Titre : Le Nouvelliste d'Indochine. - Hebd. pol. économ. littéraire
Éditeur : [s.n.?] (Saïgon)
Date d'édition : 1936-08-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328269847
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2122 Nombre total de vues : 2122
Description : 29 août 1936 29 août 1936
Description : 1936/08/29 (A1,N1). 1936/08/29 (A1,N1).
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63561134
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-1399
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
N' 1
SAMEDI 29 AOUT 1936
TARIF ,D' .ONIIEM.NTS
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Un An 5$00
Six mois 3$00
I UNION POITALI
Un An 6$00
Six mois 3$50
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LEMVELLim
atggwETION
ft
ADMINISTRATION
12. Souieverd Norodom
SAIGON
D QIND 0 CIIII VE
HEBDOMADAIRE
Politique, Économique et Littéraire
",' ,,, -,. ',-
";"c.', Téléphone N? 20.805
- Directeur: 1
A. Breton
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RADIO
Reçoit le monde entier
r IOY-LANDRY:
! • Soffe postale n" 295
1 SAIGON
A nos lecteurs et amis
!.̃
Nous vous présentons aujourd'hui un nouveau journal.
Ce faisant, nous ne prétendrons pas que vous manquiez
d'informations, en général.
Notre but, notre ambitipn sera de compléter les journaux
quotidiens d'Indochine, dont les trois quarts des colonnes
sont absorbées par les faits, grands et petits, de la vie indo-
chinoise.
Depuis la fondation de la première guette par Théo-
phraste Renaudot, il y a un peu plus de trois liècl.. cha-
que période troublée de notre histoire a vu ectore de
nombreux informateurs, nouvellistes ou gazetiers.
Notre époque actuelle, que nous considérons comme l'une
des plus angoissantes pour la civilisation et des plus criti-
ques pour le rayonnement français, justifie la nécessité
de mettre à la disposition de chacun les penaéea, les sen-
timents et les intentions des hommes d'tat qui ont la
redoutable charge de diriger les grandes pneés nationales.
En regard de ces diverses abstractions, nous indique-
rons les avis autorisés des principaux meneurs des opi-
nions publiques, penseurs, éenvains, chefs de partie,
journalistes.
Noos n'ajouterons rien à. la présentation de ces très diffé-
rentes opinions ; nous laisserons le lecteur, dont le dis-
cernement aura les moyens de s'exercer, rechercher la
meilleure formule pour engendrer le bonheur des peuples,
en général, et des Français en particulier, qu'ils soient de la
Métropole ou d'Outre-Mer. i
En ce qui concerne l'Indochine, plus de trente années
de séjour dans ce beau pays, avec des occupations assez
diverses pour en connaître un peu les aspirgtioi», nous don-
neront parfois l'occasion de soumettre à nos lecteurs et
amis des suggestions, propositions ou avis qui -nauront
d'autre intention que de coopérer, si possible, à dévelop-
per les meilleurs rapports entre les habitants de ce pays
quel que aoit leur esprit ou leur race, à apporter notre
contribution à la prospérité de l'Indochine et aussi, par-
fois, à protester contre ce que nous jugerons des abus,
des erreurs ; ceci étant la meilleure et la plus agréable de
nos tâches. ;
Il ne nous reste plus, amis et Jecteun, qu'à vous deman-
der votre indbIgnce pendaot la période d'intsUatioa - de
nos services en France et en Indochine.
Notre journal sera une tribune qui vous sera largement
ouverte. Utilisez-la pour le profit de la collectivité indo-
chinoise.
.; LE NOUVELLISTE.
la vraie politique indochinoise
Par un radio d'hier, nous avons
appris que l'Office du Ble, à l'una-
nimité, a fixé le prix du blé à
140 frs l'hectolitre à compter du
t" septembre, avec une majora-
tion mensuelle de un franc, jus-
qu'au J.r février et de I f.50 par
mois. ensuite.
Le Riz Saigon n" 1 vaut à
Marseille de 74 francs à 76 francs
les 100 kgs, prix, qui s'est établi
avec des cours du blé avoisioant
135 frs l'hectolitre.
11 est donc probable, la récolte
des céréales et particulièrement
celle du blé étant très mauvaise
cette année daM la Métropole et
certainement insufifsante de plu-
sieurs millions de quintaux par
rapport à la consommation, que
la demande se maintiendra et
soutiendra les cours de notre riz.
Rappelons que nous avons ex-
porté. au 28 Août, 1.236.000
tonnes de riz et dérivés. dont
plus de la moitié à destination
de la France t contre 1.400.000
tonnes dont 220.000 environ sur
la France, à la même époque de
l'année dernière).
On peut prévoir que la Métro-
pole nous achètera, en 1936, en-
viron 900 mille tonnes de riz et
dérivés, Les colonies étant déjà
venues sur le marché pour déjà
une centaine de milliers de ton-
nes, on voit que la baiue des
achats d'origine chinoise (expor-
tations au 28 Août : 155.317
tonnes contre 700.000 en 1935)
est largement compensée.
Il faut souligner. de plus, que
la France nous achète à l'heuie
actuelle à des prix très supérieurs
aux cotation* des marchés envi-
ronnants et que cette pl ime
donnée au marché indochinois at-
teint de 20 à 30 cents par quintal.
