Titre : Revue de France / directeur-gérant Léonce Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1871-07-29
Contributeur : Dumont, Léonce (18..-1...). Directeur de publication
Contributeur : Dalloz, Paul (1829-1887). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32857072m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 21901 Nombre total de vues : 21901
Description : 29 juillet 1871 29 juillet 1871
Description : 1871/07/29 (A1,N12). 1871/07/29 (A1,N12).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6349142h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-422
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- SOMMAIRE.
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Première Année. — Na 12. Samedi 29 Juillet 1871;
REVUE DE FRANCE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
SOMMAIRE. — Louis TESTE: Chrouique politique, p. 289. — L. DEROME : Revue de l'Instruction publique,- Si la profession de jour-
naliste convient aux membres de l'Université, p. 292. - H. GAY : L'Allemagne et les Allemands, — Les Allemands en Autriche,
p. 294, — CHARLES MONSELET : Un Petit-Maître (comédie-trumeau en deux actes), p. 296. — A. ELwART : Auber et son œuvre, p. 304.
— ANDRÉ SANSON : Semaine scientifique, p. 307. — P. NICOLE : Courrier industriel, p. 310. — M. DUDAC: Hygiène-appliquée, —
l'Habitation, p. 311 — P. MAIGNE : Variétés, — Erreurs et Préjugés p. 314. — SIDOINE BARRAGUEY : Essai sur les poëtes anglais, —
L'Arc Bandé (poésie traduite en vers, de l'anglais demistress HEMANs) p. 318 - HENRI SAINT-OMER : L'inamovibilité des juges, p. 319,
V,
CHRONI TIOUE
On prévoyait le résultat de la discussion du 24 juil-
let sur la question romaine. 11 était indiqué par notre
situation. Les débats, tout en s'élevant à de certaines
hauteurs, ne pouvaient qu'être stériles. Ni M. le nonce
Chigi, ni M. le chevalier Nigra, qui y assistaient, ne
devaient en concevoir, celui-ci des craintes bien sérieu-
ses, celui-là un bien vif espoir. Tant notre faiblesse est
évidente! Autrefois, quand la France était des premières
dans le monde, la papauté comptait parmi les plus
solides fondements de sa politique. La France était
de temps immémorial la protectrice du Saint-Siège.
Outre qu'elle appartient par l'immense majorité de
ses habitants à la religion catholique, elle trouvait
dans ce culte le moyen de fortifier ses institutions
et d'étendre son influence. A l'intérieur, les pou-
voirs publics entretenaient les traditions religieuses,
persuadés qu'il n'est pour la morale populaire de
meilleur garant que la religion, et que la religion est
aussi le meilleur et l'indispensable auxiliaire des gou-
vernements. A l'extérieur, ce haut protectorat exercé
par la France sur les pontifes de Rome lui donnait en
quelque manière, auprès des puissances catholiques, un
éclat particulier, la renommée d'une nation chevale-
resque, amie des choses militaires et fille préférée
d'une Église illustrée par toute la terre. Sully nous
dit dans ses OEconorinies royales que Henry IV, « le plus
profond eL le plus attrayant des hommes, » comme l'a
appelé M. Thiers, lui avait découvert, entre les pen-
sées mûries au fond .de son âme, qu'il songeait à « l'es-
tablissement d'une forme de république ou monarchie
très-chrestienne, composée de tous les rois, princes,po-
tentats et républiques qui professent le nom de Jésus-
Christ dans l'Europe. » S'étant porté en plusieurs ren-
contres le défenseur des États pontificaux, il convenait
à ce prince de reconnaitre au pape de telles prérogati-
ves qu'il marchât le premier, même au milieu de na-
tions qui n'admettaient point sa suprématie religieuse.
Tuteur des peuples au moyen âge, le pontife, dans le
grand dessein de Henry, devenait désormais leur arbi-
tre; et son patrimoine, que l'on aurait agrandi du terri-
toire de Naples, eût été constitué, sous la promesse
commune des catholiques et des protestants, perpétuel-
lement inviolable. Belle et vaste conception ! elle
créait ce système d'équilibre ! qui, passant par le gé-
nie de Richelieu et la patience de Mazarin, allait
aboutir à l'admirable paix de Westpalie. Elle ran-
geait autour du Vatican, dont la force était presque
toute de respect, les puissances européennes. Elle sou-
mettait au pacifique arbitrage du chef de la grande
Église les conflits diplomatiques et les difficultés qui
pouvaient troubler l'harmonie du continent. Et entre
toutes les puissances; elle mettait à la place d'honneur
le royaume de France promoteur et gardien de ce
pacte hardi. C'était là une entreprise digne d'un prince
aussi versé dans la politique et la connaissance des
hommes que l'était Henry IV. La religion, qui est une
des nécessités les plus essentielles des peuples et dont
l'effacement conduit à des perturbations terribles, con-
courait de cette façon à la grandeur du pays. Elle nous
donnait la succession de Chailes-Quint. Sans rien per-
dre de son élévation, elle travaillait à notre prospérité.
Elle faisait pour la France ce qu'elle fait pour l'An-
gleterre, qui propage si ardemment le protestantisme
partout où elle fonde des colonies ou des comptoirs;
ce qu'elle fait pour la Russie, si vigilante à protéger
les orthodoxes de l'empire ottoman et des provinces
danubiennes. Le danger était de se laisser dominer à
l'intérieur par le clergé. Mais les prêtres n'étaient pas
de bien irrésistibles séducteurs pour le roi Henry, qui
aimait des mains plus douces. Ses successeurs étaient
donc seuls menacés par ce péril, et ce péril se pouvait
éviter.
