Titre : Patriote algérien : paraissant les mardi et samedi / directeur-gérant M. Vidal-Chalom
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1889-09-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833915w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 septembre 1889 25 septembre 1889
Description : 1889/09/25 (A4,N349). 1889/09/25 (A4,N349).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6358817t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/10/2012
349. Ouatrième année. CIWQ CEMTlMieS Mercredi, 25 Septembre 1889.
LE PATRIOTE ALGERIEN
/-' -'. JOURNAL RÉPUBLICAIN NATIONAL
PRIX DE L'ABONNEMENT
Trais mois : <4,50 fr. Six mois : 9 fr. Un an : 18 fr.
.'oua LA RÉDACTION,S'ADRJ;SSER'à M. LE RÉDACTEUR EN CHEF
Lu manuscrits non insérés ne seront tu rendus.
Rédacteur en chef: LYS OU J-AC
..l,-
- I. F' ,
RÉDACTION & ADMINISTRATION
4, Place de la Préfecture.
LES ANNONCES SONT RECUES AU BUREAU DU JOURNAL
ADRESSER LETTRES ET MANDATS A M. L'ADMINISTRATEUR
;:, Insertions des Annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats ----
Alger, le 24 septembre 1859.
un Hipi!
,;. Ainsi, malgré les fanfaronades des
! gouvernementaux, malgré leurs procédés
d'intimidation et de prestidigitation, la
coalition radicale-opportuno-centre gau-
che ne l'a pas emporté.
Ferry a été battu dans les Vosges par
le commandant Picot; Goblet enfoncé,
Floquet, Constans, Raynal, Guyot, tenus
en échec par les boulangistes et Bou-
langer sors triomphant de la lutte élec-
torale.
On voit maintenant quel cas il faut
faire des calomnies que les parlemen-
taires aux abois n'ont cessé de répandre
sur le chef du parti national qu'ils re-
présentent comme le paravent derrière
lequel s'organise la réaction monarchi-
que. *
Le général Boulanger est français, dé-
mocrate et patriote ; il n'est l'homme
d'aucun parti ; il est apparu à la masse
des mécontents et Dieu sait si le par-
lementarisme en a fait comme l'ins-
trument nécessaire du relèvement et de
la réconciliation nationale. Voilà le se-
cret de sa popularité.
Cette popularité lui crée des devoirs
qu'il n'aura garde d'oublier.
La France, lorsqu'elle a élu déjà legé-
,J , '-uénl' Blanger-a'nRfüItê'flfitëment-
ce qu'elle voulait. L'élection du 22 sep-
tembre n'a fait que fortifier l'expression
de cette volonté.
La France ne veut ni la royauté, ni
l'empire, ni la commune, ni le regime
parlementaire : elle veut la République,
51 mais elle veut, dans cette République,
une autorité démocratique qui sache tra-
duire en lois les aspirations des généra
tions nouvelles. j
La France veut asseoir et consolider
le progrès social accompli, afin de se
préparer à franchir une autre étape.
Le nom du général Boulanger résume
ces désirs, il incarne le besoin d'ordre
de volonté de ne pas rétrogader jusqu'à
la monarchie, royauté ou empire.
Boulanger saura, nous n'en doutons
pas, achever la désorganisation des fac-
tions qu'il a si bien commencé, et grou-
per, organiser les morceaux épars de
tous les partis qui s'empressent de venir
à lui.
Et c'est avec cette nation classée à
nouveau hommes et idées selon
son tempérament et ses instincts, que
Boulanger nous mènera à JaConstituante.
C'est à cette œuvre que nous attendons
les républicains égarés dans le parle-
mentarisme par des états-majors égoïs-
tes, qui sacrifient les éternels principes
à leurs misérables intérêts.
En face des derniers monarchistes ten-
tant leur dernier effort, se décideront-ils
enfin à faire ce que font aujourd'hui les
démocrates conséquents et les républi-
cains prévoyants à crier avec nous :
« Vive Boulanger 1 ) L.
UNISSONS-NOUS
On connaît à l'heure qu'il est le ré-
sultat définitif des élections de la 1re cir-
conscription. Sur 1 3,034 électeurs,
8,061 seulement ont voté ; il y a donc
eu un tiers d'abstentions. C'est là une
faute grave car elle peut laisser subsister
l'équivoque dont nos adversaires essaient
déjà de tirer profit.
Quoi qu'il en soit, le résultat est
excellent pour les opposants. En effet,
le candidat opportuniste, malgré la
pression la plus effrénée, n'a réuni que
3.540 voix ; si on en défalque les 1,500
israélites qui ont voté pour lui, nous ne
trouvons à son actif que 2,000 suffrages
français. C'est maigre, il faut le recon-
naître, surtout si l'on considère que
malgré tous les obstacles suscités, mal-
gré les moyens les plus violente, em- 1
ployée TOïTtïl"_ëïï4- "tés adversaires du 'I
député sortant ont obtenu :
- - - - - -
Blasselle 1. 669
Fallet M 53
De Redon. 1.034
Soulery 339
Soit un total de. 4.195
c'est-à-dire le double.
