Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1858-07-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 17 juillet 1858 17 juillet 1858
Description : 1858/07/17 (A2,N42). 1858/07/17 (A2,N42).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6341216w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
DEUXIÈME ANNÉE.
Nw 42.
- if JUILLET 4 858
ON S'ABONNE
/4*r7 knFAcVj-,
- 1
A Hiiedetôzj.Sd»,
1 i l
ai IrbeiyopJés d i f^teilrs
1 - -
LA FRANCE
1 PRIX
DB L'AOOJ'(ftBAllftT,
an 9 tr.
6 mois 5
SÏTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
\rV/f7fàrt%à®s les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
RIEN.
EXCEPTÉ LA VÉRITÉ»
OU L'ANGLETERRE AU DAN DE L'ÏHSTOIRR.
h
Idée générale dé l'ouvrage.
On l'a dit et-répété souvent : notre âge est
Un âge de transition, ce qui signifie : un vieux
monde se disloque et s'en va lambeau par lam-
beau, pour faire place à un nouvel univers.
Ce fait capital n'étant pas contesté quelle
n'est donc pas son importance et combien
n'importe-t-il pas de pénétrer les esprits de la
gravité de cette transformation qui entraîne
.1 humanité et qui s'opère parfois avec cette vio-
lence dont les générations modernes ont déjà
été tant de fois spectatrices ou victimes !
Les nations accomplissent leurs destinées,
mais par des voies logiques et nullement aux
caprices du hasard et de la fatalité. Dans les
changements qui s'opèrent, dans les troubles qui
éclatent, dans les chocs des peuples les uns
contre les autres, dans l'élévation comme dans
rabaissement des empires, dans les jours d'in-
certitude, sorte de répit donné aux esprits pour
- leur laisser le choix du chemin qui mène au
- salut ou de la route qui aboutit à la mort, le
libre arbitre devient le régulateur des événe-
ments, et c'est toujours lui qui décide du bon-
heur ou de l'infélicité des états. Pourquoi le
libre arbitre , lorsqu'il ne s'agit pas unique-
ment de l'individu ? Parce qu'une nation est un
être collectif, et qu'il y a pour elle une loi de
solidarité dans toute grande lésion aux lois pri-
mordiales et constitutives de l'équilibre social.
Dans une situation pareille , l'écrivain rem-
plit une haute mission en étudiant devant ses
contemporains la moralité des faits dont se
composeront les annales d'un peuple , alors
surtout que ce peuple a joué un rôle important
dans l'histoire et qu'il demeure une des puis-
sances prépondérantes actuelles.-
L'Angleterre a récemment rendu attentives
les contrées de l'Europe, par des dangers qui
menacent sa prospérité et par un certain excès
de tolérance qui la soumet à des soupçons dés-
honorants. Ces particularités,qui appartiennent
au domaine de la discussion commune * parce
qu'elles sont de la veille et qu'elles sont des
faits publics dont la postérité s'est déjà empa-
rée, nous ont donné l'idée, de présenter dans
ces chapitres, en remontant les siècles, la phi-
losophie de l'histoire de la Grande-Bretagne.
« Les hommes et les nations, a dit Bossuet,
ont eu des qualités proportionnées à l'élévation
à laquelle ils étaient destinés ; et, à la réserve
de certains coups extraordinaires , où Dieu
voulait que sa main parût toute seule , il n'est
point arrivé de grand changement qui n'ait eu
ses causes dans les siècles précédents.
» Et comme dans toutes lesdflaires il y a
ce qui les prépare, ce qui détermine à les entre-
prendre , et ce qui les fait' réussir ; la vraie
science de l'histoire est de remarquer dans
chaque temps ces secrètes dispositions qui ont
préparé les grands changements, et les con-
jonctures importantes qui les ont fait arriver.
» En effet, il ne suffit pas de regarder seule-
ment devant ses yeux, c'est à-dire de consi-
dérer ces grands événements qui décident tout-
à coup de la fortune des empires. Qui veut
entendre a lond les choses humaines, doit les
reprendre de plus haut, et il lui faut observer
les inclinations et les moetirs , ou , pour dire
tout en un mot, le caractère, tant des peuples
dominants en général que des princes en par-
ticulier , et enfin de tous les hommes extraor-
dinaires, qui, par l'importance du personnage
qu'ils ont eu à faire dans le monde , ont con-
tribué, en bien ou en mal, au changement des
étatset à-la fortune publique. »
Voilà pour la théorie des effets expliqués -
par les causes, théorie qui se rattache néces-
sairement à la règle rigoureuse et inéluctable
des expiations, dès que la mesure des expia-
tions est devenue comble.
« Une loi fatale, inexorable , nous presse ;
nous ne pouvons échapper à son empire ; cette
loi, c'est l'expiation , axe inflexible du monde
moral, sur lequel roulent toutes les destinées
de l'humanité. »
Celui qui parle ici c'est Lamennais.
Ainsi de toutes les études, alors surtout que
la pensée humaine a tant erré de nos jours et
après tant d'impuissantes fatigues , a cumulé
tant de ruines, — l'étude la plus efficace et la
plus persuasive , puisqu'elle a les faits pour
arguments, n'est-ce pas l'élude de l'histoire?
C'est le christianisme qui nous a appris a
trouver dans les événemen s véritables des
enseignements sublimes; mais , bien que plus
confuses , les leçons de l'histoire étaient aussi
reconnues de la sagesse païenne , puisque Li-
céron disait « L'histoire est le témoin des
temps, la lumière de la vérité, la vie delà rné-
Nw 42.
