Titre : Le Nouvelliste d'Indochine. - Hebd. pol. économ. littéraire
Éditeur : [s.n.?] (Saïgon)
Date d'édition : 1936-10-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328269847
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2122 Nombre total de vues : 2122
Description : 17 octobre 1936 17 octobre 1936
Description : 1936/10/17 (A1,N8). 1936/10/17 (A1,N8).
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63561208
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-1399
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
6
PREMIERE ANNÉE No 8 -7
SAMEDI 17 , OCTOBRE m&
I- rAKir ronwmmm j
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1 inoeculne
Un An 9f9ù
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Politique, Économique ©/" Littéraire
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REDACTION
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Oir'ecteur?
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A. Breton
-. LE NUMERO DIX CENTS
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--"' JRAMO
Reçoit -le monde entier
E" BOY-LANDRY;
- Botte postale n° 295 ;
SAIGON
f -"
LES JUIFS
i-- 1.-1-,-., 1 1,
L'antisémitisme, qui a les
, apparences d'une épidémie à
éclipses, remis en question
par l' Allemagne dHitler, a
repris une certaine vigueur en
France et plus particuUere'
ment depuis la prise du pou.
voir par M. Léon Blum.
Ses adversaires politiques
n'ont pas manqué d alarmer
leurs partisans en insistant
sur' l'internationalisme de M.
Blum, lui déniant en outre la
qualité de « Français,.
Nous exprimerons notre
pensée, sans détour. L'antisé-
mitisme, de nos jours, n'est
qu'un argument politique. A
ce titre, il ne vaut guère plus
que tous les autres arguments
du même ordre.
La récente et courageuse
étude de Raymond A. Dior,
sur les Juifs est, à ce sujet,
pleine d'enseignements (1).
On crie facilement. à bas les
juifs » sans les connaître par-
faitement. On dit facilement.
« c'est, un sale juif - étendant
à la collectivité, une injure
que l'on adresse à un parti-
culier. C'est profondément in-
juste. :>
Pour apprécier la question
juive, il est absolument néces-
saire de faire une discrimina-
tion sévère entre le capitalis-
me juif et le peuple juif.
Antérieurement à l'appari-
tion de l'argument politique
antisémitique, rexpressionpé-
jorative de « juif » "appliquait
aux banquiers, aux capitalis-
tes, agioteurs, usuriers, trafi-
quants qui attirèrent sur eux
le mécontentement populaire
à chaque fois que de grandes
crises s'abattaient sur le pays
et les classes laborieuses. Mais
les vrais juifs, les orthodoxes
particulièrement, reprochent
avec véhémence aux banquiers,
capitalistes et bourgeois juifs,
d'avoir perdu la foi, d'avoir
renié la race, les ancêtres, les
traditions, de s etre alliés avec
des familles chrétiennes et
les plus aristocrates (2).
En vérité, cette grande
bourgeoisie juive a oublié vo-
lontairement le < Message spi-
rituel *, « la Thora », « le Tal-
mud * et dédaigne et méprise
même, le prolétariat juif.
A côté de cette minorité
juive la plus connue, il y a
une autre minorité remarqua-
ble, celle des docteurs, des
écrivains, des penseurs, des
lîi i J i 1- --..1:..--'
-errant, réfractaire à l'assimi-
lation, dont les dissensions
religieuses et les différences
d'habitat ont empêché de
constituer la force qu'it de-
vrait avoir. Ainsi le juif- po-
lonais et même le juif alle-
mand sont particulièrement
méprisés des juifs espagnols
et méditerranéens.
t C'est à la bourgeoisie d'af-
faires d'origine juive que l'on
il) Crapetillot iSapL 1936). -
(2) Sontjuiva* :
La imebmua d'Etrnmpa», 1a tmarqpka
de Bftmuil, la nuirqmita Saligaac-
Fénalon, la duchat– de Fiu,I. (le.
Stuart»), la marquita de Rochmchovart-
Mortmmart, la duthatma de la Croix da
Cattrimi,, la Comtaua- dm la Rochéba,
cattld, la princatta de Favcigny-Lacinga,
la marqvita da Noaillau, la duehaêta da
Crammont la prineaua da Wafram, la
duchmum da Rivoli, la prtoaaiêo Mmrat.
On pouteitoroneora M. de Tàllagrand-
Parigord duc da Montmormnei qui a
Àpoumà une damohalla Ulman. Ar-
riiotu-là une nomanclaiura qui , néea–i-
jarait plmiimurt celonnat. Tout* aatia
«»Umn féminins .,. la gràmdf,
',. jaiN st capiimliit*.
doit appliquer l'apostrophe
d'un notoire isràël ite, Karl
Marx : ((Qbsetivotu le juif de
tous le*' jour», le juif ordinaire
et non celui du sabbat. Ne
cherchons point le mystère du
juif dans sa religion, mais le
mystère de-sa^ religion dans le
juif réel. Quelle est donc la
base mondaine du judaïsme ?
C'est le besoin pratique. l':égoi,..
me. Quel est, le culte mondain
du jtàf i? C'est le trafic. Quelle
est. la divinité mondaine du
juif ? C'est VArgent » (S).
A Saigon même une contro-
verse sur la question juive
vient de surgir entre deux
confrères.