Comme on le voit, la leçon est dure,
mais claire ; la volonté des électeurs ne
saurait être mise en doute; c'est un
congé en bonne et due forme, signifié à
l'opportunisme.
Nous ne devons pas cependant nous
endormir et laisser les choses en l'état :
nous devons au contraire examiner
quel est le meilleur moyen de tirer pro-
fit de la situation et d'arriver à faire sor-
tir des urnes le nom d'un opposant. Ce
moyen est tout indiqué :
Quel est notre but à tous ? L'anéan-
tissement du régime néfaste que nous
ont imposé les Ferry, les Constans et
autres politiciens de même valeur. Que
les trois candidats qui poursuivent ce
but se réunissent en un seul et même
parti ; et leurs 4,000 voix auront raison
de la résistance de leur adversaire.
Mais pour cela il faut taire ses préfé-
rences personnelles ; il faut n'envisager
que l'intérêt général, et se souvenir que
par ce moyen seulement nous aurons la
victoire.
Au nom de notre intérêt commun, au
nom du patriotisme, nous adjurons les
révisionnistes d'Alger, d'écouter notre
appel, de faire ce que le devoir
ordonne. ,:',
4
LA SÉCURITÉ ARMÉE
Pendant que les candidats préparent
respectivement l'inévitable manœuvre de
la dernière heure, nos soldats se livrent
eux aussi à des manœuvres qui, pour
être moins bruyantes, n'en sont pas
moins intéressantes.
Le 68 corps, notamment, vient d'ache-
ver, sous les yeux même du ministre de
la guerre, une série de mouvements qui
ont donné les résultats les plus satisfai-
sants, non pas au point de vue de cette
satisfaction banale qui termine les exer-
cices scolaires, mais à cause de cette
plénitude de réussite qui caractérise les
opérations mûrement combinées.
Infanterie, cavalerie, artillerie se sont
montrées soit successivement, soit dans
les opérations d'ensemble, tout à fait
à la hauteur des perfectionnements mo-
dernes de la tactique, et, au moral
comme au physique, les hommes ont
révélé des qualités sur la solidité des-
quelles on peu faire fond, sans crainte
de déception.
L'git!!on de li né.r.ipdtJ(\!:te.,.g.
"pasTait oublier a tout le monde que,
depuis quelque mois surtout, il a été
prononcé sur plusieurs points de l'Eu-
rope des toasts et des discours belli-
queux.
Les ennemis de la France exhalaient
ainsi leur mécontentement de la voir se
relever et affirmer son relèvement par
cette inoubliable manifestation pacifique
et industrielle de l'exposition.
D'autre part, les armements se con-
tinuent et se renouvellent avec un en-
semble que la rivalité rend nécessaire,
et partout ce ne sont que refonte de
modèles pour les armes anciennes, per-
fectionnements des poudres, des cali-
bres, fortifications, mise en batterie de
pièces formidables, etc.
Dans ces conditions, le souci princi-
pal d'une nation aussi vivement jalousée
que la France, et à qui les saints triples
alliés ne pardonnent pas son Centenaire
plus philosophique que catholique, doit
être toujours le même : elle ne doit son-
ger qu'à se défendre, mais elle doit y
songer jour et nuit.
Le retour des grandes manœuvres
d'automne avait donc cette année une
importance plus grande encore que les
autres années, car il fallait, sans répon-
dre directement, sans bravade également
et sans jactance, par des faits plutôt que
par des paroles, répondre aux défis qui
nous sont lancés sans cesse par nos voi-
sins d'Allemagne et d'Italie.
La réponse a été péremptoire, et M.
de Freycinet a pu ré nmer les manœu-
vres anxquelles il venait d'assister, dans
un petit discours très substantiel et très
réconfortant dont la conclusion est que
la France peut continuer à travailler en
paix, sous la protection de sa vaillante
armée.
Cette parole du seul ministre qui ne
soit pas un politicien, et dont la bonne
foi par conséquent est entière, pourra
servir de réponse à toutes les inven-
tions électorales qui auront pour but de
jeter l'affolement dans la population,
de dresser devant les électeurs le fan-
tôme de la guerre et d'invoquer le spec-
tre de l'invasion.
Ni l'une ni l'autre de ces calamités ne
sont à redouter. Contre l'invasion, nous
avons notre armée, et contre la guerre
nous avons notre armement.
Le témoigcaga d'ailleurs peu suspect
de M. de Miribel suffira pour faire jus-
tice de ce procédé vieilli qui consiste à
s'écrier : Le candidat X., c'est la
guerre 1 « Appuyée sur son armée, la
» France aujourd nui, replacee à son
» rang, ne craint plus rien de per-
» sonne, » a dit le commandant du 6e
corps.
