un sujet banal.que de parler des
progrès économiques et sociaux de la
Tunisie ; je yeux y insister cependant
parce- que certaines constatations de
faits sont toujours bonnes à renouveler
dans l'intérêt même de ce pays, et, sur-
tout parce que je crois que quelques
idées générales, des critiques parfois,
peuvent en découler utilement.
Ce qui frappe le plus le simple
touriste qui visite la Régence, c'est
l'ampleur des villes européennes jux-
taposées aux villes indigènes qui con s-
tituaient les grands ports d'échange
avec l'extérieur, avant même notre
arrivée : Bizerte, Tunis, Sousse et Sfax,
et l'on a fait naître Tabarka où il n'y
avait rien ayantnous, ainsi que Ferryvil-
le qui loge toute la population admi-
nistrative et ouvrière occupée par l'arse-
nal de Sidi-Abdallah, placé au fond du
lac de Bizerte.
Tunis est aujourd'hui une belle capitale
un peu trop américaine où font défaut
les voies en diagonales, qui manque de
monuments intéressants; c'est la rançon
des progrès urbains trop rapides mais
qui a grand air,néanmoins, avec son Ave-
nue de France,sa rue d'Italie et son hôtel
des Postes. La v ille indigène, les souks
ont été respectés, et c'était justice : o n
y a gagné de conserver une immense
ville orientale qui n'a de supérieure
que Constantinople et le Caire, et
aussi de ne pas briser violemment
la vie indigène, tout un passé de tra-
ditions séculaires. Remarquons toute-
fois que l'on a dégagé, élargi certai-
nes voies, celles notamment où passent
les tramways et que cette aération a
rendu plus faciles et plus nettes les gran-
des directions de la circulation. La cons-
truction du port actuel semble avoir été
beaucoup moins bien comprise et pour
son extension, il faudra arrêter un meil-
leur plan d'ensemble. Le parc du Bel-
védère, bien placé, commence à avoir
grand air.
Monastir, Hammamet, Nabeul, Ga-
bès, Mehdia n'ont vu s'effectuer que
quelques travaux neufs pour s'adapter à
la vie européenne.
Mais Sfax est en train de devenir à
son tour une capitale de la région sud et
subsaharienne, grâce à l'activité que lui
ont valu l'extension des plantations d'o-
liviers autour et dans une zone qui ajus-
qu'à 50 kilomètres de rayon et surtout
l'exploitation des carrières de phospha-
tes de Metlaoui(Gafsa) dont elle est l'a-
boutissant naturel. Son port est cons-
tamment encombré de navires attendant
leur tour de chargementetses habitants
peuvent légitimement faire des rêves de
prospérité matérielle. La ville de Sous-
se n'attend que l'exploitation des gise-
ments d'Ain Moulurés pour suivre à son
tour la même impulsion. Ces deux villes
se trouvent, en effet,dans des conditions
agricoles et industrielles fort sembla-
bles, bien que n'étant pas rivales. Sousse
est déjà d'ailleurs après Tunis.
A l'intérieur, Kairouan n'a reçu que
quelques additions sans caractère hors
de sa vieille enceinte et dans la direction
de la gare ; Mateur,centre de colonisa-
tion agricole est trop loin de sa gare, de
mêmeMedjez el Rab ; par contre Souk
el Arba, Beja, Tebourba, Zaghouan ont
été mieux desservis par les voies fer-
rées.
Carthage, Sidi bou Saïd, Rhadès et
Hammam Lif, sur les bords du golfe de
Tunis, sont devenus de véritables villes
de villégiature où lesestiveurs, déjà fort
nombreux, se répartissent suivant leur
race, leur religion et leur fortune. On
voit même naître un nouveau Saint-
Germain !
II
Au point de vue social,il y a beaucoup
plus à dire, mais c'est là. une question
complexe et délicate entre toutes. La
Tunisie, plus heureuse que l'Algérie,
possède une classe bourgeoise indigène;
il y existe des cadi es sociaux, des intellec-
tuels : généralement des libéraux ins-
truits, partisans du relèvement moral
des masses indigènes et de leur instruc-
tion, parfois se disant républicains et
se distinguant par leur chéchia à la tur-
que au lieu du fez hémisphérique; d'au-
tres, au contraire, imbus du vieil esprit
coranique, trouvent que le progrès ma-
tériel va toujours trop vite et se fait aux
dépens de la foi religieuse : ce sont des
conservateurs, il faut compter avec eux,
car ils sont encore nombreux et puis-
sants dans les conseils administratifs de
tous ordres. Il est du devoir du protec-
torat d'agir sur les autorités beylicales
pour canaliser l'ardeur réformiste des
uns aussi bien que pour empêcher l'op-
position latente des autres.
Dans tout cela,aucune velléité d'indé-
pendance, aucune idée de révolte, tous
sont bien convaincus de deux choses :
leur impuissance vis-à-vis du peuple do-
minateur et l'avantage d'être agrégés
politiquement à une nation de principes
libéraux et vraiment protectrice des fai-
bles, au surplus riche et apportant dans
le pays des sommes considérables par la
colonisation agricole ou les travaux
publics qui se traduisent en salaires et er
revenus constants pour toutes la popula-
tion.
A noter également, comme correctif,
que la France pratique jusqu'ici le ré-
gime du protectorat purement politique,
je dirai presque dans toute sa rigueur.
Sans parler des caïdats, khalifats, chei-
khats qui en sont les organesnaturels,les
municipalités ou commissions en tenant
lieu sont toutes présidées par des indi-
gènes et ils y ont la moitié des voix,
les habbous sont restés une administra-
tion purement indigène, à peine sont-ils
vaguement contrôlés ; il y aurait cepen-
dant beaucoup à changer dans ce ser-
vice; dans la ptupartdes administrations
françaises même, agriculture, finances,
etc ,il a été tait place à de nombreux in-
digènes très convenablement payés, soit
comme interprètes, ce qui n'était que
logique, soit comme agents ordinaires.
Dansun ordre plus inférieur,les facteurs
des postes, les cantonniers, leschaouchs,
etc., sont également indigènes et leurs
services valent ceux des Européens ou
peu s'en faut.
On comprend aisément que, dans de
telles conditions,aucune hostilité sérieu-
se ne puisse exister entre la vieille sou-
che de population et les Français super-
posés.
