Presse et revues
16 pages
Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1857-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 31 octobre 1857 31 octobre 1857
Description : 1857/10/31 (A2,N5). 1857/10/31 (A2,N5).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63411792
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
bEÙXlÈME ANNËE. N° 5. SJ OCTOBRE J857.
ON S'ABONNE
A LYON,
AUi BUREAUX,
RuedePuzj;29,
Et ètlél tous les directeurs
de postes.
LA FRANCE
PRIX
M L'abohnhmbrt,
4 an. 9 fr,
6 mois 5
Avee prime. -
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
~- Parait to«s les .«hnédU? RéjStfdduction interdite à moins d'une convention spéciale.
, -
LA MISSION DU :GÉNIE-:
(2e prix de aotrel^oûcours!)
Tiausiit benefacicndo.
Etang-
te génie est des cieux le plus brillantsymholé ,
Victoire on prophétie , oeuvre -d'art ou parole ,
Tout révèle que Dieu s'en fait un instrument;
Et pour changer un monde il suffit d'un moment.
Le génie inventeur , conquérant ou poète ,
Du progrès est toujours le rapide interprète ;
Ce n'est pas de l'enfer, mais de l'éclat des cieux
Qu'il ioit tirer sa gloire en brillant à nos yeux.
Et qu'importe la gloire ? elle est comme la foudre ,
Elle cherche le front des héros et des rois :
Tel un carreau , qui gronde avant dé se dissoudré ,
Pour frapper en tombant cherche d'altiers beffrois.
Ceux qu'au monde effrayé Dieu jettè en sa colère ;
Glorieux ouragans dont la pluie est de sang ,
Fléaux triomphateurs; que l'incendie éclaire ,
Font du globe un abtme où l'enfer est puissant.
Timour passe et n'est plus, comme un typhon sur l'onde,
Ne laissant que ruine à la postérité ,
Mais saint Vincent de Paul, en consolant le monde,
Par le bien brille encor dans son obscurité.
Que sert de resplendir en fatiguant la terre ,
D'être avant de mourir l'image d'un volcan ?
Le prix n'eçttwp souvent que l'publi solitaire ,
De César même à peine on reconnaît un camp.
Rome à vu s'écrouler l'autel de la victoire
Et tomber dans la nuit l'empire des Ctësars ;
Cherchez les Aspersês dans le cours de l'histoire
Ils surnagent à peine avec l'aigle et les chars.
Ainsi des conquérants, qu'un peuple aveugle admire *
Le passage ici-bas semble la foudre auJ. yeux i
Mais des héros du bien , que ta science inspire ,
J'aime à suivre avec foi la course vers les cieux.
Comme un preux chevalier, l'honneur de notre France,
- Le génie enluttantcroit remplir un devoir ;
N'a-t-il pas l'avenir , vainqueur en espérance ?
Mais du Christ sur la croix son âme est le miroir.
Oui , celui qui des cieux porte en lui le génie,
Ne peut comme Jonas trahir sa mission ;
Dieu même , descendu de la sphère infinie ,
Pour l'exemple a voulu subir sa passion.
L'homme arrive au malheur en marchant vers la gloire :
A l'instant tous ses pas sont battus des autans ;
Il regrette en luttant de vivre dans l'histoire ,
Pour lui l'ombre vaut mieux que la splendeur des temps.
0 toi dont l'océan s'indigne d'être esclave ,
Par l'aimant tu prescris leur route à nos vaisseaux ;
Mais ton œuvre est en proie au vil serpent qui bave ,
Et laisse des Venins marqués comme des sceaux.
Gioia , du progrès interprète sublime,
D'un céleste présent tu dotes l'univers ,
Et, quand ta découverte a maîtrisé l'abîme,
En osant faire un pas , Vasco double les mers.
La vapeur a fait fuir les bornes de la terre ,
Des deux pôles Papin brise enfin l'horizon :
Quel triomphe ! et pourtant sa vie est un mystère,
Grand hommeéteint dans l'ombre,à peineonsait son nom.
Gloire à toi , Parmentier : ta modeste industrie
Lutte avec la famine et tu restes vainqueur ,
D'un fruit de l'Amérique en dotant ta patrie ,
Tu sauvas l'avenir , inspiré par ton cœur.
Le génie au progrès se dévoue eh silence ,
Colomb double le monde , Herschell double les cieux;
Et des astres divers , pesés dans la balance ,
Newton règle la marche et la montre à nos yeux.
Aldovrande observant les jeux de la nature; -
Suit dans son vol le ver , qui renaît du tombeau,
De l'atome épiant l'admirable structure ,
Dans un autre infini trouve un mode nouveau.
Buffon d'un polypier voit croître les merVéilles-,
Et rêve un monde encore éclos du fond de l'eau ;
A l'atome éphémère il consacre ses veilles
On suit les premiers pas d'un astre à son bcrcseau.
Gutenberg , Montgollier, Jacquard, Girardt; Sauyagc,
La science vous aide à l'inspiration ,
Vos bienfaits immortels sont bénis d'âge en àge
Du génie ici-bas telle est la mission.
Voyez partout à l'art la matière asservie :
L'hommea pour instruments l'air, la flamme et les eaux.
Ne pouvant l'allonger, il active la vie ,
Et de la foudre même il se fait des flambeaux.
