Presse et revues
16 pages
Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1859-07-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 30 juillet 1859 30 juillet 1859
Description : 1859/07/30 (A3,N44). 1859/07/30 (A3,N44).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6340086j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
TROISIÈME ANNÉE. Ñu 44. 30 JUILLET 1851).
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX,
nue d'Auvergne ,l3,
til chez tous les directeurs
de postes.
LA FRANCE
ABONNEMENT..
UN AN. 9 fr.
6 MOIS.. S fr.
(Extérieur', l«n sus).
LITTERAIRE, AnTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les samedi. — Reprôduetion interdite à moins d'une convention spéciale.
SOMMAlRE.
Brenas). — Savoyard et parisien (G. de
ÎGTraWçns yjrFocleur. — Avec mort ami Félix. XI.
Chafllfïont). — Notes et documents. ( A. PéricaucI
l'aîné). — Délassements, XVI. Deux sources ue poé-
sie (J.B. Pourrat). — Bibliographie. Grammaire
béarnaise, par M. V. Lespy (Thalès. Bernard) — 4e
CONCOURS. Poésie. XIV. Odes. Le poète chrétien
(F. Maury), Toulouse (J.M. Dauriac) ; Vanités du
monde (Evieux) ; Demaïn (F. Rivoire). — MÊRFÊ CON-
COURS. Prose. XIV. Légende. La vierge de nrIient
(A. Thévenot). Décentralisation intellectuelle.
XXXIIL Digression (Adrieu Péladan). — Régiment
dé Lyonnois. Omnia vincil (J.-M. F.)—Les bre-
bis et le buisson (John Brunton). — Des justices-
de:paix en France , par Ceorge Martin. — Précis
historique sur la- famiTle ae Durfort-Duras. — Les
Blasons de France (H. du Fornel).
* On lit dans le Facteur (Ussel) :
, La presse de province a iléjà donné à la
france lîltéroil'f, tte tyon , des marques nom-
breuses et non équivoques dé sympathie.
Ori a loué le bon esprit -dè celte Revue , la
variété de ses articles, la supériorité de -plu-
sieurs de ses écrivains, ru bon marché de l'a-
bonnement, la pensée décentralisatrice du
tournât.
Nous aimons à reconnaître la justesse de ces
appréciations, et nous y ajoutons notre témoi-
¡nage. ,
Si Quelques poésies accusent, dans la publi-
cation, une Cerlàinè inexpérience, c'est qu'elles
Viennent de jeunes auteurs; mais il est juste
aussi de déclarer que les réflexions qui accom-
pagnent ces essais sont une étude profitable
pour tous. Ou peut bien supporter d'ailleurs
ces encouragements donnés à là jeunesse, lors-
que tant d'autres articles de premier ordre , en
prose ou en vers se pressent dans ces colon-
ies auxquelles les meilleures revues de Paris
peuvent être comparées, mais qu'elles n'excè.
dent pas assurément. A. F.
AVEC MON AMI FÉLIX.
xi
Chère Madame;
Notre voyage de Lanet à Vignçvieillè fut
marqué par Une mésavehture. -
(1) Voir le jio 31.
Félix était en train de me démontrer une
grande vérité philosophique et chrétienne. 11
ne s'agissaîtplusdéla résurrection de la chair,
mais de Dieu , créateur du temps. Nous dis-
cutions , nous nous débattions dans notre im-
mense thèse , et les pieds allaient plus vite et
le chemin se raccourcissait. 1
Tout-à-coïlp un son de cloche se fait enten-
dre. Félix s'arrête , me montre quelques mai-
sons groupées autour d'un clocher :
— Voici Vignevietlle, me dit-il, hoùs allons
déjeuner. -..
— Vous a-t-on indiqué un hôte ? demandai-
je aussitôt.
— Oui ; il sè nomme Saury.
- Fort bien ! —
Pleins de confiance, nous abordons un na-
tùrel en bas âge qui nous regardait avec des
yeux ronds. -
— Indique-nous la maison de Saury, arti-
cule Félix en excellent patois.
- Il n'y a pas dé Saury! riposta îè gamin
d'un ton flegmaliquè. —
'Et moi de m'écrier *
- 11 sè moque nous 1 A » animal * veux-
tu bien nous dire où demeure SaÜry ?
— Indique-nous la maisoh 'de Saury , re-
cirmmence Félix avec la gravité sage d'un po-
lyglotte. , -
— 11 n'y a pas de Saury, répéta impassi-
-blém"ént le petit bonhomme.
:.- Mais comment s'appelle ce village ? dè-
mandç encore Félix;
- Ce village ! pouvez-vous l'ignorer ?-c est
Salsa, vous le savez-bien..
— Balsa ; c'est juste ! Vignevieille est dans
la vallée ; il faut descendre un peu: nous nous
sommes trompés.
— Et le déjeuner - r -
- Parbleu! dans une heure. En ropte, mon
cher !. Donc il est bien évident que le temps
n'existe que pour les créatures. C'est une véri-
té établie d'ailleurs par l'Evangile. «.Moi je
suis àvànt Abraham, n dit lè Dieu fâit.hommé.
Parole révélatrice. Le verbe être ne se conju-
gue pas pour Dieu. Sa vie ne sé développe pas
dans une succession d'espaces; il est dans l'é-
ternité. — ■ ï
Je me hâte , Madame , d'abréger toutes ces
belles choscç et de descendre avec vous dans
la vallée de Vignevieille.
te village n'a rien de cet aspect misérabte
si commun dans les Corbières. Il s'abrite sous
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX,
nue d'Auvergne ,l3,
til chez tous les directeurs
de postes.
