Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1858-06-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 05 juin 1858 05 juin 1858
Description : 1858/06/05 (A2,N36). 1858/06/05 (A2,N36).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6341210d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
DEUXIEME ANNÉE. N° 56. b JUIN i 8i8
ON S'ABONNE
A LYON,
ICI BUREAUX,
Hiiedt'Puzy.29,
lit ffiet tous les directeurs
ihj poufe*.
LA FRANCE
PRIX
D> l'abonnbmbmt.
1 an 9 fr
6 mois 5
LITTÉRAIRE, AHTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parâitt-j(ous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
jkJJNlON DES POÈTES.
Après avoir publié la lettre que nous avions
reçue de cette Société littéraire, il convient d'en
taire connaître la constitution et le but. Notre
tache nous est rendue facile par les quelques
pages d'introduction placées en tête de VAlbum
de l'Union des poètes, premier volume, 1856 (I).
Nous nous bornons donc à citer les principaux
passages de cet exposé, dont l'esprit est le même
que celui de la France littéraire.
« Un soir, quelques littérateurs s'assemblent
dans le modeste bureau d'une revue mensuelle.
On parle de s'unir pour s'entr'aider. Cette pro-
position est accueillie avec enthousiasme. Un
projet d'association est rédigé, présenté à Mou-
sieur le Ministre de l'Intérieur, qui, avec une
bienveillance toute paternelle, s'empresse d'ac-
corder son autorisation pleine et entière. Des
statuts sont imprimés, distribués. La presse
veut bien se charger de les faire connailre. Les
adhésions arrivent de tous les points de la
France , même de l'étranger. El puis , cette
petite réunion, tout-à-coup grandie au niveau
des corporations les plus importantes , mani-
feste son existence par la publication d'un re-
cueil de vers. Telle est en résumé toute l'his-
toire de l'Union des poètes.
» Mais , qu'est-ce que c'est que l'Union des
poètes ?
» Quel est son but ?
» Et, pour atteindre ce but , quels moyens
d'action se propose-t-ellé de mettre en œuvre ?
» D'abord , qu'est-ce que c'est que l'Union
des poètes ?
» Tout cœur généreux n'a-Uil pas été péni-
blement affecté de voir quelle triste condition
est faite aux poètes de notre époque ? Autrefois,
dans la Grèce, le disciple d'Apollon apparais-
sait au milieu de la foule sur le trépied sacré,
le front couronné de myrtes , de lauriers , ou
de feuilles de chêne. A Rome, on le conduisait
en triomphe au Capitole ; et, chez les peuples
du Nord, les bardes réunis en collège , logés
dans des palais , étaient vénérés comme des
rois, presqu'à l'égal des Dieux. Aujourd'hui ,
les fils de.l'harmonie ne sont plus regardés que
comme des songes-creux, des êtres tout-à-fait
inutiles à la société. Plus de Mécènes pour les
(1) Les Olympiades, Album de l'union des poètes,
in-8°, 8 fr. Paris , au siège de la société , 71, rue de
Chabrol, et dan, nos bureaux.
patronner: ou ne fait plus rien pour eux. A
peine si quelques académies, par réminiscence,
veulent bien leur décerner au concours des
médailles de 200 à 500 francs, des fleurs d'or
ou. d'argent, des mentions qui se perdent dans
le torrent des événements , ou imprimer leurs
vers dans des mémoires que personne ne lit.
L'Agriculture a ses comices , l'industrie ses ex-
hibitions universelles, la Musique ses festivals,
la Peinture et la Sculpture leurs expositions pé-
riodiques: et la Poésie,cet art divin, le premier
des arts, puisqu'il les inspire tous, n'a pas une
seule fèle solennelle.
» Des vers. Qu'est-ce que cela prouve?
disent les philosophes, Qu'est-ce que cele rap-
porte ? bal" ulient les financiers, Où cela mène-
t-il ? objectent les diplomates. Et la foule de
s'écrier ; La Poésie est morte !
» C'est contre cet arrêt fatidique que nous
voulons protester, en appelant au sein d'une
association fraternelle tous les auteurs grands
et petits, connus ou inconnus, qui sentent brû-
1er encore au fond de leurs ames Je feu sacré
de la divine poésie ! Les ouvriers, les indus-
triels. les musiciens, les peintres , les cens de
lettres ont formé des sociétés qui, déjà, donnent
des résultats inappréciables. Que les poètes fas-
sent comme eux. Au lieu de travailler isole-
ment , de se contredire , de se critiquer peut-
être , qu'ils s'unissent : l'union fait la force.
Puisqu'il ne leur est plus donné d'avoir des
protecteurs, des encouragements sérieux, qu'ils
se protègent, qu'ils s'encouragent eux-mêmes.
Aidons nous les uns les autres, suivant le grand
précepte. Abritons la poésie s^us l'égide de la
fraternité.
» Voilà pourquoi nous avons fondé la so-
ciété de l'Union des poètes.
