Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-11-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1912 30 novembre 1912
Description : 1912/11/30 (A13,N131). 1912/11/30 (A13,N131).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6360614p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
TREIZIEME ANNEE. - NO 131. LE NUMERO : .;L-.:U CIIIdIIIIIt. SAMEDI 30 NOVEMBRE 1912.
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Les Annaleé Coloniales
JOURNAL SEMllQUOTIDIEN
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COLLABORATION! POLITIQUE
Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, aneielt: ntfniftti, -ancien gouverneur général de Madagascar)
Hinii AURIOL, député de la HiMt^G#mKf Awi BERTHOD, député du Jura a
t MaMUf DERENGER, sénateur d» la Gmnklo*fi ft'j^lu&ERlQUET député du Pas-de-Calais t
J HSMTI COSNIER, député de l'Indre i 4.\lci«w .CORNET, sénateur de IT onne;
Charles HUMBERT, sénateur de la Meuse, délégué de 4* Nouvelle-Calédonie au Conéeil Supérieur des Colonies T
Félix CHAUTEMPS, député de la Savoie, délégué de la Guinée au Conseil superieur des Colonies ;
Albikt DAL1MIER, député de la Seine-ct-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'lie de la Réunion ; Jbam JAVAL, député de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député derAude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle ; Albert METIN, député du Doubs ; C. PICARD, député des Vosges
Louis PUECH. député de Parts vice-président de la Chambre; Joseph PYTHON, député du Puy-de-Dôme;
Mauiice VIOLLETTE, député de rEure-et-Loïr, rapporteur du Budget des Colonies
DIRECTEURS: HlfCll RHEDEL et L.-G. THÉBAULT
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L'ARTILLERIE COLONIALE
La fusion des armées coloniale et
métropolitaine, malgré l'opposition ir-
réductible des partisans de l'autono-
mie, reste à l'ordre du jour. Il me sem-
ble même que l'idée, que j'ai soutenue
il y a trois ans, dans mon rapport sur
le budget de la guerre (2* section), a fait
de sensibles progrès. Le Ministère de
la Guerre, en affectant les officiers en
surnombre, pendant leur séjour en
France, à des unités métropolitaines,
laisse entendre qu'il prépare la fusion,
c'est dire qu'il en a adopté le principe,
et qu'il se propose de l'appliquer par
étapes.
Nosant pas réaliser la réforme en
bloc, d'un coup, il pense diminuer la
résistance en réduisant peu à peu le
nombre des intéressés au maintien de
l'état de choses actuel.
C'est un procédé, et s'il doit conduire
au résultat désiré, je l'adopterai volon-
tiers, malgré les retards qu'il apportera
à l'accomplissement d'un projet dont
l'urgence est pressante.
Le grand obstacle à la fusion vient de
l'infanterie coloniale, on peut même
soutenir que les intérêts et le rôle de
cette arme sont seuls en jeu dans l'af-
faire.
Pourquoi ne pas séparer, de sa cau-
se, celle de l'artillerie coloniale ?
En 1909, quand fut discutée et votée
la loi réorganisant l'artillerie métropo-
litaine et multipliant les régiments, une
belle occasion fut perdue de fusionner
les deux artilleries. Les nouveaux ca-
dres métropolitains ne pirent être rem-
plis par des artilleurs, des officiers pro-
venant de l'infanterie, de la cavalerie,
furent versés dans les batteries. Comme
il eût été plus simple et plus logique de
combler les vides par des artilleurs : ceux
de l'armée coloniale étaient tout dési-
gnés ; je n'ai jamais compris qu'on ne
les ait pas employés. Le budget y eut
trouvé son avantage, et l'armée aussi.
La fusion est nécessaire, indispensa-
ble pour l'artillerie, et doit être réalisée
le plus tôt possible, dans l'intérêt gé-
néral, et dans celui des artilleurs colo-
niaux.
L'infanterie s'est taillé la grosse
part, dans l'armée coloniale ; elle a ro-
gné de plus en plus le domaine de l'ar-
tillerie, si bien qu'on peut se demander
à quoi servent, aux colonies, les artil-
leurs.
Militairement, leur rôle est nul. Les
quelques opérations de police incom-
bant aux troupes sont trop insignifian-
tes pour comporter l'emploi du canon.
lue canon, dans la poursuite des indigè-
nes fuyant en pleine brousse, est, par
son poids, celui de ses accessoires, un
impedimentum retardant les colonnes
sans accroître leur force.
Je relisais, ces jours derniers, l'ou-
vrage du général Lyautey, sur la con-
quête du Sud à Madagascar. Les opé-
rations militaires, copieusement décri-
tes, donnent l'impression d'une grande
guerre : l'artillerie fut représentée par
un canon commandé par un lieutenant.
Ecartés par la force des choses des
actions militaires, les officiers d'artil-
lerie le sont, par le privilège de l'infan-
terie coloniale , des fonctions adminis-
tratives. Un artilleur ne peut comman-
der un poste, puisque les troupes l'oc-
cupant appartiennent à l'infanterie : il
ne peut être employé que hors cadre, à
titre civil en quelque sorte. Le nombre
des officiers, attachés à des fonctions
administratives, est infime. Le rôle
principal des officiers de l'artillerie co-
loniale consiste à entretenir les bâti-
ments militaires, à surveiller quelques
constructions. Aux colonies, la moitié
des officiers ne commandent pas les
troupes ; ils font l'office de génie. Par
tout les directions d'artillerie ont un
personnel trop nombreux, se battant
lss flancs pour justifier son eSStence.
Ne sachant que faire en France des offi-
ciers d'artillerie, surtout des officiers su-
périeurs, on les expédie le plus possible
aux colonies. Les régiments d'artillerie
coloniale, casernés dans la métropole,
sont des formations squelettiques, il est
impossible de caser dans leurs cadres
tous les officiers en résidence en Fran-
ce. D'autre part, l'artillerie coloniale ne
possède dans la métropole aucun éta-
blissement, ni usines, ni directions. Où
voulez-vous que soient placés les offi-
ciers provenant des directions d'Indo-
chine, de Madagascar, de l'A. 0. F. ?
Le budget de la guerre vise à se débar-
rasser de la charge imposée par les ar-
tilleurs inoccupés en France. On
leur trouve des emplois aux colonies en
les affectant à des directions, où ils
n'ont rien à faire. Le budget de la
guerre passe la dépense à celui des co-
lonies : c'est ainsi que se font les écono-
mies !
Grâce à ce merveilleux système nous
possédons des centaines d'officiers d'ar-
tillerie coloniale, qui ne connaissent
que vaguement le canon. En France
leurs congés se sont écoulés en rési-
dence libre ; aux colonies ils ont tué le
temps en surveillant quelques vagues
constructions. Quand, par hasard, ils
ont été attachés à une troupe, ils ont
vu tirer le 85 de montagne. Ces offi-
ciers sont les premiers à déplorer un
état de choses, si 'peu fait pour les pré-
parer à la guerre.
