Titre : Patriote algérien : paraissant les mardi et samedi / directeur-gérant M. Vidal-Chalom
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1890-05-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833915w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1890 07 mai 1890
Description : 1890/05/07 (A5,N410). 1890/05/07 (A5,N410).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6358860t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/10/2012
I
l
!
1 N" 410 Cinquième année.
PfiÊFE
Di
CINO CENTIH&
Mercredi 7 Mai 1890
Il PATRIOTE ÂLBEfiŒH
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE 8 fr. 6 fr. 12 fr.
FRANCE ET ETRANGER.. Port en sus.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, RUE CHARLES-QUINT, 5
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus
Toute communication doit être adressée à l'Administration
INSERTIONS
Légales, 0,18 Diverses, 0.35 Réclames, 1 fr.
Le PATRIOTE n'a traité avec AUCuriE AGENCE
ALGER, LE 6 MAI 1890
L'AVENIR
Les journaux de France et de l'étran-
ger sont unanimes à constater que la
journée du 1er mai s'est écoulée dans
un calme au-dessus de toute espérance.
En Autriche même, où une grande
agitation régnait depuis plusieurs jours,
les bagarres sanglantes ne se sont pas
produites.
Partout les travailleurs, fidèles à leurs
promesses et forts de leurs droits, ont
conservé une grande dignité et ont donné
à leur manifestation un caractère gran-
diose.
Nous avons assisté pour la première
fois à la fédération des peuples, à la pre-
mière journée, peut-être, de la Républi-
que universelle.
Pour la première fois, nous avons pu
nous convaincre que cette entente
,. par beaucoup de politiciens jugée impos-
sible peut se faire, à un moment
donné, sur un terrain pacifique préparé
par l'intérêt général.
Les ouvriers ont dit à ceux qui détien-
nent le pouvoir, en vertu des constitu-
tions les plus diverses, que le moment
est venu de s'occuper sérieusement de
leurs revendications, de les protéger au
moyen de lois nouvelles, mieux en rap-
port avec leurs besoins.
Ces besoins sont partout les mêmes,
et les classes laborieuses subissent par-
tout aussi les mêmes injustices.
Il est temps d'obéir à leur sommatloD,
toute pacifique qu'elle soit, parce qu'en-
fin si ces millions d'ouvriers ne voyaient
aucune de leurs doléances écoutées,
qu'adviendrait-il ?
Cette journée, qui est la première
étape de leur marche en avant, serait
suivie d'autres qui finiraient par n'être
plus des journées de protestation mais
des journées révolutionnaires.
Le choc sanglant, universel, du travail
contre le capital est au bout.
Ce serait bientôt, qu'on en soit bien
persuadé, des grèves partielles imposan-
tes et plus tard la grève générale. Mais
celle-ci ne revêterait plus son caractère
habituel, elle aurait les allures de l'é-
meute et la force d'une révolution.
Car alors elle ne serait pas seulement
conduite par des besoins, mais par la
misère, la faim, le désespoir. L'homme
qui souffre ne sait plus s'il y a des lois
contre ses violences ; il va droit devant
lui Eans peur ni pitié, il arrive au but
ou succombe à la tâche. Que lui importe
la vie puisqu'elle n'est faite que de souf-
frances et d'injustices ?
Les gouvernements ne sont rien et ne"
doivent rien: être devant la volonté po-
pulaire ; qu'ils se pénètrent bien de cette
.'; :; <
vérité et sachent la respecter s'ils veu-
lent éviter au monde le spectacle des
guerres civiles et la colère des peuples
inécoatés.
E.
A PROPOS DU 1er rdAI
Nous lisons dans la France :
« Si j'étais le gouvernement, en cas d'é-
meute, je ferais, comme le maréchal Lobau,
je dissiperais les attroupements avec des
pompes à incendie, mais je me garderais
d'armer des fusils qui peuvent partir tout
seuls. » C'est en ces mots qu'un lecteur de
la France exprime son sentiment sur les me-
sures militaires prises à l'occasion du 1er
mai.
Notre correspondant fait beaucoup d'hon-
neur au maréchal Lobau en lui prêtant cette
ingénieuse idée d'avoir, arrose la foule pour
la mettre en fuite, au lieu de la mitrailler ; la
légende, en effet, donne cette gloire à ce bra-
ve soldat, mais elle revient légitimement au
préfet de ponce. à Grabriel Delesseri.
