Presse et revues
16 pages
Titre : Le Feuilleton : univers littéraire, artistique, scientifique
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1857-02-28
Contributeur : Peladan, Adrien (1815-1890). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32774909v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 février 1857 28 février 1857
Description : 1857/02/28 (A1,N22). 1857/02/28 (A1,N22).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63399954
Source : Bibliothèque nationale de France, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
PREMIÈRE AiMNÊij.'
Principes éternels : Le llieB, le nea u 1 le t ni.
W22.
28 FÉVRIER m7.
ON STOONNE
- ALYON,
AUX BUREAUX,
- Boedepug-Y,29,
Et chez tous les directeur
de postes.
- - LE
FEUILLETON.
PRIX
DR L'aBONNEMRNT.
( an 9 fr
6 mois 5
Avre prime.
O^IVlRS LlTTJIIftlRI,
Par une réunion de
DIRECTEUR - EDITEUR
Ancien rédaeteOFèvrelief
Insoumis DrHcO.
ARTISTIQUE ,SCIB5T1FIJ)IJB ,
Lilléraleurs et d'ÉrnJils.
AÔrlOïi PELADAN,
de l'ÉTOILE DU UD1.
r~It~~S~anftcd~s. - Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
MM~A~E.
Arlcd en FraDëë; JEANNE DALCYN. (Suite). —
Grande et dernière leçon. — Flo-
cons de neige, par Xavier BASTIDE.- VOYU-
se pittoresque en Italie, GÊNES, intérieur
des églises et des palais.— Document msto-
rjqnedeBoccaœsnr Pétrarque (suite).
— -LIetI Noces funèbres (Suite). — Ex-
imaition de la Société des amis des
-Art. de Lyon. — La FemlDe. poésie. —
Mosaïque de pensées.
ARLES EN FRANCE.
JEANffE DALCYN.
VII.
UlŒ NUIT DÀKS LA CELLULE DE JEANSE.
La nuit régnait profonde et nombre; tout dor-
mait dans le couvent, excepté Jeanne Dalcyn
et- Robert d'Amyan. Debout, au milieu de sa
cellule, grandie par une sainte indignation ,
menaçant du geste- et foudroyant du regard ,
Jeanne ressemblait à l'ange exterminateur.
Dans sa main droite luisaitun de ces poignards
courts et aigus , familiers aux femmes de race
orientale ; son bras gauche tendu avec véhé-
mence désignait la porte. 4 Sortez , disait-eile
d'une- voix contenue mais puissamment éner-
gique , sortez , et ne profanez plus cette cel-
lule'par votre présence! Depuis un an que vous
m'obsédez de votre amour sacrilége , vous de-
vriez me connaître assez pour ne pas vous per-
mettre un aissi.lâche attentat. Un pas de plus
et ce ferrtros apprendra que Jeanne sait mou-
rir'plutôt que de forfaire. Sortez donc et fai-
tes-moi grâce, à l'avenir , de vos odieuses pour
suites. n
Dominé par cet ascendant qu'un noble et fort
caractère exerce toujours sur les natures infé-
rieures , n'étant pas , du reste, encore assez
endurci pour ne point sentir vaguement ce que
son action avait de criminel, Robert restait
immobile ; son regard seul révélait un 'drame
terrible. « C'est qu'elle le ferait comme elle le
dit, s'écria-t-il enfin. la folle entêtée ! Rassu-
rez-vous , mabelleenfant, touf ceci n'est qu'un
jeu. Je suis trop admirateur de vos charmes
pour vouloir vous exposer à les blesser avec
ce vilain poignard que vous pouvez remettre -
dans sa gaîne. J'espère un autre jour vous trou-
ver moins farouche. » Et, tournant sur ses ta-
lons , il sortit en caressant sa moustache ,
avec l'insouciarfte apparence d'un fat certain
de quelque prochain dédommagement,mais, au
au fond, dévoré par le dépit et comprenant
trop bien sa -défaite. Le bruit de la porte et des
verroux fermés violemment derrière lui aug-
menta ce dépit et souleva dans son âme toutes
les rages de l'enfer.
S'étant mise ainsi à l'abri d'une nouvelle at-
taque , Jeanne vint s'agenouiller devant son
prie-Dieu et remercia le ciel d'avoir échappé à
un si grand danger. Plus calme , comme on
l'est toujours après la prière , elle s'assit à sa
table et commença une lettre.A la rapidité avec
laquelle la plume courait sur le vélin , à l'ani-
nrationdu visage de Jeanne , celui qui l'eût vue
aurait compris qu'elle répandait dans cet-écrit
tous les troubles de son cœur, toutes les alar-
mes de sa pensée. Elle plia cette lettre ; la scel-
la avec soin , puis , après l'avoir portée à ses
lèvres , ouvrit doucement la croisée et déposa
la missive dans un vase caché sur lamargellej
derrière un faisceau de colonnettes. Après cet
acte mystérieux, elle se coucha toute pensive.
