Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1857-04-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 11 avril 1857 11 avril 1857
Description : 1857/04/11 (A1,N28). 1857/04/11 (A1,N28).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6340001f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
Pro Deo.
PREMIÈRE ANNÉE.
Le Bieii le béau i le Vrai.
N° 28.
r -,.-..Jo
Pro p t. - ---
Pro Palna.
■H AVRIL 4 857V ;7j
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX;
Rue dePuzy,29,
Et chez tous les directeurs
de postes.
LA
-i
FRANCE
PRIX
DR L'ABGNNEHBNT,
f an..- -g rI'"
6 mois 5
Avec primer
LITTÉRAIRE 1 ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE,
Par une réunion d'Hommes de lettres et d'Érudits,
Directeur : AnalEN PELADAN ,
Ancien rédacteur en chef de l'ÉTOILE DU MIDI.
■ ii ■
"nte de numéros : librairie METON, rue d'Egypte , 1 ; librairie, rue de Bourbon, 4.
f\lV'^Ç^Sit tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
LE FEDILLETON , etc. prend dès aujour-
d'hui , comme nous l'avons annoncé , le
titre de
LA FRANCE
Littéraire, arlistique, scientifique.
Aucun autre changement n'est fait dans
l'ordre de là publication entière.
SOMMAIRE..
Arien - en Pranee. IZANÉ (suite). — l.ià Cité
humaine. Chap. III. Passage du monde des
corps dans le monde des esprits. Origine des Révolu-
tions de l'humanité. (Suite). —«ursum Corda,
XÎX , Le LUXE. — Mémoires d'un Fabri-
cant (Suite) — Exposition de la société
des Amis des Arts de Lyon (5e article).
— Chroniques et Légendes, UN FAVORI
AD xve SIÈCLE ,. II (Suite)/ lie Mûrier et la
Vigne. — Simples réflexions. - lie'
Papillon (poésie); no saïque de pen-
sées.
ARLES EN FRANCE.
IZANEJ
VI.
li N CLAIR DE LUNE.
Èa sérénité profonde et fraîche d'une belle
huit venait de succéder à l'éclat brûlant d'un
beau jour. Epanouie au firmament, comme un
nénuphar sur le bleu sombre d'un lacila lune ré-
pandait sur les Alyscamps cette lumière dont le
calme s'harmonise si merveilleusement avec le
grand repos des sépultures. La voix d'une fem-
me et celle d'une jeune fille assises sur le tom-
beau de Julia Lucina s'élevaient seules comme
un doux murmure.
— Mon enfant, disait Mlle d'Orcy , vous
avez beau ne tenir compte d'aucun de mes avis,
je remplirai jusqu'au bout mon devoir en vous
forçant à les entendre. Vous courez à l'abîme.
Hélas ! si je vous parle ainsi , c'est parce que
j'ai moi-même la bien douloureuse expérience
des périls dont je voudrais vous garder. Ecou-
tez , et puisse ce récit que je n'ai jamais eu le
courage de faire à personne dissiper enfin votre
illusion;
Comme vous je fus belle , comme vous en-
tourée d'hommages , je choisis le plus éclatant.
De quels pièges fus-je environnée? Vous ne le
savez que trop par ceux qui vous enlacent vous-
même ; comment fus-je entraînée à succomber?
Puissiez -vous ne jamais l'apprendre ! N'ayant
plus de mère , je cachai sans peine ma faute à
mon aïeule et crus l'avoir dérobée à tous. Ce-
pendant, le bruit de ma chute s'était répandu,
car ce qu'avait cherché le vaniteux quim'entral-
na au mal, c'était, un de ces triomphes dont 1e
retentissement remplit une ville entière. Appre-
nant qu'on donnait pour preuve , à l'appui de
ce bruit , la" retraite dans laquelle je m'étais
enfermée, je pi-otestai et annonçai qu'on pour-
rait se convaincre du contraire en me voyant »
sur la place des Hommes, construire un repo-
soir pour la procession qui allait avoir lieu. En
effet, dèsle matin j'étais sur la place où gra-
vant le soleil, je restai jusqu'au soir disposant
en autel tous les brillants matériaux que javaîs
pu réunir. Hélas ! ce que je croyais devoir, être
mon salut devint ma perte, et Dieu, sous la sau-
vegarde de qui je semblais vouloir cacher ma.
faute, Dieu fit éclater ma condamnation. Lés
regards ironiques concentrés sur moi, les mots
railleurs échangés en passant m'apprirent que
PREMIÈRE ANNÉE.
