Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-08-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 août 1912 10 août 1912
Description : 1912/08/10 (A13,N89). 1912/08/10 (A13,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63605736
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
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TREIZIEME ANNEE. N* 8». LE NUMERO : FRANCE ET COLONIES : 18 ClDUaaeI. SAMEDI 10 AOUT 1912.
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COLLABORATION POLmOUE
Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, ancien miifijiatrel ancien gouverneur général de Madagascar :
HENRI AURIOL, député de la Haute-Garonnie ; .Aud BERTHOD. député du Jura ;
HINRY BERENGER, sénateur de la Guadeloupe ; RAOUL BRIQUET, député du Pas-de-Calais ;
HENRI COSNIER, député de l'lndre; ;ucjN,CON)ET, sénateur de l'Yonne ?
G. COMBROUZË, député de la Gironde, rapporteur des budgets locaux des Colonies;
-, FÉLIX CHAUTEMPS, député de la -Savoie, délégué de la Guinée au Conseil supérieur des Colonies ; ,
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise. délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'Ile de la Réunion ; JEAN JAVAL, déruté de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député derAude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle; ALBERT METIN, député du Doubs;
Louis PUECH, député de Paris vice-président de la Chambre; JOSBPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies; C. PICARD député des Vosges
DIRECTEURS : Marcel RBEDEL et L.-G.: THÉBÂULT
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AGENCE METROPOLITAINE DES COLONIES
Ce que j'ai rapporté dans mes arti-
cles précédents suffit pour montrer h.
nécessité de transformer les procédés,
imposés aux colonies, pour l'acquisi-
tion d'objets d'origine métropolitaine.
M. Milliès-Lacroix l'avait compris.
Un rapport émanant de son cabinet, re-
flétant par suite avec exactitude son
sentiment, avait instruit le procès des
errements suivis par le département des
colonies. 11 signalait avec insistance, la
situation singulière du ministre qui,
dans la passation et l'exécution des
marchés, devenait l'agent, presque le
subordonné, des gouverneurs, puis-
qu'il exécutait leurs ordres, mais qui,
puisqu'il était leur chef suprême, n'en
faisait qu'à sa tête. Le ministre des co-
lonies jouait le rôle d'une servante-
maîtresse. A cette époque, la pensée
s'imposa de réorganiser les services,
s'occupant des marchés ou fournitures
et de l'administration du personnel en
congé. M. Milliès-Lacroix voulait ins-
tituer une sorte d'agence des colonies,
en partie indépendante du ministre,
analogue aux Crown's agents, d'An
gleterre, mais l'idée demeura à l'état de
projet.
Depuis lors, de temps à autre,
comme sous le ministère de mon ami
Messimy, le ministre et son cabinet pa-
rurent vouloir remédier aux défauts de
l'administration actuelle, rien n'abou-
tit.
Toute tentative de changement sou-
lève l'opposition tenace de l'Inspection
des travaux publics, des bureaux et
commissions chargés des marchés, des
services coloniaux s'occupant dans les
ports et à Paris de l'embarquement des
fournitures, decelui dès 'fonctionnai-,
res et de tout ce qui concerne les
congés.
Eh organisant son ingérence dans
ces affaires, en multipliant les forma-
lités, en accumulant les paperasses,
l'administration centrale s'est créé
une apparence de travail utile. Pour
accomplir cette - besogne, il lui a fallu
des employés chaque jour plus nom
breux : elle s'est enflée ainsi prodigieu-
sement. Des chefs, sous-chefs de bu-
reaux et toute une hiérarchie subordon-
née sont nés peu à peu. Tout projet de
simplification se heurte aux intérêts de
l'administration centrale, menacée, par
sa réussite, de voir disparaître des
postes, espoir d'avancement pour les
inférieurs, témoignage de l'importance
des supérieurs dirigeant une troupe
nombreuse.
Quand un ministre insiste, quand,
malgré les objections il persiste dans
son intention de réforme, l'administra-
tion centrale change de tactique. Elle
ne s'oppose plus ouvertemnt aux modi-
fications proposées, elle tente d'en tirer
profit à son bénéfice.
De cette habileté manœuvrière, je
puis donner deux exemples. Jadis les
services coloniaux des ports étaient di-
rigés par des officiers de l'intendance
coloniale. C'était un vestige des temps
où les colonies dépendaient du minis-
tère de la marine. Des commissaires
"--- ,-- - - -- ------------.. -,
dans les ports, traitaient des affaires
concernant le matériel et le personnel,
ressortissant à leur département, c'est-
à-dire concernant la flotte, l'infanterie
de marine, et les colonies,
La marine perdit d'abord les. colo-
nies, attribuées à un ministère spécial ;
néanmoins ses commissaires continuè-
rent à gérer, au nom du nouveau mi-
nistère, les agences des ports.
Quand l'infanterie de marine, deve-
nue infanterie coloniale, passa à la
guerre, le commissariat de l'armée co-
loniale hérita des attributions cru com-
missariat de la marine, et fut chargé,
dans les ports, des services de l'armée
coloniale et des colonies.
Un beau jour, l'administration cen-
trale qui rêvait de s'étendre, jeta son
dévolu sur les services des ports. Elle
fit si bien, qu'elle s'en empara, et essai-
ma vers eux quelques-uns de ses mem-
bres, dont la place se trouva libre.
L'amusant de cette histoire, c'est que
la Chambre des députés, sur les affir-
mations du département, crut avoir
réalisé une économie.Les commissaires
i • i * i i - i » - t i - - u
aes troupes coloniales loucnereni leur
solde sur le budget des colonies. Le
coût des agences civiles était évalué à
un chiffre inférieur à celui des soldes
des commissaires. Avec la portion du
crédit rendue disponible par la suppres-
sion des militaires il était possible d'as-
surer le service des ports, d'augmen-
ter le personnel de l'administration à
Paris. Le budget du Ministère des Co-
lonies ne subissait, pas de surcharge.
Il était une chose qu'on oubliait. Les
fonctions des commissaires étaient
supprimées, mais non les commissai-
res. Ils ne seraient plus payés par les
colonies : la guerre en subirait un
paiement supplémentaire. La réforme
économique se traduisait par une aug-
mentation du budget général des dé-
penses : les colonies avaient accru leur
personnel en le faisant, indirectement,
solder par la guerre. Et, depuis, des
civils travaillent très peu dans les
agences des ports, à la place de mili-
taires qui, eux, ne travaillent plus du
tout, attendant,, sans emploi, le moment
d'aller aux colonies relever les camara-
des qui viendront, en France, prendre
leur tour d'inaction.
Quand M. Milliès-Lacroix résolut
de constituer un organisme chargé des
relations des colonies avec la Métro-
pole, l'administration centrale, après
avoir épuisé les objections, aperçut un
moyen de faire tourner l'affaire à son
profit.