Si ia France ne craint rien du dehors,
si elle n'a rien à redouter des provoca-
tions, si elle est forte, si elle est à son
raner, on ne l'intimidera plus en la me-
nâçanf Jonc un cliché
àbriser. ,"
LOUIS tIÉVIN.
• ♦
Nouvelles à la Main
Sophie, je ne suis pas contente de
votre service, et je vous donne vos huit
jours.
Pourquoi ?
Parce que vous me voliez sur le
marché.
Sophie réfléchit un instant et répond :
C'est comme madame voudra,
mais je ne comprendrai jamais que je
n'aie pas plu dans une maison où je
me plaisais tant.
* *
Entendu:
Un mendiant poursuit, sur le boule-
vard, un monsieur de ses demandes.
- Donnez à un malheureux père de
famille, sans ouvrage, etc., etc.
Impossible, répond le monsieur,
continuant son chemin, je suis étranger 1
* *
La femme était jeune, le mari septua-
génaire.
Il arriva ce qui devait arriver. l"
Un jour d'aucuns disent une nuit
la jeune femme se trouvait en tête-à-
tête avec un ami, le plus heureux
des trois.
C'est tout de même bien ennuyeux
pour les maris, dit-elle dans un moment
d'attendrissement, quand il leur arrive
de ces. accidents. Je me mets à leur
place.
Et l'ami de répondre :
Oh ! moi aussi 1 .¡ e
*
* *
Une fournée d'Anglais est envoyée à
travers la capitale par un cicéronne.
Quelles sont donc, demande un
insulaire, les douze petites statues qui
forment la façade de ce monument ?
Ce sont les neuf Muses, répond
inpertubablement le cornac. , ,
♦
* *
A la classe d'histoire naturelle.
Le professeur s'aperçoit qu'on ne l'é-
coute pas :
Allons, tâchez de me prêter un peu
plus d'attention. Je vous explique les
particularités du singe. C'est bien le
moins que vous me regardiez !
♦
* f:
Dans un salon littéraire.
X. commence à lire des pensées
détachées :
« L'idiot est heureux à tout âge.»
Bravo 1 oh ! comme je vous féli-
cite, interrompt aussitôt la sémillante
Mme Z.
*
* *
--JJfi:¡;-ande-nifèôÕgê'i
l'Opéra pour soigner une indisposition
peu dangereuse, mais qui doit la rete-
nir plusieurs mois loin du foyer de la
danse.
Les autres mamans causent de cette
indisposition qui est une récidive et font
semblant de la plaindre.
Eh bien, quoi ? dit une amie de
Mme Cardinal impatientée, cela lui fera
un neveu ou une nièce de plus, voilà
tout.
♦
L'Exposition du Chancelier
Le chancelier de fer, pâle comme un
linceul, s'avance lentement au milieu
de ces vivants souvenirs et de cette hu-
manité en lambeaux. Le passage deve-
nant plus étroit, il doit subir des attou-
chements hideux : des mains glacées
pressent les siennes, ces lèvres aux
froides haleines font passer sur son front
des souffles de mort et plus il s'avance
plus il est mêlé à ces victimes innom-
brables et innommées de sa démoniaque
ambition.
(50) FEUILLETON DU Patriote Algérien
? H IMIlili
PAR JULES MARY
Des nations solidaires entre elles
Dieu paternel voulut faire des sœurs ;
Il en élut qui sont les sentinelles,
Criant de loin : Qui vive ! aux oppresseurs.
La sentinelle, aujourd'hui, c'est la France,
Ce grand pays que l'honneur aime tant,
D'où peut toujours venir la délivrance ;
Slaves martyrs, la France nous entend !
Lorsqu'il pénétrait dans une cour, où
en levant la tête, il voyait à tous les
étages, derrière presque toutes les fe-
nêtres, des têtes fraîches et rieuses de
fillettes travaillant à des fleurs artifi-
cielles. à des robes, à des chapeaux, à
des plumes, à des ouvrages de couture
et ae broderie, il n'bésitait pas, choi-
sissait dans son répertoire une chanson
bien sentimentale, et, adoucissant le
timbre de sa voix, entonnait la Chanson
de Madeleine, par exemple, ou bien
encore : Dieu bénit celui qui donne, ou
le Chant (Pun oiseau :
Dieu fit -il la voix qui soupire
Pour nous charmer, nous attendrir ?
Ou du ciel viens-tu pour nous dire
Que vivre ici-bas c'est souffrir ?.
C'était autre chose lorsqu'on le lais-
sait pénétrer dans les maisons où ne se
trouvaient guère que des appartements
de bourgeois. La plupart du temps, les
concierges le renvoyaient; mais quel-
ques-uns, toutefois, se montraient plus
tolérants et lui permettaient de chanter.
