Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-06-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juin 1913 05 juin 1913
Description : 1913/06/05 (A14,N65). 1913/06/05 (A14,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63681509
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
QUATORZIEME ANNEE, - N° n'a CE NUMERO, FRANCE ET CTILliNIES- ! 15 centime*. - - JEUDI 5 JUIN 1913
Les Annales Coloniales
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JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
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Directeurs : Marcel RUEDEL et L.-O. TBÉBAIIJ
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
34, rue du Munt-Thabor, PARIS (1")
âdr. Télêgr.: Ar.colo Pa..lir.- Code Français :A. Z.- Tél. 319 31
Les Annales Coloniales ne publient que des articles inédits
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS KE SONT PAS RENDUS
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.COLAEORÁi- POLITIQUE
Vlotor AUQAtNIUR, député du Rhône, ariclen miî^sî^o, ancien gouverneur gonéraî de MadagMoar ? ,
Henri AURIOU, député de la Haute-Garonne ; Henry BERVNQËR[ -,Mnat'eur de la Guadeloupe ; Aimé BERTHOD, député du Jura ;
Raoul IRlqUIT, député duPas-de-Calala ; Henri DOSNLIR, député dé l'Indre ; Luoien DORMIT, sénateur de l'Yonae ;
Félix OHAUTIMPt, député de la Savoie, délégu a de la Gtlinée au Conseil supérieur des Colonies ;
al IDMIIiOUZI, député de la Gironde; L. MALAVIALLS, député, de l'Aude, 1 PrançoIa BINIT, député de la Creuse)
Albert' DALIMIIII, député de Selne-et-Olse, délégué du Dahomey au Conseil lupérieur des Colonies l
Loule MARIN, député de Meurthe-et-Moselle ; Albert MITIN, député du Doubl ; Henri IAICHEL, sénateur des Baffle-Alpes 1
Charles HUMBERT, sénateur de la Meuse, délégué de la Nouvelle-Calédonie au Conseil supérieur dès Colonies ;
Albert PEYRONNIT, sénateur de l'Allier ; Joseph PYTHON,: député du Puy-de-Dôme ; Q. PICARD, député des Vosges j
Maurice VIOLLETTI, député d'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies.
Directeurs : Marcel RUEDEL et L.d. IDÉBAULT
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L'Alcool en Afrique Occidentale
A propos de l'emprunt depuis long-
temps en cours d'autorisation de l'Afri-
que occidentale a été soulevée la ques-
tion de la consommation de l'alcool
dans cette colonie. Cette question est
importante et vaut qu'on s'y arrête.
Elle a retenu à juste titre, en ce qui
concerne toutes les colonies européen-
nes de l'Afrique occidentale, équato-
riale et centrale, l'attention des nations
colonisatrices il y a déjà longtemps.
Leurs préoccupations, à cet égard, se
sont traduites par des accords interna-
tionaux, par des conventions qui, tou-
tes, furent signées à Bruxelles en 1890
1XtJ9, ïyoO, 1.912, et, chaque fois, une
élévation importante du droit frappant
l'alcool dans leurs possessions respec-
tives a été convenue entre les puissan-
ces contractantes. La convention de
1890 avait fixé à 15 francs par hecto-
litre à Sou centigrades le droit d'entrée
qui, peu après, était porté à 25 francs,
c'est-à-dire à 50 francs l'hectolitre d'al-
cool pur. La convention de I8q!) l'éleva
à 140 francs. Celle de 1906 à 200 fr.
En Afrique occidentale, ces conven-
tions internationales ont été appliquées
dans leur lettre et qans leur esprit.
C'est en 1905 seulement que les droits
à percevoir à l'entrée et à la sortie en
Afrique occidentale furent établis par
un acte unique se référant à l'ensemble
des territoires du Gouvernement géné-
ral ; encore le décret en question de-
vait-il juxtaposer deux tarifs diffé-
rents : celui des territoires où nous
sommes libres d'instituer des surtaxes
douanières: Sénégal et Guinée, celui
des territoires soumis à la convention
franco-anglaise du 14 juin 180S (Côte
d'Ivoire, Dahomey) où, pendant trente
ans, il ne saurait y avoir de taxe diffé-
rentielle pour aucune marchandise ori-
ginaire de pays jouissant de la clause
de la nation la plus favorisée. De cette
situation contractuelle il a été tenu
compte dans l'établissement des droits
sur l'alcool. Le décret du 14 avril 1905
fixe à 160 francs les droits sur l'hec-
tolitre d'alcool pur à la Côte-d'Ivoire
et au Dahomey. La même taxe est pré-
vue pour le Sénégal et la Guinée, à la-
quelle s'ajoute une surtaxe de 30 fr.
sur les provenances étrangères, ce qui
porte le droit à 190 francs. Les liqueurs
paient, dans les deux zones, 112 fr. 5c
l'hectolitre, plus une surtaxe au Séné-
gal et en Guinée de 25 fr. Les liqueurs
de traite, c'est-à-dire celles titrant 250
et au-dessous, acquittent un droit de
60 fr., augmenté, toujours au Sénégal
-et en Guiné, d'une surtaxe douanière
de 15 francs, ce qui, en raison de leur
faible titre, est une taxation élevée. Le
décret du 14 août 1905, on le remar-
quera, ne s'était pas contenté, dans la
fixation du droit d'entrée, du mini-
mum stipulé dans la convention de
1899, les chiffres prévus sont, en effet,
bien supérieurs à 140 francs.
Ils ont encore été relevés par le dé-
cret du 2 août 1912, qui prévoit 215 fr.
et 40 fr. de surtaxe au Sénégal et en
Guinée et 220 fr. à la Côte-d'Ivoire
et au Dahomey pour l'hectolitre d'al-
cool pur importé. Les taxes sur les li-
queurs sont, elles aussi, augmentées;
120 fr. et 30 fr. de surtaxe et 123 fr. 50;
les liqueurs de traite vont payer 70 fr.
et 20 fr. de surtaxe d'une part et 75 fr.
d'autre part.
L'administration locale veut aller en:
cors plus avant et se propose d'inscrire
dans un projet de décret à soumettre au
Conseil d'Etat, conformément à l'arti-
cle 7 du décret du 18 octobre 1904, un
droit de 30n francs sur l'hectolitre d'al-
cool pur.
Ces relèvements successifs ont en-
rayé, dans une certaine mesure, la con-
sommation de l'alcool en Afrique occi-
dentale. Très certainement, la consom-
mation individuelle et c'est là le
point important n'a pas augmenté.