Dans le dernier numéro
de la Renaissance Indochi-
mise on met en présence
deux amis dont l'un est juif,
l'autre français. Un dialogue
s'engage et le Français veut dé-
montrer à son ami, que quoi-
que celui-ci ait fait la guerre
dernière avec bravoure et en-
train, il ne peut prétendre
avoir obtenu, ethniquement
parlant, la qualité a bsolue de
« Français *. 11 ajoute qu'il
peut aimer cependant son pays
d'adoption, autant qu'un Fran-
çais mais pas de la même
manière. Mon Dieu ! cela
peut se soutenir et ne justifie
nullement les arguments colé-
reux de notre confrère Jacob
Neumann qui. prend b partie,
avec - la virulence qui lui est
familièrè, M. Cendrieux, Dir
recteur de la, RenaÎMance.
M. Cendrieux est juif assu-
re : Neumann, mais il ne veut
pas l'avouer. Après tout c'est
son affaire et si Neumann ne
nie pas son origine de juif
polonais, c'est peut-être bien
qu'il ne peut le faire, mais il
déclare aussi volontiers qu'il
n'observe absolument aucune
des prescriptions de la reli-
gion juive. Il est proprement
renégat, embourgeoisé, hom-
me d'affaires peu chanceux,
capitaliste volontiers. Mais
Neumann renégat juif est-U
qualifié pour s'exprimer au
nom des juifs chez lesquels
il a peu d'amis ? S'exprime-
t-il, lui aussi, en « Français ,
lorsqu'ir dénie aux Bretons,
aux Lorrains, aux Niçois, aux
Savoyards, la iqualité de Fran-
çais- cent pour cent, qu'il re-
vendique pour lui-même ?
Est-il de bonne foi, lors-
qu'il établit un parallèle-eth-
nique entre les juifs, origi-
naires de KAsie et les Bre-
tons, les Lorrains. les Niçois,
les Savoyards ? A-t-il oublié
les origines ethniques des
Cekes, des Gaulois, des Francs,
ancêtres des précédents. ,
Ignore-t-il qu'il n'y a au-
cun peuple au monde qui ait
montré autant de répugnance
À l'atsimilatiofrque le peuple
juif ? Dans ces conditions,
n'est-il pas permis d'émettre
un doute sur l'auimilation
totale d'un juif francisé ? En
outre, ce doute n'élit pas en
sa faveur ? Peut«on reprocher
à un juif d'avoir. conservé un
«entiiment noUe «nvers sa ra-
ce, ses ancêtres ? Cela rem-
pêche^t-il d'ailleurs de faire
un excellent Français ? Nous
en dConnaiss dans ce cas et l'intervention
de J. 'Neumann n'aura cer-
tainement - pas leur approba-
tion.
(Lire la *aite en ? page)
(J) Atmaltt. aUtmmdat ipagê 192),
Le Gouvernement français
," do ,.: 0
s'empare des usines
==. -. -'
La déclaration belge : de neutralité
- -.--- -, En Espagne, les adversaires
se - préparent --: à l'assaut final
A la Banque de France
Paria, 16 Ootobre. (A.R.I.P)..
L' Assemblée généaale de là
Banque de France a élu comme
Conseillers MM. Lemaigre Du-
breuil qui dirige le groupement
des contribuables, Duhem, Prési-
dent de la Confédération des
groupements commerciaux et in-
dustriels de France, Président du
Syridicat de l'épicerie en gros et
comme censeurs MM. Bassot,
Baugnjes, Compaignot) et Démar-
che ville.
Le Congrès radical
Le rapport déposé au Congrès
radical au nom de la Commiuion
du commerce souligne dans ses
conclusions la nécessité d'une
détente fiscale. Le rapporteur
demande des allégements fiscaux
mass ifs et un énergique effort
dans tous les domaines économi.
ques en vue de faire naître une
ère de confiance mettant fin à la
thésaurisation, l'intensification
des efforts en faveur du tourisme
national, etc..,
v :. - :.::. : -.
'̃ r
etles40 heures
à, -.
M. Bedouce, Ministre, des Tra-
vaux-Publics, a reçu hier une dé.
légation delà Fédération des che-
minots dé France qui l'a entrete-
nu des négociations actuellement
poursuivies en vue d'aboutir à
la conclusion d'une convention
collective concernant les auxiliai-
re» des réseaux. Elleattira égale-
ment l'attention du Ministre sur
l'application de la" semaine de
40 heures et de la question des
retraite. du personnel. Selon
l'Agence Economique; et Finan-
cière, il parait qu'on ne doit pas
envisager avant 2 ou 3 mois l'ap-
plication complète de la semaine
de 40 heures dans les chémins-
de-fer.
te conflit de la batellerie
Sauf à Rouen, le conflit social
de la batellerie s'est terminé par
up. accord. -C'est ainsi qua^lesbar-
rages de péniches qui existaient à
l'entrée et à la sortie de ParM,
ainsi que le canal Saint-Martin
ont été rompus.
Une usine de guerre, la « Saut-
ter Harle » a été réquisitionnée
par le Ministre de la Marine en
raison des marchés passés avec
l'Etat.
Le Préfet de Lille, constatant
dans le ravitaillement du charbon
d' « inadmissibles entraves à la
liberté du travail a pris desme-
sures nécessaires en vue d'assu-
rer cette liberté.
La Loterie Nationale;
Le tirage de la neuvième tran-
che de la Loterie Nationale au-
ra lieu à Dijon le 7 Novembre.
