Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-09-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1921 05 septembre 1921
Description : 1921/09/05 (A22,N104). 1921/09/05 (A22,N104).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6358071v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
VINGT-DEUXIEME. ANNEE. - N° 104 LE NUMERO : 00 CENTIMES LUNDI SOIR, t SEPTEMBRE 1921.
Les Annales Coloniales
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Le Pacifique et le désarmement
- --
Il y a une vingtaine, d'années, c'était
après la guerre sino-jaiponaise1 des -es-
prits clairvoyants ont entrevu, à brèvo
échéance, le déplacement du centre de
gravité des affaires politiques et com-
merciales dans le monde, dont ils
:voyaient l'Océan Pacifique. recueillir la
succession. La guerrei russo-japonaise a
conflpmiô ces -prévisions et à la suite. de
ses succès le Japon a fait entrevoir pour
son avenir des espérances qui n'ont pas
été chimériques. Trop à l'étroit sur son
territoire, et obligé d'envoyer l'excédent
de sa population chez des voisins où elle
puisse trouver des moyens d'existence,
,son accroissement rapide, chez ceux qui
lui donnent )'holspHalité; ont. fait naî-
tre des inquiétudes difficiles à dissiper
e.t'qtii ont provoqué les difficutés que
les Etats de l'Amérique qui bordent le
Pacifique lui ont créées.
Bien que séparés par l'imîmensitê de
la mier, lei Japon et les Etats-Unis sont
les riverains de l'Océan Pacifique et
c'est sur ce nouveau terrain que ces
deux puissants voisins semblent devoir
se rencontrer pour vider leurs quefBI-
les, si leurs litiges ne peuvent recevoir
d'autre solution.
C'est en prévision de cette éventuali-
té otila le Président de la République
des Etats-Unis a proposé aux puissan-
ces intéressées à ce qu'elle ne se réalise
tiTinc rlp. qp réunir» nnnr s'entendro sur
t" '-4" -. - "- [ , --. - -. - -- -
la limitation des armements et comme
cette question est étroitement liée aux
problèmes du Pacifique et de l'Extrê-
me-Orient le Président 1 lard in g a sug-
géré que les puissances qui se réuniront
examinent tout ce qui se rapporte à
leur solution.
On ne se dissumle pas que ces pro-
blèmes sont fort nombreux et fort com-
plexes et que la convoitise n'y est pas
:Hrang'ère, Aussi, malgré la loyauté que
chacun' apportera d'ans les discussions
qui vont s'ouvrir, ne peut-on avoir
'quune conlianco limitée dans les ar-
rangements qui en résulteront. La
Fl'â.ne.,. la Grande-Bretagne, l'Italie et
le Japon ont accepté l'invitation du Pré-
sident Harding, ainsi que la. Chine qui
a été invitée à prendre, part à la discus-
sion relative aux problèmes de l'Extrê-
me-Orient.
̃ Les conditions clans lesquelles ces
puissances vont se réunir, méritent
d'être signalées.
* *
Dès 1910, les R.tats-rn is onL élaboré
Un programme de constructions nava-
les pour s'assurer sur mer l'indépen-
dance qu'ils n'avaient pas à celte émo-
que. Aussitôt a-prcs. la guerre, ils ont
mis leur td roi cl à. exécution et. sans, at-
tendre les conclusions des discussions
soulevées par les partisans des cuiras-
sés et par ceux des. sous-marins, ils
ont construit des navires dépassant en
puissance, en vitesse et en tonnage
tous ceux qui avaient, été construits jus-
qu'alors. Aussi M. Daniels, secrétaire à
la Marine, a-t-il déclaré dans plusieurs
circonstances que la flotte des Etats-
Unis serait en 1925, la plus puissante
'du monde.
Les crédits votés par la Chambre des
représentants pour le budget ri aval de
1921 s'élèvent a -125 miillions de dollars
représentant 85 millions de livres ster-
ling. lorsque le budget naval anglais ne
s'élève qu'à 84 millions de livres, soit
un million de livres de Dlus nour le
budget américain. M. Butler, président
'de la Commission navale, a dit à la
.Chambre, a.u moment do la discussion
'&e ces crédits : « Que la flotte des Etats-
Unis serait égale à celle de la Grande-
-Bretagne en puissance de combat en
1924. Dans les quatre prochaines an-
nées, a-t-il ajouté, les Etats-Unis met-
front sur pied la plus formidable AR-
MADA du monde. »
̃ t Dans ce budget, le secrétaire à la ma-
rine a prévu sur la côte du Pacifique le
"développement du port de Pearl calffil-
ma base de ravitaillement, die Guami
"commis station de radoub et de ravitail-
lement et la construction d'un arsenal
maritime à San-Prancisco avec les
moyens de réparer les plus fortes uni-
•tôs. H a aussi préconisé un grand ac-
croissement ae ia reserve navale dans
le Pacifique. Il n'v a pas die doute que
ces mesures ont été prises dans un but.
bien défini.
Depuis que le. parti républicain a pris
le nouvoir, des amendements ont été
présentés au Parlement américain pour
suspendre et- ajourner l'exécution, du
programme naval. Lq nouveau Gouver-
nement. n'y a porté aucune modification
et le Président Harding, tout en dési-
rant faire des efforts penr obtenir un
désarmement, a exprimé l'oipinion qu'il
fallait voter tous les crédits nécessaires
pour l'exécution de ce programme, et
cocmlbler les viclets de la .flotte américai-
ne avant de rédiger un programme de
désarmement naval.
On comprend que le développement
d!e la puissance navale des. Etats-Unis
ait fait naître une certaine- inquiétude
en Angleterre. Aussi l'Amirauté anglai-
se a-t-elile surveillé avec Ja. plus grande
attention les op r ogrè Si de la marine amé-
ricaino. Elle a établi récemment un i>n>
graimmie naval d'après les enseigne-
ments de la dernière guerre et le' 4 août
de cette année à 1a, Chambre des Com-
munes ICI représentant de l'Amirauté a
justifié ila nécessité de construire qua-
tre nouveaux « capital ships ». Dans le
discours que M. Winston Churchill a
prononcé à cette occasion, je. relève ce
passage significatif : « Aller à la Con-
« fércnce de Washington, sans commen-
« ccr à construire ces quatre grosses
« unités et consentir a cette Conférence
« à ne pas construire (le nouveau, ce
« serait immobiliser notice pays dans la
« situation actuelle, c'est-à-dire, d'ans
« celle d'une énorm\e infériorité pour
« quinze ou vingt; années. »
Ce langage est clair pt net. Construi-
sons d'à,bord, nous verrons ensuite et la
Chambre dos Communes a voté 40 mil-
lions de livrfirqm représentent actuelle-
ment deux milliards de francs pour la
construction de ces quatre superdread-
nouglhts.
Si on veut bien, ne nas oublier nue
les Dominions coopèrent à la défense
navale et que la Conférence de leurs
pramiers ministres a volé le 27 juillet
dernier une nroliom nour que- la. force
navale mininia de l'empire "britannirme
soat égale à celle de toute autre puissan-
ce, on est fixé s,ur ,les' intentions de l'An-
gleterre.
Le budget de la marino japonaise s'é-
lève,, pour l'année 1921, à 490 mnlions
de yens contre 350 millions en 1920. Le
baron Mégata, délégué du Ja.pon il l'As-
semblée dle, la Société des Nations a dé-
claré à notre confrère Le Temps que
cette augmentation résultait simplement
de l'inflation des prix devenus considéra-
bles au Japon. H a, ajouté que la flotte
japonaise, loin de constituer un dan-
ger pour personne, se trouve dans une
situation numérique! très inférieure vis-
tt-vis des flottes des Etats-Unis et de la
Grande-Bretagne,
Malgré la modestie dont le! Japon fe-
rait preuve, dans cette déclaration, j'ai
quelque raison de croire que l'augmen-
tation de son budget naval pour .1921 a
d'autrcs causes que l'inflation des prix.
D'ailleurs dans le. discours que M.
Winston Churchill a prononcé, lo 4
août à la. Cahmibre des Communes ft.
dont je viens de faire mention, ce mi-
nistre a fait oihservor que pendant nue
la marine britannique restait station-
nairc, deuœ autres puissances, profitant
clos enseignements de la guerre, cons-
truisaient cle nouvelles unités et vont
en construire d'autres qui seront mieux
appropriées à la guerre navale moder-
ne. Les deux puissances désignées sont
le Japon et les Etats-Unis.