En 1898, on importait, dans les colonies
de l'Afrique occidentale, 4.076.000 li-
tres d'alcool; en 1902, 7.921.400; en
1904, 8.350.100; en 1905, 7.013.200 ;
en 1910, 8.156.360; en 1911, 8.621.959;
en 1912, 7.308.215. Donc, le commer-
ce de l'alcool est en baisse, malgré
l'extension des moyens de communi-
cation avec l'intérieur du pays. Il est
évident qu'avec les facilités de trans-
port nouvelles, l'alcool pénètre dans
des régions où il n'arrivait pas autre-
fois, et il en est, à cet égard, pour l'al-
cool comme pour les autres marchan-
dises européennes la construction des
voies de communication leur permet
de gagner de proche en proche les mar-
chés de plus en plus éloignés des ports
de la côte. Il ne peut en être autrement
pour l'alcool, à moins de décréter la
prohibition absolue.
C'est là une mesure radicale qui,
brusquement appliquée, amènerait des
mécomptes budgétaires. Bien que four-
nissant un rendement qui diminue, l'al-
cool fait encore tomber, dans les cais-
ses de la colonie, plus de 8 millions de
francs. Cette interdiction de tout com-
merce de l'alcool n'atteindrait d'ailleurs,
pour certaines régions du moins, qu'im-
parfaitement son but. Les indigènes,
qui s'en servent dans leurs réjouissan-
ces publiques, dans leurs tams-tams
comme dans certaines cérémonies ri-
tuelles, s'ils étaient privés complète-
ment d'alcool européen, auraient. tôt
fait de fabriquer des boissons très fer-
mentées et il serait impossible maté-
riellement de- recouvrer la taxe d'ac-
cise sur ces bouilleurs de cru. Dans
les pays de palmeraies, que de jeunes
pousses disparaîtraient.
Il ne faut d'ailleurs rien exagérer.
En dehors de certains points sur la
côte, spécialement en pays Kroumen,
où il a fait de terribles ravages, l'alcool
n'a heureusement pas atteint la race
Raison de plus sans aller jusqu'à
l'interdiction, jusqu'à la prohibition,
même restreinte à une zone déterminée,
qui soulève des problèmes complexes et
risque de favoriser la fraude, car on
ne surveille pas en A. O. F. comme
en France pour combattre, par des
droits très élevés, l'extension de. la
consommation. Pour cela, il suffira,
pendant de longues années encore, de
faire de l'alcool un article de luxe par
son prix élevé. C'est là le but poursuivi
par les dirigeants de l'Afrique occiden-
tale ; ils ont constamment augmenté les
droits qui font beaucoup plus que dou-
bler là valeur du produit lui-même, au
lieu de débarquèment.
A cet égard, l'administration ne ris-
que pas de trouver devant 'elle des ré-
clamations énergiques du commerce
local. Nos négociants d'Afrique occi-
dentale gros et petits sont loin
d'être enthousiasmés de la vente de
l'alcool, qui leur cause beaucoup d'en-
nuis, les oblige à avancer des droits éle-
vés et ne leur laisse, en fin de compte,
que des bénéfices restreints. Ils préfè-
rent, de beaucoup, vendre plus de tis-
sus, de quincaillerie, de bimbeloterie et
même de vins de France dont c'est
là un symptôme heureux, signalé à
plusieurs reprises par le Gouverneur
général W. Ponty dans ses discours
la consommation se développe d'une
façon constante.
Continuons à prendre des mesures
sérieuses contre la propagation de l'al-
cool par l'établissement de droits éle-
vés, mais ne nous alarmons pas.
G. COMBROUZE.
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Chambre des députés.
Samedi pror-hnin, les :\\:\T.ER CnLOXI:\T.E
Vubliei'unl. les articles de MM. VICTOR
ALR.Ar.NKi'N, dépuU! du llliône, ancien mi-
nistre, ancien ynitrerneur général de Ma-
dagascar ; .TnsC'p.h PYTHON, députe du Pwj-
de-Dume cl Henri COSMF.IÎ, député de l'In-
dre.
Incohérence postalè au Maroc
On se demande à quels mobiles obéit
l'Administration centrale des P. T. T.,
à Paris, en prolongeant l'état d'incohé-
rence qui préside à l'organisation des
P. T. T. dans l'Empire Chérifien. A un
projet, très acceptable, et qui accordait
satisfaction aux intéressés, projet éma-
nant de M. Chaumet, vient de succéder
un. autre projet qui provoque la plus
vive émotion et qui soulève de véhé-
mentes protestations. ,'
Celles-ci sont venues jusqu'à nous, et-
il est à souhaiter que le Ministre, mieux
averti, se refuse désormais à poursui-
vre des mesures qui ne peuvent qu'être
fâcheusement accueillies. Ce n'est pas
en' effet dans un pays où tout est à
faire, où tout est à organiser, qu'il faut
commetttre la faute lourde d'agir avec
une légèreté qui risque d'arrêter sérieu-
sement notre œuvre colonisatrice.
Au nom de tout le personnel postal,
la presse professionnelle s'est déjà fait
l'écho de cet état d'esprit et il semble
qu'une action énergique se prépare
dans les milieux administratifs dans le
but de revendiquer en faveur de tou
les intéressés les droits qui leur sont
conférés par le décret et l'arrêté du
4 mars 1905. Ceux-ci sont ainsi con-
çus:
, DÉCRET DU. 4 MARS 1905 :
<< ARTICLE PREMIER. Dans les Co-
lonies où le personnel comprendra des
agents métropolitains, le chef de service,
devra être métropolitain.
« La désignation de ce fpnctiollnaire
donnera lieu à'une entente entre les dé-
parlements intéressés. »
ARRÊTÉ DU 4 MARS 1905 :
(( ARTICLE PREMIER. Dans les
Colonies." où des agents métropolitains
participent aux opérations postales ou
télégraphiques, la gestion des bureaux
comprenant des agents métropolitains
esi confiée à des fonctonnaires métro-
politains, sauf exception concertée en-
tre. les .départements intéressés. »
Ces deux textes, d'une clarté abso-
lue, sont formels et ils permettront
sans qu'on ne "puisse élever le moindre
doute à cet égard aux fonctionnaires
et agents métropolitains d'obtenir très
aisément (il leur suffira pour cela de
porter la question devant le Conseil
d'Etat), que leurs droits soient recon-
nus'et sauvegardés, dès qu'ils le. juge-
_qu'ils 1 JuRe-
- - p -
ront utile. Mais que devient alors le
projet d'organisation des P. T. T. dans
l'Empire Chérifien imposé si malen-'
contreusement par les Affaires Etran-.
gères? Ne paraît-il pas dès maintenant
entaché d'illégalité ?