Le Bieii le béau i le Vrai.
N° 28.
r -,.-..Jo
Pro p t. - ---
Pro Palna.
■H AVRIL 4 857V ;7j
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX;
Rue dePuzy,29,
Et chez tous les directeurs
de postes.
LA
-i
FRANCE
PRIX
DR L'ABGNNEHBNT,
f an..- -g rI'"
6 mois 5
Avec primer
LITTÉRAIRE 1 ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE,
Par une réunion d'Hommes de lettres et d'Érudits,
Directeur : AnalEN PELADAN ,
Ancien rédacteur en chef de l'ÉTOILE DU MIDI.
■ ii ■
"nte de numéros : librairie METON, rue d'Egypte , 1 ; librairie, rue de Bourbon, 4.
f\lV'^Ç^Sit tous les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
LE FEDILLETON , etc. prend dès aujour-
d'hui , comme nous l'avons annoncé , le
titre de
LA FRANCE
Littéraire, arlistique, scientifique.
Aucun autre changement n'est fait dans
l'ordre de là publication entière.
SOMMAIRE..
Arien - en Pranee. IZANÉ (suite). — l.ià Cité
humaine. Chap. III. Passage du monde des
corps dans le monde des esprits. Origine des Révolu-
tions de l'humanité. (Suite). —«ursum Corda,
XÎX , Le LUXE. — Mémoires d'un Fabri-
cant (Suite) — Exposition de la société
des Amis des Arts de Lyon (5e article).
— Chroniques et Légendes, UN FAVORI
AD xve SIÈCLE ,. II (Suite)/ lie Mûrier et la
Vigne. — Simples réflexions. - lie'
Papillon (poésie); no saïque de pen-
sées.
ARLES EN FRANCE.
IZANEJ
VI.
li N CLAIR DE LUNE.
Èa sérénité profonde et fraîche d'une belle
huit venait de succéder à l'éclat brûlant d'un
beau jour. Epanouie au firmament, comme un
nénuphar sur le bleu sombre d'un lacila lune ré-
pandait sur les Alyscamps cette lumière dont le
calme s'harmonise si merveilleusement avec le
grand repos des sépultures. La voix d'une fem-
me et celle d'une jeune fille assises sur le tom-
beau de Julia Lucina s'élevaient seules comme
un doux murmure.
— Mon enfant, disait Mlle d'Orcy , vous
avez beau ne tenir compte d'aucun de mes avis,
je remplirai jusqu'au bout mon devoir en vous
forçant à les entendre. Vous courez à l'abîme.
Hélas ! si je vous parle ainsi , c'est parce que
j'ai moi-même la bien douloureuse expérience
des périls dont je voudrais vous garder. Ecou-
tez , et puisse ce récit que je n'ai jamais eu le
courage de faire à personne dissiper enfin votre
illusion;
Comme vous je fus belle , comme vous en-
tourée d'hommages , je choisis le plus éclatant.
De quels pièges fus-je environnée? Vous ne le
savez que trop par ceux qui vous enlacent vous-
même ; comment fus-je entraînée à succomber?
Puissiez -vous ne jamais l'apprendre ! N'ayant
plus de mère , je cachai sans peine ma faute à
mon aïeule et crus l'avoir dérobée à tous. Ce-
pendant, le bruit de ma chute s'était répandu,
car ce qu'avait cherché le vaniteux quim'entral-
na au mal, c'était, un de ces triomphes dont 1e
retentissement remplit une ville entière. Appre-
nant qu'on donnait pour preuve , à l'appui de
ce bruit , la" retraite dans laquelle je m'étais
enfermée, je pi-otestai et annonçai qu'on pour-
rait se convaincre du contraire en me voyant »
sur la place des Hommes, construire un repo-
soir pour la procession qui allait avoir lieu. En
effet, dèsle matin j'étais sur la place où gra-
vant le soleil, je restai jusqu'au soir disposant
en autel tous les brillants matériaux que javaîs
pu réunir. Hélas ! ce que je croyais devoir, être
mon salut devint ma perte, et Dieu, sous la sau-
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