Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-08-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 06 août 1912 06 août 1912
Description : 1912/08/06 (A13,N88). 1912/08/06 (A13,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6360572s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
TREIZIEME ANNEE. N" 88. LE NUMERO : FRANCE ET COLONIES : 25 centimes. MARDI 6 AOUT 1912.
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.-eS'nna Coloniales
,-, JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
DIRIICTETJBS : Mfircil RUËDEL Bt L.-G. THÊBÂULT
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
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Adresse Tiligr. : Ancolo-Partt. «- Code Frarïçais : A. Z. - Tèlèph. 319-37
Les Annales Coloniales ne publient que des articles inédits
LUS A.N"USOR%TS Mqow - ziwalhimibe NB SONT PAS RENDUS
COLLABORATION POLITIQUE
-
, Victor AUGAGNEUR, député du Rhône, antien mtniitre, ancièh gouverneur général de Madagascar :
HENRI AURIOL, député de la Haute.-Garonn<;îAIMÉ RERTHOD. député du Jura;
HINIlY BERENGER, sénateur de la Guadeloupe ; JeiA.l BRIQUET; député du Ps^s-d^Calais ;
f:"' ','. HSMU XOSNIER, député, dcj'lndret LUCXKN ÇORNET, sénateur] de l'Yone!;,,,.,.
G. COMBjlOUiE, députe de la Gironde, tappor.teu^d^i budgets locaux des Cotantes;
FÉLIX CHAUTEMPS, député de ta Savoie, délégué de la GúinÊt au Conseil supérieur des Colonies :
ALBERT DALIMIER, député de ta Seine-et-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
L. GASPARIN, député de l'Ile de la Réunion ; JEAN JAVAL, déruté de l'Yonne; L. MALAVIALLE, député de l'Aude ;
Louis MARIN, député de la Meurthe-et-Moselle ; ALBERT METIN, député du Doubs ?
Louis PUECH, député de Paris vice-président de la Chambre; JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies; C. PICARD député des Vosges
DIRECTEURS : Marcel RDEDEL et L.-O. THÉBABLT
:. Un an 6 mots
Abonements 1 FBANCE tr.CoiBBIM'.-. ï5 '1'' '•*
A.b. onnements j ÉtrjuWbr. !.-. "'Í!'" '!.'('fa6 '--" 2,0 fr.
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Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal
34, Rue du Mont-Thabor, PARIS (1er)
n et dans les Principales Agences de Publicité
LE TABAC EN INDOCHINE
+++.
Le labac est cultivé en Indochine de-
puis une époque forlrcculée, et sa cul-
ture se trouve disséminée sur toute 1 é-
tendue du lerriloirc,
Elle est rarement pratiquée sur de
grandes étendues, mais, par conlrc, il
n'y a guère de cultivateur indigène qui
ne possède quelques pieds de tabac à
proximité de son habitation.
En Indochine, le tabac se cultive in-
différemment en plaine et en mont igo'
- dans des terrains riches en humus, en
sels alcalins et en.-matière» organiques;
en Cochinchine, à Hoc-Mon, au Go-
Vap, à Thu-Duc, à Bung, les Annami-
les plantent volontiers le tabac dans les
rizières qu'on laboure après la récolte,
Les superficies plantées en tabac se-
raient, sans doute, plus considérables si
les exigences de l'arrosage ne déten-
daient pas de trop s'éloigner des cours
deau..
J'ai dit que la culture du tabac était
disséminée un peu partout en Indo-
chine.
La consommation de la Hassc-Co-
chinchine est surtout assurée par les
provinces de Hien-Hoa (notamment a
SUZHnnah), Thudaumot et C.ia-Dmh ;
on en trouve également dans les teries
rouges de la province de liaria.
Le tabac occupe une place importan-
te parmi les cultures de Bien-Hoa, et à
Bung, à Go- V ap, à Thu-Doc, à Hoc-
Mon on rencontre de vastes champs
très bien cultivés. Go-Vap fournit un
tabac très apprécié sous son nom d'o-
rigine, et dans les provinces de.Long-
Kuyen, Travinh et Bentré, les superfi-
cies cultivées en labac dépassent cent
hectares.
Dans les arrondissements nu rCIUIT,
le tabac est piaulé dans les rizières hau-
tes de 3° catégorie, aussitôt après la ré-
colte du riz.
En résumé, le total des superficies
plantées en tabac atteint en Cochinchine
plusieurs milliers d'hectares.
Au Cambodge, le tabac est cultivé en
otites quantités sur toutes les berges
des cours d'eau dans les terrains appe-
les « chamkars » : on désigne sous ce
nom les terrains recouverts et fertilisés
11q)lll le, i*e(*
par la crue annuelle du Mékong, et que
le retrait des eaux permet de mettre en
culture. Les provinces les plus produc-
tives sont celles de Pursat, Pnompenh
et Kompong-Cluuu. Eu Annam, la cul-
turel du tabac s'est, très développée au
rours de ces dernières années. Au
Khanh-Hoa, la vallée de Phan-Rang
présenté un sol des plus favorahles,
âïissi lés champ s sont-ils nombreux ;
les indigènes, qui ont profilé de nos en-
seignements, obtiennent un tabac de
bonne qualité.
Le tabac de Mai-Loc, de Di-hoan et
de Tung-Luat est très estimé dans le
pays et recherché surtout par les Chi-
nois.
Des plantations importantes existent
dans le « huvên » de Bo-Trach et dans
celui de Le-Thung ; on peut dire, d'une
façon générale, que tous les indigènes
en possèdent quelques pieds dans leurs
jardins.