On coMflffld donc assez mal
l'article publié par « La Dé-
pêche Il de Jeudi dernier, sur cette
question
Non que nous voulions défen-
dre la Banque de l'Indochine, par
principe.
Mais la situation rizicole n a,
depuis plusieurs années. jamais
été aussi saine.
Les J.200.000 tonnes déjà
exportées l'ont été à un prix extrê-
mement rémunérateur, si on le
compare aux ^moyennes dg 1934-
1935. Les cours actuels sont de
25 plus chers que ceux d'août
1935,
11 n'est pas douteux que l'ar-
gent rentre, dans l'intérieur, à un
rythme inconnu depuis 3 à 4 an-
nées. D'autre part, nous savons
de source sûre que la Banque de
l'Indochine accorde les crédits né-
cessaires aux intermédiaires sé-
rieux qui nantissent le paddy.
Elle a même permis à certains
d'entre eux, pour aider les pro-
ducteurs et leur éviter d'être
« étranglés » par le Chinois, de :
prendre le paddy à la production.
de le nantir à Cholon et de
l'usiner ( sous certaines garanties
de contrôle indispensables) sans
avoir besoin de lever le nantisse-
ment, ce qui permet ail pro-
ducteur de vendre à volonté
paddy ou riz. et lui donne ainsi
la possibilité de profiter des
meilleurs cours de vente.
Ce faisant, la Banque reste
dans son rôle de banque et ta
remplit à la satisfaction générale,
Ce qui lui fut reproché, ce fut
d'avoir, un certain temps, rem-
placé le Crédit Marchandisea, par
du Crédit personnel et du Crédit
immobilier.
En favorisant les nantissements
de marchandises à court terme
( trois mois renouvetablea. cro-
yons-nous) la Banque privilégiée;
est revenue aux tainet traditions;
bancaires.
, ,.: GANISO.
.', .,' ,¡, ,"
La course aérienne
New-York-Paris
- - --- ----. ---.. - -.-..,.
L'entrevue Schacht-Blum. L'accord militaire franco-polo-
nais -:- M. Sylvestre, Gouverneur Général par intérim.
Les radios d'Espagne..:. La reprise économique :
La médiation entre les gouvernementaux et les natio-
naux, en Espagne;
La course New-York-Paris
Paris, 28 Août. (A. R. I.P. ).
M. Pierre Cot, Miristre de
l'Air, a déclaré au représentant
de l'Agence Havas :
« Il est certain que la course
aérienne Transatlantique de New-
York à Paris permettra de dimi-
nuer de près de moitié le ternes
réalisé par Charles Lindbergh 10
ans auparavant. Cette importan-
te compétition aérienne l'réun-
te le plus grand intéfêt pour
l'aviation internationale. Les re-
gards de tous les aviateurs sont
en effet fixés dans tous les
papt sur le problème Transat-
lantique Nord. Etant donné ce
que l'on sait-sur lematérici actuel-
lement en préparation dans le
monde entier, notamment en Fran-
ce, où nous alignerons des appa-
reils capables de réaliser de belles
performances, il est vraisembla-
ble qu'au cours de la course on
atfivért^è des résultats encore
jamitis atteints.'îts'agît bien ,,
tendu d'un vol sans escale. En
démontrant la facilité des rela-
tions directes et rapides entre
l'ancien et le nouveau mode, la
course ne peut que nouer de
nouveaux liens entre les deux dé-
mocraties française et américai-
ne *.
En terminant M. Pierre Cot a
déclaré :
c Dès maintenant, Paris se
préoccupe d'organiser de grandes
fêtes qui marqueront la fin de la
course. Outre les arrivées au
Bourget qui seront le grand éoéne-
ment sportif de Mai prochain, les
vainqueurs seront fêtés le jour
suivant au cours d'une brillante
fête aérienne qui se déroulera au
Bourget et au cours de laquelle
seront solennellement attribuées
les récompenses M.
M- Pierre Cot a ajouté :
c Le règlement de la course sera
établi par la Fédération Aéronau-
tique Internationale que nous
avons saisi de notre projet hier à
son congrès à Varsovie. La Fédé-
ration apportera à l' é preuve fou-
*
tes les garanties réclamées par
cette compétition d'une impor-
tance mondiade. Elle démontrera
d'une façon lumineuse les pro-
grès réalités dans la technique
aéronautique pendant lés 10 der-
nières années. Aucune autre épreu-
ve que celle-ci ne pouvait faire
cette preuve avec autant de ri-
gueurs ».
La course outre son importan-
ce sportive et le fait qu'elle cons-
titue la commémoration de la
première traversée Transatlanti-
que par Lindbergh, revêt aussi
un caractère de manifestation
d'amitié franco-américaine,
Le Docteur Schacht
s'explique
Paris, 28 Août. (A. R. 1. P.).
Selon le joW'o.al..,« L' Informa-
tion *, le DFSchacht a fait aux
membres de la Colonie alleman-
de à Pa'rjs (Jeg -iffejagatjipsp itn-
portaîites ctftù&rnfrht 4es*reIàtiorïs
entre le Reich et la Russie. Il
a affirmé d'abord qu'il n'avait pas
soulevé à Paris la question des ac-
cords militaires franco-russes.