Alors, c'étaient des chansonnettes
gaies, burlesques :
J'ai fait la joli'connaissance
D'Alfred, un amour de coiffeur..,
Il n'avait que 1 embarras du choix, et
quand les bourgeois faisaient la sourde
oreille, quand les sous ne pleuvaient pas
assez vite, il entonnait :
Jadis vivait au fond d'ce marécage,
Trou la la, laïtou, la la.
Un' jeun' grenouiii' aussi belle que sage
Un jeun'crapaud, à peu près du même âge,
Vient un beau jour lui parler mariage.
Souvent, dans ces mêmes maisons.
quand il chantait une ronde auvergnate,
ont il fallait rythmer la un avec un pas
de gavotte, il' se contentait de faire
tourner son chapeau au-dessus de sa
tête. L'effet était le même. On riait et le
pauvro vieux avait gagné son argent.
Mais lorsque, après avoir chanté pour
les ouvriers. les grisettes et les bour-
geois, il voulait plaire aux employés,
dans les maisons a petits logements, ou
dans les cours des hôtels garnis, il
commençait :
Je loge au quatrième étage,
C'est là que finit l'escalier.
Je suis ma femme de ménage,
Mon domestique et mon portier.
Des créanciers quand la cohorte
Au logis sonne à tour de bras,
C'est toujours, en ouvrant la porte,
Moi qui dis que je n'y suis pas.
Et c'est ainsi qu'il gagnait sa vie et
que même, à lui seul, il apportait de
1 aisance dans le ménage. Car, on s'en
souvient, il n'avait pas voulu laisser
Louise retourner chez Mme Gauthier.
C'était en revenant de chez la mercière
de la rue du Bac que la jeune &He avait
rencontré Maurice et qu'elle avait été
enlevée. Il craignait d'autres pièges. Il
désirait que pour longtemps elle restât
rue des Poissonniers.
Du reste, il avait son idée. L'extrême
économie avec laquelle on vivait faisait
que, sur son gain de tous les jours, on
épensait à peine la moitié. Ils avaient
éprouvé tant de misère depuis des an-
nées, ils avaient passé par tant de sou-
cis d'argent, qu'ils étaient « habitués à
la dure », comme disent les paysans.
Lefoint, de Bois-le-Roi, était déjà rem-
i*
boursé, et sous les piles de linge, dans
la petite boîte, des pièces de cent sous
attendaient.
En bas de la maison, il y avait une
boutique longue et étroite, faisant le
pendant de la boutique du charcutier, à
laquelle Guébriand n'avait pas encore
vu de locataires, depuis qu'il habitait la
rue des Poissonniers.
C'est cette boutique qu'il visait pour
Louise.
Un soir, l'infirme rentra tout fier et
comme Louise et la vieille lui deman- !
daient ce qui motivait son air guilleret,
il répondit en racontant qu'il était allé
trouver le propriétaire de la maison et
que, sans donner d'avance, Louise pour-
rait prendre, quand elle le voudrait, pos-
session de la boutique.
Le propriétaire a su combien nous
avions été malheureux ces temps der-
niers, ajouta-t-il, il ne veut point d'a-
vance, et pour nous mettre à l'aise,
nous fera crédit de six mois. C'est
rare, un propriétaire de cetempérament7
là. Décidément, il y a encore des bra-
ves gens sur la terre.
Louise était étonnée ; quant a la
mère, elle oubliait de tourner ses pou-
ces et ouvrait de grands yeux.
Et que ferai-je de cette boutique,
mon père ?
- Je vais te le dire.
Et le visage de l'iofirme s'épanouis-
sait dans une joie orgueilleuse. C'était
une idée qui lui était venue il y avait
déjà longtemps et une surprise qu'il pré-
parait à sa femme et à sa femme et à sa
fille.
Voici, dit-il, ce que j'ai rêvé : Toi,
ma vieille, et toi, Louise, vous allez être
occupées toutes deux au même com-
merce ; ah 1 ma pauvre femme, il faudra
que tu rompes avec tes habitudes de
paresse et que tu ne tournes plus aussi
souvent tes pouces au coin du feu, sans
rien faire.
La vieille fit un geste de surprise et
son visage rond, aux joues grasses et
roses, donna tous les signes de la plus
douloureuse stupéfaction.
Oh I moi, répéta-t-eUe, si j'avais
seulement deux mille livres de rente, je
ne travaillerais jamais.
- Eh ! dit Guébriand, qui, de bonne
humeur, riait, je crois que tu t'en es
passée jusqu'ici de tes deux mille livres
de rente, ce qui ne t'a pas empêchée de
ne rien faire.
La mère lui adressa un regard de re-
proche.