- if JUILLET 4 858
ON S'ABONNE
/4*r7 knFAcVj-,
- 1
A Hiiedetôzj.Sd»,
1 i l
ai IrbeiyopJés d i f^teilrs
1 - -
LA FRANCE
1 PRIX
DB L'AOOJ'(ftBAllftT,
an 9 tr.
6 mois 5
SÏTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
\rV/f7fàrt%à®s les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
RIEN.
EXCEPTÉ LA VÉRITÉ»
OU L'ANGLETERRE AU DAN DE L'ÏHSTOIRR.
h
Idée générale dé l'ouvrage.
On l'a dit et-répété souvent : notre âge est
Un âge de transition, ce qui signifie : un vieux
monde se disloque et s'en va lambeau par lam-
beau, pour faire place à un nouvel univers.
Ce fait capital n'étant pas contesté quelle
n'est donc pas son importance et combien
n'importe-t-il pas de pénétrer les esprits de la
gravité de cette transformation qui entraîne
.1 humanité et qui s'opère parfois avec cette vio-
lence dont les générations modernes ont déjà
été tant de fois spectatrices ou victimes !
Les nations accomplissent leurs destinées,
mais par des voies logiques et nullement aux
caprices du hasard et de la fatalité. Dans les
changements qui s'opèrent, dans les troubles qui
éclatent, dans les chocs des peuples les uns
contre les autres, dans l'élévation comme dans
rabaissement des empires, dans les jours d'in-
certitude, sorte de répit donné aux esprits pour
- leur laisser le choix du chemin qui mène au
- salut ou de la route qui aboutit à la mort, le
libre arbitre devient le régulateur des événe-
ments, et c'est toujours lui qui décide du bon-
heur ou de l'infélicité des états. Pourquoi le
libre arbitre , lorsqu'il ne s'agit pas unique-
ment de l'individu ? Parce qu'une nation est un
être collectif, et qu'il y a pour elle une loi de
solidarité dans toute grande lésion aux lois pri-
mordiales et constitutives de l'équilibre social.
Dans une situation pareille , l'écrivain rem-
plit une haute mission en étudiant devant ses
contemporains la moralité des faits dont se
composeront les annales d'un peuple , alors
surtout que ce peuple a joué un rôle important
dans l'histoire et qu'il demeure une des puis-
sances prépondérantes actuelles.-
L'Angleterre a récemment rendu attentives
les contrées de l'Europe, par des dangers qui
menacent sa prospérité et par un certain excès
de tolérance qui la soumet à des soupçons dés-
honorants. Ces particularités,qui appartiennent
au domaine de la discussion commune * parce
qu'elles sont de la veille et qu'elles sont des
faits publics dont la postérité s'est déjà empa-
rée, nous ont donné l'idée, de présenter dans
ces chapitres, en remontant les siècles, la phi-
losophie de l'histoire de la Grande-Bretagne.
« Les hommes et les nations, a dit Bossuet,
ont eu des qualités proportionnées à l'élévation
à laquelle ils étaient destinés ; et, à la réserve
de certains coups extraordinaires , où Dieu
voulait que sa main parût toute seule , il n'est
point arrivé de grand changement qui n'ait eu
ses causes dans les siècles précédents.
» Et comme dans toutes lesdflaires il y a
ce qui les prépare, ce qui détermine à les entre-
prendre , et ce qui les fait' réussir ; la vraie
science de l'histoire est de remarquer dans
chaque temps ces secrètes dispositions qui ont
préparé les grands changements, et les con-
jonctures importantes qui les ont fait arriver.
» En effet, il ne suffit pas de regarder seule-
ment devant ses yeux, c'est à-dire de consi-
dérer ces grands événements qui décident tout-
à coup de la fortune des empires. Qui veut
entendre a lond les choses humaines, doit les
reprendre de plus haut, et il lui faut observer
les inclinations et les moetirs , ou , pour dire
tout en un mot, le caractère, tant des peuples
dominants en général que des princes en par-
ticulier , et enfin de tous les hommes extraor-
dinaires, qui, par l'importance du personnage
qu'ils ont eu à faire dans le monde , ont con-
tribué, en bien ou en mal, au changement des
étatset à-la fortune publique. »
Voilà pour la théorie des effets expliqués -
par les causes, théorie qui se rattache néces-
sairement à la règle rigoureuse et inéluctable
des expiations, dès que la mesure des expia-
tions est devenue comble.
« Une loi fatale, inexorable , nous presse ;
nous ne pouvons échapper à son empire ; cette
loi, c'est l'expiation , axe inflexible du monde
moral, sur lequel roulent toutes les destinées
de l'humanité. »
Celui qui parle ici c'est Lamennais.
Ainsi de toutes les études, alors surtout que
la pensée humaine a tant erré de nos jours et
après tant d'impuissantes fatigues , a cumulé
tant de ruines, — l'étude la plus efficace et la
plus persuasive , puisqu'elle a les faits pour
arguments, n'est-ce pas l'élude de l'histoire?
C'est le christianisme qui nous a appris a
trouver dans les événemen s véritables des
enseignements sublimes; mais , bien que plus
confuses , les leçons de l'histoire étaient aussi
reconnues de la sagesse païenne , puisque Li-
céron disait « L'histoire est le témoin des
temps, la lumière de la vérité, la vie delà rné-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.05%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.05%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6341216w/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6341216w/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6341216w/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6341216w/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6341216w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6341216w
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6341216w/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest