Titre : Le Progrès : organe hebdomadaire, républicain-socialiste indépendant, paraissant le jeudi
Éditeur : [s.n.] (Mostaganem)
Date d'édition : 1936-01-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32843773q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 776 Nombre total de vues : 776
Description : 09 janvier 1936 09 janvier 1936
Description : 1936/01/09 (A2,N13). 1936/01/09 (A2,N13).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6352574z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-2215
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Deuxième Année, nl- 13
..Je.dl 9 Janvier i 930
Rédaction et Administration
Avenue Gustave Jobert - Mostaganem
Les manuscrits non inqérés ne seront
pas Vendus
LE PROGRES
0.25 Centimes
-
Annonc s hgaJes, , 1.80 la ligne
diverses 2.00
rél'!ames, , 2.00
."ROIIE.ETfIIi
t Un an f * fpa
Six mois V lira
- Organe hebdomadaire, Républicain, Socialiste, Indépendant, paraissant le Jeudi
Conformément aux Décrets des 17 FévrjerI852 28 et p Décembre 1870. Le Progrès de Mostaganem reçoit les annonces légales et judiciaires
a à
- Civilisation
Enfin les glorieuses troupes de
Benito le viennent de remporter un
succès en Ethiopie ! Des avions ita-
liens avec une folle témérité, vien-
nent de détruire des ambulances de
la Croix Rouge, et ceci pour la plus
grande gloire de la patrie fasciste.
Des mauvais français seuls osent crier
leur écœurement et dire qu'une fois
de plus le Fascisme vient de se dé-
shonorer et de se mettre au ban de
l'Humanité. La partie saine de la
population, celle des intellectuels
défenseurs de l'Occident par exemple,
trouvera que c'est là de la « bonne
guerre », et que tous les moyens
sont bons pour civiliser un pays de
sauvages.
La lecture de la presse bien pen
sante est d'ailleurs suffisamment
édifiante a ce sujet. Il n'y à pas évi-
demment un seul valet de plume qui
ose ouvertement féliciter l'Etat-Ma-
jor Italien, mais on souligne que les
choses ne sont pas si graves qu'on l'avait
cfu. que les nouvelles ont été gran-
dement exagérées, que le nombre de
décès n'est pas si considérable qu'on
ravait cru.. on déclare en somme
d'une façon plus ou moins jésuite
que l'événement n'est qu'un petit
incident sans importance. Pour ces
bons patriotes, le geste symbolique ne
compte pas, il n'y a que les résultats
positifs que l'on doit regarder. or
qu'est-ce donc en définitive que quel-
bues pauvres bougres mitraillés et
quelques bâtisses détruites ? 1
Avec quelle vertueuse indignation,
nos bonnes feuilles auraient stigmati-
sé l'événement si par hasard les sau-
vages éthiopiens s'étaient permis un
geste semblable vis-a-vis des ambu-
lances italiennes ! Une immense ré-
probation eût souligné ces procédés
d'un autre âge, et une vague d'indi-
gnation aurait constitué un appel
véhément pour une croisade anti-
éthiopienne. mais ce qui est crime
pour les uns sera regardé comme
chose normale pour les autres, et
dans quelques jours on ne parlera
plus de ce « fait divers » regrettable.
L'événement est pourtant terrible-
ment significatif. II prouve encore
une fois l'imposture du Fascio, lors-
que celui-ci s'octroie un rôle civilisa-
teur pour ligitimer sa campagne
africaine. Cet acte ressemble d'une
façon frappante aux*actes de piraterie
- sous-marine qu'effectua le Reich, aux
abois, lors de la fin de la dernière
guerre.
Devant les insuccés militaires, et
la révolte qui commençait a gronder
à l'intérieur, le G.Q.G. allemand joua
son va-tout en misant sur le terroris-
me. On sait que ce procédé ne lui a
pas empêché de perdre la guerre,
même après avoir accumulé pirateries
sur pirateries, torpillages sur torpil-
lages. Tel sera le destin de l'Italie
fasciste. car les situations, sont
exactement les mêmes.
