Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1857-11-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 21 novembre 1857 21 novembre 1857
Description : 1857/11/21 (A2,N8). 1857/11/21 (A2,N8).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6341182j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
DEUXIÈME ANNÉE. No S. 21 NOVEMBRE 4 837.
on S'ABONNE
A LYON,
AUX 1UREAUÏ,
Hue dePuzy,99,
El ehtt tous les directeurs
tI. pOslel.
LA FRANCE
PRIX -
DI L'A BONN EU! Ht.
an 9 fr.
6 mois 5
Avec prime.
- LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
PRÉCIS HISTORIQUE DE LA BAROlNIÉ
DE CHATEAU-RENARD.
CHAPITRE III.
L'inscription du Troudadour.
Une charte de 1219 nous apprend que la
première construction féotiale élevée sur la
m«ilagne de Château-Renard, fut un château
d'une architecture mixte, moitié gallo-romaine*
moitié latine: un sceau, en effet, est apposé
sur uft parchemin et oh y voit un monument.
La façade esLen pierres de taille posées et adap-
tées à la manière du grand appareil des Ro-
mans : au milieu de cette facade se trouve une
porte cintrée, et à ses extrémités deux tours
carrées « la romaine, garnies de créneaux,
percées de fenêtres latines, et moins élevées
Vue grande tour au centre de l'édiftce, et
dont l'architecture est la même.
Reus n'avens que des renseignements très-
vagues et peu intéressants sur l'histoire de
l'art depuis le IVe siècle jusqu'au VIIIe. Pen-
dant cette loigue période nous ne voyons rien
d'éclatant. La pratique de l'art romain était
tombée dans la plus complète décadence et l'on
comprend que l'architecture n'eût pas pros-
péré au milieu des luttes religieuses, des guer-
res terrikles et des invasions dont ces âges sont
remplis. Néanmoins nous savons qu'alors les
fenêtres étaient en plein cintre et très étroites;
que les arcades étaient formées de voussoirs
cunéiformes et leur archivolte décorée d'un
cordoi en saillie ; les colonnes étaient ordi-
nairenent rondes et surmontées de chapiteaux
à la manière aatique, mais d'un style barbare.
Cela nous suffit pour arriver à peu près à l'é-
poque carlovingienne, et nous affirmons que
la première construction dont nous venons de
parler, est antérieure au VIIIe siècle, attendu
que l'église de St-Honorat, la plus antique de
Château-Renard,et qui ne futconstruite que vers
la fin de ce siècle ou le commencement du siècle
suivant, est entièrement laline pure. D'ailleurs
les appareils employés pour les deux monu-
ments sont essentiellement différents, autant
qu'on peut en juger sur l'effigie qui nous a été
conservée.
Quoi qu'il en soit, ce premier château est
antérieur à l'an 779, puisque une donation a
ètè faite alors par Mathilde de Château-Renard
dans le château même.
C'était donc un ouvrage imparfait, grossier,
et il n'est pas étonnant qu'on l'ait détruit
lorsque la foi de nos pères, su rrexcitée par la
présence des saints lieux, leur inspira le goùt
de ces tours gothiques; de ces flèches- élégantes
qui s'élancent jusqu'au ciel avec la prière.
Avec le XI* siècle naquit l'ogive (1). « Les
forêts dès Gaules passèrent dans nos temples,
et nos bois de chênes ont maintenu leur origine
sacrée. Ces voûtes ciselées en feuillage ; ces
jambages qui appuient aux murs et finissent
brusquement comme des troncs brisés; la frai.
cheur des voûtes, les ténèbres du sanctuaire,
les ailes obscures , les passages secrets , les
portes abaissées, tout retrace les labyrinthes
de bois dans les églises gothiques, tout fait
sentir la religieuse horreur, les mystères de
la Divinité. J.
Les descendants de Raynard aimèrent ces
chefs-d'œuvre, et ils fondèrent dans leur style
un nouveau et dernier castel. Cette fois, les
quatre tours qui le composaient furent rondes,
garnies de créneaux et de mâchicoulis ; les
quatre courtines furent percées de fenêtres
ogivales et de meurtrières ; les voûtes des
salles brisèrent leurs arceaux et se terminèrent
en rosace ; les remparts furent crénelés et
flanqués de tours rondes. Les plates-formes,
les poternes , les corridors, le pont-levis , les
fossés et les souterrains revêtirent le caractère
particulier à l'époque ; bref, ce fut un grand
el magnifique édifice couvrant une montagne
entière de ses donjons et de ses tourelles ;
ses débris ouvrent encore aujourd'hui un
vaste champ à l'étude et à la éuriosiLé. Lés
murs sont déchaussés; mais on peut y line, de
la base au sommet, les différents procèdes" de
la main d'œuvre, dans ces temps reculés. Ici,
on a placé les pierres à côté les unes des
autres telles qu'on les a tirées des carrières,
et on les a ajustées sans ordre ni rang d'assises
(2); là, les pierres ont été taillées carrément
et disposées de manière que la ligne des join-
tures formât une diagonale (3); puis sur le tout
(1) Génie du Christ. part III. c. 8.