LA FRANCE
ABONNEMENT..
UN AN. 9 fr.
6 MOIS.. S fr.
(Extérieur', l«n sus).
LITTERAIRE, AnTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les samedi. — Reprôduetion interdite à moins d'une convention spéciale.
SOMMAlRE.
Brenas). — Savoyard et parisien (G. de
ÎGTraWçns yjrFocleur. — Avec mort ami Félix. XI.
Chafllfïont). — Notes et documents. ( A. PéricaucI
l'aîné). — Délassements, XVI. Deux sources ue poé-
sie (J.B. Pourrat). — Bibliographie. Grammaire
béarnaise, par M. V. Lespy (Thalès. Bernard) — 4e
CONCOURS. Poésie. XIV. Odes. Le poète chrétien
(F. Maury), Toulouse (J.M. Dauriac) ; Vanités du
monde (Evieux) ; Demaïn (F. Rivoire). — MÊRFÊ CON-
COURS. Prose. XIV. Légende. La vierge de nrIient
(A. Thévenot). Décentralisation intellectuelle.
XXXIIL Digression (Adrieu Péladan). — Régiment
dé Lyonnois. Omnia vincil (J.-M. F.)—Les bre-
bis et le buisson (John Brunton). — Des justices-
de:paix en France , par Ceorge Martin. — Précis
historique sur la- famiTle ae Durfort-Duras. — Les
Blasons de France (H. du Fornel).
* On lit dans le Facteur (Ussel) :
, La presse de province a iléjà donné à la
france lîltéroil'f, tte tyon , des marques nom-
breuses et non équivoques dé sympathie.
Ori a loué le bon esprit -dè celte Revue , la
variété de ses articles, la supériorité de -plu-
sieurs de ses écrivains, ru bon marché de l'a-
bonnement, la pensée décentralisatrice du
tournât.
Nous aimons à reconnaître la justesse de ces
appréciations, et nous y ajoutons notre témoi-
¡nage. ,
Si Quelques poésies accusent, dans la publi-
cation, une Cerlàinè inexpérience, c'est qu'elles
Viennent de jeunes auteurs; mais il est juste
aussi de déclarer que les réflexions qui accom-
pagnent ces essais sont une étude profitable
pour tous. Ou peut bien supporter d'ailleurs
ces encouragements donnés à là jeunesse, lors-
que tant d'autres articles de premier ordre , en
prose ou en vers se pressent dans ces colon-
ies auxquelles les meilleures revues de Paris
peuvent être comparées, mais qu'elles n'excè.
dent pas assurément. A. F.
AVEC MON AMI FÉLIX.
xi
Chère Madame;
Notre voyage de Lanet à Vignçvieillè fut
marqué par Une mésavehture. -
(1) Voir le jio 31.
Félix était en train de me démontrer une
grande vérité philosophique et chrétienne. 11
ne s'agissaîtplusdéla résurrection de la chair,
mais de Dieu , créateur du temps. Nous dis-
cutions , nous nous débattions dans notre im-
mense thèse , et les pieds allaient plus vite et
le chemin se raccourcissait. 1
Tout-à-coïlp un son de cloche se fait enten-
dre. Félix s'arrête , me montre quelques mai-
sons groupées autour d'un clocher :
— Voici Vignevietlle, me dit-il, hoùs allons
déjeuner. -..
— Vous a-t-on indiqué un hôte ? demandai-
je aussitôt.
— Oui ; il sè nomme Saury.
- Fort bien ! —
Pleins de confiance, nous abordons un na-
tùrel en bas âge qui nous regardait avec des
yeux ronds. -
— Indique-nous la maison de Saury, arti-
cule Félix en excellent patois.
- Il n'y a pas dé Saury! riposta îè gamin
d'un ton flegmaliquè. —
'Et moi de m'écrier *
- 11 sè moque nous 1 A » animal * veux-
tu bien nous dire où demeure SaÜry ?
— Indique-nous la maisoh 'de Saury , re-
cirmmence Félix avec la gravité sage d'un po-
lyglotte. , -
— 11 n'y a pas de Saury, répéta impassi-
-blém"ént le petit bonhomme.
:.- Mais comment s'appelle ce village ? dè-
mandç encore Félix;
- Ce village ! pouvez-vous l'ignorer ?-c est
Salsa, vous le savez-bien..
— Balsa ; c'est juste ! Vignevieille est dans
la vallée ; il faut descendre un peu: nous nous
sommes trompés.
— Et le déjeuner - r -
- Parbleu! dans une heure. En ropte, mon
cher !. Donc il est bien évident que le temps
n'existe que pour les créatures. C'est une véri-
té établie d'ailleurs par l'Evangile. «.Moi je
suis àvànt Abraham, n dit lè Dieu fâit.hommé.
Parole révélatrice. Le verbe être ne se conju-
gue pas pour Dieu. Sa vie ne sé développe pas
dans une succession d'espaces; il est dans l'é-
ternité. — ■ ï
Je me hâte , Madame , d'abréger toutes ces
belles choscç et de descendre avec vous dans
la vallée de Vignevieille.
te village n'a rien de cet aspect misérabte
si commun dans les Corbières. Il s'abrite sous
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