La commission du budget commen-
çait à resserrer les cordons de la bourse
et opposait des refus aux augmenta-
tions de traitement du personnel des
ministères. Faites des économies, disait-
elle, et je vous les abandonnerai, mais
je n'accorde aucun crédit supplémen-
taire,
La création de l'agence centrale ap-
parut comme une planche de salut. Il
fut décidé que les colonies seraient im-
posées pour l'organiser. On leur "de-
mandait cent mille francs environ. Avec
cette somme on payait une trentaine de
fonctionnaires de l'administration cen-
trale, et leur traitement devenait dispo-
nible soit pour améliorer la situation
des autres, soit pour créer quelques em-
plois nouveaux. -
Le projet ne réussit pas. La commis-
sion du budget en aperçut le caractère
et, de leur côté, les colonies protesté
rent énergiquement contre leur orgam-
sation coûteuse et qui, vu ses .règn
ments et surtout l'origine de ses agents,
présenterait, avec la dépense en plus,
tous les inconvénients, du système en
vigueur.
Ce n'était pas là la décentralisa lio
désirée.
Victor AUGAGNEUR,
député du Rhône, ancien ministre.
TTn beau gete
Un terrible incendie vient de détruire
à Corbeil leg bâtiments de la menuiserie
-des établissements Decauville aîné. Il y
a plus d'un million de dégâts, et de ce
fait deux cents ouvriers sont contraints
au chômage.
Cette catastrophe aurait fait souffrir
-de la faim et de la misère près de huit
,.,ents pauvres victimes, si le Conseil
d'administration de la Société nouvelle
"des - Etablissements Decauville aîné
n'avait pris, sur la demande de son pré.
sident, Marcel Saint-Germain, le plus
parisien des sénateurs oranais, la plus
généreuse et la plus noble des initiatives,
Rappelant que la Société avait fait,
ipcndant l'exercice 1911, grâce au dé-
vouement de ces travailleurs, des béné-
fices atteignant 1.241.518 fr. 97 dont
430.935 fr. 98 avaient passé en majeure
partie en agios, tantièmes èt divèrs, sou-
lignant en outre les importantes com-
mandes que, grâce à son autorité, il avait
obtenues pour cette société de l'adminis-
tration française au Maroc et dans di-
verses colonies, le président a, nous dit-
on, demandé et facilement obtenu de ses
collègues que pendant la durée de ce
chômage forcé, tous les ouvriers re-
çoivent l'intégralité de leur traitement.
Bravo, Saint-Germain, vous êtes uu
philanthrope. Il faudrait beaucoup de po-
liticiens comme vous à la tête des grosses
1 affaires. -comme -vous à la tête def3 grosses
LES COMPTES FANTASTIQUES
Notre éminent ami Maurice Viollette,
dans des rapports qui font autorité à
stigmatisé « la méthode financière »,
et c'est un euphémisme appliquée
pendant cinq ans par M. Klobukowski,
à l'Indochine.
Les procédés employés, le désordre
nettement manifeste dans la comptabi-
lité du gouvernement général, n'ont pas
été pour l'actuel ministre plénipoten-
tiaire de France à Bruxelles une inno-
vation.
Dans un lumineux rapport, fait au
nom de la commission des comptes défi-
nitifs, chargée, d'examiner le projet de
loi, portant règlement définitif du bud -
get de l'exercice 1907, pour les affaires
étrangères, notre très distingué col-
lègue, Louis Marin, vient de démontrer
que M. Klobukowski s'était essayé
dans la manière de dilapider les fonds
de l'Etat avec une maestria toute parti-
culière, lors de l'accomplissement de la
mission qui lui a été confiée auprès du
Négus.
D'autres publicistes se sont étendus
avec complaisance sur les petits côtés
du rapport de M .Louis Marin, les frais
occasionnés par les séjours des souve-
rains en France, le prix des dîners, les
tarifs des carosses de louage, les dé-
penses de. torchons, de bas et de ser-
viettes pour l'hôtel du Ministre des Af-
faire Etrangères, sur les frais exorbi-
tants de certaines missions extraordi-
naires à l'étranger et dont le prototype
semble avoir été sans nul doute, le gas-
pillage de la mission extraordinaire,
envoyée en 1907 à la Cour d'arbitrage
de la Haye.
Mais le rapport de mon excellent col-
lègue mérite mieux que des commen-
taires humoristiques ,sur des dépenses
injustifiées ou ridicules.
Louis Marin, par ce travail de béné-
dictin au cours duquel il a scruté, exa-
miné, analysé cent quarante mille piè-
ces, factures, notes, relevés, a montré
que le Ministère des Affaires Etrangè-
des péchait par l'absence d'ordre, par le
gâchis, par le manque absolu de direc-
tion, et de comptabilité dont le scandale
Hamon et l'affaire Chédanne ne sont
que des épisodes.
Le travail de Louis Marin a certaine-
ment appris à beaucoup de nos fonc-
tionnaires des Finances, leur métier ;
grâce à la méthode, à l'ordre, à la
conscience qu'à mis le député de Nancy
à éplucher les dépenses du Ministère
des Affaires Etrangères. Ce départe-
ment ministériel étant un de ceux dont
le budget est le plus minime, que risque
de trouver la Commission des comptes
définitifs, quand elle opérera aux Pos-
tes et Télégraphes ou à la Guerre?
Dans cet énorme volume de 750 pa-
ges, où tout est à lire et à méditer, il est
asez naturel que M. Klobukowski ait
sa place d'honneur.
La mission qu'il a remplie avec le
succès que l'on n'a pas oublié en 1907-
1908, à Addis-Abbeba, peut servir de,
modèle dans le genre. Au compte de
cette mission, dont les dépenses totales
se sont élevées à 356.311 fr. 20, on a
fait figurer des travaux de fumisterie à
la légation de France à Addis-Abbeba,
plusieurs honoraires de M. Chedanne,
les frais de voyage de congé de Mme
Roux, femme du chancelier d'Addis-
Abbeba ; les travaux préliminaires de
construction de la future légation, les
traitements des commis réguliers de la
Légation, et plus de 46.000 francs d'ar-
mes et de munitions destinées à proté-
ger notre colonie en cas de révolution.
Voilà pour les dépenses dont M. Klo-
buskowski a accepté l'endossement sur
le compte général de sa mission. Mais
celles dont il est véritablement respon-
sable ne prêtent pas moins à la critique.
D'abord, avant de partir, M. Klôbu-
kowski a reçu 55.000 francs à titre
d'avances. A cet effet, sont jointes au
rapport quatre copies d'ordres du minis-
tre, dont deux sans date, et deux datées
du 23 mars 1907, établissant que les
frais de la mission, ont été supportés
sur deux chapitres différents.