Il est en effet intéressant de rappeler
qu'on a procédé tout récemment à l'or-
ganisation des P .T. T. de l'Afrique
Occidentale Française et que cette nou-
velle organisation s'est uniquement
appuyée sur l'article icr du Décret du
4 mars 1905..,
En présence de cette récente décision
ministérielle, comment expliquer que
ce qui est bon pour l'Afrique Occiden-
tale Française ne le soit plus quand il
s'agit dé l'organisation des P. T. T. au
Maroc ; et puisqu'on déclare vouloir cal-
quer sur l'organisation de l'Office Tu-
nisien (la désignation de M. Walter
semblerait l'indiquer), il ne saurait y
avoir deux manières de procéder.
Légalement, le Protectorat Marocain
udoit donc bénéficier de l'organisation
^ui-a'fâit largement ses preuves dans le
Gouvernement du Protectorat Tuni-
sien. C'est la seule solution qui puisse
donner satisfaction aux exigences de la
situation présente sans léser les droits
des professionnels.
Dans ces conditions, la future organi-
sation ne pourra normalement s'effec-
tuer qu'en tenant compte des droits cer-
tains des fonctionnaires et agents mé-
tropolitains des P. T. T. auxquels re-
viennent incontestablement les situa-
tions créées et à créer dans le nouveau
protectorat, tn toute conscience, elles
leur sont dues au même titre que celles
des autres services relevant de la Rési-
dence Générale.
Tous les droits invoqués pour favo-
riser les dirigeants du service des
P. T. T. Chérifiens ne sauraient donc
prévaloir contre ceux des interesses de
la vieille administration métropolitaine,
organisée et administrée sous l'égide
des.lois devant lesquelles doivent s'ef-
facer les prétentions d'une organisation
issue d'une Société par actions et rache-
tée .par le Maghzen.
je sais bien que ce rachat a été jus-
qu'ici purement fictif puisque cette
transaction fait partie des dettes du
Maghzen, et il paraît que les actions de
l'ancienne Société de T. S. F. émises à
375 fr. (un certain nombre auraient
même été placées à 200 fr.), auraient
aujourd'hui doublé de valeur, et que le
Maghzen, dans l'acte de rachat, se se-
rait engagé à rembourser ces titres à
500 francs.
Cette opération financière aurait
donc obtenu le plus grand succès.
Quant au chiffre du rachat (il ne sera
connu qu'à la liquidation des dettes du
Maghzen et après le vote de l'emprunt
Marocain), il permettra de connaître
l'importance de l'opération du rachat
contractée en 1908.
En attendant, on a le grand tort de
léser les intérêts des agents métropoli-
tains, de violer un règlement qu'on ap-
plique dans plusieurs Colonies et qu'on
méconnaît au Maroc, où on entretient
de cette façon dans le personnel des
P. T. T. une agitation dangereuse, et il
n'est' que temps pour le Ministre du
Commerce de s'occuper un peu plus et
un peu mieux de ce qui se passe dans la
maison à côté:
Henri AUHIOa
Député de la Haute-Garonne,
Secrétaire de la Chambre.
L'EXPOSITION
COLONIALE
INTERNATIONALE
DE 1916
Nos lecteurs .trouveront, d'autre parti
le remarquable exposé de motifs qui
précède lu projet de résolution du dis-
tingué conseiller municipal du quartier
de la Sorbonne, M. Barthélémy Ruba-
glia,'' en faveur d'une exposition colo-
niale internationale; à Paris, en 1916,
et d'un crédit de deux millions du
'Conseil municipal pour-sa réalisation.
.M. Robaglia s'est assuré le concours 1
de plus des trois quarts de ses collè-
gues : c'est dire que la chose est faite
avant d'être mise aux voix ; il n'y .a
pas de doute que le Conseil général dé
la Seine accorde, à son tour, une sub-
vention, à cette importante manifesta-
tion.
On ne saurait trop féliciter M. B. Ro-
baglia de son activité et. du'succès qui
a couronné son initiative.
LES ANNALES COLONIALES »
AU CONSEIL MUNICIPAL
M. B. Robaglia, pour préciser le but
do l'exposition colonial internationale
de Ji6, a joint à ses judicieuses ob-
servations personnelles une importante
fraction du remarquable article pu-
blié dans les Annules Coloniales du
3 avril 1913 par notre excellent.collabo-
rateur et ami Lucien Cornet, sénateur
de l'Yonne, sur l'idée de l'exposition
coloniale à Paris et la création d'un
Musée colonial permanent.
Agréable constatation.
LA TRESORERIE DE MAYOTTÉ
Nos lecteurs n'ont pas oublié l'article
publié dans nos colonnes sur la Tréso-
rerie de Mayotte, par notre éminent
collaborateur M. Victor Augagneur. A
la suite des observations qu'a présen-
tées, par la voie de ce journal, l'ancien
Gouverneur général de Madagascar, le
Ministre des Finances, d'accord avec le
Ministre des Colonies, a décidé la sup-
pression de cette inutile sinécure.
ARMEE ET COLONIES
Contrairement à tous les usages par-
lementaires, mais pour être sûr d'avoir,
une fois dans sa vie, des collègues qui
l'entendent sans l'écouter, le caporal
Le Hérissé, député réactionnaire de
l'Ille-et-Vilaine, a usé du droit que lui
confère son titre de président de la
commission de l'armée, gagné à l'an-
cienneté et avec l'indulgence de ses
collègues, pour parler le premier dans
la discussion sur le projet de loi réta-
blissant le service militaire de trois
ans.
Ce qu'a dit le délégué provisoire de
ki Côte d'Ivoire n'a aucune importance,
et. celui qui lui a succédé à la tribune,
M. Félix Chautemps, n'a pas perdu son
temps à le réfuter. Mais notre ami a
fait justement remarquer à l'ancien
boulangiste ce que son attitude avait
d'insolite.
Mais on sait que l'appui apporté par
le boulangiste révisionniste Le Hérissé
à la thèse qu'il défend représentemoins
que rien, et c'est son maximum.