C'estla langue française qui est le lien
de toutes les populations agglomérées
sur ce coin d'Afrique ; les Tunisiens
instruits la parlent avec une pureté qui
charme les oreilles d'un Français ving-
tième siècle,tant leur langage est châtié,
exempt d'idiotismes ou d'argot boule-
vardier ; les Juifs, généralement riches
et ayant tenu les grandes affaires du
pays jusqu'à notre arrivée, soit comme
commerçants, soit surtout comme ban-
quiers,dits Livournais,mais Tunisiens de
puis de longues générations, à peu près
seuls dans la capitale,s'efforcent de main-
tenir le prestige de la langue italienne
dont les ressortissants sont au nombre
de cent ou cent vingt mille dans la Ré-
gence, aidés en cela par le consul d'Italie
2t par les professeurs des deux écoles ita-
liennes que nous avons laissé maintenir
h Tunis. Dans l'ensemble du pays, par
suite de la différence de leurs dialectes
et sans instruction, Mallais, Pantella-
riens, Sardes, Siciliens de Palerme ou
de Trapani, Napolitains, Grecs et Levan-
tins, constituant la tourbe, n'arrivent
le plus souvent à communiquer entre
eux et à faire leurs affaires qu'en parlant
français et en ayant recours an maître
d'école français pour écrire même en
Italie ! J'ai pu trouver, au cours de mes
visites dans les centres de colonisation,
des enfants d'Italiens tout liers de savoir
s'exprimer à peu près correctement en
français.
L'école française, voilà le grand agent
de francisation du pays pour le présent
et pour l'avenir,àla ville et aux champs,
aussi bien que dans les mines.
III
Reste la question beaucoup plus grave
de la nationalisation de ces étrangers,
des Italiens en particulier, car Maltais,
Grecs et Levantins ne sont qu'une mi-
norité plutôt utile que gênante.
Trois solutions semblent se présenter,
dont aucune n'est absolument satisfai-
sante.
La première consisterait à étendre les
facilités de naturalisation française pour
ces étrangers, mais il est à craindre que
nous ne recrutions, pendant les premiè-
res années au moins, des sans-valeur
cherchant à se mettre hors de l'autorité
de leurs propres consuls, plus quelques
ambitieux désireux de jouer un rôle
actif sous le couvert de notre nationalité;
en tous cas, nous risquerions de nous
laisser submerger par une foule de su-
jets n'ayant d'autre lien avec la mère-
patrie qu'une allégeance de pure forme,
et rien de ce dévouement qui rend vrai-
ment une nation plus forte par le nom-
bre de ses citoyens. La naturalisation
par 1 ejus soli est défendable dans cette
situation, c'est celle que consacrent les
grandes républiques américaines, les
Etats-Unis et l'Argentine, mais elle est
lente et légèrement cocrcitive. Il serait
toujours préférable qu'elle restât une
faveur pour ceux qui la méritent seu-
lement. Jure sanguinis, les résultats ne
s'en feraient sentir numériquement
qu'all bout de très longues années.
tout serait beaucoup plus facile, si
l'on pouvait créer diplomatiquement
une nationalité tunisienne dans laquelle
se fondraient juridiquement tous les ar-
rivants au bout d'un laps de temps très
court, après trois ans, par exemple, pour
ceux qui seraient inscrits comme pro-
priétaires fonciers ou commerçants et
après dix ans de domicile régulier pour
les autres, avec faculté réciproque de
répudiation dans tous les cas. L'incon-
vénient de ce système vient de ce que
les Français eux-mêmes ne pourraient
sans déroger devenir citoyens tunisiens
et qu'il faudrait toujours leur conser-
ver des droits plus éminents qu'aux
simples naturalisés, d'où deux natio-
nalités superposées,rivales et ennemies,
- --
en lutte perpétuelle: ce serait allumer
un incendie. Le régime du protectorat
s'accommoderait peut être d'une telle
solution, mais l'intérêt de la nation
protectrice s'en trouverait probable-
ment compromis.
La troisième solution beaucoup plus
nette, bien plus simple aussi, supprime-
rait tout inconvénient d'ordre interna-
tional ; elle consisterait à supprimer le
protectorat diplomatique et à. déclarer la
Tunisie colonie française au même titre
que l'Algérie ou Madagascar: cela n'em-
pêcherait nullement de conserver le bey,
les caïds et les divers rouages adminis-
tratifs indigènes sauf quelques fic-
tions quidisparaitraient.-Nous devien-
drions maîtres absolus ; on écarterait les
Italiens des municipalités où ils sont en-
core représentés (à Tunis par exemple)
des chambres de commerce, etc. on ferait
disparaître cette fiction qui fait que les
contrôleurs civils s'appellent encore par-
tout solennellement M. le consul de
France et le Ministère des affaires étran-
gères passerait la main au Ministère des
colonies ou à l'Intérieur, si l'on préfère,
comme pour l'Algérie. Mais cette solu-
tion élémentaire est grosse de consé-
quences diplomatiques d'abord en raison
des traités existant encore avec l'Ita-
lie en particulier - dont il faudrait d'a-
bord se dégager,administratives ensuite,
Cela ne peut s'improviser par un vote
incident du Parlement.
En s'en tenant à la transformation
administrative qui devrait s'ensuivre, on
voit immédiatement que le budget tuni-
sien serait soumis chaque année en bloc
ou en détails à l'approbation parlemen-
taire, d'où des oppositions, des retards
très préjudiciables à la rapide exécution
des affaires, si nécessaire dans un pays
jeune qui doit s'organiser de la base
au sommet- ce qu'il a pu éviter jus-
qu'ici grâce à la fiction de son autonomie
dont il a tiré d'ailleurs un excellen
parti sous des administrateurs qui se
sont appelés Cambon, Massicault ou
Millet. Puis, comment régler le régime
des habbous sansfrqisserles populations
avec notre administration paperassière
et méthodique ? Ce n'est pas insoluble
évidemment, mais cela demande des
études approfondies et un plan solide-
ment échafaudé. Les Tunisiens eux-
mêmes, français ou indigènes, sont en
grande majorité partisans du statu quo,
quels que soient par ailleurs les incon-
vénients d'un peuplement italien trop
rapide.
La solution définitive sera toute trou-
vée si les Français se portent en grand
nombre dans le pays, si la colonisation
marche rapidement, et cela est possible
car la terre disponible abonde,étant don-
née la faible densité de la population
indigène, et les entreprises nouvelles à
tenter. sont extrêmement nombreuses.
Les succès rapides obtenus par la plu-
part des pionniers de la première heure
sont le meilleur encouragement pour
ceux qui voudront les suivre et les imi-
ter.
Que l'on ne dise pas que tout est pris,
qu'il n'y a plus rien à faire, c'est tout
le contraire qui est vrai. Et cela à trente
heures des côtes françaises, sous un cli-
mat absolument comparable à celui de
la Provence ou du Midi languedocien,
avec beaucoup moins de sujétions et
d'ennuis administratifs. Je vais essayer
de le démontrer en étudiant mainte-
nant le développement agricole et in-
dustriel du pays.
d - du pa y s. François BERNARD.