Les succès italiens publiés par
leurs risibles communiqués, sont
nuls. René Drouillet, conseiller aé-
ronautique de l'empereur Selassié
écrit dans l'Intransigeant que : l'avan-
ce italienne dans le Tigré n'est pas su-
périeure à une centaine de kilomètres. Aux
yeux des huropéens, elle n'est pas consi-
dérable ; aux miens elle représente le
maximum de ce qu'elle pouvait être après
trois mois de campagne. La chaîne de
l'Atlas ne peut même pas être comparée à
ce massif montagneux qui se dresse com-
me une barrière infranchissable devant
une armée moderne, motorisée. L'attaque
de front, menée avec des effectifs im-
portants est impossible. L'action de l'a-
viation est limitée. Les avions transalpins
n'ont pas d'objectif. Pas de points
stratégiques à détru¡t;, de parcs dé muni-
tions à bombarder, de réseive à anéan-
tir.
Les tanks les plus rapides et les plus
maniables ne se manœvrent pas avec
facilité, ils ne prennent pas d'assaut les
montagnes, et ne dévalent pas les pentes
abruptes et rocheuses des gorges.
Si les premiers bombardements aériens
ont impressionné les Abyssins, par contre
les tanks n'effraient aujourdbui aucun
soldat de l'empereur.
L'auteur de ces lignes, qui connait
parfaitement l'Ethiopie, et les armes
aériennes, condamne dune a l'avance
les réussites italiennes.
En définitive les succcés militaires
sont des plus hypothétiques, et les
premiers craquements intérieurs com-
memcent à se faire sentir. Nous
en 'avions déjà entretenu nos lecteurs
dans un précédent article.
Tout laisse donc supposer que le
dénouement de la sinistre aventure,
approche a grands pas.
Il se serait déjà produit si un génie
malfaisant, ne s'était pas porté sans
cesse au secours des mitrailleurs
d'hôpitaux, et n'avait pas permis ainsi
d'allonger la liste des crimes du fas-
cisme.
Mais les prochaines élections lé-
gislatives approchent, et les compli-
ces honteux du cc génie malfaisant »
doivent se sentir mal à l'aise en
songeant qu'il faudra bientôt rendre
des comptes.
Il est des choses que les vrais
républicains ne pardonneront pas I
SAGITTA.
Grand local à louer, à l'avenue Ray-
nal, pour garage ou tout autre genre de
commerce ou industrie. S'adressera M.
Ballaud, avenue Raynal.
Petits Pavés.
En politique, le fait saillant de la smzaine.
si j'en crois les journaux, c'est le duel épisto-
laire qui met aux prises MM. Raynaud et
Tardieu.
M. Raynaud est sanctionniste et partisan
de mesures économiques contre l'agresseur.
M. Tardieu est anti sanctionniste. C'est as-
se naturel chez l'homme de la N'Goko-Sangha
et autre Homs-Bagdad.
•V
Au fait, Tardieu ?
Ca ne vous dit rien ? Vous ne vous souver
ne^ pas ?
C'est notre ancien Président du Conseil. Ce-
lui qui, d'une façon si magistrale, a vaincu la
crise, ramené la Confiance et la Prospérité.
Surtout ne confonde;. pas avec A. Tardie de
l'affaire Stavisky et du chèque de 300.000 jrs.
Une pareille confusion vous classerait immé-
diatement parmi les salopards du Front Popu-
laire.
Quant à M. Raynaud le sanctionniste
une chose est maintenant certaine : c'est sa
récente adhésion à la Maffia.
V
Cet échange de lettres et d'arguments entie
les deux grands hommes revêt une importance
historique.
Au moment précis où notre pays traverse des
difficultés énormes, la renaissance tant attendue
de M. Tardie est un gage (Tavenir et d'espoir..
Pauvre France !
- -.--,,..:.---..,'----_-',k
Et ce Roosevelt qui prétend rester neutre et
sanctionner l'agresseur en cas de conflit.
On a peine à croire à un pareil illogisme.
Puisque les sanctions c'est la guerre, celui qui
les applique est le véritable agresseur.
M. Roosevelt devrait s'abonner à Paris-Soir
ou au Jour ; cela lui éviterait de pareilles con-
fusions.
nr
L'Italie proteste auprès de la S.D.N. contre
les atrocités éthiopiennes.
Il parait que les sauvages emploient des sa-
gaies dum-dumet des lances explosives.
Il parait aussi que les brutes noires ont tué
un aviateur italien qui, tômbé dans les lignes
éthiopiennes, mitraillait les sujets du Négus.
Quelle férocité !
TT
Certes les aviateurs civilisés bombardent
parfois les femmer et les enfants des « douai s n
éthiopiens.