La nouvelle conférence
de Locarno
Au cours d'une conversation
entre M. Von Neurath et M. rran-
çoit Poncet, Ambassadeur en Al-
lemagne, on a annoncé là remise
vers la fin de la semaine de-la
réponse allemande à la note bri-
tannique sur -la conférences 4e
Locarno. Ce seta^^ jc^Bt»-"
tion trè» limUée
tes oba'érv-ationo de-" part du
Reich. , .: _n' :
.- Le Congrès radical
et le Front populaire
Avant le congrès de Biarritz, le
parti radical-socialiste a adressé
un manifeste au pays figné par M.
DJadier, rappelant qu'il y a un
.an au congrès de la salle Wp-
gram il a adhéré au rassemble-
ment populaire. « Loyalement il a
tenu et tiendra ses engagements
et demande que tous les partis
solidaires du Front Populaire
respectent ces engagements dans
le cadre du programme de leurs
engagements réciproques : pour
accomplir dans l'ordre et le res-
pect de la loi les réformes
énumérées dans ce programme et
réclamées depuis longtemps par
le parti ra die al- loci.Ii.te)).
M. Blum discoure
Oa rappelle que Dimanche, à
Midi à Orléans, M. Léon Blum
sera l'hôte de la Fédération ra-
dicale du Loiret à un grand ban-
quet de 2.500 couverts à l'issue
duquel il prononcera un discours.
MM. Chautemps, Cot, Zay et
Viénot parleront aussi. Le ban-
quet est organisé en l'honneur de
M. Jean Zay. On s'attend à ce
que le discours de M. Blum in-
fluence le congrès de « Biarritz».
Le Ministre des Finances
et la Cour des Comptes
A la Cour des Comptes M.
Vincent- Auriol, inaugurant la ses-
sion; a prononcé un discours
dans lequel il a insisté sur la
création d'un comité supérieur de
contrôle financier avec le con-
cours - du Parlement. Rappelant
la crise internationale d'une ex-
ceptionnelle gravité qui a ruiné
r économie de toutes les nation.,
le Ministre a ajouté : « En atten-
dant un salutaire retour des hom-
mes à la raison, il importe plus
que jamais que dans l'exécution
des opérations financières de la
nation, un ordre rigoureux soit
maintenu sans lequel toute action
: £ tt Mine et néfaste. Vous sau-
Vex àgiapter vos méthode* aux
conditions nouvelles 'ft-' falra
preuve dans le contrôle de toute
la. souplesse nécessaire afin de ne
pas entraver la tâche parfois dif-
ficile, souvent ingrate, de l'Ad-
ministration ».
Le Ministre a conclu en faisant
confiance à la Cour pour faire
prévaloir l'esprit d'économie et
d'honnêteté dans la gestion des
intérêts de la France.
La défense aérienne à Paris
La première manœuvre de dé-
fense passive de grande envergure
aura lieu dans la soirée dans tou-
te l'agglomération parisienne.
A 21 h. 20, les sirènes signa-
leront l'approche d'avions enne-
mis. Aussitôt l'éclairage des rue.
sera éteint, les autos éteindront
leurs feux. --
A 21 h. 30, l'attaque se préci-
sant un nouveau signal des si-
rènes invitera les habitante à
éteindre toutes les lumières.
(Lire la suite en 8' page)
Quelques-uns des nombreux fugitif s qui quittent la capitale menacée de l'Espagne
>- :. }, ,.:,. : - :, ,: :.
A"" -# .,
Lé Salon de l'Auto
puvre ses portes
., r' .8 - ,
C'est une manifestation de foi
dans l'avenir de notre industrie
par MAURICE PHILIPPE-
Jamais Salon de l'Automobile
ne sera ouvert dans une atmos-
phère aussi .gra.vc, aussi lourde de
menaces, et, pourrait-on presque
dire, aussi tragique.
Depuis quelques années déjà,
notre industriel automobile se dé-
bat au milieu de naiuç difficultés.
Surchargée d'impôt, considérée
comme une sorte d'industrie dè
luxe l'automobile ne figure-
t-elle pas dans la déclaration des
signes extérieurs de dépense ?
ayant donQé naissance à cette le-
gende tenace que tous ceux qui
touchent de près ou de loin à l'au-
tomobile eenrichissent. - toute
une littérature a pris l'habitude^
lorsqu'il s'agit de caractériser un
homme qui gagne beaucoup d'ar-
gent avec facilité, d'en faire un
vendeur ou un constructeur d'au-
tomobiles elle a vu se fermer
un à un ses marchés d'exporta-
tion, diminuer même ses ventes
à l'intérieur du pays, ruiner un
grand nombre de ses plus ardents
pionniers.
Avec quelle mélancolie et quel-
le tristesse nous pourrions rappe-
ler les. destinées de. tant de mar-
ques disparues, la gêne, pour, ne
pas dire la misère, de ceux qui fu-
rent, leurs animateurs ! - 1.
Dans ces, colonnes, combien de
fois n'avons-nous pas poussé un
cri l'alarme a alors que toutes les
nations européennes ponr ne
comparer que ce qai est compa-
rable '-- ont y._Dtmenter la pro-
duction de leur industrie automo-1
bile, seule celle, de la France est
en régression. Et sur la pente,
chaque jour soigneusement savon-
née par les soins d'un fisc attentif,
combien des nôtres s'épuisent en
efforts désespérés l
Or, voici que s'abattent, par
surcroît, les mouvements ouvriers
que l'on sait. Il semble qu'on
veuille résoudre à la fois, et en
quelques jours, les problèmes les
plus sérieux et les plus complexes.