Enfin, dit l'infirme, tu n'as rien a
craindre, le travail que je vais t'imposer
n'excédera pas tes forces ; du reste,
Louise t'aidera, j'espère qu'à vous deux
vous gagnerez assez d'argent pour faire
aller le ménage ; alors, moi, je quitterai
ma place. parce que je suis vieux et je
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LE PATRIOTE ALGERIEN
/-' -'. JOURNAL RÉPUBLICAIN NATIONAL
PRIX DE L'ABONNEMENT
Trais mois : <4,50 fr. Six mois : 9 fr. Un an : 18 fr.
.'oua LA RÉDACTION,S'ADRJ;SSER'à M. LE RÉDACTEUR EN CHEF
Lu manuscrits non insérés ne seront tu rendus.
Rédacteur en chef: LYS OU J-AC
..l,-
- I. F' ,
RÉDACTION & ADMINISTRATION
4, Place de la Préfecture.
LES ANNONCES SONT RECUES AU BUREAU DU JOURNAL
ADRESSER LETTRES ET MANDATS A M. L'ADMINISTRATEUR
;:, Insertions des Annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats ----
Alger, le 24 septembre 1859.
un Hipi!
,;. Ainsi, malgré les fanfaronades des
! gouvernementaux, malgré leurs procédés
d'intimidation et de prestidigitation, la
coalition radicale-opportuno-centre gau-
che ne l'a pas emporté.
Ferry a été battu dans les Vosges par
le commandant Picot; Goblet enfoncé,
Floquet, Constans, Raynal, Guyot, tenus
en échec par les boulangistes et Bou-
langer sors triomphant de la lutte élec-
torale.
On voit maintenant quel cas il faut
faire des calomnies que les parlemen-
taires aux abois n'ont cessé de répandre
sur le chef du parti national qu'ils re-
présentent comme le paravent derrière
lequel s'organise la réaction monarchi-
que. *
Le général Boulanger est français, dé-
mocrate et patriote ; il n'est l'homme
d'aucun parti ; il est apparu à la masse
des mécontents et Dieu sait si le par-
lementarisme en a fait comme l'ins-
trument nécessaire du relèvement et de
la réconciliation nationale. Voilà le se-
cret de sa popularité.
Cette popularité lui crée des devoirs
qu'il n'aura garde d'oublier.
La France, lorsqu'elle a élu déjà legé-
,J , '-uénl' Blanger-a'nRfüItê'flfitëment-
ce qu'elle voulait. L'élection du 22 sep-
tembre n'a fait que fortifier l'expression
de cette volonté.
La France ne veut ni la royauté, ni
l'empire, ni la commune, ni le regime
parlementaire : elle veut la République,
51 mais elle veut, dans cette République,
une autorité démocratique qui sache tra-
duire en lois les aspirations des généra
tions nouvelles. j
La France veut asseoir et consolider
le progrès social accompli, afin de se
préparer à franchir une autre étape.
Le nom du général Boulanger résume
ces désirs, il incarne le besoin d'ordre
de volonté de ne pas rétrogader jusqu'à
la monarchie, royauté ou empire.
Boulanger saura, nous n'en doutons
pas, achever la désorganisation des fac-
tions qu'il a si bien commencé, et grou-
per, organiser les morceaux épars de
tous les partis qui s'empressent de venir
à lui.
Et c'est avec cette nation classée à
nouveau hommes et idées selon
son tempérament et ses instincts, que
Boulanger nous mènera à JaConstituante.
C'est à cette œuvre que nous attendons
les républicains égarés dans le parle-
mentarisme par des états-majors égoïs-
tes, qui sacrifient les éternels principes
à leurs misérables intérêts.
En face des derniers monarchistes ten-
tant leur dernier effort, se décideront-ils
enfin à faire ce que font aujourd'hui les
démocrates conséquents et les républi-
cains prévoyants à crier avec nous :
« Vive Boulanger 1 ) L.
UNISSONS-NOUS
On connaît à l'heure qu'il est le ré-
sultat définitif des élections de la 1re cir-
conscription. Sur 1 3,034 électeurs,
8,061 seulement ont voté ; il y a donc
eu un tiers d'abstentions. C'est là une
faute grave car elle peut laisser subsister
l'équivoque dont nos adversaires essaient
déjà de tirer profit.
Quoi qu'il en soit, le résultat est
excellent pour les opposants. En effet,
le candidat opportuniste, malgré la
pression la plus effrénée, n'a réuni que
3.540 voix ; si on en défalque les 1,500
israélites qui ont voté pour lui, nous ne
trouvons à son actif que 2,000 suffrages
français. C'est maigre, il faut le recon-
naître, surtout si l'on considère que
malgré tous les obstacles suscités, mal-
gré les moyens les plus violente, em- 1
ployée TOïTtïl"_ëïï4- "tés adversaires du 'I
député sortant ont obtenu :
- - - - - -
Blasselle 1. 669
Fallet M 53
De Redon. 1.034
Soulery 339
Soit un total de. 4.195
c'est-à-dire le double.