Chacun sait que le 3* Reich ne
voit pas d'un bon oeil ces accords.
Mais il s'agit d'une question
qui regarde deux pays et le
Dr Schacht a estimé ne pas de-
voir y toucher. D'une manière
générale, il s'est élevé au cours
Je cette conférence contre la
« virulente propagande » que les
bolcheviks font à l'étranger et
qui lui paraît être grave et la
cause des troubles non seulement
politiques mais économiques dans
le monde. 11 a affirmé qu'à la
différence du bolchevisme, le
national-socialisme n'est pas de
caractère international et res-
te la doctrine à l'usage des Al-
lemands seule. Si les Bolche-
viks renonçaient à leur vio-
lente propagande qui trouble les
rapports internationaux, le Dr
Schacht estime qu'il serait pos-
sible pour l'Allemagne et le
national-socialispip de s'enten-
dre avec eux et de participer en
même temps qu'eux aux efforta
internationaux pour le règlement
des problèmes économiques et
politiques.
Les accord s militaires
Varsovie, 2 8 Août. (A. R. 1. P.
Le Général Edouard Rydzsmir
gly, chef de l'armée polonaise,
est parti à 17 h. vers Paris, ren-
dre la visite que le Général Ga-
me lin, chef d'Etat-Major Géné-
ral de l'armée française, lui a fait
ré emment en Pologne. Le Gé-
néral Rydzsmigly a déclaré :
« J'attache un grand prix à ma
visite à Paris qui me donnera
l'occasion d'entrer plus étroite-
ment en contact avec l'aimée
française, qui ut unie comme
chacun sait à l'armée polonaise
par une alliance conclue entre les
deux pays au lendemain de la
guerre. -
C'est avec le plus grand plai-
sir que je vais revoir le Général
Glin qui a laissé parn^nojk^i
après son séjour à Varsovie 'pn
si attachant souvenir ». Le Gé-
néral Rydzsmigly est accompagné
du Général Stachiewicz. chef du
Grand Etat-Major polonais. La
presse polonaise commente très
chaleureusement la visite du Gé-
néral Rydzsmigly à Paris et insis-
te sur la portée politique de ces
conversations militaires.
Les grands travaux
Paris, 28 Août. (A. R. 1. P.).
En réponse à la question écrite
de M. Bos suggérant un plan de
financement de granda travaux
pour la région parisienne, le
Préfet de la Seine signale que la
question a été transmise au Mi-
nistre des Finances auprès duquel
l'Administration préfectorale est
déjà intervenue pour obtenir de
la Banque de France l'admission
à l'escompte ou des avances sur
des titres de Bons à court terme
émis par la Ville ou le départe-
ment de la Seine,
(Lire la suite en 88 page)
Espagne. Une gmade joule da tpectateun assemblée soit sur ie toit, soft autour d un grain
à Madrid, ", 1. 1. gçut>arn»m*ni tipagnol •r»pp<#'*(§» itoupti à Volent a,
ROUGE ET BLEU
En matière journalistique et
politique, le paradoxe est monnaiè
courente. Nous avons tous Vu des
anarchistes devenir soutiens du
Capital et de la Société, nous avonlf
vu aussi le contraire, ce qui s'ap-
pelle évoluer.
1 Mais que peut-on penser de
certain confrère saigonnais, à
Vopportunisme solidement établi
dont une partie de ses colonnes
témoignent, pour le moment, d'une
conviction « Front populaire.,
très rougissante, mais dont l'autre
partie affiche une pensée « Bleu.,
de ce beau bleu des premiers
et purs républicains qui prônaient
l'esprit de famille" la liberté de
conscience, la hiérarchie, le res-
pect de la propriété.
La présence journalière de ces
deux opinions si opposées est une
chose nouvelle, tant sait peu ahu-
rissante, même pour des coloniaux
qui ne s 'étonnent de rien.
Enfqpcé le mariagede la carpe
et du lapin ! Nous avons mieux à
Saigon, celui du pachyderme et
du pur sang anglais, ou arabe, à
votre choix.
Quel enfantement 1 Oh f ma
mère I
La possibilité d'un pareil ac-
couplement provoque de bien cu-
rieux commentaires.
Certains prétendent que le
meilleur dés conjoints pratique
l'altruisme le plus pur, J'autre.
affirment sa préoccupation d'af-
faiblir fortement les propos sim-
ples du kamarade., enfin on dit
aussi que cet excellent écrivain,
au demeurant, prépare sa succes-
sion.
Voire ! Tout de même ce sera
cher. Un pachyderme ça vous a.
un de ces appétits qui nécessitent
de nombreuses bonnes volontés
nourricières.
“C'est,, une fois de plus an épi-
sode de là lutïè de la matièrej
et de l'esprit, mais avouons que-
cet épisode-là se développe sur
un terrain que l'on aurait, ja-
mais soupçonné.
Les pronostics sont ouverts:
qui l'emportera' ? A la première
embrassade que deviendront les
partenaires ? Rouges ou Bleus
ou Marbrés ?
A. B.
-– a
AU CONSEIL
MUNICIPAL DE SAIGON.
Les Franchises
Municipales
Le Conseil Municipal" est
réuni hier soir Vendredi 28 Août
421 h.