L'accroissement de la puissance TIa-
vale du Japon est donc aussi certaine
que celle des puissances que je viens de
signaler.
Quant à la marine italienne et, à la ma-
rine française qui n'ont aucune préten-
tion à la suprématie des mers, je ne les
cite 'que pour mémoire. il me serait
d'ailleurs fort nénibte de m''étendre sur
la marine française en présence de l'in-
différence que les pouvoirs publics lui
témoignent, malgré l'éloquence des dis-
cours dont elle est l'objet: Notre marine
n'a pas besoin d'orateurs, mais elle a
un pressant besoin de constructeurs :
j'ai signalé plusieurs fois dans ce jour-
nal la piètre figure que nous faisons
dans le Pacifique où le pavillon français
n'a d'autre représentant que le modeste
Aldéraban, lorsque les Etats-Unis, l'An-
gleterre et le Japon y ont des flottes
entières pour montrer le leur.
6 0*
Il semble donc que les Etats-Unis,
l'Angleterre et le Japon sont décidés à
maintenir leur position dans la ques-
tion des armements, et c'est sous la pro-
tection de puissants arguments que
leurs délégués it la Conférence vont en-
trer en discussion.
Il est de règle de ne réunir une assem-
blée 'qu'après avoir communiqué aux
membres qui doivent y assister le pro-
gramme- des questions qui y seront dis-
cutées et qui sont indiquées dans ce
qu'on appelle un ordre du jour. -:
La discrétion diplomatique, pour ne
pas indiquer les motifs qui empêchent
cette communication, n'a pas permis au
public de le connaître. Le but seul de la
Conférence nous a été communiqué.
Toutefois nous savons que le Japon a
lait des réserves en demandant que les
questions du Pacifique et de l'Extrême-
- Orient qui ont déjà reçu une solution,
telles que les affaires du Chantung et
ae 1 île de Yap, soient exclues de la dis-
l'ile de Yap, s o
cussion. -
Nous ignorons donc les questions qui
seront soumises à cette nouvel le Assem-
blée suprême et par suite l'ordre dans
lequel elles seront discutes. La limita-
tion des armements va-t-elle précéder la
discussion des problèmes du Pacifique
ou bien ceux-ci recevront-ils d'abord
une solution ? Qifarrivera-t-il si après
avoir pris des arrangements qui limitent
les armements., l'assemblée ne peut se
mettre d'accord sur les questions du
Pacifique ?
Il semble bien que celles-ci doi-
vent avoir la priorité. : et, en- réalité, il
paraît à peu près certain que la limita-
tion des armements sera reléguée au se-
cond plan. Car la conférence de Was-
lringtonn n'ayant été provoquée que par
les convoitises des Etats-Unis de l'An-
gleterre et du Japon sur le marché chi-
nois où chacune de ces puissances sur-
veille sa concurrente, l'intérêt y joue le
premier rôle. Il me paraît, difficile que
des gens {Illi ont des appétits aussi vora-
ces, et qui s'arment jusqu'aux dents
pour se mettre d'accord, puissent arri-
ver a une en Lente de longue durée. Jus-
qu'ici, le monde n'a pas vu de pareils
problèmes résolus naciflquement. et. de
tels conflits d'intérêts ne se sont jamais
terminés sans un conflit armé.
Esnérons néanmoins que des arrange-
ments interviendront pour dissisper,
au moins momentanément, l'orage qui
menace d'éclaler sur le Pacifique"
Edouard Néron,
Député de la llnllle-Lnire.
ep
La loi île Finances et les Colonies
LE CHEMIN DE FER DAKAR-ST-LOUIS
Di's travaux complémentaires1 importants
pour lu chemin de. J'cr cle Dakar à ,Saint-
Louis sont. prévus dans le projet de loi de
Finances de 1U22 (ai l. 97), dunL le pro-
gramme a été approuvé antérieurement et
seTa iL peu près complètement, réalisé en
192J. Il ne restera plus à effectuer sur ce
programme, en 192:2, qu'une fourniture de
locomotive et de matériel roulant évaluée
à 1.2G5.000 francs.
Toutefois il faut envisager l'cxécution
d'autres travaux en ni piémeniaires indispen-
sables, tels que le renforcement de la voie
et de certains ouvrages d'art, qui s'impose
po.ur permettre le passage des trains lourds
qu'exige le développement, du trafic des
arachides. Notons que la convention de
concession ne prévoit pas l'exécution de ces
travaux dont l'utilité ne pouvait, à cette
époque-, être envisagée. Une .entente devra
par conséquent intervenir avec la Compa-
gnie et un avenant à la convention de 1880
sera soumis au. Parlement. Nous ferons
connaître notre avis Ù nos lecteurs à ce
moment.
Le ministre des Finances dans son pro-
jet de loi de Finance-s- estime qu'il y a lieu
de prévoir, des maintenant-, un premier
programme comportant, une dépense d'en-
viron G millions de n'anes. qui sera, réali-
sée en 2 ou M exercices, mais dont le mi-
nistre des Colonies devra approuver le
principe dès J922.
Pourvu que les accidents mortels dimi-
nuent !
Nouvelle contribution de la Colonie
Nous avons analysé dans « Les Annales
Coloniales » du 22 août 1921 l'article Ci. du
projet de loi de Finances qui prévoit qu'à
partir du 1er janvier 1922, la colonie de 1'
0. F. participera pour un quart aux avan-
ces à faire par l'Etat à la Compagnie -
elle est fameuse ! - concessionnaire du
chemin de fer de Dakar à Saint-Louis soit
au lure de la garantie d mte-rcis, soit pour
l'exécution de travaux ou de fournitures
complémentaires.
L'article 98 de la loi de Finances de 1922
stipule que le montant des avances qui se-
ront versées au cours de l'exercice 1922
a.u chemin de fer de Dakar à Saint-Louis
avant été évalué à la somme de -i-.2C5.0no
francs par application ù l'ndicle 64, un
crédit de -i-.2G5.000 x 3 : i = 3.198.750 fr.
a été inscrit au chapitre i-3 du budget du
Ministère des Colonies et une somme de
4.265.000 : 4 = 1.066.250 francs a été mise
à la charge du budget général de l'Afrique
0 c c i dent aie francaisc.
Nous espérons que ces sommes si
toutefois le Parlement les ratifie seront
utilement employées pour améliorer la sé-
curité des voyageurs coloniaux obliges
d'emprunter cette- ligne de Daka.r-Saint-
Louis véritable coupe-gorge aux accidents
quotidiens et qui rend jaloux M. Le Troc-
qner lui-même, dont on ne compte plus les
succès dans le genre.
AU MINISTÈRE DES COLONIES
--0.0--
, Un important mouvement comprenant de
nombreuses mutations dans le personnel
des Administrateurs des Colonies, paraîtra
au Journal officiel de mercredi matin.
00
Le Maréchal Lyautey à Paris
00
Le maréchal Lyautey a quitté Paris pour
se rendre quelques jours en Lorraine. Au-
paravant, il a été reçu par MM. Aristide
Briand, président du Conseil ; Barthou,
ministre de la Guerre ; Loucheur, ministre
des Régions libérées ; Jonnart, ambassa-
deur auprès du Vatican, et Mgr CereLti..
nonce du Pape.
Les conversations de M. Th, stee!
-0..0---
M. Steeg, gouverneur général de l'Algé-
rie, a clonféré hier à l'Office du Gouverne-
ment algérien avec MM. Bory, président de
la Chambre de Commerce de Bougie ; Galle
et Ettori, délégués financiers ; le docteur
i Chassavant, professeur à la Faculté de Mé-
decine d'Alger ;,Pail,l Despiques, proviseur
du Lycée. d'AJger.
La propagande
coloniale allemande
Le ministre des Colo-
nies parUra-l-il le 19 sep-
tembre prochain visiter
L'ouest africain, et affir-
mer, par sa présence, nos
droits aux mandais sur le
Togo et le Cnmërowt ? En
tout cas, je ne pense pas
que le voyage soit suppri-
III d, il sein sans doute ré-
tame.