L'artillerie coloniale souffre, en ou-
tre d'un retard dans l'avancement de
plus en plus décevant pour les intéres-
sés. Les occasions de se distinguer
sont rares, les déchets d'autrefois ne
se produisent plus. La quote-part des
généraux appartenant à l'artillerie, a
été réduite au bénéfice de l'infanterie.
Il y a quinze ans des promotions rapi-
des ont fait arriver, aux grades supé-
rieurs, une fournée d'hommes jeunes ;
le débouché s'est fermé pour long-
temps.
Pas plus pour les officiers que pour
le pays, la situation de l'artillerie colo-
niale n'est acceptable. En la fusionnant
avec celle de la métropole, on remet-
trait à leur véritable place les officiers
actuellement inutiles, détournés de leur
rôle,, on réaliserait d'importantes éco-
nomies, et on préparerait la fusion dé-
finitive de toute l'armée coloniale.
Victor AUGAGNEtrn,
Député du Rhône, ancien ministre,
ancien gouverneur général de
Madagascar.
PETITESSE
Micro mégas qui finira de sévir sous peu
contre les fonctionnaires et les colons de
Madagascar, a de la presse une idée petite
et niaise, bien au niveau de ses autres conr
cepts.
Parce que nous lui disons avec fran-
1 chise qu'il est incapable et maladroit, qu'il
a besoin de repos, que la colonie tout
entière est outrée de ses procédés policiers,
et qu'à Paris on est plus irrité encore que
las de ses gaffes et de ses tristes procédés,
>' il ne décolère pas et le prouve. en sup-
iip primant les six abonnements que le gou-
;s< vemement général de Madagascar avait
souscrit aux Annales Coloniales. De cela
nous n'avons cure.
Si Albert Picquié croit qu'il étouffera
la vérité par ce geste mesquin et grotes-
gÉf que, il se trompe. Pour lui être agréable
gfl|* et pour le faire mieux connaître de ses
administres, nous augmenterons encore
nos services gratuits dans la Grande-Ile
Sf en 1913, afin que ses subordonnés sachent
1^1; tous comment il a été jugé et jaugé à Paris.
Il a pu obtenir quelques coups d'enccn-
gîjlfl soir de plus du Petit Echo de la Préfec-
9Bk turf en souscrivant 14 abonnements nou-
veaux pour 1012, qui, joints aux 200 déjà
existants et à la subvention prélevée sur
les fonds de police représentent un joli
denier.
Mais, de nous, quoi qu'il en ait et quoi
qu'il veuille, il n'obtiendra ni pardon, ni
colère, mais comme par le passé, la juste
appréciation de ses actes.
q--
DANS LA SANGHA
Les postes de la Haute-Sangha sont en
partie évacués, et occupés au fur et à me-
sure par les Allemands. Le système d'oc-
cupation de ceux-ci n'est pas le nôtre. Ils
ont d'abord l'occupation militaire, car ils
considèrent certaines régions de la Haute-
Sangha comme insuffisamment pacifiées ;
ils n'occuperont pas tous nos postes, mais
masseront dans ceux qu'ils conserveront
des effectifs supérieurs à ceux que nous
avions dans l'ensemble du pays.
Les postes de la Moyenne et de la Basse-
Sangha ne seront remis que l'année pro-
chaine aux autorités allemandes, les der-
niers en juin probablement.
Lire dans notre prochain numéro les
articles de MM. Mauricb Viollette, Albert
MéTiN et Léon Malaviallk, Députés.
-
-, !..> ,..; -'
Les Routes mandarines au Tonkin
S'il est une question qui soulève
journellement les plaintes des Euro-
péens appelés à se déplacer à travers
les différentes régions du Tonkin, c'est
bien celle des routes. Il n'est pas une
province, malgré les réels progrès ac-
complis depuis quelques années, dont
le réseau de routes soit convenable-
ment entretenu. ,.
Avant notre arrivée, les Annamites
s'étaient fort peu préoccupés de relier
entre elles par des voies faciles les dif-
férentes parties de leur empire ; cepen-
dant, il n'est pas douteux qu'à une épo-
que déjà reculée, des travaux impoin-
tants ont été exécutés par eux. -°;
Les routes mandarines suivies par
nos troupes au moment de la conquête,
et les digues, élevées dans un double
but, en sont la preuve palpable.
Dans le Delta, les mandarins avaient
dû, sur l'ordre de la cour de Hué, en-
tretenir convenablement routes et di-
gues ; une partie de l'impôt en nature
était affecté à cet usage.
Mais, dès que les routes quittaient
les plaines fertiles du Delta pour se
rapprocher de la région moyenne, elles
se transformaient en d'abominables
sentiers, infranchissables à certaines
époques, en raison des arroyos qu'ils
traversaient. L'apathie orientale est
évidemment la raison dominante d'un
tel état de choses, cependant elle n'est
pas la seule ; l'état de troubles perma-
nent existant sur la frontière chinoise,
la précarité des relations avec les pays
voisins étaient autant de sujets d'in-
quiétude pour les chefs chargés du
maintien de la paix.
Les grandes routes, en facilitant les
relations de pays à pays, auraient éga-
lement facilité la marche des armées ;
dans l'Inde, les chefs indigènes ont
souvent opposé la force d'inertie aux
demandes pressantes du gouvernement
anglais leur prescrivant de relier leurs
états aux pays voisins.
A notre arrivée au Tonkin, nous fû-
mes beaucoup trop occupés par la con-
quête, puis par la pacification, pour
songer à établir immédiatement un ré-
seau de routes. i
Les divisions administratives. for-
mées à la hâte furent pourvues de chefs
dont la préoccupation consistait sur-
tout à entretenir et améliorer les rou-
tes existantes, plutôt qu'à en créer de
nouvelles. L'étendue de la colonie et
l'insécurité des routes jusqu'en 1895 ne
permirent pas l'établissement d'un
plan d'ensemble et le classement par
catégories des voies de communication
à créer. -
Il arrivait souvent, et cela se pro-
duit encore aujourd'hui, qu'une route,
carrossable sur le territoire d'une pro-
vince, n'était plus qu'un affreux sentier
sur celui de la province voisine. Au-
cun crédit sérieux n'étant accordé, les
résidents employaient les journées de
prestation à la création de sentiers mu-
letiers dont on ne trouvait plus trace
l'année suivante.
Cependant, dans deux directions tout
au moins, un effort plus sérieux fut
tenté sous le coup des affaires de Lang-
son ; le gouvernement décida de créer
une grande route reliant le Delta à la
frontière de Chine. L'ancien tracé
mandarinal fut abandonné et la route,
suivant sans s'en écarter les rives du
Song-Thuong, vint longer le pied de
la grande muraille du Kaï-Kinh ; des
ponts Eiffel furent jetés sur les arroyos
importants et, pendant plus de dix
ans, les convois particuliers ou mili-
taires purent cheminer sans difficulté.
