Titre : Le Progrès : organe hebdomadaire, républicain-socialiste indépendant, paraissant le jeudi
Éditeur : [s.n.] (Mostaganem)
Date d'édition : 1936-03-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32843773q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 776 Nombre total de vues : 776
Description : 19 mars 1936 19 mars 1936
Description : 1936/03/19 (A2,N23). 1936/03/19 (A2,N23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6352582h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-2215
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
n - -
Deuxième Année, no 23
01
Jeudi 19 Mares t 930
Rédaction et Administration
Avenue Gustave Jobert :Vfostniran"m
I.es manuscrits non insérés ne seront
pas rendus
LE PROGRES
Le rnubnLô
0.25 CemtMCT -
Annoncs légales. 1.80 la ligne
diverses. 2.00
- rë<-!amcs. 2.00 -
IBUTCEVHVTK
Un an. 1 ® -fr»
Six mois T fr*
Organe hebdomadaire, Républicain, Socialiste, Indépendant, paraissant le Jeudi
Conformément aux Décrets des 17 Février 1852 - 28 et 31 Décembre 1870. Le Progrès de Mostaganem reçoit les annonces légales et judiciaires
-
Liberté d'opinion
Lundi 9 mars la « Libre Pensée »
organisait une conférence à la Salle
de la Loge. L'attrait du sujet et la,
réputation du conférencier avait
attiré à cette réunion une foule
nombreuse comprenant les élé-
ments les plus divers, sympathi-
sants, indifférents et adversaires.
Nous ne voulons pas donner ici
un compte rendu de la réunion,
l'un de nos collaborateurs s'est
chargé de ce soin et il en entretien-
dra nos lecteurs ; ce que nous vou-
lons, c'est simplement souligner
u n peti t «fait divers ».
• Au cours de l'exposé du confé-
rencier, de nombreux auditeurs
situés vers l'entrée furent agacés,
par les réflexions faites à haute
voix d'un trublion que nous
nous abstiendrons de qualifier. L/é-
nervement se manifesta par des
murmures et par quelques rappels
à 1 ordre. mais loin de se calmer,
le perturbateur redoubla son obs-
truction en provoquant ouverte-
ment ses voisins qui persistaient a
lui opposer un silence méprisant.
Et ce qui devait arriver, arriva.
Voyant la réunion troublée et sa-
botée, un solide proletaire empoi-
gna sans douceur le « personnage »
et l'entraina au dehors. Ce dernier
\oulut se débattre, et même jouer
de la matraque, mais il ramassa
en fin de compte une formidable
volée qui lui fit sentir énergique-
ment que les meilleures plaisante-
ries sont les plus courtes, et qu'il
ne faut pas s'amuser trop long-
temps à provoquer les masses
prolétariennes.
Après l'expulsion du person-
nage, tout rentra dans le calme et
deux personnes purent à la fin de
l'exposé de Lorulot demander la
parole. La contradiction leur fut
librement accordée ; et assez cour-
toisement d'ailleurs, les2auditeurs
présentèrent leurs objections au
conférencier qui leur répondit par
Ja suite.
La réunion s'acheva le plus nor-
malement du monde et chacun
rentra chez soi, en commentant
sévèrement l'attitude du person-
nage qui avait troublé une si inté-
ressante soirée.
Le lendemain, ce fut une stu-
peur. « Oran-Matin » ce grand
journal républicain, si soucieux de
la vérilé, comme chacun sait, avait
bien arrangé les choses. Le per-
turbateur était devenu un martyr,
une victime des hordes rouges.
l'expulsion au milieu de la confé-
rence, se transformait en un « pas-
sage à tabac » à la sortie ! Nous
p'exagérons pas. lisons en effet
ces phrases pathétiques, où palpite
la plus nohle indignation.
M. X, qui, à la sortie a été roué de
coups : son crime consiste à adhérer,
quoique ouvrier, an mouvement Croix
de Feu.
Au cours de la conférence, il avait à
plusieurs reprises, voulu prendre la parole,
et il en avait été empêché.
J (ORAN-Matin 12-3-36. page 7)
Voilà comme on écrit l'Histoire !
Le Père Loriquet, de si joyeuse
mémoire, aurait certainement sa-
vouré. en connaisseur, l'article
d' Oran- Matin.