La longue incertitude, qui se prolonge,
quant à l'allribulum de ces, mandais me
laisse perplexe. Nos représentants à la
Commision interalliée d'élaboration du irai-
lé d-5 paix n'eussent jamais dû accepter
que, seuks, les ex-colonies allemandes tle-
vant- passer sous l'autorité française soient
hypothéquées de « mandats ». Mais, depuis,
nos représentants à la Société des Nations
auraient dii exiger qu'une décision soit pri-
se. Nous nous ti>o,it-co-iis actuellement dans
la position d'un locataire désireux de s'ins-
taller définitivement dans un local, et prêt
à [aire toutes les dépenses nécessitées par
rd.Le installation, et à qui le propriétaire re-
fuse nn bail.
Le projet d-e loi Sarraut, sur la mise en
valeur des colonies, a prévu un large plan
d'amélioration de l'outillage économique
existant au Togo et au Cameroun. Est-il
prudent de suivre le ministre SlW ce Irl-
ruiii ? Ne risquons-nous pas de, travailler
pour le « roi de Prusse » 1 c'est le cas de le
dire ? Certes, j'en tend# bien q u'on nous pro-
met si, dans quelques années on osait nous
retirer ces mandais pour remet Ire à nou-
veau. ces territoires a l'Allemagne, de nous
rembourser le maniant des dépense,s ef-
fectuées depuis noire occupation. Mais se-
rions-nous plus avancés ? Au contraire.
Nous aurions construit des instruments éco-
nomiques destinés à concurrencer nos pro-
pres voies d'évacuation, établies dans nos
colonies raisinés. Car. il faut Vavouer, le
fait de grever ces possessions d'un man-
dat est déjà suspect. D'uutw part, il [aut
allenlivement surveiller le mouvement de
̃renaissance coloniale allemande qui se ré-
vèle nettement, et qui revendique en parti-
culier le retour à la Germania du Togo et
du Cameroun « qui n'ont encore été attri-
bués à personne ». Le Congrès récent des
géographes allemnds tenu à Leipzig a ré-
solu d'entreprendre une vigoureuse propa-
gande en faveur de la restitution de ces co-
lonies. Des fonds importants ont été ver-
sés par les banquiers, les industriels, les
armateurs boches, pour soutenir cette ac-
tion. Les conférences se multiplient dans le
Heich: préconisant le maintien en haleine
d'un étal-major de gens actifs susceptibles
d'aller prendre place dans les anciennes co-
lonies allemandes, des leur retour à la mè-
re patrie. Un ilureau a élé fondé à Palerme
par le capitaine von Gcbsatlel chargé de
rassembler des renseignemcnls sur les co-
lonies françaises et d'q créer de l'agitation.
Le Deustelics Auslancïinstilut, dont le siège
est Li Stuttgart et qui compte G.500 membres,
s'est constitué en un service chargé, dès
que les événements souhaités le permet-
tront, d'organiser l'émigration en masse des
Allemands vers leurs colonies relrouvces.
Pl'cn.ons-u garde, car dans les milieux bri-
tanniques s'est affirmé un courant d'opi-
nion estimant qu'il n'g aurait aucun in-
convéniont à ce que ces « os à ronger » : le
TOf/O et le Cameroun, siw'nt rendus à l'Alle-
magne qui a besoin de matières premières
̃pour alimenter son industrie et pouvoir
payer ses délies aux Alliés ».
Jrais si ce point de voie devait préva-
loir. scrait, certes, 'de réalisation plus ra-
pide, de rendre ailv Allemands l'Est eu
l'Ouest africain, colonies de réalisation im-
médiate que le Togo et le Cameroun. Mais
ici, je crains que l'on ne lasse la sourde
oreille, à Londres.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Haule-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
VERS LE TCHAD
Nous sommes heureux d'apprendre que ML
\Yilmc qui avait quitté les cadres actifs de
l'administra lion coloniale pour assumer, de-
puis plusieurs années, la direction des ser-
vices du secrétariat politique de M. Ernest
Outrcy, député de la Cochinchine, va être
prochainement nomme trésoricr-payeur au
Tchad.
M. ALBERT SARRAUT A DEAUVILLE
-----O-o-
M. Albcrt. Sarraut a présidé hier la c-éré-
monie de l'inausairation du monument aux
morts élevé pieusement, à Deauville en sou-
venir des enfante cle la ville tombés pen-
dant la dernière guerre. Comme toujours il
a prononcé un éloquffllt. clisdours d'.une hau-
te portée.
Nul n'était mieux désigné que notre Mi-
nistre des Colonies pour parler au nom du
Gouvernement en ce déclin do saison esti-
vale sur la. plus mondiale des plages pari
siennes.
1
Un escroc martiniquais
Henri Pagès, métis de Fort-de-France
(Martinique), après avoir « tÙlé » son pa-
tron, M. Porée, courtier, place de la Bour-
se, lui a escroqué en 18 mois 60.000 francs.
La Sûreté Générale mit un an à le décou-
vrir mais sa patience a été couronnée de
succès, d'autant plus que Pages avait placé
ses « économies. Ii dans une Banque.
Le « Cordillière » renfloué
On annonce que le paquebot Cordillière
qui s'était échoué dans le Yang-Tsé-Kiang
eii, fuiyant un cycitone a été! renfloué.
Le Voyage de M. le Gouverneur Général
Merlin au DalioDiey
Hia mise en valeur
économique
La mise en valeur économique n'exige pas
seulement le perfectionnement des métho-
des de. culture par le développement de la
technique agricole, ainsi que la création
d'écoles industrielles et le développement
de l'enseignement pratique commercial. Elle
est en quelque sorte conditionnée, si j'ose
nfexprimer ainsi, par l'établissement et
l'exécution d'un programme de travaux pu-
blics intelligemment conçu et réalisé aussi
rapidement que le permettent les ressour-
ces financières dont on dispose.
M. le gouverneur général Merlin, qui a
une si profonde et déjà si longue expérien-
ce des choses coloniales, connaît mieux que
personne ces vérités d'évidence.. Loin cle
négliger cette partie de sa tâche, il a éla-
boré, avec un soin minutieux, un large pro-
gramme pour toute l'Afrique Occidentale
Française, qu'il administre avec tant de
distinction d. d'autorité Son programme,
soumis au Département ministériel, a reçu
la haute approbation du ministre des Colo-
nies. Il n'entre pas dans mes vues, aujour-
d'hui au moins, d'examiner ce programme
d'cnsemble pour toute cette partie de notre
domaine colonial. Pour rester dans mon
sujet, j'entends m'en tenir exclusivement
à la partie qui concerne le pays dahoméen.
C'est a Colonou que M. Merlin a exposé
et développé son programme de travaux pu-
blics a entreprendre au Dahomey. Avant de
quitlcr la terre dahoméenne, il avait été in-
vité à un vin d'honneur. iMon ami M. Bres-
solly, que j'ai eu le plaisir de connaître
bien longtemps avant d'être - appelé à siéger
au Conseil Supérieur des Colonies, .adminis-
tra leur-maire de Colonou, dans, un toast
d'une fort heureuse inspiration et d'une très
belle venue, remercia, au nom de ses ad-
ministrés, M. le Gouverneur général de
l'A. 0. F. « de la bienveillance qu'il n'a
» cessé de témoigner à notre lointaine colo-
(t nie, en inscrivant à son profit des dota-
it lions importantes a.u budget général, et
« en la comprenant, pour une large part,
« dans le programme des grands travaux
« soumis actuellement à l'examen des. Pou-
« voirs publics ».
En réponse à ce toast, le chef respecté et
aimé de l'A. 0. F., aux applaudissements
unanimes et chaleureux de l'assemblée,
donna, sur ce programme particulier, les
précisions impatiemment attendues et ar-
demment souhaitées. Dans le programme
général de grands travaux d'intérêt écono-
mique et social qu'il a élaboré, et dont le
coût global, pour toute l'Afrique occidental
française, ne s'élèvera pas à. moins de 1.200
millions, il a prévu, rien que pour le Da-
homey, 102 millions. Cent deux millions,
c'est-à-dire le douzième de la dépense totale.
Mais comment ces 102 millions seront-ils
employés.? En quoi consiste au juste ce pro-
gramme ?
