Presse et revues
16 pages
Titre : Le Feuilleton : univers littéraire, artistique, scientifique
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1857-02-21
Contributeur : Peladan, Adrien (1815-1890). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32774909v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 février 1857 21 février 1857
Description : 1857/02/21 (A1,N21). 1857/02/21 (A1,N21).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6339994q
Source : Bibliothèque nationale de France, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
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Principes éternels : Le Bleu, le BUll. lu Vui.
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ICI IUBEAUX,
RuedePuzy,29,
Et 4hez tous les directeurs
de postes.
FEUILLETON,
PRIX
na L'ABONSKMKNT.
< an 9 fr
6 mois 3
- Aveç prime.
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Tir ne réunion de
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ARTISTIQUR, SCIEM1FIP,
Llttératenrs et d'Émiils.
Adrien PEIiADl\,
de l'ÉTOILE DU MIÙt..
PaMt~t~nj~dT~ — Reproduction interdite à moins d'une convention speciale.
SOMMAIRE.
Arien en France. JEANNE DALCYN. — Snrium
- Corda! XVI.AUTREFOIS.AUJOURD'HU:.—~*A«*irs - s-
o res d'un Fabricant. (Suite). — E>a ser-
vante Varie, ou le génie développé
- par l'émulation.—Flocons de neige,
par Xavier BASTIDE. 1—Document Historl-
que de Boccace sur Pétrarque (suite).
— ILes Traditionnelles , Par J. REBOUL, de
Nlmes. — Mosaïque de pensées.
ARLES EN FRANCE.
L t
JEANNE DAICYN.
TI.
L'ABBESSE.
Dans une vaste salle au* voûtes armoriées ,
tendue de riches étoffes et décorée de sculptures
fantastiques , sur des coussins que recouvrait
un dais de velours frangé d'or et de soie , était
nonchalamment couchée et tenait sa cour du
matin fraute et puissante dame Magdeleine d'A-
mman, abbesse de St-Césaire. Attentives à tous
ses caprices , de jeunes caméristes se tenaient
debout à ses pieds. Sur une table placée à côté
d'elle , s'ouvrait une cassette d'ivoire où l'on
-voyait briller une cotte de gris violet, un chape-
.let d'ambre , des mouchoirs ouvrés avec luxe.
Enfin , sur un de ces sièges dont l'ébène tra-
vailté par un art merveilleux imite avec.une rare
perfection les plus beaux épanouissements des
fleurs , les plus gracieux enroulements dufeuil-
-lage entremêlés de légers volatiles ou de sala-
mandres bizarres , étaient assises Sibylle d'Ey-
guières et Alix de Sallignon, les deux favorites
de l'abbesse , et bien dignes de ce privilège, car
personne , après elle, ne portait plus loin lo
goût frivole , l'étourderie élégante et l'enjoue
ment du caractère. Le manuscrit enluminé ou
vert sur leurs genoux annonçait qu'elles avaient
essayé de charmer le commencement de la ma-
tinée par une lecture futile ; mais les nuages
amoncelés sur la belfe tête de l'abbesse , dont le
galbe puissant semblait emprunté 'à quelque
médaille de Rome impériale; prouvaient qu'el-
les y avaient peu réussi. Ces nuages se dissipè-
rent et firent place à l'épanouissement le plus
gracieux , lorsque la portière fut soulevée pour
l'entrée de Ricavis , l'élégémt archidiacre , le
confident de Magdeleine d'Amyan , le docte et
ingénieux ordonnateur de toutes ses fêtes. Si-
byte et Alix se soulevèrent avec empressement
pour lui offrir la place la plus voisino de l'ab-
besse.
— « Voici, dit en souriant l'archidiacre r
voici le dessin de la galère destinée à transpor-
ter notre suzeraine au pèlerinage des îles Lérins
et à faire flotter dans le port de Marseille le
pavillon seigneurial de St-Céraire. Qu'elle y dai-
gnejeter les yeux et prescrire les changements
qui lui paraîtront convenables. »
Comme un essaim d'abeilles sur la fleur uni-
que d'une ïande désolée, nonnes et caméristesse
précipitèrent autour de l'abbesse ; les dernières
arrivées se soulevèrent sur la pointe des pieds,
et , ouvrant de grands yeux avides; penchè-
rent leur tête curieuse sur l'épaule de leurs
compagnes ; ce fut d'abord un cri général d'ad-
miration , car Ricavis possédait au suprême
degré l'art de combiner un effet ; puis vint le
chapitre des observations et des conseils" cha-
pitre inévitable et toujours très-long avec les.
femmes. Une discussion s'engagea, savante et
respectueuse du côté de Ricavis, pétulante ét
acérée du côté de ses charmantes antagonistes;
Dieu seul peut savoir quand et comment cette.
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