Sous la poussée d'éléments plus
ou moins troubles, les meilleurs se
laissent gagner à des actions dont
ils sentent pourtant, dans le fond
d'eux-mêmes, la dangereuse pré-
cipitation.
Tel grand constructeur me di.
ra ;
« Nous ne vivons même plus de
jour en jour, mais de minute en
minute. Je viens de téléphoner à
mon. usine et je puis vous dire
qu'il y a dix minutes, tout allait
bien. En ce moment, tout est
plùt-être arrêté ; ou un seul ate-
lier, ou bien encore mon direc-
teur discute avec des délégations
venant demander une nouvelle
chose imprévue. Tout estpos-
sible. »
Et un autre : c Nous avions, il I
l'y a cas. » longtemps, des col- 1
laborateurs Aujourd'hui, nous ne
possédons plus qu'un personnel. »
Mais est-il besoin d'insister ?
Dans ces conditions d'iustabili.
té. certains pensèrent que le Salon
de l'automobile ne pourrait avoir
lieu. Et c'est alors que nous vimes
se manifester une fois encore cette
énergie, cette roi en ses destinées,
cette ténacité de tout le monde de
l'automobile.
« Je maintiendrai. » il semble
que tous aient fait leur l'admira-
ble devise de la maison de Nas-
sau.
Au comité du Salon, le secré-
taire administratif, M. Dotin, di-
sait : « Absolument rien de chan-
gé par rapport aux années précé-
dentes, même pas la tradition du
plafond lumineux nouveau qui
constitue toujours une attraction.
Et tc, nous ferons même çn
avance d'un jour' et l'on ne tra-
vaillera plus pendant la nuit pré-
cédant l'ouverture. Pas d'heures
supplémentaires, c'est interdit. »
De fait, on est prêt.
Quant aux industriels, ils ont
réussi, pendant ces derniers mois
où ils ne pouvaient plus guère
faire autre chose, selon le mot de
l'un d'eux, « que recevoir des dé.. --
légations et effectuer des calcube^
qu'il fallait sans cesse recommen-
cer », à être prêts eux aussi et à
garnir leur Stan 1 de véhicules di-
gnes d'eux.
« Je maintiendrai. » Tel se
trouve dans une situation finan-
ciè^e 'plns qu'inquiétante : la qua-
lité de ses' voitures souffre
pas. Tel antre,, avec une foi ma-
gnifique, complète sa production
d'une voiture de grand luxe :
« C'est pour montrer ce qu'on
peut faire. en France. On ;n'eu
vendra pas beaucoup, qu'importe.
Au reste, ceux qui viendront voir
çette voiture achèteront peut être
l'uddes autres modèles aux prix
plus abordables. »
Au-dessus planent les incerti-
tudes de l'application de la loi
de quarante heures ; voici cellès
de la dévaluation. Sous ces
coups répétés, semble répondre
l'écho : « Je maintiendrai.. »
Et la Çhambre syndicale na.
tionale du commerce de l'automo-
bile est sur le point de réussir à
mettre fin aux surenchère < en
normalisant le marché sous ces
principes : « Les voitures vendues
rigoureusement aux - prix de cajta-
logne ; les voitures d'occasion re-
prises rigoureusement à leur va-
leur réelle. 1
Je voudrais que ceux qui me
lisent ressentent comme moi la
beauté de cette admirable défen.
se, et qu'ils réservent au Salon
qui s'ouv e aujourd'hui les senti.
ments de ferveur q"e mérite un
grand exemple. -
--- u- -
Peugeot a réuni ses agents-et ses amis
« sous le - signe de l'optimisme
et jde Ig çpnfignce en l'avenir »
.: .J' ¡J"
Cette année les banquets du
Sajçiv de l'A^omobile sont b#au-
; cqup moins nombreux que de cou-
tnœe. La période d'évolution que
nous traversons et 1 incertitude de
Vayenir eu sont la cause.
Mais Peugeot n!a. pas voulu in*
tçr joiapre la jraditipn : e la "mar-
que a réuni 2.400 personnes
en pQ dîner donne au Palaiides
- .,- e.
Sports. , ,
Le mot d'ordre de la maison
et son état d'esprit furent d'àil-
le rs synthétisés par ses diri-
geants : MM. Rob rt Peugeot et
son fils Jean-Pierre : optimisme
et confiance dans l'a enir.
Trois discours. pas plus. Celui
de M. Jean-Pierre Peugeot, vâon.
tairement deppnitté de tout effet
e les résultats çjb>
Jcnys f;çtte a$M)êe : malgré la. cri.
"t: MS;', ;.,, ,- C::. l'
se, le chiffre des ventes s'est ac*
cru, der 5.500 voitures par rapport
à celui de 1935. Après avoir si*
gnalé les progrès techniques réa.
lisés sur les modèles 1937 dans
k domaine de la mécanique, de
la carrosserie et de l'économie
d'usage, et constaté que l'assai.
nissement du marché était en bon-
ne voie ce qui dut être par-
ticulièrement agréable-à celui qui
fut rçôtre. de cette amélioration,
M. MQle, président de la Cham.
bre syndicale nationale du com-
merce de l'automobile - M. Jean-
Pierre Peugeot souhaita la Réduc-
tion des taxes sur l'esseaçe qui
dînera un essor nouveau à l'au-
tçmotMÏe.