« En Lète de ce programme, à dit M. Mer-
« lin d'après le Journal officiel de la colonie,
« inlércssant. le Dahomey, vient la construc-
« lion du chemin de fer de Porto-Novo à
(( Cotonou d'une part et de celui de Segbo-
Il roué à Grand-Popo' puis Anécho d'autre
« part, dont il a pu se convaincre, au cours
a Je sa tournée, de l'intérêt primordial pour
« la Colonie. » On devine avec quelle satis-
faction et. quelle Iuie. cette déclaration de M.
le Gouverneur général a été accueillie.
Mais c'est là l'œuvre de demain. On ne
pourra en envisager l'exécution, que le jour
où le vaste programme de mise en valeur
de notre immense et magnifique empire co-
lonial, élaboré par M. le ministre des Co-
lonies et soumis par ses soins aux délibé-
rations du Parlement, aura reçu l'approba-
tion des deux Chambres et. aura été voté par
elles. Ce jour ne saurait plus tarder. Sans
doute les difficultés financières se dressent
devant elles comme un obstacle pénible,
malaisé à franchir. N'oublions pas, cepen-
dant, qu'il s'agit là de dépenses utiles, 'fruc-
tueuses au premier chef, combien plus pro-
ductrices que tant d'autres inscrites au bud-
get et dans lesquelles il y aurait lieu, pour
le plus grand bien de notre équilibre budgé-
taire, de pratiquer des coupes sombres 1
Au lendemain du plus effroyable des ca-
taclysmes qui aient 'peut-être jamais boule-
versé le monde, la France, victorieuse,
mnis exsangue, a besoin, pour se reconsti-
tuer et se refaire, du concours, de l'activité,
du dévouement, de tous ses entfants. Elle at-
tend beaucoup de l'aide puissante de ses co-
lonies. Elles peuvent contribuer dans une
large mesure à son relèvement matériel tti
financier. Elles ne demandent qu'à y tra-
vailler. Qu'on leur en fournisse seulement
les moyens. Les travaux puiblics exécutés
aux culonies. sont, pour la mère patrie, de
l'argent placé à gros intérêt.
Le petit, mais fertile et riche Dahomey
apportera sa pierre à l'édifice commun. La
rapidité de son essor commercial, dans les
dix dernières années, malgré l'insuffisance
de son outillage économique, n'a pas man-
qué de .frapper l'esprit averti de M. le Gou-
verneur général de l'Afrique occidentale
française. Ses droits de douane procurent
chaaue année, au budget général, des som-
mes considérables. M. Merlin, nous 1 avons
vu, clans un .précédent article, a estimé
qu'une partie de ces ressources devait être
affectée à l'amélioration de la colonie elle-
même. De là l'inscription au budget du Da-
homey, dès la première année d'administra-
tion de l'A. 0. F., de sommes importantes
consacrées à des travaux d'intérêt général.
Même geste cette année. Politique habile,
prévoyante et sage, dont les bienfaisants
effets ne se feront pas attendre.
Henri Michel,
ancien sénateur,
Délégué du Dahomey au Conseil
Supérieur des Colonies.
La navigation as cabotage en A. 0. F.
---0-0--
Etant donné qu'actuellement les moyens
de transport offerts par les lignes françai-
ses paraissent suffisants pour les besoins
du trafic maritime intercolonial, le Gouver-
neur général de l'A. 0. 'F. a adopté le mo-
dus vivendi suivant en ce qui concerne la
navigation au cabotage :
1a L'autorisation de charger du fret dans
un port français de la Côte, sur un navire
étranger à destination d'un autre port fran-
çais de l'Afrique Occidentale, est refusée
chaque fois que ce transport peut être as-
suré par 'an novire français ;
2° Des mesures de dérogations particu-
lière ne sont envisagées que dans le cas où
le transport ne peut être assuré par un na-
vire français et où il présente, pour le com-
merce, un réel caractère d'urgence ;
3° Lorsque ces mesures de dérogation
paraissent nécesaires. elles sont adoptées de
préférence en faveur du pavillon des na-
tions alliées, à l'exclusion des navires des
anciens pays ennemis, ou pseudo-neutres.
Le Bulletin mensuel d'août 1921, de l'a-
gence économique de l'A. 0. F. ajoute à ces
renseignements :
L'application de ces règles a soulevé par-
fois des protestations de la part du com-
merce, qui s'est plaint de ne -pouvoir utili-
ser, sinon les navires allemands eux-mêmes
qui fréquentent de nouveau la côte, tout au
moins les navires de la nouvelle ligne hol-
landaise créée depuis plusieurs mois, qui
semble n'être qu'une entreprise allemande
déguisée.
Ces plaintes s'expliquent., sans doute, par
le fait que les navires en question offrent
des prix de fret plus avantageux que ceux
des Compagnies françaises.
Les intérêts allemands essaient de repren-
dre pied en Afrique Occidentale et il est très
compréhensible que dans ce but les navires
pseudo-neutres concurrencent par des ta-
rifs plus réduits les entreprises françaises.
Mais il est compréhensible aussi crue l'ad-
ministration française ne tienne pas à se-
conder cette manœuvre et qu'elle réserve,
quand elle a des dérogations à accorder, le
bénéfice de cette mesure, qui est une véri-
table meure de faveur, aux navires des na-
tions étrangères alliées.
1
Le Congrès Pan-Noir
DIAGNE (BLAISE) EVOLUE
Présidant la session de" Paris du Congrès
Pan-noir dont deux sessions ont déjà été
tenues à Londres et à Bruxelles M. Dia-
gne (Biaise), député du Sénégal et toujours
commissaire des troupes noires, a pro-
noncé un discours qui fut salué d'unanimes
applaudissements.
Après avoir jeté le trouble en A. O. F.
et en particulier au Sénégal en tentant de
déclencher une lutte. de races, à laquelle,
heureusement les indigènes n'ont guère ré-
pondu, M. Diagno (Biaise), a fait au Con-
grès la déclaration suivante afin de bien
peser les données du problème qui se dres-
se devant l'opinion publique des nations
civilisées :
« Les noirs, dit-il, ne sont pas, cela fut
reconnu et démontré depuis longtemps,
foncièrement inférieurs aux autres races.
Ce qui leur manque, ce n'est pas l'inlelli
gence naturelle, c'est la civilisation, l'édu-
cation.
« Il faut donc que les nations civilisées
leur viennent en aide et fassent cesser l'i-
négalité monstrueuse dont ils souffrent
dans certains pays.
« Mais cela ne suffit pas, il faut que les
ntoirs eux-mêmes prennent conscience de
leur propre valeur, de: leurs, propres forces
et s'unissent, izoii pas pour combattre la
race blUin-che, niais pour collaborer Grvec
elle à leur émancipation intellectuel!f et
sociale et -aeienare eux-memes isurs inté-
rêts.
« Il y a en Amérique un certain Mardis
Garvey, homme de couleur, lui aussi, qui
prêche à ses congénères la révolte et la
guerre à la race blaifche. L'Afrique aux
Africains. Voilà sa devise.
« C'est une pure folie. Si les noirs se sé-
paraient ainsi bruialement des blancs, ils
seraient perdus. Le probité est complexe.
Il faut l'étudier sans passion et en accord
avec les pays de tolérance et de lumière
comme la France. »
Voilà donc le grand leibbou assagi. Son
intelligence à laquelle nous avons de tout
temps rendu un hommage mérité, lui a en-
fin permis de se rendre compte que ses frè-
res de race, l'abandonneraient s'il conti-
nuait à vouloir chasser les Blancs de leur
pays. De celà, je suis absolument certain
tout comme Diagne lui-même.
Comme à. Londres les divers orateurs se
sont élevés contre la théorie de Marcus
Garvey.
Tous, d'accord avec Diagne (Biaise) lui-
même (c'est à ne. pas le croire) répudient
l'emploi de la violence, de l'anarchie et
de la désorganisation pour mener la race
noire dans la voie de la civilisation et du
progrès.
Félicitons M. Diagne (Biaise) de se ral-
lier aux doctrines que nous-avons toujours
préconisées. Nous ne lui en tiendrons nas
rigueur et nous lui appliquerons en la dé-
masquant la phrase de rEvangile : « Il y
a plus de joie aux Annales Coloniales pour
un noir qui se repend que pour cent noirs
fidèles. »
Monof
Ils emportent encore les meubles
---000--
Un certain nombre d'Allemands se sont
enfuis de la Nouvelle-Guinée (devenue pos-
session australienne) emportant avec eux
des biens appartenant à l'Administration.
Leur extradition a été demandée au Gou.
vernement néerlandais.