Au Laos, la production suffit à peine
aux besoins locaux ; les rives du Mé-
kong et de tous ses affluents sont plan-
tées sporadiquement en tabac au mo-
ment de la baisse des eaux.
La région de Vienliane fournil un
tabac renommé à juste litre, surtout ce-
lui qui pousse dans la boucle du Mé-
kong comprise entre Vientiane el
\ong-h.lwlIg. Le tabac de ientiane
est exporté sur Korat, par JNong-Khay,
el sur Saigon.
Au Tonkin, la production est limitée
aux besoins de la consommation locale.
Dans le Delta, on ne rencontre guère
de cultures méritant ce nom que dans
les provinces de Thai-Binh, liai Duong
et Phu-Lien.
La llaute-Hégion parait propice au
tabac, et les plants y sont plus beaux
que dans le Delta. A Bac-Kan, on cul-
tive une qualité de tabac qui rappelle
celle de Manille ; le labac de Bao-Lac
peut être comparé plutôt au Havane.
Une collection d'échantillons de t-a-
bac provenant des hautes régions a don-
né à l'analyse les résultats suivants :
Pour 100 kilogs de feuilles sèches non
écotées, mais débarrassées des por-
tions de liges qui y adhèrent.
farluMiaip dr
NiïOtine C.endrps fiasse iltn>
ses ceiiitro?
Dong-khe 3.0 18.7 3.8
Hao-Lae 3.7 18.9 3.7
Nguyen-Binh , '1.:! 21.5 1.1
Tnmg-Khull-Phu. 3.3 23.3 1.3
Ta-Lung 2.G 19.3 5.7
Voici, pour servir de terme de com-
paraison, le résultat du dosage des Illè-
mes éléments dans les tabacs originai-
res de Sumatra : -,'
Nicotine ; 3.6
Cendres .V.V. 21.0
Carbon, de pot. dans les cendres G.4
Ce taux pour cent résulte d'une sérié
d'expériences faites sur diverses mar-
ques de Sumatra. Le premier ësssai sé-
rieux de culture raisonnée du à l'initia-
tive européenne (late de 1895 et fut en-
trepris par M. Gaggins, capitaine, au
long. cours, et commerçant ..:Üg-
poure. ', ": ,-
Il installa sur sa plantation de Dong-
Mé, dans la province du Khanh-Hoa, un
praticien spécialiste (lui avait pratiqué
la culture du tabac à Sumatra, à Bor-
néo et. en Xouvelle-Guinée.
L'excellence des terres choisies pro-
mettait un succès certain, mais les pre-
miers résultats obtenus ne répondirent
pas aux espérances ; non pas que le
tabac lut mauvais, mais emballé trop
sec, les feuilles se brisèrent en route et,.
arrivé sur le marché d'Anvers, il fui co-
té un prix peu rémunérateur.
Depuis cette époque, les essais se
sont multipliés, de plus en plus nom-
breux, en Cochinchine, au Laos, au
Tonkin, avec plus ou llloins de succès ;
niais ce n'est guère qu'à partir de 1902,
époque à laquelle MM. Lecacheux el Cie
commencèrent à traiter des tabacs indi-
gènes fermentés, que ces essais abouti-
rent enfin à Ilnrrsllltai. pratique.
Les Annamites fument le tabac, tan-
tôt en cigarettes, tantôt, dans des pipes
à eau genre « narguilé x.
Les cigarettes unlla tonne d'un cor-
net fin et allungé, et sont roulées il
l'aide de papier de Chine (pie le fumeur
déchire au moment de s'en servir. Celle
façon de fumer est surtout en honneur
en Cochinchine ; au Laos, les indigènes
confectionnent de grosses cigarettes
avec des morceaux de feuilles de banâ-.
niers. ,"
La pipe à eau en usage en Annam et
au Tonkin se compose d'un réservoir
percé de deux trous à sa partie supé-
rieure ; l'un, situé au centre, reçoit là.
pincée de tabac, l'autre, placé sur le.
côté, sert à l'introduction du tuyau d'as-
piration constitué généralement par un
bambou de faible diamètre, :.
En faïence chez Ifs pauvres,, iàpipe &̃
eau chez les riches souvent un^ gran-
de valeur ; le réserveur est alors-eïi fer
ou en cuivre et placé dans une bo^g ou
, "- :: -
un cylindre de bois deincrusté de nacre et garni d' argent. Les
Chinois usent d'une pipe ordinaire, al-
longée et à foyer étroit, le plus souvent
entièrement en métal.
Quelques Annamites ajoutent à la
chique de bétel une légère quantité de
labac à fumer. Actuellement, l'Indo-
chine ne produit pas assez de tabac
pour sa consommation, surtout la Co-
chinchine el le Cambodge.
Elle importe les quanlités qui lui
manquent de France, de Singapour et
des entrepôts de Hongkong.
Une importation de tabacs sous une
forme particulière est celle de Côtes de
(-le l'ile de Huïnull, el
destinées à la fumure des terres des poi-
vrières de llatien et du Cambodge.
Bien que l'Indochine ne siiflisc pas
encore à sa consommation intérieure,
nous croyons utile d'indiquer en pas-
sant le débouché intéressant (lue le la-
ltas indigène, préparé « à la chinoise »
pourrait, trouver dans la province voi-
s ine du Yunnan qui, par la seule voie
du Fleuve Bouge, en importe en
moyenne 7OO.OOO kilogs chaque année !
Rappelons, en outre, que la France
Une plantation de tabac à Suzannah, -
importe environ 30.000 tonnes de ta-
bac, Jjjfn.feuilles ou en côtes, et 600.000
kjlo dè cigares, d'une valeur de sept
millions de francs, il est difficile de
pêji que l'Indochine, avec les qllali-
le-:tu('l:le,., de certains de ses tabacs,
né.pàiisse pas un jour fournir une partie
de çiphats, à condition que la cul-
tm*<|j$:t Ift fermentation soient scienfili-
queÇient entreprises.
, il-.-^ftOïiibre de pieds à 1 hectare varie
Id^lfe^gion .à l'autre : en Cochinchine,
: ^èjÊQtÙÙ. ,piedè;dans la province de Ben-
atteiû(fc"àit juqti'à 40.000 pieds
Bieii-Hoa
-N li. Le même fait s'observe
d' ailleurs en France ; dans le Loi, on ne
piaule que 10.000 pieds à 1 hectare, tan-
dis que dans la Dordogne il y en a
35.000 au moins.
Le nombre de feuilles laissées par
pied varie dans les mêmes proportions,
et, dans ces conditions, il est impossible
d'indiquer un rendement, même moyen.
Voici néanmoins quelques chiffres
que nous avons sous les yeux : en Co-
chinchine on peut compter sur une
moyenne de 500 kilogs à l'hectare ; en
Annam on obtiendrait environ 350 ki-
logs, et les provinces de Thaï-Binh,
llaïduong el Haïphong (Tonkin) sont
portées respectivement comme donnant
2S5, 175 et 105 kilogrammes de labac
par hectare.
Nous donnons, toutefois, ces chiffres
sous toutes réserves, et ils ne sauraient
constituer une base de calcul exact.
Lorsque la récolte est faite, les indi-
gènes enlèvent la côte des feuilles avec
des filaments de « cày-môc », espèce
d'aréquier sauvage qu'on trouve dans
les régions montagneuses. Ce travail
va très vite et peut être confié à des en-
fants de 12 à 15 ans ; cela fait, une
grande quantité de feuilles sont roulées
ensemble, comme pour faire un cigare
énorme de 8 à 10 centimètres de diamè-
tre et de 2 à 3 mètres de long.
Ce cigare est fortement serré par des
Il vaï-lat » espacées de 0 TH, 05 les unes
des autres, puis placé à l'ombre pour
le laisser fermenter pendant quarante-
huit heures ; on reconnaît que la fer-
mentation est suffisante lorsque les
feuilles revoient une couleur jaunâtre.
Le tabac est alors coupé avec le
dao cao », par des hommes qui se
louent à la journée sur les marchés ou
les places publiques.
I ne fois coupé, le tabac est étendu
sur des claies en bambou, au moyen de
petites baguettes reliées entre elles et
tonnant éventail, puis on le met au so-
leil pendant deux ou trois jours pour le
taire sécher. L épaisseur ne doit pas dé-
passer un centimètre ; les claies sont
rentrées le soir au coucher du soleil, et
a la lin du troisième jour le tabac est
bon à fumer.
Le labac de troisième qualité esl pré-
paré de la même façon, mais on le laisse
au soleil s ix ou sept jours, pendant les-
quels un l arrose avec de l'cali que l'on
a lail passer sur du riz brûlé ; ce tabac
ne peut élre l'inné seul, et c'est celui
que les indigènes chiquent avec le bétel.
Pour pouvoir le fumer, on en mélan-
ge un tiers avec dèux tiers de première
qualité. La quantité de tabac que l'on
récolte est trop considérable pour être
exportée en quelques mois ; aussi les
gros producteurs et les commerçants ri-
ches en achètent en grande quantité au
moment de la récolte, et le gardent dans
de grandes jarres fermées hermétique-
ment.
Ainsi préparé, il se conserve indéfini-
ment. ; il se bonifie aussi, el il est vendu
un peu plus cher cinq ou six mois
après.
En résUlllé, la culture du tabac, con-
duite avec méthode, peut donner en In-
dochine de très beaux résultats, et nous
ne doutons pas que les quelques colons
français qui se sont mis courageuse-
ment à la besogne ne réussissent, avec
le temps, à jeter sur le marché européen
des produits susceptibles de lutter avan-
tageusement avec les tabacs de Manille
et des Indes. HENRI COSNIER,
député 3e l'Indre.
MICROMÊGAS
Gouverneur Général de Madagascar
( 'd xcelllLl M. Picquié a une telle opi-
nion de sa supériorité que tout adversaire
de sa méthode (! !) administrative est, à ses
veux, un criminel, el tout suspect un cou-
pable. S'il était plus modeste, il souffrirait
cependant la critique honnête que lui ser-
vent les journaux qui, à l'instar des An-
nale* Coloniales, se piquent d'indépeiidaii
ce el de l'raucliise. Tout homme occupant
une l'onction publique doit se trouver hono-
ré que la presse daigll porter un juge-
ment sur lui. Kl c'est évidemment faire
! preuve d'une grande étroilesse d'esprit
que de se plaindre de la rigueur de nos
appréciaticiis. M. Picquié dewaii savoir
que la profession de gouverneur général
de Madagascar ne consiste pas tout bonne-
ment à toucher cent mille francs par an :
elle a aussi ses petits 'nllui, ses écueils
et ses dangers. Il faut donc qu'il s'y rési-
une. el nous continuerons à parler de
1 lui tant que lui-même n'aura pas épuisé le
sujet.
