Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-09-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 septembre 1921 07 septembre 1921
Description : 1921/09/07 (A22,N105). 1921/09/07 (A22,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63580728
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
VINGT-DEUXIEME ANNEE. - No 105
LE NUMERO : 80 GENTIMIS
MERCREDI SOIR 7 SEPTEMBRE 1921.
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Un an 6 mois 8 mois
ABONNEMENTS ( France et Colonies 55 »? 30 » 16 Il
avec le sup] lé t Etranger 80 n 45, 2S.
illustré l7. J) »
On s'abonne dans tous les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
La Situation linancièro. de i tUuU umuu
–-– gilo
La guerre a amené sur nos colonies
un regain de l'attention des Pouvoirs
publics. De grands travaux sont prévus
pour les mettre économiquement en
valeur. Un grand projet d'emprunt est
prévu par le ministre des Colonies qui
doit pourvoir à leur outillage industriel.
En attendant la réalisation de ce-s
grands projets, voyons quelle est la si-
tuation financière de notre grande co-
lonie d'Extrême-Orient, rindo-Chine.
Les prop'hètes de Paris et de Saigon
annonçaient un énorme dMlcit dans le
budget de cette Colonie par suite du
taux budgétaire à 8 francs et diminu-
tion de l'exportation du riz qui devait
amener une diminution de 50 0/0 dans
les droits de sortie sur les riz.
Les prévisions des augures ne se sont
heureusement pas Réalisées,
Les résultats des quatre premiers
mois de l'année annoncent, en effet,
1.750.000 $ en plus sur les prévisions
budgétaires et 3.250.000 $ en plus sur
les résultats de 1920. Les recettes des
4 premiers articles du budget général
de l'exercice 1921 s'élevaient au 31 mai.
dernier à 4,379.000 piastres sur l'article
premier, à 16.659.000 piastres sur l'ar-
ticle 2, à 814-000 piastres sur l'article 3,
et à 523.000 piastres sur l'article 4, soit,
au total 22.360.000 piastres en plus sur
les prévisions budgétaires et 1.743.000
piastres sur les résultats de la même pé-
riode 1920.
La situation budgétaire du Gouverne-
ment de l'Indo-Chine n'est donc pas
mauvaise.
Cependant il-ne faudrait pas trop se
rassurer. Les résultats des budgets lo-
eaux sont moins bons que ceux du bud-
get général ; ceux du 2° semestre peu-
vent être moins favorables.
On peut cependant affirmer dès main-
tenant que la politique financière suivie
par le Gouvernement générai donne des
résultats appréciables.
La situation budgétaire était franche-
ment mauvaise, de l'avis de tous et de
MM. Monguillot et de Kératry en parti-
culier en fin 1919.
La crise monétaire battait son plein
au printemps de 1920 lors de l'arrivée
de M. Long à Hanoï.
M. Long a dû établir de nouveaux
impôts en débarquant pour trouver de
nouvelles recettes, en même temps qu'il
réalisait l'élévation des traitements et
soldes des indigènes et des Européens,
réalisations qu'il fallait faire pour tenir
les promesses clui avaient été faites.
Dès à présent on peut constater :
1° Que l'exercice 1920 va se boucler
par un excédent de 6 millions de pias-
tres ;
20 Que l'exercice 1921, moins favorisé.
atteint par les répercussions de la crise
commerciale qui sévit sur le monde en-
tier, se boudera néanmoins sans déficit.
Au point de vue monétaire, on peut
dire que les mesures prises, cours forcé,
émission de billets moyens de change
fournis au compte du Gouvernement gé-
néral, n'ont occasionné aucun trouble
économique, ont facilité l'exportation de
la récolte de 1920, et enfin ont permis
au Gouverneur Général de reconstituer
peu à peu rencaisse métallique de
l'Indo-Chine.
D'ici quelques mois, sans doute, on
pourra supprimer le cours forcé, réta-
blir la liberté des changes, et les opéra-
tions du Gouvernement général étant li-
quidées, laisseront, d'après ce que l'on
croit, des crédits importants, qui pour-
ront être employés à des travaux d'hy-
draulique agricole, d'irrigations, de ca-
naux, de ponts, d'écoles et d'hôpitaux.
La situation sera alors nette et au
moment que choisira le Gouvernement
il pourra émettre l'emprunt en piastres
qui, très probablement, sera un gros
succès et marquera une ère nouvelle,
celle de l'autonomie des finances de la
Colonie.
C'est la base première et nécessaire
d'un Etat indo-chinois.
Avant qu'un pays puisse se gouver-
ner, il est de toute évidence qu'il faut
qu'il puisse vivre (budget ordinaire en
équilibre), qu'il tpuisse se développer
(crédit).
C'est dans ces éléments premiers qu'il
trouve les moyens de se défendre contre
le désordre intérieur ou les périls exté-
rieurs (police, armée) et disposer des
compétences nécessaires pour dévelop-
per son niveau intellectuel et moral,
s'administrer et créer un milieu d'hy-
giène propre à la défense de la santé
publique (administrateurs et fonction-
naires, .enseignement, hôpitaux et dis-
pensaires).
Ceux qui veulent que progressivement
dans nos colonies les colons français et
indigènes soient de plus en plus asso-
ciés à la gestion des affaires publiques,
estimeront avec nous que la première
œuvre à accomplir est de doter nos co-
lonies de bonnes finances et d'un crédit
solide.
En l'espèce, d'après ce que nous ve-
nons de dire, il y a lieu de faire con-
fiance au Gouverneur Général de l'Indo-
Chine qui .s'est d'abord attaché à cette
œuvre primordiale et qui, dans tous les
domaines : enseignement, justice, hy-
giène publique, etc., a déjà donné la
preuve d'une orientation qu'on ne peut
qu'encourager.
Charles Debierre,
- Sénateur du Nord.
à L'EXPOSITION COLoniALE DE MARSEILLE
Une grande activité règne dans tous les
services die l'Exposition Nationale Colo-
niale de Marseille 1922, où l'on nous affir-
me que tout sera prêt dans sept mois,
c'est-à-dire à la date fixée pour l'ouver-
ture, le jour de Pâques, 16 avril 1982.
Après la visite de IM.- le maréchal Lyau-
tey, résident général au Maroc, M. Cle-
menceau, ancien président du Conseil,
dans les quelques heures die son arrêt à
Marseille avant de s'embarquer pour Ja
Corse, a tenu à aller visiter le Parc au
Rond-Point du Prado, où travaillent actuel-
lement plus de mille ouvriers.
Visite de M. Clemenceau
"Yétui d'un complet jaquette couleur mar-
ron, coiffé d'un feutre gris de forme indé-
cise, en souliers blancs, M. Clemenceau
s'est rendu récemment à l'Exposition Colo-
niale, accompagné de MM. Thiibond, préfet
des Bouiches-du-Rhône ; Barnier, préfet du
Var, et Piocangeli, député de la Corse.
En l'absence de Mi. Artaud, commissaire
général, il a été reçu par M. Louis Bon-
naud, directeur de l'Exposition, assisté de
M. Bréal, délégué du service de la propa-
gande au ministère des Affaires étrangè-
res, et Pauher, commissaire de l'Indo-
Chine,
Très alerte, prenant la tête du cortège,
il a commencé sa. visite, par le Palais de
rIuclo-Chine. Il a été enthousiasmé par le
spectacle que présente déjà cette magni-
fique reconstitution du temple d'Angkor.
Puis, il s'est rendu sur les chantiers de
l'Afrique, occidentale, dont il a voulu voir
les plans. L'impressionnante charpente
métallique qui encadre la grande salle
hexaonaleo du milieu l'a tellement intéres-
sé qu.'il s'est rendu .jusque dans un pavil-
lon situé sur les -berges de l'Huveaune,
DOur admirer la maquette du projet.