La création du chemin de fer a en-
levé beaucoup de son utilité à cette
route, et elle ne fut plus entretenue ;
on alla - même jusqu'à démonter une
partie des iponts Eiffel et ces derniers,
longtemps inutilisés, se rouillèrent sur
les bords de la rivière qu'ils aidaient
is à franchir.
-^tlie cTëuxième route devait relier le
Delta au Yunnan, en suivant constam-
ment la rive du Fleuve Rouge (rive
gauche) ; des officiers, des ingénieurs,
furent employés pendant longtemps à
son tracé et à &a construction.
Là encore, des ponts amenés à
grands frais de France furent jetés sur
les aroyos. Le chemin de fer fut entre-
pris à son tour, et la route, dont la
construction n'avait jamais été entiè-
rement terminée, fut abandonnée. A
mon avis, ce double abandon fut une
double faute.
i». Le chemin de fer existe, c'est par-
fait. Grâce à lui les distances sont con-
sidérablement réduites et les transac-
tions commerciales, facilitées, sont de-
venues plus nombreuses.
Mais la voie ferrée n'a pas entière-
ment supprimé la route : la région de
Langson fournit de beaux pâturages
dans lesquels les villages, fort nom-
breux, se livrent sur une grande échelle
à l'élevage d'une race bovine très ap-
préciée.
A l'époque des grandes foires, les
indigènes se réunissent entre eux, for-
ment un grand troupeau et le condui-
sent sur les marchés du Delta, plus
particulièrement aux environs de Phu-
lahg-Thuong.
Jadis, lorsque la grande route exis-
tait, les troupeaux la suivaient, et ar-
rivaient sans encombre à destination.
Aujourd'hui, la route disparue sous
la brousse, coupée en maints endroits
par l'enlèvement des ponts, n'est plus
praticable.
Les indigènes éleveurs doivent, pour
descendre dans le Delta, se rejeter vers
l'Ouest et suivre dans les montagnes
dès sentiers impossibles.
A un autre point de vue, il est néces-
saire de maintenir ces routes dont l'uti-
lité, en cas de -guerre ou de troubles,
est incontestable ; un pont qupn aura
fait sauter rendra la circulation impos-
sible sur la voie ferrée ; par où fera-t-
on passer les renforts et le matériel ?
La création des chemins de fer n'a
pas, à mon avis, rendu inutile l'établis-
sement d'un réseau de routes terres-
tres. On semble l'avoir enfin compris
en haut lieu, et le nouvel emprunt in-
dochinois a fait une large part aux tra-
vaux intéressant le percement des voies
de communications.
-Qu'on commence donc par mettre en
état celles qui existent à l'heure ac-
tuelle et qui, mieux entretenues, ré-
pondraient déjà très honorablement
aux besoins des régions qu'elles des-
servent.
Henri COSNIER,
Député de l'Indre.
Deux groupes parlementaires
Sur les ruines du groupe colonial de
la Chambre, plusieurs députés ont pris
l'initiative de fonder deux groupes : le
premier s'occupera uniquement de la
défense des indigènes, et a pour fonda-
teur MM. Paul Bluysen, Albin Rozet,
Messimy et Lucien Millevoye; le second
se souciant avant tout de l'avenir de nos
colonies, associera à ses travaux,
les fonctionnaires qui ont établi l'ordre
dans le pays, les colons qui y ont ap-
porté la richesse et les indigènes qui
ont droit à toute notre bienveillance et
toute notre équité. On cite parmi ceux
qui ont pris cette initiative : MM. J. L.
de Lanessan, Henri Cosnier, Joseph Py-
thon, Albert Dalimier, Félix Chau-
temps, etc., etc.
u tiphm il mité FrtKs-Bppi
Le traité franco-espagnol a été signé
enfin, il y a deux jours, à Madrid par les
représentants des deux pays, MM. Garcia
Prieto et Geofftay. ; :-";::.';'
Des Hévéas en A. E. F,
M. Martial Merlin a réservé, nous dit-on,
dans son projet d'emprunt pour l'A. E. F.
des crédits de minime importance, mais
suffisants pour favoriser le développement
de la culture des héveas au Congo français.
Il faut féliciter de son initiative le gou-
verneur général de l'A. E. F. et souhaiter
que les capitalistes français le suivent dans
cette voieon finira ainsi par affranchir
avec ,1e concours des planteurs de caout-
cbouc de l'Indochine et de l'Afrique Occi-
dentale, le marché français du lourd tribut
qu'il paie à Malacca et au Brésil.
–iiu-g : ) m*m (
il la Commission
dam Affaira* Exiérlauran
Dans sa dernière séance, la Commission
des Affaires extérieures et coloniales de la
Chambre a élu vice-président M. Albert
Grodtt député de la Guyane, en remplace-
ment de M. Lucien Hubert élu sénateur.
, M. Carpot a été désigné comme rappor-
teur do projet de loi conférant des décora-
tions, pour le Maroc et M. Lagro sillière
comme rapporteur du projet de loi portant
suppression et création de cantons à la
Mtonutique.
L'OUENZA
Il paraît qu'on ne peut écrire sur
l'Ouenza sans prendre « forcément »
parti pour un projet contre un autre.
Je dois être alors une exception, car
ce n'est pas mon cas. Aussi, puisque
j'ai été amené à faire plusieurs articles
sur cette question, n'est-il pas sans in-
térêt que je réfute une aussi grossière
erreur.
On a tout d'abord oublié qu'il existe
à la Chambre une fraction assez impor-
tante qui n'est ni pour les propositions
, de la compagnie Bône-Guelma ni pour
l'adoption du projet de la Société d'étu-
des. Ce parti estime et je signale
"cette thèse, sans la discuter que
l'Ouenza devrait être exploité par l'Ai
gérie, par conséquent par l'Etat.
C'est donc, qu'en ce débat, on peut
avoir une attitude neutre entre le Bône-
Guelma et le Consortium. On peut être
du troisième côté, et cette constatation
suffit à démontrer qu'on n'est pas né-
cessairement avec ou contre une com-
pagnie.
J'ajoute qu'une confusion manifeste
paraît se produire, dans cette discus-
sion, entre le fond même du débat et
la procédure jusqu'à ce jour em-
ployée.
- Le fond, c'est l'examen, en ses moin-
dres détails, avec ses conséquences,
du « seul » projet dont a été saisie par
le gouvernement la Commission des
Travaux publics. Celle-ci a le devoir
de l'entreprendre avec un soin scrupu-
leux, car il s'agit d'un problème com-
plexe et grave qui touche à des inté-
rêts considérables, mondiaux, et qui
commande la prospérité même, et
l'avenir de nos possessions algérien-
nes.