LES TROUPES- NOIRES
Le caporal Le Hérissé a fait, dans
son petit exposé longuement préparé,
une allusion aux troupes noires.
M. Carpot, député du Sénégal, tout
en renflant hommage à la qualité et à
la valeur des troupes noires, qu'il con-
naît mieux que le député caméléon de
Rennes, a été obligé de rappeler à son
collègue, qui les ignorait totalement
quelles étaient les conditions nécessai-
res pour avoir de bonnes troupes noi-
res.
Mais là où la Chartibre a pu doser In
valeur de l'argumentation du député
néo-radical-nationaliste c'est quand il
a prétendu qu'on pouvait rappeler les
troupes noires employées au Maroc.
Dans cinq ou dix ans, peut-être, mais
maintenant.
L'EMPRUNT DE L'A. 0. F.
La Commission du budget s'est réunie
sous la présidence de M. Cllcllery,
Elle a entendu l'exposé de M. Yiullelte,
chargé de rédiger l'avis de la Commission
sur Je projet d'emprunt de l'Afrique Occi-
denlille. Après une courte discussion, lu
Cumniissiun a donné 1111 avis favorable à
l'adoption du projet, sous la réserve d'une
augmentation de 7 mildious dit chiffre de
l'emprunt, Ù. la demande de M. Yiollelle,
en vue de l'aménagement d'un port à la
Côtc-d'Ivoirc, afin d'obtenir un peu de sy-
métrie pour ces colonies.
M. Viotlelte a fait adnplcr, d'autre part,
le projet de :lui tendant à modifier l'amé-
nagement des fonds spéciaux du chemin
de 1er de Rayes au Niger.
IV.. LUTAUE A PARIS
M. Ch. Lulaud, gouverneur général do
l'Algérie, arrivera demain jeudi à Paris.
1 tell
du problème de l'indigéiial autour duquel
quelques agités ont l'ail beaiifoup de bruit
ces temps derniers.
M. Lulaud. au cas où la question vien-
drait jusqu'à la tribune de la Chambre,
est sur de voir approuver sa politique
par une imposante majorité républicaine.
«< LE TEMPS » ET M. LUTAUD
Le Gouverneur général de l'Algérie
est en butte, depuis son arrivée à Mus-
tapha. il y a deux an-, nux attaques
peifides et répétées: IJ notre confrère
h' Temps.
Pour avoir fait, en Algérie, une po-
litique française, pour avoir marqué
aux indigènes la sympathie qu'une race
pl'utcdrir>, doit à ses sujets, M. Charles
Lutaud t A vilipendé et traîné dans la
boue par M. Bourde ef quelques
francophobes de tout poil cpii es-
timent que nos soldats doivent aller
c.;(' faire tuer aux colonies pour y mettre
no* compatriotes sous la tutelle d'indi-
gf nés, qui no nous aiment point. et
nfjk" méprisent dès que nous abdi-
quons notre dignité et notre autorité à
leur égard.
Aux Délégations Financières
Par Henri COSNIER, député de l'Indre
Un vif incident a marqué l'ouverture
des Délégations financières. La remise
d'un projet de budget, qui n'est pas
même définitif, quelques minutes seu-
lement avant l'ouverture de la séance,
a provoqué de véhémentes protesta-
tions. En vain M. Lutaud expliqua-t-il
les raisons de ce retard, imputable sur-
tout aux bureaux des Ministères des
Finances et de l'Intérieur, qui, cette
année, se sent montrés extrêmement
pointilleux et ont émis la prétention
d'imposer à l'Algérie des conditions
injustifiées.
Une proposition d'ajournement des
Délégations aurait sans doute été vo-
tée sans l'intervention de M. Mori-
naud qui, tout en protestant contre l'ar-
bitraire administratif, fit valoir l'intérêt
des délégués des régions éloignées :
l'examen des questions secondaires les
occupera plus utilement qu'un double
voyage à Alger. Ne vaut-il pas mieux,
d'ailleurs, réserver une mesure aussi
grave pour protester à l'occasion con-
tre une violation plus sérieuse des
droits de cette assemblée ?
Les protestataires se rendirent d'au-
tant plus volontiers à ces raisons que
l'ordre du jour de la session est parti-
culièrement chargé. M. Lutaud a ex-
posé sommairement les trois grandes
questions sur lesquelles les Délégations
doivent se prononcer : l'emprunt,
l'Ouenza, les réformes indigènes.
La période de prospérité que traver-
se l'Algérie lui impose des sacrifices
auxquels les ressources du budget ne
sauraient suffire. On a parlé d'un em-
prunt de 300 millions. Ce chiffre ne
paraît pas trop élevé pour faire face
aux dépenses les plus urgentes. Le pro-
digieux développement de l'agriculture
et du commerce nécessite d'importants
travaux pour l'amélioration des routes,
des chemins de fer, des ports. Tant
que ne sera pas solutionné le problème
des transports, l'essor économique de
la colonie sera entravé. Négligera-t-on.
pour ce côté pratique, le domaine mo-
ral et hygiénique ? Ne réclame-t-on
pas, de toutes parts, le développement
de l'enseignement primaire, profession-
nel, agricole, pour les indigènes cor-
me pour les colons ? Ne faut-il pas
fournir de l'eau aux populations qui en
sont privées ? Multiplier les institutions
de Mutualité et d'assistance pour les
indigènes ? etc.
Tout le.monde paraît disposé à ac-
cepter pour cet emprunt le double gage
proposé par M. Lutaud : l'impôt sur la
propriété non bâtie et l'impôt sur les
successions. La création de ces contri-
butions qui frapperont surtout les Eu-
ropéens pourrait être un premier pas
dans la voie de l'unification des char-
ges publiques sans distinction de race
ou de nationalité.
Trop longtemps, les hésitations du
Parlement ont retardé la mise en va-
leur des richesses minières du départe-
ment de Constantine. A la combinaison
imaginée par M. Jonnart, un autre pro-
jet doit être substitué. Nul doute que
les Délégations s'efforceront d'aboutir
le plus vite possible. On a commencé
l'étude des conditions d'amodiation.Que
l'Algérie cherche à obtenir une part
importante des bénéfices de cette af-
faire rien de plus légitime; il ne faut
pas oublier, toutefois, que les conditions
les plus draconniennes ne so,nt pas
toujours les plus avantageuses pour
qui les impose. En ce qui concerne les
moyens de transport des produits de
ces mines, la prospérité actuelle du ré-
seau d'Etat algérien ne doit pas éblouir
les Pouvoirs publics. Exploiter un ré-
seau existant et le créer de toutes piè-
ces sont deux choses très différentes.