Comme on le voit, la leçon est dure,
mais claire ; la volonté des électeurs ne
saurait être mise en doute; c'est un
congé en bonne et due forme, signifié à
l'opportunisme.
Nous ne devons pas cependant nous
endormir et laisser les choses en l'état :
nous devons au contraire examiner
quel est le meilleur moyen de tirer pro-
fit de la situation et d'arriver à faire sor-
tir des urnes le nom d'un opposant. Ce
moyen est tout indiqué :
Quel est notre but à tous ? L'anéan-
tissement du régime néfaste que nous
ont imposé les Ferry, les Constans et
autres politiciens de même valeur. Que
les trois candidats qui poursuivent ce
but se réunissent en un seul et même
parti ; et leurs 4,000 voix auront raison
de la résistance de leur adversaire.
Mais pour cela il faut taire ses préfé-
rences personnelles ; il faut n'envisager
que l'intérêt général, et se souvenir que
par ce moyen seulement nous aurons la
victoire.
Au nom de notre intérêt commun, au
nom du patriotisme, nous adjurons les
révisionnistes d'Alger, d'écouter notre
appel, de faire ce que le devoir
ordonne. ,:',
4
LA SÉCURITÉ ARMÉE
Pendant que les candidats préparent
respectivement l'inévitable manœuvre de
la dernière heure, nos soldats se livrent
eux aussi à des manœuvres qui, pour
être moins bruyantes, n'en sont pas
moins intéressantes.
Le 68 corps, notamment, vient d'ache-
ver, sous les yeux même du ministre de
la guerre, une série de mouvements qui
ont donné les résultats les plus satisfai-
sants, non pas au point de vue de cette
satisfaction banale qui termine les exer-
cices scolaires, mais à cause de cette
plénitude de réussite qui caractérise les
opérations mûrement combinées.
Infanterie, cavalerie, artillerie se sont
montrées soit successivement, soit dans
les opérations d'ensemble, tout à fait
à la hauteur des perfectionnements mo-
dernes de la tactique, et, au moral
comme au physique, les hommes ont
révélé des qualités sur la solidité des-
quelles on peu faire fond, sans crainte
de déception.
L'git!!on de li né.r.ipdtJ(\!:te.,.g.
"pasTait oublier a tout le monde que,
depuis quelque mois surtout, il a été
prononcé sur plusieurs points de l'Eu-
rope des toasts et des discours belli-
queux.
Les ennemis de la France exhalaient
ainsi leur mécontentement de la voir se
relever et affirmer son relèvement par
cette inoubliable manifestation pacifique
et industrielle de l'exposition.
D'autre part, les armements se con-
tinuent et se renouvellent avec un en-
semble que la rivalité rend nécessaire,
et partout ce ne sont que refonte de
modèles pour les armes anciennes, per-
fectionnements des poudres, des cali-
bres, fortifications, mise en batterie de
pièces formidables, etc.
Dans ces conditions, le souci princi-
pal d'une nation aussi vivement jalousée
que la France, et à qui les saints triples
alliés ne pardonnent pas son Centenaire
plus philosophique que catholique, doit
être toujours le même : elle ne doit son-
ger qu'à se défendre, mais elle doit y
songer jour et nuit.
Le retour des grandes manœuvres
d'automne avait donc cette année une
importance plus grande encore que les
autres années, car il fallait, sans répon-
dre directement, sans bravade également
et sans jactance, par des faits plutôt que
par des paroles, répondre aux défis qui
nous sont lancés sans cesse par nos voi-
sins d'Allemagne et d'Italie.
La réponse a été péremptoire, et M.
de Freycinet a pu ré nmer les manœu-
vres anxquelles il venait d'assister, dans
un petit discours très substantiel et très
réconfortant dont la conclusion est que
la France peut continuer à travailler en
paix, sous la protection de sa vaillante
armée.
Cette parole du seul ministre qui ne
soit pas un politicien, et dont la bonne
foi par conséquent est entière, pourra
servir de réponse à toutes les inven-
tions électorales qui auront pour but de
jeter l'affolement dans la population,
de dresser devant les électeurs le fan-
tôme de la guerre et d'invoquer le spec-
tre de l'invasion.
Ni l'une ni l'autre de ces calamités ne
sont à redouter. Contre l'invasion, nous
avons notre armée, et contre la guerre
nous avons notre armement.
Le témoigcaga d'ailleurs peu suspect
de M. de Miribel suffira pour faire jus-
tice de ce procédé vieilli qui consiste à
s'écrier : Le candidat X., c'est la
guerre 1 « Appuyée sur son armée, la
» France aujourd nui, replacee à son
» rang, ne craint plus rien de per-
» sonne, » a dit le commandant du 6e
corps.