C'est cette face du problème que je
me suis gardé d'examiner dans mes ar-
ticles, parce que j'estime qu'une pa-
reille étude serait prématurée. Le tra-
vail auquel se livre la Commission des
Travaux publics n'est pas, en effet, ter-
miné et il ne saurait l'être puisque,
tous les jours, de nouveaux documents
nous sont fournis. Il est donc naturel
et sage d'attendre encore pour avoir
une opinion vraiment raisonnée.
Est-ce à dire qu'on doive se com-
plaire dans la méditation ? Nullement,
car il ne s'est écoulé que trop de temps
depuis que l'Algérie souhaite une so-
lution définitive. C'est d'ailleurs la
faute du Ministère des Travaux publics
qui, dans sa toute puissance, a con-
servé la plupart des pièces relatives à
cette question et qui, en prolongeant
ainsi le débat, a fait perdre à notre co-
lonie des richesses incontestables.
Il est donc temps d'agir et j'en arrive
à la seconde question qu'on doive envi-
sager à propos de l'Ouenza ; la ques-
tion de forme.
De quelle nature doivent être les in- 1
vestigations de la Commission des Tra- 1
vaux publics? Par quels moyens doit-
elle éclairer sa religion? Par quels
procédés peut-elle arriver à connaître,
d'une façon complète, tout ce qu'elle a
intérêt à savoir. En d'autres termes,
comment cette Commission doit-elle
procéder pour faire œuvre utile ? C'est
là une question de procédure et elle a
son importance, puisque c'est d'elle
qu'est née certaine campagne de presse
sur les rapports Souleyre.
Le problème qui se pose est en effet
celui-ci : la Commission des Travaux
publics est-elle simplement un organe
sans initiative propre qui statue sur des
documents soigneusement triés par le
ministère ou bien peut-elle exiger
qu'on lui communique tous les docu-
ments relatifs, de près ou de loin, à un
problème aussi grave.
Je ne crois pas qu'il puisse y avoir
d'hésitation possible à cet égard et j'es-
time que, quant à la procédure à em-
ployer, la Commission des Travaux
publics doit tout voir et tout connaître.
N'est-ce pas elle qui a la responsabi-
lité d'apporter à la Chambre un sujet
complètement épuisé, un problème
examiné sous toutes ses faces de telle
façon que le Parlement n'ait, en quel-
que sorte, qu'à ratifier ses conclusions.
A-t-on respecté cette procédure ?
Evidemment non, puisque la Com-
mission des Travaux publics n'a pas eu
TOUS les documents qui pouvaient l'in-
téresser. Les 60 rapports Souleyre, elle
les a connus par hasard comme M.
le ministre lui-même et elle a re-
cueilli l'aveu que tous ces papiers
étaient conservés par l'administration.
Ce sont là documents sans impor-
tance, prétendent certains. C'est pos-
sible et comment le saurais-je, puisque
je ne les connais pas ; mais j'ajoute
que c'est laisser croire qu'ils avaient de
l'importance que de les avoir « tous »
retenus.
D'ailleurs, il n'y a pas que les rap-
ports Souleyre qui sont restés au mi-
nistère et le rapport Jonnart (décembre
1910) a subi le même sort.
Enfin, et ce nouveau fait vient d'être
signalé, le mercredi 27 novembre, à la
Commission des Travaux publics, il
existe une lettre de M. Jonnart du
12 FÉVRIER 1911 qui offre une certaine
importance puisqu'elle émane de l'an-
cien gouverneur général de l'Algérie.
Dans cette lettre, M. Jonnart disait que
de nouveaux gisements découverts à
Tebessa exigeaient certaines modifica-
tions au projet primitif de l'Ouenza.
Une pareille opinion peut être discu-
table, mais, encore une fois, elle ne de-
vait pas rester ignorée de la Commis-
sion des Travaux publics.
De même cette Commission a le de-
voir d'étudier les propositions récentes
de la compagnie Bône-Guelma. Cela
rentre, en effet, dans ses attributions
qui consistent à accueillir toutes les of-
fres et à choisir la meilleure. Offres
inacceptables, affirment les partisans
de l'Ouenza; raison de plus pour ne pas
les repousser sans examen, puisque cet
examen doit en faire apparaître l'ina-
nité.
Telle doit être la procédure loyale,
complète que doit observer, à mon
sens, la Commission de Travaux pu-
blics. Il y a là une question de forme
dont elle ne saurait se dégager sans
courir le risque de prendre une déter-
mination hâtive et par conséquent mal
fondée.
Qu'on ne commette donc plus, en
cette affaire, de confusion volontaire
ou involontaire et qu'on sache distin-
guer le fond de la forme. Le fond, la
Commission des Travaux publics ne l'a
pas encore définitivement jugé ; quant
à la forme, elle a été manifestement mal
observée puisque la Commission des
Travaux publics vient de désigner une
sous-commission de sept membres (1),
chargée de rechercher et de dé-
pouiller les documents nouvellement
arrivés, et de rédiger un rapport à ce
sujet pour la Commission des Travaux
publics. C'est donc apparemment que
la procédure en cours ne leur avait pas
permis d'arriver jusqu'à la Commission
des Travaux publics.
Je n'ai jamais dit autre chose dans
mes articles.
Souhaitons que cette sous-Commis-
sion mène rapidement cette tâche, afin
de permettre à la Chambre de se pro-
noncer à son tour, en tout état de
cause. Ce jour-là, acceptons les propo-
sitions de la Société d'études s'il lui ap-
parait qu'elles sont les plus avantageu-
ses ; elle les rejettera dans le cas con-
traire. Pour le moment, la question
n'est pas là et je serais pour ma part
fort embarrassé tant que je ne con-
nais pas toutes les pièces du dossier
si j'avais à prendre une décision.
Quel est celui, d'ailleurs, qui oserait
1 la prendre ?
Mais, que, de toutes façons, on se
hâte. MM. Thomson et Cuttali ont fait
sur la Commission des Travaux publics
une impression profonde en lui dépei-
gnant le découragement de tous les
habitants de ces régions qui attendent
une prospérité nouvelle de la mise en
valeur de l'Ouenza. Nous devons les
écouter.
Il serait criminel et dangereux de
prolonger pareille attente et dès que les
documents, que le ministère avait eu le
tort de ne point nous communiquer, au-
ront été dépouillés, qu'on accorde vite
soit à la Société d'études, soit à la Com-
pagnie du Bône-Guelma, soit à toute
autre compagnie le droit d'exploiter en-
fin ces admirables richesses qui sont,
avec l'Ouenza, une admirable réserve
pour notre Algérie.
Ma préférence ? Le seul intérêt de
l'Algérie et de notre pays.
Henri AURIOL,
Député de la Ilaute-Garonne.
Membre de la Commissionles Travaux PiiUm.
(1) Sous-commission composée de MM.