(A. suivre.)
-# --
La Semaine Coloniale.
La question abyssine.
On signale les efforts tentés auprès du
Négus, pour l'empêcher de donner son
adhésion à l'accord franco-an glo-ilalien
relatif à l'Abyssinie; d'une part par le trust
anglais, d'autre part par des citoyens et
hommes politiques français dont les inté-
rêts personnels seraient compromis par
l'accord.
Souhaitons que ces peu intéressants op-
posants, groupés par la crainte de voir la
lumière se faire sur leurs agissements,
échouent lamentablement dans cette der-
nière manifestation de leur campagne an-
ti-française.
L'Allemagne au Maroc.
On dément le bruit de la cession à l'Al-
lemagne de la part, laissée au Maroc dans
le capital de la Banque d'Etat.Par contre,
on confirme la concession des travaux du
port de Larache à la maison allemande
Haesser et Joachimssohn, de Tanger : les
travaux commenceront prochainement.Si,
comme on l'affirme dans les milieux alle-
mands, cette concession est antérieure à la
conférence d'Algésiras, il est curieux de
voir avec quel soin elle a été cachée jus-
qu'à présent, alors que les concessions
françaises des ports de Casablanca et dt
Safi ont été connues pendant la Confé-
rence.
_o.. - - --
Le ministre d Allemagne a langer, M.
Rosen, surveille les intérêts allemands et
ne perd aucune occasion de favoriser son
pays. Il vient de [prendre sous la protec-
tion de l'empire allemand le caidMkashed,
un haut personnage marocain, autrefois
gouverneur de Beni-Gofar, Arzila, Riff et
Anghera. C'est un homme jouissant d'une
nfluence considérable.
Une brasserie allemande qui vient d'être
ouverte à Tanger fait des affaires superbes.
D'autres entreprises commerciales vont
être organisées à Melillaet à Totuan.
Toute cette activité allemande était pré-
vue.
Si toutefois elle allait trop loin,si notam-
ment le Makhzen cédait à l'Allemagne sa
part dans la Banque d'Etat, il n'est pas
douteux que cette attitude rencontrerail
la plus vive opposition des gouvernements
français, espagnol et anglais.
La mission parlementaire d'enquête
coloniale allemande.
Le steamer allemand Kronprinç ayant
à bord la mission parlementaire d'enquête
coloniale allemande, est arrivé à Aden.
Le navire va faire du charbon et continuer
sa route pour Darès-Salam (Afrique occi-
dentale allemande).
La délimination anglo-allemande dans
l'Afrique Orientale.
Une mission anglaise, composée d'un
commandant et de jtrois membres civils,
est arrivée àBerlin pour y terminer la dis-
cussion sur la rectification des frontières
angla-allémandes de leurs colonies de l'A-
frique Orientale. La discussion sera pour-
suivie, sous la présidence du Prince-héri-
tier de Hohenlohe, Ipar le capitaine Schlo
bach et le lieutanant von Wiese, du côti
allemand.
Ces deux officiers appartiennent aux trou-
pes coloniales allemandes de l'Afrique
Orientale.
L'action japonaise au Siam
et en Indo-Chine
Le Courrier d'Haïphong constate que
le Japon ne celise de déployer au Siam une
activité de jour en jour plus manifeste et
plus pratique.
Après avoir placé nombre de «es fonc-
tionnaires dans les différentes administra-
tions du pays, après avoir fait licencier les
officiers instructeurs étrangers, pour pou-
voir plus facilement prendre leurs places,
les Japonais ont créé à Bangkok un office
commercial, dont le but, nous n'en dou-
tons pas, sera de substituer le commerce
japonais au commerce international. Si
nous n'y prenons garde, l'ingérence, tou-
jours croissante du Japon, dans les affai-
res siamoises, ne pourra que créer à la
France, et plus particulièrement à l'Indo-
Chine, de sérieuses difficultés.Notre fron-
tière de l'Ouest longe le Siam sur une gran -
de étendue, et tout ce qui se passe dans ce
pays peut avoir une répercussion fâcheuse
pour notre colonie. Les Japonais surveil-
lent très étroitement nos faits et gestes. Le
nombre des négociants japonais établis
au Tonkin a augmenté dans des propor-
tions considérables depuis l'Exposition
d'Hanoï, et beaucoup supposent que leur
activité ne se borne pas à l'action commer-
ciale.
Le Courrier d'Haiphong constate que
la devise « l'Asie aux Asiatiques » est deve
nue celle de tous les peuples qui environ-
nent nos possessions indo-chinoises.
Nous assistons, dit-il, à un réveil que
nous n'avons rien fait pour éviter.La ques-
tion siamoise est donc pleine de menaces,
et il n'es', pas impossible qu'elle néces-
site, quand il faudra la régler,comme pour
la question maracoine, une conférence où
nous ne serions pas certains de la majo-
rité.
Les chemins defer de Illndo-Chine et
du Yunnan.
Le rapport du Conseil d'administra-
tion orésenté aux actionnaires de la
Compagnie française des Chemins de fer
de l Indo-Chine et du Yunnan contient des
détails pour la situation des 2 lignes, celle
du Tonkin et celle du Yunnan, qui font
l'objet de l'activité sociale.
Pour l'exercice écoulé, la longueur de
la ligne exploitée au Tonkin, de Haïphong
à Yenbay, a été de 254 kilomètre. La sec-
tion Yenbay-Laokay n'a été remise à la
Compagnie Française, par l'administra-
tion des Travaux publics, que le 1er février
1906, au lieu du 1er avril 1905. Encore
n'est-elle pas « en état de réception » ; on
craint que lanature ébouleuse des terrains
traversés soit pendant longtemps une eau.
se de difficultés et de dépenses.
Comme en 19J4,l'exploilalion a été trou-
blée par les inondations, suivies de rup-
ture des digues. Le retour périodique de
ces accidents a clairement démontré que
la ligne n'est ni élevée au-dessus des plus
hautes eaux connues, et munie en consé.
quence des ouvrages nécessaires à l'écou-
lement de ces eaux, ni, dans les parties
menacées de submersion,pourvue de rem,
blais cimentés pouvant servir de déver-
soirs.
Dans ces conditions et contre ces dom-
mages divers, la compagnie a conclu des
accords spéciaux, ou fait toutes réserves
pour sauvegarder ses droits et ses inté-
rêts.
En 1905, c'est la section Haïphong-Ha-
noi, où le trafic est de beaucoup le plus
intense, qui a été le plus éprouvée. Deux
ponts, l'un de 8 mètres, l'autre de 20 mè-
tres, séparés par 12 kilomètres,ont été em-
portés par les eaux et les remblais coupés
sur plusieurs points. Les réparations né-
cessaires ont duré 3 mois, durant lesquels
la circulation a été interrompue.
