Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-11-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 novembre 1912 16 novembre 1912
Description : 1912/11/16 (A13,N125). 1912/11/16 (A13,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6360609c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
1
centimes. SAMEDI 16 NOVEMBRE 1912.
'rItEIZIEME A:N'NE. - N° 12t). LE uq: : FRANP--'Ot"NŒS ': tb centlmei. SAMEDI 16 NOVEMBRE 1912.
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Les Annales Coloniales
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Les Annales Coloniale. ne publient que des articles inédits
LES AffAJN"C7SaXtX!rS 24TOIT INSÉRÉS wla SONT PAS aENDUS
COLLABORATION -- POLITIQUE
Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, ancien ministrcT ancien gouverneur général de Madagascar,
HENRt AURIOL, député de la Haute-Garonne; AntX BERTHOD. député du Jura;
HENRY BERENGER, sénateur de la GuaatoulL-BRIQUET. député du Pas-de-Calais;
HENRI COSNIER, député de l'Indre.) Coow 0ORNET, sénateur de l'Yonne;
CHARLES HUMBERT, sénateur de la Meuse, délégué delà Nouvelle-Calédonie au Conseil Supérieur des Colonies ;
FtLIX CHAUTEMPS, député de la Savoie, délégué de la Guinée au Conseil supérieur des Colonies
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'lie de la Réunion ; JEAN JAVAL, député de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député de l'Aude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle; ALBERT METIN, député du Doubs; C. PICARD, député des Vosges
Louis PUECH, député de Paris vicc-président de la Chambre ; JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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La Grande Question de la Main-d'Œuvre
J'ai prétendu que l'administration co-
loniale, pour inciter les indigènes au
travail, ne pouvait employer que des
procédés indirects. Le travail forcé, la
coercition, sous n'importe quelle for-
me, ne sauraient être acceptés. Qu'un
individu, indigène ou non, respecte les
lois, se soumette aux obligations fisca-
les de son pays, ou de celui qu'il
habite, personne n'a le droit de lui
demander davantage, de pénétrer dans
sa vie intime, de lui imposer une acti-
vité dont il n'éprouve pas le besoin.
L'activité d'une collectivité humaine
est en rapport avec ce que nous som-
mes convenus d'appeler son degré de
civilisation.
Nous autres, habitant les pays sep-
tentrionaux, avons été forcés de lutter
contre notre milieu originel. La ri-
gueur du climat, la pauvreté de notre
sol nous ont obligés à des efforts inces-
sants. Cette bataille sans trêve contre
la nature a exalté notre activité. Nos
premières victoires sur un milieu hos-
tile, nous ont fait entrevoir des triom-
phes futurs assurant notre mieux être.
Notre civilisation a eu pour objectif et
pour résultat l'asservissement des for-
ces de la nature par l'obstination hu-
maine.
Entraînés à l'action, nous en avons
pris l'habitude, contracté le besoin, et
nous nous agitons maintenant pour
des besoins, que nous nous sommes
créés, après l'avoir emporté pour la
satisfaction de nos appétits élémen-
taires.
Notre erreur, en politique coloniale,
est de prétendre imposer nos mœurs,
d'emblée, aux populations indigènes,
qui ne comprennent rien, et ne peu-
vent rien comprendre, à notre agi-
tation. Ces peuples des régions tropi-
cales n'ont pas eu, comme nous, à ba-
tailler contre un climat inclément, con-
tre une terre ingrate. Un minimum
d'effort a suffi à assurer leur subsis-
tance, ils ne s'expliquent pas mieux
notre perpétuel mouvement, que nous
leur incurable indolence.
Les indigènes ne viendront au tra-
vail que le jour où ils lui trouveront
une utilité. Aujourd'hui, nourris, abri-
tés, adaptés à leur milieu, ils ne voient
dans le labeur qu'une peine. Pas de
main-d'œuvre régulière aux colonies,
tant que leurs habitants n'auront pas
de besoins plus grands que ceux qu'ils
satisfont si aisément.
Comment exciter ces besoins r Au
point de vue de la morale pure, nous
aurions à nous demander dans quelle
mesure, nous sommes en droit de faire
naître, chez des gens qui ne les ont
pas spontanément, certains désirs, cer-
taines convoitises ? Et si nous justi-
fions notre intervention quand, visible-
ment, elle détermine un plus grand
bien-être chez ceux que nous initions
à la vie civilisée, il n'est plus possible
d'excuser l'introduction par nous, par-
mi des humains qui l'ignoraient, de
l'usage de certains produits funestes,
tels que l'alcool, pour ne citer que
celui-ci. J'ai indiqué, précédemment,
que l'impôt était un moyen de susci-
ter l'activité indigène, et de procurer,
indirectement, de la main-d'œuvre aux
entreprises coloniales.
En réalité, les indigènes, en dehors
de la nécessité de se procurer la som-
me avec laquelle ils satisfont le fisc, ne
seront amenés au travail que par une
transformation lente et graduelle de
leur manière de vivre. L'utilité de cer-
tains objets, le désir de. se les procu-
rer, n'apparaîtront que chez les indivi-
dus en contact avec les Européens. Il
existe un besoin fréquent d'imitation,
par les peuples conquis, d'hommes ju-
gés supérieurs, parce qu'ils sont les
plus forts ; par lui commence le goût
des indigènes pour les produits civili-
sés. Puis par l'usage, ce qui n'était
qu'une fantaisie, devient une habitude
impérieuse.
Pendant les premières années d'une
occupation coloniale, la main-d'œuvre
sera toujours précaire et rare, parce
que les habitants, n'auront pas en-
core en assez grand nombre, été initiés
à la vie civilisée.
Les indigènes ne travaillent pas par
goût, par habitude, mais sous l'aiguil-
lon de la nécessité : les colons, l'admi-
nistration doivent toujours s'en souve-
nir, et avoir présente cette consé-
quence, que l'indigène ne remue de la
terre, ne porte des fardeaux, ne fait un
effort que pour être payé.
Or, trop souvent, au début de nos
entreprises coloniales, les indigènes
n'ont pas reçu une rétribution conve-
nable. Les premiers colons, sans expé-
rience, parfois peu scrupuleux, ont agi
trop cavalièrement avec leurs salariés.
Trop souvent, à la fin de la tâche, l'in-
digène recevait plus de rebuffades, d'in-
jures, parfois de coups, que d'argent.
Les primitifs ont certes moins de sen-
sibilité que nous, mais, si rudes soient-
ils, préfèrent une pièce de dix sous à
un coup de chicote.