Fernand Rabier, président de la commis-
sion ; Alasseur, Charles, Crolard, Henry
Roy, Maurice Spronck et Pechadre, rappor-
teur. (N. D. L. R.)
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Les Annaleé Coloniales
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COLLABORATION! POLITIQUE
Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, aneielt: ntfniftti, -ancien gouverneur général de Madagascar)
Hinii AURIOL, député de la HiMt^G#mKf Awi BERTHOD, député du Jura a
t MaMUf DERENGER, sénateur d» la Gmnklo*fi ft'j^lu&ERlQUET député du Pas-de-Calais t
J HSMTI COSNIER, député de l'Indre i 4.\lci«w .CORNET, sénateur de IT onne;
Charles HUMBERT, sénateur de la Meuse, délégué de 4* Nouvelle-Calédonie au Conéeil Supérieur des Colonies T
Félix CHAUTEMPS, député de la Savoie, délégué de la Guinée au Conseil superieur des Colonies ;
Albikt DAL1MIER, député de la Seine-ct-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'lie de la Réunion ; Jbam JAVAL, député de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député derAude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle ; Albert METIN, député du Doubs ; C. PICARD, député des Vosges
Louis PUECH. député de Parts vice-président de la Chambre; Joseph PYTHON, député du Puy-de-Dôme;
Mauiice VIOLLETTE, député de rEure-et-Loïr, rapporteur du Budget des Colonies
DIRECTEURS: HlfCll RHEDEL et L.-G. THÉBAULT
Un sa 8 mois
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L'ARTILLERIE COLONIALE
La fusion des armées coloniale et
métropolitaine, malgré l'opposition ir-
réductible des partisans de l'autono-
mie, reste à l'ordre du jour. Il me sem-
ble même que l'idée, que j'ai soutenue
il y a trois ans, dans mon rapport sur
le budget de la guerre (2* section), a fait
de sensibles progrès. Le Ministère de
la Guerre, en affectant les officiers en
surnombre, pendant leur séjour en
France, à des unités métropolitaines,
laisse entendre qu'il prépare la fusion,
c'est dire qu'il en a adopté le principe,
et qu'il se propose de l'appliquer par
étapes.
Nosant pas réaliser la réforme en
bloc, d'un coup, il pense diminuer la
résistance en réduisant peu à peu le
nombre des intéressés au maintien de
l'état de choses actuel.
C'est un procédé, et s'il doit conduire
au résultat désiré, je l'adopterai volon-
tiers, malgré les retards qu'il apportera
à l'accomplissement d'un projet dont
l'urgence est pressante.
Le grand obstacle à la fusion vient de
l'infanterie coloniale, on peut même
soutenir que les intérêts et le rôle de
cette arme sont seuls en jeu dans l'af-
faire.
Pourquoi ne pas séparer, de sa cau-
se, celle de l'artillerie coloniale ?
En 1909, quand fut discutée et votée
la loi réorganisant l'artillerie métropo-
litaine et multipliant les régiments, une
belle occasion fut perdue de fusionner
les deux artilleries. Les nouveaux ca-
dres métropolitains ne pirent être rem-
plis par des artilleurs, des officiers pro-
venant de l'infanterie, de la cavalerie,
furent versés dans les batteries. Comme
il eût été plus simple et plus logique de
combler les vides par des artilleurs : ceux
de l'armée coloniale étaient tout dési-
gnés ; je n'ai jamais compris qu'on ne
les ait pas employés. Le budget y eut
trouvé son avantage, et l'armée aussi.
La fusion est nécessaire, indispensa-
ble pour l'artillerie, et doit être réalisée
le plus tôt possible, dans l'intérêt gé-
néral, et dans celui des artilleurs colo-
niaux.
L'infanterie s'est taillé la grosse
part, dans l'armée coloniale ; elle a ro-
gné de plus en plus le domaine de l'ar-
tillerie, si bien qu'on peut se demander
à quoi servent, aux colonies, les artil-
leurs.
Militairement, leur rôle est nul. Les
quelques opérations de police incom-
bant aux troupes sont trop insignifian-
tes pour comporter l'emploi du canon.
lue canon, dans la poursuite des indigè-
nes fuyant en pleine brousse, est, par
son poids, celui de ses accessoires, un
impedimentum retardant les colonnes
sans accroître leur force.
Je relisais, ces jours derniers, l'ou-
vrage du général Lyautey, sur la con-
quête du Sud à Madagascar. Les opé-
rations militaires, copieusement décri-
tes, donnent l'impression d'une grande
guerre : l'artillerie fut représentée par
un canon commandé par un lieutenant.
Ecartés par la force des choses des
actions militaires, les officiers d'artil-
lerie le sont, par le privilège de l'infan-
terie coloniale , des fonctions adminis-
tratives. Un artilleur ne peut comman-
der un poste, puisque les troupes l'oc-
cupant appartiennent à l'infanterie : il
ne peut être employé que hors cadre, à
titre civil en quelque sorte. Le nombre
des officiers, attachés à des fonctions
administratives, est infime. Le rôle
principal des officiers de l'artillerie co-
loniale consiste à entretenir les bâti-
ments militaires, à surveiller quelques
constructions. Aux colonies, la moitié
des officiers ne commandent pas les
troupes ; ils font l'office de génie. Par
tout les directions d'artillerie ont un
personnel trop nombreux, se battant
lss flancs pour justifier son eSStence.
Ne sachant que faire en France des offi-
ciers d'artillerie, surtout des officiers su-
périeurs, on les expédie le plus possible
aux colonies. Les régiments d'artillerie
coloniale, casernés dans la métropole,
sont des formations squelettiques, il est
impossible de caser dans leurs cadres
tous les officiers en résidence en Fran-
ce. D'autre part, l'artillerie coloniale ne
possède dans la métropole aucun éta-
blissement, ni usines, ni directions. Où
voulez-vous que soient placés les offi-
ciers provenant des directions d'Indo-
chine, de Madagascar, de l'A. 0. F. ?
Le budget de la guerre vise à se débar-
rasser de la charge imposée par les ar-
tilleurs inoccupés en France. On
leur trouve des emplois aux colonies en
les affectant à des directions, où ils
n'ont rien à faire. Le budget de la
guerre passe la dépense à celui des co-
lonies : c'est ainsi que se font les écono-
mies !
Grâce à ce merveilleux système nous
possédons des centaines d'officiers d'ar-
tillerie coloniale, qui ne connaissent
que vaguement le canon. En France
leurs congés se sont écoulés en rési-
dence libre ; aux colonies ils ont tué le
temps en surveillant quelques vagues
constructions. Quand, par hasard, ils
ont été attachés à une troupe, ils ont
vu tirer le 85 de montagne. Ces offi-
ciers sont les premiers à déplorer un
état de choses, si 'peu fait pour les pré-
parer à la guerre.