Après avoir liquidé sans diffi-
cuités quelques affaires peu im
portantes, le Conseil a été appelé
à discuter Ici, demande de Mi
Bourrin, Vice-Président du Comité
des fêtes de l'inauguration du
Transindochinois, concernant là
location gratuite du Théâtre de
Saigon pour les représentatroni
de gala envisagées.
Les membres du Conseil Muni-
cipal ont patu assez froissés de
ce que le Gouvernement Général
n'ait fait aucune démarche près
du Conseil Municipal pour l'orga-
nisation des grandes fêtes qui
doivent avoir lieu à Saigon en.
majorité a décidé que la gratuité
ne serait pas accordée. La Gou
,vernement Général paiera 75 1
par soirée.
Ensuite, la grave question des
franchises municipales fut évd-
quée par M. Boy - landr#»
Maire, qui proposa d' attendre
l'arrivée du nouveau Gouve
Général M. Brévié. pour lui sou-
mettre cette importante question.
La n)aiorité du Conseil Municit-
pal na pas voulu entendre parler
de délai et il a été décidé que lep
commissions se mettraient au tra-
vail immédiatement pour ,établir
un rapport sur cette. question 4
envisager les initiativ elo,là prerir
dre. ;
vlu coura de la discussion, il a
paru que le Conseil Municip
n avait plus le bloc compact nf
des dernières élections,
Des incidents se sont f'ro"
et des Paroles. peu amintt onf
été prononcé»», Eopéront qu.'
l'union si nécettair» è un travail
.litc.1J té fera à
", * - •- ,''
'i ̃:
PORTRAIT
Le Général Franco
par Francis DAGUEZ.
f
On voudrait ne pas rire aux
heures où l'Espagne meurtrie se
retourne une fois de plus sur son
gril ensanglanté.
Mais comment garder son sé-
rieux à la la lecture des journaux
de Front populaire qui, s' aban-
donnant à leurs habituelles et
téméraires improvisations, acca-
blent Franco des noms de traître,
révolutionnaire, dictateur, en lui
infligeant. dans un Panthéon
sanguinaire, la promiscuité d'Ab-
dul-Hamid. le sultan rouge. Misé-
rables primaira. esclaves des
formules apprises et des idéolo-
gies de concret et mûr. pour le
knout.
Franco est une grande figure.
C'est un Espagnol de race, impré-
gné juaqu aux moelle* de ce-mys-
ticisme qui- animait Lyautey. le
Père de Foccauld, le général
Laperrine. 11 a leur volonté, leur
entêtement, leur goût du risque,
leur foi ardente dans les destinées
dela patrie.
Ce sentiment est d'ailleurs ce-
lui qu'il impose instantanément.
comme tous ceux qui ont senti
révivre et vibrer en eux. dans le*
immenses étendues africaines,
l'appel de la latinité.
Je me souviens, comme 4i elle
datait d' hier, de notre dernière
rencontre C'était à Algésiras. Le
général se rendait au Maroc espa-
gnol. Il fallait voir son impa-
tience. ►La tempête !&sait rage.
Lis 'détroit de Gibraltar, inacces-
sible sur mer et dans les aiais.
bloquait le voyageurs p/our l' A-
frique dans cet hôtel anglo-his-
pano où Franco se sentait comme
dans une c*gp. prisonnier. Ifareii ,
arrêt dés communications inter-
continentales ne. S'était pas pro-
duit depulw trente ans. Chaque
fois que la porte s'ouvrait, le gé-
néral, comme mû par un res-
sort, se dressait, petit, râblé;
l'oeil noir et vif, dans tin grarid1
mouvement de sa ch evelure" sÓih
bre :
On peut partir .? jetait-il.
Hélas ! non. La capitainerie du
port arborait toujours le drapeau:
noir des jours de tempête. Alors,
autour du rocking-chair du géné-
ral en civil, vêtu d'-un côitumé
bleu marine, reprenaient d'inter-,
minables controverses. Tout je
monde parlait. Lui seul se taisait.
Il écoutait le déroulement de ces
palabres qu'orchestrait, eir3 sour-
dine. l'ouragan. Il se bornait.
quand son attention était sollici-
tée par un détail, un raisonne-
ment. à tourner la tête vers le
parleur et à l'encourager.
*
C'est un silencieux de la grande
espèce, qui n'a ni orgueil ni ran-
cune. 11 était la haute personni-
fication de l'idéal de sa légion :
servir ! 11 ne cherchait pas le pou-
voir pour lui-même : il y au.
rait porté et maintenu acn
ami CalvQ Sotelo. comme lui àriw.
ginaire du Ferrol en Calice., sur
la côte atlantique réplique de
notre Bretagne comme lui -âgé
de quarante-trois ans. comme jui
une âme grande, gén., noble.
comme lui dévoré d'une unjqùé
ambition : sauver l'Espagne." !
L'accord était tel entre;, les
deux hommes que V tuttirtjnyit
prémédité et froidement exécuté
par la Sûreté espagnole, de Cçl-
vo Sotelo, imprima t'élan à la
rébellion. Ce fut direct, instan-
tané. Le sursaut. de la légion
étrangère est né de ce forfait.
C'est à peine si Franco eut à
donner un ordre. Il est l'âme de
la légion-. 11 a fait toute sa car-
rière au Maroc espagnol. Lui
aussi pourrait être surnommé
rAfricain. ,
,é *'*; , ,
..Le jeune officiér d'infàpterie
Franco avait, en 1918, été choMi
par Je général Millan Astray pour
organiser, en collaboration, avec
lui. la légion étrangère espagnole
sur le modèle de la nôtre.
Millan Astray avait perdu un
bras et yn œil sur le champ de
bataille. C'était un rude homme
et qui avait tout de suite reCon-
nu dans Franco « celui- qui a de
la suite dans les idées ».
De fait, tous ses grades, France
les a cef)«uis ftee à l'epnemil
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Ce faisant, nous ne prétendrons pas que vous manquiez
d'informations, en général.
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sont absorbées par les faits, grands et petits, de la vie indo-
chinoise.
Depuis la fondation de la première guette par Théo-
phraste Renaudot, il y a un peu plus de trois liècl.. cha-
que période troublée de notre histoire a vu ectore de
nombreux informateurs, nouvellistes ou gazetiers.
Notre époque actuelle, que nous considérons comme l'une
des plus angoissantes pour la civilisation et des plus criti-
ques pour le rayonnement français, justifie la nécessité
de mettre à la disposition de chacun les penaéea, les sen-
timents et les intentions des hommes d'tat qui ont la
redoutable charge de diriger les grandes pneés nationales.
En regard de ces diverses abstractions, nous indique-
rons les avis autorisés des principaux meneurs des opi-
nions publiques, penseurs, éenvains, chefs de partie,
journalistes.
Noos n'ajouterons rien à. la présentation de ces très diffé-
rentes opinions ; nous laisserons le lecteur, dont le dis-
cernement aura les moyens de s'exercer, rechercher la
meilleure formule pour engendrer le bonheur des peuples,
en général, et des Français en particulier, qu'ils soient de la
Métropole ou d'Outre-Mer. i
En ce qui concerne l'Indochine, plus de trente années
de séjour dans ce beau pays, avec des occupations assez
diverses pour en connaître un peu les aspirgtioi», nous don-
neront parfois l'occasion de soumettre à nos lecteurs et
amis des suggestions, propositions ou avis qui -nauront
d'autre intention que de coopérer, si possible, à dévelop-
per les meilleurs rapports entre les habitants de ce pays
quel que aoit leur esprit ou leur race, à apporter notre
contribution à la prospérité de l'Indochine et aussi, par-
fois, à protester contre ce que nous jugerons des abus,
des erreurs ; ceci étant la meilleure et la plus agréable de
nos tâches. ;
Il ne nous reste plus, amis et Jecteun, qu'à vous deman-
der votre indbIgnce pendaot la période d'intsUatioa - de
nos services en France et en Indochine.
Notre journal sera une tribune qui vous sera largement
ouverte. Utilisez-la pour le profit de la collectivité indo-
chinoise.
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la vraie politique indochinoise
Par un radio d'hier, nous avons
appris que l'Office du Ble, à l'una-
nimité, a fixé le prix du blé à
140 frs l'hectolitre à compter du
t" septembre, avec une majora-
tion mensuelle de un franc, jus-
qu'au J.r février et de I f.50 par
mois. ensuite.
Le Riz Saigon n" 1 vaut à
Marseille de 74 francs à 76 francs
les 100 kgs, prix, qui s'est établi
avec des cours du blé avoisioant
135 frs l'hectolitre.
11 est donc probable, la récolte
des céréales et particulièrement
celle du blé étant très mauvaise
cette année daM la Métropole et
certainement insufifsante de plu-
sieurs millions de quintaux par
rapport à la consommation, que
la demande se maintiendra et
soutiendra les cours de notre riz.
Rappelons que nous avons ex-
porté. au 28 Août, 1.236.000
tonnes de riz et dérivés. dont
plus de la moitié à destination
de la France t contre 1.400.000
tonnes dont 220.000 environ sur
la France, à la même époque de
l'année dernière).
On peut prévoir que la Métro-
pole nous achètera, en 1936, en-
viron 900 mille tonnes de riz et
dérivés, Les colonies étant déjà
venues sur le marché pour déjà
une centaine de milliers de ton-
nes, on voit que la baiue des
achats d'origine chinoise (expor-
tations au 28 Août : 155.317
tonnes contre 700.000 en 1935)
est largement compensée.
Il faut souligner. de plus, que
la France nous achète à l'heuie
actuelle à des prix très supérieurs
aux cotation* des marchés envi-
ronnants et que cette pl ime
donnée au marché indochinois at-
teint de 20 à 30 cents par quintal.
On coMflffld donc assez mal
l'article publié par « La Dé-
pêche Il de Jeudi dernier, sur cette
question
Non que nous voulions défen-
dre la Banque de l'Indochine, par
principe.
Mais la situation rizicole n a,
depuis plusieurs années. jamais
été aussi saine.
Les J.200.000 tonnes déjà
exportées l'ont été à un prix extrê-
mement rémunérateur, si on le
compare aux ^moyennes dg 1934-
1935. Les cours actuels sont de
25 plus chers que ceux d'août
1935,
11 n'est pas douteux que l'ar-
gent rentre, dans l'intérieur, à un
rythme inconnu depuis 3 à 4 an-
nées. D'autre part, nous savons
de source sûre que la Banque de
l'Indochine accorde les crédits né-
cessaires aux intermédiaires sé-
rieux qui nantissent le paddy.