En 1832, la société des Amis du Peuple
résolut de manifester contre une mesure
prjse - par Je nJnislér. La-srsJx. de. Ja?.)let_
accordée à ceux qui avaient renversé le gou-
vernement de Charles X devait, d'après dé-
cret, porter en exergue : « Donnée par le
roi. » Les républicains ayant participé à la
révolution trouvaient étrange que le roi Louis
Philippe décernât, en son nom, les médail-
les commémoratives. Une manifestation fut
décidée ; le rendez-vous fut fixée place Ven-
dôme.
On aimait alors les manifestations ; celle-
ci fut donc très importante. Une foule im-
mense se pressait sur la place et quelques
citoyens, plus irrités que les autres, se mi-
rent bientôt à ramasser du sable et à en je-
ter dans les fenêtres du ministère de la jus-
tice, occupé par le garde des sceaux.
L.i casenio pritisipa e de-; pompiers était
alors située rue la Paix, no 4. Le préfet de
police Gabriel Delessert y était renfermé
avec le maréchal Lobau, commandant supé-
rieur des gardes nationales de la Seine. On
venait de minute en minute les renseigner.
Le préfet fut d'avis qu'il fallait dissiper les
rassemblements. Il fit alors sortir les pom-
piers qui, avec leurs six pompes rapidement
manœuvrées, eurent bientôt mis en fuite les
manifestants.
Cette plaisanterie ne fut pas du tout goû-
tée par les Parisiens ! Ils reprochèrent au
maréchal d'avoir voulu les ridiculiser, ça
qui n'était pas digne, disaient-ils, d'un
vieux soldat comme lui. Et depuis, en effet,
aucun préfet de police n'a été tenté de re-
nouveler l'expérience.
Le maréchal Lobau ne se releva pas de
cette victoire ; on le baptisa « artilleur de la
pièce humide » et dans les caricatures, on
l'arma toujours d'une seringue. Le Gliarivat-il
en particulier, représenta le maréchal dépo-
sant une seringue dans la balance avec ces
mots : « Malheur aux vains Q. »
Ce n'est donc pas place du Château-
d'Eau, comme on le croit généralement, que
se passa cette fameuse affaire, et ce n'est
pas non plus au maréchal Lobau qu'il faut
attribuer l'invention de cette artillerie d'un
nouveau genre. Gabriel Deleesert en eut
seul l'idée et il en eut bien d'autres aussi
originales. Il fut un préfet de police modèle
comme administrateur, mais détestable
comme homme politique ; il rendit les plus
mauvais services au gouvernement du roi
Louis-Philippe et les meilleurs à la ville de
Paris.
Il n'oublia jamais les devoirs de sa char-
ge. S'il sortait, il indiquait exactement, à
dix minutes près, l'heure et les endroits où
l'on devait le trouver, qu'il se promenat à
cheval, à pied ou en voiture. Tout agent ou
garde municipal allant au devant de ni était
certain de ne pas l'attendre plus de cinq
minutes à l'endroit désigné d'avance. Sa
ponctualité était extraordinaire et il se ren-
dait toujours aux accidents, aux incendies
dès qu'ils se produisaient. Il avait même,
dans le coffre de sa voilure,son uniforme de
préfet et le revêtait rapidement, si le sinistre
avait de l'importance, pour diriger lui-mê-
me tous les secours.
Trop spirituel pour ne pas comprendre
que sa façon de dissiper les attroupements
en les inondants avait vivement offensé les
Parisiens, il laissa la légende s'établir et
affirmer que 1 auteur de cette répression par
le moyens des jeis de pompe était le maré-
chal Lobau. Celui-ci perdit du coup toute sa
popularité.
On a essayé, il y quelques années, à
Bruxelles, d'employer les mêmes moyens ;
on a fait jouer des pompes à incendie con-
tre la foule.
C'était jadis une habitude à Genève d'em-
ployer l'eau comme projectile; dans un
- vayag^uv^^riwris-fit^thtQa -eetîe ville en
1782, on lui montra les rues où l'on s'était
battu avec des seringues char ées d'eau
bouillante.
Telle est fortemant résumée l'historique
des guerres d'artillerie humide. Elles on au
moins le mérite de n'être pas sanglantes.
EMILE CÈRE.
PAVAGE EN BOIS
Alger suivant l'exemple des princi-
pales villes de la Métropole est en train
de bouleverser les vieilles chaussées
pour les remplacer par un pavage en
bois ; après la rue Bab-el-Oued, l'expé-
rience se poursuit avec une sage lenteur
par la rue Bab-Azoun, et bientôt, nos
principales artères seront entièrement
pavées d'après le nouveau système.
Le pavage en bois a la prétention de
se substituer au cctillassage. Les chaus-
sées empierrées coûtent énormément,
soit comme frais de premier établisse-
ment soit comme entretien, et la ville
doit s'efforcer le plus possible de réduira
la surface affectée à ce mode de pavage.
Le pavage en bois est fait en grande
partie avec dis pavés rectangulaires de
bois de sapin jaune, venant de Suède,
qui paraît le plus apte à supporter les
pluies et les changements atmosphéri-
ques. L'orme et le chêne ne supportent
pas bien ces changements ; le sapin mé-
lèze pourrait servir ou pavage ; mais
malheureusement cette essence n'existe
pas en quantité suffisante.
A Londres on ne créosote plus les pa-
vés, ou du moins on n'emploie plus les
pavés créosotes comme cela se fait à Al-
ger, l'expérience a démontré que cette
opération n'est pas très efficace pour la
conservation du bois ; les pavés présen-
tent une surface moins propre et se dé-
rangent plus facilement.
L'emploj de ces pavés cause une dé-
pense supplémentaire de 20 0/0.
Le prix net était de 14 fr. par mètre,
et, en estimant à -7 années la durée
d'un pavé de ce genre, le prix de l'ins-
.,':. ,,:, ;: : ,,"
tallation, des réparations et renouvelle-
ments, en établissant le calcul pour 20
ans s'élèveraient annuellement à 2 fr. 32
par mètre mètre carré.
Ce résultat comparé avec les frais du
macadam est en faveur du pavé en bois.
Le pavage en bois non créosoté pa-
raît présenter des avantages sérieux ;
pourquoi n'en ferait-on pas à Alger un
essai ? C'est une idée que nous sou-
mettons à M. l'entrepreneur du pavage
en bois.
S.
-,._------ - -_-h- -----
Les Nouveaux Jeux de Cartes
Le Joumal Officiel publie un décret qui
intéresse en même temps que le Trésor tous
ceux qui, soitcomme fabricants, soit comme
marchands, soit même comme simples
joueurs, manient des cartes. Ils sont légion !
Ce décret porte que, à partir du 1er janvier
de l'année prochaine pour les fabricants, et
à partir du te!' juillet de la même année en
ce qui regarde les marchands, les cartes
actuellement en usage ne pourront plus
être écoulées.
A partir du 1er janvier 1892,. celles qui
seraient trouvées chez ceux qui tiennent des J
-eefefeiS,-tia^,aqtwMKes, rit&ffe .;.-
rai des établissements où le pab:ïc est ad-
mis, seront considérées comme ayant été
fabriquées et saisies, de sorte que, d'ici au
le' janvier 1892, tous les jeux existant
dans ces lieux publics auront dû être re-
nouvelés pour faire place à des cartes con-
formes à un type nouveau que fixe le dé-
cret.
La modification apporté;) au type actuel
consiste en l'application d'un timbre spé-
cial.
- -.. -------- -'h. -_o. -- .,.. --,
NOUVEAUX TIMBRES
Un décret du Président de la répu-
blique vient de réformer divers timbres
mobiles et de créer quelques nouveaux
types.
Ainsi, il est créé des timbres mobi-
les :
1° A trente-cinq centimes (0 fr. 35)
pour les récépissés de chemins de fer
concernant les transports effectués en
grande vitesse ;
2° A soixante-dix centimes (0 fr. 70)
pour les récépissés concernant les trans.
ports effectués autrement qu'en grande
vitesse.
Ces timbres mobiles ne pourront
être apposés que sur des récépissés
accompagnant les envois veoant des
pays étrangers ou sur les pièces tenant
lieu de récépissés ;
3° A quiiize centimes (0 fr. 15), en
principal, pour les affiches ;
4° Les différents timbres mobile3 des-
tinés à l'acquittement :
Des droits de timbre proportionnel ;
Des droits de timbre de dimension ;
Des droits de timbre des quittances
délivrées par les comptables des deniers
publics ;
Des droits de timbre des quittances,
acquits, reçus ou décharges de sommes,
titres valeurs ou objets ;
Des droits de timbre des récépissés de
chemins de fer accompagnant des mar-
chandises venant de l'Etranger ;
Des droits de timbre des connaisse-
l
!
1 N" 410 Cinquième année.
PfiÊFE
Di
CINO CENTIH&
Mercredi 7 Mai 1890
Il PATRIOTE ÂLBEfiŒH
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE 8 fr. 6 fr. 12 fr.
FRANCE ET ETRANGER.. Port en sus.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, RUE CHARLES-QUINT, 5
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus
Toute communication doit être adressée à l'Administration
INSERTIONS
Légales, 0,18 Diverses, 0.35 Réclames, 1 fr.
Le PATRIOTE n'a traité avec AUCuriE AGENCE
ALGER, LE 6 MAI 1890
L'AVENIR
Les journaux de France et de l'étran-
ger sont unanimes à constater que la
journée du 1er mai s'est écoulée dans
un calme au-dessus de toute espérance.
En Autriche même, où une grande
agitation régnait depuis plusieurs jours,
les bagarres sanglantes ne se sont pas
produites.
Partout les travailleurs, fidèles à leurs
promesses et forts de leurs droits, ont
conservé une grande dignité et ont donné
à leur manifestation un caractère gran-
diose.
Nous avons assisté pour la première
fois à la fédération des peuples, à la pre-
mière journée, peut-être, de la Républi-
que universelle.
Pour la première fois, nous avons pu
nous convaincre que cette entente
,. par beaucoup de politiciens jugée impos-
sible peut se faire, à un moment
donné, sur un terrain pacifique préparé
par l'intérêt général.
Les ouvriers ont dit à ceux qui détien-
nent le pouvoir, en vertu des constitu-
tions les plus diverses, que le moment
est venu de s'occuper sérieusement de
leurs revendications, de les protéger au
moyen de lois nouvelles, mieux en rap-
port avec leurs besoins.
Ces besoins sont partout les mêmes,
et les classes laborieuses subissent par-
tout aussi les mêmes injustices.
Il est temps d'obéir à leur sommatloD,
toute pacifique qu'elle soit, parce qu'en-
fin si ces millions d'ouvriers ne voyaient
aucune de leurs doléances écoutées,
qu'adviendrait-il ?
Cette journée, qui est la première
étape de leur marche en avant, serait
suivie d'autres qui finiraient par n'être
plus des journées de protestation mais
des journées révolutionnaires.
Le choc sanglant, universel, du travail
contre le capital est au bout.
Ce serait bientôt, qu'on en soit bien
persuadé, des grèves partielles imposan-
tes et plus tard la grève générale. Mais
celle-ci ne revêterait plus son caractère
habituel, elle aurait les allures de l'é-
meute et la force d'une révolution.
Car alors elle ne serait pas seulement
conduite par des besoins, mais par la
misère, la faim, le désespoir. L'homme
qui souffre ne sait plus s'il y a des lois
contre ses violences ; il va droit devant
lui Eans peur ni pitié, il arrive au but
ou succombe à la tâche. Que lui importe
la vie puisqu'elle n'est faite que de souf-
frances et d'injustices ?
Les gouvernements ne sont rien et ne"
doivent rien: être devant la volonté po-
pulaire ; qu'ils se pénètrent bien de cette
.'; :; <
vérité et sachent la respecter s'ils veu-
lent éviter au monde le spectacle des
guerres civiles et la colère des peuples
inécoatés.
E.
A PROPOS DU 1er rdAI
Nous lisons dans la France :
« Si j'étais le gouvernement, en cas d'é-
meute, je ferais, comme le maréchal Lobau,
je dissiperais les attroupements avec des
pompes à incendie, mais je me garderais
d'armer des fusils qui peuvent partir tout
seuls. » C'est en ces mots qu'un lecteur de
la France exprime son sentiment sur les me-
sures militaires prises à l'occasion du 1er
mai.
Notre correspondant fait beaucoup d'hon-
neur au maréchal Lobau en lui prêtant cette
ingénieuse idée d'avoir, arrose la foule pour
la mettre en fuite, au lieu de la mitrailler ; la
légende, en effet, donne cette gloire à ce bra-
ve soldat, mais elle revient légitimement au
préfet de ponce. à Grabriel Delesseri.
En 1832, la société des Amis du Peuple
résolut de manifester contre une mesure
prjse - par Je nJnislér. La-srsJx. de. Ja?.)let_
accordée à ceux qui avaient renversé le gou-
vernement de Charles X devait, d'après dé-
cret, porter en exergue : « Donnée par le
roi. » Les républicains ayant participé à la
révolution trouvaient étrange que le roi Louis
Philippe décernât, en son nom, les médail-
les commémoratives. Une manifestation fut
décidée ; le rendez-vous fut fixée place Ven-
dôme.
On aimait alors les manifestations ; celle-
ci fut donc très importante. Une foule im-
mense se pressait sur la place et quelques
citoyens, plus irrités que les autres, se mi-
rent bientôt à ramasser du sable et à en je-
ter dans les fenêtres du ministère de la jus-
tice, occupé par le garde des sceaux.
L.i casenio pritisipa e de-; pompiers était
alors située rue la Paix, no 4. Le préfet de
police Gabriel Delessert y était renfermé
avec le maréchal Lobau, commandant supé-
rieur des gardes nationales de la Seine. On
venait de minute en minute les renseigner.
Le préfet fut d'avis qu'il fallait dissiper les
rassemblements. Il fit alors sortir les pom-
piers qui, avec leurs six pompes rapidement
manœuvrées, eurent bientôt mis en fuite les
manifestants.
Cette plaisanterie ne fut pas du tout goû-
tée par les Parisiens ! Ils reprochèrent au
maréchal d'avoir voulu les ridiculiser, ça
qui n'était pas digne, disaient-ils, d'un
vieux soldat comme lui. Et depuis, en effet,
aucun préfet de police n'a été tenté de re-
nouveler l'expérience.
Le maréchal Lobau ne se releva pas de
cette victoire ; on le baptisa « artilleur de la
pièce humide » et dans les caricatures, on
l'arma toujours d'une seringue. Le Gliarivat-il
en particulier, représenta le maréchal dépo-
sant une seringue dans la balance avec ces
mots : « Malheur aux vains Q. »
Ce n'est donc pas place du Château-
d'Eau, comme on le croit généralement, que
se passa cette fameuse affaire, et ce n'est
pas non plus au maréchal Lobau qu'il faut
attribuer l'invention de cette artillerie d'un
nouveau genre. Gabriel Deleesert en eut
seul l'idée et il en eut bien d'autres aussi
originales. Il fut un préfet de police modèle
comme administrateur, mais détestable
comme homme politique ; il rendit les plus
mauvais services au gouvernement du roi
Louis-Philippe et les meilleurs à la ville de
Paris.
Il n'oublia jamais les devoirs de sa char-
ge. S'il sortait, il indiquait exactement, à
dix minutes près, l'heure et les endroits où
l'on devait le trouver, qu'il se promenat à
cheval, à pied ou en voiture. Tout agent ou
garde municipal allant au devant de ni était
certain de ne pas l'attendre plus de cinq
minutes à l'endroit désigné d'avance. Sa
ponctualité était extraordinaire et il se ren-
dait toujours aux accidents, aux incendies
dès qu'ils se produisaient. Il avait même,
dans le coffre de sa voilure,son uniforme de
préfet et le revêtait rapidement, si le sinistre
avait de l'importance, pour diriger lui-mê-
me tous les secours.
Trop spirituel pour ne pas comprendre
que sa façon de dissiper les attroupements
en les inondants avait vivement offensé les
Parisiens, il laissa la légende s'établir et
affirmer que 1 auteur de cette répression par
le moyens des jeis de pompe était le maré-
chal Lobau. Celui-ci perdit du coup toute sa
popularité.
On a essayé, il y quelques années, à
Bruxelles, d'employer les mêmes moyens ;
on a fait jouer des pompes à incendie con-
tre la foule.
C'était jadis une habitude à Genève d'em-
ployer l'eau comme projectile; dans un
- vayag^uv^^riwris-fit^thtQa -eetîe ville en
1782, on lui montra les rues où l'on s'était
battu avec des seringues char ées d'eau
bouillante.
Telle est fortemant résumée l'historique
des guerres d'artillerie humide. Elles on au
moins le mérite de n'être pas sanglantes.
EMILE CÈRE.
PAVAGE EN BOIS
Alger suivant l'exemple des princi-
pales villes de la Métropole est en train
de bouleverser les vieilles chaussées
pour les remplacer par un pavage en
bois ; après la rue Bab-el-Oued, l'expé-
rience se poursuit avec une sage lenteur
par la rue Bab-Azoun, et bientôt, nos
principales artères seront entièrement
pavées d'après le nouveau système.