Malgré ces circonstances défavorables,
les recettes sont en forte plus-value sur
l'exercice précédent. Elles passent, en effet
de 1.645.549 fr à 2.135.420 fr., dontl.
477.916 fr.,fournis parla grande vitesse,et
657.056 fr. par la petite vitesse. La recette
kilométrique annuelle ressort à 8.407 fr.,
au lieu de 7.313 fr. en 1904. Mais ce chif-
fre n'est atteint que grâce à l'influence de
de deux causes instables et non perma-
nentes. Tout d'abord l'élévation du prix de
la piastre dont le cours s'est maintenant
au-dessus de 2 fr. 41. En second lieu, les
transports du service effectués pour les
besoins de la construction des sections ul-
térieures ont fourni plus de 47 0[0 de la
recette de petite vitesse, et plus de 15
de la recette totale.
Pour les.premiers mois de l'année 1903,
les résultats sont aussi satisfaisants, mais
donnent lieu à des observations analogues.
Du côté de la ligne du Yunnan, le recru-
tement de la main-d'œuvre indigène a
continué d'être le plus gros souci de la
société en construction. A défaut des res-
sources locales, elle a porté ses tentatives
au Tcheli, au Fokien,au Kouang Si, et jus-
qu'au Tonkin ; mais elle s'est partout heur-
tée au mauvais vouloir des autorités chi-
noises. En outre, les services de police et
de justice assurenf mal la sécurité sur la-
quelle on pouvait compter. Enfin, l'insa-
lubr/té de la vallée du Namti, où sont ac-
cumulées de grosses difficultés techniques,
éloigne les coolies des chantiers de cette
région, et réduit à quelques mois, chaque
année, la période de travail utile.
Le président du Conseil estime que si
la locomotive eût atteint Lao Kay avant lé
1er avril 1905,comme le stipulait la conven-
tion de concession, la plupart des obsta-
cles eussent été aplanis un an plus tôt. La
livraison tardive de cette section par la
colonie a fait éprouver à la société des per-
tes considérables et un grave préjudice.
Il était., en effet, apparu clairement au
Conseil d'administration que la campagne
de 1905-1906 devant être décisive. Un
grand effort était nécessaire pour garnir
les chantiers à tout prix. Or, la situation
de trésorerie des deux sociétés ne pouvait
permeltre ce grand effort. C'est pourquoi
la compagnie a dû solliciter du gouverne-
ment l'autorisation d'effectuer sur les fonds
de l'emprunt, pour être remis à la société
de construction, des prélèvements anticipés
exceptionnels et temporaires, jusqu'à con-
currence de 8 millions.Grâce à ces ressour-
ces et moyennant de lourds sacrifices, la
société de construction a pu amener sur le
chantier, à la fin de 1905, 30.000 coolies.
Les résultats ont répondu à cet effort. En
avril 1906, les terrassements exécutés s'é-
levaient à 6 millions de mètres cubes, les
maçonneries à 159.000 mètres cubes, les
1 tunnels à 113.000 mètres cubes. La loco-
motive atteignant le kilomètre 23,en amont
de Lao Kay, à la fin d'avril, il sera possible
d'ouvrir une première section d'une tren-
taine de kilomètres de la ligne yunnanaise
pour être exploitée à titre provisoire.
La section qui vient ensuite jusqu'au ki-
lomètre 130 est de beaucoup la plus diffi-
cile. Mais si de nouveaux mécomptes n'in-
terviennent pas,on espère atteindre La Ha-
ti (kil. 70) en 19,)7, et Mongtzeu (kit. 176)
en 1908,c'est-à-dire à peu près dans le dé-
lai fixé par le cahier des charges.
Camille FIDEL.
–< ,.,..,..
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
Brésil. Interdiction de l'importation
au Brésil des boissons contenant de ïatir
sinthe on autres essences nuisibles. Une
communication du Consul de France àRiô
de-Janeiro nous apprend que, parmi les
dispositions de la loi budgétaire brésilien-
ne pour l'exercice 1906, figure celle édic-
tant que « l'entrée des boissons contenant
de l'absinthe ou autres essences nocives est
prohibée »
Cette disposition, qui est rigoureusement
appliquée et fait prohiber les envois con-
tenant la moindre trace d'absinthe,ne doit
pas être perdue de vue parle commerce
français intéressé.
Gibraltar. Commerce du charbon-
nage des navires à Gibraltar. En 1888,
le port de Gibraltar avait livré aux navires
relâcheurs 506.000 tonnes de houille ; en
19041e même port n'en livrait plus que
153.000 tonnes la quantité livrée chaque an-
née, de 1888 à 1904,étant toujours allée en
décroissant. En 1905, la quantité livrée n'a
plus été que de 96.000 tonnes.
La concurrence que le port d'Alger fait
au port de Gibraltar depuis environ vingt
ans, comme havre de ravitaillement, a été
la principale cause du décroissement du
trafic charbonnier dans cette possession
britannique.
Transvaal. Importation de tuiles
françaises dans T Afrique australe. La
tuile française serait une couverture ex-
cellente, bien que coûteuse, pour les toits
sud-africains. Elle est très en vogue sur la
côte : et. à l'intérieur, elle remplacerait
avec avantage la tôle ondulée, employée
jusqu'ici presque partout. Mais le taux du
transport arrête son expansion.
Cependant, le palai? du gouverneur, fu-
ture résidence du Haut-Commissaire à
Prétoria, qui sera une des merveilles du
pays, sera tout entier couvert en tuiles
rouges de Marseille. :
La tuile française résiste aux vents et à
la chaleur, cette résistance peut el doit la
faire employer dans toutes les construc-
tions soignées. Mais pour cela, il faut que
les livraisons se fassent régulièrement. De-
puis quelque temps, les navires de la ligne
allemande touchant à Marseille, amènent
50.000 tuiles par mois dans l'Afrique aus-
trales. Il est donc regrettable que nous
n'ayons pas de ligne française pour profi-
ter de ce fret direct.
Transvaal. -Les plants d'arbres au
1 ransvaal. Le Transvaal est un pays
sans arbres, mais qui veut en avoir. C'est
pourquoi le gouvernement a décidé de rem-
bourser aux municipalités nouvellement
PRr France : 16 cent.
A Etranger et Colonies: 30 cent.