En dehors du système d'équilibre qu'inaugurait le
Béarnais et des barrières qu'il élevait contre l'exten-
sion des puissances, en dehors de la prépondérance
qu'il assurait à ses États par son alliance avec la cour
REVUE DE FRANCE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
SOMMAIRE. — Louis TESTE: Chrouique politique, p. 289. — L. DEROME : Revue de l'Instruction publique,- Si la profession de jour-
naliste convient aux membres de l'Université, p. 292. - H. GAY : L'Allemagne et les Allemands, — Les Allemands en Autriche,
p. 294, — CHARLES MONSELET : Un Petit-Maître (comédie-trumeau en deux actes), p. 296. — A. ELwART : Auber et son œuvre, p. 304.
— ANDRÉ SANSON : Semaine scientifique, p. 307. — P. NICOLE : Courrier industriel, p. 310. — M. DUDAC: Hygiène-appliquée, —
l'Habitation, p. 311 — P. MAIGNE : Variétés, — Erreurs et Préjugés p. 314. — SIDOINE BARRAGUEY : Essai sur les poëtes anglais, —
L'Arc Bandé (poésie traduite en vers, de l'anglais demistress HEMANs) p. 318 - HENRI SAINT-OMER : L'inamovibilité des juges, p. 319,
V,
CHRONI TIOUE
On prévoyait le résultat de la discussion du 24 juil-
let sur la question romaine. 11 était indiqué par notre
situation. Les débats, tout en s'élevant à de certaines
hauteurs, ne pouvaient qu'être stériles. Ni M. le nonce
Chigi, ni M. le chevalier Nigra, qui y assistaient, ne
devaient en concevoir, celui-ci des craintes bien sérieu-
ses, celui-là un bien vif espoir. Tant notre faiblesse est
évidente! Autrefois, quand la France était des premières
dans le monde, la papauté comptait parmi les plus
solides fondements de sa politique. La France était
de temps immémorial la protectrice du Saint-Siège.
Outre qu'elle appartient par l'immense majorité de
ses habitants à la religion catholique, elle trouvait
dans ce culte le moyen de fortifier ses institutions
et d'étendre son influence. A l'intérieur, les pou-
voirs publics entretenaient les traditions religieuses,
persuadés qu'il n'est pour la morale populaire de
meilleur garant que la religion, et que la religion est
aussi le meilleur et l'indispensable auxiliaire des gou-
vernements. A l'extérieur, ce haut protectorat exercé
par la France sur les pontifes de Rome lui donnait en
quelque manière, auprès des puissances catholiques, un
éclat particulier, la renommée d'une nation chevale-
resque, amie des choses militaires et fille préférée
d'une Église illustrée par toute la terre. Sully nous
dit dans ses OEconorinies royales que Henry IV, « le plus
profond eL le plus attrayant des hommes, » comme l'a
appelé M. Thiers, lui avait découvert, entre les pen-
sées mûries au fond .de son âme, qu'il songeait à « l'es-
tablissement d'une forme de république ou monarchie
très-chrestienne, composée de tous les rois, princes,po-
tentats et républiques qui professent le nom de Jésus-
Christ dans l'Europe. » S'étant porté en plusieurs ren-
contres le défenseur des États pontificaux, il convenait
à ce prince de reconnaitre au pape de telles prérogati-
ves qu'il marchât le premier, même au milieu de na-
tions qui n'admettaient point sa suprématie religieuse.
Tuteur des peuples au moyen âge, le pontife, dans le
grand dessein de Henry, devenait désormais leur arbi-
tre; et son patrimoine, que l'on aurait agrandi du terri-
toire de Naples, eût été constitué, sous la promesse
commune des catholiques et des protestants, perpétuel-
lement inviolable. Belle et vaste conception ! elle
créait ce système d'équilibre ! qui, passant par le gé-
nie de Richelieu et la patience de Mazarin, allait
aboutir à l'admirable paix de Westpalie. Elle ran-
geait autour du Vatican, dont la force était presque
toute de respect, les puissances européennes. Elle sou-
mettait au pacifique arbitrage du chef de la grande
Église les conflits diplomatiques et les difficultés qui
pouvaient troubler l'harmonie du continent. Et entre
toutes les puissances; elle mettait à la place d'honneur
le royaume de France promoteur et gardien de ce
pacte hardi. C'était là une entreprise digne d'un prince
aussi versé dans la politique et la connaissance des
hommes que l'était Henry IV. La religion, qui est une
des nécessités les plus essentielles des peuples et dont
l'effacement conduit à des perturbations terribles, con-
courait de cette façon à la grandeur du pays. Elle nous
donnait la succession de Chailes-Quint. Sans rien per-
dre de son élévation, elle travaillait à notre prospérité.
Elle faisait pour la France ce qu'elle fait pour l'An-
gleterre, qui propage si ardemment le protestantisme
partout où elle fonde des colonies ou des comptoirs;
ce qu'elle fait pour la Russie, si vigilante à protéger
les orthodoxes de l'empire ottoman et des provinces
danubiennes. Le danger était de se laisser dominer à
l'intérieur par le clergé. Mais les prêtres n'étaient pas
de bien irrésistibles séducteurs pour le roi Henry, qui
aimait des mains plus douces. Ses successeurs étaient
donc seuls menacés par ce péril, et ce péril se pouvait
éviter.
En dehors du système d'équilibre qu'inaugurait le
Béarnais et des barrières qu'il élevait contre l'exten-
sion des puissances, en dehors de la prépondérance
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