Là-dessus, le Comité de Libre-
Pensée, devant l'indignation des
membres de la Section,adresse une
« rectification » au grand quotidien.
La dite rectification souligne
même que l'on est toujours trahi
- -
par ses amis, en etlet sans ce drôle
d'article, la plupart des spectateurs
auraient simplement considéré la
« victime » comme un personnage
des moins intéressants, surtout
après avoir remarqué la jolie ma-
traque qu'il avait sur lui en venant
à la conférence. Eh ! bien, ce jour-
nal s'empresse de nous déclarer
qu'elle appartient au mouvement
Croix de Feu.
- Nous ignorons si la chose a du
faire plaisir à ces Messieurs. mais
ce qui est certain, c'est qu'elle a
fait t( gondoler » tous les mauvais
français et les Salopards de Mostaga-
nem.
Bien embêté, Oran-Matin dé-
clare alors qu'il n'entend cnullemmt
mettre au compte de la Libre-Pensée les
regrettables incidents qui se sont produits
dans la rue, à la sortie» mais il ne veut
pas lâcher sa première version, si
on en juge par cette phrase : il n'en
reste pas moins vrai qu un citoyen a été
roué de coups, à cause de ses opinions.
On ne peut décemment mieux se
payer la figure des lecteurs.
Quant à nous, en guise de conclu-
sion, nous dirons tout net à l'auteur
de l'article, que nous faisons une
différence énorme entre la liberté
d'opinion, et la liberté d'obstruc-
tion !
Il y avait dans la salle des person-
nes qui étaient loin d'avoir les
« opinions)) du conférencier, et nous
n'avons pas connaissance qu'elles
aient été rouées de coups, tous les
partis de gauche admettent la li-
bre et loyale discussion, ils aiment
confronter leurs idées avec celles
de leurs adversaires, et toutes
leurs réunions sont publiques et
contradictoires. Seulement, ils
commencent à être un peu fatigués
des méthodes fascistes, et ils en-
Petits Pavés.
Les gros nuages, amoncelés la semaine der-
nière sur l'horizon du monde, paraissent se dis-
siper.
Certes, la menace de guerre n'est pas écartée
à tout jalllais. La tuerie n'est peltl-ltre que re-
remtse. Si, pour cette fois, le massacre est évité,
si la crainte dit carnage lèse un peu moins sur
nos consciences, la paix n'est pas encore à l'abri
des aventures.
Non 1 Puisque, par le monde, les marchands
4e canons continuent à œuvrer pour Végorgement
de « l'ange pâle porteur d'olivier ». et pour
Végorgement des peuples.
r
Le frisson qui secoue notre pays à l'idée de
la catastrophe possible remet en notre mémoire
des images et des faits douloureusement lumi-
neux.
N'évoquons pas les scènes d'horreur.
Mats rappelons les faits qui sont, et resteront
la honte de notre siècle :
Interdiction de bombarder Briey, alors que
la mise bars d'usage de ce gisement aurait cou-
pé et le ravitaillement de l'Allemagne en acier.
et celui des « Wendel », en picaillon.
Ravitaillement de l'Allemagne en matières
premières indispensables par des tiusts allié*.
Emploi par les Anglais de fusées, dont la
licence fut achetée à Krupp, en pleine guerre.
Trois faits parmi cent autres.
GesîLsSuffisant. Nous avons compris.
V
Nous avons comptis et nous ne voulons plus
mourir pour de Wendel ou pour Krupp.
Mourir pour la France ? Olti. La vraie, la
France du travail, de la liberté, la France du
peuple, la belle France.
Mourir pour sauver ce pays qui fit S 9 et offrit
au monde la liberté en brûlant sa Bastille.
Oui ! Mourir pour que notre peuple, pour que
nos enfants connaissent la paix, le bonheur et
ne connaissent plus les rapaces qui souillent notre
sol
Mais que ma peau soit une action ayant cours
en Bourse ?
Non.
-
La France existe, unique, pure. Je crois en
son destin. Je suis fier de penser qu'un jour, à
nouveau, mon pays sera le flambeau qui guide-
ra l'humanité vers le progrès, la civilisation, la
paix.
Et pour rallumer ce flambeau, que des poignes
malpropres tentent d'éteindre, j'offre joyeusement
ma jeunesse.