L'éducation des natifs, leur initia-
tion à la civilisation ont été mal diri-
gées dans bien des cas. Nulle mesure
sérieuse n'a été prise pour leur donner
le goût de la vie à l'européenne, pour
susciter en eux les besoins incitant au
travail. On a, sans prudence, sans
prévoyance, pour un mince béné-
fice immédiat, dans plus d'une colonie,
développé l'alcoolisme, et, en ce fai-
sant, sacrifié l'avenir pour le présent.
D'autre part, en payant mal les ou-
vriers, leur dressage au travail a été
compromis. Il en est résulté que les
indigènes, peu sûrs de leur gain, ont,
de leur côté, agi sans bonne foi, sans
loyauté à l'égard de leurs employeurs.
Dans ces conditions de défiance réci-
proque de l'employeur et des ouvriers,
beaucoup d'entreprises ont périclité,
d'où des plaintes répétées et souvent
légitimes de part et d'autre.
L'administration ne peut rester les
bras croisés ; elle a le droit et le pou-
voir de remédier à ces erreurs de dé-
but.
Victor AUGAGNEUR,
député du Rhône, ancien ministre.
ancien gouverneur général de
Madagascar.
AFFAIRE BIEN FRANÇAISE
Nous publions dans les Informations fi-
nancières, en 3° page, l'annonce de consti-
tution à Paris d'une Compagnie industrielle
des Pêcheries de l'Ouest africain.
Les inventeurs de cette affaire, MM. Geor-
ges Schwob et Leplanquais, n'ont pas cru
devoir favoriser nos vaillants pêcheurs bre-
tons dont, depuis plusieurs années, on a
favorisé l'exode en Mauritanie. Cette opéra-
tion est, en effet, constituée avec des capi-
taux belges et traitera le poisson péché à
Las Palmas.
Capitaux belges, usines dans une colonie
espagnole, voilà encore une affaire bien
française.,.!
+---
Une Interpellation
Notre ami, François Binet, député de
la Creuse, a dépose une demande d'inter-
pellation sur les procédés qui, en décem-
bre dernier, ont entouré l'adjudication des
gisements de phosphates. du Kouiff et qui,
à l'heure actuelle, font l'objet de nom-
breuses protestation^ en Algérie.
Lire dans notre prochain numéro les
articles de MM. AIMÉ BERTHOD, LÉON MALA-
VIAU.8 et MAURICE VIOLLBTTE, députés.
Candidature
Les groupes républicains de l'arrondisse-
ment de Montauban ont désigné M. Camille
Guy, gouverneur des Colonies, comme can-
didat à l'élection législative qui doit avoir
lieu le mois prochain, en remplacement de
M. Bories, député progressiste, décédé.
- - +. - (
En l'hulleur de Llvlngstone
Poussant haut l'orgueil national, les
Anglais ont le respect de ceux qui en
ont augmenté le patrimoine et vénèrent
leur mémoire.
On prépare en Angleterre de grandes
fêtes pour célébrer le centième anniver-
saire de la naissance de Livingstone, le
19 mars 1913. L'archevêque de Canter-
bury présidera une démonstration natio-
nalé à l'Albert Hall et lôrd Balfour de
Burleigh, l'explorateur africain sir Har-
ry Johnston, l'évêque Turker, de l'Ou-
ganda, prendront la parole à cette occa-
sion. Le matin du même jour, un eer-
ivioe solennel aura lieu à la cathédrale
Saint-Paul.
Glasgow, où Livingstone fut reçu mé-
decin, organisera également de grandes
fêtes. D'autres grandes villes anglaises,
américaines, australiennes et sud-afri-
caines célébreront de leur côté la nais-
sance du grand explorateur anglais. -
Il s'agil deTOuenza et, encore une
fois, la Commission des Travaux pu-
blics va reprendre cette affaire, non
pas qu'elle soit amusante mais parce
qu'il est temps qu'elle reçoive enfin
une solution. Elle présente, en effet,
cette particularité de reculer un peu
plus à mesure qu'on l'examine de plus
près. La raison? Peut-être est-ce son
importance même qui effraie ceux qui
se dérobent devant la haute responsa-
bilité de se prononcer en présence
d'intérêts aussi graves. Aussi, les rap-
ports s'accumulent, les discussions.
s'éternisent, les points de vue se multi-
plient et, pendant ce temps, tout un
pays attend que la Chambre ait fini
d'attendre.
On dirait vraiment qu'elle aussi
pareille à la Commission des Travaux
publics hésite à prendre une déci-
sion et qu'elle puisse éluder la diffi-
culté en la retardant. Comme tout cela
est puéril et inutile puisqu'il faudra
bien qu'un jour chacun prenne ses
responsabilités. Ne serait-il pas plus
raisonnable de se mettre hardiment à
la tâche, d'aborder franchement et
loyalement le problème, d'examiner les
propositions, toutes les propositions,
et de se prononcer en connaissance de
cause. On aurait ainsi mis fin à cette
trop longue attente de populations qui
sont surprises et irritées qu'on les
laisse indéfiniment dans la plus dan-
gereuse incertitude.
On oublie trop, en effet, que les mi-
nes de l'Ouenza doivent être une
source de prospérité pour une vaste
région et que les habitants de ces con-
trées éprouvent une hâte bien natu-
relle à sortir de la situation d'attente
dans laquelle on les tient.
Cette » scie » parlementaire de
l'Ouenza a donc assez duré et il faut
qu'un projet « defmiJif » soit soumis
à la Chambre. C'est la thèse que j'ai
déjà soutenue dans ce même journal
el je la crois conforme aux intérêts
des populations qui réclament des
Pouvoirs publics la mise en valeur de
richesses qu'on a le grand tort de lais-
ser si longtemps dormir.
En ce moment, la Commission a,
d'ailleurs tous les éléments utiles pour
se prononcer. Ceux qui suivent de près
les différentes phases de cette ques-
tion savent qu'en juillet dernier la
Compagnie Bône-Guelma a présenté
à la Commission des Travaux publics
tout un ensemble de propositions. Au
premier abord celles-ci, fort bien dé-
veloppées par le président de la Com-
pagnie, ont paru produire une cer-
taine impression sur les membres de
la Commission des Travaux publics.
Il est hors de doute qu elles étaient en
effet fort séduisantes ; cela ne veut nul-
lement dire qu'on les doive immédia-
tement accepter, mais simplement
qu'elles méritent d'être prises en con-
sidération. C'est à ce parti que s'est
rangée, très sagement me semble-t-il,
la Commission des Travaux publics
en se déclarant disposée à examiner
ces propositions dès qu'elle en serait
« officiellement » saisie par le Gouver-
nement.