JEUDI 26 JUILLET 1906
- .'-
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Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés at nom
de M. l'administrateur, toutes les communica
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef. - - -
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Paraissant tous les Jeudis
Directeur : MARCEL RUEDEL
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ABONNEMENTS
Un an 6 moit
FRANCE. 8 fr. 4 fr. <50
ETRANGER ET COLONIES. i2 » 8 fr,
On s'abolffMns fraîsilmtoos les Bureaux Mosie
EN TUNISIE (1906)
C'est un sujet banal.que de parler des
progrès économiques et sociaux de la
Tunisie ; je yeux y insister cependant
parce- que certaines constatations de
faits sont toujours bonnes à renouveler
dans l'intérêt même de ce pays, et, sur-
tout parce que je crois que quelques
idées générales, des critiques parfois,
peuvent en découler utilement.
Ce qui frappe le plus le simple
touriste qui visite la Régence, c'est
l'ampleur des villes européennes jux-
taposées aux villes indigènes qui con s-
tituaient les grands ports d'échange
avec l'extérieur, avant même notre
arrivée : Bizerte, Tunis, Sousse et Sfax,
et l'on a fait naître Tabarka où il n'y
avait rien ayantnous, ainsi que Ferryvil-
le qui loge toute la population admi-
nistrative et ouvrière occupée par l'arse-
nal de Sidi-Abdallah, placé au fond du
lac de Bizerte.
Tunis est aujourd'hui une belle capitale
un peu trop américaine où font défaut
les voies en diagonales, qui manque de
monuments intéressants; c'est la rançon
des progrès urbains trop rapides mais
qui a grand air,néanmoins, avec son Ave-
nue de France,sa rue d'Italie et son hôtel
des Postes. La v ille indigène, les souks
ont été respectés, et c'était justice : o n
y a gagné de conserver une immense
ville orientale qui n'a de supérieure
que Constantinople et le Caire, et
aussi de ne pas briser violemment
la vie indigène, tout un passé de tra-
ditions séculaires. Remarquons toute-
fois que l'on a dégagé, élargi certai-
nes voies, celles notamment où passent
les tramways et que cette aération a
rendu plus faciles et plus nettes les gran-
des directions de la circulation. La cons-
truction du port actuel semble avoir été
beaucoup moins bien comprise et pour
son extension, il faudra arrêter un meil-
leur plan d'ensemble. Le parc du Bel-
védère, bien placé, commence à avoir
grand air.
Monastir, Hammamet, Nabeul, Ga-
bès, Mehdia n'ont vu s'effectuer que
quelques travaux neufs pour s'adapter à
la vie européenne.
Mais Sfax est en train de devenir à
son tour une capitale de la région sud et
subsaharienne, grâce à l'activité que lui
ont valu l'extension des plantations d'o-
liviers autour et dans une zone qui ajus-
qu'à 50 kilomètres de rayon et surtout
l'exploitation des carrières de phospha-
tes de Metlaoui(Gafsa) dont elle est l'a-
boutissant naturel. Son port est cons-
tamment encombré de navires attendant
leur tour de chargementetses habitants
peuvent légitimement faire des rêves de
prospérité matérielle. La ville de Sous-
se n'attend que l'exploitation des gise-
ments d'Ain Moulurés pour suivre à son
tour la même impulsion. Ces deux villes
se trouvent, en effet,dans des conditions
agricoles et industrielles fort sembla-
bles, bien que n'étant pas rivales. Sousse
est déjà d'ailleurs après Tunis.
A l'intérieur, Kairouan n'a reçu que
quelques additions sans caractère hors
de sa vieille enceinte et dans la direction
de la gare ; Mateur,centre de colonisa-
tion agricole est trop loin de sa gare, de
mêmeMedjez el Rab ; par contre Souk
el Arba, Beja, Tebourba, Zaghouan ont
été mieux desservis par les voies fer-
rées.
Carthage, Sidi bou Saïd, Rhadès et
Hammam Lif, sur les bords du golfe de
Tunis, sont devenus de véritables villes
de villégiature où lesestiveurs, déjà fort
nombreux, se répartissent suivant leur
race, leur religion et leur fortune. On
voit même naître un nouveau Saint-
Germain !
II
Au point de vue social,il y a beaucoup
plus à dire, mais c'est là. une question
complexe et délicate entre toutes. La
Tunisie, plus heureuse que l'Algérie,
possède une classe bourgeoise indigène;
il y existe des cadi es sociaux, des intellec-
tuels : généralement des libéraux ins-
truits, partisans du relèvement moral
des masses indigènes et de leur instruc-
tion, parfois se disant républicains et
se distinguant par leur chéchia à la tur-
que au lieu du fez hémisphérique; d'au-
tres, au contraire, imbus du vieil esprit
coranique, trouvent que le progrès ma-
tériel va toujours trop vite et se fait aux
dépens de la foi religieuse : ce sont des
conservateurs, il faut compter avec eux,
car ils sont encore nombreux et puis-
sants dans les conseils administratifs de
tous ordres. Il est du devoir du protec-
torat d'agir sur les autorités beylicales
pour canaliser l'ardeur réformiste des
uns aussi bien que pour empêcher l'op-
position latente des autres.
Dans tout cela,aucune velléité d'indé-
pendance, aucune idée de révolte, tous
sont bien convaincus de deux choses :
leur impuissance vis-à-vis du peuple do-
minateur et l'avantage d'être agrégés
politiquement à une nation de principes
libéraux et vraiment protectrice des fai-
bles, au surplus riche et apportant dans
le pays des sommes considérables par la
colonisation agricole ou les travaux
publics qui se traduisent en salaires et er
revenus constants pour toutes la popula-
tion.
A noter également, comme correctif,
que la France pratique jusqu'ici le ré-
gime du protectorat purement politique,
je dirai presque dans toute sa rigueur.
Sans parler des caïdats, khalifats, chei-
khats qui en sont les organesnaturels,les
municipalités ou commissions en tenant
lieu sont toutes présidées par des indi-
gènes et ils y ont la moitié des voix,
les habbous sont restés une administra-
tion purement indigène, à peine sont-ils
vaguement contrôlés ; il y aurait cepen-
dant beaucoup à changer dans ce ser-
vice; dans la ptupartdes administrations
françaises même, agriculture, finances,
etc ,il a été tait place à de nombreux in-
digènes très convenablement payés, soit
comme interprètes, ce qui n'était que
logique, soit comme agents ordinaires.
Dansun ordre plus inférieur,les facteurs
des postes, les cantonniers, leschaouchs,
etc., sont également indigènes et leurs
services valent ceux des Européens ou
peu s'en faut.
On comprend aisément que, dans de
telles conditions,aucune hostilité sérieu-
se ne puisse exister entre la vieille sou-
che de population et les Français super-
posés.