L'ancien président du Conseil s'est ar-
rêté longuement devant les emplacements
réservés aux pala-is. du Maroc, de la: Tuni-
sie et de Madagascar. Cette visite s'est pro-
longée jusqu'à midi, et, comme il faisait
Chaud, M. Clemenceau, s'épongeant le
front, dit : « Oui, cette manifestation colo-
niale sera réussie, mais ce qu'il y aura de
plus colonial encore, ce sera votre soleil. »
M. Georges Clemenceau qui systématique-
ment a combattu l'expansion coloniale fran-
çaise et refusé de visiter nos colonies. a pirtu-
rais de faire un tour l'an procham. à Mar-
seille.
De Tougeourt à Tombouctou en automobile
---0-0--
Sur la double initiative des ministres de
la Guerre et des Colonies se prépare une
expédition du plus haut intérêt : la traver-
sée du' Sahara, en automobile, - de Toug-
gourt à Tombouctou.
Cette expédition, tout comme le raid
aérien accompli par le commandant Vuille-
min, en janvier-février 1920, Alger-Dakar
par Tombouctou, fait partie d'un vaste pro-
jet ayant pour but, et de relier nos pos-
sessions de l'Afrique du nord à celles .de
l'Afrique occidentale et aussi - point ca-
pital - d'apporter au grave et difficile
problème des communications coloniales.
une solution pratique;
L'expédition comportera douze automobi-
les : douze automobiles non pas d'un mo-
dèle spécial, étudié pour la. circonstance,
mais d'un modèle courant, fournies par -M'.
André Citroën.
Ces automobiles seront toutes pourvues
du train propulseur à chenilles souples
Kégresse-Hipstin.
Elles seront équipées pour recevoir un
réservoir de 200 litres d'essence et traîne-
ront d'autre part, et cha.cune une remor-
que-réservoir contenant 7 à 800 litres d'es-
sence, pour leur permettre d'effectuer, sans
ravitaillement, les 3.000 kilomètres du par-
cours Touggourt-Tomhouctou.
En dehors des conducteurs et mécani-
ciens. l'expédition comportera douze invi-
tés, dont les représentants des ministères
intéressés : la Guerre et les Colonies et
aussi. l'Instruction publique.
L'Instruction publique est, en effet, con-
sidérablement intéressée à l'expédition
dans laquelle elle sera représentée, par
deux ou trois, savants, dont un géologue.
'1 Seront, d'autre part, invités à participer
au raid pour en faire le" récit, un roman-
cier, un journaliste et un opérateur de ci-
néma.
Le parcours de Touggourt à Tombouctou
sera accompli en quinze jours, à raison de
200 kilomètres par jour. Chaque voiture
sera d'autre part armée. d'une mitrail-
leuse et portera dans ses coffres l'huile et
l'eau nécessaires au moteur, mais aussi
les provisions d'eau et de vivres nécessai-
res aux membres de l'expédition.
Des essais vont être faits, dans la région
des dunes d'Arcachon.
Pour avoir Miiiislrain
Le Ministère des Colo-
nies, qui n'aime pas beau-
coup les fonctionnaires
locaux des colonies, au-
rait bien voulu pouvoir
rocher les futurs admi-
nistrateurs en dehors des
agents des Services civibs.
Puisqu'il est admis qu'il
n'est point besoin d'aller
aux colonies pour faire Lpi rédacteur, un
chef de bureau ou un directeur à VAdmi-
nistration Centrale, on ne voit pas, en effet,
pourquoi on ne confierait pas également la
direction des circonscriptions administrati-
ves africaines ou indo-chino-Lses, à des jeu-
nes gems frais ômoUus de l'Ecole de Droit,
la seule condition imposée étant un stage
à l'Institution de l'avenue de l'Observatoire,
dénommée : Ecole Coloniale. Mais ce recru-
tement ne « d.onnant » pas, it a bien fallu,
en désespoir de cause, recourir aux ad-
joints des service. civils, Ceum-ci ne sont
parvenus à ce grade, en général, seidement
après 5 ou 6 ans d'apprentissage adminis-
tratif en qualité de commis. Ils ont donc,
de ce lait, acquis une expérience et une
compétence des choses coloniales que pour-
rait leur envier maint fonctionnaire de la
rue Oudinol. il suffisait donc, chaque an-
née, de les faire concourir entre eux, et de
nommer administrateurs-adjoints les plus
méritants. r
Mais il y avait à sauvegarder l'existence
de l'Ecole Coloniale, qui se mourait faute
d'élèves directs. On a donc décidé que les
adjoints viendraient faire w stage de neuf
mois en cette Institution. Ainsi seront jus-
tifiées pour quelques privilégiés, soi-disant
professeurs à cette Ecoiei quelques prében-
des et sinécures, dont on fait, d'ailleurs,
payer le montant aux bwlgcls locaux.
Les gouverneurs généraux ont laissé fai-
re, malgré les inconvénients du, séjour ren-
dit, ainsi, obligatoire en France, loin de leur
poste, d'une soixantaine de jeunes fonction-
naires, A uni m ornant où la pénurie des ca-
naires, déjà les plw fâcheuses répercussions
sur la situation politique et économique de
nos colonies.
Ceci regarde les gottVernenfs. Mais les in-
téressés ont d'autres sujets de mécontente-
ment. Ils ne demandent point, pour la plu-
part, (i venir habiter Paris pendant un an.
Ils connaissent par ouï-dire la crise clefs lo-
gements, la cherté du prix de la vie dans
la capitale. Beaucoup ont de la famille. Aus-
si espéraient-vis qu'on arrondirait un peu
leur maigre solde d'adjoint, qid est, en
France, de 6.000 francs par an.
Rien n a été prévu, sauf, je. crois, l'alloca.
tion d'une indemnité de 75 francs par mois,
dite de résidence à Paris. A la colonie, ou
en congé, ils percevaient des indemnités de
charges de famille. Alors qu'en France tous
les [onctio'nnaires' d'Etat, de départements
ou de communes les perçoivent, on leur
supprimera ces indemnités après 6 mois de
présence en France. Ainsi en a décidé l'Ad-
ministration locale de l'A. 0. F. Elle de-
vrait, cependant, fauonser les familles nom-
breuses. M. Martini Merlin ne doit pas se
montrer envers eux moins géncre.ux' qu'en-
vers les « détachés » dans les Commissa-
riats d'Exposition ou à l'Agence Economi-
que. Ces quelques privilégiés sont, d'ail.
leurs, presque tous célibataires, el de grade
élevé. On leur alloue cependant 500 francs
par mois d'indemnité. Ne serait-il pas équi-
le pas (,,qiti-
table d'appliquer la môme mesure aux pe-
lits fonctionnaires alstreints à un stage à
Paris ?
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Votta
au Conseil Supérieur des Colonies
<,
Les États-Unis et les Mandats coloniaux
il est .confirmé que le Gouvernement des
Etats-Unis a adressé à toutes les puissances
alliées1 une nouvelle note au sujet des ter-
ritoires mandatés. Cette note a été expédiée
la semaine dernièret.
Le.' département d'Etat refuse de fournir
des. renseignements sur le contenu do cette
note, mais on apprend qu'elle a trait spéci-
fiquement aux mandat::}! des classes' A et B
sous le. contrôle de la Société des Nations.
La note confirmerait la position prise
par les EtaLs-Unis en ce qui touche les
droits1 américains dans les territoires man-
datés.
Placés sous le mandat B, le Togo et le
Cameroun ont cléjc été l'objet de '3 convoi-
tises américaines.
Il ne faudra pas moins que toute il a vi-
gilance et l'intelligente énergie de notre mi-
nistre des Colonies, M. Albert Sarraut, pour
défendre les intérêts de la France, si malen-
contreusement négligés dans la rédaction
du traité ,dte paix.
-
AGENCE ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR
-<>-0-
A partir du 12 septembre, les services
de l'Agence Economique de Madagascar se-
ront installés, 40, rue du Général-Fcy, 8e ar-
rondissement. 'M. Gaston Pelletier, 'le sym-
pathique et distingué directeur de l'Agen-
ce Economique Ù Madagascar, pourra
ainsi donner à cet organisme toute l'exten-
sion désirable.