Tout cela indique le pire des désor-
dres. La commission de comptes défini-
tifs a demandé des explications, et le
département des affaires étrangères en
réponse a envoyé un tableau exposant
comment se sont répartis les 356 mille
311 fr. 20 c. qu'a coûté la mission de
M. Klobukowski, et il ajoute :
• PAR- SUITE D'IRUÉGULARITÉS DIVERSES,
CE TABLEAU NE PERMET PAS DE SE RENDRE
UN COMPTE EXACT DES DÉPENSES DE LA MIS-
SION EXTRAORDINAIRE D'ETHIOPIE.
Ce compte exact, on ne pourra d'ail-
leurs jamais le justifier. On a dépensé
356.311 fr. 20, pourquoi faire?
L'importance de l'œuvre de M. Klo-
bukowski en Abyssinie peut être jau-
gée aux frais de télégrammes et de
courriers qu'il a été dans la nécessité
d'adresser au Ministère des Affaires
Etrangères : ci 25 fr. 70. Elle est com-
me l'échaudé infiniment légère. C'est
pour 25 fr. 70 de courriers que M. Klo-
buskowski a dépensé 23.613 fr. 74. c. et
à s armer, 6.497 fr. 65 en provisions
alimentaires, plus de 70.000 francs en
trais de voyages, etc., etc.
Et maintenant qu'on sait comment
M. Klobukowski a opéré à Addis-Ab-
beba, on serait étonné si l'Indochine,
durant son séjour à Hanoï, n'avait pas
été victime de la plus épouvantable des
gabegies.
..;. I Henri COSNIER,
député de L'Indre.
Pour lire en chemin de 1er
Notre excellent confrère Maurice Ron-
del-Suinl inonde la presse bien* pensante de
ses impressions. L'Eclair et la Dépêche
Coloniale se disputent à coups de billets
bleus la prose du vaillant explorateur en
wagon-lit. C'est l'Eclair qui marque au-
jourd'hui un point et cela va faire pâlir la
Dépêche Coloniale qui ne rougit jamais.
En (réponse à la collaboration bi-quotidien-
na de Maurice Rondet-Saint rue Saint-
Georges, le journal de M. Ernest Judet an-
nonce l'apparition dans ses colonnes des
dernières notes de voyage de Maurice
Rondet-Saint qui se présente en ces. ter-
mes :
NOS FEUILLETONS
LI Eclair commencera samedi prochain
la publieation de :
En France Africaine j;
Notes et croquis
de Maurice. Rondet-Saint -
Tous les yeux sont tournés en ce mo-
ment vers VAfrique du Nord, où nous
louons une formidable partie, du succès
de laquelle dépend l'avenir c fr notre pays,
de l'autre côté de la Méditerranée. Nos
lecteurs accueilleront avec intérêt et cu-
,riosité le nouvel ouvrage de Maurice Ron-
det-Saint.
Nous n'avons pas à leur présenter notre
collaborateur. Ils le connaissent et l'ap-
précient depuis longtemps déjà pour
l'avoir suivi dans ses pérégrinations à tra-
vers le monde. Il nous en a rapporté LA
GRANDE BOUCLE, DANS NOTRE .EM-
PIRE NOIR, AUX CONFINS DE L'EU-
ROPE ET DE L'ASIE.
L'Eclair a eu la primeur de ces pages
vivantes, documentées, où le trait plein
d'humour alterne avec l'observation, sé-
rieuse parfois jusqu'à la sévérité. Leur
succès a été des plus vils.
En France Africaine
suscitera la même curiosité que les ou-
vrages précédents de Maurice Ronclel-
Saiht, et aura, nous en avons la conviction,
un égal retentissement.
ublicitéy que de modestie on affiche
en ton nom.
-.- (
Qu'attend le général Lyautey
Il est impossible que nos services d'avia-
tion au Maroc demeurent dans le marasme
où ils sont actuellement. S'il est déjà inad-
missible que dans la métropole les officiers
aviatëurs n'aient pas encore touché la sol-
de à laquelle ils ont droit, il est encore plus
scandaleux que là-bas nos officiers avia-
teurs n'aient point l'argent nécessaire pour
régler leurs hommes et soient obligés de
faire, des exhibitions payantes devant le
Sultan pour s'en procurer.
Quel désordre !
Qu'attend le général Lyautey ?
! « t - <
LE DUPLEIX
M. buprat, gouverneur des Etablissements
français dans llnde, vient d'adresser un câblo-
gfraipme a M. Lebrun pour informer le Minis-
tre des Colonies qu'une souscription ouverte
eft faveur de l'Aviation militaire avait produit
mm[ mille francs et que cette somme était mise
à la disposition du Département pour l'achat
d'un aéroplane qui porterait le nom de Duplcix.
LA QUESTION D'ALBANIE
Les nouvelles d'Albanie sont mau-
vaises, autant qu'on peut l'affirmer
d'après des renseignements extraordi-
nairement confus et contradictoires.
Nous les disons mauvaises, mais peut-
être ne les juge-t-on point telles, à
Vienne et à Rome.
L'insurrection localisée longtemps
dans quelques cantons de cette Suisse
balkanique s'est étendue dans toute
l'Albanie du Nord. Prichtina, Novi-
Bazar, Mitrovitza, les principales villes
sont aux mains des insurgés ; leurs
chefs ont chassé les anciens fonction-
naires ; ils ont sommé le gouvernement
de dissoudre la Chambre, ils menacent
de porter les hostilités en Macédoine,
de marcher même sur Uskub et Saloni-
que. Les troupes ottomanes chargées
de les combattre sont divisées : on si-
gnale de nombreux officiers passant
aux insurgés avec leurs bataillons,
d'autres, comme à Diakova, déposent
leurs armes, refusant de se battre.
L'anarchie ronge de plus en plus cette
malheureuse Turquie.
Et cependant, on négocie. Une com-
mission gouvernementale cherche de
bonne fois à rétablir l'ordre. Le cabinet,
- ,.,. - a a"
ennemi d Union et Progrès, est dans les
dispositions les plus conciliantes, mais
les pourparlers ne donnent jusqu'ici
aucun résultat. Comment expliquer
cette inquiétante situation?
Les exigences des Albanais se sont
depuis quelques semaines étrangement
accrues. On a trop tardé à guérir la
plaie, par la force ou par la douceur.
Leurs revendications étaient d'abord
modérées : ils demandaient l'amnistie,
la liberté des élections et le respect de
leurs coutumes, le port des armes, des
indemnités pour frais de guerre, et sur-
tout des fonctionnaires choisis dans leur
propre pays. Mais en devenant très
forts, ils sont devenus très ambitieux.