Après une allocution de M.
Célestin Gambade au nom des
Ileata, M. Robert Peugeot prit la
PREMIERE ANNÉE No 8 -7
SAMEDI 17 , OCTOBRE m&
I- rAKir ronwmmm j
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Un An 9f9ù
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A. Breton
-. LE NUMERO DIX CENTS
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--"' JRAMO
Reçoit -le monde entier
E" BOY-LANDRY;
- Botte postale n° 295 ;
SAIGON
f -"
LES JUIFS
i-- 1.-1-,-., 1 1,
L'antisémitisme, qui a les
, apparences d'une épidémie à
éclipses, remis en question
par l' Allemagne dHitler, a
repris une certaine vigueur en
France et plus particuUere'
ment depuis la prise du pou.
voir par M. Léon Blum.
Ses adversaires politiques
n'ont pas manqué d alarmer
leurs partisans en insistant
sur' l'internationalisme de M.
Blum, lui déniant en outre la
qualité de « Français,.
Nous exprimerons notre
pensée, sans détour. L'antisé-
mitisme, de nos jours, n'est
qu'un argument politique. A
ce titre, il ne vaut guère plus
que tous les autres arguments
du même ordre.
La récente et courageuse
étude de Raymond A. Dior,
sur les Juifs est, à ce sujet,
pleine d'enseignements (1).
On crie facilement. à bas les
juifs » sans les connaître par-
faitement. On dit facilement.
« c'est, un sale juif - étendant
à la collectivité, une injure
que l'on adresse à un parti-
culier. C'est profondément in-
juste. :>
Pour apprécier la question
juive, il est absolument néces-
saire de faire une discrimina-
tion sévère entre le capitalis-
me juif et le peuple juif.
Antérieurement à l'appari-
tion de l'argument politique
antisémitique, rexpressionpé-
jorative de « juif » "appliquait
aux banquiers, aux capitalis-
tes, agioteurs, usuriers, trafi-
quants qui attirèrent sur eux
le mécontentement populaire
à chaque fois que de grandes
crises s'abattaient sur le pays
et les classes laborieuses. Mais
les vrais juifs, les orthodoxes
particulièrement, reprochent
avec véhémence aux banquiers,
capitalistes et bourgeois juifs,
d'avoir perdu la foi, d'avoir
renié la race, les ancêtres, les
traditions, de s etre alliés avec
des familles chrétiennes et
les plus aristocrates (2).
En vérité, cette grande
bourgeoisie juive a oublié vo-
lontairement le < Message spi-
rituel *, « la Thora », « le Tal-
mud * et dédaigne et méprise
même, le prolétariat juif.
A côté de cette minorité
juive la plus connue, il y a
une autre minorité remarqua-
ble, celle des docteurs, des
écrivains, des penseurs, des
lîi i J i 1- --..1:..--'
-errant, réfractaire à l'assimi-
lation, dont les dissensions
religieuses et les différences
d'habitat ont empêché de
constituer la force qu'it de-
vrait avoir. Ainsi le juif- po-
lonais et même le juif alle-
mand sont particulièrement
méprisés des juifs espagnols
et méditerranéens.
t C'est à la bourgeoisie d'af-
faires d'origine juive que l'on
il) Crapetillot iSapL 1936). -
(2) Sontjuiva* :
La imebmua d'Etrnmpa», 1a tmarqpka
de Bftmuil, la nuirqmita Saligaac-
Fénalon, la duchat– de Fiu,I. (le.
Stuart»), la marquita de Rochmchovart-
Mortmmart, la duthatma de la Croix da
Cattrimi,, la Comtaua- dm la Rochéba,
cattld, la princatta de Favcigny-Lacinga,
la marqvita da Noaillau, la duehaêta da
Crammont la prineaua da Wafram, la
duchmum da Rivoli, la prtoaaiêo Mmrat.
On pouteitoroneora M. de Tàllagrand-
Parigord duc da Montmormnei qui a
Àpoumà une damohalla Ulman. Ar-
riiotu-là une nomanclaiura qui , néea–i-
jarait plmiimurt celonnat. Tout* aatia
«»Umn féminins .,. la gràmdf,
',. jaiN st capiimliit*.
doit appliquer l'apostrophe
d'un notoire isràël ite, Karl
Marx : ((Qbsetivotu le juif de
tous le*' jour», le juif ordinaire
et non celui du sabbat. Ne
cherchons point le mystère du
juif dans sa religion, mais le
mystère de-sa^ religion dans le
juif réel. Quelle est donc la
base mondaine du judaïsme ?
C'est le besoin pratique. l':égoi,..
me. Quel est, le culte mondain
du jtàf i? C'est le trafic. Quelle
est. la divinité mondaine du
juif ? C'est VArgent » (S).
A Saigon même une contro-
verse sur la question juive
vient de surgir entre deux
confrères.
Dans le dernier numéro
de la Renaissance Indochi-
mise on met en présence
deux amis dont l'un est juif,
l'autre français. Un dialogue
s'engage et le Français veut dé-
montrer à son ami, que quoi-
que celui-ci ait fait la guerre
dernière avec bravoure et en-
train, il ne peut prétendre
avoir obtenu, ethniquement
parlant, la qualité a bsolue de
« Français *. 11 ajoute qu'il
peut aimer cependant son pays
d'adoption, autant qu'un Fran-
çais mais pas de la même
manière. Mon Dieu ! cela
peut se soutenir et ne justifie
nullement les arguments colé-
reux de notre confrère Jacob
Neumann qui. prend b partie,
avec - la virulence qui lui est
familièrè, M. Cendrieux, Dir
recteur de la, RenaÎMance.
M. Cendrieux est juif assu-
re : Neumann, mais il ne veut
pas l'avouer. Après tout c'est
son affaire et si Neumann ne
nie pas son origine de juif
polonais, c'est peut-être bien
qu'il ne peut le faire, mais il
déclare aussi volontiers qu'il
n'observe absolument aucune
des prescriptions de la reli-
gion juive. Il est proprement
renégat, embourgeoisé, hom-
me d'affaires peu chanceux,
capitaliste volontiers. Mais
Neumann renégat juif est-U
qualifié pour s'exprimer au
nom des juifs chez lesquels
il a peu d'amis ? S'exprime-
t-il, lui aussi, en « Français ,
lorsqu'ir dénie aux Bretons,
aux Lorrains, aux Niçois, aux
Savoyards, la iqualité de Fran-
çais- cent pour cent, qu'il re-
vendique pour lui-même ?
Est-il de bonne foi, lors-
qu'il établit un parallèle-eth-
nique entre les juifs, origi-
naires de KAsie et les Bre-
tons, les Lorrains. les Niçois,
les Savoyards ? A-t-il oublié
les origines ethniques des
Cekes, des Gaulois, des Francs,
ancêtres des précédents. ,
Ignore-t-il qu'il n'y a au-
cun peuple au monde qui ait
montré autant de répugnance
À l'atsimilatiofrque le peuple
juif ? Dans ces conditions,
n'est-il pas permis d'émettre
un doute sur l'auimilation
totale d'un juif francisé ? En
outre, ce doute n'élit pas en
sa faveur ? Peut«on reprocher
à un juif d'avoir. conservé un
«entiiment noUe «nvers sa ra-
ce, ses ancêtres ? Cela rem-
pêche^t-il d'ailleurs de faire
un excellent Français ? Nous
en dConnaiss
de J. 'Neumann n'aura cer-
tainement - pas leur approba-
tion.
(Lire la *aite en ? page)
(J) Atmaltt. aUtmmdat ipagê 192),
Le Gouvernement français
," do ,.: 0
s'empare des usines
==. -. -'
La déclaration belge : de neutralité
- -.--- -, En Espagne, les adversaires
se - préparent --: à l'assaut final
A la Banque de France
Paria, 16 Ootobre. (A.R.I.P)..
L' Assemblée généaale de là
Banque de France a élu comme
Conseillers MM. Lemaigre Du-
breuil qui dirige le groupement
des contribuables, Duhem, Prési-
dent de la Confédération des
groupements commerciaux et in-
dustriels de France, Président du
Syridicat de l'épicerie en gros et
comme censeurs MM. Bassot,
Baugnjes, Compaignot) et Démar-
che ville.
Le Congrès radical
Le rapport déposé au Congrès
radical au nom de la Commiuion
du commerce souligne dans ses
conclusions la nécessité d'une
détente fiscale. Le rapporteur
demande des allégements fiscaux
mass ifs et un énergique effort
dans tous les domaines économi.
ques en vue de faire naître une
ère de confiance mettant fin à la
thésaurisation, l'intensification
des efforts en faveur du tourisme
national, etc..,
v :. - :.::. : -.
'̃ r
etles40 heures
à, -.
M. Bedouce, Ministre, des Tra-
vaux-Publics, a reçu hier une dé.
légation delà Fédération des che-
minots dé France qui l'a entrete-
nu des négociations actuellement
poursuivies en vue d'aboutir à
la conclusion d'une convention
collective concernant les auxiliai-
re» des réseaux. Elleattira égale-
ment l'attention du Ministre sur
l'application de la" semaine de
40 heures et de la question des
retraite. du personnel. Selon
l'Agence Economique; et Finan-
cière, il parait qu'on ne doit pas
envisager avant 2 ou 3 mois l'ap-
plication complète de la semaine
de 40 heures dans les chémins-
de-fer.
te conflit de la batellerie
Sauf à Rouen, le conflit social
de la batellerie s'est terminé par
up. accord. -C'est ainsi qua^lesbar-
rages de péniches qui existaient à
l'entrée et à la sortie de ParM,
ainsi que le canal Saint-Martin
ont été rompus.
Une usine de guerre, la « Saut-
ter Harle » a été réquisitionnée
par le Ministre de la Marine en
raison des marchés passés avec
l'Etat.
Le Préfet de Lille, constatant
dans le ravitaillement du charbon
d' « inadmissibles entraves à la
liberté du travail a pris desme-
sures nécessaires en vue d'assu-
rer cette liberté.
La Loterie Nationale;
Le tirage de la neuvième tran-
che de la Loterie Nationale au-
ra lieu à Dijon le 7 Novembre.
La nouvelle conférence
de Locarno
Au cours d'une conversation
entre M. Von Neurath et M. rran-
çoit Poncet, Ambassadeur en Al-
lemagne, on a annoncé là remise
vers la fin de la semaine de-la
réponse allemande à la note bri-
tannique sur -la conférences 4e
Locarno. Ce seta^^ jc^Bt»-"
tion trè» limUée
tes oba'érv-ationo de-" part du
Reich. , .: _n' :
.- Le Congrès radical
et le Front populaire
Avant le congrès de Biarritz, le
parti radical-socialiste a adressé
un manifeste au pays figné par M.
DJadier, rappelant qu'il y a un
.an au congrès de la salle Wp-
gram il a adhéré au rassemble-
ment populaire. « Loyalement il a
tenu et tiendra ses engagements
et demande que tous les partis
solidaires du Front Populaire
respectent ces engagements dans
le cadre du programme de leurs
engagements réciproques : pour
accomplir dans l'ordre et le res-
pect de la loi les réformes
énumérées dans ce programme et
réclamées depuis longtemps par
le parti ra die al- loci.Ii.te)).
M. Blum discoure
Oa rappelle que Dimanche, à
Midi à Orléans, M. Léon Blum
sera l'hôte de la Fédération ra-
dicale du Loiret à un grand ban-
quet de 2.500 couverts à l'issue
duquel il prononcera un discours.
MM. Chautemps, Cot, Zay et
Viénot parleront aussi. Le ban-
quet est organisé en l'honneur de
M. Jean Zay. On s'attend à ce
que le discours de M. Blum in-
fluence le congrès de « Biarritz».
Le Ministre des Finances
et la Cour des Comptes
A la Cour des Comptes M.
Vincent- Auriol, inaugurant la ses-
sion; a prononcé un discours
dans lequel il a insisté sur la
création d'un comité supérieur de
contrôle financier avec le con-
cours - du Parlement. Rappelant
la crise internationale d'une ex-
ceptionnelle gravité qui a ruiné
r économie de toutes les nation.,
le Ministre a ajouté : « En atten-
dant un salutaire retour des hom-
mes à la raison, il importe plus
que jamais que dans l'exécution
des opérations financières de la
nation, un ordre rigoureux soit
maintenu sans lequel toute action
: £ tt Mine et néfaste. Vous sau-
Vex àgiapter vos méthode* aux
conditions nouvelles 'ft-' falra
preuve dans le contrôle de toute
la. souplesse nécessaire afin de ne
pas entraver la tâche parfois dif-
ficile, souvent ingrate, de l'Ad-
ministration ».
Le Ministre a conclu en faisant
confiance à la Cour pour faire
prévaloir l'esprit d'économie et
d'honnêteté dans la gestion des
intérêts de la France.
La défense aérienne à Paris
La première manœuvre de dé-
fense passive de grande envergure
aura lieu dans la soirée dans tou-
te l'agglomération parisienne.
A 21 h. 20, les sirènes signa-
leront l'approche d'avions enne-
mis. Aussitôt l'éclairage des rue.
sera éteint, les autos éteindront
leurs feux. --
A 21 h. 30, l'attaque se préci-
sant un nouveau signal des si-
rènes invitera les habitante à
éteindre toutes les lumières.
(Lire la suite en 8' page)
Quelques-uns des nombreux fugitif s qui quittent la capitale menacée de l'Espagne
>- :. }, ,.:,. : - :, ,: :.
A"" -# .,
Lé Salon de l'Auto
puvre ses portes
., r' .8 - ,
C'est une manifestation de foi
dans l'avenir de notre industrie
par MAURICE PHILIPPE-
Jamais Salon de l'Automobile
ne sera ouvert dans une atmos-
phère aussi .gra.vc, aussi lourde de
menaces, et, pourrait-on presque
dire, aussi tragique.
Depuis quelques années déjà,
notre industriel automobile se dé-
bat au milieu de naiuç difficultés.
Surchargée d'impôt, considérée
comme une sorte d'industrie dè
luxe l'automobile ne figure-
t-elle pas dans la déclaration des
signes extérieurs de dépense ?
ayant donQé naissance à cette le-
gende tenace que tous ceux qui
touchent de près ou de loin à l'au-
tomobile eenrichissent. - toute
une littérature a pris l'habitude^
lorsqu'il s'agit de caractériser un
homme qui gagne beaucoup d'ar-
gent avec facilité, d'en faire un
vendeur ou un constructeur d'au-
tomobiles elle a vu se fermer
un à un ses marchés d'exporta-
tion, diminuer même ses ventes
à l'intérieur du pays, ruiner un
grand nombre de ses plus ardents
pionniers.
Avec quelle mélancolie et quel-
le tristesse nous pourrions rappe-
ler les. destinées de. tant de mar-
ques disparues, la gêne, pour, ne
pas dire la misère, de ceux qui fu-
rent, leurs animateurs ! - 1.
Dans ces, colonnes, combien de
fois n'avons-nous pas poussé un
cri l'alarme a alors que toutes les
nations européennes ponr ne
comparer que ce qai est compa-
rable '-- ont y._Dtmenter la pro-
duction de leur industrie automo-1
bile, seule celle, de la France est
en régression. Et sur la pente,
chaque jour soigneusement savon-
née par les soins d'un fisc attentif,
combien des nôtres s'épuisent en
efforts désespérés l
Or, voici que s'abattent, par
surcroît, les mouvements ouvriers
que l'on sait. Il semble qu'on
veuille résoudre à la fois, et en
quelques jours, les problèmes les
plus sérieux et les plus complexes.
Sous la poussée d'éléments plus
ou moins troubles, les meilleurs se
laissent gagner à des actions dont
ils sentent pourtant, dans le fond
d'eux-mêmes, la dangereuse pré-
cipitation.
Tel grand constructeur me di.
ra ;
« Nous ne vivons même plus de
jour en jour, mais de minute en
minute. Je viens de téléphoner à
mon. usine et je puis vous dire
qu'il y a dix minutes, tout allait
bien. En ce moment, tout est
plùt-être arrêté ; ou un seul ate-
lier, ou bien encore mon direc-
teur discute avec des délégations
venant demander une nouvelle
chose imprévue. Tout estpos-
sible. »
Et un autre : c Nous avions, il I
l'y a cas. » longtemps, des col- 1
laborateurs Aujourd'hui, nous ne
possédons plus qu'un personnel. »
Mais est-il besoin d'insister ?
Dans ces conditions d'iustabili.
té. certains pensèrent que le Salon
de l'automobile ne pourrait avoir
lieu. Et c'est alors que nous vimes
se manifester une fois encore cette
énergie, cette roi en ses destinées,
cette ténacité de tout le monde de
l'automobile.
« Je maintiendrai. » il semble
que tous aient fait leur l'admira-
ble devise de la maison de Nas-
sau.
Au comité du Salon, le secré-
taire administratif, M. Dotin, di-
sait : « Absolument rien de chan-
gé par rapport aux années précé-
dentes, même pas la tradition du
plafond lumineux nouveau qui
constitue toujours une attraction.
Et tc, nous ferons même çn
avance d'un jour' et l'on ne tra-
vaillera plus pendant la nuit pré-
cédant l'ouverture. Pas d'heures
supplémentaires, c'est interdit. »
De fait, on est prêt.
Quant aux industriels, ils ont
réussi, pendant ces derniers mois
où ils ne pouvaient plus guère
faire autre chose, selon le mot de
l'un d'eux, « que recevoir des dé.. --
légations et effectuer des calcube^
qu'il fallait sans cesse recommen-
cer », à être prêts eux aussi et à
garnir leur Stan 1 de véhicules di-
gnes d'eux.
« Je maintiendrai. » Tel se
trouve dans une situation finan-
ciè^e 'plns qu'inquiétante : la qua-
lité de ses' voitures souffre
pas. Tel antre,, avec une foi ma-
gnifique, complète sa production
d'une voiture de grand luxe :
« C'est pour montrer ce qu'on
peut faire. en France. On ;n'eu
vendra pas beaucoup, qu'importe.
Au reste, ceux qui viendront voir
çette voiture achèteront peut être
l'uddes autres modèles aux prix
plus abordables. »
Au-dessus planent les incerti-
tudes de l'application de la loi
de quarante heures ; voici cellès
de la dévaluation. Sous ces
coups répétés, semble répondre
l'écho : « Je maintiendrai.. »
Et la Çhambre syndicale na.
tionale du commerce de l'automo-
bile est sur le point de réussir à
mettre fin aux surenchère < en
normalisant le marché sous ces
principes : « Les voitures vendues
rigoureusement aux - prix de cajta-
logne ; les voitures d'occasion re-
prises rigoureusement à leur va-
leur réelle. 1
Je voudrais que ceux qui me
lisent ressentent comme moi la
beauté de cette admirable défen.
se, et qu'ils réservent au Salon
qui s'ouv e aujourd'hui les senti.
ments de ferveur q"e mérite un
grand exemple. -
--- u- -
Peugeot a réuni ses agents-et ses amis
« sous le - signe de l'optimisme
et jde Ig çpnfignce en l'avenir »
.: .J' ¡J"
Cette année les banquets du
Sajçiv de l'A^omobile sont b#au-
; cqup moins nombreux que de cou-
tnœe. La période d'évolution que
nous traversons et 1 incertitude de
Vayenir eu sont la cause.
Mais Peugeot n!a. pas voulu in*
tçr joiapre la jraditipn : e la "mar-
que a réuni 2.400 personnes
en pQ dîner donne au Palaiides
- .,- e.
Sports. , ,
Le mot d'ordre de la maison
et son état d'esprit furent d'àil-
le rs synthétisés par ses diri-
geants : MM. Rob rt Peugeot et
son fils Jean-Pierre : optimisme
et confiance dans l'a enir.
Trois discours. pas plus. Celui
de M. Jean-Pierre Peugeot, vâon.
tairement deppnitté de tout effet
e les résultats çjb>
Jcnys f;çtte a$M)êe : malgré la. cri.
"t: MS;', ;.,, ,- C::. l'
se, le chiffre des ventes s'est ac*
cru, der 5.500 voitures par rapport
à celui de 1935. Après avoir si*
gnalé les progrès techniques réa.
lisés sur les modèles 1937 dans
k domaine de la mécanique, de
la carrosserie et de l'économie
d'usage, et constaté que l'assai.
nissement du marché était en bon-
ne voie ce qui dut être par-
ticulièrement agréable-à celui qui
fut rçôtre. de cette amélioration,
M. MQle, président de la Cham.
bre syndicale nationale du com-
merce de l'automobile - M. Jean-
Pierre Peugeot souhaita la Réduc-
tion des taxes sur l'esseaçe qui
dînera un essor nouveau à l'au-
tçmotMÏe.
Après une allocution de M.
Célestin Gambade au nom des
Ileata, M. Robert Peugeot prit la
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