A propos des réformes indigènes, M.
Lutaud s'est montré très catégorique.
Pour éviter le retour de scandales
analogues à ceux qu'ont si bien exploi-
tés les adversaires des colons ; il se
Les Annales Coloniales
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.COLAEORÁi- POLITIQUE
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Henri AURIOU, député de la Haute-Garonne ; Henry BERVNQËR[ -,Mnat'eur de la Guadeloupe ; Aimé BERTHOD, député du Jura ;
Raoul IRlqUIT, député duPas-de-Calala ; Henri DOSNLIR, député dé l'Indre ; Luoien DORMIT, sénateur de l'Yonae ;
Félix OHAUTIMPt, député de la Savoie, délégu a de la Gtlinée au Conseil supérieur des Colonies ;
al IDMIIiOUZI, député de la Gironde; L. MALAVIALLS, député, de l'Aude, 1 PrançoIa BINIT, député de la Creuse)
Albert' DALIMIIII, député de Selne-et-Olse, délégué du Dahomey au Conseil lupérieur des Colonies l
Loule MARIN, député de Meurthe-et-Moselle ; Albert MITIN, député du Doubl ; Henri IAICHEL, sénateur des Baffle-Alpes 1
Charles HUMBERT, sénateur de la Meuse, délégué de la Nouvelle-Calédonie au Conseil supérieur dès Colonies ;
Albert PEYRONNIT, sénateur de l'Allier ; Joseph PYTHON,: député du Puy-de-Dôme ; Q. PICARD, député des Vosges j
Maurice VIOLLETTI, député d'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies.
Directeurs : Marcel RUEDEL et L.d. IDÉBAULT
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L'Alcool en Afrique Occidentale
A propos de l'emprunt depuis long-
temps en cours d'autorisation de l'Afri-
que occidentale a été soulevée la ques-
tion de la consommation de l'alcool
dans cette colonie. Cette question est
importante et vaut qu'on s'y arrête.
Elle a retenu à juste titre, en ce qui
concerne toutes les colonies européen-
nes de l'Afrique occidentale, équato-
riale et centrale, l'attention des nations
colonisatrices il y a déjà longtemps.
Leurs préoccupations, à cet égard, se
sont traduites par des accords interna-
tionaux, par des conventions qui, tou-
tes, furent signées à Bruxelles en 1890
1XtJ9, ïyoO, 1.912, et, chaque fois, une
élévation importante du droit frappant
l'alcool dans leurs possessions respec-
tives a été convenue entre les puissan-
ces contractantes. La convention de
1890 avait fixé à 15 francs par hecto-
litre à Sou centigrades le droit d'entrée
qui, peu après, était porté à 25 francs,
c'est-à-dire à 50 francs l'hectolitre d'al-
cool pur. La convention de I8q!) l'éleva
à 140 francs. Celle de 1906 à 200 fr.
En Afrique occidentale, ces conven-
tions internationales ont été appliquées
dans leur lettre et qans leur esprit.
C'est en 1905 seulement que les droits
à percevoir à l'entrée et à la sortie en
Afrique occidentale furent établis par
un acte unique se référant à l'ensemble
des territoires du Gouvernement géné-
ral ; encore le décret en question de-
vait-il juxtaposer deux tarifs diffé-
rents : celui des territoires où nous
sommes libres d'instituer des surtaxes
douanières: Sénégal et Guinée, celui
des territoires soumis à la convention
franco-anglaise du 14 juin 180S (Côte
d'Ivoire, Dahomey) où, pendant trente
ans, il ne saurait y avoir de taxe diffé-
rentielle pour aucune marchandise ori-
ginaire de pays jouissant de la clause
de la nation la plus favorisée. De cette
situation contractuelle il a été tenu
compte dans l'établissement des droits
sur l'alcool. Le décret du 14 avril 1905
fixe à 160 francs les droits sur l'hec-
tolitre d'alcool pur à la Côte-d'Ivoire
et au Dahomey. La même taxe est pré-
vue pour le Sénégal et la Guinée, à la-
quelle s'ajoute une surtaxe de 30 fr.
sur les provenances étrangères, ce qui
porte le droit à 190 francs. Les liqueurs
paient, dans les deux zones, 112 fr. 5c
l'hectolitre, plus une surtaxe au Séné-
gal et en Guinée de 25 fr. Les liqueurs
de traite, c'est-à-dire celles titrant 250
et au-dessous, acquittent un droit de
60 fr., augmenté, toujours au Sénégal
-et en Guiné, d'une surtaxe douanière
de 15 francs, ce qui, en raison de leur
faible titre, est une taxation élevée. Le
décret du 14 août 1905, on le remar-
quera, ne s'était pas contenté, dans la
fixation du droit d'entrée, du mini-
mum stipulé dans la convention de
1899, les chiffres prévus sont, en effet,
bien supérieurs à 140 francs.
Ils ont encore été relevés par le dé-
cret du 2 août 1912, qui prévoit 215 fr.
et 40 fr. de surtaxe au Sénégal et en
Guinée et 220 fr. à la Côte-d'Ivoire
et au Dahomey pour l'hectolitre d'al-
cool pur importé. Les taxes sur les li-
queurs sont, elles aussi, augmentées;
120 fr. et 30 fr. de surtaxe et 123 fr. 50;
les liqueurs de traite vont payer 70 fr.
et 20 fr. de surtaxe d'une part et 75 fr.
d'autre part.
L'administration locale veut aller en:
cors plus avant et se propose d'inscrire
dans un projet de décret à soumettre au
Conseil d'Etat, conformément à l'arti-
cle 7 du décret du 18 octobre 1904, un
droit de 30n francs sur l'hectolitre d'al-
cool pur.
Ces relèvements successifs ont en-
rayé, dans une certaine mesure, la con-
sommation de l'alcool en Afrique occi-
dentale. Très certainement, la consom-
mation individuelle et c'est là le
point important n'a pas augmenté.