DANS L'INSPECTION DES COLONIES
M. Norès (Georges-Lucien-Con stantin),
inspecteur général de 2° classe des colonies
est placé hors cadres à compter du 16 août
1921, pour remplir les fonctions de direc-
teur du contrôle financier en Indo-Chine, et
promu, pour' compter de la mêmq date, au
gr'acle el'i nspecte1.ll' génél"éJll de lre clasise.
c
L'Administration de r Alrique du Mord
i 1
La Réunion d'Etudes Algériennes a
consacré l'une de ses séances de cette
année à cette horripilante question de
l'administration de l'Afrique du Nord.
Il est, en effet, inconcevable que les
trois partioo de. notre possession médi-
terranéennel soient administrées chacu-
ne d'une 'manière différente. Les incon-
vénients qui en résultent sont innom-
brables ; citons ce fait monstrueux que
les routes et les chemins dei fer ont la
pilus grande peinei à pénétrer d'un do-
maine sur l'autre, faute d'ententel. Cela
ne peut pas durer, tout le monde est
d'accord) à ce sujet. Mais au profit de
qui doit s'opérer l'unification ? C'est
ici que les avis diffèrent.
L'Algérie se trouve très bien d'être
sous le régime de l'Intérieur, n'a aucu-
ne raison pour être transférée aux Af-
faires étrangères et « ne veut rien sa-
voir .» pour employer une expression tri-
viale, pour être soumise au Ministère
des Colonies. Les motifs qu'elle fournit
sont inégalement bons. Elle veut être
assimlilée: le plus possible à la France,
faire en quelque sorte partie de la Fran-
ce et considère que c'est la seule garan-
tie de salut pour 600.000 colons placés
en face de 5 millions d'indigènes.
Quant au ministère des Colonies, l'Al-
gérie estimle qu'il est en proie à un dé-
sordre congénital.
Nous ne saurions souscrire à une con-
damnation définitive d'un grand service
public. 'Si les choses n'y vont pas bien,
il faut les faire aller mieux. Mais il est
inadmissible qu'un pays qui possède le
plus grand empire colonial du .monde
après l'Angleterre jette le manche après
la coigTiée et se déclare inapte à mettre
sur pied un ministère des Colonies. Le
malheur de cet organisme, chez nous,
est qu'il est sorti non pas comme Mi-
nerve, tout armé du cerveau de Jupi-
ter, mais tout désarmé du Ministère
de la Marine où il avait, pris cle très
mauvaises habitudes, mal surveillé par
des amiraux qui s'en désintéressaient.
A peine avait-il une existence indé-
pendante qu'il se voyait doté de dOlffilai.
nés d'étendue inespérée auxquels on
appliqua, bon gré mial gré, des disposi-
tions faites pour les petites colonies que
nous avions en 1870. Imaginer une pou-
le à laquelle on donne à soigner cent
couvées : elle, commence par s'affoler.
Le ministère des Colonies,lui,commence
à s'assagir. Et puis, pendant quarante
ans. tout l'organisme colonial n'était
qu'une sorte de bourgeonnement, adven-
tice sur l'organisme militaire qui était
l'important : les administrateurs avaient
pour principale fonction d'assurer des
vivres et de la sécurité à nos. troupes et.
à nos fonctionnaires ; les colons pre-
naient le reste de leur sollicitude quand
ils en avaient de trop. Il faut avouer
qu'un esprit nouveau souffle au minis-
tère des Colonies. Petit à petit, on met
en place les meubl'es et les gens. et ce
sera bientôt, une maison avouable où
l'on pourra entrer sans cra.inte de se
compromettre. Ne serait-il pas sage
d'attendre que ce moment, soit venu,
voire de le hâter un peu ? Car l'avenir
de l'Algérie n'esb pas au nord, il est au
sud. La mission de l'Afrique- du Nord
est d'exploiter l'Afrique centrale, après
avoir fait sa jonction avec. elle. L'Algé-
rie n'a pourtant pas l'espoir d'entraîner
après elle l'A. 0. F. au ministère d'e
l'Intérieur ?
Il est vrai que ce n'est pas là la, SQllu-
tion caressée" par la plupart des Algé-
riens : ils voudraient constituer un mi-
nistère, de l'Afrique du Nnrd nu tout
au moins un sous-secrétariat d'Etat rat-
taché, soit à la présidence du Conseil,
soit, au ministère de l'Intérieur, et au-
quel les Affaires, étrangères, délégue-
raient leur pouvotir sur la Tunisie. On
s'apercevrait bien vite qu'un sous-seeré-
tnri::t.t ne suffirait pas puisqu'il n'aurait
pas place au Conseil des ministres et.
parce que ses fonctions dépasseraient
vite son titre. Il faudrait créer un
Ministère. Les Chambres ne voteraient
pas les crédits ; et comment s'en éton-
ner ? Nous avons un ministèrei des Co-
lonies ; son rôle ne doit pas tourner à la
sinécure, ses fonctions, étant progressi-
vement divisées entre plusieurs minis-
tères ; car l'Indo-Chine ne manquerait
pas d'élever les miêmles. prétentions que
l'Afriaue du Nord
Non. Ce n'est pas cela qu'il faut. et
nous nous rangeons à l'opinion de no-
tre collègue, M. Ordinaire.
Il faut, dans chaque groupe de coloi-
nies, des gouverneurs généraux dotés
de pouvoirs considérables et. auxquels
les divers ministères délégueraient leur
autorité. Le: ministère des. Colonies
n'aurait plus, à Paris, qu'un rôle de
coordination. La marine avait créé à
Paris, un 6e port militaire. : il ne faut
pas! que les colonies créent à Paris une
tour de Bahel où il serait également
inadmissible soit que les mêmes hom-
mes décident ce, qu'on doit fairel dans
-les climats et pour les races les plus
différents, soit qu'il y aiti un organe di-
recteur pour chaque colonie, organe di-
recteur faisant double emploi avec le
Gouvernement général de la colonie, et
ayant autorité sur lui, bien que moins
compétent et plus éloigné. Lei ministère
de l'Afrique du Nord doit être à Alger.,
celui de l'A. 0. F. à Dakar, celui éfèTln-
dOI-Chine, à Hanoï. L'organe de la rue
Oudinot doit « faire les commissions »
des colonies sous la surveillance un peu
distanto d'un ministre auquel il appar-
tiendrait de contrôler tout cela det haut,
et de. convoquer, de temips en temps, les
gouvlerneurs généraux ou leurs repré-
sentants, pour établir un lien entre les
différentes parties de notre \gmpioo. Le
ministère de l'Inde. anglaise est à
Delhi ; à Londres il n'y a qu'un sous-
secrétaire d'Etat..G'est celui qui est sur
place qui doit administrer ; coloniser
dei loin est aussi dangereux que faire la
guerre de loip.
Lucien Cornet,
sénateur,
Membre de la Commission
des Allaires étrangères,
des Protectorats et des Colonies.
♦
A NOS LECTEURS
----0-0-
'PÛ'Uir donner .plus dei clarté dans nos diffé
rents courriers des colonies, nos lecteurs
trouveront désormais composées -en; romain
les informations parvenues par lettre et en
italiques les' nouvelles que nous recevrons
pan dépêche.
-Ob
A JvA CHAMI5RB
-1)-0---
DANS LES COMMISSIONS
Le budget du Maroc
La Commission des Finances de la Cham-
bre a désigné M. Georges Bureau comme
rapporteur du budget spécial du Maroc.
4>
LE VOYAGE DU ROI ALBERT 1er
----{)-O-- 0
Le Roi des Belges rejoint à Marseille
par la Reine venant d'Italie, s'est embar-
qué aujourd'hui mercredi pour Alger, dans
le plus strict incognito.