L'artillerie coloniale souffre, en ou-
tre d'un retard dans l'avancement de
plus en plus décevant pour les intéres-
sés. Les occasions de se distinguer
sont rares, les déchets d'autrefois ne
se produisent plus. La quote-part des
généraux appartenant à l'artillerie, a
été réduite au bénéfice de l'infanterie.
Il y a quinze ans des promotions rapi-
des ont fait arriver, aux grades supé-
rieurs, une fournée d'hommes jeunes ;
le débouché s'est fermé pour long-
temps.
Pas plus pour les officiers que pour
le pays, la situation de l'artillerie colo-
niale n'est acceptable. En la fusionnant
avec celle de la métropole, on remet-
trait à leur véritable place les officiers
actuellement inutiles, détournés de leur
rôle,, on réaliserait d'importantes éco-
nomies, et on préparerait la fusion dé-
finitive de toute l'armée coloniale.
Victor AUGAGNEtrn,
Député du Rhône, ancien ministre,
ancien gouverneur général de
Madagascar.
PETITESSE
Micro mégas qui finira de sévir sous peu
contre les fonctionnaires et les colons de
Madagascar, a de la presse une idée petite
et niaise, bien au niveau de ses autres conr
cepts.
Parce que nous lui disons avec fran-
1 chise qu'il est incapable et maladroit, qu'il
a besoin de repos, que la colonie tout
entière est outrée de ses procédés policiers,
et qu'à Paris on est plus irrité encore que
las de ses gaffes et de ses tristes procédés,
>' il ne décolère pas et le prouve. en sup-
iip primant les six abonnements que le gou-
;s< vemement général de Madagascar avait
souscrit aux Annales Coloniales. De cela
nous n'avons cure.
Si Albert Picquié croit qu'il étouffera
la vérité par ce geste mesquin et grotes-
gÉf que, il se trompe. Pour lui être agréable
gfl|* et pour le faire mieux connaître de ses
administres, nous augmenterons encore
nos services gratuits dans la Grande-Ile
Sf en 1913, afin que ses subordonnés sachent
1^1; tous comment il a été jugé et jaugé à Paris.
Il a pu obtenir quelques coups d'enccn-
gîjlfl soir de plus du Petit Echo de la Préfec-
9Bk turf en souscrivant 14 abonnements nou-
veaux pour 1012, qui, joints aux 200 déjà
existants et à la subvention prélevée sur
les fonds de police représentent un joli
denier.
Mais, de nous, quoi qu'il en ait et quoi
qu'il veuille, il n'obtiendra ni pardon, ni
colère, mais comme par le passé, la juste
appréciation de ses actes.
q--
DANS LA SANGHA
Les postes de la Haute-Sangha sont en
partie évacués, et occupés au fur et à me-
sure par les Allemands. Le système d'oc-
cupation de ceux-ci n'est pas le nôtre. Ils
ont d'abord l'occupation militaire, car ils
considèrent certaines régions de la Haute-
Sangha comme insuffisamment pacifiées ;
ils n'occuperont pas tous nos postes, mais
masseront dans ceux qu'ils conserveront
des effectifs supérieurs à ceux que nous
avions dans l'ensemble du pays.
Les postes de la Moyenne et de la Basse-
Sangha ne seront remis que l'année pro-
chaine aux autorités allemandes, les der-
niers en juin probablement.
Lire dans notre prochain numéro les
articles de MM. Mauricb Viollette, Albert
MéTiN et Léon Malaviallk, Députés.
-
-, !..> ,..; -'
Les Routes mandarines au Tonkin
S'il est une question qui soulève
journellement les plaintes des Euro-
péens appelés à se déplacer à travers
les différentes régions du Tonkin, c'est
bien celle des routes. Il n'est pas une
province, malgré les réels progrès ac-
complis depuis quelques années, dont
le réseau de routes soit convenable-
ment entretenu. ,.
Avant notre arrivée, les Annamites
s'étaient fort peu préoccupés de relier
entre elles par des voies faciles les dif-
férentes parties de leur empire ; cepen-
dant, il n'est pas douteux qu'à une épo-
que déjà reculée, des travaux impoin-
tants ont été exécutés par eux. -°;
Les routes mandarines suivies par
nos troupes au moment de la conquête,
et les digues, élevées dans un double
but, en sont la preuve palpable.
Dans le Delta, les mandarins avaient
dû, sur l'ordre de la cour de Hué, en-
tretenir convenablement routes et di-
gues ; une partie de l'impôt en nature
était affecté à cet usage.
Mais, dès que les routes quittaient
les plaines fertiles du Delta pour se
rapprocher de la région moyenne, elles
se transformaient en d'abominables
sentiers, infranchissables à certaines
époques, en raison des arroyos qu'ils
traversaient. L'apathie orientale est
évidemment la raison dominante d'un
tel état de choses, cependant elle n'est
pas la seule ; l'état de troubles perma-
nent existant sur la frontière chinoise,
la précarité des relations avec les pays
voisins étaient autant de sujets d'in-
quiétude pour les chefs chargés du
maintien de la paix.
Les grandes routes, en facilitant les
relations de pays à pays, auraient éga-
lement facilité la marche des armées ;
dans l'Inde, les chefs indigènes ont
souvent opposé la force d'inertie aux
demandes pressantes du gouvernement
anglais leur prescrivant de relier leurs
états aux pays voisins.
A notre arrivée au Tonkin, nous fû-
mes beaucoup trop occupés par la con-
quête, puis par la pacification, pour
songer à établir immédiatement un ré-
seau de routes. i
Les divisions administratives. for-
mées à la hâte furent pourvues de chefs
dont la préoccupation consistait sur-
tout à entretenir et améliorer les rou-
tes existantes, plutôt qu'à en créer de
nouvelles. L'étendue de la colonie et
l'insécurité des routes jusqu'en 1895 ne
permirent pas l'établissement d'un
plan d'ensemble et le classement par
catégories des voies de communication
à créer. -
Il arrivait souvent, et cela se pro-
duit encore aujourd'hui, qu'une route,
carrossable sur le territoire d'une pro-
vince, n'était plus qu'un affreux sentier
sur celui de la province voisine. Au-
cun crédit sérieux n'étant accordé, les
résidents employaient les journées de
prestation à la création de sentiers mu-
letiers dont on ne trouvait plus trace
l'année suivante.
Cependant, dans deux directions tout
au moins, un effort plus sérieux fut
tenté sous le coup des affaires de Lang-
son ; le gouvernement décida de créer
une grande route reliant le Delta à la
frontière de Chine. L'ancien tracé
mandarinal fut abandonné et la route,
suivant sans s'en écarter les rives du
Song-Thuong, vint longer le pied de
la grande muraille du Kaï-Kinh ; des
ponts Eiffel furent jetés sur les arroyos
importants et, pendant plus de dix
ans, les convois particuliers ou mili-
taires purent cheminer sans difficulté.