Microinégas n'aime que les avantages ma-
tér i els et les sat i sfactions d'amour-propre
de sa profession, et l'on peut même dire
qu'il les aime avec exagération, ("est
plus souriant el le plus aimable des hom-
mes lorsque son jeune secrétaire lui donne
lecture du Mémorial, publié à Tananarive,
sous la surveillance de la police; il a cou-
tume. à cette occasion de souligner par des
exclamations approbatives : « Ah! bicil !
liés h>en r-vlan 1 ) les passages le,,; plus
élogieUN i".iu .-a p<-rs.n.,, comptes ren-
dus qu'il a -die le s "i-n'la^'unn;i. V «vlUï
à ses historiographes oiui.. 1m -
que, par hasard, cet homme ternbie u A
accomplir, dans une autumobile, moelleu-
semeut capitonnée, une de ses invariable*
tournées hygiéniques aux eaux sulfureuses
d'Aulsirabe, d'Ambosilra ou de Fianarant-
soa. le public lananarivien en a pour trois
moi s au moins à être saturé de la prose of-
ficielle. Les colonne* de la gazette savon
reuse. où il fait insérer sa réclame, sont
alo 's encombrées des judicieuses promes-
ses de M. Albert Picquié. des discours do
quents de M. Albert Picquié. de l'agililc,
du courage, de l'appétit, de. l'élégance et
des chariUibh's pensées de M. le Gouver-
neur Général. El le pauvre homme,croyant
que c'est arrivé, laisse couler sur sou gi-
lol des larmes d'admiration el d'attendris-
sement.
Mais que sou regard s'égare sur une
feuille qui le montre dans tout le déshabillé
desa vilaine nature-! Microinégas prend
sur son crâne. e| sa colère ne cwnnait plus
subitement l'aspect du dieu de l'effarement,
les trois cheveux qui lui reslenl *e dressenl
de bornes. Knlre un joyeux frondeur <_•' un
vulgaire filou, la différence lui semuloe
mince et Microinégas n'en l'ait aucun entre
le sanguinaire Honnot et le misérable qui,
par ses chansons cl ses écrits, l'ait courir
le moindre péril à sa réputation d'homme
de génie. Assimiler à des brigands - el
vouloir les. supprimer au nié me titre
ceux qui prennent la liberté de dire que
tout n'est pas ponir le mieux dans la colonie
de Madagascar, ce n'est pas seulement de
l'exagération, Mùssieu Picquié, c'est de lu
démence,
A ce jeu futile, Microinégas risque fort
de voir sombrer le dernier atome de pres-
tige qui lui reste. Et quant au prétendu
« colon » qui lui sert de truchement en l'oc- ,
currence, je comprends bien que si la na-
ture l'a doué d'un talent exceptionnel pour
insulter les gens qu'il ne connaît pas, c'est
pour qu'il s'cn serve, -et je trouve parfaite.
ment logique qu'il utilise ses aptitudes spé-
ciales pour la satisfaction du grand hom-
me qui a recours à sa plume. Il fait cons-
ciencieusement sa besogne qu'il conti-
nue.
Jean LIYROV
Nouveau. ïiooïiet
La Gazette Coloniale Allemande pu-
blie un décret de l'empereur Guillaume
instituant une nouvelle médaille pour
ceux qui mit pris part aux expéditions
militaires dans les colonies ou protecto-
rats. Sur l'envers, elle porte l'effigie de
l'empereur, son nom et la couronne im-
périale: au revers, se lit sous une cou-
l'ouue impériale l'inscription : « Aux
braves lutteurs pour l'honueur alle-
mand. »
, l, ,-' )') ", 1
Samedi proc hain, lire les arlic l e~le
MM. Vie/ion Aro.U.M-rn, ancien gouver-
neur général de Madagascar, HE\IH Cos-
MER etIÏF\ni Armoi., députés.
AU DAHOMEY -îV
.:¡,'. .,: ,".,,.ry:' ¡..:',.,:, :.':', ", : :'
;.:. .:.:4\: ;;.;;"-",fr-L;i.;.:;,., -{l'J<.
•v ., • ,4 f
Le Programme de 1910-1911
Dans notre numéro du '!.j juillet, lions
avons longuement parlé du Dahomey tel
qu'il est et nous en avons fait l'historique
à nos lecteurs. Il est un point, cependant,
que nous avons laissé, parce qu'il exigeait
à lui seul un développement important.
("esl l'élude du programme de MKJU, tel
qu'il fut conçu par M. le Gouverneur gé-
néral Poniy, et mis en œuvre par le lieute-
naut-gouvcrncur Malan.
Reprenons-aujourd'hui celte intéressant è
partie de' notre sujet.
Convoquant tous les administrateurs'de
cercles, M. Malan, après avoir entendu el
consulté chacun individuellement, arrêtait
son programme de travail et faisait con-
naître à tous, dans une réunion générale,
le but à atteindre afin que chacun appor-
tât sa coopération à l'œuvre commune.
Pour réaliser l'ceuvl'C qu'il rêvait, il obte-
nait du Conseil de Gouvernement à .Dakar
des crédits considérables. De retour dans
la colonie, il allait partout, voyait tout par
lui-même, redressait, conseillait. De Por-
t<ç^v6,:|i;jfiontait au Niger, visitait tous
s.i';Jl changeait la modalité de eer-
services et de quelques administra-
lIQIS, en l'appropriant aux besoins du
rWKWieril. Il faisait achever le tronçon de
voie" ferrée. d'Agouagon à Savé, entrepre-
nait l'étude puis les travaux de terrasse-
ment du Tramway de Porto-Novo-Sakété
à Pobé; la colonie rachetait Le wharf dont
elle confiait l'exploitation à la Compagnie
du .Chemin de fer, le commerce recevait
des encouragements par l'octroi dé non
- velfrs corrcessions urbaines. Enfin, les in-
dignes prenaient de plus en plus cons-
cience de leurs .devoirs envers la France,
qui avait aboli la traite des esclaves, as-
«ut'Vayée la sécurité des routes, la liberté
1 -
commerciale et la libre jouissance des ré-
coltes, réparti équitablement l'impôt, sup-
primé l'arbitraire.