Certes, les aviateurs pacifiques massacrent
de temps en temps les blessés couchés sur des ci-
vières de la Croix-Rouge et les docteurs occupés
à les soigner.
Mais ce sont là, n'est-ce pas, des faits sans
importance, hormis la haute valeur morale et ci-
vilisatrice qui s'en dégage.
V
Il se dégage aussi des ga^ asphyxiants. Mais,
comme chacun le sait, il n'est pas de meilleur
moyen pour conquérir la sympathie des sauvages
en puissance de civilisation. *
Les faz hilarants en particulier sont très re-
commandés.
"V
Ces jours-ci on apprend que l'aviation ita-
lienne prélude à une offensive sur le front nord.
Ça fera au moins 70 hôpitaux de bombar-
dés.
"T
Le Négus est un homme d'affaires très averti.
Nul mieux que lui ne sait tirer profit d'une con-
cession de terrain. Nul ne s'y entend comme lui
pour jouer à la hausse et à la baisse du thaler.
Voilà des qualités que les journaux nous présen-
tent sous ce titre : Le Négus est un roublard. On
peut conclure que notre pays possède beaucoup de
Négus ou beaucoup de roublards, au choix.
, nr
En France, le mauvais temps fait rage. Nous
.Pllle.' La.,
Liberté, Egalité. FtalmÉ
Voilà bientôt quatre ans que j'ai
quitté la France pour vivre en Algérie.
De Paris à Marseille, de Montpellier à
Nantes, de Lyon à Tours, de la ferme
Solognote à l'usiné du quai de Javel et
des vignes de l'Hérault au petit atelier
de province, ma jeunesse s'est écoulée
dans l'atmosphère républicaine et la
pure tradition de nos ancêtres de 89 et
de 71. *
Mille fois j'ai lu. sur nos drapeaux et
nos prisons, la devise fameuse : liberté,
égalité, fraternité.
Mille fois j'en ai discuté mais toujours,
comme d'un problème philosophique.
J'étais certain que la réalité n'était
qu'une pàle caricature de la beauté gran-
diose que cachent ces trois mots, mais,
par contre, je croyais aussi que tout
homme, vivant sous le signe de notre
République, possédait a') moins un
embryon de ces espérances.
Il a fallu que je vienne de ce coté de
la Méditerranée pour comprendre, pour
savoir que la formule chère, sculptée au
fronton de nos Maisons communes, n'é-
tait qu'une utopie, qu'un vain symbole
pour plusieurs millions d'hommes, vi-
vant à l'ombre de la République.
Il a fallu que je vois les campagnes
Constantinoises, les douars kabyles et
lës vil l ag ès ---
les villages d'Oranle, pour comprendre
que l'égalité, la liberté, la fraternité que
notre peuple affirme en tête de sa Cons-
titution, ne constitue qu'une formule
vide de réalité pour des millions d'êtres
humains.
Liberté ! Le peuple de France énonce,
par ce mot, le droit que doit posséder
chaque homme de disposer de sa per-
sonne, dans la limite imposée par les
droits voisins et les droits de la collecti-
vité ; le droit de penser en toute indé-
pendance et celui de guider à son gré sa
conscience dans le cadre du respect
d'autrui ; le droit de parler le dialecte
qui lui plait, d'écrire selon sa raison,
son cœur et ses désirs.
Liberté veut dire, en France, le droit
pour chaque homme de devenir aussi
grand, aussi beau, aussi complet qu'il
désire et peut le devenir.
Liberté ? Cela veut dire '- et j'ose
affirmer ce qui est un paradoxe en ap-
parence défense à l'homme qui veut
être libre, d'opprimer, de brimer, d'avi-
lir un autre homme quel qu'il soit.
Je rappelle à ceux qui haussent les
épaules que notre République a pour
sommes aussi dans la saison des pluies, tout comme
de vulgaires éthiopiens.
C'est pour cela, sans doute, que la grande offen-
sive contre la crise, déclancbée par le stratège Pier-
re Laval en Juin dernier, marque le pas.
Nous consolidons les positions con q itises, tout
Nous consolidons les positions conquises, tout
comme de glorieux itaiens.
Notre premier ministre prélude à une offensive
sur le front du marasme économique et il déclare :
cr Nous ferons la Noël en pleine prospérité. »
Et tout comme un invincible et prestigieux dic-
tateur, il oublie de préciser l'année.