Les retugles russes dans rMrMue du nord
-0-0--
On estime à 7.000 ou 8.000 le nombre
des Russes tant survivants de l'armée
Wrangel quie réfugiés civils qui sont instal-
lés à la suite du désastre de l'Empire des
tzars, dans l'Afrique du Nord, presqu'ex-
clusivement en Algérie et en Tunisie. On
sait qu'à Bizerte notamment ils forment
une colonie particulièrement importante.
Honneur à Largeau
--<>-0-
Co n'est pas sains une nouvelle émotion
que les Coloniaux ont appris que leur bra-
ve camarade de brousse et de glorieux
combats venait d'être honoré de nouveau
par M. Gaston Deschamps à J'inaugura-
tion du monument aux morts de la com-
mune de i\tIagn? (Deux-Sèvres) dont le géné-
ral Largeau était originaire.
Tombé au champ d'honneur, à Verdun
à la tôte de la 37° division, au milieu de ses
braves marsouins, Largeau lepose: actuelle-
ment au cimetière de F.roidO!s (Meuse). Sous
peu, il sera inhumé parmi ses compatriotes
à Magné et les jeunes générations pourront
venir sur sa tombel s'inspirer des belles
vertus militaires et des hautes quailité-s
morales du compagnon de Marchand au
Balir-el-Gazal et au Nil, d'un des plus, bra-
ves défenseurs de Verdun, de ceux qui
j avaient crié aux Aileiffiands : « On ne passe
pas. »
Eugène Devaux.
-00
Abstention motivée
Nos lecteurs qui ont certainement suivi
avec intérêt les articles de notre distingue
collaborateur M. Henry Michel sur le
voyage de M. -Martial Merlin au Dahomey
n'ont pas manqué d'être surpris de n'a-
voir pas rencontré le député du Sénégal
sur le chemin du sympathique gouver-
neur général de l'A. 0. F.
Notre confrère, l'Avenir de l'A. 0. F. en
donne l'explication suivante :
(t Biaise Diagne avait compris, avec jus-
te raison que sa présence dans cette visite
faite au nom de la France, n'en augmen-
terait en rien l'éclat, il s'était abstenu de
participer aui voyage. On prétend que cet
homme, glorieux fuyard de la peste, crai-
gnait de contracter le vomito negro. »
M-1
Rapports et Décrets
Décret en vertu duquel la délibération du
Conseil général du Sénégal, en date du
25 décembre 1920, exonérant les petits
contribuables de l'impôt personnel mobi-
lier n'est pas approuvée.
Décret portant répression du vagabondage
des indigènes à Madagascar et Dépen-1
danceis. -
J. 0. du 7 septembre 1921.
COURRIER
de l'Afrique du Nord
ALGÉRIE
La vie administrative
- Le Gouvernement général à décidé
l'appiication à l'Algérie des lois des 25 juin
1920 et. 30 avili 1921. lesquelles confèrent
au service des douanes le droit de recher-
ches dans les écritures des importateurs et
exportateurs directs ou indirects. Ces dis-
positions prévoient la tenue d'un répertoire-
journal des opérations se rapportant au
commerce extérieur.
Pour permettre aux intéressés de se con-
former a la loi et de se pourvoir des im-
primés nécessaires le délai d'application
est fixé au'lc'" janvier prochain.
La vie économique
Les syndicats agricoles de plus de 80
lioco'tilés se réuniront -en jagsemiblèe ex-
traordinaire le 16 septembre au siège de
l'Union d'es Syndicats. Les questions sui-
vantes seront notamment débattues : liberté
d'exportation des céréales, arrêt des tran-
sactions, désignation d'un Comité exécutif
de l'Union.
-- L'Union départementale des syndicats
ouvriers du département. d'Alger a tenu un
meeting de protestation contre la décision
des délégations financières qui a maintenu
l'impôt, sur les salaires.
- Les agriculteurs de la région d'Aïn-
.Beïda viennent de constituer un 'syndicat.
Ils ont envoyé une adresse au Gouverneur
général pour lui demander d'agir auprès
des établissements financiers pour qu'ils
accordent de nouveaux et larges crédits
aux colons, qu'ils prorogent les échéances
des crédits consentis jusqu'à ce que les prix
des céréales en Algérie arrivent à égaler
les prix pratiqués en France, transports et
frais divers déduits.
Les événements et les hommes
Le Conseil municipal de Blida a chargé
soii président d'adresser à M. Steeg le té-
légramme suivant :
« I.e Conseil municipal de Biida, entrant
« en session, prie le nouveau chef die la Co-
« Ionie d'agréer l'hommage de sop respec-
« tu eux dévouement et ses meilleurs sou-
cc liaits de bienvenue ».
- M. Steeg, gouverneur général de l'M-
gérie, a été reçu par les ministres de la
Guerre, de la Marinei, des Travaux pu-
blias avec lesquels il s'est entretenu, avant
son départ, de toutes les questions ressor-
tissant à chacun de ces ministères qui in-
téressent l'Algérie.
Il a également conféré avec M. Poincaré"
président de la Commission sénatoriale des
Affaires étrangères et des Protectorats, et
avec M. Rio, de la question des transports
maritime*. •
-- 1 a Commission municipale a adopté
la commune libérée de Verneuil (Marne) et
lui a volé une subvention de 300 francs
imd&nt dix ans.
-- Le Conseil municipal a voté un crédit
annuel de 500 francs comme secours à la
commune dévastée de Mareuil-le-Port
(Marne).
M. Louis Cuinard, avocat, conseiller
général, est candidat à l'élection législative
qui aura lieu à Alger le 20 octobre.
- A la suite d'une averse tombée air Al-
ger notre confrère la Dépêche, Algérienne
se réjouit surtout de ce que les rue3 ont
été arrosées, ce qui ne leur était pas arrivé
depuis longtemps.
Depuis quelque temps, un indigène du
nom de Chaouch, appartenant, à une famille
notable de la llraction dles SoumeJah, ter-
rorise la population paisible d'Et Affroun.
Cet indivi-du, sorti depuis peu de la co-
lonie pénitentiaire, où il a* purgé une peine
de cinq ans, n'a pas été reçu par son père.
Armé d'un fusil, d'un poignard et d'un
revolver, il arrête quiconque il rencontre
à la montagne et le rançonne.
Les jeunes Mauresques apeurées ne vont
plus à la montagne ramasser du bois mort.
Un citoyen en chasse s'est vu enlever
son fusil sous menace de mort.
L'individu quitte la montagne à la r-uit
tombante et vient par ses. coups de feu dé-
ranger les fêtes arabes.
Il a promis, paraît-il, de tirer sur plu-
sieurs personnes qui l'auraient empêché de
mettre ses mauvais projets à exécution.
Une battue aura lieu incessamment prur
capturer ce bandit, vivant ou raort.
- L'Algérien Omokane, qui assassina,
pour la voler, une débitante bordelaise,
Mme Poirier, a été exécuté hier matin. à
Bordeaux.
TUNISIE
La vie économiqué
- Le 10 septembre aura lieu, à la di-
rection générale des Travaux publics, une
oolj udiœ tiûnpour la construction d'un
tronçon de route de 20 kilomètres environ
entre Sbeitha et Sicli-ben-Zid. A côté de ia
route normale sera aménagée une piste de
30 mètres de large réservée spécialement
aux caravanes qui, de la sorte, n'encom-
breront pas la route.
- Le - lotissement agricole de Djebel-
Zriba sera prochainement doté d'une eau
obtenue par la création de sources artifi-
cielles.
Le Djebel-Zriba est en effet constitué
en majeure partie par un massif de grès
grossiers et friables alternant avec des
couches de marne. Par leur constitution,
ces grès sont essentiellement perméables.
Los eaux pénètrent dans le massif en le
traversant et cherchent ensuite un écoule-
ment le long de la -couche marneuse. Il en
résulte de nombreux suintements à petit
dJéhit donnant au plus 3.30 à 400 mètres cu-
bes par jour au total. C'est-à-dire ne per-
mettant pas l'utilisation pratique.