C'estla langue française qui est le lien
de toutes les populations agglomérées
sur ce coin d'Afrique ; les Tunisiens
instruits la parlent avec une pureté qui
charme les oreilles d'un Français ving-
tième siècle,tant leur langage est châtié,
exempt d'idiotismes ou d'argot boule-
vardier ; les Juifs, généralement riches
et ayant tenu les grandes affaires du
pays jusqu'à notre arrivée, soit comme
commerçants, soit surtout comme ban-
quiers,dits Livournais,mais Tunisiens de
puis de longues générations, à peu près
seuls dans la capitale,s'efforcent de main-
tenir le prestige de la langue italienne
dont les ressortissants sont au nombre
de cent ou cent vingt mille dans la Ré-
gence, aidés en cela par le consul d'Italie
2t par les professeurs des deux écoles ita-
liennes que nous avons laissé maintenir
h Tunis. Dans l'ensemble du pays, par
suite de la différence de leurs dialectes
et sans instruction, Mallais, Pantella-
riens, Sardes, Siciliens de Palerme ou
de Trapani, Napolitains, Grecs et Levan-
tins, constituant la tourbe, n'arrivent
le plus souvent à communiquer entre
eux et à faire leurs affaires qu'en parlant
français et en ayant recours an maître
d'école français pour écrire même en
Italie ! J'ai pu trouver, au cours de mes
visites dans les centres de colonisation,
des enfants d'Italiens tout liers de savoir
s'exprimer à peu près correctement en
français.
L'école française, voilà le grand agent
de francisation du pays pour le présent
et pour l'avenir,àla ville et aux champs,
aussi bien que dans les mines.
III
Reste la question beaucoup plus grave
de la nationalisation de ces étrangers,
des Italiens en particulier, car Maltais,
Grecs et Levantins ne sont qu'une mi-
norité plutôt utile que gênante.
Trois solutions semblent se présenter,
dont aucune n'est absolument satisfai-
sante.
La première consisterait à étendre les
facilités de naturalisation française pour
ces étrangers, mais il est à craindre que
nous ne recrutions, pendant les premiè-
res années au moins, des sans-valeur
cherchant à se mettre hors de l'autorité
de leurs propres consuls, plus quelques
ambitieux désireux de jouer un rôle
actif sous le couvert de notre nationalité;
en tous cas, nous risquerions de nous
laisser submerger par une foule de su-
jets n'ayant d'autre lien avec la mère-
patrie qu'une allégeance de pure forme,
et rien de ce dévouement qui rend vrai-
ment une nation plus forte par le nom-
bre de ses citoyens. La naturalisation
par 1 ejus soli est défendable dans cette
situation, c'est celle que consacrent les
grandes républiques américaines, les
Etats-Unis et l'Argentine, mais elle est
lente et légèrement cocrcitive. Il serait
toujours préférable qu'elle restât une
faveur pour ceux qui la méritent seu-
lement. Jure sanguinis, les résultats ne
s'en feraient sentir numériquement
qu'all bout de très longues années.
tout serait beaucoup plus facile, si
l'on pouvait créer diplomatiquement
une nationalité tunisienne dans laquelle
se fondraient juridiquement tous les ar-
rivants au bout d'un laps de temps très
court, après trois ans, par exemple, pour
ceux qui seraient inscrits comme pro-
priétaires fonciers ou commerçants et
après dix ans de domicile régulier pour
les autres, avec faculté réciproque de
répudiation dans tous les cas. L'incon-
vénient de ce système vient de ce que
les Français eux-mêmes ne pourraient
sans déroger devenir citoyens tunisiens
et qu'il faudrait toujours leur conser-
ver des droits plus éminents qu'aux
simples naturalisés, d'où deux natio-
nalités superposées,rivales et ennemies,
- --
en lutte perpétuelle: ce serait allumer
un incendie. Le régime du protectorat
s'accommoderait peut être d'une telle
solution, mais l'intérêt de la nation
protectrice s'en trouverait probable-
ment compromis.
La troisième solution beaucoup plus
nette, bien plus simple aussi, supprime-
rait tout inconvénient d'ordre interna-
tional ; elle consisterait à supprimer le
protectorat diplomatique et à. déclarer la
Tunisie colonie française au même titre
que l'Algérie ou Madagascar: cela n'em-
pêcherait nullement de conserver le bey,
les caïds et les divers rouages adminis-
tratifs indigènes sauf quelques fic-
tions quidisparaitraient.-Nous devien-
drions maîtres absolus ; on écarterait les
Italiens des municipalités où ils sont en-
core représentés (à Tunis par exemple)
des chambres de commerce, etc. on ferait
disparaître cette fiction qui fait que les
contrôleurs civils s'appellent encore par-
tout solennellement M. le consul de
France et le Ministère des affaires étran-
gères passerait la main au Ministère des
colonies ou à l'Intérieur, si l'on préfère,
comme pour l'Algérie. Mais cette solu-
tion élémentaire est grosse de consé-
quences diplomatiques d'abord en raison
des traités existant encore avec l'Ita-
lie en particulier - dont il faudrait d'a-
bord se dégager,administratives ensuite,
Cela ne peut s'improviser par un vote
incident du Parlement.
En s'en tenant à la transformation
administrative qui devrait s'ensuivre, on
voit immédiatement que le budget tuni-
sien serait soumis chaque année en bloc
ou en détails à l'approbation parlemen-
taire, d'où des oppositions, des retards
très préjudiciables à la rapide exécution
des affaires, si nécessaire dans un pays
jeune qui doit s'organiser de la base
au sommet- ce qu'il a pu éviter jus-
qu'ici grâce à la fiction de son autonomie
dont il a tiré d'ailleurs un excellen
parti sous des administrateurs qui se
sont appelés Cambon, Massicault ou
Millet. Puis, comment régler le régime
des habbous sansfrqisserles populations
avec notre administration paperassière
et méthodique ? Ce n'est pas insoluble
évidemment, mais cela demande des
études approfondies et un plan solide-
ment échafaudé. Les Tunisiens eux-
mêmes, français ou indigènes, sont en
grande majorité partisans du statu quo,
quels que soient par ailleurs les incon-
vénients d'un peuplement italien trop
rapide.
La solution définitive sera toute trou-
vée si les Français se portent en grand
nombre dans le pays, si la colonisation
marche rapidement, et cela est possible
car la terre disponible abonde,étant don-
née la faible densité de la population
indigène, et les entreprises nouvelles à
tenter. sont extrêmement nombreuses.
Les succès rapides obtenus par la plu-
part des pionniers de la première heure
sont le meilleur encouragement pour
ceux qui voudront les suivre et les imi-
ter.