En 1898, on importait, dans les colonies
de l'Afrique occidentale, 4.076.000 li-
tres d'alcool; en 1902, 7.921.400; en
1904, 8.350.100; en 1905, 7.013.200 ;
en 1910, 8.156.360; en 1911, 8.621.959;
en 1912, 7.308.215. Donc, le commer-
ce de l'alcool est en baisse, malgré
l'extension des moyens de communi-
cation avec l'intérieur du pays. Il est
évident qu'avec les facilités de trans-
port nouvelles, l'alcool pénètre dans
des régions où il n'arrivait pas autre-
fois, et il en est, à cet égard, pour l'al-
cool comme pour les autres marchan-
dises européennes la construction des
voies de communication leur permet
de gagner de proche en proche les mar-
chés de plus en plus éloignés des ports
de la côte. Il ne peut en être autrement
pour l'alcool, à moins de décréter la
prohibition absolue.
C'est là une mesure radicale qui,
brusquement appliquée, amènerait des
mécomptes budgétaires. Bien que four-
nissant un rendement qui diminue, l'al-
cool fait encore tomber, dans les cais-
ses de la colonie, plus de 8 millions de
francs. Cette interdiction de tout com-
merce de l'alcool n'atteindrait d'ailleurs,
pour certaines régions du moins, qu'im-
parfaitement son but. Les indigènes,
qui s'en servent dans leurs réjouissan-
ces publiques, dans leurs tams-tams
comme dans certaines cérémonies ri-
tuelles, s'ils étaient privés complète-
ment d'alcool européen, auraient. tôt
fait de fabriquer des boissons très fer-
mentées et il serait impossible maté-
riellement de- recouvrer la taxe d'ac-
cise sur ces bouilleurs de cru. Dans
les pays de palmeraies, que de jeunes
pousses disparaîtraient.
Il ne faut d'ailleurs rien exagérer.
En dehors de certains points sur la
côte, spécialement en pays Kroumen,
où il a fait de terribles ravages, l'alcool
n'a heureusement pas atteint la race
Raison de plus sans aller jusqu'à
l'interdiction, jusqu'à la prohibition,
même restreinte à une zone déterminée,
qui soulève des problèmes complexes et
risque de favoriser la fraude, car on
ne surveille pas en A. O. F. comme
en France pour combattre, par des
droits très élevés, l'extension de. la
consommation. Pour cela, il suffira,
pendant de longues années encore, de
faire de l'alcool un article de luxe par
son prix élevé. C'est là le but poursuivi
par les dirigeants de l'Afrique occiden-
tale ; ils ont constamment augmenté les
droits qui font beaucoup plus que dou-
bler là valeur du produit lui-même, au
lieu de débarquèment.
A cet égard, l'administration ne ris-
que pas de trouver devant 'elle des ré-
clamations énergiques du commerce
local. Nos négociants d'Afrique occi-
dentale gros et petits sont loin
d'être enthousiasmés de la vente de
l'alcool, qui leur cause beaucoup d'en-
nuis, les oblige à avancer des droits éle-
vés et ne leur laisse, en fin de compte,
que des bénéfices restreints. Ils préfè-
rent, de beaucoup, vendre plus de tis-
sus, de quincaillerie, de bimbeloterie et
même de vins de France dont c'est
là un symptôme heureux, signalé à
plusieurs reprises par le Gouverneur
général W. Ponty dans ses discours
la consommation se développe d'une
façon constante.
Continuons à prendre des mesures
sérieuses contre la propagation de l'al-
cool par l'établissement de droits éle-
vés, mais ne nous alarmons pas.
G. COMBROUZE.
Député de la Gironde,
Secrétaire de la Chambre des députés.
Samedi pror-hnin, les :\\:\T.ER CnLOXI:\T.E
Vubliei'unl. les articles de MM. VICTOR
ALR.Ar.NKi'N, dépuU! du llliône, ancien mi-
nistre, ancien ynitrerneur général de Ma-
dagascar ; .TnsC'p.h PYTHON, députe du Pwj-
de-Dume cl Henri COSMF.IÎ, député de l'In-
dre.
Incohérence postalè au Maroc
On se demande à quels mobiles obéit
l'Administration centrale des P. T. T.,
à Paris, en prolongeant l'état d'incohé-
rence qui préside à l'organisation des
P. T. T. dans l'Empire Chérifien. A un
projet, très acceptable, et qui accordait
satisfaction aux intéressés, projet éma-
nant de M. Chaumet, vient de succéder
un. autre projet qui provoque la plus
vive émotion et qui soulève de véhé-
mentes protestations. ,'
Celles-ci sont venues jusqu'à nous, et-
il est à souhaiter que le Ministre, mieux
averti, se refuse désormais à poursui-
vre des mesures qui ne peuvent qu'être
fâcheusement accueillies. Ce n'est pas
en' effet dans un pays où tout est à
faire, où tout est à organiser, qu'il faut
commetttre la faute lourde d'agir avec
une légèreté qui risque d'arrêter sérieu-
sement notre œuvre colonisatrice.
Au nom de tout le personnel postal,
la presse professionnelle s'est déjà fait
l'écho de cet état d'esprit et il semble
qu'une action énergique se prépare
dans les milieux administratifs dans le
but de revendiquer en faveur de tou
les intéressés les droits qui leur sont
conférés par le décret et l'arrêté du
4 mars 1905. Ceux-ci sont ainsi con-
çus:
, DÉCRET DU. 4 MARS 1905 :
<< ARTICLE PREMIER. Dans les Co-
lonies où le personnel comprendra des
agents métropolitains, le chef de service,
devra être métropolitain.
« La désignation de ce fpnctiollnaire
donnera lieu à'une entente entre les dé-
parlements intéressés. »
ARRÊTÉ DU 4 MARS 1905 :
(( ARTICLE PREMIER. Dans les
Colonies." où des agents métropolitains
participent aux opérations postales ou
télégraphiques, la gestion des bureaux
comprenant des agents métropolitains
esi confiée à des fonctonnaires métro-
politains, sauf exception concertée en-
tre. les .départements intéressés. »
Ces deux textes, d'une clarté abso-
lue, sont formels et ils permettront
sans qu'on ne "puisse élever le moindre
doute à cet égard aux fonctionnaires
et agents métropolitains d'obtenir très
aisément (il leur suffira pour cela de
porter la question devant le Conseil
d'Etat), que leurs droits soient recon-
nus'et sauvegardés, dès qu'ils le. juge-
_qu'ils 1 JuRe-
- - p -
ront utile. Mais que devient alors le
projet d'organisation des P. T. T. dans
l'Empire Chérifien imposé si malen-'
contreusement par les Affaires Etran-.
gères? Ne paraît-il pas dès maintenant
entaché d'illégalité ?