Depuis, les vacances ont passé et la
première séance de la Commission
des Travaux publics a enregistré la
demande officielle de la Compagnie
Bône-Guelma. Nous allons donc sa-
voir ce que valent exactement les pro-
positions faites, nous allons pouvoir
les comparer (c'est là le point le plus
délicat de notre tâche) avec les offres
des promoteurs du projet primitif, de
ce « Consortium » qui, jusqu'à au-
jourd'hui a semblé devoir l'emporter
dans le débat. Mais pour que la reli-
gion de chacun soit complètement
éclairée, il importe qu'on mette entre
nos mains tous les éléments du pro-
cès. J'ai le regret de constater que,
jusqu'à ce jour, on a bien mal éclairé
notre lanterne. Cette constatation ré-
sulte, en effet, de l'audition auprès de
la Commission compétente de M. le
ministre des Travaux publics, qui a
apporté, mercredi soir, un renseigne-
ment d'une importance considérable.
M. Dupuy a déclaré que ses services
venaient de recevoir et depuis fort
£ eu de temps plusieurs rapports
sur la question de l'Ouenza dont
quelques-uns sont vieux de quatre ou
cinq ans et dont l'auteur est M. Sou-
leyre.
Une première observation s'impose.
N'est-il pas étrange que ces rapports
nous soient connus aujourd'hui seule-
ment. Un pareil retard est inexplica-
ble si on songe que le débat sur
l'Ouenza dure depuis des années. Cet
oubli s'aggrave de ce fait que M. Sou-
leyre, auteur de ces nombreux rap-
ports (il y en a une quarantaine envi-
ron) est depuis dix ans ingénieur en
chef des Ponts et Chaussées de la cir-
conscription de Bône et qu'on ne sau-
rait le taxer d'incompétence. Ce qui
est plus intéressant encore, c'est que
le même M. Souleyre aboutit à des
conclusions qui ne sont pas précisé-
ment favorables aux clauses du projet
primitif.
Je n'entends pas dire par là que
l'avis de M. Souleyre doive forcément
pvaloli' devant la Commission des
Travaux publics, mais pourquoi nous
avoir caché l'opinion de ce haut fonc-
tionnaire dont la compétence ne sau-
rait être mise en doute et qui est ad-
mirablement placé pour nous donner
les précisions que, seul, un techni-
cien, ayant en plus cet avantage pré-
cieux d'être sur les lieux, peut utile-
ment fournir à des parlementaires qui
n'ont pour se prononcer que leur
grand désir de justice et le légitime
souci de l'intérêt de leur pays.
En déplorant que le Gouvernement
ait connu si tard l'existence des rap-
ports de M. l'ingénieur Souleyre, en
regrettant que la Commission des Tra-
vaux publics ne se trouve saisie de ces
documents « essentiels » qu'à la veille
du jour où elle allait se prononcer clé-
linitivement et peut-être dans un sens
qui, plus tard, lui eût paru (après plus
ample examen) mauvais, nous devons
cependant nous réjouir d'être en pos-
session de documents qui font faire à
la question de l'Ouenza un pas décisif
puisque désormais personne ne com-
prendrait qu'une des plus grandes
Commissions de la Chambre s'éter-
nisât sur un débat qu'elle peut, qu'elle
doit maintenant connaître sous toutes
ses. faces, dans ses moindres détails.
Exactement et complètement rensei-
gnée, la Commission, dont j'ai l'hon-
neur de faire partie, ne peut plus
ne pas se prononcer dans un avenir
que j'espère prochain ; jusqu'à ce jour
elle n'a disposé que d'une seule cloche
et n'a pu, par conséquent, entendre
qu'un son.
Désormais, et grâce à M. Dupuy,
elle va avoir tous les documents que
des parlementaires conscients de la lâ-
che très, lourde qu'ils ont assumée doi-
vent posséder pour se prononcer en
parfaite connaissance de cause, en
toute indépendance et aussi en toute
justice, en toute raison. Nous ne de-
mandions pas autre chose.
- Henri AURIOL,
! député de la Haute-Garonne,
! membre de la Commission
il - 5 des Travaux publics.
D iangër, Saleté, Lenteur
Une fois de plus se trouve confirmée l'ap-
préciation du public tout entier sur le fonc-
tionnement du chemin de fer de Dakar à
Saint-Louis.
D. S. L., disent les Sénégalais, ceia ne
veut pas dire Dakar-Saint-Louis, mais Dan-
ger, Saleté, Lenteur. Pour justifier ces ap-
préciations, la direction de la Compagnie
vient de supprimer la circulation des trains
express.
Voilà comment l'on comprend le progrès
et codiment oh a le souci de satisfaire la
clientèle. -
Le commercé se plaint amèrement de ces
procédés sans gêne, et la Chambre de com-
merce de Rufisque, bien inspirée la pre-
mière, a eu raison de charger son président
de demander à ce sujet quelques explica-
tions à M. le gouverneur général de l'A.
0. F. Son intervention, nous n'en doutons
pas, remettra les concessionnaires de ce
privilège dans le droit chemin.
Prospérité Hypothétique
La Banque de l'Afrique Occidentale a
tenu son assemblée générale avant-hier
jeudi i4 novembre.
Le rapport du Conseil d'administration
sur les opérations de cet établissement
financier justifie pleinement les critiques
impartiales que les Annales Coloniales lui
ont adressées.
En effet, dans une colonie aussi bien ad-
ministrée, aussi prospère que l'A. 0. F., où
le chiffre des échanges va croissant d'une
année sur l'autre, nous constatons, d'après
ce document officiel, que toutes les succur-
sales et agences de la Banque en A. 0. F.
ont vu diminuer sensiblement le chiffre de
leurs affaires.
Qu'on en juge :
La succursale de Saint-Louis, jointe aux
agences de Rufisque et de Dakar, accuse
178 millions d'affaires juillet IgII-juin 1912
contre 186 de juillet 1910 à juin 1911, soit
un déchet de 8 millions pour le Sénégal.
La succursale de Konakry a fait 57 mil-
lions 312.000 francs d'affaires, de juillet
1911 à juin 1912, contre 58.886.ooo pendant
l'exercice précédent, soit plus d'un million
et demi de diminution pour la Guinée.
La Côte d'Ivoire, avec sa succursale de
Grand-Bassam, ses agences d'Assinie et de
Grand-Lahou, accuse le plus gros déficit :
9 millions, avec 41.746.000 francs d'affaires
en 1911-1912, contre 5o.943.ooo francs pn
1911.1912. Et le rapporteur ajoute à ce bi-
lan : « Cette succursale se développe nor-
malement. » Nous ne dirions pas mieux,
car, à cette échelle-là, il n'y a pas de raison
pour que, dans quatre ans, les affaires de
la Banque de l'A. 0. F. ne soient dans cette
colonie réduites à zéro.
42.779.000 francs en 1911-1912 contre
43.524.ooo en 1910-1911, soit près d'un mil-
lion de déficit,, tels sont les résultats obte-
nus par la succursale de la Banque de
l'A. 0. F., à Porto-Novo.