Que l'on ne dise pas que tout est pris,
qu'il n'y a plus rien à faire, c'est tout
le contraire qui est vrai. Et cela à trente
heures des côtes françaises, sous un cli-
mat absolument comparable à celui de
la Provence ou du Midi languedocien,
avec beaucoup moins de sujétions et
d'ennuis administratifs. Je vais essayer
de le démontrer en étudiant mainte-
nant le développement agricole et in-
dustriel du pays.
d - du pa y s. François BERNARD.
(A. suivre.)
-# --
La Semaine Coloniale.
La question abyssine.
On signale les efforts tentés auprès du
Négus, pour l'empêcher de donner son
adhésion à l'accord franco-an glo-ilalien
relatif à l'Abyssinie; d'une part par le trust
anglais, d'autre part par des citoyens et
hommes politiques français dont les inté-
rêts personnels seraient compromis par
l'accord.
Souhaitons que ces peu intéressants op-
posants, groupés par la crainte de voir la
lumière se faire sur leurs agissements,
échouent lamentablement dans cette der-
nière manifestation de leur campagne an-
ti-française.
L'Allemagne au Maroc.
On dément le bruit de la cession à l'Al-
lemagne de la part, laissée au Maroc dans
le capital de la Banque d'Etat.Par contre,
on confirme la concession des travaux du
port de Larache à la maison allemande
Haesser et Joachimssohn, de Tanger : les
travaux commenceront prochainement.Si,
comme on l'affirme dans les milieux alle-
mands, cette concession est antérieure à la
conférence d'Algésiras, il est curieux de
voir avec quel soin elle a été cachée jus-
qu'à présent, alors que les concessions
françaises des ports de Casablanca et dt
Safi ont été connues pendant la Confé-
rence.
_o.. - - --
Le ministre d Allemagne a langer, M.
Rosen, surveille les intérêts allemands et
ne perd aucune occasion de favoriser son
pays. Il vient de [prendre sous la protec-
tion de l'empire allemand le caidMkashed,
un haut personnage marocain, autrefois
gouverneur de Beni-Gofar, Arzila, Riff et
Anghera. C'est un homme jouissant d'une
nfluence considérable.
Une brasserie allemande qui vient d'être
ouverte à Tanger fait des affaires superbes.
D'autres entreprises commerciales vont
être organisées à Melillaet à Totuan.
Toute cette activité allemande était pré-
vue.
Si toutefois elle allait trop loin,si notam-
ment le Makhzen cédait à l'Allemagne sa
part dans la Banque d'Etat, il n'est pas
douteux que cette attitude rencontrerail
la plus vive opposition des gouvernements
français, espagnol et anglais.
La mission parlementaire d'enquête
coloniale allemande.
Le steamer allemand Kronprinç ayant
à bord la mission parlementaire d'enquête
coloniale allemande, est arrivé à Aden.
Le navire va faire du charbon et continuer
sa route pour Darès-Salam (Afrique occi-
dentale allemande).
La délimination anglo-allemande dans
l'Afrique Orientale.
Une mission anglaise, composée d'un
commandant et de jtrois membres civils,
est arrivée àBerlin pour y terminer la dis-
cussion sur la rectification des frontières
angla-allémandes de leurs colonies de l'A-
frique Orientale. La discussion sera pour-
suivie, sous la présidence du Prince-héri-
tier de Hohenlohe, Ipar le capitaine Schlo
bach et le lieutanant von Wiese, du côti
allemand.
Ces deux officiers appartiennent aux trou-
pes coloniales allemandes de l'Afrique
Orientale.
L'action japonaise au Siam
et en Indo-Chine
Le Courrier d'Haïphong constate que
le Japon ne celise de déployer au Siam une
activité de jour en jour plus manifeste et
plus pratique.
Après avoir placé nombre de «es fonc-
tionnaires dans les différentes administra-
tions du pays, après avoir fait licencier les
officiers instructeurs étrangers, pour pou-
voir plus facilement prendre leurs places,
les Japonais ont créé à Bangkok un office
commercial, dont le but, nous n'en dou-
tons pas, sera de substituer le commerce
japonais au commerce international. Si
nous n'y prenons garde, l'ingérence, tou-
jours croissante du Japon, dans les affai-
res siamoises, ne pourra que créer à la
France, et plus particulièrement à l'Indo-
Chine, de sérieuses difficultés.Notre fron-
tière de l'Ouest longe le Siam sur une gran -
de étendue, et tout ce qui se passe dans ce
pays peut avoir une répercussion fâcheuse
pour notre colonie. Les Japonais surveil-
lent très étroitement nos faits et gestes. Le
nombre des négociants japonais établis
au Tonkin a augmenté dans des propor-
tions considérables depuis l'Exposition
d'Hanoï, et beaucoup supposent que leur
activité ne se borne pas à l'action commer-
ciale.
Le Courrier d'Haiphong constate que
la devise « l'Asie aux Asiatiques » est deve
nue celle de tous les peuples qui environ-
nent nos possessions indo-chinoises.
Nous assistons, dit-il, à un réveil que
nous n'avons rien fait pour éviter.La ques-
tion siamoise est donc pleine de menaces,
et il n'es', pas impossible qu'elle néces-
site, quand il faudra la régler,comme pour
la question maracoine, une conférence où
nous ne serions pas certains de la majo-
rité.
Les chemins defer de Illndo-Chine et
du Yunnan.
Le rapport du Conseil d'administra-
tion orésenté aux actionnaires de la
Compagnie française des Chemins de fer
de l Indo-Chine et du Yunnan contient des
détails pour la situation des 2 lignes, celle
du Tonkin et celle du Yunnan, qui font
l'objet de l'activité sociale.
Pour l'exercice écoulé, la longueur de
la ligne exploitée au Tonkin, de Haïphong
à Yenbay, a été de 254 kilomètre. La sec-
tion Yenbay-Laokay n'a été remise à la
Compagnie Française, par l'administra-
tion des Travaux publics, que le 1er février
1906, au lieu du 1er avril 1905. Encore
n'est-elle pas « en état de réception » ; on
craint que lanature ébouleuse des terrains
traversés soit pendant longtemps une eau.
se de difficultés et de dépenses.
Comme en 19J4,l'exploilalion a été trou-
blée par les inondations, suivies de rup-
ture des digues. Le retour périodique de
ces accidents a clairement démontré que
la ligne n'est ni élevée au-dessus des plus
hautes eaux connues, et munie en consé.
quence des ouvrages nécessaires à l'écou-
lement de ces eaux, ni, dans les parties
menacées de submersion,pourvue de rem,
blais cimentés pouvant servir de déver-
soirs.
Dans ces conditions et contre ces dom-
mages divers, la compagnie a conclu des
accords spéciaux, ou fait toutes réserves
pour sauvegarder ses droits et ses inté-
rêts.