Elle a même permis à certains
d'entre eux, pour aider les pro-
ducteurs et leur éviter d'être
« étranglés » par le Chinois, de :
prendre le paddy à la production.
de le nantir à Cholon et de
l'usiner ( sous certaines garanties
de contrôle indispensables) sans
avoir besoin de lever le nantisse-
ment, ce qui permet ail pro-
ducteur de vendre à volonté
paddy ou riz. et lui donne ainsi
la possibilité de profiter des
meilleurs cours de vente.
Ce faisant, la Banque reste
dans son rôle de banque et ta
remplit à la satisfaction générale,
Ce qui lui fut reproché, ce fut
d'avoir, un certain temps, rem-
placé le Crédit Marchandisea, par
du Crédit personnel et du Crédit
immobilier.
En favorisant les nantissements
de marchandises à court terme
( trois mois renouvetablea. cro-
yons-nous) la Banque privilégiée;
est revenue aux tainet traditions;
bancaires.
, ,.: GANISO.
.', .,' ,¡, ,"
La course aérienne
New-York-Paris
- - --- ----. ---.. - -.-..,.
L'entrevue Schacht-Blum. L'accord militaire franco-polo-
nais -:- M. Sylvestre, Gouverneur Général par intérim.
Les radios d'Espagne..:. La reprise économique :
La médiation entre les gouvernementaux et les natio-
naux, en Espagne;
La course New-York-Paris
Paris, 28 Août. (A. R. I.P. ).
M. Pierre Cot, Miristre de
l'Air, a déclaré au représentant
de l'Agence Havas :
« Il est certain que la course
aérienne Transatlantique de New-
York à Paris permettra de dimi-
nuer de près de moitié le ternes
réalisé par Charles Lindbergh 10
ans auparavant. Cette importan-
te compétition aérienne l'réun-
te le plus grand intéfêt pour
l'aviation internationale. Les re-
gards de tous les aviateurs sont
en effet fixés dans tous les
papt sur le problème Transat-
lantique Nord. Etant donné ce
que l'on sait-sur lematérici actuel-
lement en préparation dans le
monde entier, notamment en Fran-
ce, où nous alignerons des appa-
reils capables de réaliser de belles
performances, il est vraisembla-
ble qu'au cours de la course on
atfivért^è des résultats encore
jamitis atteints.'îts'agît bien ,,
tendu d'un vol sans escale. En
démontrant la facilité des rela-
tions directes et rapides entre
l'ancien et le nouveau mode, la
course ne peut que nouer de
nouveaux liens entre les deux dé-
mocraties française et américai-
ne *.
En terminant M. Pierre Cot a
déclaré :
c Dès maintenant, Paris se
préoccupe d'organiser de grandes
fêtes qui marqueront la fin de la
course. Outre les arrivées au
Bourget qui seront le grand éoéne-
ment sportif de Mai prochain, les
vainqueurs seront fêtés le jour
suivant au cours d'une brillante
fête aérienne qui se déroulera au
Bourget et au cours de laquelle
seront solennellement attribuées
les récompenses M.
M- Pierre Cot a ajouté :
c Le règlement de la course sera
établi par la Fédération Aéronau-
tique Internationale que nous
avons saisi de notre projet hier à
son congrès à Varsovie. La Fédé-
ration apportera à l' é preuve fou-
*
tes les garanties réclamées par
cette compétition d'une impor-
tance mondiade. Elle démontrera
d'une façon lumineuse les pro-
grès réalités dans la technique
aéronautique pendant lés 10 der-
nières années. Aucune autre épreu-
ve que celle-ci ne pouvait faire
cette preuve avec autant de ri-
gueurs ».
La course outre son importan-
ce sportive et le fait qu'elle cons-
titue la commémoration de la
première traversée Transatlanti-
que par Lindbergh, revêt aussi
un caractère de manifestation
d'amitié franco-américaine,
Le Docteur Schacht
s'explique
Paris, 28 Août. (A. R. 1. P.).
Selon le joW'o.al..,« L' Informa-
tion *, le DFSchacht a fait aux
membres de la Colonie alleman-
de à Pa'rjs (Jeg -iffejagatjipsp itn-
portaîites ctftù&rnfrht 4es*reIàtiorïs
entre le Reich et la Russie. Il
a affirmé d'abord qu'il n'avait pas
soulevé à Paris la question des ac-
cords militaires franco-russes.
Chacun sait que le 3* Reich ne
voit pas d'un bon oeil ces accords.
Mais il s'agit d'une question
qui regarde deux pays et le
Dr Schacht a estimé ne pas de-
voir y toucher. D'une manière
générale, il s'est élevé au cours
Je cette conférence contre la
« virulente propagande » que les
bolcheviks font à l'étranger et
qui lui paraît être grave et la
cause des troubles non seulement
politiques mais économiques dans
le monde. 11 a affirmé qu'à la
différence du bolchevisme, le
national-socialisme n'est pas de
caractère international et res-
te la doctrine à l'usage des Al-
lemands seule. Si les Bolche-
viks renonçaient à leur vio-
lente propagande qui trouble les
rapports internationaux, le Dr
Schacht estime qu'il serait pos-
sible pour l'Allemagne et le
national-socialispip de s'enten-
dre avec eux et de participer en
même temps qu'eux aux efforta
internationaux pour le règlement
des problèmes économiques et
politiques.