̃V
Il y a. Messieurs, de la réaction, du fascismc,
et de la dictature, deux Frances. -
La vôtre. Celle d'une minorité qui ne rêve que
de son autorité despotique mise au service (le sa
cupidité. La brance de quelques hobereaux que la
jortune et la gloire de mauvais aloi aveuglent
La Frame des tarés, des incapables, qui ne su-
rent que mener notre pays à lu misère, au déséqui-
libre, au bord du précipice.
Et puis la nôtre.
La France qui travaille, qui souffre et qui garde
fidèlement les ttaditions de liberté. La France du
peuple, des ouvriers, des paysans dont l'idéal n'est
pas troublé par des rêves malpropres d'ambition, de
gloire ou de fortune.
Il y a deux trances.
tendent maintenant mettre les
trublions à la raison, en employant
les moyens énergiques si la chose
est nécessaire ! Qui hormis Oran-
Matin osera les en blâmer ?
SAGITTA.
La Semaine Politique
Cependant que le pays, anxieux, com-
mente avec fièvre les évènements ex-
térieurs, vouant au diable le fascisme
en général et Hitler en particulier, de
bons apôtres ne perdent pas leur temps.
Les troupes allemandes n'avaient pas
fait cuire leur première soupe en Rhé-
nani que MM. Taittinger, Bailby, Kéril-
lis, parlaient déjà de remaniement mi-
nistériel. D'un remaniement ministériel
qui, comme chacun sait, ne pourrait
être parfait qu'à la condition de rame-
ner au pouvoir les amis de ces Mes-
sieurs.
Quel sens parfait de la dignité na-
tionale devant un grave événement ex-
térieur ! Tout de même et c'est heu-
reux pour l'espèce humaine tout le
monde n'est pas encore fou à Droite, et
M. Duré écrit dans « l'Ordre » :
« Un remaniement ministériel, dans le mo-
ment actuel, serait salué à Berlin comme une
victoire que le Fuhrer ne manquerait pas d'ex-
ploiter aussitôt ».
Il reconnaît ensuite que M. Sarraul et
ses collaborateurs
« Ont, à juste titre, conscience de n'avoir
pas démérité, et ils ont le droit, dans ces con-
ditions, de demander aux partis politiques de
ne point les gêner par leurs intrigues visible-
ment intéressées cependant qu'ils s'eflorcént
d'unir autour de notre pays tous les pays qui,
comme lui, ont tout à redouter du dynamisme
hitlérien pangermaniste.
Quelles mœurs élégantes chez ces
Bailby ,Taittinger et Kérillis ! Exploiter
de tels événements pour les besoins
de leur politique intérieure et profiter
d'une crise extérieure pour vite orga-
niser une redistribution de portefeuil-
les !.
*
* *
Pendant ce temps, un fantôme sur--
gissait de l'ombre, ou un requin re-
montait à la surface, comme vous vou-
drez. M. Tardieu nous a encore révélé
que le régime était imperfectible ; il a
annonce que lui, Tardieu, quittait le
Parlement sans cependant lâcher la
politique et qu'il allait agir « de l'exté-
rieur ». Bon ! Si le suffrage universel
n'avait administré lune magnifique tape
à M. Tardieu en 1932, et s'il n'en pré-
parait pas une autre pour ses émules
en 1936, il est évident que le régime et le
suffrage univjrsel seraient deux petites
merveilles. Faisons-nous donc une
raison ! Quant à l'action «extérieure »,
nul n'ignore que M. Tardieu est depuis
longtemps le haut-conseiller secret des
Ligues. Il continue donc à miser sur les
chances d'un coup de force réussi par
ces armées de trusts, Fort bien ! Nous
voici prévenus. Mais M. Tardieu tient-
il, tant que cela, à terminer sa carrière
politique en Haute-Cour ?
EGÉE.
Demandez partent
L'Anisette SERRAT
la Reine des Anisettes
Les 20.000 réunions (!) de réconciliation orga-
n isées* par les troupes du triple c. ne pourront pas
effacer la barrière qui sépare les deux camps.
C'est la disparition de la poignée d'hommes dan-
gereux qui fera à nouveau de la France, une Fran-
ce unique.
or
La tète de Louis XPI Jut le premier moellon du
patriotisme républicain.