Le pavage en bois a la prétention de
se substituer au cctillassage. Les chaus-
sées empierrées coûtent énormément,
soit comme frais de premier établisse-
ment soit comme entretien, et la ville
doit s'efforcer le plus possible de réduira
la surface affectée à ce mode de pavage.
Le pavage en bois est fait en grande
partie avec dis pavés rectangulaires de
bois de sapin jaune, venant de Suède,
qui paraît le plus apte à supporter les
pluies et les changements atmosphéri-
ques. L'orme et le chêne ne supportent
pas bien ces changements ; le sapin mé-
lèze pourrait servir ou pavage ; mais
malheureusement cette essence n'existe
pas en quantité suffisante.
A Londres on ne créosote plus les pa-
vés, ou du moins on n'emploie plus les
pavés créosotes comme cela se fait à Al-
ger, l'expérience a démontré que cette
opération n'est pas très efficace pour la
conservation du bois ; les pavés présen-
tent une surface moins propre et se dé-
rangent plus facilement.
L'emploj de ces pavés cause une dé-
pense supplémentaire de 20 0/0.
Le prix net était de 14 fr. par mètre,
et, en estimant à -7 années la durée
d'un pavé de ce genre, le prix de l'ins-
.,':. ,,:, ;: : ,,"
tallation, des réparations et renouvelle-
ments, en établissant le calcul pour 20
ans s'élèveraient annuellement à 2 fr. 32
par mètre mètre carré.
Ce résultat comparé avec les frais du
macadam est en faveur du pavé en bois.
Le pavage en bois non créosoté pa-
raît présenter des avantages sérieux ;
pourquoi n'en ferait-on pas à Alger un
essai ? C'est une idée que nous sou-
mettons à M. l'entrepreneur du pavage
en bois.
S.
-,._------ - -_-h- -----
Les Nouveaux Jeux de Cartes
Le Joumal Officiel publie un décret qui
intéresse en même temps que le Trésor tous
ceux qui, soitcomme fabricants, soit comme
marchands, soit même comme simples
joueurs, manient des cartes. Ils sont légion !
Ce décret porte que, à partir du 1er janvier
de l'année prochaine pour les fabricants, et
à partir du te!' juillet de la même année en
ce qui regarde les marchands, les cartes
actuellement en usage ne pourront plus
être écoulées.
A partir du 1er janvier 1892,. celles qui
seraient trouvées chez ceux qui tiennent des J
-eefefeiS,-tia^,aqtwMKes, rit&ffe .;.-
rai des établissements où le pab:ïc est ad-
mis, seront considérées comme ayant été
fabriquées et saisies, de sorte que, d'ici au
le' janvier 1892, tous les jeux existant
dans ces lieux publics auront dû être re-
nouvelés pour faire place à des cartes con-
formes à un type nouveau que fixe le dé-
cret.
La modification apporté;) au type actuel
consiste en l'application d'un timbre spé-
cial.
- -.. -------- -'h. -_o. -- .,.. --,
NOUVEAUX TIMBRES
Un décret du Président de la répu-
blique vient de réformer divers timbres
mobiles et de créer quelques nouveaux
types.
Ainsi, il est créé des timbres mobi-
les :
1° A trente-cinq centimes (0 fr. 35)
pour les récépissés de chemins de fer
concernant les transports effectués en
grande vitesse ;
2° A soixante-dix centimes (0 fr. 70)
pour les récépissés concernant les trans.
ports effectués autrement qu'en grande
vitesse.
Ces timbres mobiles ne pourront
être apposés que sur des récépissés
accompagnant les envois veoant des
pays étrangers ou sur les pièces tenant
lieu de récépissés ;
3° A quiiize centimes (0 fr. 15), en
principal, pour les affiches ;
4° Les différents timbres mobile3 des-
tinés à l'acquittement :
Des droits de timbre proportionnel ;
Des droits de timbre de dimension ;
Des droits de timbre des quittances
délivrées par les comptables des deniers
publics ;
Des droits de timbre des quittances,
acquits, reçus ou décharges de sommes,
titres valeurs ou objets ;
Des droits de timbre des récépissés de
chemins de fer accompagnant des mar-
chandises venant de l'Etranger ;
Des droits de timbre des connaisse-
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