Si ia France ne craint rien du dehors,
si elle n'a rien à redouter des provoca-
tions, si elle est forte, si elle est à son
raner, on ne l'intimidera plus en la me-
nâçanf Jonc un cliché
àbriser. ,"
LOUIS tIÉVIN.
• ♦
Nouvelles à la Main
Sophie, je ne suis pas contente de
votre service, et je vous donne vos huit
jours.
Pourquoi ?
Parce que vous me voliez sur le
marché.
Sophie réfléchit un instant et répond :
C'est comme madame voudra,
mais je ne comprendrai jamais que je
n'aie pas plu dans une maison où je
me plaisais tant.
* *
Entendu:
Un mendiant poursuit, sur le boule-
vard, un monsieur de ses demandes.
- Donnez à un malheureux père de
famille, sans ouvrage, etc., etc.
Impossible, répond le monsieur,
continuant son chemin, je suis étranger 1
* *
La femme était jeune, le mari septua-
génaire.
Il arriva ce qui devait arriver. l"
Un jour d'aucuns disent une nuit
la jeune femme se trouvait en tête-à-
tête avec un ami, le plus heureux
des trois.
C'est tout de même bien ennuyeux
pour les maris, dit-elle dans un moment
d'attendrissement, quand il leur arrive
de ces. accidents. Je me mets à leur
place.
Et l'ami de répondre :
Oh ! moi aussi 1 .¡ e
*
* *
Une fournée d'Anglais est envoyée à
travers la capitale par un cicéronne.
Quelles sont donc, demande un
insulaire, les douze petites statues qui
forment la façade de ce monument ?
Ce sont les neuf Muses, répond
inpertubablement le cornac. , ,
♦
* *
A la classe d'histoire naturelle.
Le professeur s'aperçoit qu'on ne l'é-
coute pas :
Allons, tâchez de me prêter un peu
plus d'attention. Je vous explique les
particularités du singe. C'est bien le
moins que vous me regardiez !
♦
* f:
Dans un salon littéraire.
X. commence à lire des pensées
détachées :
« L'idiot est heureux à tout âge.»
Bravo 1 oh ! comme je vous féli-
cite, interrompt aussitôt la sémillante
Mme Z.
*
* *
--JJfi:¡;-ande-nifèôÕgê'i
l'Opéra pour soigner une indisposition
peu dangereuse, mais qui doit la rete-
nir plusieurs mois loin du foyer de la
danse.
Les autres mamans causent de cette
indisposition qui est une récidive et font
semblant de la plaindre.
Eh bien, quoi ? dit une amie de
Mme Cardinal impatientée, cela lui fera
un neveu ou une nièce de plus, voilà
tout.
♦
L'Exposition du Chancelier
Le chancelier de fer, pâle comme un
linceul, s'avance lentement au milieu
de ces vivants souvenirs et de cette hu-
manité en lambeaux. Le passage deve-
nant plus étroit, il doit subir des attou-
chements hideux : des mains glacées
pressent les siennes, ces lèvres aux
froides haleines font passer sur son front
des souffles de mort et plus il s'avance
plus il est mêlé à ces victimes innom-
brables et innommées de sa démoniaque
ambition.
(50) FEUILLETON DU Patriote Algérien
? H IMIlili
PAR JULES MARY
Des nations solidaires entre elles
Dieu paternel voulut faire des sœurs ;
Il en élut qui sont les sentinelles,
Criant de loin : Qui vive ! aux oppresseurs.
La sentinelle, aujourd'hui, c'est la France,
Ce grand pays que l'honneur aime tant,
D'où peut toujours venir la délivrance ;
Slaves martyrs, la France nous entend !
Lorsqu'il pénétrait dans une cour, où
en levant la tête, il voyait à tous les
étages, derrière presque toutes les fe-
nêtres, des têtes fraîches et rieuses de
fillettes travaillant à des fleurs artifi-
cielles. à des robes, à des chapeaux, à
des plumes, à des ouvrages de couture
et ae broderie, il n'bésitait pas, choi-
sissait dans son répertoire une chanson
bien sentimentale, et, adoucissant le
timbre de sa voix, entonnait la Chanson
de Madeleine, par exemple, ou bien
encore : Dieu bénit celui qui donne, ou
le Chant (Pun oiseau :
Dieu fit -il la voix qui soupire
Pour nous charmer, nous attendrir ?
Ou du ciel viens-tu pour nous dire
Que vivre ici-bas c'est souffrir ?.
C'était autre chose lorsqu'on le lais-
sait pénétrer dans les maisons où ne se
trouvaient guère que des appartements
de bourgeois. La plupart du temps, les
concierges le renvoyaient; mais quel-
ques-uns, toutefois, se montraient plus
tolérants et lui permettaient de chanter.