Cependant, le commerce réclamait de
Nouveaux débouchés ; il fallait donc assu-
rer définitivement les communications,
avec l'intérieur de la Colonie, et surtout
avec le territoire militaire, puisque le Da-
homey est la voie la plus courte de l'Océan
à cette parlie de nos possessions. En at-
tendant que tous nos centres africains im-
portants fussent reliés par la télégraphie
sans fil, des routes étaient entreprises,
d'autres améliorées. A travers les marais
du Mono de Grand-Popo à Lokossa
une excellente route était établie qui
pourra servir en partie de base pour 1t1
plate-forme du futur tramway. La ligne
d'étapes du Niger à Savé, terminus du
Chemin de fer, était transformée en une
superbe route automobile longue- de 500
kilomètres,
La tâche était considérable, il fallait re-
dresser la route du Niger, en modifier
parfois le tracé, damer la chaussée, la
conglomérer avec de la terre de termitières,
pour la protéger contre les pluies et les
ravinements subséquents. Il fallait égale-
ment refaire de nombreux ponts et rem-
placer autant que possible le bois par la
pierre. L'œuvre fut menée à bonne fin
sous la direction de M. l'administrateur
Lefilliatre. L'automobile arriva à Cari-
mama, prit le Gouverneur Général en tour-
-,. - - '-
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LE TABAC EN INDOCHINE
+++.
Le labac est cultivé en Indochine de-
puis une époque forlrcculée, et sa cul-
ture se trouve disséminée sur toute 1 é-
tendue du lerriloirc,
Elle est rarement pratiquée sur de
grandes étendues, mais, par conlrc, il
n'y a guère de cultivateur indigène qui
ne possède quelques pieds de tabac à
proximité de son habitation.
En Indochine, le tabac se cultive in-
différemment en plaine et en mont igo'
- dans des terrains riches en humus, en
sels alcalins et en.-matière» organiques;
en Cochinchine, à Hoc-Mon, au Go-
Vap, à Thu-Duc, à Bung, les Annami-
les plantent volontiers le tabac dans les
rizières qu'on laboure après la récolte,
Les superficies plantées en tabac se-
raient, sans doute, plus considérables si
les exigences de l'arrosage ne déten-
daient pas de trop s'éloigner des cours
deau..
J'ai dit que la culture du tabac était
disséminée un peu partout en Indo-
chine.
La consommation de la Hassc-Co-
chinchine est surtout assurée par les
provinces de Hien-Hoa (notamment a
SUZHnnah), Thudaumot et C.ia-Dmh ;
on en trouve également dans les teries
rouges de la province de liaria.
Le tabac occupe une place importan-
te parmi les cultures de Bien-Hoa, et à
Bung, à Go- V ap, à Thu-Doc, à Hoc-
Mon on rencontre de vastes champs
très bien cultivés. Go-Vap fournit un
tabac très apprécié sous son nom d'o-
rigine, et dans les provinces de.Long-
Kuyen, Travinh et Bentré, les superfi-
cies cultivées en labac dépassent cent
hectares.
Dans les arrondissements nu rCIUIT,
le tabac est piaulé dans les rizières hau-
tes de 3° catégorie, aussitôt après la ré-
colte du riz.
En résumé, le total des superficies
plantées en tabac atteint en Cochinchine
plusieurs milliers d'hectares.
Au Cambodge, le tabac est cultivé en
otites quantités sur toutes les berges
des cours d'eau dans les terrains appe-
les « chamkars » : on désigne sous ce
nom les terrains recouverts et fertilisés
11q)lll le, i*e(*
par la crue annuelle du Mékong, et que
le retrait des eaux permet de mettre en
culture. Les provinces les plus produc-
tives sont celles de Pursat, Pnompenh
et Kompong-Cluuu. Eu Annam, la cul-
turel du tabac s'est, très développée au
rours de ces dernières années. Au
Khanh-Hoa, la vallée de Phan-Rang
présenté un sol des plus favorahles,
âïissi lés champ s sont-ils nombreux ;
les indigènes, qui ont profilé de nos en-
seignements, obtiennent un tabac de
bonne qualité.
Le tabac de Mai-Loc, de Di-hoan et
de Tung-Luat est très estimé dans le
pays et recherché surtout par les Chi-
nois.
Des plantations importantes existent
dans le « huvên » de Bo-Trach et dans
celui de Le-Thung ; on peut dire, d'une
façon générale, que tous les indigènes
en possèdent quelques pieds dans leurs
jardins.
Au Laos, la production suffit à peine
aux besoins locaux ; les rives du Mé-
kong et de tous ses affluents sont plan-
tées sporadiquement en tabac au mo-
ment de la baisse des eaux.
La région de Vienliane fournil un
tabac renommé à juste litre, surtout ce-
lui qui pousse dans la boucle du Mé-
kong comprise entre Vientiane el
\ong-h.lwlIg. Le tabac de ientiane
est exporté sur Korat, par JNong-Khay,
el sur Saigon.
Au Tonkin, la production est limitée
aux besoins de la consommation locale.
Dans le Delta, on ne rencontre guère
de cultures méritant ce nom que dans
les provinces de Thai-Binh, liai Duong
et Phu-Lien.
La llaute-Hégion parait propice au
tabac, et les plants y sont plus beaux
que dans le Delta. A Bac-Kan, on cul-
tive une qualité de tabac qui rappelle
celle de Manille ; le labac de Bao-Lac
peut être comparé plutôt au Havane.
Une collection d'échantillons de t-a-
bac provenant des hautes régions a don-
né à l'analyse les résultats suivants :
Pour 100 kilogs de feuilles sèches non
écotées, mais débarrassées des por-
tions de liges qui y adhèrent.
farluMiaip dr
NiïOtine C.endrps fiasse iltn>
ses ceiiitro?