Ces' thiffres prouvent d'une façon pé-
remptoire :que la direction de la Banque de
l'A. 0. F. ne comprend plus - à supposer
qu'elle les ait jamais compris les besoins
du commerce de l'Ouest africain. Les petits
négociants comme les grosses sociétés sont
obligés de faire appel aux banques étrangè-
res, puisque la seule banque française bé-
néficant, elle, du privilège d'émission, les
néglige. Et c'est pourquoi l'on voit se déve-
lopper sur la côte française d'Afrique, les
succursales florissantes de la Bank of Nige-
ria, et d'autres établissements de crédit an-
glais.
Cependant la direction de la Banque de
l'A. 0. F. a encore des visées sur Madagas-
car. C'est vraiment de la présomption ! 1 !
Qu'elle accomplisse d'abord entièren.ent et
consciencieusement sa tâche en A. 0. F.,
et après. on verra.
L'Enseignement à Madagascar
Par Lucien GASPARIN, député
Je disais l'autre jour à cette place tout
l'intérêt que mérite certaine histoire
d'inspecteur et de circonscriptions sco-
laires qui met aujourd'hui et avec
raison ! - Madagascar en efferves-
cence.
Voici, brièvement, en quoi elle se ré-
sume :
Il existe là-bas deux inspecteurs de
l'enseignement primaire, résidant tous
deux à Tananarive ainsi que le chef de
service. Tous trois collaborent à la di-
rection de l'enseignement et inspectent
les écoles.
Ils procèdent, de plus, à la confection
de manuels scolaires fort bien conçus
et qui ne coûtent aucun frais à la colo-
nie ; leur collaboration étroite et régu-
lière est donc des plus fructueuses.
L'inspection technique est, de par un
arrêté de 1908, de M. Augagneur, et
une circulaire de M. Cor de 1910, assu-
rée par le chef de service, les deux ins-
pecteurs primaires et un certain nom-
bre d'instituteurs européens chargés de
la direction d écoles importantes. Ces
derniers, qui peuvent être chargés par
le chef de service de l'inspection des
écoles officielles des provinces dans les-
quelles ils sont affectés, sont actuelle-
ment les directeurs des écoles d'Antsi-
rabe, Ambositra, Fianarantsoa, Fara-
fangona, Andovoranto, Tamatave, Ma-
roantseka, Diego-Suarez et Majunga.
De plus, il y aura l'an prochain un di-
recteur européen à Morondava, qui se
trouvera dans les mêmes conditions que
ses collègues.
Il est utile de souligner ce fait que,
l'année prochaine, le service de l'Ins-
pection pourra donc être assuré par le
chef de service, deux inspecteurs, et
cela sans grands frais : les instituteurs
européens peuvent se déplacer environ
25 jours par an et reçoivent une indem-
nité de 10 francs par jour, 250 fr. par
an, 2.500 fr. en tout, pour l'inspection
de dix provinces. Le chef de service et
ses deux inspecteurs peuvent, de leur
côté, en inspecter huit environ, ce qui
porte à dix-huit sur vingt-trois le nom-
bre des provinces inspectées chaque
année chiffre suffisant, on l'avouera.
Que l'on veuille bien se rappeler, en
outre, que les directeurs d'école font,
durant les vacances, des cours de per-
fectionnement aux instituteurs de leurs
provinces, et que, lorsqu'ils inspectent
les écoles, ils peuvent donc préciser sur
place les conseils qu'ils ont, pendant la
durée de ces cours, donnés aux maîtres
indigènes. Le chef de service et les deux
inspecteurs contrôlent d'autre part, le
cas échéant, les instructions données
par les directeurs d'école.
On admettra que tout cela est assez
bien coordonné pour produire, à des
conditions pécuniaires modérées, un ré-
sultat pratique excellent grâce à une
grande unité de direction,
Or, ce système marchait bien, satis-
faisait tout le monde, était d'une simpli-
cité bien organisée.
Seul, M. Picquié n'était pas content.
Très pris par leur besogne, travail-
leurs consciencieux et n'ayant ni le
temps ni le tempérament voulus pour se
livrer à l'oisiveté et à l'espionnage, les
deux inspecteurs, s'occupant peu de po-
litique et moins encore de moûchardise
ne faisaient pas l'affaire du débile gou-
verneur, qui tient, comme Denys de Sy-
racuse, tyran de classique mémoire, à
ce que tous les bruits de la ville et des
alentours parviennent jusqu'à son au-
guste oreille.
Que faire ? prier ces rétifs, ces hon-
nêtes gens maladroits de changer de
tactique ? A quoi bon ! On ne réussit
dans certains métiers que si l'on a l'é-
chine rompue dès l'enfance à toutes les
courbettes et la conscience d'une
souplesse égale. -
Les faire renvoyer? bien risqué, ce
jeu-là.
Alors, on imagina autre chose. Ma-
dagascar allait être divisée en circons-
criptions scolaires. Madagascar possé-
derait désormais trois inspecteurs au
lieu de deux. Les fâcheux travailleurs
seraient décentralisons ! envoyés
l'un à Majunga, l'autre à Tamatave, et
l'on verrait à découvrir pour la rési-
dence de Tananarive l'homme qui,
l'homme que. enfin, vous comprenez,
« L'HOMME A TOUT FAIRE DE M. PICQUIÉ ».
La belle et simple administration solide
et qui avait fait ses preuves s'en irait à
vau-l'eau? La bonne blague ! Quelle
importance cela peut-il bien avoir, je
vous le demande ?
M. le gouverneur général fut, sans
nul doute, éloquent, persuasif, convain-
cant, lorsqu'il exposa tout comme
un cégétéiste conscient ses Revendi-
cations, car, le 19 août 1912, le Conseil
d'administration de la colonie, exami-
nant les propositions budgétaires pour
l'exercice 1913, approuva la création
d'un troisième emploi d'inspecteur pri-
maire.
Remarquons que le chef du service de
l'enseignement est opposé à cette ré-
forme, qu'il n'a pas demandé la nomi-
nation d'un nouvel inspecteur, et qu'il
n'a été appelé à donner son avis à ce su-
jet, ni par écrit, ni devant le Conseil
d'administration.
Les tournées des inspecteurs seront
compliquées, plus longues parfois,
pour ceux qui seront à Majunga et à
Tamatave, que s'ils partaient de Tana-
narive même, jamais plus simples.
L'unité de travail n'existera plus. Lors-
que les inspecteurs, chefs de circons-
cription scolaire en résidence à Ma-
junga ou Tamatave auront épuisé les
1.200 francs annuels qui leur sont al-
loués pour frais de tournées, ils ne
centimes. SAMEDI 16 NOVEMBRE 1912.
'rItEIZIEME A:N'NE. - N° 12t). LE uq: : FRANP--'Ot"NŒS ': tb centlmei. SAMEDI 16 NOVEMBRE 1912.
- "t. -. -J - - w -
HT J)t ::. - 1
Les Annales Coloniales
- .,
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
DiREGTEUKs : Marcel RUEDEL et L.-O. THÉBÀULT
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Les Annales Coloniale. ne publient que des articles inédits
LES AffAJN"C7SaXtX!rS 24TOIT INSÉRÉS wla SONT PAS aENDUS
COLLABORATION -- POLITIQUE
Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, ancien ministrcT ancien gouverneur général de Madagascar,
HENRt AURIOL, député de la Haute-Garonne; AntX BERTHOD. député du Jura;
HENRY BERENGER, sénateur de la GuaatoulL-BRIQUET. député du Pas-de-Calais;
HENRI COSNIER, député de l'Indre.) Coow 0ORNET, sénateur de l'Yonne;
CHARLES HUMBERT, sénateur de la Meuse, délégué delà Nouvelle-Calédonie au Conseil Supérieur des Colonies ;
FtLIX CHAUTEMPS, député de la Savoie, délégué de la Guinée au Conseil supérieur des Colonies
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'lie de la Réunion ; JEAN JAVAL, député de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député de l'Aude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle; ALBERT METIN, député du Doubs; C. PICARD, député des Vosges
Louis PUECH, député de Paris vicc-président de la Chambre ; JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
, Un an 6 mois
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et dans les Principales Agences de Publicité
La Grande Question de la Main-d'Œuvre
J'ai prétendu que l'administration co-
loniale, pour inciter les indigènes au
travail, ne pouvait employer que des
procédés indirects. Le travail forcé, la
coercition, sous n'importe quelle for-
me, ne sauraient être acceptés. Qu'un
individu, indigène ou non, respecte les
lois, se soumette aux obligations fisca-
les de son pays, ou de celui qu'il
habite, personne n'a le droit de lui
demander davantage, de pénétrer dans
sa vie intime, de lui imposer une acti-
vité dont il n'éprouve pas le besoin.
L'activité d'une collectivité humaine
est en rapport avec ce que nous som-
mes convenus d'appeler son degré de
civilisation.
Nous autres, habitant les pays sep-
tentrionaux, avons été forcés de lutter
contre notre milieu originel. La ri-
gueur du climat, la pauvreté de notre
sol nous ont obligés à des efforts inces-
sants. Cette bataille sans trêve contre
la nature a exalté notre activité. Nos
premières victoires sur un milieu hos-
tile, nous ont fait entrevoir des triom-
phes futurs assurant notre mieux être.
Notre civilisation a eu pour objectif et
pour résultat l'asservissement des for-
ces de la nature par l'obstination hu-
maine.
Entraînés à l'action, nous en avons
pris l'habitude, contracté le besoin, et
nous nous agitons maintenant pour
des besoins, que nous nous sommes
créés, après l'avoir emporté pour la
satisfaction de nos appétits élémen-
taires.
Notre erreur, en politique coloniale,
est de prétendre imposer nos mœurs,
d'emblée, aux populations indigènes,
qui ne comprennent rien, et ne peu-
vent rien comprendre, à notre agi-
tation. Ces peuples des régions tropi-
cales n'ont pas eu, comme nous, à ba-
tailler contre un climat inclément, con-
tre une terre ingrate. Un minimum
d'effort a suffi à assurer leur subsis-
tance, ils ne s'expliquent pas mieux
notre perpétuel mouvement, que nous
leur incurable indolence.
Les indigènes ne viendront au tra-
vail que le jour où ils lui trouveront
une utilité. Aujourd'hui, nourris, abri-
tés, adaptés à leur milieu, ils ne voient
dans le labeur qu'une peine. Pas de
main-d'œuvre régulière aux colonies,
tant que leurs habitants n'auront pas
de besoins plus grands que ceux qu'ils
satisfont si aisément.
Comment exciter ces besoins r Au
point de vue de la morale pure, nous
aurions à nous demander dans quelle
mesure, nous sommes en droit de faire
naître, chez des gens qui ne les ont
pas spontanément, certains désirs, cer-
taines convoitises ? Et si nous justi-
fions notre intervention quand, visible-
ment, elle détermine un plus grand
bien-être chez ceux que nous initions
à la vie civilisée, il n'est plus possible
d'excuser l'introduction par nous, par-
mi des humains qui l'ignoraient, de
l'usage de certains produits funestes,
tels que l'alcool, pour ne citer que
celui-ci. J'ai indiqué, précédemment,
que l'impôt était un moyen de susci-
ter l'activité indigène, et de procurer,
indirectement, de la main-d'œuvre aux
entreprises coloniales.
En réalité, les indigènes, en dehors
de la nécessité de se procurer la som-
me avec laquelle ils satisfont le fisc, ne
seront amenés au travail que par une
transformation lente et graduelle de
leur manière de vivre. L'utilité de cer-
tains objets, le désir de. se les procu-
rer, n'apparaîtront que chez les indivi-
dus en contact avec les Européens. Il
existe un besoin fréquent d'imitation,
par les peuples conquis, d'hommes ju-
gés supérieurs, parce qu'ils sont les
plus forts ; par lui commence le goût
des indigènes pour les produits civili-
sés. Puis par l'usage, ce qui n'était
qu'une fantaisie, devient une habitude
impérieuse.
Pendant les premières années d'une
occupation coloniale, la main-d'œuvre
sera toujours précaire et rare, parce
que les habitants, n'auront pas en-
core en assez grand nombre, été initiés
à la vie civilisée.
Les indigènes ne travaillent pas par
goût, par habitude, mais sous l'aiguil-
lon de la nécessité : les colons, l'admi-
nistration doivent toujours s'en souve-
nir, et avoir présente cette consé-
quence, que l'indigène ne remue de la
terre, ne porte des fardeaux, ne fait un
effort que pour être payé.
Or, trop souvent, au début de nos
entreprises coloniales, les indigènes
n'ont pas reçu une rétribution conve-
nable. Les premiers colons, sans expé-
rience, parfois peu scrupuleux, ont agi
trop cavalièrement avec leurs salariés.
Trop souvent, à la fin de la tâche, l'in-
digène recevait plus de rebuffades, d'in-
jures, parfois de coups, que d'argent.
Les primitifs ont certes moins de sen-
sibilité que nous, mais, si rudes soient-
ils, préfèrent une pièce de dix sous à
un coup de chicote.
L'éducation des natifs, leur initia-
tion à la civilisation ont été mal diri-
gées dans bien des cas. Nulle mesure
sérieuse n'a été prise pour leur donner
le goût de la vie à l'européenne, pour
susciter en eux les besoins incitant au
travail. On a, sans prudence, sans
prévoyance, pour un mince béné-
fice immédiat, dans plus d'une colonie,
développé l'alcoolisme, et, en ce fai-
sant, sacrifié l'avenir pour le présent.
D'autre part, en payant mal les ou-
vriers, leur dressage au travail a été
compromis. Il en est résulté que les
indigènes, peu sûrs de leur gain, ont,
de leur côté, agi sans bonne foi, sans
loyauté à l'égard de leurs employeurs.
Dans ces conditions de défiance réci-
proque de l'employeur et des ouvriers,
beaucoup d'entreprises ont périclité,
d'où des plaintes répétées et souvent
légitimes de part et d'autre.
L'administration ne peut rester les
bras croisés ; elle a le droit et le pou-
voir de remédier à ces erreurs de dé-
but.
Victor AUGAGNEUR,
député du Rhône, ancien ministre.
ancien gouverneur général de
Madagascar.
AFFAIRE BIEN FRANÇAISE
Nous publions dans les Informations fi-
nancières, en 3° page, l'annonce de consti-
tution à Paris d'une Compagnie industrielle
des Pêcheries de l'Ouest africain.
Les inventeurs de cette affaire, MM. Geor-
ges Schwob et Leplanquais, n'ont pas cru
devoir favoriser nos vaillants pêcheurs bre-
tons dont, depuis plusieurs années, on a
favorisé l'exode en Mauritanie. Cette opéra-
tion est, en effet, constituée avec des capi-
taux belges et traitera le poisson péché à
Las Palmas.
Capitaux belges, usines dans une colonie
espagnole, voilà encore une affaire bien
française.,.!
+---
Une Interpellation
Notre ami, François Binet, député de
la Creuse, a dépose une demande d'inter-
pellation sur les procédés qui, en décem-
bre dernier, ont entouré l'adjudication des
gisements de phosphates. du Kouiff et qui,
à l'heure actuelle, font l'objet de nom-
breuses protestation^ en Algérie.
Lire dans notre prochain numéro les
articles de MM. AIMÉ BERTHOD, LÉON MALA-
VIAU.8 et MAURICE VIOLLBTTE, députés.
Candidature
Les groupes républicains de l'arrondisse-
ment de Montauban ont désigné M. Camille
Guy, gouverneur des Colonies, comme can-
didat à l'élection législative qui doit avoir
lieu le mois prochain, en remplacement de
M. Bories, député progressiste, décédé.
- - +. - (
En l'hulleur de Llvlngstone
Poussant haut l'orgueil national, les
Anglais ont le respect de ceux qui en
ont augmenté le patrimoine et vénèrent
leur mémoire.
On prépare en Angleterre de grandes
fêtes pour célébrer le centième anniver-
saire de la naissance de Livingstone, le
19 mars 1913. L'archevêque de Canter-
bury présidera une démonstration natio-
nalé à l'Albert Hall et lôrd Balfour de
Burleigh, l'explorateur africain sir Har-
ry Johnston, l'évêque Turker, de l'Ou-
ganda, prendront la parole à cette occa-
sion. Le matin du même jour, un eer-
ivioe solennel aura lieu à la cathédrale
Saint-Paul.
Glasgow, où Livingstone fut reçu mé-
decin, organisera également de grandes
fêtes. D'autres grandes villes anglaises,
américaines, australiennes et sud-afri-
caines célébreront de leur côté la nais-
sance du grand explorateur anglais. -
Il s'agil deTOuenza et, encore une
fois, la Commission des Travaux pu-
blics va reprendre cette affaire, non
pas qu'elle soit amusante mais parce
qu'il est temps qu'elle reçoive enfin
une solution. Elle présente, en effet,
cette particularité de reculer un peu
plus à mesure qu'on l'examine de plus
près. La raison? Peut-être est-ce son
importance même qui effraie ceux qui
se dérobent devant la haute responsa-
bilité de se prononcer en présence
d'intérêts aussi graves. Aussi, les rap-
ports s'accumulent, les discussions.
s'éternisent, les points de vue se multi-
plient et, pendant ce temps, tout un
pays attend que la Chambre ait fini
d'attendre.
On dirait vraiment qu'elle aussi
pareille à la Commission des Travaux
publics hésite à prendre une déci-
sion et qu'elle puisse éluder la diffi-
culté en la retardant. Comme tout cela
est puéril et inutile puisqu'il faudra
bien qu'un jour chacun prenne ses
responsabilités. Ne serait-il pas plus
raisonnable de se mettre hardiment à
la tâche, d'aborder franchement et
loyalement le problème, d'examiner les
propositions, toutes les propositions,
et de se prononcer en connaissance de
cause. On aurait ainsi mis fin à cette
trop longue attente de populations qui
sont surprises et irritées qu'on les
laisse indéfiniment dans la plus dan-
gereuse incertitude.
On oublie trop, en effet, que les mi-
nes de l'Ouenza doivent être une
source de prospérité pour une vaste
région et que les habitants de ces con-
trées éprouvent une hâte bien natu-
relle à sortir de la situation d'attente
dans laquelle on les tient.
Cette » scie » parlementaire de
l'Ouenza a donc assez duré et il faut
qu'un projet « defmiJif » soit soumis
à la Chambre. C'est la thèse que j'ai
déjà soutenue dans ce même journal
el je la crois conforme aux intérêts
des populations qui réclament des
Pouvoirs publics la mise en valeur de
richesses qu'on a le grand tort de lais-
ser si longtemps dormir.
En ce moment, la Commission a,
d'ailleurs tous les éléments utiles pour
se prononcer. Ceux qui suivent de près
les différentes phases de cette ques-
tion savent qu'en juillet dernier la
Compagnie Bône-Guelma a présenté
à la Commission des Travaux publics
tout un ensemble de propositions. Au
premier abord celles-ci, fort bien dé-
veloppées par le président de la Com-
pagnie, ont paru produire une cer-
taine impression sur les membres de
la Commission des Travaux publics.
Il est hors de doute qu elles étaient en
effet fort séduisantes ; cela ne veut nul-
lement dire qu'on les doive immédia-
tement accepter, mais simplement
qu'elles méritent d'être prises en con-
sidération. C'est à ce parti que s'est
rangée, très sagement me semble-t-il,
la Commission des Travaux publics
en se déclarant disposée à examiner
ces propositions dès qu'elle en serait
« officiellement » saisie par le Gouver-
nement.
Depuis, les vacances ont passé et la
première séance de la Commission
des Travaux publics a enregistré la
demande officielle de la Compagnie
Bône-Guelma. Nous allons donc sa-
voir ce que valent exactement les pro-
positions faites, nous allons pouvoir
les comparer (c'est là le point le plus
délicat de notre tâche) avec les offres
des promoteurs du projet primitif, de
ce « Consortium » qui, jusqu'à au-
jourd'hui a semblé devoir l'emporter
dans le débat. Mais pour que la reli-
gion de chacun soit complètement
éclairée, il importe qu'on mette entre
nos mains tous les éléments du pro-
cès. J'ai le regret de constater que,
jusqu'à ce jour, on a bien mal éclairé
notre lanterne. Cette constatation ré-
sulte, en effet, de l'audition auprès de
la Commission compétente de M. le
ministre des Travaux publics, qui a
apporté, mercredi soir, un renseigne-
ment d'une importance considérable.
M. Dupuy a déclaré que ses services
venaient de recevoir et depuis fort
£ eu de temps plusieurs rapports
sur la question de l'Ouenza dont
quelques-uns sont vieux de quatre ou
cinq ans et dont l'auteur est M. Sou-
leyre.
Une première observation s'impose.
N'est-il pas étrange que ces rapports
nous soient connus aujourd'hui seule-
ment. Un pareil retard est inexplica-
ble si on songe que le débat sur
l'Ouenza dure depuis des années. Cet
oubli s'aggrave de ce fait que M. Sou-
leyre, auteur de ces nombreux rap-
ports (il y en a une quarantaine envi-
ron) est depuis dix ans ingénieur en
chef des Ponts et Chaussées de la cir-
conscription de Bône et qu'on ne sau-
rait le taxer d'incompétence. Ce qui
est plus intéressant encore, c'est que
le même M. Souleyre aboutit à des
conclusions qui ne sont pas précisé-
ment favorables aux clauses du projet
primitif.
Je n'entends pas dire par là que
l'avis de M. Souleyre doive forcément
pvaloli' devant la Commission des
Travaux publics, mais pourquoi nous
avoir caché l'opinion de ce haut fonc-
tionnaire dont la compétence ne sau-
rait être mise en doute et qui est ad-
mirablement placé pour nous donner
les précisions que, seul, un techni-
cien, ayant en plus cet avantage pré-
cieux d'être sur les lieux, peut utile-
ment fournir à des parlementaires qui
n'ont pour se prononcer que leur
grand désir de justice et le légitime
souci de l'intérêt de leur pays.
En déplorant que le Gouvernement
ait connu si tard l'existence des rap-
ports de M. l'ingénieur Souleyre, en
regrettant que la Commission des Tra-
vaux publics ne se trouve saisie de ces
documents « essentiels » qu'à la veille
du jour où elle allait se prononcer clé-
linitivement et peut-être dans un sens
qui, plus tard, lui eût paru (après plus
ample examen) mauvais, nous devons
cependant nous réjouir d'être en pos-
session de documents qui font faire à
la question de l'Ouenza un pas décisif
puisque désormais personne ne com-
prendrait qu'une des plus grandes
Commissions de la Chambre s'éter-
nisât sur un débat qu'elle peut, qu'elle
doit maintenant connaître sous toutes
ses. faces, dans ses moindres détails.
Exactement et complètement rensei-
gnée, la Commission, dont j'ai l'hon-
neur de faire partie, ne peut plus
ne pas se prononcer dans un avenir
que j'espère prochain ; jusqu'à ce jour
elle n'a disposé que d'une seule cloche
et n'a pu, par conséquent, entendre
qu'un son.
Désormais, et grâce à M. Dupuy,
elle va avoir tous les documents que
des parlementaires conscients de la lâ-
che très, lourde qu'ils ont assumée doi-
vent posséder pour se prononcer en
parfaite connaissance de cause, en
toute indépendance et aussi en toute
justice, en toute raison. Nous ne de-
mandions pas autre chose.
- Henri AURIOL,
! député de la Haute-Garonne,
! membre de la Commission
il - 5 des Travaux publics.
D iangër, Saleté, Lenteur
Une fois de plus se trouve confirmée l'ap-
préciation du public tout entier sur le fonc-
tionnement du chemin de fer de Dakar à
Saint-Louis.
D. S. L., disent les Sénégalais, ceia ne
veut pas dire Dakar-Saint-Louis, mais Dan-
ger, Saleté, Lenteur. Pour justifier ces ap-
préciations, la direction de la Compagnie
vient de supprimer la circulation des trains
express.
Voilà comment l'on comprend le progrès
et codiment oh a le souci de satisfaire la
clientèle. -
Le commercé se plaint amèrement de ces
procédés sans gêne, et la Chambre de com-
merce de Rufisque, bien inspirée la pre-
mière, a eu raison de charger son président
de demander à ce sujet quelques explica-
tions à M. le gouverneur général de l'A.
0. F. Son intervention, nous n'en doutons
pas, remettra les concessionnaires de ce
privilège dans le droit chemin.
Prospérité Hypothétique
La Banque de l'Afrique Occidentale a
tenu son assemblée générale avant-hier
jeudi i4 novembre.
Le rapport du Conseil d'administration
sur les opérations de cet établissement
financier justifie pleinement les critiques
impartiales que les Annales Coloniales lui
ont adressées.
En effet, dans une colonie aussi bien ad-
ministrée, aussi prospère que l'A. 0. F., où
le chiffre des échanges va croissant d'une
année sur l'autre, nous constatons, d'après
ce document officiel, que toutes les succur-
sales et agences de la Banque en A. 0. F.
ont vu diminuer sensiblement le chiffre de
leurs affaires.
Qu'on en juge :
La succursale de Saint-Louis, jointe aux
agences de Rufisque et de Dakar, accuse
178 millions d'affaires juillet IgII-juin 1912
contre 186 de juillet 1910 à juin 1911, soit
un déchet de 8 millions pour le Sénégal.
La succursale de Konakry a fait 57 mil-
lions 312.000 francs d'affaires, de juillet
1911 à juin 1912, contre 58.886.ooo pendant
l'exercice précédent, soit plus d'un million
et demi de diminution pour la Guinée.
La Côte d'Ivoire, avec sa succursale de
Grand-Bassam, ses agences d'Assinie et de
Grand-Lahou, accuse le plus gros déficit :
9 millions, avec 41.746.000 francs d'affaires
en 1911-1912, contre 5o.943.ooo francs pn
1911.1912. Et le rapporteur ajoute à ce bi-
lan : « Cette succursale se développe nor-
malement. » Nous ne dirions pas mieux,
car, à cette échelle-là, il n'y a pas de raison
pour que, dans quatre ans, les affaires de
la Banque de l'A. 0. F. ne soient dans cette
colonie réduites à zéro.
42.779.000 francs en 1911-1912 contre
43.524.ooo en 1910-1911, soit près d'un mil-
lion de déficit,, tels sont les résultats obte-
nus par la succursale de la Banque de
l'A. 0. F., à Porto-Novo.