La création du chemin de fer a en-
levé beaucoup de son utilité à cette
route, et elle ne fut plus entretenue ;
on alla - même jusqu'à démonter une
partie des iponts Eiffel et ces derniers,
longtemps inutilisés, se rouillèrent sur
les bords de la rivière qu'ils aidaient
is à franchir.
-^tlie cTëuxième route devait relier le
Delta au Yunnan, en suivant constam-
ment la rive du Fleuve Rouge (rive
gauche) ; des officiers, des ingénieurs,
furent employés pendant longtemps à
son tracé et à &a construction.
Là encore, des ponts amenés à
grands frais de France furent jetés sur
les aroyos. Le chemin de fer fut entre-
pris à son tour, et la route, dont la
construction n'avait jamais été entiè-
rement terminée, fut abandonnée. A
mon avis, ce double abandon fut une
double faute.
i». Le chemin de fer existe, c'est par-
fait. Grâce à lui les distances sont con-
sidérablement réduites et les transac-
tions commerciales, facilitées, sont de-
venues plus nombreuses.
Mais la voie ferrée n'a pas entière-
ment supprimé la route : la région de
Langson fournit de beaux pâturages
dans lesquels les villages, fort nom-
breux, se livrent sur une grande échelle
à l'élevage d'une race bovine très ap-
préciée.
A l'époque des grandes foires, les
indigènes se réunissent entre eux, for-
ment un grand troupeau et le condui-
sent sur les marchés du Delta, plus
particulièrement aux environs de Phu-
lahg-Thuong.
Jadis, lorsque la grande route exis-
tait, les troupeaux la suivaient, et ar-
rivaient sans encombre à destination.
Aujourd'hui, la route disparue sous
la brousse, coupée en maints endroits
par l'enlèvement des ponts, n'est plus
praticable.
Les indigènes éleveurs doivent, pour
descendre dans le Delta, se rejeter vers
l'Ouest et suivre dans les montagnes
dès sentiers impossibles.
A un autre point de vue, il est néces-
saire de maintenir ces routes dont l'uti-
lité, en cas de -guerre ou de troubles,
est incontestable ; un pont qupn aura
fait sauter rendra la circulation impos-
sible sur la voie ferrée ; par où fera-t-
on passer les renforts et le matériel ?
La création des chemins de fer n'a
pas, à mon avis, rendu inutile l'établis-
sement d'un réseau de routes terres-
tres. On semble l'avoir enfin compris
en haut lieu, et le nouvel emprunt in-
dochinois a fait une large part aux tra-
vaux intéressant le percement des voies
de communications.
-Qu'on commence donc par mettre en
état celles qui existent à l'heure ac-
tuelle et qui, mieux entretenues, ré-
pondraient déjà très honorablement
aux besoins des régions qu'elles des-
servent.
Henri COSNIER,
Député de l'Indre.
Deux groupes parlementaires
Sur les ruines du groupe colonial de
la Chambre, plusieurs députés ont pris
l'initiative de fonder deux groupes : le
premier s'occupera uniquement de la
défense des indigènes, et a pour fonda-
teur MM. Paul Bluysen, Albin Rozet,
Messimy et Lucien Millevoye; le second
se souciant avant tout de l'avenir de nos
colonies, associera à ses travaux,
les fonctionnaires qui ont établi l'ordre
dans le pays, les colons qui y ont ap-
porté la richesse et les indigènes qui
ont droit à toute notre bienveillance et
toute notre équité. On cite parmi ceux
qui ont pris cette initiative : MM. J. L.
de Lanessan, Henri Cosnier, Joseph Py-
thon, Albert Dalimier, Félix Chau-
temps, etc., etc.
u tiphm il mité FrtKs-Bppi
Le traité franco-espagnol a été signé
enfin, il y a deux jours, à Madrid par les
représentants des deux pays, MM. Garcia
Prieto et Geofftay. ; :-";::.';'
Des Hévéas en A. E. F,
M. Martial Merlin a réservé, nous dit-on,
dans son projet d'emprunt pour l'A. E. F.
des crédits de minime importance, mais
suffisants pour favoriser le développement
de la culture des héveas au Congo français.
Il faut féliciter de son initiative le gou-
verneur général de l'A. E. F. et souhaiter
que les capitalistes français le suivent dans
cette voieon finira ainsi par affranchir
avec ,1e concours des planteurs de caout-
cbouc de l'Indochine et de l'Afrique Occi-
dentale, le marché français du lourd tribut
qu'il paie à Malacca et au Brésil.
–iiu-g : ) m*m (
il la Commission
dam Affaira* Exiérlauran
Dans sa dernière séance, la Commission
des Affaires extérieures et coloniales de la
Chambre a élu vice-président M. Albert
Grodtt député de la Guyane, en remplace-
ment de M. Lucien Hubert élu sénateur.
, M. Carpot a été désigné comme rappor-
teur do projet de loi conférant des décora-
tions, pour le Maroc et M. Lagro sillière
comme rapporteur du projet de loi portant
suppression et création de cantons à la
Mtonutique.
L'OUENZA
Il paraît qu'on ne peut écrire sur
l'Ouenza sans prendre « forcément »
parti pour un projet contre un autre.
Je dois être alors une exception, car
ce n'est pas mon cas. Aussi, puisque
j'ai été amené à faire plusieurs articles
sur cette question, n'est-il pas sans in-
térêt que je réfute une aussi grossière
erreur.
On a tout d'abord oublié qu'il existe
à la Chambre une fraction assez impor-
tante qui n'est ni pour les propositions
, de la compagnie Bône-Guelma ni pour
l'adoption du projet de la Société d'étu-
des. Ce parti estime et je signale
"cette thèse, sans la discuter que
l'Ouenza devrait être exploité par l'Ai
gérie, par conséquent par l'Etat.
C'est donc, qu'en ce débat, on peut
avoir une attitude neutre entre le Bône-
Guelma et le Consortium. On peut être
du troisième côté, et cette constatation
suffit à démontrer qu'on n'est pas né-
cessairement avec ou contre une com-
pagnie.
J'ajoute qu'une confusion manifeste
paraît se produire, dans cette discus-
sion, entre le fond même du débat et
la procédure jusqu'à ce jour em-
ployée.
- Le fond, c'est l'examen, en ses moin-
dres détails, avec ses conséquences,
du « seul » projet dont a été saisie par
le gouvernement la Commission des
Travaux publics. Celle-ci a le devoir
de l'entreprendre avec un soin scrupu-
leux, car il s'agit d'un problème com-
plexe et grave qui touche à des inté-
rêts considérables, mondiaux, et qui
commande la prospérité même, et
l'avenir de nos possessions algérien-
nes.