Le Service d'es Mines a donc envisagé ia
possibilité de créer une source artificielle-
1 a débit plus appréciable et plus constant
LE NUMERO : 80 GENTIMIS
MERCREDI SOIR 7 SEPTEMBRE 1921.
Les Annales Coloniales
--. d d es iilizi ) es 1 z i
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Un an 6 mois 8 mois
ABONNEMENTS ( France et Colonies 55 »? 30 » 16 Il
avec le sup] lé t Etranger 80 n 45, 2S.
illustré l7. J) »
On s'abonne dans tous les Bureaux de poste et chez les principaux libraires
La Situation linancièro. de i tUuU umuu
–-– gilo
La guerre a amené sur nos colonies
un regain de l'attention des Pouvoirs
publics. De grands travaux sont prévus
pour les mettre économiquement en
valeur. Un grand projet d'emprunt est
prévu par le ministre des Colonies qui
doit pourvoir à leur outillage industriel.
En attendant la réalisation de ce-s
grands projets, voyons quelle est la si-
tuation financière de notre grande co-
lonie d'Extrême-Orient, rindo-Chine.
Les prop'hètes de Paris et de Saigon
annonçaient un énorme dMlcit dans le
budget de cette Colonie par suite du
taux budgétaire à 8 francs et diminu-
tion de l'exportation du riz qui devait
amener une diminution de 50 0/0 dans
les droits de sortie sur les riz.
Les prévisions des augures ne se sont
heureusement pas Réalisées,
Les résultats des quatre premiers
mois de l'année annoncent, en effet,
1.750.000 $ en plus sur les prévisions
budgétaires et 3.250.000 $ en plus sur
les résultats de 1920. Les recettes des
4 premiers articles du budget général
de l'exercice 1921 s'élevaient au 31 mai.
dernier à 4,379.000 piastres sur l'article
premier, à 16.659.000 piastres sur l'ar-
ticle 2, à 814-000 piastres sur l'article 3,
et à 523.000 piastres sur l'article 4, soit,
au total 22.360.000 piastres en plus sur
les prévisions budgétaires et 1.743.000
piastres sur les résultats de la même pé-
riode 1920.
La situation budgétaire du Gouverne-
ment de l'Indo-Chine n'est donc pas
mauvaise.
Cependant il-ne faudrait pas trop se
rassurer. Les résultats des budgets lo-
eaux sont moins bons que ceux du bud-
get général ; ceux du 2° semestre peu-
vent être moins favorables.
On peut cependant affirmer dès main-
tenant que la politique financière suivie
par le Gouvernement générai donne des
résultats appréciables.
La situation budgétaire était franche-
ment mauvaise, de l'avis de tous et de
MM. Monguillot et de Kératry en parti-
culier en fin 1919.
La crise monétaire battait son plein
au printemps de 1920 lors de l'arrivée
de M. Long à Hanoï.
M. Long a dû établir de nouveaux
impôts en débarquant pour trouver de
nouvelles recettes, en même temps qu'il
réalisait l'élévation des traitements et
soldes des indigènes et des Européens,
réalisations qu'il fallait faire pour tenir
les promesses clui avaient été faites.
Dès à présent on peut constater :
1° Que l'exercice 1920 va se boucler
par un excédent de 6 millions de pias-
tres ;
20 Que l'exercice 1921, moins favorisé.
atteint par les répercussions de la crise
commerciale qui sévit sur le monde en-
tier, se boudera néanmoins sans déficit.
Au point de vue monétaire, on peut
dire que les mesures prises, cours forcé,
émission de billets moyens de change
fournis au compte du Gouvernement gé-
néral, n'ont occasionné aucun trouble
économique, ont facilité l'exportation de
la récolte de 1920, et enfin ont permis
au Gouverneur Général de reconstituer
peu à peu rencaisse métallique de
l'Indo-Chine.
D'ici quelques mois, sans doute, on
pourra supprimer le cours forcé, réta-
blir la liberté des changes, et les opéra-
tions du Gouvernement général étant li-
quidées, laisseront, d'après ce que l'on
croit, des crédits importants, qui pour-
ront être employés à des travaux d'hy-
draulique agricole, d'irrigations, de ca-
naux, de ponts, d'écoles et d'hôpitaux.
La situation sera alors nette et au
moment que choisira le Gouvernement
il pourra émettre l'emprunt en piastres
qui, très probablement, sera un gros
succès et marquera une ère nouvelle,
celle de l'autonomie des finances de la
Colonie.
C'est la base première et nécessaire
d'un Etat indo-chinois.
Avant qu'un pays puisse se gouver-
ner, il est de toute évidence qu'il faut
qu'il puisse vivre (budget ordinaire en
équilibre), qu'il tpuisse se développer
(crédit).
C'est dans ces éléments premiers qu'il
trouve les moyens de se défendre contre
le désordre intérieur ou les périls exté-
rieurs (police, armée) et disposer des
compétences nécessaires pour dévelop-
per son niveau intellectuel et moral,
s'administrer et créer un milieu d'hy-
giène propre à la défense de la santé
publique (administrateurs et fonction-
naires, .enseignement, hôpitaux et dis-
pensaires).
Ceux qui veulent que progressivement
dans nos colonies les colons français et
indigènes soient de plus en plus asso-
ciés à la gestion des affaires publiques,
estimeront avec nous que la première
œuvre à accomplir est de doter nos co-
lonies de bonnes finances et d'un crédit
solide.
En l'espèce, d'après ce que nous ve-
nons de dire, il y a lieu de faire con-
fiance au Gouverneur Général de l'Indo-
Chine qui .s'est d'abord attaché à cette
œuvre primordiale et qui, dans tous les
domaines : enseignement, justice, hy-
giène publique, etc., a déjà donné la
preuve d'une orientation qu'on ne peut
qu'encourager.
Charles Debierre,
- Sénateur du Nord.
à L'EXPOSITION COLoniALE DE MARSEILLE
Une grande activité règne dans tous les
services die l'Exposition Nationale Colo-
niale de Marseille 1922, où l'on nous affir-
me que tout sera prêt dans sept mois,
c'est-à-dire à la date fixée pour l'ouver-
ture, le jour de Pâques, 16 avril 1982.
Après la visite de IM.- le maréchal Lyau-
tey, résident général au Maroc, M. Cle-
menceau, ancien président du Conseil,
dans les quelques heures die son arrêt à
Marseille avant de s'embarquer pour Ja
Corse, a tenu à aller visiter le Parc au
Rond-Point du Prado, où travaillent actuel-
lement plus de mille ouvriers.
Visite de M. Clemenceau
"Yétui d'un complet jaquette couleur mar-
ron, coiffé d'un feutre gris de forme indé-
cise, en souliers blancs, M. Clemenceau
s'est rendu récemment à l'Exposition Colo-
niale, accompagné de MM. Thiibond, préfet
des Bouiches-du-Rhône ; Barnier, préfet du
Var, et Piocangeli, député de la Corse.
En l'absence de Mi. Artaud, commissaire
général, il a été reçu par M. Louis Bon-
naud, directeur de l'Exposition, assisté de
M. Bréal, délégué du service de la propa-
gande au ministère des Affaires étrangè-
res, et Pauher, commissaire de l'Indo-
Chine,
Très alerte, prenant la tête du cortège,
il a commencé sa. visite, par le Palais de
rIuclo-Chine. Il a été enthousiasmé par le
spectacle que présente déjà cette magni-
fique reconstitution du temple d'Angkor.
Puis, il s'est rendu sur les chantiers de
l'Afrique, occidentale, dont il a voulu voir
les plans. L'impressionnante charpente
métallique qui encadre la grande salle
hexaonaleo du milieu l'a tellement intéres-
sé qu.'il s'est rendu .jusque dans un pavil-
lon situé sur les -berges de l'Huveaune,
DOur admirer la maquette du projet.