Les accord s militaires
Varsovie, 2 8 Août. (A. R. 1. P.
Le Général Edouard Rydzsmir
gly, chef de l'armée polonaise,
est parti à 17 h. vers Paris, ren-
dre la visite que le Général Ga-
me lin, chef d'Etat-Major Géné-
ral de l'armée française, lui a fait
ré emment en Pologne. Le Gé-
néral Rydzsmigly a déclaré :
« J'attache un grand prix à ma
visite à Paris qui me donnera
l'occasion d'entrer plus étroite-
ment en contact avec l'aimée
française, qui ut unie comme
chacun sait à l'armée polonaise
par une alliance conclue entre les
deux pays au lendemain de la
guerre. -
C'est avec le plus grand plai-
sir que je vais revoir le Général
Glin qui a laissé parn^nojk^i
après son séjour à Varsovie 'pn
si attachant souvenir ». Le Gé-
néral Rydzsmigly est accompagné
du Général Stachiewicz. chef du
Grand Etat-Major polonais. La
presse polonaise commente très
chaleureusement la visite du Gé-
néral Rydzsmigly à Paris et insis-
te sur la portée politique de ces
conversations militaires.
Les grands travaux
Paris, 28 Août. (A. R. 1. P.).
En réponse à la question écrite
de M. Bos suggérant un plan de
financement de granda travaux
pour la région parisienne, le
Préfet de la Seine signale que la
question a été transmise au Mi-
nistre des Finances auprès duquel
l'Administration préfectorale est
déjà intervenue pour obtenir de
la Banque de France l'admission
à l'escompte ou des avances sur
des titres de Bons à court terme
émis par la Ville ou le départe-
ment de la Seine,
(Lire la suite en 88 page)
Espagne. Une gmade joule da tpectateun assemblée soit sur ie toit, soft autour d un grain
à Madrid, ", 1. 1. gçut>arn»m*ni tipagnol •r»pp<#'*(§» itoupti à Volent a,
ROUGE ET BLEU
En matière journalistique et
politique, le paradoxe est monnaiè
courente. Nous avons tous Vu des
anarchistes devenir soutiens du
Capital et de la Société, nous avonlf
vu aussi le contraire, ce qui s'ap-
pelle évoluer.
1 Mais que peut-on penser de
certain confrère saigonnais, à
Vopportunisme solidement établi
dont une partie de ses colonnes
témoignent, pour le moment, d'une
conviction « Front populaire.,
très rougissante, mais dont l'autre
partie affiche une pensée « Bleu.,
de ce beau bleu des premiers
et purs républicains qui prônaient
l'esprit de famille" la liberté de
conscience, la hiérarchie, le res-
pect de la propriété.
La présence journalière de ces
deux opinions si opposées est une
chose nouvelle, tant sait peu ahu-
rissante, même pour des coloniaux
qui ne s 'étonnent de rien.
Enfqpcé le mariagede la carpe
et du lapin ! Nous avons mieux à
Saigon, celui du pachyderme et
du pur sang anglais, ou arabe, à
votre choix.
Quel enfantement 1 Oh f ma
mère I
La possibilité d'un pareil ac-
couplement provoque de bien cu-
rieux commentaires.
Certains prétendent que le
meilleur dés conjoints pratique
l'altruisme le plus pur, J'autre.
affirment sa préoccupation d'af-
faiblir fortement les propos sim-
ples du kamarade., enfin on dit
aussi que cet excellent écrivain,
au demeurant, prépare sa succes-
sion.
Voire ! Tout de même ce sera
cher. Un pachyderme ça vous a.
un de ces appétits qui nécessitent
de nombreuses bonnes volontés
nourricières.
“C'est,, une fois de plus an épi-
sode de là lutïè de la matièrej
et de l'esprit, mais avouons que-
cet épisode-là se développe sur
un terrain que l'on aurait, ja-
mais soupçonné.
Les pronostics sont ouverts:
qui l'emportera' ? A la première
embrassade que deviendront les
partenaires ? Rouges ou Bleus
ou Marbrés ?
A. B.
-– a
AU CONSEIL
MUNICIPAL DE SAIGON.
Les Franchises
Municipales
Le Conseil Municipal" est
réuni hier soir Vendredi 28 Août
421 h.
Après avoir liquidé sans diffi-
cuités quelques affaires peu im
portantes, le Conseil a été appelé
à discuter Ici, demande de Mi
Bourrin, Vice-Président du Comité
des fêtes de l'inauguration du
Transindochinois, concernant là
location gratuite du Théâtre de
Saigon pour les représentatroni
de gala envisagées.
Les membres du Conseil Muni-
cipal ont patu assez froissés de
ce que le Gouvernement Général
n'ait fait aucune démarche près
du Conseil Municipal pour l'orga-
nisation des grandes fêtes qui
doivent avoir lieu à Saigon en.
majorité a décidé que la gratuité
ne serait pas accordée. La Gou
,vernement Général paiera 75 1
par soirée.