L'hégémonie des 200 familles qui nous gou-
vernent sera, quand nous l'aurons décapité, le
dernier matériau que le peuple apportera à l'édifice
de la liberté et de la paix.
EL ROJO.
Deuxième Année, no 23
01
Jeudi 19 Mares t 930
Rédaction et Administration
Avenue Gustave Jobert :Vfostniran"m
I.es manuscrits non insérés ne seront
pas rendus
LE PROGRES
Le rnubnLô
0.25 CemtMCT -
Annoncs légales. 1.80 la ligne
diverses. 2.00
- rë<-!amcs. 2.00 -
IBUTCEVHVTK
Un an. 1 ® -fr»
Six mois T fr*
Organe hebdomadaire, Républicain, Socialiste, Indépendant, paraissant le Jeudi
Conformément aux Décrets des 17 Février 1852 - 28 et 31 Décembre 1870. Le Progrès de Mostaganem reçoit les annonces légales et judiciaires
-
Liberté d'opinion
Lundi 9 mars la « Libre Pensée »
organisait une conférence à la Salle
de la Loge. L'attrait du sujet et la,
réputation du conférencier avait
attiré à cette réunion une foule
nombreuse comprenant les élé-
ments les plus divers, sympathi-
sants, indifférents et adversaires.
Nous ne voulons pas donner ici
un compte rendu de la réunion,
l'un de nos collaborateurs s'est
chargé de ce soin et il en entretien-
dra nos lecteurs ; ce que nous vou-
lons, c'est simplement souligner
u n peti t «fait divers ».
• Au cours de l'exposé du confé-
rencier, de nombreux auditeurs
situés vers l'entrée furent agacés,
par les réflexions faites à haute
voix d'un trublion que nous
nous abstiendrons de qualifier. L/é-
nervement se manifesta par des
murmures et par quelques rappels
à 1 ordre. mais loin de se calmer,
le perturbateur redoubla son obs-
truction en provoquant ouverte-
ment ses voisins qui persistaient a
lui opposer un silence méprisant.
Et ce qui devait arriver, arriva.
Voyant la réunion troublée et sa-
botée, un solide proletaire empoi-
gna sans douceur le « personnage »
et l'entraina au dehors. Ce dernier
\oulut se débattre, et même jouer
de la matraque, mais il ramassa
en fin de compte une formidable
volée qui lui fit sentir énergique-
ment que les meilleures plaisante-
ries sont les plus courtes, et qu'il
ne faut pas s'amuser trop long-
temps à provoquer les masses
prolétariennes.
Après l'expulsion du person-
nage, tout rentra dans le calme et
deux personnes purent à la fin de
l'exposé de Lorulot demander la
parole. La contradiction leur fut
librement accordée ; et assez cour-
toisement d'ailleurs, les2auditeurs
présentèrent leurs objections au
conférencier qui leur répondit par
Ja suite.
La réunion s'acheva le plus nor-
malement du monde et chacun
rentra chez soi, en commentant
sévèrement l'attitude du person-
nage qui avait troublé une si inté-
ressante soirée.
Le lendemain, ce fut une stu-
peur. « Oran-Matin » ce grand
journal républicain, si soucieux de
la vérilé, comme chacun sait, avait
bien arrangé les choses. Le per-
turbateur était devenu un martyr,
une victime des hordes rouges.
l'expulsion au milieu de la confé-
rence, se transformait en un « pas-
sage à tabac » à la sortie ! Nous
p'exagérons pas. lisons en effet
ces phrases pathétiques, où palpite
la plus nohle indignation.
M. X, qui, à la sortie a été roué de
coups : son crime consiste à adhérer,
quoique ouvrier, an mouvement Croix
de Feu.
Au cours de la conférence, il avait à
plusieurs reprises, voulu prendre la parole,
et il en avait été empêché.
J (ORAN-Matin 12-3-36. page 7)
Voilà comme on écrit l'Histoire !
Le Père Loriquet, de si joyeuse
mémoire, aurait certainement sa-
vouré. en connaisseur, l'article
d' Oran- Matin.
Là-dessus, le Comité de Libre-
Pensée, devant l'indignation des
membres de la Section,adresse une
« rectification » au grand quotidien.