Dong-khe 3.0 18.7 3.8
Hao-Lae 3.7 18.9 3.7
Nguyen-Binh , '1.:! 21.5 1.1
Tnmg-Khull-Phu. 3.3 23.3 1.3
Ta-Lung 2.G 19.3 5.7
Voici, pour servir de terme de com-
paraison, le résultat du dosage des Illè-
mes éléments dans les tabacs originai-
res de Sumatra : -,'
Nicotine ; 3.6
Cendres .V.V. 21.0
Carbon, de pot. dans les cendres G.4
Ce taux pour cent résulte d'une sérié
d'expériences faites sur diverses mar-
ques de Sumatra. Le premier ësssai sé-
rieux de culture raisonnée du à l'initia-
tive européenne (late de 1895 et fut en-
trepris par M. Gaggins, capitaine, au
long. cours, et commerçant ..:Üg-
poure. ', ": ,-
Il installa sur sa plantation de Dong-
Mé, dans la province du Khanh-Hoa, un
praticien spécialiste (lui avait pratiqué
la culture du tabac à Sumatra, à Bor-
néo et. en Xouvelle-Guinée.
L'excellence des terres choisies pro-
mettait un succès certain, mais les pre-
miers résultats obtenus ne répondirent
pas aux espérances ; non pas que le
tabac lut mauvais, mais emballé trop
sec, les feuilles se brisèrent en route et,.
arrivé sur le marché d'Anvers, il fui co-
té un prix peu rémunérateur.
Depuis cette époque, les essais se
sont multipliés, de plus en plus nom-
breux, en Cochinchine, au Laos, au
Tonkin, avec plus ou llloins de succès ;
niais ce n'est guère qu'à partir de 1902,
époque à laquelle MM. Lecacheux el Cie
commencèrent à traiter des tabacs indi-
gènes fermentés, que ces essais abouti-
rent enfin à Ilnrrsllltai. pratique.
Les Annamites fument le tabac, tan-
tôt en cigarettes, tantôt, dans des pipes
à eau genre « narguilé x.
Les cigarettes unlla tonne d'un cor-
net fin et allungé, et sont roulées il
l'aide de papier de Chine (pie le fumeur
déchire au moment de s'en servir. Celle
façon de fumer est surtout en honneur
en Cochinchine ; au Laos, les indigènes
confectionnent de grosses cigarettes
avec des morceaux de feuilles de banâ-.
niers. ,"
La pipe à eau en usage en Annam et
au Tonkin se compose d'un réservoir
percé de deux trous à sa partie supé-
rieure ; l'un, situé au centre, reçoit là.
pincée de tabac, l'autre, placé sur le.
côté, sert à l'introduction du tuyau d'as-
piration constitué généralement par un
bambou de faible diamètre, :.
En faïence chez Ifs pauvres,, iàpipe &̃
eau chez les riches souvent un^ gran-
de valeur ; le réserveur est alors-eïi fer
ou en cuivre et placé dans une bo^g ou
, "- :: -
un cylindre de bois de
Chinois usent d'une pipe ordinaire, al-
longée et à foyer étroit, le plus souvent
entièrement en métal.
Quelques Annamites ajoutent à la
chique de bétel une légère quantité de
labac à fumer. Actuellement, l'Indo-
chine ne produit pas assez de tabac
pour sa consommation, surtout la Co-
chinchine el le Cambodge.
Elle importe les quanlités qui lui
manquent de France, de Singapour et
des entrepôts de Hongkong.
Une importation de tabacs sous une
forme particulière est celle de Côtes de
(-le l'ile de Huïnull, el
destinées à la fumure des terres des poi-
vrières de llatien et du Cambodge.
Bien que l'Indochine ne siiflisc pas
encore à sa consommation intérieure,
nous croyons utile d'indiquer en pas-
sant le débouché intéressant (lue le la-
ltas indigène, préparé « à la chinoise »
pourrait, trouver dans la province voi-
s ine du Yunnan qui, par la seule voie
du Fleuve Bouge, en importe en
moyenne 7OO.OOO kilogs chaque année !
Rappelons, en outre, que la France
Une plantation de tabac à Suzannah, -
importe environ 30.000 tonnes de ta-
bac, Jjjfn.feuilles ou en côtes, et 600.000
kjlo dè cigares, d'une valeur de sept
millions de francs, il est difficile de
pêji que l'Indochine, avec les qllali-
le-:tu('l:le,., de certains de ses tabacs,
né.pàiisse pas un jour fournir une partie
de çiphats, à condition que la cul-
tm*<|j$:t Ift fermentation soient scienfili-
queÇient entreprises.
, il-.-^ftOïiibre de pieds à 1 hectare varie
Id^lfe^gion .à l'autre : en Cochinchine,
: ^èjÊQtÙÙ. ,piedè;dans la province de Ben-
atteiû(fc"àit juqti'à 40.000 pieds
Bieii-Hoa
-N li. Le même fait s'observe
d' ailleurs en France ; dans le Loi, on ne
piaule que 10.000 pieds à 1 hectare, tan-
dis que dans la Dordogne il y en a
35.000 au moins.
Le nombre de feuilles laissées par
pied varie dans les mêmes proportions,
et, dans ces conditions, il est impossible
d'indiquer un rendement, même moyen.
Voici néanmoins quelques chiffres
que nous avons sous les yeux : en Co-
chinchine on peut compter sur une
moyenne de 500 kilogs à l'hectare ; en
Annam on obtiendrait environ 350 ki-
logs, et les provinces de Thaï-Binh,
llaïduong el Haïphong (Tonkin) sont
portées respectivement comme donnant
2S5, 175 et 105 kilogrammes de labac
par hectare.