Il est en effet intéressant de rappeler
qu'on a procédé tout récemment à l'or-
ganisation des P .T. T. de l'Afrique
Occidentale Française et que cette nou-
velle organisation s'est uniquement
appuyée sur l'article icr du Décret du
4 mars 1905..,
En présence de cette récente décision
ministérielle, comment expliquer que
ce qui est bon pour l'Afrique Occiden-
tale Française ne le soit plus quand il
s'agit dé l'organisation des P. T. T. au
Maroc ; et puisqu'on déclare vouloir cal-
quer sur l'organisation de l'Office Tu-
nisien (la désignation de M. Walter
semblerait l'indiquer), il ne saurait y
avoir deux manières de procéder.
Légalement, le Protectorat Marocain
udoit donc bénéficier de l'organisation
^ui-a'fâit largement ses preuves dans le
Gouvernement du Protectorat Tuni-
sien. C'est la seule solution qui puisse
donner satisfaction aux exigences de la
situation présente sans léser les droits
des professionnels.
Dans ces conditions, la future organi-
sation ne pourra normalement s'effec-
tuer qu'en tenant compte des droits cer-
tains des fonctionnaires et agents mé-
tropolitains des P. T. T. auxquels re-
viennent incontestablement les situa-
tions créées et à créer dans le nouveau
protectorat, tn toute conscience, elles
leur sont dues au même titre que celles
des autres services relevant de la Rési-
dence Générale.
Tous les droits invoqués pour favo-
riser les dirigeants du service des
P. T. T. Chérifiens ne sauraient donc
prévaloir contre ceux des interesses de
la vieille administration métropolitaine,
organisée et administrée sous l'égide
des.lois devant lesquelles doivent s'ef-
facer les prétentions d'une organisation
issue d'une Société par actions et rache-
tée .par le Maghzen.
je sais bien que ce rachat a été jus-
qu'ici purement fictif puisque cette
transaction fait partie des dettes du
Maghzen, et il paraît que les actions de
l'ancienne Société de T. S. F. émises à
375 fr. (un certain nombre auraient
même été placées à 200 fr.), auraient
aujourd'hui doublé de valeur, et que le
Maghzen, dans l'acte de rachat, se se-
rait engagé à rembourser ces titres à
500 francs.
Cette opération financière aurait
donc obtenu le plus grand succès.
Quant au chiffre du rachat (il ne sera
connu qu'à la liquidation des dettes du
Maghzen et après le vote de l'emprunt
Marocain), il permettra de connaître
l'importance de l'opération du rachat
contractée en 1908.
En attendant, on a le grand tort de
léser les intérêts des agents métropoli-
tains, de violer un règlement qu'on ap-
plique dans plusieurs Colonies et qu'on
méconnaît au Maroc, où on entretient
de cette façon dans le personnel des
P. T. T. une agitation dangereuse, et il
n'est' que temps pour le Ministre du
Commerce de s'occuper un peu plus et
un peu mieux de ce qui se passe dans la
maison à côté:
Henri AUHIOa
Député de la Haute-Garonne,
Secrétaire de la Chambre.
L'EXPOSITION
COLONIALE
INTERNATIONALE
DE 1916
Nos lecteurs .trouveront, d'autre parti
le remarquable exposé de motifs qui
précède lu projet de résolution du dis-
tingué conseiller municipal du quartier
de la Sorbonne, M. Barthélémy Ruba-
glia,'' en faveur d'une exposition colo-
niale internationale; à Paris, en 1916,
et d'un crédit de deux millions du
'Conseil municipal pour-sa réalisation.
.M. Robaglia s'est assuré le concours 1
de plus des trois quarts de ses collè-
gues : c'est dire que la chose est faite
avant d'être mise aux voix ; il n'y .a
pas de doute que le Conseil général dé
la Seine accorde, à son tour, une sub-
vention, à cette importante manifesta-
tion.
On ne saurait trop féliciter M. B. Ro-
baglia de son activité et. du'succès qui
a couronné son initiative.
LES ANNALES COLONIALES »
AU CONSEIL MUNICIPAL
M. B. Robaglia, pour préciser le but
do l'exposition colonial internationale
de Ji6, a joint à ses judicieuses ob-
servations personnelles une importante
fraction du remarquable article pu-
blié dans les Annules Coloniales du
3 avril 1913 par notre excellent.collabo-
rateur et ami Lucien Cornet, sénateur
de l'Yonne, sur l'idée de l'exposition
coloniale à Paris et la création d'un
Musée colonial permanent.
Agréable constatation.
LA TRESORERIE DE MAYOTTÉ
Nos lecteurs n'ont pas oublié l'article
publié dans nos colonnes sur la Tréso-
rerie de Mayotte, par notre éminent
collaborateur M. Victor Augagneur. A
la suite des observations qu'a présen-
tées, par la voie de ce journal, l'ancien
Gouverneur général de Madagascar, le
Ministre des Finances, d'accord avec le
Ministre des Colonies, a décidé la sup-
pression de cette inutile sinécure.
ARMEE ET COLONIES
Contrairement à tous les usages par-
lementaires, mais pour être sûr d'avoir,
une fois dans sa vie, des collègues qui
l'entendent sans l'écouter, le caporal
Le Hérissé, député réactionnaire de
l'Ille-et-Vilaine, a usé du droit que lui
confère son titre de président de la
commission de l'armée, gagné à l'an-
cienneté et avec l'indulgence de ses
collègues, pour parler le premier dans
la discussion sur le projet de loi réta-
blissant le service militaire de trois
ans.
Ce qu'a dit le délégué provisoire de
ki Côte d'Ivoire n'a aucune importance,
et. celui qui lui a succédé à la tribune,
M. Félix Chautemps, n'a pas perdu son
temps à le réfuter. Mais notre ami a
fait justement remarquer à l'ancien
boulangiste ce que son attitude avait
d'insolite.
Mais on sait que l'appui apporté par
le boulangiste révisionniste Le Hérissé
à la thèse qu'il défend représentemoins
que rien, et c'est son maximum.
LES TROUPES- NOIRES
Le caporal Le Hérissé a fait, dans
son petit exposé longuement préparé,
une allusion aux troupes noires.
M. Carpot, député du Sénégal, tout
en renflant hommage à la qualité et à
la valeur des troupes noires, qu'il con-
naît mieux que le député caméléon de
Rennes, a été obligé de rappeler à son
collègue, qui les ignorait totalement
quelles étaient les conditions nécessai-
res pour avoir de bonnes troupes noi-
res.