L'ancien président du Conseil s'est ar-
rêté longuement devant les emplacements
réservés aux pala-is. du Maroc, de la: Tuni-
sie et de Madagascar. Cette visite s'est pro-
longée jusqu'à midi, et, comme il faisait
Chaud, M. Clemenceau, s'épongeant le
front, dit : « Oui, cette manifestation colo-
niale sera réussie, mais ce qu'il y aura de
plus colonial encore, ce sera votre soleil. »
M. Georges Clemenceau qui systématique-
ment a combattu l'expansion coloniale fran-
çaise et refusé de visiter nos colonies. a pirtu-
rais de faire un tour l'an procham. à Mar-
seille.
De Tougeourt à Tombouctou en automobile
---0-0--
Sur la double initiative des ministres de
la Guerre et des Colonies se prépare une
expédition du plus haut intérêt : la traver-
sée du' Sahara, en automobile, - de Toug-
gourt à Tombouctou.
Cette expédition, tout comme le raid
aérien accompli par le commandant Vuille-
min, en janvier-février 1920, Alger-Dakar
par Tombouctou, fait partie d'un vaste pro-
jet ayant pour but, et de relier nos pos-
sessions de l'Afrique du nord à celles .de
l'Afrique occidentale et aussi - point ca-
pital - d'apporter au grave et difficile
problème des communications coloniales.
une solution pratique;
L'expédition comportera douze automobi-
les : douze automobiles non pas d'un mo-
dèle spécial, étudié pour la. circonstance,
mais d'un modèle courant, fournies par -M'.
André Citroën.
Ces automobiles seront toutes pourvues
du train propulseur à chenilles souples
Kégresse-Hipstin.
Elles seront équipées pour recevoir un
réservoir de 200 litres d'essence et traîne-
ront d'autre part, et cha.cune une remor-
que-réservoir contenant 7 à 800 litres d'es-
sence, pour leur permettre d'effectuer, sans
ravitaillement, les 3.000 kilomètres du par-
cours Touggourt-Tomhouctou.
En dehors des conducteurs et mécani-
ciens. l'expédition comportera douze invi-
tés, dont les représentants des ministères
intéressés : la Guerre et les Colonies et
aussi. l'Instruction publique.
L'Instruction publique est, en effet, con-
sidérablement intéressée à l'expédition
dans laquelle elle sera représentée, par
deux ou trois, savants, dont un géologue.
'1 Seront, d'autre part, invités à participer
au raid pour en faire le" récit, un roman-
cier, un journaliste et un opérateur de ci-
néma.
Le parcours de Touggourt à Tombouctou
sera accompli en quinze jours, à raison de
200 kilomètres par jour. Chaque voiture
sera d'autre part armée. d'une mitrail-
leuse et portera dans ses coffres l'huile et
l'eau nécessaires au moteur, mais aussi
les provisions d'eau et de vivres nécessai-
res aux membres de l'expédition.
Des essais vont être faits, dans la région
des dunes d'Arcachon.
Pour avoir Miiiislrain
Le Ministère des Colo-
nies, qui n'aime pas beau-
coup les fonctionnaires
locaux des colonies, au-
rait bien voulu pouvoir
rocher les futurs admi-
nistrateurs en dehors des
agents des Services civibs.
Puisqu'il est admis qu'il
n'est point besoin d'aller
aux colonies pour faire Lpi rédacteur, un
chef de bureau ou un directeur à VAdmi-
nistration Centrale, on ne voit pas, en effet,
pourquoi on ne confierait pas également la
direction des circonscriptions administrati-
ves africaines ou indo-chino-Lses, à des jeu-
nes gems frais ômoUus de l'Ecole de Droit,
la seule condition imposée étant un stage
à l'Institution de l'avenue de l'Observatoire,
dénommée : Ecole Coloniale. Mais ce recru-
tement ne « d.onnant » pas, it a bien fallu,
en désespoir de cause, recourir aux ad-
joints des service. civils, Ceum-ci ne sont
parvenus à ce grade, en général, seidement
après 5 ou 6 ans d'apprentissage adminis-
tratif en qualité de commis. Ils ont donc,
de ce lait, acquis une expérience et une
compétence des choses coloniales que pour-
rait leur envier maint fonctionnaire de la
rue Oudinol. il suffisait donc, chaque an-
née, de les faire concourir entre eux, et de
nommer administrateurs-adjoints les plus
méritants. r
Mais il y avait à sauvegarder l'existence
de l'Ecole Coloniale, qui se mourait faute
d'élèves directs. On a donc décidé que les
adjoints viendraient faire w stage de neuf
mois en cette Institution. Ainsi seront jus-
tifiées pour quelques privilégiés, soi-disant
professeurs à cette Ecoiei quelques prében-
des et sinécures, dont on fait, d'ailleurs,
payer le montant aux bwlgcls locaux.
Les gouverneurs généraux ont laissé fai-
re, malgré les inconvénients du, séjour ren-
dit, ainsi, obligatoire en France, loin de leur
poste, d'une soixantaine de jeunes fonction-
naires, A uni m ornant où la pénurie des ca-
naires, déjà les plw fâcheuses répercussions
sur la situation politique et économique de
nos colonies.
Ceci regarde les gottVernenfs. Mais les in-
téressés ont d'autres sujets de mécontente-
ment. Ils ne demandent point, pour la plu-
part, (i venir habiter Paris pendant un an.
Ils connaissent par ouï-dire la crise clefs lo-
gements, la cherté du prix de la vie dans
la capitale. Beaucoup ont de la famille. Aus-
si espéraient-vis qu'on arrondirait un peu
leur maigre solde d'adjoint, qid est, en
France, de 6.000 francs par an.
Rien n a été prévu, sauf, je. crois, l'alloca.
tion d'une indemnité de 75 francs par mois,
dite de résidence à Paris. A la colonie, ou
en congé, ils percevaient des indemnités de
charges de famille. Alors qu'en France tous
les [onctio'nnaires' d'Etat, de départements
ou de communes les perçoivent, on leur
supprimera ces indemnités après 6 mois de
présence en France. Ainsi en a décidé l'Ad-
ministration locale de l'A. 0. F. Elle de-
vrait, cependant, fauonser les familles nom-
breuses. M. Martini Merlin ne doit pas se
montrer envers eux moins géncre.ux' qu'en-
vers les « détachés » dans les Commissa-
riats d'Exposition ou à l'Agence Economi-
que. Ces quelques privilégiés sont, d'ail.
leurs, presque tous célibataires, el de grade
élevé. On leur alloue cependant 500 francs
par mois d'indemnité. Ne serait-il pas équi-
le pas (,,qiti-
table d'appliquer la môme mesure aux pe-
lits fonctionnaires alstreints à un stage à
Paris ?
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Haute-Votta
au Conseil Supérieur des Colonies
<,
Les États-Unis et les Mandats coloniaux
il est .confirmé que le Gouvernement des
Etats-Unis a adressé à toutes les puissances
alliées1 une nouvelle note au sujet des ter-
ritoires mandatés. Cette note a été expédiée
la semaine dernièret.
Le.' département d'Etat refuse de fournir
des. renseignements sur le contenu do cette
note, mais on apprend qu'elle a trait spéci-
fiquement aux mandat::}! des classes' A et B
sous le. contrôle de la Société des Nations.
La note confirmerait la position prise
par les EtaLs-Unis en ce qui touche les
droits1 américains dans les territoires man-
datés.
Placés sous le mandat B, le Togo et le
Cameroun ont cléjc été l'objet de '3 convoi-
tises américaines.
Il ne faudra pas moins que toute il a vi-
gilance et l'intelligente énergie de notre mi-
nistre des Colonies, M. Albert Sarraut, pour
défendre les intérêts de la France, si malen-
contreusement négligés dans la rédaction
du traité ,dte paix.
-
AGENCE ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR
-<>-0-
A partir du 12 septembre, les services
de l'Agence Economique de Madagascar se-
ront installés, 40, rue du Général-Fcy, 8e ar-
rondissement. 'M. Gaston Pelletier, 'le sym-
pathique et distingué directeur de l'Agen-
ce Economique Ù Madagascar, pourra
ainsi donner à cet organisme toute l'exten-
sion désirable.