Un de leurs chefs les plus écoutés,
Hassan bey réclame maintenant l'auto-
nomifi rnmnipif • il fftmnarp l'Alhnnip
------- -----1""-"'- "I:'&' 4"l.A.I"La.v
à l'Helvétie, les fiss ou tribus aux can-
tons alpestres : au nom de l'histoire et
de la configuration géographique, il
rêve la formation d'un état indépendant
allié de la Turquie. La « nation » alba-
naise n'a plus confiance dans le gou-
vprnfttmmil imnprinl 1711o on a Irnn
» V* AUli "LV WU U 11 \J
souffert, elle a été trop souvent dupée
depuis la révolution de 1908. Le fa-
meux Comité a voulu appliquer bruta-
lement dans ce pays son programme
nationaliste. La somme des iniquités
commises y a été plus grande encore
qu'ailleurs: On a proscrit ou empêché
de parler ceux qui réclamaient la moin-
dre réforme. On a truqué les élections
et dépossédé même de leur siège les
notables tels qu'Hassan - bey qui avaient
pu se faire élire malgré une formidable
pression. Sans doute le ministère a été
enlevé aux Unionistes, mais ceux-ci
un moment étourdis n'ont pas tardé à
relever la tête : la crise est plus grave
que jamais ; les hostilités ont repris et
il est impossible de prédire qui l'em-
portera définitivement. Une telle incer-
titude ne peut profiter qu'aux extré-
mistes albanais. Plus on redoutera un
retour offensif d'Union et Progrès,
plus l'idée autonomiste se propagera.
Doit-on considérer l'Albanie comme
perdue pour les Turcs, à moins qu'une
guerre nouvelle n'étouffe la révolte
dans le sang? Après l'Albanie, ne
sera-ce pas le tour de la Macédoine ?
Est-ce la fin de la Turquie d'Europe ?
Nous ne croyons pas qu'il faille se
montrer si pessimiste. L'Orient est la
terre classique des surprises ; les évé-
nements trompent à tout moment les
plus sages prophètes, surtout les pro-
phètes de malheur. La question alba-
naise ne ressemble pas aux questions
serbe, bulgare, grecque, voire ma-
cédonienne. La plus grande partie de
cette nation est musulmane, et l'unité
de foi est un lien long à se rompre.
-- Les petites puissances balkaniques ont
peu ou point d'intérêts dans ce pays
pauvre et montagneux. Il ne faut pas
oublier non plus que les griefs des Al-
banais contre Stamboul sont récents,
et par conséquent plus faciles à guérir.
Le régime hamidien avait été doux
pour cette province : le sultan détrôné
avait une nrédilection nour ses fidèles
Albanais qu'il avait fait entrer dans sa
garde et dont il appréciait les services
comme fonctionnaires. On pouvait
croire, sous l'ancien régime, que leur
pays avait été le dernier à se soulever.
Si leurs ennemis d'Union et Progrès
sont vaincus, si un régime libéral et
réculier s'installe en Turmiip. il RSI
Il - --------- --- - -- ""1---' -. --.
probale que le programme avancé
d'Hassan sera abandonné par la majo-
rité modérée des Albanais.
En attendant, Italiens et Autrichiens
surveillent anxieusement les progrès
de l'anarchie. La question d'Albanie
est une des plus graves qui puissent
les diviser. Comment les chancelleries
pensent-elles résoudre le problème?
On l'ignore : les uns prétendent que
depuis 1897 les deux puissances ont
affirmé leur mutuel désintéressement
sur le pays : l'engagement pris par
les Italiens de ne pas porter la guerre
sur les côtes d'Albanie semblerait le
prouver. Les autres croient que
Rome et Vienne ont fixé chacune une
sone d'inrluence, le Nord étant réservé
i l'Autriche, lé Sud e l'Italie. : : - ,.
Mais on sait que les diplomates ne
dirigent pas l'opinion publique. Les
journaux italiens de toutes nuances ré-
clament à grands cris l'occupation de
Valona, port albanais, pour en faire
une base d'opérations italiennes. D'au-
tre part, l'Autriche, qui possède le pro-
tectorat des catholiques albanais, en-
tretient dans tout le pays le clergé et
les missionnaires, et fait une propa-
gande habile et heureuse. On se de-
mande si une partie des Albanais pous-
sés à bout par, les Turcs ne se tourne-
rait pas maintenant vers Francois-Jo-
sepn comme vers un sauveur. L Al-
banie est-elle divisible ? C'est peu pro-
bable à cause des côtes. On .)n'a pas
oublié la déclaration précise de M. Tit-
toni, alors ministre des affaires étran-
gères. Les ports de l'Albanie assure-
raient à la puissance qui les posséde-
rait la suprématie militaire et maritime
incontestée dans l'Adriatique. Or,
l'Italie ne peut les abandonner à l'Au-
triche, ni l'Autriche à l'Italie, et si une
d'elle y prétendait, l'autre devrait s'y
opposer pour tous les moyens. Comment
l'une des deux puissance alliées offi-
ciellement et intimement ennemies
pourrait-elle autoriser l'autre à fermer
la route qui mène à Brindisi-Ancône-
Venise, ou à Fiume-Pola-Trieste ?
La crainte de la guerre arrêtera sans
doute l'Autriche et l'Italie. Il est à
souhaiter que la même crainte arrête
Albanais et Turcs.
Dans cette grave crise, l'intérêt de la
France est clair : point n'est besoin de
le démontrer longuement. Il est dans
l'intégrité territoriale de l'Empire otto-
man, et, par conséquent, dans la récon-
ciliation des Albanais- et des Turcs, sur
les bases d'une autonomie modérée,
après le triomphe de l'Entente libérale
ottomane.
Aimé HERTHOD,
Député du Jura.
La Mission Chevalier au Sénégal
D'un de nos correspondants
M. Auguste Chevalier, inspecteur des
jardins d'essais coloniaux, dont nous
avons, dans un de nos derniers numéros,
signalé le passage à Dakar à son retour
du Soudan, vogue en ce moment vers le
Congo. L'éminent explorateur, qui a pro-
voqué en Afrique Occidentale la création
de plusieurs stations d'essais fort intéres-
santes, doit repasser au Sénégal en sep-
tembre prochain et y séjourner une quin-
zaine.
Nous avons pu nous entretenir quel-
ques instants avec lui, lors de sa visite
à, l'exploitation cotonnière de Richard
Toll, près de Podor. Le sympathique pro-
fesseur ne nous a pas caché qu'en ce qui
concerne notre vieille colonie, le but qu'il
poursuit réside entièrement dans la ques-
tion de l'arachide.
Pour lui, le marasme dont souffre le
.-me dont souffre le
commerce sénégalais a son origine dans
la crise culturale qui sévit sur la pré-
cieuse oléagineuse.
Or, il importe, à son avis, de remé-
dier à cet état de c hoses, en donnant à
l'indigène les moyens de régénérer ses
semences et éviter le parasitisme qui
atteint la plante dès sa maturité.