Les Annales Coloniales
, JOURNAL QUOTIDIEN ¡
il LES ARTICLES PUBLIÉS PAR LES "ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
t) EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Le Pacifique et le désarmement
- --
Il y a une vingtaine, d'années, c'était
après la guerre sino-jaiponaise1 des -es-
prits clairvoyants ont entrevu, à brèvo
échéance, le déplacement du centre de
gravité des affaires politiques et com-
merciales dans le monde, dont ils
:voyaient l'Océan Pacifique. recueillir la
succession. La guerrei russo-japonaise a
conflpmiô ces -prévisions et à la suite. de
ses succès le Japon a fait entrevoir pour
son avenir des espérances qui n'ont pas
été chimériques. Trop à l'étroit sur son
territoire, et obligé d'envoyer l'excédent
de sa population chez des voisins où elle
puisse trouver des moyens d'existence,
,son accroissement rapide, chez ceux qui
lui donnent )'holspHalité; ont. fait naî-
tre des inquiétudes difficiles à dissiper
e.t'qtii ont provoqué les difficutés que
les Etats de l'Amérique qui bordent le
Pacifique lui ont créées.
Bien que séparés par l'imîmensitê de
la mier, lei Japon et les Etats-Unis sont
les riverains de l'Océan Pacifique et
c'est sur ce nouveau terrain que ces
deux puissants voisins semblent devoir
se rencontrer pour vider leurs quefBI-
les, si leurs litiges ne peuvent recevoir
d'autre solution.
C'est en prévision de cette éventuali-
té otila le Président de la République
des Etats-Unis a proposé aux puissan-
ces intéressées à ce qu'elle ne se réalise
tiTinc rlp. qp réunir» nnnr s'entendro sur
t" '-4" -. - "- [ , --. - -. - -- -
la limitation des armements et comme
cette question est étroitement liée aux
problèmes du Pacifique et de l'Extrê-
me-Orient le Président 1 lard in g a sug-
géré que les puissances qui se réuniront
examinent tout ce qui se rapporte à
leur solution.
On ne se dissumle pas que ces pro-
blèmes sont fort nombreux et fort com-
plexes et que la convoitise n'y est pas
:Hrang'ère, Aussi, malgré la loyauté que
chacun' apportera d'ans les discussions
qui vont s'ouvrir, ne peut-on avoir
'quune conlianco limitée dans les ar-
rangements qui en résulteront. La
Fl'â.ne.,. la Grande-Bretagne, l'Italie et
le Japon ont accepté l'invitation du Pré-
sident Harding, ainsi que la. Chine qui
a été invitée à prendre, part à la discus-
sion relative aux problèmes de l'Extrê-
me-Orient.
̃ Les conditions clans lesquelles ces
puissances vont se réunir, méritent
d'être signalées.
* *
Dès 1910, les R.tats-rn is onL élaboré
Un programme de constructions nava-
les pour s'assurer sur mer l'indépen-
dance qu'ils n'avaient pas à celte émo-
que. Aussitôt a-prcs. la guerre, ils ont
mis leur td roi cl à. exécution et. sans, at-
tendre les conclusions des discussions
soulevées par les partisans des cuiras-
sés et par ceux des. sous-marins, ils
ont construit des navires dépassant en
puissance, en vitesse et en tonnage
tous ceux qui avaient, été construits jus-
qu'alors. Aussi M. Daniels, secrétaire à
la Marine, a-t-il déclaré dans plusieurs
circonstances que la flotte des Etats-
Unis serait en 1925, la plus puissante
'du monde.
Les crédits votés par la Chambre des
représentants pour le budget ri aval de
1921 s'élèvent a -125 miillions de dollars
représentant 85 millions de livres ster-
ling. lorsque le budget naval anglais ne
s'élève qu'à 84 millions de livres, soit
un million de livres de Dlus nour le
budget américain. M. Butler, président
'de la Commission navale, a dit à la
.Chambre, a.u moment do la discussion
'&e ces crédits : « Que la flotte des Etats-
Unis serait égale à celle de la Grande-
-Bretagne en puissance de combat en
1924. Dans les quatre prochaines an-
nées, a-t-il ajouté, les Etats-Unis met-
front sur pied la plus formidable AR-
MADA du monde. »
̃ t Dans ce budget, le secrétaire à la ma-
rine a prévu sur la côte du Pacifique le
"développement du port de Pearl calffil-
ma base de ravitaillement, die Guami
"commis station de radoub et de ravitail-
lement et la construction d'un arsenal
maritime à San-Prancisco avec les
moyens de réparer les plus fortes uni-
•tôs. H a aussi préconisé un grand ac-
croissement ae ia reserve navale dans
le Pacifique. Il n'v a pas die doute que
ces mesures ont été prises dans un but.
bien défini.
Depuis que le. parti républicain a pris
le nouvoir, des amendements ont été
présentés au Parlement américain pour
suspendre et- ajourner l'exécution, du
programme naval. Lq nouveau Gouver-
nement. n'y a porté aucune modification
et le Président Harding, tout en dési-
rant faire des efforts penr obtenir un
désarmement, a exprimé l'oipinion qu'il
fallait voter tous les crédits nécessaires
pour l'exécution de ce programme, et
cocmlbler les viclets de la .flotte américai-
ne avant de rédiger un programme de
désarmement naval.
On comprend que le développement
d!e la puissance navale des. Etats-Unis
ait fait naître une certaine- inquiétude
en Angleterre. Aussi l'Amirauté anglai-
se a-t-elile surveillé avec Ja. plus grande
attention les op r ogrè Si de la marine amé-
ricaino. Elle a établi récemment un i>n>
graimmie naval d'après les enseigne-
ments de la dernière guerre et le' 4 août
de cette année à 1a, Chambre des Com-
munes ICI représentant de l'Amirauté a
justifié ila nécessité de construire qua-
tre nouveaux « capital ships ». Dans le
discours que M. Winston Churchill a
prononcé à cette occasion, je. relève ce
passage significatif : « Aller à la Con-
« fércnce de Washington, sans commen-
« ccr à construire ces quatre grosses
« unités et consentir a cette Conférence
« à ne pas construire (le nouveau, ce
« serait immobiliser notice pays dans la
« situation actuelle, c'est-à-dire, d'ans
« celle d'une énorm\e infériorité pour
« quinze ou vingt; années. »
Ce langage est clair pt net. Construi-
sons d'à,bord, nous verrons ensuite et la
Chambre dos Communes a voté 40 mil-
lions de livrfirqm représentent actuelle-
ment deux milliards de francs pour la
construction de ces quatre superdread-
nouglhts.
Si on veut bien, ne nas oublier nue
les Dominions coopèrent à la défense
navale et que la Conférence de leurs
pramiers ministres a volé le 27 juillet
dernier une nroliom nour que- la. force
navale mininia de l'empire "britannirme
soat égale à celle de toute autre puissan-
ce, on est fixé s,ur ,les' intentions de l'An-
gleterre.
Le budget de la marino japonaise s'é-
lève,, pour l'année 1921, à 490 mnlions
de yens contre 350 millions en 1920. Le
baron Mégata, délégué du Ja.pon il l'As-
semblée dle, la Société des Nations a dé-
claré à notre confrère Le Temps que
cette augmentation résultait simplement
de l'inflation des prix devenus considéra-
bles au Japon. H a, ajouté que la flotte
japonaise, loin de constituer un dan-
ger pour personne, se trouve dans une
situation numérique! très inférieure vis-
tt-vis des flottes des Etats-Unis et de la
Grande-Bretagne,
Malgré la modestie dont le! Japon fe-
rait preuve, dans cette déclaration, j'ai
quelque raison de croire que l'augmen-
tation de son budget naval pour .1921 a
d'autrcs causes que l'inflation des prix.
D'ailleurs dans le. discours que M.
Winston Churchill a prononcé, lo 4
août à la. Cahmibre des Communes ft.
dont je viens de faire mention, ce mi-
nistre a fait oihservor que pendant nue
la marine britannique restait station-
nairc, deuœ autres puissances, profitant
clos enseignements de la guerre, cons-
truisaient cle nouvelles unités et vont
en construire d'autres qui seront mieux
appropriées à la guerre navale moder-
ne. Les deux puissances désignées sont
le Japon et les Etats-Unis.