C'est cette face du problème que je
me suis gardé d'examiner dans mes ar-
ticles, parce que j'estime qu'une pa-
reille étude serait prématurée. Le tra-
vail auquel se livre la Commission des
Travaux publics n'est pas, en effet, ter-
miné et il ne saurait l'être puisque,
tous les jours, de nouveaux documents
nous sont fournis. Il est donc naturel
et sage d'attendre encore pour avoir
une opinion vraiment raisonnée.
Est-ce à dire qu'on doive se com-
plaire dans la méditation ? Nullement,
car il ne s'est écoulé que trop de temps
depuis que l'Algérie souhaite une so-
lution définitive. C'est d'ailleurs la
faute du Ministère des Travaux publics
qui, dans sa toute puissance, a con-
servé la plupart des pièces relatives à
cette question et qui, en prolongeant
ainsi le débat, a fait perdre à notre co-
lonie des richesses incontestables.
Il est donc temps d'agir et j'en arrive
à la seconde question qu'on doive envi-
sager à propos de l'Ouenza ; la ques-
tion de forme.
De quelle nature doivent être les in- 1
vestigations de la Commission des Tra- 1
vaux publics? Par quels moyens doit-
elle éclairer sa religion? Par quels
procédés peut-elle arriver à connaître,
d'une façon complète, tout ce qu'elle a
intérêt à savoir. En d'autres termes,
comment cette Commission doit-elle
procéder pour faire œuvre utile ? C'est
là une question de procédure et elle a
son importance, puisque c'est d'elle
qu'est née certaine campagne de presse
sur les rapports Souleyre.
Le problème qui se pose est en effet
celui-ci : la Commission des Travaux
publics est-elle simplement un organe
sans initiative propre qui statue sur des
documents soigneusement triés par le
ministère ou bien peut-elle exiger
qu'on lui communique tous les docu-
ments relatifs, de près ou de loin, à un
problème aussi grave.
Je ne crois pas qu'il puisse y avoir
d'hésitation possible à cet égard et j'es-
time que, quant à la procédure à em-
ployer, la Commission des Travaux
publics doit tout voir et tout connaître.
N'est-ce pas elle qui a la responsabi-
lité d'apporter à la Chambre un sujet
complètement épuisé, un problème
examiné sous toutes ses faces de telle
façon que le Parlement n'ait, en quel-
que sorte, qu'à ratifier ses conclusions.
A-t-on respecté cette procédure ?
Evidemment non, puisque la Com-
mission des Travaux publics n'a pas eu
TOUS les documents qui pouvaient l'in-
téresser. Les 60 rapports Souleyre, elle
les a connus par hasard comme M.
le ministre lui-même et elle a re-
cueilli l'aveu que tous ces papiers
étaient conservés par l'administration.
Ce sont là documents sans impor-
tance, prétendent certains. C'est pos-
sible et comment le saurais-je, puisque
je ne les connais pas ; mais j'ajoute
que c'est laisser croire qu'ils avaient de
l'importance que de les avoir « tous »
retenus.
D'ailleurs, il n'y a pas que les rap-
ports Souleyre qui sont restés au mi-
nistère et le rapport Jonnart (décembre
1910) a subi le même sort.
Enfin, et ce nouveau fait vient d'être
signalé, le mercredi 27 novembre, à la
Commission des Travaux publics, il
existe une lettre de M. Jonnart du
12 FÉVRIER 1911 qui offre une certaine
importance puisqu'elle émane de l'an-
cien gouverneur général de l'Algérie.
Dans cette lettre, M. Jonnart disait que
de nouveaux gisements découverts à
Tebessa exigeaient certaines modifica-
tions au projet primitif de l'Ouenza.
Une pareille opinion peut être discu-
table, mais, encore une fois, elle ne de-
vait pas rester ignorée de la Commis-
sion des Travaux publics.
De même cette Commission a le de-
voir d'étudier les propositions récentes
de la compagnie Bône-Guelma. Cela
rentre, en effet, dans ses attributions
qui consistent à accueillir toutes les of-
fres et à choisir la meilleure. Offres
inacceptables, affirment les partisans
de l'Ouenza; raison de plus pour ne pas
les repousser sans examen, puisque cet
examen doit en faire apparaître l'ina-
nité.
Telle doit être la procédure loyale,
complète que doit observer, à mon
sens, la Commission de Travaux pu-
blics. Il y a là une question de forme
dont elle ne saurait se dégager sans
courir le risque de prendre une déter-
mination hâtive et par conséquent mal
fondée.
Qu'on ne commette donc plus, en
cette affaire, de confusion volontaire
ou involontaire et qu'on sache distin-
guer le fond de la forme. Le fond, la
Commission des Travaux publics ne l'a
pas encore définitivement jugé ; quant
à la forme, elle a été manifestement mal
observée puisque la Commission des
Travaux publics vient de désigner une
sous-commission de sept membres (1),
chargée de rechercher et de dé-
pouiller les documents nouvellement
arrivés, et de rédiger un rapport à ce
sujet pour la Commission des Travaux
publics. C'est donc apparemment que
la procédure en cours ne leur avait pas
permis d'arriver jusqu'à la Commission
des Travaux publics.
Je n'ai jamais dit autre chose dans
mes articles.
Souhaitons que cette sous-Commis-
sion mène rapidement cette tâche, afin
de permettre à la Chambre de se pro-
noncer à son tour, en tout état de
cause. Ce jour-là, acceptons les propo-
sitions de la Société d'études s'il lui ap-
parait qu'elles sont les plus avantageu-
ses ; elle les rejettera dans le cas con-
traire. Pour le moment, la question
n'est pas là et je serais pour ma part
fort embarrassé tant que je ne con-
nais pas toutes les pièces du dossier
si j'avais à prendre une décision.
Quel est celui, d'ailleurs, qui oserait
1 la prendre ?
Mais, que, de toutes façons, on se
hâte. MM. Thomson et Cuttali ont fait
sur la Commission des Travaux publics
une impression profonde en lui dépei-
gnant le découragement de tous les
habitants de ces régions qui attendent
une prospérité nouvelle de la mise en
valeur de l'Ouenza. Nous devons les
écouter.
Il serait criminel et dangereux de
prolonger pareille attente et dès que les
documents, que le ministère avait eu le
tort de ne point nous communiquer, au-
ront été dépouillés, qu'on accorde vite
soit à la Société d'études, soit à la Com-
pagnie du Bône-Guelma, soit à toute
autre compagnie le droit d'exploiter en-
fin ces admirables richesses qui sont,
avec l'Ouenza, une admirable réserve
pour notre Algérie.
Ma préférence ? Le seul intérêt de
l'Algérie et de notre pays.
Henri AURIOL,
Député de la Ilaute-Garonne.
Membre de la Commissionles Travaux PiiUm.
(1) Sous-commission composée de MM.
Fernand Rabier, président de la commis-
sion ; Alasseur, Charles, Crolard, Henry
Roy, Maurice Spronck et Pechadre, rappor-
teur. (N. D. L. R.)
-6 ,¡":1'",;:..:..-. -',
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