TREIZIEME ANNEE. N* 8». LE NUMERO : FRANCE ET COLONIES : 18 ClDUaaeI. SAMEDI 10 AOUT 1912.
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JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
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Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, ancien miifijiatrel ancien gouverneur général de Madagascar :
HENRI AURIOL, député de la Haute-Garonnie ; .Aud BERTHOD. député du Jura ;
HINRY BERENGER, sénateur de la Guadeloupe ; RAOUL BRIQUET, député du Pas-de-Calais ;
HENRI COSNIER, député de l'lndre; ;ucjN,CON)ET, sénateur de l'Yonne ?
G. COMBROUZË, député de la Gironde, rapporteur des budgets locaux des Colonies;
-, FÉLIX CHAUTEMPS, député de la -Savoie, délégué de la Guinée au Conseil supérieur des Colonies ; ,
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise. délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'Ile de la Réunion ; JEAN JAVAL, déruté de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député derAude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle; ALBERT METIN, député du Doubs;
Louis PUECH, député de Paris vice-président de la Chambre; JOSBPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies; C. PICARD député des Vosges
DIRECTEURS : Marcel RBEDEL et L.-G.: THÉBÂULT
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Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal
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et dans les Principales Agences de Publicité
AGENCE METROPOLITAINE DES COLONIES
Ce que j'ai rapporté dans mes arti-
cles précédents suffit pour montrer h.
nécessité de transformer les procédés,
imposés aux colonies, pour l'acquisi-
tion d'objets d'origine métropolitaine.
M. Milliès-Lacroix l'avait compris.
Un rapport émanant de son cabinet, re-
flétant par suite avec exactitude son
sentiment, avait instruit le procès des
errements suivis par le département des
colonies. 11 signalait avec insistance, la
situation singulière du ministre qui,
dans la passation et l'exécution des
marchés, devenait l'agent, presque le
subordonné, des gouverneurs, puis-
qu'il exécutait leurs ordres, mais qui,
puisqu'il était leur chef suprême, n'en
faisait qu'à sa tête. Le ministre des co-
lonies jouait le rôle d'une servante-
maîtresse. A cette époque, la pensée
s'imposa de réorganiser les services,
s'occupant des marchés ou fournitures
et de l'administration du personnel en
congé. M. Milliès-Lacroix voulait ins-
tituer une sorte d'agence des colonies,
en partie indépendante du ministre,
analogue aux Crown's agents, d'An
gleterre, mais l'idée demeura à l'état de
projet.
Depuis lors, de temps à autre,
comme sous le ministère de mon ami
Messimy, le ministre et son cabinet pa-
rurent vouloir remédier aux défauts de
l'administration actuelle, rien n'abou-
tit.
Toute tentative de changement sou-
lève l'opposition tenace de l'Inspection
des travaux publics, des bureaux et
commissions chargés des marchés, des
services coloniaux s'occupant dans les
ports et à Paris de l'embarquement des
fournitures, decelui dès 'fonctionnai-,
res et de tout ce qui concerne les
congés.
Eh organisant son ingérence dans
ces affaires, en multipliant les forma-
lités, en accumulant les paperasses,
l'administration centrale s'est créé
une apparence de travail utile. Pour
accomplir cette - besogne, il lui a fallu
des employés chaque jour plus nom
breux : elle s'est enflée ainsi prodigieu-
sement. Des chefs, sous-chefs de bu-
reaux et toute une hiérarchie subordon-
née sont nés peu à peu. Tout projet de
simplification se heurte aux intérêts de
l'administration centrale, menacée, par
sa réussite, de voir disparaître des
postes, espoir d'avancement pour les
inférieurs, témoignage de l'importance
des supérieurs dirigeant une troupe
nombreuse.
Quand un ministre insiste, quand,
malgré les objections il persiste dans
son intention de réforme, l'administra-
tion centrale change de tactique. Elle
ne s'oppose plus ouvertemnt aux modi-
fications proposées, elle tente d'en tirer
profit à son bénéfice.
De cette habileté manœuvrière, je
puis donner deux exemples. Jadis les
services coloniaux des ports étaient di-
rigés par des officiers de l'intendance
coloniale. C'était un vestige des temps
où les colonies dépendaient du minis-
tère de la marine. Des commissaires
"--- ,-- - - -- ------------.. -,
dans les ports, traitaient des affaires
concernant le matériel et le personnel,
ressortissant à leur département, c'est-
à-dire concernant la flotte, l'infanterie
de marine, et les colonies,
La marine perdit d'abord les. colo-
nies, attribuées à un ministère spécial ;
néanmoins ses commissaires continuè-
rent à gérer, au nom du nouveau mi-
nistère, les agences des ports.
Quand l'infanterie de marine, deve-
nue infanterie coloniale, passa à la
guerre, le commissariat de l'armée co-
loniale hérita des attributions cru com-
missariat de la marine, et fut chargé,
dans les ports, des services de l'armée
coloniale et des colonies.
Un beau jour, l'administration cen-
trale qui rêvait de s'étendre, jeta son
dévolu sur les services des ports. Elle
fit si bien, qu'elle s'en empara, et essai-
ma vers eux quelques-uns de ses mem-
bres, dont la place se trouva libre.
L'amusant de cette histoire, c'est que
la Chambre des députés, sur les affir-
mations du département, crut avoir
réalisé une économie.Les commissaires
i • i * i i - i » - t i - - u
aes troupes coloniales loucnereni leur
solde sur le budget des colonies. Le
coût des agences civiles était évalué à
un chiffre inférieur à celui des soldes
des commissaires. Avec la portion du
crédit rendue disponible par la suppres-
sion des militaires il était possible d'as-
surer le service des ports, d'augmen-
ter le personnel de l'administration à
Paris. Le budget du Ministère des Co-
lonies ne subissait, pas de surcharge.
Il était une chose qu'on oubliait. Les
fonctions des commissaires étaient
supprimées, mais non les commissai-
res. Ils ne seraient plus payés par les
colonies : la guerre en subirait un
paiement supplémentaire. La réforme
économique se traduisait par une aug-
mentation du budget général des dé-
penses : les colonies avaient accru leur
personnel en le faisant, indirectement,
solder par la guerre. Et, depuis, des
civils travaillent très peu dans les
agences des ports, à la place de mili-
taires qui, eux, ne travaillent plus du
tout, attendant,, sans emploi, le moment
d'aller aux colonies relever les camara-
des qui viendront, en France, prendre
leur tour d'inaction.
Quand M. Milliès-Lacroix résolut
de constituer un organisme chargé des
relations des colonies avec la Métro-
pole, l'administration centrale, après
avoir épuisé les objections, aperçut un
moyen de faire tourner l'affaire à son
profit.