» L'Union des poètes est une association pu-
rement littéraire. Elle se compose : 1 * d'un cu-
mité, qui dirige, gouverne, administre , règle
toutes les affaires générales et particulières; i®
de membres correspondants, chargés de la prt -
pagande dans les départements; 3° de secrétai-
res réunis pour s'entr'aider, se soutenir, s'en-
courager mutuellement; 4° de membres honl -
raires; 50 d'un bureau d'honneur, qui préside
aux assemblées générales; 6° de souscripteur-,
considérés comme les patrons, les protecteurs
de l'œuvre. Le titre de membre honoraire est
décerné pour importants services rendus à !a
société. Le souscripteur est celui qui s'engage
à contribuer à la caisse commune. Pour devenir
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LA FRANCE
PRIX
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6 mois 5
LITTÉRAIRE, AHTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parâitt-j(ous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
jkJJNlON DES POÈTES.
Après avoir publié la lettre que nous avions
reçue de cette Société littéraire, il convient d'en
taire connaître la constitution et le but. Notre
tache nous est rendue facile par les quelques
pages d'introduction placées en tête de VAlbum
de l'Union des poètes, premier volume, 1856 (I).
Nous nous bornons donc à citer les principaux
passages de cet exposé, dont l'esprit est le même
que celui de la France littéraire.
« Un soir, quelques littérateurs s'assemblent
dans le modeste bureau d'une revue mensuelle.
On parle de s'unir pour s'entr'aider. Cette pro-
position est accueillie avec enthousiasme. Un
projet d'association est rédigé, présenté à Mou-
sieur le Ministre de l'Intérieur, qui, avec une
bienveillance toute paternelle, s'empresse d'ac-
corder son autorisation pleine et entière. Des
statuts sont imprimés, distribués. La presse
veut bien se charger de les faire connailre. Les
adhésions arrivent de tous les points de la
France , même de l'étranger. El puis , cette
petite réunion, tout-à-coup grandie au niveau
des corporations les plus importantes , mani-
feste son existence par la publication d'un re-
cueil de vers. Telle est en résumé toute l'his-
toire de l'Union des poètes.
» Mais , qu'est-ce que c'est que l'Union des
poètes ?
» Quel est son but ?
» Et, pour atteindre ce but , quels moyens
d'action se propose-t-ellé de mettre en œuvre ?
» D'abord , qu'est-ce que c'est que l'Union
des poètes ?
» Tout cœur généreux n'a-Uil pas été péni-
blement affecté de voir quelle triste condition
est faite aux poètes de notre époque ? Autrefois,
dans la Grèce, le disciple d'Apollon apparais-
sait au milieu de la foule sur le trépied sacré,
le front couronné de myrtes , de lauriers , ou
de feuilles de chêne. A Rome, on le conduisait
en triomphe au Capitole ; et, chez les peuples
du Nord, les bardes réunis en collège , logés
dans des palais , étaient vénérés comme des
rois, presqu'à l'égal des Dieux. Aujourd'hui ,
les fils de.l'harmonie ne sont plus regardés que
comme des songes-creux, des êtres tout-à-fait
inutiles à la société. Plus de Mécènes pour les
(1) Les Olympiades, Album de l'union des poètes,
in-8°, 8 fr. Paris , au siège de la société , 71, rue de
Chabrol, et dan, nos bureaux.
patronner: ou ne fait plus rien pour eux. A
peine si quelques académies, par réminiscence,
veulent bien leur décerner au concours des
médailles de 200 à 500 francs, des fleurs d'or
ou. d'argent, des mentions qui se perdent dans
le torrent des événements , ou imprimer leurs
vers dans des mémoires que personne ne lit.
L'Agriculture a ses comices , l'industrie ses ex-
hibitions universelles, la Musique ses festivals,
la Peinture et la Sculpture leurs expositions pé-
riodiques: et la Poésie,cet art divin, le premier
des arts, puisqu'il les inspire tous, n'a pas une
seule fèle solennelle.
» Des vers. Qu'est-ce que cela prouve?
disent les philosophes, Qu'est-ce que cele rap-
porte ? bal" ulient les financiers, Où cela mène-
t-il ? objectent les diplomates. Et la foule de
s'écrier ; La Poésie est morte !
» C'est contre cet arrêt fatidique que nous
voulons protester, en appelant au sein d'une
association fraternelle tous les auteurs grands
et petits, connus ou inconnus, qui sentent brû-
1er encore au fond de leurs ames Je feu sacré
de la divine poésie ! Les ouvriers, les indus-
triels. les musiciens, les peintres , les cens de
lettres ont formé des sociétés qui, déjà, donnent
des résultats inappréciables. Que les poètes fas-
sent comme eux. Au lieu de travailler isole-
ment , de se contredire , de se critiquer peut-
être , qu'ils s'unissent : l'union fait la force.
Puisqu'il ne leur est plus donné d'avoir des
protecteurs, des encouragements sérieux, qu'ils
se protègent, qu'ils s'encouragent eux-mêmes.
Aidons nous les uns les autres, suivant le grand
précepte. Abritons la poésie s^us l'égide de la
fraternité.
» Voilà pourquoi nous avons fondé la so-
ciété de l'Union des poètes.
» L'Union des poètes est une association pu-
rement littéraire. Elle se compose : 1 * d'un cu-
mité, qui dirige, gouverne, administre , règle
toutes les affaires générales et particulières; i®
de membres correspondants, chargés de la prt -
pagande dans les départements; 3° de secrétai-
res réunis pour s'entr'aider, se soutenir, s'en-
courager mutuellement; 4° de membres honl -
raires; 50 d'un bureau d'honneur, qui préside
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