Ensuite, la grave question des
franchises municipales fut évd-
quée par M. Boy - landr#»
Maire, qui proposa d' attendre
l'arrivée du nouveau Gouve
Général M. Brévié. pour lui sou-
mettre cette importante question.
La n)aiorité du Conseil Municit-
pal na pas voulu entendre parler
de délai et il a été décidé que lep
commissions se mettraient au tra-
vail immédiatement pour ,établir
un rapport sur cette. question 4
envisager les initiativ elo,là prerir
dre. ;
vlu coura de la discussion, il a
paru que le Conseil Municip
n avait plus le bloc compact nf
des dernières élections,
Des incidents se sont f'ro"
et des Paroles. peu amintt onf
été prononcé»», Eopéront qu.'
l'union si nécettair» è un travail
.litc.1J té fera à
", * - •- ,''
'i ̃:
PORTRAIT
Le Général Franco
par Francis DAGUEZ.
f
On voudrait ne pas rire aux
heures où l'Espagne meurtrie se
retourne une fois de plus sur son
gril ensanglanté.
Mais comment garder son sé-
rieux à la la lecture des journaux
de Front populaire qui, s' aban-
donnant à leurs habituelles et
téméraires improvisations, acca-
blent Franco des noms de traître,
révolutionnaire, dictateur, en lui
infligeant. dans un Panthéon
sanguinaire, la promiscuité d'Ab-
dul-Hamid. le sultan rouge. Misé-
rables primaira. esclaves des
formules apprises et des idéolo-
gies de concret et mûr. pour le
knout.
Franco est une grande figure.
C'est un Espagnol de race, impré-
gné juaqu aux moelle* de ce-mys-
ticisme qui- animait Lyautey. le
Père de Foccauld, le général
Laperrine. 11 a leur volonté, leur
entêtement, leur goût du risque,
leur foi ardente dans les destinées
dela patrie.
Ce sentiment est d'ailleurs ce-
lui qu'il impose instantanément.
comme tous ceux qui ont senti
révivre et vibrer en eux. dans le*
immenses étendues africaines,
l'appel de la latinité.
Je me souviens, comme 4i elle
datait d' hier, de notre dernière
rencontre C'était à Algésiras. Le
général se rendait au Maroc espa-
gnol. Il fallait voir son impa-
tience. ►La tempête !&sait rage.
Lis 'détroit de Gibraltar, inacces-
sible sur mer et dans les aiais.
bloquait le voyageurs p/our l' A-
frique dans cet hôtel anglo-his-
pano où Franco se sentait comme
dans une c*gp. prisonnier. Ifareii ,
arrêt dés communications inter-
continentales ne. S'était pas pro-
duit depulw trente ans. Chaque
fois que la porte s'ouvrait, le gé-
néral, comme mû par un res-
sort, se dressait, petit, râblé;
l'oeil noir et vif, dans tin grarid1
mouvement de sa ch evelure" sÓih
bre :
On peut partir .? jetait-il.
Hélas ! non. La capitainerie du
port arborait toujours le drapeau:
noir des jours de tempête. Alors,
autour du rocking-chair du géné-
ral en civil, vêtu d'-un côitumé
bleu marine, reprenaient d'inter-,
minables controverses. Tout je
monde parlait. Lui seul se taisait.
Il écoutait le déroulement de ces
palabres qu'orchestrait, eir3 sour-
dine. l'ouragan. Il se bornait.
quand son attention était sollici-
tée par un détail, un raisonne-
ment. à tourner la tête vers le
parleur et à l'encourager.
*
C'est un silencieux de la grande
espèce, qui n'a ni orgueil ni ran-
cune. 11 était la haute personni-
fication de l'idéal de sa légion :
servir ! 11 ne cherchait pas le pou-
voir pour lui-même : il y au.
rait porté et maintenu acn
ami CalvQ Sotelo. comme lui àriw.
ginaire du Ferrol en Calice., sur
la côte atlantique réplique de
notre Bretagne comme lui -âgé
de quarante-trois ans. comme jui
une âme grande, gén., noble.
comme lui dévoré d'une unjqùé
ambition : sauver l'Espagne." !
L'accord était tel entre;, les
deux hommes que V tuttirtjnyit
prémédité et froidement exécuté
par la Sûreté espagnole, de Cçl-
vo Sotelo, imprima t'élan à la
rébellion. Ce fut direct, instan-
tané. Le sursaut. de la légion
étrangère est né de ce forfait.
C'est à peine si Franco eut à
donner un ordre. Il est l'âme de
la légion-. 11 a fait toute sa car-
rière au Maroc espagnol. Lui
aussi pourrait être surnommé
rAfricain. ,
,é *'*; , ,
..Le jeune officiér d'infàpterie
Franco avait, en 1918, été choMi
par Je général Millan Astray pour
organiser, en collaboration, avec
lui. la légion étrangère espagnole
sur le modèle de la nôtre.
Millan Astray avait perdu un
bras et yn œil sur le champ de
bataille. C'était un rude homme
et qui avait tout de suite reCon-
nu dans Franco « celui- qui a de
la suite dans les idées ».
De fait, tous ses grades, France
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