La commission du budget commen-
çait à resserrer les cordons de la bourse
et opposait des refus aux augmenta-
tions de traitement du personnel des
ministères. Faites des économies, disait-
elle, et je vous les abandonnerai, mais
je n'accorde aucun crédit supplémen-
taire,
La création de l'agence centrale ap-
parut comme une planche de salut. Il
fut décidé que les colonies seraient im-
posées pour l'organiser. On leur "de-
mandait cent mille francs environ. Avec
cette somme on payait une trentaine de
fonctionnaires de l'administration cen-
trale, et leur traitement devenait dispo-
nible soit pour améliorer la situation
des autres, soit pour créer quelques em-
plois nouveaux. -
Le projet ne réussit pas. La commis-
sion du budget en aperçut le caractère
et, de leur côté, les colonies protesté
rent énergiquement contre leur orgam-
sation coûteuse et qui, vu ses .règn
ments et surtout l'origine de ses agents,
présenterait, avec la dépense en plus,
tous les inconvénients, du système en
vigueur.
Ce n'était pas là la décentralisa lio
désirée.
Victor AUGAGNEUR,
député du Rhône, ancien ministre.
TTn beau gete
Un terrible incendie vient de détruire
à Corbeil leg bâtiments de la menuiserie
-des établissements Decauville aîné. Il y
a plus d'un million de dégâts, et de ce
fait deux cents ouvriers sont contraints
au chômage.
Cette catastrophe aurait fait souffrir
-de la faim et de la misère près de huit
,.,ents pauvres victimes, si le Conseil
d'administration de la Société nouvelle
"des - Etablissements Decauville aîné
n'avait pris, sur la demande de son pré.
sident, Marcel Saint-Germain, le plus
parisien des sénateurs oranais, la plus
généreuse et la plus noble des initiatives,
Rappelant que la Société avait fait,
ipcndant l'exercice 1911, grâce au dé-
vouement de ces travailleurs, des béné-
fices atteignant 1.241.518 fr. 97 dont
430.935 fr. 98 avaient passé en majeure
partie en agios, tantièmes èt divèrs, sou-
lignant en outre les importantes com-
mandes que, grâce à son autorité, il avait
obtenues pour cette société de l'adminis-
tration française au Maroc et dans di-
verses colonies, le président a, nous dit-
on, demandé et facilement obtenu de ses
collègues que pendant la durée de ce
chômage forcé, tous les ouvriers re-
çoivent l'intégralité de leur traitement.
Bravo, Saint-Germain, vous êtes uu
philanthrope. Il faudrait beaucoup de po-
liticiens comme vous à la tête des grosses
1 affaires. -comme -vous à la tête def3 grosses
LES COMPTES FANTASTIQUES
Notre éminent ami Maurice Viollette,
dans des rapports qui font autorité à
stigmatisé « la méthode financière »,
et c'est un euphémisme appliquée
pendant cinq ans par M. Klobukowski,
à l'Indochine.
Les procédés employés, le désordre
nettement manifeste dans la comptabi-
lité du gouvernement général, n'ont pas
été pour l'actuel ministre plénipoten-
tiaire de France à Bruxelles une inno-
vation.
Dans un lumineux rapport, fait au
nom de la commission des comptes défi-
nitifs, chargée, d'examiner le projet de
loi, portant règlement définitif du bud -
get de l'exercice 1907, pour les affaires
étrangères, notre très distingué col-
lègue, Louis Marin, vient de démontrer
que M. Klobukowski s'était essayé
dans la manière de dilapider les fonds
de l'Etat avec une maestria toute parti-
culière, lors de l'accomplissement de la
mission qui lui a été confiée auprès du
Négus.
D'autres publicistes se sont étendus
avec complaisance sur les petits côtés
du rapport de M .Louis Marin, les frais
occasionnés par les séjours des souve-
rains en France, le prix des dîners, les
tarifs des carosses de louage, les dé-
penses de. torchons, de bas et de ser-
viettes pour l'hôtel du Ministre des Af-
faire Etrangères, sur les frais exorbi-
tants de certaines missions extraordi-
naires à l'étranger et dont le prototype
semble avoir été sans nul doute, le gas-
pillage de la mission extraordinaire,
envoyée en 1907 à la Cour d'arbitrage
de la Haye.
Mais le rapport de mon excellent col-
lègue mérite mieux que des commen-
taires humoristiques ,sur des dépenses
injustifiées ou ridicules.
Louis Marin, par ce travail de béné-
dictin au cours duquel il a scruté, exa-
miné, analysé cent quarante mille piè-
ces, factures, notes, relevés, a montré
que le Ministère des Affaires Etrangè-
des péchait par l'absence d'ordre, par le
gâchis, par le manque absolu de direc-
tion, et de comptabilité dont le scandale
Hamon et l'affaire Chédanne ne sont
que des épisodes.
Le travail de Louis Marin a certaine-
ment appris à beaucoup de nos fonc-
tionnaires des Finances, leur métier ;
grâce à la méthode, à l'ordre, à la
conscience qu'à mis le député de Nancy
à éplucher les dépenses du Ministère
des Affaires Etrangères. Ce départe-
ment ministériel étant un de ceux dont
le budget est le plus minime, que risque
de trouver la Commission des comptes
définitifs, quand elle opérera aux Pos-
tes et Télégraphes ou à la Guerre?
Dans cet énorme volume de 750 pa-
ges, où tout est à lire et à méditer, il est
asez naturel que M. Klobukowski ait
sa place d'honneur.
La mission qu'il a remplie avec le
succès que l'on n'a pas oublié en 1907-
1908, à Addis-Abbeba, peut servir de,
modèle dans le genre. Au compte de
cette mission, dont les dépenses totales
se sont élevées à 356.311 fr. 20, on a
fait figurer des travaux de fumisterie à
la légation de France à Addis-Abbeba,
plusieurs honoraires de M. Chedanne,
les frais de voyage de congé de Mme
Roux, femme du chancelier d'Addis-
Abbeba ; les travaux préliminaires de
construction de la future légation, les
traitements des commis réguliers de la
Légation, et plus de 46.000 francs d'ar-
mes et de munitions destinées à proté-
ger notre colonie en cas de révolution.
Voilà pour les dépenses dont M. Klo-
buskowski a accepté l'endossement sur
le compte général de sa mission. Mais
celles dont il est véritablement respon-
sable ne prêtent pas moins à la critique.
D'abord, avant de partir, M. Klôbu-
kowski a reçu 55.000 francs à titre
d'avances. A cet effet, sont jointes au
rapport quatre copies d'ordres du minis-
tre, dont deux sans date, et deux datées
du 23 mars 1907, établissant que les
frais de la mission, ont été supportés
sur deux chapitres différents.