L'accroissement de la puissance TIa-
vale du Japon est donc aussi certaine
que celle des puissances que je viens de
signaler.
Quant à la marine italienne et, à la ma-
rine française qui n'ont aucune préten-
tion à la suprématie des mers, je ne les
cite 'que pour mémoire. il me serait
d'ailleurs fort nénibte de m''étendre sur
la marine française en présence de l'in-
différence que les pouvoirs publics lui
témoignent, malgré l'éloquence des dis-
cours dont elle est l'objet: Notre marine
n'a pas besoin d'orateurs, mais elle a
un pressant besoin de constructeurs :
j'ai signalé plusieurs fois dans ce jour-
nal la piètre figure que nous faisons
dans le Pacifique où le pavillon français
n'a d'autre représentant que le modeste
Aldéraban, lorsque les Etats-Unis, l'An-
gleterre et le Japon y ont des flottes
entières pour montrer le leur.
6 0*
Il semble donc que les Etats-Unis,
l'Angleterre et le Japon sont décidés à
maintenir leur position dans la ques-
tion des armements, et c'est sous la pro-
tection de puissants arguments que
leurs délégués it la Conférence vont en-
trer en discussion.
Il est de règle de ne réunir une assem-
blée 'qu'après avoir communiqué aux
membres qui doivent y assister le pro-
gramme- des questions qui y seront dis-
cutées et qui sont indiquées dans ce
qu'on appelle un ordre du jour. -:
La discrétion diplomatique, pour ne
pas indiquer les motifs qui empêchent
cette communication, n'a pas permis au
public de le connaître. Le but seul de la
Conférence nous a été communiqué.
Toutefois nous savons que le Japon a
lait des réserves en demandant que les
questions du Pacifique et de l'Extrême-
- Orient qui ont déjà reçu une solution,
telles que les affaires du Chantung et
ae 1 île de Yap, soient exclues de la dis-
l'ile de Yap, s o
cussion. -
Nous ignorons donc les questions qui
seront soumises à cette nouvel le Assem-
blée suprême et par suite l'ordre dans
lequel elles seront discutes. La limita-
tion des armements va-t-elle précéder la
discussion des problèmes du Pacifique
ou bien ceux-ci recevront-ils d'abord
une solution ? Qifarrivera-t-il si après
avoir pris des arrangements qui limitent
les armements., l'assemblée ne peut se
mettre d'accord sur les questions du
Pacifique ?
Il semble bien que celles-ci doi-
vent avoir la priorité. : et, en- réalité, il
paraît à peu près certain que la limita-
tion des armements sera reléguée au se-
cond plan. Car la conférence de Was-
lringtonn n'ayant été provoquée que par
les convoitises des Etats-Unis de l'An-
gleterre et du Japon sur le marché chi-
nois où chacune de ces puissances sur-
veille sa concurrente, l'intérêt y joue le
premier rôle. Il me paraît, difficile que
des gens {Illi ont des appétits aussi vora-
ces, et qui s'arment jusqu'aux dents
pour se mettre d'accord, puissent arri-
ver a une en Lente de longue durée. Jus-
qu'ici, le monde n'a pas vu de pareils
problèmes résolus naciflquement. et. de
tels conflits d'intérêts ne se sont jamais
terminés sans un conflit armé.
Esnérons néanmoins que des arrange-
ments interviendront pour dissisper,
au moins momentanément, l'orage qui
menace d'éclaler sur le Pacifique"
Edouard Néron,
Député de la llnllle-Lnire.
ep
La loi île Finances et les Colonies
LE CHEMIN DE FER DAKAR-ST-LOUIS
Di's travaux complémentaires1 importants
pour lu chemin de. J'cr cle Dakar à ,Saint-
Louis sont. prévus dans le projet de loi de
Finances de 1U22 (ai l. 97), dunL le pro-
gramme a été approuvé antérieurement et
seTa iL peu près complètement, réalisé en
192J. Il ne restera plus à effectuer sur ce
programme, en 192:2, qu'une fourniture de
locomotive et de matériel roulant évaluée
à 1.2G5.000 francs.
Toutefois il faut envisager l'cxécution
d'autres travaux en ni piémeniaires indispen-
sables, tels que le renforcement de la voie
et de certains ouvrages d'art, qui s'impose
po.ur permettre le passage des trains lourds
qu'exige le développement, du trafic des
arachides. Notons que la convention de
concession ne prévoit pas l'exécution de ces
travaux dont l'utilité ne pouvait, à cette
époque-, être envisagée. Une .entente devra
par conséquent intervenir avec la Compa-
gnie et un avenant à la convention de 1880
sera soumis au. Parlement. Nous ferons
connaître notre avis Ù nos lecteurs à ce
moment.
Le ministre des Finances dans son pro-
jet de loi de Finance-s- estime qu'il y a lieu
de prévoir, des maintenant-, un premier
programme comportant, une dépense d'en-
viron G millions de n'anes. qui sera, réali-
sée en 2 ou M exercices, mais dont le mi-
nistre des Colonies devra approuver le
principe dès J922.
Pourvu que les accidents mortels dimi-
nuent !
Nouvelle contribution de la Colonie
Nous avons analysé dans « Les Annales
Coloniales » du 22 août 1921 l'article Ci. du
projet de loi de Finances qui prévoit qu'à
partir du 1er janvier 1922, la colonie de 1'
0. F. participera pour un quart aux avan-
ces à faire par l'Etat à la Compagnie -
elle est fameuse ! - concessionnaire du
chemin de fer de Dakar à Saint-Louis soit
au lure de la garantie d mte-rcis, soit pour
l'exécution de travaux ou de fournitures
complémentaires.
L'article 98 de la loi de Finances de 1922
stipule que le montant des avances qui se-
ront versées au cours de l'exercice 1922
a.u chemin de fer de Dakar à Saint-Louis
avant été évalué à la somme de -i-.2C5.0no
francs par application ù l'ndicle 64, un
crédit de -i-.2G5.000 x 3 : i = 3.198.750 fr.
a été inscrit au chapitre i-3 du budget du
Ministère des Colonies et une somme de
4.265.000 : 4 = 1.066.250 francs a été mise
à la charge du budget général de l'Afrique
0 c c i dent aie francaisc.
Nous espérons que ces sommes si
toutefois le Parlement les ratifie seront
utilement employées pour améliorer la sé-
curité des voyageurs coloniaux obliges
d'emprunter cette- ligne de Daka.r-Saint-
Louis véritable coupe-gorge aux accidents
quotidiens et qui rend jaloux M. Le Troc-
qner lui-même, dont on ne compte plus les
succès dans le genre.
AU MINISTÈRE DES COLONIES
--0.0--
, Un important mouvement comprenant de
nombreuses mutations dans le personnel
des Administrateurs des Colonies, paraîtra
au Journal officiel de mercredi matin.
00
Le Maréchal Lyautey à Paris
00
Le maréchal Lyautey a quitté Paris pour
se rendre quelques jours en Lorraine. Au-
paravant, il a été reçu par MM. Aristide
Briand, président du Conseil ; Barthou,
ministre de la Guerre ; Loucheur, ministre
des Régions libérées ; Jonnart, ambassa-
deur auprès du Vatican, et Mgr CereLti..
nonce du Pape.
Les conversations de M. Th, stee!
-0..0---
M. Steeg, gouverneur général de l'Algé-
rie, a clonféré hier à l'Office du Gouverne-
ment algérien avec MM. Bory, président de
la Chambre de Commerce de Bougie ; Galle
et Ettori, délégués financiers ; le docteur
i Chassavant, professeur à la Faculté de Mé-
decine d'Alger ;,Pail,l Despiques, proviseur
du Lycée. d'AJger.
La propagande
coloniale allemande
Le ministre des Colo-
nies parUra-l-il le 19 sep-
tembre prochain visiter
L'ouest africain, et affir-
mer, par sa présence, nos
droits aux mandais sur le
Togo et le Cnmërowt ? En
tout cas, je ne pense pas
que le voyage soit suppri-
III d, il sein sans doute ré-
tame.