Mais je vous le dis, parce que je le crois :
Si la crise n'est pas encore vaincue ; si noire
prospérité glorieuse n'a pas encore planU son dra-
peau sur son cadtlvre, c'est que cette sauvageise, cet-
te barbare ignoble se sert de chômeurs explosifs, et
de faillites dum-dum.
EL ROIO.
..Je.dl 9 Janvier i 930
Rédaction et Administration
Avenue Gustave Jobert - Mostaganem
Les manuscrits non inqérés ne seront
pas Vendus
LE PROGRES
0.25 Centimes
-
Annonc s hgaJes, , 1.80 la ligne
diverses 2.00
rél'!ames, , 2.00
."ROIIE.ETfIIi
t Un an f * fpa
Six mois V lira
- Organe hebdomadaire, Républicain, Socialiste, Indépendant, paraissant le Jeudi
Conformément aux Décrets des 17 FévrjerI852 28 et p Décembre 1870. Le Progrès de Mostaganem reçoit les annonces légales et judiciaires
a à
- Civilisation
Enfin les glorieuses troupes de
Benito le viennent de remporter un
succès en Ethiopie ! Des avions ita-
liens avec une folle témérité, vien-
nent de détruire des ambulances de
la Croix Rouge, et ceci pour la plus
grande gloire de la patrie fasciste.
Des mauvais français seuls osent crier
leur écœurement et dire qu'une fois
de plus le Fascisme vient de se dé-
shonorer et de se mettre au ban de
l'Humanité. La partie saine de la
population, celle des intellectuels
défenseurs de l'Occident par exemple,
trouvera que c'est là de la « bonne
guerre », et que tous les moyens
sont bons pour civiliser un pays de
sauvages.
La lecture de la presse bien pen
sante est d'ailleurs suffisamment
édifiante a ce sujet. Il n'y à pas évi-
demment un seul valet de plume qui
ose ouvertement féliciter l'Etat-Ma-
jor Italien, mais on souligne que les
choses ne sont pas si graves qu'on l'avait
cfu. que les nouvelles ont été gran-
dement exagérées, que le nombre de
décès n'est pas si considérable qu'on
ravait cru.. on déclare en somme
d'une façon plus ou moins jésuite
que l'événement n'est qu'un petit
incident sans importance. Pour ces
bons patriotes, le geste symbolique ne
compte pas, il n'y a que les résultats
positifs que l'on doit regarder. or
qu'est-ce donc en définitive que quel-
bues pauvres bougres mitraillés et
quelques bâtisses détruites ? 1
Avec quelle vertueuse indignation,
nos bonnes feuilles auraient stigmati-
sé l'événement si par hasard les sau-
vages éthiopiens s'étaient permis un
geste semblable vis-a-vis des ambu-
lances italiennes ! Une immense ré-
probation eût souligné ces procédés
d'un autre âge, et une vague d'indi-
gnation aurait constitué un appel
véhément pour une croisade anti-
éthiopienne. mais ce qui est crime
pour les uns sera regardé comme
chose normale pour les autres, et
dans quelques jours on ne parlera
plus de ce « fait divers » regrettable.
L'événement est pourtant terrible-
ment significatif. II prouve encore
une fois l'imposture du Fascio, lors-
que celui-ci s'octroie un rôle civilisa-
teur pour ligitimer sa campagne
africaine. Cet acte ressemble d'une
façon frappante aux*actes de piraterie
- sous-marine qu'effectua le Reich, aux
abois, lors de la fin de la dernière
guerre.
Devant les insuccés militaires, et
la révolte qui commençait a gronder
à l'intérieur, le G.Q.G. allemand joua
son va-tout en misant sur le terroris-
me. On sait que ce procédé ne lui a
pas empêché de perdre la guerre,
même après avoir accumulé pirateries
sur pirateries, torpillages sur torpil-
lages. Tel sera le destin de l'Italie
fasciste. car les situations, sont
exactement les mêmes.
Les succès italiens publiés par
leurs risibles communiqués, sont
nuls. René Drouillet, conseiller aé-
ronautique de l'empereur Selassié
écrit dans l'Intransigeant que : l'avan-
ce italienne dans le Tigré n'est pas su-
périeure à une centaine de kilomètres. Aux
yeux des huropéens, elle n'est pas consi-
dérable ; aux miens elle représente le
maximum de ce qu'elle pouvait être après
trois mois de campagne. La chaîne de
l'Atlas ne peut même pas être comparée à
ce massif montagneux qui se dresse com-
me une barrière infranchissable devant
une armée moderne, motorisée. L'attaque
de front, menée avec des effectifs im-
portants est impossible. L'action de l'a-
viation est limitée. Les avions transalpins
n'ont pas d'objectif. Pas de points
stratégiques à détru¡t;, de parcs dé muni-
tions à bombarder, de réseive à anéan-
tir.