Ce n'était point pour dormir, car son regard
Principes éternels : Le llieB, le nea u 1 le t ni.
W22.
28 FÉVRIER m7.
ON STOONNE
- ALYON,
AUX BUREAUX,
- Boedepug-Y,29,
Et chez tous les directeur
de postes.
- - LE
FEUILLETON.
PRIX
DR L'aBONNEMRNT.
( an 9 fr
6 mois 5
Avre prime.
O^IVlRS LlTTJIIftlRI,
Par une réunion de
DIRECTEUR - EDITEUR
Ancien rédaeteOFèvrelief
Insoumis DrHcO.
ARTISTIQUE ,SCIB5T1FIJ)IJB ,
Lilléraleurs et d'ÉrnJils.
AÔrlOïi PELADAN,
de l'ÉTOILE DU UD1.
r~It~~S~anftcd~s. - Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
MM~A~E.
Arlcd en FraDëë; JEANNE DALCYN. (Suite). —
Grande et dernière leçon. — Flo-
cons de neige, par Xavier BASTIDE.- VOYU-
se pittoresque en Italie, GÊNES, intérieur
des églises et des palais.— Document msto-
rjqnedeBoccaœsnr Pétrarque (suite).
— -LIetI Noces funèbres (Suite). — Ex-
imaition de la Société des amis des
-Art. de Lyon. — La FemlDe. poésie. —
Mosaïque de pensées.
ARLES EN FRANCE.
JEANffE DALCYN.
VII.
UlŒ NUIT DÀKS LA CELLULE DE JEANSE.
La nuit régnait profonde et nombre; tout dor-
mait dans le couvent, excepté Jeanne Dalcyn
et- Robert d'Amyan. Debout, au milieu de sa
cellule, grandie par une sainte indignation ,
menaçant du geste- et foudroyant du regard ,
Jeanne ressemblait à l'ange exterminateur.
Dans sa main droite luisaitun de ces poignards
courts et aigus , familiers aux femmes de race
orientale ; son bras gauche tendu avec véhé-
mence désignait la porte. 4 Sortez , disait-eile
d'une- voix contenue mais puissamment éner-
gique , sortez , et ne profanez plus cette cel-
lule'par votre présence! Depuis un an que vous
m'obsédez de votre amour sacrilége , vous de-
vriez me connaître assez pour ne pas vous per-
mettre un aissi.lâche attentat. Un pas de plus
et ce ferrtros apprendra que Jeanne sait mou-
rir'plutôt que de forfaire. Sortez donc et fai-
tes-moi grâce, à l'avenir , de vos odieuses pour
suites. n
Dominé par cet ascendant qu'un noble et fort
caractère exerce toujours sur les natures infé-
rieures , n'étant pas , du reste, encore assez
endurci pour ne point sentir vaguement ce que
son action avait de criminel, Robert restait
immobile ; son regard seul révélait un 'drame
terrible. « C'est qu'elle le ferait comme elle le
dit, s'écria-t-il enfin. la folle entêtée ! Rassu-
rez-vous , mabelleenfant, touf ceci n'est qu'un
jeu. Je suis trop admirateur de vos charmes
pour vouloir vous exposer à les blesser avec
ce vilain poignard que vous pouvez remettre -
dans sa gaîne. J'espère un autre jour vous trou-
ver moins farouche. » Et, tournant sur ses ta-
lons , il sortit en caressant sa moustache ,
avec l'insouciarfte apparence d'un fat certain
de quelque prochain dédommagement,mais, au
au fond, dévoré par le dépit et comprenant
trop bien sa -défaite. Le bruit de la porte et des
verroux fermés violemment derrière lui aug-
menta ce dépit et souleva dans son âme toutes
les rages de l'enfer.
S'étant mise ainsi à l'abri d'une nouvelle at-
taque , Jeanne vint s'agenouiller devant son
prie-Dieu et remercia le ciel d'avoir échappé à
un si grand danger. Plus calme , comme on
l'est toujours après la prière , elle s'assit à sa
table et commença une lettre.A la rapidité avec
laquelle la plume courait sur le vélin , à l'ani-
nrationdu visage de Jeanne , celui qui l'eût vue
aurait compris qu'elle répandait dans cet-écrit
tous les troubles de son cœur, toutes les alar-
mes de sa pensée. Elle plia cette lettre ; la scel-
la avec soin , puis , après l'avoir portée à ses
lèvres , ouvrit doucement la croisée et déposa
la missive dans un vase caché sur lamargellej
derrière un faisceau de colonnettes. Après cet
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