DANS L'INSPECTION DES COLONIES
M. Norès (Georges-Lucien-Con stantin),
inspecteur général de 2° classe des colonies
est placé hors cadres à compter du 16 août
1921, pour remplir les fonctions de direc-
teur du contrôle financier en Indo-Chine, et
promu, pour' compter de la mêmq date, au
gr'acle el'i nspecte1.ll' génél"éJll de lre clasise.
c
L'Administration de r Alrique du Mord
i 1
La Réunion d'Etudes Algériennes a
consacré l'une de ses séances de cette
année à cette horripilante question de
l'administration de l'Afrique du Nord.
Il est, en effet, inconcevable que les
trois partioo de. notre possession médi-
terranéennel soient administrées chacu-
ne d'une 'manière différente. Les incon-
vénients qui en résultent sont innom-
brables ; citons ce fait monstrueux que
les routes et les chemins dei fer ont la
pilus grande peinei à pénétrer d'un do-
maine sur l'autre, faute d'ententel. Cela
ne peut pas durer, tout le monde est
d'accord) à ce sujet. Mais au profit de
qui doit s'opérer l'unification ? C'est
ici que les avis diffèrent.
L'Algérie se trouve très bien d'être
sous le régime de l'Intérieur, n'a aucu-
ne raison pour être transférée aux Af-
faires étrangères et « ne veut rien sa-
voir .» pour employer une expression tri-
viale, pour être soumise au Ministère
des Colonies. Les motifs qu'elle fournit
sont inégalement bons. Elle veut être
assimlilée: le plus possible à la France,
faire en quelque sorte partie de la Fran-
ce et considère que c'est la seule garan-
tie de salut pour 600.000 colons placés
en face de 5 millions d'indigènes.
Quant au ministère des Colonies, l'Al-
gérie estimle qu'il est en proie à un dé-
sordre congénital.
Nous ne saurions souscrire à une con-
damnation définitive d'un grand service
public. 'Si les choses n'y vont pas bien,
il faut les faire aller mieux. Mais il est
inadmissible qu'un pays qui possède le
plus grand empire colonial du .monde
après l'Angleterre jette le manche après
la coigTiée et se déclare inapte à mettre
sur pied un ministère des Colonies. Le
malheur de cet organisme, chez nous,
est qu'il est sorti non pas comme Mi-
nerve, tout armé du cerveau de Jupi-
ter, mais tout désarmé du Ministère
de la Marine où il avait, pris cle très
mauvaises habitudes, mal surveillé par
des amiraux qui s'en désintéressaient.
A peine avait-il une existence indé-
pendante qu'il se voyait doté de dOlffilai.
nés d'étendue inespérée auxquels on
appliqua, bon gré mial gré, des disposi-
tions faites pour les petites colonies que
nous avions en 1870. Imaginer une pou-
le à laquelle on donne à soigner cent
couvées : elle, commence par s'affoler.
Le ministère des Colonies,lui,commence
à s'assagir. Et puis, pendant quarante
ans. tout l'organisme colonial n'était
qu'une sorte de bourgeonnement, adven-
tice sur l'organisme militaire qui était
l'important : les administrateurs avaient
pour principale fonction d'assurer des
vivres et de la sécurité à nos. troupes et.
à nos fonctionnaires ; les colons pre-
naient le reste de leur sollicitude quand
ils en avaient de trop. Il faut avouer
qu'un esprit nouveau souffle au minis-
tère des Colonies. Petit à petit, on met
en place les meubl'es et les gens. et ce
sera bientôt, une maison avouable où
l'on pourra entrer sans cra.inte de se
compromettre. Ne serait-il pas sage
d'attendre que ce moment, soit venu,
voire de le hâter un peu ? Car l'avenir
de l'Algérie n'esb pas au nord, il est au
sud. La mission de l'Afrique- du Nord
est d'exploiter l'Afrique centrale, après
avoir fait sa jonction avec. elle. L'Algé-
rie n'a pourtant pas l'espoir d'entraîner
après elle l'A. 0. F. au ministère d'e
l'Intérieur ?
Il est vrai que ce n'est pas là la, SQllu-
tion caressée" par la plupart des Algé-
riens : ils voudraient constituer un mi-
nistère, de l'Afrique du Nnrd nu tout
au moins un sous-secrétariat d'Etat rat-
taché, soit à la présidence du Conseil,
soit, au ministère de l'Intérieur, et au-
quel les Affaires, étrangères, délégue-
raient leur pouvotir sur la Tunisie. On
s'apercevrait bien vite qu'un sous-seeré-
tnri::t.t ne suffirait pas puisqu'il n'aurait
pas place au Conseil des ministres et.
parce que ses fonctions dépasseraient
vite son titre. Il faudrait créer un
Ministère. Les Chambres ne voteraient
pas les crédits ; et comment s'en éton-
ner ? Nous avons un ministèrei des Co-
lonies ; son rôle ne doit pas tourner à la
sinécure, ses fonctions, étant progressi-
vement divisées entre plusieurs minis-
tères ; car l'Indo-Chine ne manquerait
pas d'élever les miêmles. prétentions que
l'Afriaue du Nord
Non. Ce n'est pas cela qu'il faut. et
nous nous rangeons à l'opinion de no-
tre collègue, M. Ordinaire.
Il faut, dans chaque groupe de coloi-
nies, des gouverneurs généraux dotés
de pouvoirs considérables et. auxquels
les divers ministères délégueraient leur
autorité. Le: ministère des. Colonies
n'aurait plus, à Paris, qu'un rôle de
coordination. La marine avait créé à
Paris, un 6e port militaire. : il ne faut
pas! que les colonies créent à Paris une
tour de Bahel où il serait également
inadmissible soit que les mêmes hom-
mes décident ce, qu'on doit fairel dans
-les climats et pour les races les plus
différents, soit qu'il y aiti un organe di-
recteur pour chaque colonie, organe di-
recteur faisant double emploi avec le
Gouvernement général de la colonie, et
ayant autorité sur lui, bien que moins
compétent et plus éloigné. Lei ministère
de l'Afrique du Nord doit être à Alger.,
celui de l'A. 0. F. à Dakar, celui éfèTln-
dOI-Chine, à Hanoï. L'organe de la rue
Oudinot doit « faire les commissions »
des colonies sous la surveillance un peu
distanto d'un ministre auquel il appar-
tiendrait de contrôler tout cela det haut,
et de. convoquer, de temips en temps, les
gouvlerneurs généraux ou leurs repré-
sentants, pour établir un lien entre les
différentes parties de notre \gmpioo. Le
ministère de l'Inde. anglaise est à
Delhi ; à Londres il n'y a qu'un sous-
secrétaire d'Etat..G'est celui qui est sur
place qui doit administrer ; coloniser
dei loin est aussi dangereux que faire la
guerre de loip.
Lucien Cornet,
sénateur,
Membre de la Commission
des Allaires étrangères,
des Protectorats et des Colonies.
♦
A NOS LECTEURS
----0-0-
'PÛ'Uir donner .plus dei clarté dans nos diffé
rents courriers des colonies, nos lecteurs
trouveront désormais composées -en; romain
les informations parvenues par lettre et en
italiques les' nouvelles que nous recevrons
pan dépêche.
-Ob
A JvA CHAMI5RB
-1)-0---
DANS LES COMMISSIONS
Le budget du Maroc
La Commission des Finances de la Cham-
bre a désigné M. Georges Bureau comme
rapporteur du budget spécial du Maroc.
4>
LE VOYAGE DU ROI ALBERT 1er
----{)-O-- 0
Le Roi des Belges rejoint à Marseille
par la Reine venant d'Italie, s'est embar-
qué aujourd'hui mercredi pour Alger, dans
le plus strict incognito.