En 1905, c'est la section Haïphong-Ha-
noi, où le trafic est de beaucoup le plus
intense, qui a été le plus éprouvée. Deux
ponts, l'un de 8 mètres, l'autre de 20 mè-
tres, séparés par 12 kilomètres,ont été em-
portés par les eaux et les remblais coupés
sur plusieurs points. Les réparations né-
cessaires ont duré 3 mois, durant lesquels
la circulation a été interrompue.
Malgré ces circonstances défavorables,
les recettes sont en forte plus-value sur
l'exercice précédent. Elles passent, en effet
de 1.645.549 fr à 2.135.420 fr., dontl.
477.916 fr.,fournis parla grande vitesse,et
657.056 fr. par la petite vitesse. La recette
kilométrique annuelle ressort à 8.407 fr.,
au lieu de 7.313 fr. en 1904. Mais ce chif-
fre n'est atteint que grâce à l'influence de
de deux causes instables et non perma-
nentes. Tout d'abord l'élévation du prix de
la piastre dont le cours s'est maintenant
au-dessus de 2 fr. 41. En second lieu, les
transports du service effectués pour les
besoins de la construction des sections ul-
térieures ont fourni plus de 47 0[0 de la
recette de petite vitesse, et plus de 15
de la recette totale.
Pour les.premiers mois de l'année 1903,
les résultats sont aussi satisfaisants, mais
donnent lieu à des observations analogues.
Du côté de la ligne du Yunnan, le recru-
tement de la main-d'œuvre indigène a
continué d'être le plus gros souci de la
société en construction. A défaut des res-
sources locales, elle a porté ses tentatives
au Tcheli, au Fokien,au Kouang Si, et jus-
qu'au Tonkin ; mais elle s'est partout heur-
tée au mauvais vouloir des autorités chi-
noises. En outre, les services de police et
de justice assurenf mal la sécurité sur la-
quelle on pouvait compter. Enfin, l'insa-
lubr/té de la vallée du Namti, où sont ac-
cumulées de grosses difficultés techniques,
éloigne les coolies des chantiers de cette
région, et réduit à quelques mois, chaque
année, la période de travail utile.
Le président du Conseil estime que si
la locomotive eût atteint Lao Kay avant lé
1er avril 1905,comme le stipulait la conven-
tion de concession, la plupart des obsta-
cles eussent été aplanis un an plus tôt. La
livraison tardive de cette section par la
colonie a fait éprouver à la société des per-
tes considérables et un grave préjudice.
Il était., en effet, apparu clairement au
Conseil d'administration que la campagne
de 1905-1906 devant être décisive. Un
grand effort était nécessaire pour garnir
les chantiers à tout prix. Or, la situation
de trésorerie des deux sociétés ne pouvait
permeltre ce grand effort. C'est pourquoi
la compagnie a dû solliciter du gouverne-
ment l'autorisation d'effectuer sur les fonds
de l'emprunt, pour être remis à la société
de construction, des prélèvements anticipés
exceptionnels et temporaires, jusqu'à con-
currence de 8 millions.Grâce à ces ressour-
ces et moyennant de lourds sacrifices, la
société de construction a pu amener sur le
chantier, à la fin de 1905, 30.000 coolies.
Les résultats ont répondu à cet effort. En
avril 1906, les terrassements exécutés s'é-
levaient à 6 millions de mètres cubes, les
maçonneries à 159.000 mètres cubes, les
1 tunnels à 113.000 mètres cubes. La loco-
motive atteignant le kilomètre 23,en amont
de Lao Kay, à la fin d'avril, il sera possible
d'ouvrir une première section d'une tren-
taine de kilomètres de la ligne yunnanaise
pour être exploitée à titre provisoire.
La section qui vient ensuite jusqu'au ki-
lomètre 130 est de beaucoup la plus diffi-
cile. Mais si de nouveaux mécomptes n'in-
terviennent pas,on espère atteindre La Ha-
ti (kil. 70) en 19,)7, et Mongtzeu (kit. 176)
en 1908,c'est-à-dire à peu près dans le dé-
lai fixé par le cahier des charges.
Camille FIDEL.
–< ,.,..,..
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
Brésil. Interdiction de l'importation
au Brésil des boissons contenant de ïatir
sinthe on autres essences nuisibles. Une
communication du Consul de France àRiô
de-Janeiro nous apprend que, parmi les
dispositions de la loi budgétaire brésilien-
ne pour l'exercice 1906, figure celle édic-
tant que « l'entrée des boissons contenant
de l'absinthe ou autres essences nocives est
prohibée »
Cette disposition, qui est rigoureusement
appliquée et fait prohiber les envois con-
tenant la moindre trace d'absinthe,ne doit
pas être perdue de vue parle commerce
français intéressé.
Gibraltar. Commerce du charbon-
nage des navires à Gibraltar. En 1888,
le port de Gibraltar avait livré aux navires
relâcheurs 506.000 tonnes de houille ; en
19041e même port n'en livrait plus que
153.000 tonnes la quantité livrée chaque an-
née, de 1888 à 1904,étant toujours allée en
décroissant. En 1905, la quantité livrée n'a
plus été que de 96.000 tonnes.
La concurrence que le port d'Alger fait
au port de Gibraltar depuis environ vingt
ans, comme havre de ravitaillement, a été
la principale cause du décroissement du
trafic charbonnier dans cette possession
britannique.
Transvaal. Importation de tuiles
françaises dans T Afrique australe. La
tuile française serait une couverture ex-
cellente, bien que coûteuse, pour les toits
sud-africains. Elle est très en vogue sur la
côte : et. à l'intérieur, elle remplacerait
avec avantage la tôle ondulée, employée
jusqu'ici presque partout. Mais le taux du
transport arrête son expansion.
Cependant, le palai? du gouverneur, fu-
ture résidence du Haut-Commissaire à
Prétoria, qui sera une des merveilles du
pays, sera tout entier couvert en tuiles
rouges de Marseille. :
La tuile française résiste aux vents et à
la chaleur, cette résistance peut el doit la
faire employer dans toutes les construc-
tions soignées. Mais pour cela, il faut que
les livraisons se fassent régulièrement. De-
puis quelque temps, les navires de la ligne
allemande touchant à Marseille, amènent
50.000 tuiles par mois dans l'Afrique aus-
trales. Il est donc regrettable que nous
n'ayons pas de ligne française pour profi-
ter de ce fret direct.
Transvaal. -Les plants d'arbres au
1 ransvaal. Le Transvaal est un pays
sans arbres, mais qui veut en avoir. C'est
pourquoi le gouvernement a décidé de rem-
bourser aux municipalités nouvellement
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