(2) Opus incertum des Romains.
(3) Grand appareil. Voyez Cauinont, Cours u anti-
quités monumentales.
on S'ABONNE
A LYON,
AUX 1UREAUÏ,
Hue dePuzy,99,
El ehtt tous les directeurs
tI. pOslel.
LA FRANCE
PRIX -
DI L'A BONN EU! Ht.
an 9 fr.
6 mois 5
Avec prime.
- LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
PRÉCIS HISTORIQUE DE LA BAROlNIÉ
DE CHATEAU-RENARD.
CHAPITRE III.
L'inscription du Troudadour.
Une charte de 1219 nous apprend que la
première construction féotiale élevée sur la
m«ilagne de Château-Renard, fut un château
d'une architecture mixte, moitié gallo-romaine*
moitié latine: un sceau, en effet, est apposé
sur uft parchemin et oh y voit un monument.
La façade esLen pierres de taille posées et adap-
tées à la manière du grand appareil des Ro-
mans : au milieu de cette facade se trouve une
porte cintrée, et à ses extrémités deux tours
carrées « la romaine, garnies de créneaux,
percées de fenêtres latines, et moins élevées
Vue grande tour au centre de l'édiftce, et
dont l'architecture est la même.
Reus n'avens que des renseignements très-
vagues et peu intéressants sur l'histoire de
l'art depuis le IVe siècle jusqu'au VIIIe. Pen-
dant cette loigue période nous ne voyons rien
d'éclatant. La pratique de l'art romain était
tombée dans la plus complète décadence et l'on
comprend que l'architecture n'eût pas pros-
péré au milieu des luttes religieuses, des guer-
res terrikles et des invasions dont ces âges sont
remplis. Néanmoins nous savons qu'alors les
fenêtres étaient en plein cintre et très étroites;
que les arcades étaient formées de voussoirs
cunéiformes et leur archivolte décorée d'un
cordoi en saillie ; les colonnes étaient ordi-
nairenent rondes et surmontées de chapiteaux
à la manière aatique, mais d'un style barbare.
Cela nous suffit pour arriver à peu près à l'é-
poque carlovingienne, et nous affirmons que
la première construction dont nous venons de
parler, est antérieure au VIIIe siècle, attendu
que l'église de St-Honorat, la plus antique de
Château-Renard,et qui ne futconstruite que vers
la fin de ce siècle ou le commencement du siècle
suivant, est entièrement laline pure. D'ailleurs
les appareils employés pour les deux monu-
ments sont essentiellement différents, autant
qu'on peut en juger sur l'effigie qui nous a été
conservée.
Quoi qu'il en soit, ce premier château est
antérieur à l'an 779, puisque une donation a
ètè faite alors par Mathilde de Château-Renard
dans le château même.
C'était donc un ouvrage imparfait, grossier,
et il n'est pas étonnant qu'on l'ait détruit
lorsque la foi de nos pères, su rrexcitée par la
présence des saints lieux, leur inspira le goùt
de ces tours gothiques; de ces flèches- élégantes
qui s'élancent jusqu'au ciel avec la prière.
Avec le XI* siècle naquit l'ogive (1). « Les
forêts dès Gaules passèrent dans nos temples,
et nos bois de chênes ont maintenu leur origine
sacrée. Ces voûtes ciselées en feuillage ; ces
jambages qui appuient aux murs et finissent
brusquement comme des troncs brisés; la frai.
cheur des voûtes, les ténèbres du sanctuaire,
les ailes obscures , les passages secrets , les
portes abaissées, tout retrace les labyrinthes
de bois dans les églises gothiques, tout fait
sentir la religieuse horreur, les mystères de
la Divinité. J.
Les descendants de Raynard aimèrent ces
chefs-d'œuvre, et ils fondèrent dans leur style
un nouveau et dernier castel. Cette fois, les
quatre tours qui le composaient furent rondes,
garnies de créneaux et de mâchicoulis ; les
quatre courtines furent percées de fenêtres
ogivales et de meurtrières ; les voûtes des
salles brisèrent leurs arceaux et se terminèrent
en rosace ; les remparts furent crénelés et
flanqués de tours rondes. Les plates-formes,
les poternes , les corridors, le pont-levis , les
fossés et les souterrains revêtirent le caractère
particulier à l'époque ; bref, ce fut un grand
el magnifique édifice couvrant une montagne
entière de ses donjons et de ses tourelles ;
ses débris ouvrent encore aujourd'hui un
vaste champ à l'étude et à la éuriosiLé. Lés
murs sont déchaussés; mais on peut y line, de
la base au sommet, les différents procèdes" de
la main d'œuvre, dans ces temps reculés. Ici,
on a placé les pierres à côté les unes des
autres telles qu'on les a tirées des carrières,
et on les a ajustées sans ordre ni rang d'assises
(2); là, les pierres ont été taillées carrément
et disposées de manière que la ligne des join-
tures formât une diagonale (3); puis sur le tout
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