La dite rectification souligne
même que l'on est toujours trahi
- -
par ses amis, en etlet sans ce drôle
d'article, la plupart des spectateurs
auraient simplement considéré la
« victime » comme un personnage
des moins intéressants, surtout
après avoir remarqué la jolie ma-
traque qu'il avait sur lui en venant
à la conférence. Eh ! bien, ce jour-
nal s'empresse de nous déclarer
qu'elle appartient au mouvement
Croix de Feu.
- Nous ignorons si la chose a du
faire plaisir à ces Messieurs. mais
ce qui est certain, c'est qu'elle a
fait t( gondoler » tous les mauvais
français et les Salopards de Mostaga-
nem.
Bien embêté, Oran-Matin dé-
clare alors qu'il n'entend cnullemmt
mettre au compte de la Libre-Pensée les
regrettables incidents qui se sont produits
dans la rue, à la sortie» mais il ne veut
pas lâcher sa première version, si
on en juge par cette phrase : il n'en
reste pas moins vrai qu un citoyen a été
roué de coups, à cause de ses opinions.
On ne peut décemment mieux se
payer la figure des lecteurs.
Quant à nous, en guise de conclu-
sion, nous dirons tout net à l'auteur
de l'article, que nous faisons une
différence énorme entre la liberté
d'opinion, et la liberté d'obstruc-
tion !
Il y avait dans la salle des person-
nes qui étaient loin d'avoir les
« opinions)) du conférencier, et nous
n'avons pas connaissance qu'elles
aient été rouées de coups, tous les
partis de gauche admettent la li-
bre et loyale discussion, ils aiment
confronter leurs idées avec celles
de leurs adversaires, et toutes
leurs réunions sont publiques et
contradictoires. Seulement, ils
commencent à être un peu fatigués
des méthodes fascistes, et ils en-
Petits Pavés.
Les gros nuages, amoncelés la semaine der-
nière sur l'horizon du monde, paraissent se dis-
siper.
Certes, la menace de guerre n'est pas écartée
à tout jalllais. La tuerie n'est peltl-ltre que re-
remtse. Si, pour cette fois, le massacre est évité,
si la crainte dit carnage lèse un peu moins sur
nos consciences, la paix n'est pas encore à l'abri
des aventures.
Non 1 Puisque, par le monde, les marchands
4e canons continuent à œuvrer pour Végorgement
de « l'ange pâle porteur d'olivier ». et pour
Végorgement des peuples.
r
Le frisson qui secoue notre pays à l'idée de
la catastrophe possible remet en notre mémoire
des images et des faits douloureusement lumi-
neux.
N'évoquons pas les scènes d'horreur.
Mats rappelons les faits qui sont, et resteront
la honte de notre siècle :
Interdiction de bombarder Briey, alors que
la mise bars d'usage de ce gisement aurait cou-
pé et le ravitaillement de l'Allemagne en acier.
et celui des « Wendel », en picaillon.
Ravitaillement de l'Allemagne en matières
premières indispensables par des tiusts allié*.
Emploi par les Anglais de fusées, dont la
licence fut achetée à Krupp, en pleine guerre.
Trois faits parmi cent autres.
GesîLsSuffisant. Nous avons compris.
V
Nous avons comptis et nous ne voulons plus
mourir pour de Wendel ou pour Krupp.
Mourir pour la France ? Olti. La vraie, la
France du travail, de la liberté, la France du
peuple, la belle France.
Mourir pour sauver ce pays qui fit S 9 et offrit
au monde la liberté en brûlant sa Bastille.
Oui ! Mourir pour que notre peuple, pour que
nos enfants connaissent la paix, le bonheur et
ne connaissent plus les rapaces qui souillent notre
sol
Mais que ma peau soit une action ayant cours
en Bourse ?
Non.
-
La France existe, unique, pure. Je crois en
son destin. Je suis fier de penser qu'un jour, à
nouveau, mon pays sera le flambeau qui guide-
ra l'humanité vers le progrès, la civilisation, la
paix.
Et pour rallumer ce flambeau, que des poignes
malpropres tentent d'éteindre, j'offre joyeusement
ma jeunesse.