Les tanks les plus rapides et les plus
maniables ne se manœvrent pas avec
facilité, ils ne prennent pas d'assaut les
montagnes, et ne dévalent pas les pentes
abruptes et rocheuses des gorges.
Si les premiers bombardements aériens
ont impressionné les Abyssins, par contre
les tanks n'effraient aujourdbui aucun
soldat de l'empereur.
L'auteur de ces lignes, qui connait
parfaitement l'Ethiopie, et les armes
aériennes, condamne dune a l'avance
les réussites italiennes.
En définitive les succcés militaires
sont des plus hypothétiques, et les
premiers craquements intérieurs com-
memcent à se faire sentir. Nous
en 'avions déjà entretenu nos lecteurs
dans un précédent article.
Tout laisse donc supposer que le
dénouement de la sinistre aventure,
approche a grands pas.
Il se serait déjà produit si un génie
malfaisant, ne s'était pas porté sans
cesse au secours des mitrailleurs
d'hôpitaux, et n'avait pas permis ainsi
d'allonger la liste des crimes du fas-
cisme.
Mais les prochaines élections lé-
gislatives approchent, et les compli-
ces honteux du cc génie malfaisant »
doivent se sentir mal à l'aise en
songeant qu'il faudra bientôt rendre
des comptes.
Il est des choses que les vrais
républicains ne pardonneront pas I
SAGITTA.
Grand local à louer, à l'avenue Ray-
nal, pour garage ou tout autre genre de
commerce ou industrie. S'adressera M.
Ballaud, avenue Raynal.
Petits Pavés.
En politique, le fait saillant de la smzaine.
si j'en crois les journaux, c'est le duel épisto-
laire qui met aux prises MM. Raynaud et
Tardieu.
M. Raynaud est sanctionniste et partisan
de mesures économiques contre l'agresseur.
M. Tardieu est anti sanctionniste. C'est as-
se naturel chez l'homme de la N'Goko-Sangha
et autre Homs-Bagdad.
•V
Au fait, Tardieu ?
Ca ne vous dit rien ? Vous ne vous souver
ne^ pas ?
C'est notre ancien Président du Conseil. Ce-
lui qui, d'une façon si magistrale, a vaincu la
crise, ramené la Confiance et la Prospérité.
Surtout ne confonde;. pas avec A. Tardie de
l'affaire Stavisky et du chèque de 300.000 jrs.
Une pareille confusion vous classerait immé-
diatement parmi les salopards du Front Popu-
laire.
Quant à M. Raynaud le sanctionniste
une chose est maintenant certaine : c'est sa
récente adhésion à la Maffia.
V
Cet échange de lettres et d'arguments entie
les deux grands hommes revêt une importance
historique.
Au moment précis où notre pays traverse des
difficultés énormes, la renaissance tant attendue
de M. Tardie est un gage (Tavenir et d'espoir..
Pauvre France !
- -.--,,..:.---..,'----_-',k
Et ce Roosevelt qui prétend rester neutre et
sanctionner l'agresseur en cas de conflit.
On a peine à croire à un pareil illogisme.
Puisque les sanctions c'est la guerre, celui qui
les applique est le véritable agresseur.
M. Roosevelt devrait s'abonner à Paris-Soir
ou au Jour ; cela lui éviterait de pareilles con-
fusions.
nr
L'Italie proteste auprès de la S.D.N. contre
les atrocités éthiopiennes.
Il parait que les sauvages emploient des sa-
gaies dum-dumet des lances explosives.
Il parait aussi que les brutes noires ont tué
un aviateur italien qui, tômbé dans les lignes
éthiopiennes, mitraillait les sujets du Négus.
Quelle férocité !
TT
Certes les aviateurs civilisés bombardent
parfois les femmer et les enfants des « douai s n
éthiopiens.
Certes, les aviateurs pacifiques massacrent
de temps en temps les blessés couchés sur des ci-
vières de la Croix-Rouge et les docteurs occupés
à les soigner.
Mais ce sont là, n'est-ce pas, des faits sans
importance, hormis la haute valeur morale et ci-
vilisatrice qui s'en dégage.