Les retugles russes dans rMrMue du nord
-0-0--
On estime à 7.000 ou 8.000 le nombre
des Russes tant survivants de l'armée
Wrangel quie réfugiés civils qui sont instal-
lés à la suite du désastre de l'Empire des
tzars, dans l'Afrique du Nord, presqu'ex-
clusivement en Algérie et en Tunisie. On
sait qu'à Bizerte notamment ils forment
une colonie particulièrement importante.
Honneur à Largeau
--<>-0-
Co n'est pas sains une nouvelle émotion
que les Coloniaux ont appris que leur bra-
ve camarade de brousse et de glorieux
combats venait d'être honoré de nouveau
par M. Gaston Deschamps à J'inaugura-
tion du monument aux morts de la com-
mune de i\tIagn? (Deux-Sèvres) dont le géné-
ral Largeau était originaire.
Tombé au champ d'honneur, à Verdun
à la tôte de la 37° division, au milieu de ses
braves marsouins, Largeau lepose: actuelle-
ment au cimetière de F.roidO!s (Meuse). Sous
peu, il sera inhumé parmi ses compatriotes
à Magné et les jeunes générations pourront
venir sur sa tombel s'inspirer des belles
vertus militaires et des hautes quailité-s
morales du compagnon de Marchand au
Balir-el-Gazal et au Nil, d'un des plus, bra-
ves défenseurs de Verdun, de ceux qui
j avaient crié aux Aileiffiands : « On ne passe
pas. »
Eugène Devaux.
-00
Abstention motivée
Nos lecteurs qui ont certainement suivi
avec intérêt les articles de notre distingue
collaborateur M. Henry Michel sur le
voyage de M. -Martial Merlin au Dahomey
n'ont pas manqué d'être surpris de n'a-
voir pas rencontré le député du Sénégal
sur le chemin du sympathique gouver-
neur général de l'A. 0. F.
Notre confrère, l'Avenir de l'A. 0. F. en
donne l'explication suivante :
(t Biaise Diagne avait compris, avec jus-
te raison que sa présence dans cette visite
faite au nom de la France, n'en augmen-
terait en rien l'éclat, il s'était abstenu de
participer aui voyage. On prétend que cet
homme, glorieux fuyard de la peste, crai-
gnait de contracter le vomito negro. »
M-1
Rapports et Décrets
Décret en vertu duquel la délibération du
Conseil général du Sénégal, en date du
25 décembre 1920, exonérant les petits
contribuables de l'impôt personnel mobi-
lier n'est pas approuvée.
Décret portant répression du vagabondage
des indigènes à Madagascar et Dépen-1
danceis. -
J. 0. du 7 septembre 1921.
COURRIER
de l'Afrique du Nord
ALGÉRIE
La vie administrative
- Le Gouvernement général à décidé
l'appiication à l'Algérie des lois des 25 juin
1920 et. 30 avili 1921. lesquelles confèrent
au service des douanes le droit de recher-
ches dans les écritures des importateurs et
exportateurs directs ou indirects. Ces dis-
positions prévoient la tenue d'un répertoire-
journal des opérations se rapportant au
commerce extérieur.
Pour permettre aux intéressés de se con-
former a la loi et de se pourvoir des im-
primés nécessaires le délai d'application
est fixé au'lc'" janvier prochain.
La vie économique
Les syndicats agricoles de plus de 80
lioco'tilés se réuniront -en jagsemiblèe ex-
traordinaire le 16 septembre au siège de
l'Union d'es Syndicats. Les questions sui-
vantes seront notamment débattues : liberté
d'exportation des céréales, arrêt des tran-
sactions, désignation d'un Comité exécutif
de l'Union.
-- L'Union départementale des syndicats
ouvriers du département. d'Alger a tenu un
meeting de protestation contre la décision
des délégations financières qui a maintenu
l'impôt, sur les salaires.
- Les agriculteurs de la région d'Aïn-
.Beïda viennent de constituer un 'syndicat.
Ils ont envoyé une adresse au Gouverneur
général pour lui demander d'agir auprès
des établissements financiers pour qu'ils
accordent de nouveaux et larges crédits
aux colons, qu'ils prorogent les échéances
des crédits consentis jusqu'à ce que les prix
des céréales en Algérie arrivent à égaler
les prix pratiqués en France, transports et
frais divers déduits.
Les événements et les hommes
Le Conseil municipal de Blida a chargé
soii président d'adresser à M. Steeg le té-
légramme suivant :
« I.e Conseil municipal de Biida, entrant
« en session, prie le nouveau chef die la Co-
« Ionie d'agréer l'hommage de sop respec-
« tu eux dévouement et ses meilleurs sou-
cc liaits de bienvenue ».
- M. Steeg, gouverneur général de l'M-
gérie, a été reçu par les ministres de la
Guerre, de la Marinei, des Travaux pu-
blias avec lesquels il s'est entretenu, avant
son départ, de toutes les questions ressor-
tissant à chacun de ces ministères qui in-
téressent l'Algérie.
Il a également conféré avec M. Poincaré"
président de la Commission sénatoriale des
Affaires étrangères et des Protectorats, et
avec M. Rio, de la question des transports
maritime*. •
-- 1 a Commission municipale a adopté
la commune libérée de Verneuil (Marne) et
lui a volé une subvention de 300 francs
imd&nt dix ans.
-- Le Conseil municipal a voté un crédit
annuel de 500 francs comme secours à la
commune dévastée de Mareuil-le-Port
(Marne).
M. Louis Cuinard, avocat, conseiller
général, est candidat à l'élection législative
qui aura lieu à Alger le 20 octobre.
- A la suite d'une averse tombée air Al-
ger notre confrère la Dépêche, Algérienne
se réjouit surtout de ce que les rue3 ont
été arrosées, ce qui ne leur était pas arrivé
depuis longtemps.
Depuis quelque temps, un indigène du
nom de Chaouch, appartenant, à une famille
notable de la llraction dles SoumeJah, ter-
rorise la population paisible d'Et Affroun.
Cet indivi-du, sorti depuis peu de la co-
lonie pénitentiaire, où il a* purgé une peine
de cinq ans, n'a pas été reçu par son père.
Armé d'un fusil, d'un poignard et d'un
revolver, il arrête quiconque il rencontre
à la montagne et le rançonne.
Les jeunes Mauresques apeurées ne vont
plus à la montagne ramasser du bois mort.
Un citoyen en chasse s'est vu enlever
son fusil sous menace de mort.
L'individu quitte la montagne à la r-uit
tombante et vient par ses. coups de feu dé-
ranger les fêtes arabes.
Il a promis, paraît-il, de tirer sur plu-
sieurs personnes qui l'auraient empêché de
mettre ses mauvais projets à exécution.
Une battue aura lieu incessamment prur
capturer ce bandit, vivant ou raort.
- L'Algérien Omokane, qui assassina,
pour la voler, une débitante bordelaise,
Mme Poirier, a été exécuté hier matin. à
Bordeaux.
TUNISIE
La vie économiqué
- Le 10 septembre aura lieu, à la di-
rection générale des Travaux publics, une
oolj udiœ tiûnpour la construction d'un
tronçon de route de 20 kilomètres environ
entre Sbeitha et Sicli-ben-Zid. A côté de ia
route normale sera aménagée une piste de
30 mètres de large réservée spécialement
aux caravanes qui, de la sorte, n'encom-
breront pas la route.
- Le - lotissement agricole de Djebel-
Zriba sera prochainement doté d'une eau
obtenue par la création de sources artifi-
cielles.
Le Djebel-Zriba est en effet constitué
en majeure partie par un massif de grès
grossiers et friables alternant avec des
couches de marne. Par leur constitution,
ces grès sont essentiellement perméables.
Los eaux pénètrent dans le massif en le
traversant et cherchent ensuite un écoule-
ment le long de la -couche marneuse. Il en
résulte de nombreux suintements à petit
dJéhit donnant au plus 3.30 à 400 mètres cu-
bes par jour au total. C'est-à-dire ne per-
mettant pas l'utilisation pratique.
Le Service d'es Mines a donc envisagé ia
possibilité de créer une source artificielle-
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