Ces' thiffres prouvent d'une façon pé-
remptoire :que la direction de la Banque de
l'A. 0. F. ne comprend plus - à supposer
qu'elle les ait jamais compris les besoins
du commerce de l'Ouest africain. Les petits
négociants comme les grosses sociétés sont
obligés de faire appel aux banques étrangè-
res, puisque la seule banque française bé-
néficant, elle, du privilège d'émission, les
néglige. Et c'est pourquoi l'on voit se déve-
lopper sur la côte française d'Afrique, les
succursales florissantes de la Bank of Nige-
ria, et d'autres établissements de crédit an-
glais.
Cependant la direction de la Banque de
l'A. 0. F. a encore des visées sur Madagas-
car. C'est vraiment de la présomption ! 1 !
Qu'elle accomplisse d'abord entièren.ent et
consciencieusement sa tâche en A. 0. F.,
et après. on verra.
L'Enseignement à Madagascar
Par Lucien GASPARIN, député
Je disais l'autre jour à cette place tout
l'intérêt que mérite certaine histoire
d'inspecteur et de circonscriptions sco-
laires qui met aujourd'hui et avec
raison ! - Madagascar en efferves-
cence.
Voici, brièvement, en quoi elle se ré-
sume :
Il existe là-bas deux inspecteurs de
l'enseignement primaire, résidant tous
deux à Tananarive ainsi que le chef de
service. Tous trois collaborent à la di-
rection de l'enseignement et inspectent
les écoles.
Ils procèdent, de plus, à la confection
de manuels scolaires fort bien conçus
et qui ne coûtent aucun frais à la colo-
nie ; leur collaboration étroite et régu-
lière est donc des plus fructueuses.
L'inspection technique est, de par un
arrêté de 1908, de M. Augagneur, et
une circulaire de M. Cor de 1910, assu-
rée par le chef de service, les deux ins-
pecteurs primaires et un certain nom-
bre d'instituteurs européens chargés de
la direction d écoles importantes. Ces
derniers, qui peuvent être chargés par
le chef de service de l'inspection des
écoles officielles des provinces dans les-
quelles ils sont affectés, sont actuelle-
ment les directeurs des écoles d'Antsi-
rabe, Ambositra, Fianarantsoa, Fara-
fangona, Andovoranto, Tamatave, Ma-
roantseka, Diego-Suarez et Majunga.
De plus, il y aura l'an prochain un di-
recteur européen à Morondava, qui se
trouvera dans les mêmes conditions que
ses collègues.
Il est utile de souligner ce fait que,
l'année prochaine, le service de l'Ins-
pection pourra donc être assuré par le
chef de service, deux inspecteurs, et
cela sans grands frais : les instituteurs
européens peuvent se déplacer environ
25 jours par an et reçoivent une indem-
nité de 10 francs par jour, 250 fr. par
an, 2.500 fr. en tout, pour l'inspection
de dix provinces. Le chef de service et
ses deux inspecteurs peuvent, de leur
côté, en inspecter huit environ, ce qui
porte à dix-huit sur vingt-trois le nom-
bre des provinces inspectées chaque
année chiffre suffisant, on l'avouera.
Que l'on veuille bien se rappeler, en
outre, que les directeurs d'école font,
durant les vacances, des cours de per-
fectionnement aux instituteurs de leurs
provinces, et que, lorsqu'ils inspectent
les écoles, ils peuvent donc préciser sur
place les conseils qu'ils ont, pendant la
durée de ces cours, donnés aux maîtres
indigènes. Le chef de service et les deux
inspecteurs contrôlent d'autre part, le
cas échéant, les instructions données
par les directeurs d'école.
On admettra que tout cela est assez
bien coordonné pour produire, à des
conditions pécuniaires modérées, un ré-
sultat pratique excellent grâce à une
grande unité de direction,
Or, ce système marchait bien, satis-
faisait tout le monde, était d'une simpli-
cité bien organisée.
Seul, M. Picquié n'était pas content.
Très pris par leur besogne, travail-
leurs consciencieux et n'ayant ni le
temps ni le tempérament voulus pour se
livrer à l'oisiveté et à l'espionnage, les
deux inspecteurs, s'occupant peu de po-
litique et moins encore de moûchardise
ne faisaient pas l'affaire du débile gou-
verneur, qui tient, comme Denys de Sy-
racuse, tyran de classique mémoire, à
ce que tous les bruits de la ville et des
alentours parviennent jusqu'à son au-
guste oreille.
Que faire ? prier ces rétifs, ces hon-
nêtes gens maladroits de changer de
tactique ? A quoi bon ! On ne réussit
dans certains métiers que si l'on a l'é-
chine rompue dès l'enfance à toutes les
courbettes et la conscience d'une
souplesse égale. -
Les faire renvoyer? bien risqué, ce
jeu-là.
Alors, on imagina autre chose. Ma-
dagascar allait être divisée en circons-
criptions scolaires. Madagascar possé-
derait désormais trois inspecteurs au
lieu de deux. Les fâcheux travailleurs
seraient décentralisons ! envoyés
l'un à Majunga, l'autre à Tamatave, et
l'on verrait à découvrir pour la rési-
dence de Tananarive l'homme qui,
l'homme que. enfin, vous comprenez,
« L'HOMME A TOUT FAIRE DE M. PICQUIÉ ».
La belle et simple administration solide
et qui avait fait ses preuves s'en irait à
vau-l'eau? La bonne blague ! Quelle
importance cela peut-il bien avoir, je
vous le demande ?
M. le gouverneur général fut, sans
nul doute, éloquent, persuasif, convain-
cant, lorsqu'il exposa tout comme
un cégétéiste conscient ses Revendi-
cations, car, le 19 août 1912, le Conseil
d'administration de la colonie, exami-
nant les propositions budgétaires pour
l'exercice 1913, approuva la création
d'un troisième emploi d'inspecteur pri-
maire.
Remarquons que le chef du service de
l'enseignement est opposé à cette ré-
forme, qu'il n'a pas demandé la nomi-
nation d'un nouvel inspecteur, et qu'il
n'a été appelé à donner son avis à ce su-
jet, ni par écrit, ni devant le Conseil
d'administration.
Les tournées des inspecteurs seront
compliquées, plus longues parfois,
pour ceux qui seront à Majunga et à
Tamatave, que s'ils partaient de Tana-
narive même, jamais plus simples.
L'unité de travail n'existera plus. Lors-
que les inspecteurs, chefs de circons-
cription scolaire en résidence à Ma-
junga ou Tamatave auront épuisé les
1.200 francs annuels qui leur sont al-
loués pour frais de tournées, ils ne
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