La longue incertitude, qui se prolonge,
quant à l'allribulum de ces, mandais me
laisse perplexe. Nos représentants à la
Commision interalliée d'élaboration du irai-
lé d-5 paix n'eussent jamais dû accepter
que, seuks, les ex-colonies allemandes tle-
vant- passer sous l'autorité française soient
hypothéquées de « mandats ». Mais, depuis,
nos représentants à la Société des Nations
auraient dii exiger qu'une décision soit pri-
se. Nous nous ti>o,it-co-iis actuellement dans
la position d'un locataire désireux de s'ins-
taller définitivement dans un local, et prêt
à [aire toutes les dépenses nécessitées par
rd.Le installation, et à qui le propriétaire re-
fuse nn bail.
Le projet d-e loi Sarraut, sur la mise en
valeur des colonies, a prévu un large plan
d'amélioration de l'outillage économique
existant au Togo et au Cameroun. Est-il
prudent de suivre le ministre SlW ce Irl-
ruiii ? Ne risquons-nous pas de, travailler
pour le « roi de Prusse » 1 c'est le cas de le
dire ? Certes, j'en tend# bien q u'on nous pro-
met si, dans quelques années on osait nous
retirer ces mandais pour remet Ire à nou-
veau. ces territoires a l'Allemagne, de nous
rembourser le maniant des dépense,s ef-
fectuées depuis noire occupation. Mais se-
rions-nous plus avancés ? Au contraire.
Nous aurions construit des instruments éco-
nomiques destinés à concurrencer nos pro-
pres voies d'évacuation, établies dans nos
colonies raisinés. Car. il faut Vavouer, le
fait de grever ces possessions d'un man-
dat est déjà suspect. D'uutw part, il [aut
allenlivement surveiller le mouvement de
̃renaissance coloniale allemande qui se ré-
vèle nettement, et qui revendique en parti-
culier le retour à la Germania du Togo et
du Cameroun « qui n'ont encore été attri-
bués à personne ». Le Congrès récent des
géographes allemnds tenu à Leipzig a ré-
solu d'entreprendre une vigoureuse propa-
gande en faveur de la restitution de ces co-
lonies. Des fonds importants ont été ver-
sés par les banquiers, les industriels, les
armateurs boches, pour soutenir cette ac-
tion. Les conférences se multiplient dans le
Heich: préconisant le maintien en haleine
d'un étal-major de gens actifs susceptibles
d'aller prendre place dans les anciennes co-
lonies allemandes, des leur retour à la mè-
re patrie. Un ilureau a élé fondé à Palerme
par le capitaine von Gcbsatlel chargé de
rassembler des renseignemcnls sur les co-
lonies françaises et d'q créer de l'agitation.
Le Deustelics Auslancïinstilut, dont le siège
est Li Stuttgart et qui compte G.500 membres,
s'est constitué en un service chargé, dès
que les événements souhaités le permet-
tront, d'organiser l'émigration en masse des
Allemands vers leurs colonies relrouvces.
Pl'cn.ons-u garde, car dans les milieux bri-
tanniques s'est affirmé un courant d'opi-
nion estimant qu'il n'g aurait aucun in-
convéniont à ce que ces « os à ronger » : le
TOf/O et le Cameroun, siw'nt rendus à l'Alle-
magne qui a besoin de matières premières
̃pour alimenter son industrie et pouvoir
payer ses délies aux Alliés ».
Jrais si ce point de voie devait préva-
loir. scrait, certes, 'de réalisation plus ra-
pide, de rendre ailv Allemands l'Est eu
l'Ouest africain, colonies de réalisation im-
médiate que le Togo et le Cameroun. Mais
ici, je crains que l'on ne lasse la sourde
oreille, à Londres.
Georges Barthélemy,
Député du Pas-de-Calais,
Délégué du Soudan Français
et de la Haule-Volta
au Conseil Supérieur des Colonies
VERS LE TCHAD
Nous sommes heureux d'apprendre que ML
\Yilmc qui avait quitté les cadres actifs de
l'administra lion coloniale pour assumer, de-
puis plusieurs années, la direction des ser-
vices du secrétariat politique de M. Ernest
Outrcy, député de la Cochinchine, va être
prochainement nomme trésoricr-payeur au
Tchad.
M. ALBERT SARRAUT A DEAUVILLE
-----O-o-
M. Albcrt. Sarraut a présidé hier la c-éré-
monie de l'inausairation du monument aux
morts élevé pieusement, à Deauville en sou-
venir des enfante cle la ville tombés pen-
dant la dernière guerre. Comme toujours il
a prononcé un éloquffllt. clisdours d'.une hau-
te portée.
Nul n'était mieux désigné que notre Mi-
nistre des Colonies pour parler au nom du
Gouvernement en ce déclin do saison esti-
vale sur la. plus mondiale des plages pari
siennes.
1
Un escroc martiniquais
Henri Pagès, métis de Fort-de-France
(Martinique), après avoir « tÙlé » son pa-
tron, M. Porée, courtier, place de la Bour-
se, lui a escroqué en 18 mois 60.000 francs.
La Sûreté Générale mit un an à le décou-
vrir mais sa patience a été couronnée de
succès, d'autant plus que Pages avait placé
ses « économies. Ii dans une Banque.
Le « Cordillière » renfloué
On annonce que le paquebot Cordillière
qui s'était échoué dans le Yang-Tsé-Kiang
eii, fuiyant un cycitone a été! renfloué.
Le Voyage de M. le Gouverneur Général
Merlin au DalioDiey
Hia mise en valeur
économique
La mise en valeur économique n'exige pas
seulement le perfectionnement des métho-
des de. culture par le développement de la
technique agricole, ainsi que la création
d'écoles industrielles et le développement
de l'enseignement pratique commercial. Elle
est en quelque sorte conditionnée, si j'ose
nfexprimer ainsi, par l'établissement et
l'exécution d'un programme de travaux pu-
blics intelligemment conçu et réalisé aussi
rapidement que le permettent les ressour-
ces financières dont on dispose.
M. le gouverneur général Merlin, qui a
une si profonde et déjà si longue expérien-
ce des choses coloniales, connaît mieux que
personne ces vérités d'évidence.. Loin cle
négliger cette partie de sa tâche, il a éla-
boré, avec un soin minutieux, un large pro-
gramme pour toute l'Afrique Occidentale
Française, qu'il administre avec tant de
distinction d. d'autorité Son programme,
soumis au Département ministériel, a reçu
la haute approbation du ministre des Colo-
nies. Il n'entre pas dans mes vues, aujour-
d'hui au moins, d'examiner ce programme
d'cnsemble pour toute cette partie de notre
domaine colonial. Pour rester dans mon
sujet, j'entends m'en tenir exclusivement
à la partie qui concerne le pays dahoméen.
C'est a Colonou que M. Merlin a exposé
et développé son programme de travaux pu-
blics a entreprendre au Dahomey. Avant de
quitlcr la terre dahoméenne, il avait été in-
vité à un vin d'honneur. iMon ami M. Bres-
solly, que j'ai eu le plaisir de connaître
bien longtemps avant d'être - appelé à siéger
au Conseil Supérieur des Colonies, .adminis-
tra leur-maire de Colonou, dans, un toast
d'une fort heureuse inspiration et d'une très
belle venue, remercia, au nom de ses ad-
ministrés, M. le Gouverneur général de
l'A. 0. F. « de la bienveillance qu'il n'a
» cessé de témoigner à notre lointaine colo-
(t nie, en inscrivant à son profit des dota-
it lions importantes a.u budget général, et
« en la comprenant, pour une large part,
« dans le programme des grands travaux
« soumis actuellement à l'examen des. Pou-
« voirs publics ».
En réponse à ce toast, le chef respecté et
aimé de l'A. 0. F., aux applaudissements
unanimes et chaleureux de l'assemblée,
donna, sur ce programme particulier, les
précisions impatiemment attendues et ar-
demment souhaitées. Dans le programme
général de grands travaux d'intérêt écono-
mique et social qu'il a élaboré, et dont le
coût global, pour toute l'Afrique occidental
française, ne s'élèvera pas à. moins de 1.200
millions, il a prévu, rien que pour le Da-
homey, 102 millions. Cent deux millions,
c'est-à-dire le douzième de la dépense totale.
Mais comment ces 102 millions seront-ils
employés.? En quoi consiste au juste ce pro-
gramme ?
« En Lète de ce programme, à dit M. Mer-
« lin d'après le Journal officiel de la colonie,
« inlércssant. le Dahomey, vient la construc-
« lion du chemin de fer de Porto-Novo à
(( Cotonou d'une part et de celui de Segbo-
Il roué à Grand-Popo' puis Anécho d'autre
« part, dont il a pu se convaincre, au cours
a Je sa tournée, de l'intérêt primordial pour
« la Colonie. » On devine avec quelle satis-
faction et. quelle Iuie. cette déclaration de M.
le Gouverneur général a été accueillie.