Alors, c'étaient des chansonnettes
gaies, burlesques :
J'ai fait la joli'connaissance
D'Alfred, un amour de coiffeur..,
Il n'avait que 1 embarras du choix, et
quand les bourgeois faisaient la sourde
oreille, quand les sous ne pleuvaient pas
assez vite, il entonnait :
Jadis vivait au fond d'ce marécage,
Trou la la, laïtou, la la.
Un' jeun' grenouiii' aussi belle que sage
Un jeun'crapaud, à peu près du même âge,
Vient un beau jour lui parler mariage.
Souvent, dans ces mêmes maisons.
quand il chantait une ronde auvergnate,
ont il fallait rythmer la un avec un pas
de gavotte, il' se contentait de faire
tourner son chapeau au-dessus de sa
tête. L'effet était le même. On riait et le
pauvro vieux avait gagné son argent.
Mais lorsque, après avoir chanté pour
les ouvriers. les grisettes et les bour-
geois, il voulait plaire aux employés,
dans les maisons a petits logements, ou
dans les cours des hôtels garnis, il
commençait :
Je loge au quatrième étage,
C'est là que finit l'escalier.
Je suis ma femme de ménage,
Mon domestique et mon portier.
Des créanciers quand la cohorte
Au logis sonne à tour de bras,
C'est toujours, en ouvrant la porte,
Moi qui dis que je n'y suis pas.
Et c'est ainsi qu'il gagnait sa vie et
que même, à lui seul, il apportait de
1 aisance dans le ménage. Car, on s'en
souvient, il n'avait pas voulu laisser
Louise retourner chez Mme Gauthier.
C'était en revenant de chez la mercière
de la rue du Bac que la jeune &He avait
rencontré Maurice et qu'elle avait été
enlevée. Il craignait d'autres pièges. Il
désirait que pour longtemps elle restât
rue des Poissonniers.
Du reste, il avait son idée. L'extrême
économie avec laquelle on vivait faisait
que, sur son gain de tous les jours, on
épensait à peine la moitié. Ils avaient
éprouvé tant de misère depuis des an-
nées, ils avaient passé par tant de sou-
cis d'argent, qu'ils étaient « habitués à
la dure », comme disent les paysans.
Lefoint, de Bois-le-Roi, était déjà rem-
i*
boursé, et sous les piles de linge, dans
la petite boîte, des pièces de cent sous
attendaient.
En bas de la maison, il y avait une
boutique longue et étroite, faisant le
pendant de la boutique du charcutier, à
laquelle Guébriand n'avait pas encore
vu de locataires, depuis qu'il habitait la
rue des Poissonniers.
C'est cette boutique qu'il visait pour
Louise.
Un soir, l'infirme rentra tout fier et
comme Louise et la vieille lui deman- !
daient ce qui motivait son air guilleret,
il répondit en racontant qu'il était allé
trouver le propriétaire de la maison et
que, sans donner d'avance, Louise pour-
rait prendre, quand elle le voudrait, pos-
session de la boutique.
Le propriétaire a su combien nous
avions été malheureux ces temps der-
niers, ajouta-t-il, il ne veut point d'a-
vance, et pour nous mettre à l'aise,
nous fera crédit de six mois. C'est
rare, un propriétaire de cetempérament7
là. Décidément, il y a encore des bra-
ves gens sur la terre.
Louise était étonnée ; quant a la
mère, elle oubliait de tourner ses pou-
ces et ouvrait de grands yeux.
Et que ferai-je de cette boutique,
mon père ?
- Je vais te le dire.
Et le visage de l'iofirme s'épanouis-
sait dans une joie orgueilleuse. C'était
une idée qui lui était venue il y avait
déjà longtemps et une surprise qu'il pré-
parait à sa femme et à sa femme et à sa
fille.
Voici, dit-il, ce que j'ai rêvé : Toi,
ma vieille, et toi, Louise, vous allez être
occupées toutes deux au même com-
merce ; ah 1 ma pauvre femme, il faudra
que tu rompes avec tes habitudes de
paresse et que tu ne tournes plus aussi
souvent tes pouces au coin du feu, sans
rien faire.
La vieille fit un geste de surprise et
son visage rond, aux joues grasses et
roses, donna tous les signes de la plus
douloureuse stupéfaction.
Oh I moi, répéta-t-eUe, si j'avais
seulement deux mille livres de rente, je
ne travaillerais jamais.
- Eh ! dit Guébriand, qui, de bonne
humeur, riait, je crois que tu t'en es
passée jusqu'ici de tes deux mille livres
de rente, ce qui ne t'a pas empêchée de
ne rien faire.
La mère lui adressa un regard de re-
proche.
Enfin, dit l'infirme, tu n'as rien a
craindre, le travail que je vais t'imposer
n'excédera pas tes forces ; du reste,
Louise t'aidera, j'espère qu'à vous deux
vous gagnerez assez d'argent pour faire
aller le ménage ; alors, moi, je quitterai
ma place. parce que je suis vieux et je
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