V
Il se dégage aussi des ga^ asphyxiants. Mais,
comme chacun le sait, il n'est pas de meilleur
moyen pour conquérir la sympathie des sauvages
en puissance de civilisation. *
Les faz hilarants en particulier sont très re-
commandés.
"V
Ces jours-ci on apprend que l'aviation ita-
lienne prélude à une offensive sur le front nord.
Ça fera au moins 70 hôpitaux de bombar-
dés.
"T
Le Négus est un homme d'affaires très averti.
Nul mieux que lui ne sait tirer profit d'une con-
cession de terrain. Nul ne s'y entend comme lui
pour jouer à la hausse et à la baisse du thaler.
Voilà des qualités que les journaux nous présen-
tent sous ce titre : Le Négus est un roublard. On
peut conclure que notre pays possède beaucoup de
Négus ou beaucoup de roublards, au choix.
, nr
En France, le mauvais temps fait rage. Nous
.Pllle.' La.,
Liberté, Egalité. FtalmÉ
Voilà bientôt quatre ans que j'ai
quitté la France pour vivre en Algérie.
De Paris à Marseille, de Montpellier à
Nantes, de Lyon à Tours, de la ferme
Solognote à l'usiné du quai de Javel et
des vignes de l'Hérault au petit atelier
de province, ma jeunesse s'est écoulée
dans l'atmosphère républicaine et la
pure tradition de nos ancêtres de 89 et
de 71. *
Mille fois j'ai lu. sur nos drapeaux et
nos prisons, la devise fameuse : liberté,
égalité, fraternité.
Mille fois j'en ai discuté mais toujours,
comme d'un problème philosophique.
J'étais certain que la réalité n'était
qu'une pàle caricature de la beauté gran-
diose que cachent ces trois mots, mais,
par contre, je croyais aussi que tout
homme, vivant sous le signe de notre
République, possédait a') moins un
embryon de ces espérances.
Il a fallu que je vienne de ce coté de
la Méditerranée pour comprendre, pour
savoir que la formule chère, sculptée au
fronton de nos Maisons communes, n'é-
tait qu'une utopie, qu'un vain symbole
pour plusieurs millions d'hommes, vi-
vant à l'ombre de la République.
Il a fallu que je vois les campagnes
Constantinoises, les douars kabyles et
lës vil l ag ès ---
les villages d'Oranle, pour comprendre
que l'égalité, la liberté, la fraternité que
notre peuple affirme en tête de sa Cons-
titution, ne constitue qu'une formule
vide de réalité pour des millions d'êtres
humains.
Liberté ! Le peuple de France énonce,
par ce mot, le droit que doit posséder
chaque homme de disposer de sa per-
sonne, dans la limite imposée par les
droits voisins et les droits de la collecti-
vité ; le droit de penser en toute indé-
pendance et celui de guider à son gré sa
conscience dans le cadre du respect
d'autrui ; le droit de parler le dialecte
qui lui plait, d'écrire selon sa raison,
son cœur et ses désirs.
Liberté veut dire, en France, le droit
pour chaque homme de devenir aussi
grand, aussi beau, aussi complet qu'il
désire et peut le devenir.
Liberté ? Cela veut dire '- et j'ose
affirmer ce qui est un paradoxe en ap-
parence défense à l'homme qui veut
être libre, d'opprimer, de brimer, d'avi-
lir un autre homme quel qu'il soit.
Je rappelle à ceux qui haussent les
épaules que notre République a pour
sommes aussi dans la saison des pluies, tout comme
de vulgaires éthiopiens.
C'est pour cela, sans doute, que la grande offen-
sive contre la crise, déclancbée par le stratège Pier-
re Laval en Juin dernier, marque le pas.
Nous consolidons les positions con q itises, tout
Nous consolidons les positions conquises, tout
comme de glorieux itaiens.
Notre premier ministre prélude à une offensive
sur le front du marasme économique et il déclare :
cr Nous ferons la Noël en pleine prospérité. »
Et tout comme un invincible et prestigieux dic-
tateur, il oublie de préciser l'année.
Mais je vous le dis, parce que je le crois :
Si la crise n'est pas encore vaincue ; si noire
prospérité glorieuse n'a pas encore planU son dra-
peau sur son cadtlvre, c'est que cette sauvageise, cet-
te barbare ignoble se sert de chômeurs explosifs, et
de faillites dum-dum.
EL ROIO.
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