Tout cela indique le pire des désor-
dres. La commission de comptes défini-
tifs a demandé des explications, et le
département des affaires étrangères en
réponse a envoyé un tableau exposant
comment se sont répartis les 356 mille
311 fr. 20 c. qu'a coûté la mission de
M. Klobukowski, et il ajoute :
• PAR- SUITE D'IRUÉGULARITÉS DIVERSES,
CE TABLEAU NE PERMET PAS DE SE RENDRE
UN COMPTE EXACT DES DÉPENSES DE LA MIS-
SION EXTRAORDINAIRE D'ETHIOPIE.
Ce compte exact, on ne pourra d'ail-
leurs jamais le justifier. On a dépensé
356.311 fr. 20, pourquoi faire?
L'importance de l'œuvre de M. Klo-
bukowski en Abyssinie peut être jau-
gée aux frais de télégrammes et de
courriers qu'il a été dans la nécessité
d'adresser au Ministère des Affaires
Etrangères : ci 25 fr. 70. Elle est com-
me l'échaudé infiniment légère. C'est
pour 25 fr. 70 de courriers que M. Klo-
buskowski a dépensé 23.613 fr. 74. c. et
à s armer, 6.497 fr. 65 en provisions
alimentaires, plus de 70.000 francs en
trais de voyages, etc., etc.
Et maintenant qu'on sait comment
M. Klobukowski a opéré à Addis-Ab-
beba, on serait étonné si l'Indochine,
durant son séjour à Hanoï, n'avait pas
été victime de la plus épouvantable des
gabegies.
..;. I Henri COSNIER,
député de L'Indre.
Pour lire en chemin de 1er
Notre excellent confrère Maurice Ron-
del-Suinl inonde la presse bien* pensante de
ses impressions. L'Eclair et la Dépêche
Coloniale se disputent à coups de billets
bleus la prose du vaillant explorateur en
wagon-lit. C'est l'Eclair qui marque au-
jourd'hui un point et cela va faire pâlir la
Dépêche Coloniale qui ne rougit jamais.
En (réponse à la collaboration bi-quotidien-
na de Maurice Rondet-Saint rue Saint-
Georges, le journal de M. Ernest Judet an-
nonce l'apparition dans ses colonnes des
dernières notes de voyage de Maurice
Rondet-Saint qui se présente en ces. ter-
mes :
NOS FEUILLETONS
LI Eclair commencera samedi prochain
la publieation de :
En France Africaine j;
Notes et croquis
de Maurice. Rondet-Saint -
Tous les yeux sont tournés en ce mo-
ment vers VAfrique du Nord, où nous
louons une formidable partie, du succès
de laquelle dépend l'avenir c fr notre pays,
de l'autre côté de la Méditerranée. Nos
lecteurs accueilleront avec intérêt et cu-
,riosité le nouvel ouvrage de Maurice Ron-
det-Saint.
Nous n'avons pas à leur présenter notre
collaborateur. Ils le connaissent et l'ap-
précient depuis longtemps déjà pour
l'avoir suivi dans ses pérégrinations à tra-
vers le monde. Il nous en a rapporté LA
GRANDE BOUCLE, DANS NOTRE .EM-
PIRE NOIR, AUX CONFINS DE L'EU-
ROPE ET DE L'ASIE.
L'Eclair a eu la primeur de ces pages
vivantes, documentées, où le trait plein
d'humour alterne avec l'observation, sé-
rieuse parfois jusqu'à la sévérité. Leur
succès a été des plus vils.
En France Africaine
suscitera la même curiosité que les ou-
vrages précédents de Maurice Ronclel-
Saiht, et aura, nous en avons la conviction,
un égal retentissement.
ublicitéy que de modestie on affiche
en ton nom.
-.- (
Qu'attend le général Lyautey
Il est impossible que nos services d'avia-
tion au Maroc demeurent dans le marasme
où ils sont actuellement. S'il est déjà inad-
missible que dans la métropole les officiers
aviatëurs n'aient pas encore touché la sol-
de à laquelle ils ont droit, il est encore plus
scandaleux que là-bas nos officiers avia-
teurs n'aient point l'argent nécessaire pour
régler leurs hommes et soient obligés de
faire, des exhibitions payantes devant le
Sultan pour s'en procurer.
Quel désordre !
Qu'attend le général Lyautey ?
! « t - <
LE DUPLEIX
M. buprat, gouverneur des Etablissements
français dans llnde, vient d'adresser un câblo-
gfraipme a M. Lebrun pour informer le Minis-
tre des Colonies qu'une souscription ouverte
eft faveur de l'Aviation militaire avait produit
mm[ mille francs et que cette somme était mise
à la disposition du Département pour l'achat
d'un aéroplane qui porterait le nom de Duplcix.
LA QUESTION D'ALBANIE
Les nouvelles d'Albanie sont mau-
vaises, autant qu'on peut l'affirmer
d'après des renseignements extraordi-
nairement confus et contradictoires.
Nous les disons mauvaises, mais peut-
être ne les juge-t-on point telles, à
Vienne et à Rome.
L'insurrection localisée longtemps
dans quelques cantons de cette Suisse
balkanique s'est étendue dans toute
l'Albanie du Nord. Prichtina, Novi-
Bazar, Mitrovitza, les principales villes
sont aux mains des insurgés ; leurs
chefs ont chassé les anciens fonction-
naires ; ils ont sommé le gouvernement
de dissoudre la Chambre, ils menacent
de porter les hostilités en Macédoine,
de marcher même sur Uskub et Saloni-
que. Les troupes ottomanes chargées
de les combattre sont divisées : on si-
gnale de nombreux officiers passant
aux insurgés avec leurs bataillons,
d'autres, comme à Diakova, déposent
leurs armes, refusant de se battre.
L'anarchie ronge de plus en plus cette
malheureuse Turquie.
Et cependant, on négocie. Une com-
mission gouvernementale cherche de
bonne fois à rétablir l'ordre. Le cabinet,
- ,.,. - a a"
ennemi d Union et Progrès, est dans les
dispositions les plus conciliantes, mais
les pourparlers ne donnent jusqu'ici
aucun résultat. Comment expliquer
cette inquiétante situation?
Les exigences des Albanais se sont
depuis quelques semaines étrangement
accrues. On a trop tardé à guérir la
plaie, par la force ou par la douceur.
Leurs revendications étaient d'abord
modérées : ils demandaient l'amnistie,
la liberté des élections et le respect de
leurs coutumes, le port des armes, des
indemnités pour frais de guerre, et sur-
tout des fonctionnaires choisis dans leur
propre pays. Mais en devenant très
forts, ils sont devenus très ambitieux.
Un de leurs chefs les plus écoutés,
Hassan bey réclame maintenant l'auto-
nomifi rnmnipif • il fftmnarp l'Alhnnip
------- -----1""-"'- "I:'&' 4"l.A.I"La.v
à l'Helvétie, les fiss ou tribus aux can-
tons alpestres : au nom de l'histoire et
de la configuration géographique, il
rêve la formation d'un état indépendant
allié de la Turquie. La « nation » alba-
naise n'a plus confiance dans le gou-
vprnfttmmil imnprinl 1711o on a Irnn
» V* AUli "LV WU U 11 \J
souffert, elle a été trop souvent dupée
depuis la révolution de 1908. Le fa-
meux Comité a voulu appliquer bruta-
lement dans ce pays son programme
nationaliste. La somme des iniquités
commises y a été plus grande encore
qu'ailleurs: On a proscrit ou empêché
de parler ceux qui réclamaient la moin-
dre réforme. On a truqué les élections
et dépossédé même de leur siège les
notables tels qu'Hassan - bey qui avaient
pu se faire élire malgré une formidable
pression. Sans doute le ministère a été
enlevé aux Unionistes, mais ceux-ci
un moment étourdis n'ont pas tardé à
relever la tête : la crise est plus grave
que jamais ; les hostilités ont repris et
il est impossible de prédire qui l'em-
portera définitivement. Une telle incer-
titude ne peut profiter qu'aux extré-
mistes albanais. Plus on redoutera un
retour offensif d'Union et Progrès,
plus l'idée autonomiste se propagera.
Doit-on considérer l'Albanie comme
perdue pour les Turcs, à moins qu'une
guerre nouvelle n'étouffe la révolte
dans le sang? Après l'Albanie, ne
sera-ce pas le tour de la Macédoine ?
Est-ce la fin de la Turquie d'Europe ?
Nous ne croyons pas qu'il faille se
montrer si pessimiste. L'Orient est la
terre classique des surprises ; les évé-
nements trompent à tout moment les
plus sages prophètes, surtout les pro-
phètes de malheur. La question alba-
naise ne ressemble pas aux questions
serbe, bulgare, grecque, voire ma-
cédonienne. La plus grande partie de
cette nation est musulmane, et l'unité
de foi est un lien long à se rompre.
-- Les petites puissances balkaniques ont
peu ou point d'intérêts dans ce pays
pauvre et montagneux. Il ne faut pas
oublier non plus que les griefs des Al-
banais contre Stamboul sont récents,
et par conséquent plus faciles à guérir.
Le régime hamidien avait été doux
pour cette province : le sultan détrôné
avait une nrédilection nour ses fidèles
Albanais qu'il avait fait entrer dans sa
garde et dont il appréciait les services
comme fonctionnaires. On pouvait
croire, sous l'ancien régime, que leur
pays avait été le dernier à se soulever.
Si leurs ennemis d'Union et Progrès
sont vaincus, si un régime libéral et
réculier s'installe en Turmiip. il RSI
Il - --------- --- - -- ""1---' -. --.
probale que le programme avancé
d'Hassan sera abandonné par la majo-
rité modérée des Albanais.
En attendant, Italiens et Autrichiens
surveillent anxieusement les progrès
de l'anarchie. La question d'Albanie
est une des plus graves qui puissent
les diviser. Comment les chancelleries
pensent-elles résoudre le problème?
On l'ignore : les uns prétendent que
depuis 1897 les deux puissances ont
affirmé leur mutuel désintéressement
sur le pays : l'engagement pris par
les Italiens de ne pas porter la guerre
sur les côtes d'Albanie semblerait le
prouver. Les autres croient que
Rome et Vienne ont fixé chacune une
sone d'inrluence, le Nord étant réservé
i l'Autriche, lé Sud e l'Italie. : : - ,.
Mais on sait que les diplomates ne
dirigent pas l'opinion publique. Les
journaux italiens de toutes nuances ré-
clament à grands cris l'occupation de
Valona, port albanais, pour en faire
une base d'opérations italiennes. D'au-
tre part, l'Autriche, qui possède le pro-
tectorat des catholiques albanais, en-
tretient dans tout le pays le clergé et
les missionnaires, et fait une propa-
gande habile et heureuse. On se de-
mande si une partie des Albanais pous-
sés à bout par, les Turcs ne se tourne-
rait pas maintenant vers Francois-Jo-
sepn comme vers un sauveur. L Al-
banie est-elle divisible ? C'est peu pro-
bable à cause des côtes. On .)n'a pas
oublié la déclaration précise de M. Tit-
toni, alors ministre des affaires étran-
gères. Les ports de l'Albanie assure-
raient à la puissance qui les posséde-
rait la suprématie militaire et maritime
incontestée dans l'Adriatique. Or,
l'Italie ne peut les abandonner à l'Au-
triche, ni l'Autriche à l'Italie, et si une
d'elle y prétendait, l'autre devrait s'y
opposer pour tous les moyens. Comment
l'une des deux puissance alliées offi-
ciellement et intimement ennemies
pourrait-elle autoriser l'autre à fermer
la route qui mène à Brindisi-Ancône-
Venise, ou à Fiume-Pola-Trieste ?
La crainte de la guerre arrêtera sans
doute l'Autriche et l'Italie. Il est à
souhaiter que la même crainte arrête
Albanais et Turcs.
Dans cette grave crise, l'intérêt de la
France est clair : point n'est besoin de
le démontrer longuement. Il est dans
l'intégrité territoriale de l'Empire otto-
man, et, par conséquent, dans la récon-
ciliation des Albanais- et des Turcs, sur
les bases d'une autonomie modérée,
après le triomphe de l'Entente libérale
ottomane.
Aimé HERTHOD,
Député du Jura.
La Mission Chevalier au Sénégal
D'un de nos correspondants
M. Auguste Chevalier, inspecteur des
jardins d'essais coloniaux, dont nous
avons, dans un de nos derniers numéros,
signalé le passage à Dakar à son retour
du Soudan, vogue en ce moment vers le
Congo. L'éminent explorateur, qui a pro-
voqué en Afrique Occidentale la création
de plusieurs stations d'essais fort intéres-
santes, doit repasser au Sénégal en sep-
tembre prochain et y séjourner une quin-
zaine.
Nous avons pu nous entretenir quel-
ques instants avec lui, lors de sa visite
à, l'exploitation cotonnière de Richard
Toll, près de Podor. Le sympathique pro-
fesseur ne nous a pas caché qu'en ce qui
concerne notre vieille colonie, le but qu'il
poursuit réside entièrement dans la ques-
tion de l'arachide.
Pour lui, le marasme dont souffre le
.-me dont souffre le
commerce sénégalais a son origine dans
la crise culturale qui sévit sur la pré-
cieuse oléagineuse.
Or, il importe, à son avis, de remé-
dier à cet état de c hoses, en donnant à
l'indigène les moyens de régénérer ses
semences et éviter le parasitisme qui
atteint la plante dès sa maturité.
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