C'est créer comme Dieu que d'allumer la vie
Dans des corps endormis que l'art force au réveil ;
Une idée est la flamme aux cieux même ravie ,
Le cours de la pensée est un nouveau soleil.
ON S'ABONNE
A LYON,
AUi BUREAUX,
RuedePuzj;29,
Et ètlél tous les directeurs
de postes.
LA FRANCE
PRIX
M L'abohnhmbrt,
4 an. 9 fr,
6 mois 5
Avee prime. -
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
~- Parait to«s les .«hnédU? RéjStfdduction interdite à moins d'une convention spéciale.
, -
LA MISSION DU :GÉNIE-:
(2e prix de aotrel^oûcours!)
Tiausiit benefacicndo.
Etang-
te génie est des cieux le plus brillantsymholé ,
Victoire on prophétie , oeuvre -d'art ou parole ,
Tout révèle que Dieu s'en fait un instrument;
Et pour changer un monde il suffit d'un moment.
Le génie inventeur , conquérant ou poète ,
Du progrès est toujours le rapide interprète ;
Ce n'est pas de l'enfer, mais de l'éclat des cieux
Qu'il ioit tirer sa gloire en brillant à nos yeux.
Et qu'importe la gloire ? elle est comme la foudre ,
Elle cherche le front des héros et des rois :
Tel un carreau , qui gronde avant dé se dissoudré ,
Pour frapper en tombant cherche d'altiers beffrois.
Ceux qu'au monde effrayé Dieu jettè en sa colère ;
Glorieux ouragans dont la pluie est de sang ,
Fléaux triomphateurs; que l'incendie éclaire ,
Font du globe un abtme où l'enfer est puissant.
Timour passe et n'est plus, comme un typhon sur l'onde,
Ne laissant que ruine à la postérité ,
Mais saint Vincent de Paul, en consolant le monde,
Par le bien brille encor dans son obscurité.
Que sert de resplendir en fatiguant la terre ,
D'être avant de mourir l'image d'un volcan ?
Le prix n'eçttwp souvent que l'publi solitaire ,
De César même à peine on reconnaît un camp.
Rome à vu s'écrouler l'autel de la victoire
Et tomber dans la nuit l'empire des Ctësars ;
Cherchez les Aspersês dans le cours de l'histoire
Ils surnagent à peine avec l'aigle et les chars.
Ainsi des conquérants, qu'un peuple aveugle admire *
Le passage ici-bas semble la foudre auJ. yeux i
Mais des héros du bien , que ta science inspire ,
J'aime à suivre avec foi la course vers les cieux.
Comme un preux chevalier, l'honneur de notre France,
- Le génie enluttantcroit remplir un devoir ;
N'a-t-il pas l'avenir , vainqueur en espérance ?
Mais du Christ sur la croix son âme est le miroir.
Oui , celui qui des cieux porte en lui le génie,
Ne peut comme Jonas trahir sa mission ;
Dieu même , descendu de la sphère infinie ,
Pour l'exemple a voulu subir sa passion.
L'homme arrive au malheur en marchant vers la gloire :
A l'instant tous ses pas sont battus des autans ;
Il regrette en luttant de vivre dans l'histoire ,
Pour lui l'ombre vaut mieux que la splendeur des temps.
0 toi dont l'océan s'indigne d'être esclave ,
Par l'aimant tu prescris leur route à nos vaisseaux ;
Mais ton œuvre est en proie au vil serpent qui bave ,
Et laisse des Venins marqués comme des sceaux.
Gioia , du progrès interprète sublime,
D'un céleste présent tu dotes l'univers ,
Et, quand ta découverte a maîtrisé l'abîme,
En osant faire un pas , Vasco double les mers.
La vapeur a fait fuir les bornes de la terre ,
Des deux pôles Papin brise enfin l'horizon :
Quel triomphe ! et pourtant sa vie est un mystère,
Grand hommeéteint dans l'ombre,à peineonsait son nom.
Gloire à toi , Parmentier : ta modeste industrie
Lutte avec la famine et tu restes vainqueur ,
D'un fruit de l'Amérique en dotant ta patrie ,
Tu sauvas l'avenir , inspiré par ton cœur.
Le génie au progrès se dévoue eh silence ,
Colomb double le monde , Herschell double les cieux;
Et des astres divers , pesés dans la balance ,
Newton règle la marche et la montre à nos yeux.
Aldovrande observant les jeux de la nature; -
Suit dans son vol le ver , qui renaît du tombeau,
De l'atome épiant l'admirable structure ,
Dans un autre infini trouve un mode nouveau.
Buffon d'un polypier voit croître les merVéilles-,
Et rêve un monde encore éclos du fond de l'eau ;
A l'atome éphémère il consacre ses veilles
On suit les premiers pas d'un astre à son bcrcseau.
Gutenberg , Montgollier, Jacquard, Girardt; Sauyagc,
La science vous aide à l'inspiration ,
Vos bienfaits immortels sont bénis d'âge en àge
Du génie ici-bas telle est la mission.
Voyez partout à l'art la matière asservie :
L'hommea pour instruments l'air, la flamme et les eaux.
Ne pouvant l'allonger, il active la vie ,
Et de la foudre même il se fait des flambeaux.
C'est créer comme Dieu que d'allumer la vie
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