Nous donnons, toutefois, ces chiffres
sous toutes réserves, et ils ne sauraient
constituer une base de calcul exact.
Lorsque la récolte est faite, les indi-
gènes enlèvent la côte des feuilles avec
des filaments de « cày-môc », espèce
d'aréquier sauvage qu'on trouve dans
les régions montagneuses. Ce travail
va très vite et peut être confié à des en-
fants de 12 à 15 ans ; cela fait, une
grande quantité de feuilles sont roulées
ensemble, comme pour faire un cigare
énorme de 8 à 10 centimètres de diamè-
tre et de 2 à 3 mètres de long.
Ce cigare est fortement serré par des
Il vaï-lat » espacées de 0 TH, 05 les unes
des autres, puis placé à l'ombre pour
le laisser fermenter pendant quarante-
huit heures ; on reconnaît que la fer-
mentation est suffisante lorsque les
feuilles revoient une couleur jaunâtre.
Le tabac est alors coupé avec le
dao cao », par des hommes qui se
louent à la journée sur les marchés ou
les places publiques.
I ne fois coupé, le tabac est étendu
sur des claies en bambou, au moyen de
petites baguettes reliées entre elles et
tonnant éventail, puis on le met au so-
leil pendant deux ou trois jours pour le
taire sécher. L épaisseur ne doit pas dé-
passer un centimètre ; les claies sont
rentrées le soir au coucher du soleil, et
a la lin du troisième jour le tabac est
bon à fumer.
Le labac de troisième qualité esl pré-
paré de la même façon, mais on le laisse
au soleil s ix ou sept jours, pendant les-
quels un l arrose avec de l'cali que l'on
a lail passer sur du riz brûlé ; ce tabac
ne peut élre l'inné seul, et c'est celui
que les indigènes chiquent avec le bétel.
Pour pouvoir le fumer, on en mélan-
ge un tiers avec dèux tiers de première
qualité. La quantité de tabac que l'on
récolte est trop considérable pour être
exportée en quelques mois ; aussi les
gros producteurs et les commerçants ri-
ches en achètent en grande quantité au
moment de la récolte, et le gardent dans
de grandes jarres fermées hermétique-
ment.
Ainsi préparé, il se conserve indéfini-
ment. ; il se bonifie aussi, el il est vendu
un peu plus cher cinq ou six mois
après.
En résUlllé, la culture du tabac, con-
duite avec méthode, peut donner en In-
dochine de très beaux résultats, et nous
ne doutons pas que les quelques colons
français qui se sont mis courageuse-
ment à la besogne ne réussissent, avec
le temps, à jeter sur le marché européen
des produits susceptibles de lutter avan-
tageusement avec les tabacs de Manille
et des Indes. HENRI COSNIER,
député 3e l'Indre.
MICROMÊGAS
Gouverneur Général de Madagascar
( 'd xcelllLl M. Picquié a une telle opi-
nion de sa supériorité que tout adversaire
de sa méthode (! !) administrative est, à ses
veux, un criminel, el tout suspect un cou-
pable. S'il était plus modeste, il souffrirait
cependant la critique honnête que lui ser-
vent les journaux qui, à l'instar des An-
nale* Coloniales, se piquent d'indépeiidaii
ce el de l'raucliise. Tout homme occupant
une l'onction publique doit se trouver hono-
ré que la presse daigll porter un juge-
ment sur lui. Kl c'est évidemment faire
! preuve d'une grande étroilesse d'esprit
que de se plaindre de la rigueur de nos
appréciaticiis. M. Picquié dewaii savoir
que la profession de gouverneur général
de Madagascar ne consiste pas tout bonne-
ment à toucher cent mille francs par an :
elle a aussi ses petits 'nllui, ses écueils
et ses dangers. Il faut donc qu'il s'y rési-
une. el nous continuerons à parler de
1 lui tant que lui-même n'aura pas épuisé le
sujet.
Microinégas n'aime que les avantages ma-
tér i els et les sat i sfactions d'amour-propre
de sa profession, et l'on peut même dire
qu'il les aime avec exagération, ("est
plus souriant el le plus aimable des hom-
mes lorsque son jeune secrétaire lui donne
lecture du Mémorial, publié à Tananarive,
sous la surveillance de la police; il a cou-
tume. à cette occasion de souligner par des
exclamations approbatives : « Ah! bicil !
liés h>en r-vlan 1 ) les passages le,,; plus
élogieUN i".iu .-a p<-rs.n.,, comptes ren-
dus qu'il a -die le s "i-n'la^'unn;i. V «vlUï
à ses historiographes oiui.. 1m -
que, par hasard, cet homme ternbie u A
accomplir, dans une autumobile, moelleu-
semeut capitonnée, une de ses invariable*
tournées hygiéniques aux eaux sulfureuses
d'Aulsirabe, d'Ambosilra ou de Fianarant-
soa. le public lananarivien en a pour trois
moi s au moins à être saturé de la prose of-
ficielle. Les colonne* de la gazette savon
reuse. où il fait insérer sa réclame, sont
alo 's encombrées des judicieuses promes-
ses de M. Albert Picquié. des discours do
quents de M. Albert Picquié. de l'agililc,
du courage, de l'appétit, de. l'élégance et
des chariUibh's pensées de M. le Gouver-
neur Général. El le pauvre homme,croyant
que c'est arrivé, laisse couler sur sou gi-
lol des larmes d'admiration el d'attendris-
sement.
Mais que sou regard s'égare sur une
feuille qui le montre dans tout le déshabillé
desa vilaine nature-! Microinégas prend
sur son crâne. e| sa colère ne cwnnait plus
subitement l'aspect du dieu de l'effarement,
les trois cheveux qui lui reslenl *e dressenl
de bornes. Knlre un joyeux frondeur <_•' un
vulgaire filou, la différence lui semuloe
mince et Microinégas n'en l'ait aucun entre
le sanguinaire Honnot et le misérable qui,
par ses chansons cl ses écrits, l'ait courir
le moindre péril à sa réputation d'homme
de génie. Assimiler à des brigands - el
vouloir les. supprimer au nié me titre
ceux qui prennent la liberté de dire que
tout n'est pas ponir le mieux dans la colonie
de Madagascar, ce n'est pas seulement de
l'exagération, Mùssieu Picquié, c'est de lu
démence,
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de voir sombrer le dernier atome de pres-
tige qui lui reste. Et quant au prétendu
« colon » qui lui sert de truchement en l'oc- ,
currence, je comprends bien que si la na-
ture l'a doué d'un talent exceptionnel pour
insulter les gens qu'il ne connaît pas, c'est
pour qu'il s'cn serve, -et je trouve parfaite.
ment logique qu'il utilise ses aptitudes spé-
ciales pour la satisfaction du grand hom-
me qui a recours à sa plume. Il fait cons-
ciencieusement sa besogne qu'il conti-
nue.
Jean LIYROV
Nouveau. ïiooïiet
La Gazette Coloniale Allemande pu-
blie un décret de l'empereur Guillaume
instituant une nouvelle médaille pour
ceux qui mit pris part aux expéditions
militaires dans les colonies ou protecto-
rats. Sur l'envers, elle porte l'effigie de
l'empereur, son nom et la couronne im-
périale: au revers, se lit sous une cou-
l'ouue impériale l'inscription : « Aux
braves lutteurs pour l'honueur alle-
mand. »
, l, ,-' )') ", 1
Samedi proc hain, lire les arlic l e~le
MM. Vie/ion Aro.U.M-rn, ancien gouver-
neur général de Madagascar, HE\IH Cos-
MER etIÏF\ni Armoi., députés.
AU DAHOMEY -îV
.:¡,'. .,: ,".,,.ry:' ¡..:',.,:, :.':', ", : :'
;.:. .:.:4\: ;;.;;"-",fr-L;i.;.:;,., -{l'J<.
•v ., • ,4 f
Le Programme de 1910-1911
Dans notre numéro du '!.j juillet, lions
avons longuement parlé du Dahomey tel
qu'il est et nous en avons fait l'historique
à nos lecteurs. Il est un point, cependant,
que nous avons laissé, parce qu'il exigeait
à lui seul un développement important.
("esl l'élude du programme de MKJU, tel
qu'il fut conçu par M. le Gouverneur gé-
néral Poniy, et mis en œuvre par le lieute-
naut-gouvcrncur Malan.
Reprenons-aujourd'hui celte intéressant è
partie de' notre sujet.
Convoquant tous les administrateurs'de
cercles, M. Malan, après avoir entendu el
consulté chacun individuellement, arrêtait
son programme de travail et faisait con-
naître à tous, dans une réunion générale,
le but à atteindre afin que chacun appor-
tât sa coopération à l'œuvre commune.
Pour réaliser l'ceuvl'C qu'il rêvait, il obte-
nait du Conseil de Gouvernement à .Dakar
des crédits considérables. De retour dans
la colonie, il allait partout, voyait tout par
lui-même, redressait, conseillait. De Por-
t<ç^v6,:|i;jfiontait au Niger, visitait tous
s.i';Jl changeait la modalité de eer-
services et de quelques administra-
lIQIS, en l'appropriant aux besoins du
rWKWieril. Il faisait achever le tronçon de
voie" ferrée. d'Agouagon à Savé, entrepre-
nait l'étude puis les travaux de terrasse-
ment du Tramway de Porto-Novo-Sakété
à Pobé; la colonie rachetait Le wharf dont
elle confiait l'exploitation à la Compagnie
du .Chemin de fer, le commerce recevait
des encouragements par l'octroi dé non
- velfrs corrcessions urbaines. Enfin, les in-
dignes prenaient de plus en plus cons-
cience de leurs .devoirs envers la France,
qui avait aboli la traite des esclaves, as-
«ut'Vayée la sécurité des routes, la liberté
1 -
commerciale et la libre jouissance des ré-
coltes, réparti équitablement l'impôt, sup-
primé l'arbitraire.
Cependant, le commerce réclamait de
Nouveaux débouchés ; il fallait donc assu-
rer définitivement les communications,
avec l'intérieur de la Colonie, et surtout
avec le territoire militaire, puisque le Da-
homey est la voie la plus courte de l'Océan
à cette parlie de nos possessions. En at-
tendant que tous nos centres africains im-
portants fussent reliés par la télégraphie
sans fil, des routes étaient entreprises,
d'autres améliorées. A travers les marais
du Mono de Grand-Popo à Lokossa
une excellente route était établie qui
pourra servir en partie de base pour 1t1
plate-forme du futur tramway. La ligne
d'étapes du Niger à Savé, terminus du
Chemin de fer, était transformée en une
superbe route automobile longue- de 500
kilomètres,
La tâche était considérable, il fallait re-
dresser la route du Niger, en modifier
parfois le tracé, damer la chaussée, la
conglomérer avec de la terre de termitières,
pour la protéger contre les pluies et les
ravinements subséquents. Il fallait égale-
ment refaire de nombreux ponts et rem-
placer autant que possible le bois par la
pierre. L'œuvre fut menée à bonne fin
sous la direction de M. l'administrateur
Lefilliatre. L'automobile arriva à Cari-
mama, prit le Gouverneur Général en tour-
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