Mais c'est là l'œuvre de demain. On ne
pourra en envisager l'exécution, que le jour
où le vaste programme de mise en valeur
de notre immense et magnifique empire co-
lonial, élaboré par M. le ministre des Co-
lonies et soumis par ses soins aux délibé-
rations du Parlement, aura reçu l'approba-
tion des deux Chambres et. aura été voté par
elles. Ce jour ne saurait plus tarder. Sans
doute les difficultés financières se dressent
devant elles comme un obstacle pénible,
malaisé à franchir. N'oublions pas, cepen-
dant, qu'il s'agit là de dépenses utiles, 'fruc-
tueuses au premier chef, combien plus pro-
ductrices que tant d'autres inscrites au bud-
get et dans lesquelles il y aurait lieu, pour
le plus grand bien de notre équilibre budgé-
taire, de pratiquer des coupes sombres 1
Au lendemain du plus effroyable des ca-
taclysmes qui aient 'peut-être jamais boule-
versé le monde, la France, victorieuse,
mnis exsangue, a besoin, pour se reconsti-
tuer et se refaire, du concours, de l'activité,
du dévouement, de tous ses entfants. Elle at-
tend beaucoup de l'aide puissante de ses co-
lonies. Elles peuvent contribuer dans une
large mesure à son relèvement matériel tti
financier. Elles ne demandent qu'à y tra-
vailler. Qu'on leur en fournisse seulement
les moyens. Les travaux puiblics exécutés
aux culonies. sont, pour la mère patrie, de
l'argent placé à gros intérêt.
Le petit, mais fertile et riche Dahomey
apportera sa pierre à l'édifice commun. La
rapidité de son essor commercial, dans les
dix dernières années, malgré l'insuffisance
de son outillage économique, n'a pas man-
qué de .frapper l'esprit averti de M. le Gou-
verneur général de l'Afrique occidentale
française. Ses droits de douane procurent
chaaue année, au budget général, des som-
mes considérables. M. Merlin, nous 1 avons
vu, clans un .précédent article, a estimé
qu'une partie de ces ressources devait être
affectée à l'amélioration de la colonie elle-
même. De là l'inscription au budget du Da-
homey, dès la première année d'administra-
tion de l'A. 0. F., de sommes importantes
consacrées à des travaux d'intérêt général.
Même geste cette année. Politique habile,
prévoyante et sage, dont les bienfaisants
effets ne se feront pas attendre.
Henri Michel,
ancien sénateur,
Délégué du Dahomey au Conseil
Supérieur des Colonies.
La navigation as cabotage en A. 0. F.
---0-0--
Etant donné qu'actuellement les moyens
de transport offerts par les lignes françai-
ses paraissent suffisants pour les besoins
du trafic maritime intercolonial, le Gouver-
neur général de l'A. 0. 'F. a adopté le mo-
dus vivendi suivant en ce qui concerne la
navigation au cabotage :
1a L'autorisation de charger du fret dans
un port français de la Côte, sur un navire
étranger à destination d'un autre port fran-
çais de l'Afrique Occidentale, est refusée
chaque fois que ce transport peut être as-
suré par 'an novire français ;
2° Des mesures de dérogations particu-
lière ne sont envisagées que dans le cas où
le transport ne peut être assuré par un na-
vire français et où il présente, pour le com-
merce, un réel caractère d'urgence ;
3° Lorsque ces mesures de dérogation
paraissent nécesaires. elles sont adoptées de
préférence en faveur du pavillon des na-
tions alliées, à l'exclusion des navires des
anciens pays ennemis, ou pseudo-neutres.
Le Bulletin mensuel d'août 1921, de l'a-
gence économique de l'A. 0. F. ajoute à ces
renseignements :
L'application de ces règles a soulevé par-
fois des protestations de la part du com-
merce, qui s'est plaint de ne -pouvoir utili-
ser, sinon les navires allemands eux-mêmes
qui fréquentent de nouveau la côte, tout au
moins les navires de la nouvelle ligne hol-
landaise créée depuis plusieurs mois, qui
semble n'être qu'une entreprise allemande
déguisée.
Ces plaintes s'expliquent., sans doute, par
le fait que les navires en question offrent
des prix de fret plus avantageux que ceux
des Compagnies françaises.
Les intérêts allemands essaient de repren-
dre pied en Afrique Occidentale et il est très
compréhensible que dans ce but les navires
pseudo-neutres concurrencent par des ta-
rifs plus réduits les entreprises françaises.
Mais il est compréhensible aussi crue l'ad-
ministration française ne tienne pas à se-
conder cette manœuvre et qu'elle réserve,
quand elle a des dérogations à accorder, le
bénéfice de cette mesure, qui est une véri-
table meure de faveur, aux navires des na-
tions étrangères alliées.
1
Le Congrès Pan-Noir
DIAGNE (BLAISE) EVOLUE
Présidant la session de" Paris du Congrès
Pan-noir dont deux sessions ont déjà été
tenues à Londres et à Bruxelles M. Dia-
gne (Biaise), député du Sénégal et toujours
commissaire des troupes noires, a pro-
noncé un discours qui fut salué d'unanimes
applaudissements.
Après avoir jeté le trouble en A. O. F.
et en particulier au Sénégal en tentant de
déclencher une lutte. de races, à laquelle,
heureusement les indigènes n'ont guère ré-
pondu, M. Diagno (Biaise), a fait au Con-
grès la déclaration suivante afin de bien
peser les données du problème qui se dres-
se devant l'opinion publique des nations
civilisées :
« Les noirs, dit-il, ne sont pas, cela fut
reconnu et démontré depuis longtemps,
foncièrement inférieurs aux autres races.
Ce qui leur manque, ce n'est pas l'inlelli
gence naturelle, c'est la civilisation, l'édu-
cation.
« Il faut donc que les nations civilisées
leur viennent en aide et fassent cesser l'i-
négalité monstrueuse dont ils souffrent
dans certains pays.
« Mais cela ne suffit pas, il faut que les
ntoirs eux-mêmes prennent conscience de
leur propre valeur, de: leurs, propres forces
et s'unissent, izoii pas pour combattre la
race blUin-che, niais pour collaborer Grvec
elle à leur émancipation intellectuel!f et
sociale et -aeienare eux-memes isurs inté-
rêts.
« Il y a en Amérique un certain Mardis
Garvey, homme de couleur, lui aussi, qui
prêche à ses congénères la révolte et la
guerre à la race blaifche. L'Afrique aux
Africains. Voilà sa devise.
« C'est une pure folie. Si les noirs se sé-
paraient ainsi bruialement des blancs, ils
seraient perdus. Le probité est complexe.
Il faut l'étudier sans passion et en accord
avec les pays de tolérance et de lumière
comme la France. »
Voilà donc le grand leibbou assagi. Son
intelligence à laquelle nous avons de tout
temps rendu un hommage mérité, lui a en-
fin permis de se rendre compte que ses frè-
res de race, l'abandonneraient s'il conti-
nuait à vouloir chasser les Blancs de leur
pays. De celà, je suis absolument certain
tout comme Diagne lui-même.
Comme à. Londres les divers orateurs se
sont élevés contre la théorie de Marcus
Garvey.
Tous, d'accord avec Diagne (Biaise) lui-
même (c'est à ne. pas le croire) répudient
l'emploi de la violence, de l'anarchie et
de la désorganisation pour mener la race
noire dans la voie de la civilisation et du
progrès.
Félicitons M. Diagne (Biaise) de se ral-
lier aux doctrines que nous-avons toujours
préconisées. Nous ne lui en tiendrons nas
rigueur et nous lui appliquerons en la dé-
masquant la phrase de rEvangile : « Il y
a plus de joie aux Annales Coloniales pour
un noir qui se repend que pour cent noirs
fidèles. »
Monof
Ils emportent encore les meubles
---000--
Un certain nombre d'Allemands se sont
enfuis de la Nouvelle-Guinée (devenue pos-
session australienne) emportant avec eux
des biens appartenant à l'Administration.
Leur extradition a été demandée au Gou.
vernement néerlandais.
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