Mais là où la Chartibre a pu doser In
valeur de l'argumentation du député
néo-radical-nationaliste c'est quand il
a prétendu qu'on pouvait rappeler les
troupes noires employées au Maroc.
Dans cinq ou dix ans, peut-être, mais
maintenant.
L'EMPRUNT DE L'A. 0. F.
La Commission du budget s'est réunie
sous la présidence de M. Cllcllery,
Elle a entendu l'exposé de M. Yiullelte,
chargé de rédiger l'avis de la Commission
sur Je projet d'emprunt de l'Afrique Occi-
denlille. Après une courte discussion, lu
Cumniissiun a donné 1111 avis favorable à
l'adoption du projet, sous la réserve d'une
augmentation de 7 mildious dit chiffre de
l'emprunt, Ù. la demande de M. Yiollelle,
en vue de l'aménagement d'un port à la
Côtc-d'Ivoirc, afin d'obtenir un peu de sy-
métrie pour ces colonies.
M. Viotlelte a fait adnplcr, d'autre part,
le projet de :lui tendant à modifier l'amé-
nagement des fonds spéciaux du chemin
de 1er de Rayes au Niger.
IV.. LUTAUE A PARIS
M. Ch. Lulaud, gouverneur général do
l'Algérie, arrivera demain jeudi à Paris.
1 tell
du problème de l'indigéiial autour duquel
quelques agités ont l'ail beaiifoup de bruit
ces temps derniers.
M. Lulaud. au cas où la question vien-
drait jusqu'à la tribune de la Chambre,
est sur de voir approuver sa politique
par une imposante majorité républicaine.
«< LE TEMPS » ET M. LUTAUD
Le Gouverneur général de l'Algérie
est en butte, depuis son arrivée à Mus-
tapha. il y a deux an-, nux attaques
peifides et répétées: IJ notre confrère
h' Temps.
Pour avoir fait, en Algérie, une po-
litique française, pour avoir marqué
aux indigènes la sympathie qu'une race
pl'utcdrir>, doit à ses sujets, M. Charles
Lutaud t A vilipendé et traîné dans la
boue par M. Bourde ef quelques
francophobes de tout poil cpii es-
timent que nos soldats doivent aller
c.;(' faire tuer aux colonies pour y mettre
no* compatriotes sous la tutelle d'indi-
gf nés, qui no nous aiment point. et
nfjk" méprisent dès que nous abdi-
quons notre dignité et notre autorité à
leur égard.
Aux Délégations Financières
Par Henri COSNIER, député de l'Indre
Un vif incident a marqué l'ouverture
des Délégations financières. La remise
d'un projet de budget, qui n'est pas
même définitif, quelques minutes seu-
lement avant l'ouverture de la séance,
a provoqué de véhémentes protesta-
tions. En vain M. Lutaud expliqua-t-il
les raisons de ce retard, imputable sur-
tout aux bureaux des Ministères des
Finances et de l'Intérieur, qui, cette
année, se sent montrés extrêmement
pointilleux et ont émis la prétention
d'imposer à l'Algérie des conditions
injustifiées.
Une proposition d'ajournement des
Délégations aurait sans doute été vo-
tée sans l'intervention de M. Mori-
naud qui, tout en protestant contre l'ar-
bitraire administratif, fit valoir l'intérêt
des délégués des régions éloignées :
l'examen des questions secondaires les
occupera plus utilement qu'un double
voyage à Alger. Ne vaut-il pas mieux,
d'ailleurs, réserver une mesure aussi
grave pour protester à l'occasion con-
tre une violation plus sérieuse des
droits de cette assemblée ?
Les protestataires se rendirent d'au-
tant plus volontiers à ces raisons que
l'ordre du jour de la session est parti-
culièrement chargé. M. Lutaud a ex-
posé sommairement les trois grandes
questions sur lesquelles les Délégations
doivent se prononcer : l'emprunt,
l'Ouenza, les réformes indigènes.
La période de prospérité que traver-
se l'Algérie lui impose des sacrifices
auxquels les ressources du budget ne
sauraient suffire. On a parlé d'un em-
prunt de 300 millions. Ce chiffre ne
paraît pas trop élevé pour faire face
aux dépenses les plus urgentes. Le pro-
digieux développement de l'agriculture
et du commerce nécessite d'importants
travaux pour l'amélioration des routes,
des chemins de fer, des ports. Tant
que ne sera pas solutionné le problème
des transports, l'essor économique de
la colonie sera entravé. Négligera-t-on.
pour ce côté pratique, le domaine mo-
ral et hygiénique ? Ne réclame-t-on
pas, de toutes parts, le développement
de l'enseignement primaire, profession-
nel, agricole, pour les indigènes cor-
me pour les colons ? Ne faut-il pas
fournir de l'eau aux populations qui en
sont privées ? Multiplier les institutions
de Mutualité et d'assistance pour les
indigènes ? etc.
Tout le.monde paraît disposé à ac-
cepter pour cet emprunt le double gage
proposé par M. Lutaud : l'impôt sur la
propriété non bâtie et l'impôt sur les
successions. La création de ces contri-
butions qui frapperont surtout les Eu-
ropéens pourrait être un premier pas
dans la voie de l'unification des char-
ges publiques sans distinction de race
ou de nationalité.
Trop longtemps, les hésitations du
Parlement ont retardé la mise en va-
leur des richesses minières du départe-
ment de Constantine. A la combinaison
imaginée par M. Jonnart, un autre pro-
jet doit être substitué. Nul doute que
les Délégations s'efforceront d'aboutir
le plus vite possible. On a commencé
l'étude des conditions d'amodiation.Que
l'Algérie cherche à obtenir une part
importante des bénéfices de cette af-
faire rien de plus légitime; il ne faut
pas oublier, toutefois, que les conditions
les plus draconniennes ne so,nt pas
toujours les plus avantageuses pour
qui les impose. En ce qui concerne les
moyens de transport des produits de
ces mines, la prospérité actuelle du ré-
seau d'Etat algérien ne doit pas éblouir
les Pouvoirs publics. Exploiter un ré-
seau existant et le créer de toutes piè-
ces sont deux choses très différentes.
A propos des réformes indigènes, M.
Lutaud s'est montré très catégorique.
Pour éviter le retour de scandales
analogues à ceux qu'ont si bien exploi-
tés les adversaires des colons ; il se
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