̃V
Il y a. Messieurs, de la réaction, du fascismc,
et de la dictature, deux Frances. -
La vôtre. Celle d'une minorité qui ne rêve que
de son autorité despotique mise au service (le sa
cupidité. La brance de quelques hobereaux que la
jortune et la gloire de mauvais aloi aveuglent
La Frame des tarés, des incapables, qui ne su-
rent que mener notre pays à lu misère, au déséqui-
libre, au bord du précipice.
Et puis la nôtre.
La France qui travaille, qui souffre et qui garde
fidèlement les ttaditions de liberté. La France du
peuple, des ouvriers, des paysans dont l'idéal n'est
pas troublé par des rêves malpropres d'ambition, de
gloire ou de fortune.
Il y a deux trances.
tendent maintenant mettre les
trublions à la raison, en employant
les moyens énergiques si la chose
est nécessaire ! Qui hormis Oran-
Matin osera les en blâmer ?
SAGITTA.
La Semaine Politique
Cependant que le pays, anxieux, com-
mente avec fièvre les évènements ex-
térieurs, vouant au diable le fascisme
en général et Hitler en particulier, de
bons apôtres ne perdent pas leur temps.
Les troupes allemandes n'avaient pas
fait cuire leur première soupe en Rhé-
nani que MM. Taittinger, Bailby, Kéril-
lis, parlaient déjà de remaniement mi-
nistériel. D'un remaniement ministériel
qui, comme chacun sait, ne pourrait
être parfait qu'à la condition de rame-
ner au pouvoir les amis de ces Mes-
sieurs.
Quel sens parfait de la dignité na-
tionale devant un grave événement ex-
térieur ! Tout de même et c'est heu-
reux pour l'espèce humaine tout le
monde n'est pas encore fou à Droite, et
M. Duré écrit dans « l'Ordre » :
« Un remaniement ministériel, dans le mo-
ment actuel, serait salué à Berlin comme une
victoire que le Fuhrer ne manquerait pas d'ex-
ploiter aussitôt ».
Il reconnaît ensuite que M. Sarraul et
ses collaborateurs
« Ont, à juste titre, conscience de n'avoir
pas démérité, et ils ont le droit, dans ces con-
ditions, de demander aux partis politiques de
ne point les gêner par leurs intrigues visible-
ment intéressées cependant qu'ils s'eflorcént
d'unir autour de notre pays tous les pays qui,
comme lui, ont tout à redouter du dynamisme
hitlérien pangermaniste.
Quelles mœurs élégantes chez ces
Bailby ,Taittinger et Kérillis ! Exploiter
de tels événements pour les besoins
de leur politique intérieure et profiter
d'une crise extérieure pour vite orga-
niser une redistribution de portefeuil-
les !.
*
* *
Pendant ce temps, un fantôme sur--
gissait de l'ombre, ou un requin re-
montait à la surface, comme vous vou-
drez. M. Tardieu nous a encore révélé
que le régime était imperfectible ; il a
annonce que lui, Tardieu, quittait le
Parlement sans cependant lâcher la
politique et qu'il allait agir « de l'exté-
rieur ». Bon ! Si le suffrage universel
n'avait administré lune magnifique tape
à M. Tardieu en 1932, et s'il n'en pré-
parait pas une autre pour ses émules
en 1936, il est évident que le régime et le
suffrage univjrsel seraient deux petites
merveilles. Faisons-nous donc une
raison ! Quant à l'action «extérieure »,
nul n'ignore que M. Tardieu est depuis
longtemps le haut-conseiller secret des
Ligues. Il continue donc à miser sur les
chances d'un coup de force réussi par
ces armées de trusts, Fort bien ! Nous
voici prévenus. Mais M. Tardieu tient-
il, tant que cela, à terminer sa carrière
politique en Haute-Cour ?
EGÉE.
Demandez partent
L'Anisette SERRAT
la Reine des Anisettes
Les 20.000 réunions (!) de réconciliation orga-
n isées* par les troupes du triple c. ne pourront pas
effacer la barrière qui sépare les deux camps.
C'est la disparition de la poignée d'hommes dan-
gereux qui fera à nouveau de la France, une Fran-
ce unique.
or
La tète de Louis XPI Jut le premier moellon du
patriotisme républicain.
L'hégémonie des 200 familles qui nous gou-
vernent sera, quand nous l'aurons décapité, le
dernier matériau que le peuple apportera à l'édifice
de la liberté et de la paix.
EL ROJO.
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