Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1860-04-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 14 avril 1860 14 avril 1860
Description : 1860/04/14 (A4,N29). 1860/04/14 (A4,N29).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6339912v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
QUATRIÈME ANNÉE. N* 29. M AVRIL 1860
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX ,
i H ne d'Auvergne ,13,
lil chet tous les directeurs
Je potre».
LA FRANCE
ABONNEMENT :
UN AN. 9fr.
6 Mms.. rs fr.
(Extérieur, le porl
en sus).
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
k Parâjt tous les samedi. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale,
.--"-.-j -
-V SOMMAIRE.
,.' ',' ;
SoiïVemÉs dé^JÏEidvcnce (E. Millalid). — Le Psautier du
lnnebot de Btenas). - Silhouettes con-
TempertffieSi, VI. (G. de Chaumont). — L'Archaïsme
(E. Wast). — Le Kuckerubel ;Ch. de Sourdeval). —
Le monde et l'amour (Jules Le Sire).— La bâte noire,
fin (J.-B. rourrat), — Notes et documents pour ser-
vir à l'htstoire de Lyon sous le règne de Louis XIV
(A. Pericaud rilné). — La poésie française. VI.
(Thalès Bernard). — Principes de nos connaissances
métaphysiques (Besse des Larzes). — A ma sœur
(Arcsss).- Le Minotaure (L. Audiat). — La Madone
du foyer (F. Maury).— A 1 enfance (J.-M. F.); etc.
Noiis referont prochainement les clichés qui onl servi à l'ini-
¡preslion île la couverture de notre Revue et nnlll IIIpllr'\lu au
nombre de nos CuJlaboraleurs diYen uOlJls qui mirllenl d'y figurer.
SOUVENIRS DE PROVENCE.
i.
Je vous ai promis, mon cher Francis , le far-
cit de mes impressions dans le Midi ; il a été
convenu entre nous de continuer pendant les
vacances ces bonnes causeries auxquelles nous
nous livrons si souvent à Lyon; qu'il te sou-
ieine -
De garder ta parole et je tiendrai la mienne.
Par le gris olivier de Minerve 1 depuis que
ai descendu le Rhône et que je vous vois de
loin , aimable ami , vous me paraissez mille
fois plus froid et plus taciturne que vous ne
vous étiez révélé jusqu à ce jour. (,ela ne peut
tenir qu'au contraste ; au lieu de vous forma-
liser, souvenez-vous que je vis maintenant au
milieu des bouillants Provencaux.
Mais je Jie peux vous le cacher , Francis ,
irotre mélancolie, votre teint pàle , votre lon-
gue barbe bloude et votre grave démarche me
heurtent tellement à cette heure, même en
pensée , que je m'efforce de vous chasser de
mon esprit. Nos demi-tours de promenade sous
les maigres marronniers de Bellecour , nos
rêveries silencieuses et monotones sur les
chaises à deux sous , ces courtisanes éhontées
qui nous frôlent de leurs oripeaux , nos criti-
ques et nos réflexions sur les rues de la ville ;
tue tout cela me parait glacé, petit, ennuyeux,
orrib!e ! Votre vie calme, réglée, presque
iethodique , esHI vrai que je la pai-ta e d'ha-
bitude ?
L Comment peut-il se faire qu'un fils de l'ar-
lents Provence ne meure pas en respirant les
:r',u:UardS humides de la Saône ? A vous d'ex-
Wiquer ce miracle. L'étude et le travail, qui
sont cosmopolites, contribuent à rendre le Nord
snpporlable. Lyon le Nord! Un parisien rirait
bien s'il me lisait.
Tout est relatif. A cette heure, je suis aux
antipodes de la brume et de la houille; je crains
même que vous ne puissiez plus me compren-
dre , tant que j'aurai la peau brùlée par le
soleil du Midi.
Lundi dernier , qu'avez-vous fait? je le de-
vinerais facilemenl,si je désirais le savoir. Vous
vivez si uniformément que la prescience est
sans mérite avec vous; mais ce que j'ai fait il
faut bien que je vous le dise; vous n'arriveriez
jamais à eu avoir une idée : j'ai assisté à une
grande ferrade, aux plaines de Meyran , près
d'Arles. Une ferrade ! qu'est-ce? je tâcherai
de satisfaire votre curiosité.
Si je m'élève à la hauteur de mon sujet , si je
parviens à donner à mon style le feu qui m'a,
nime , si je rends la variété infinie de mes
émotions avec la teinte chaude qu'elles com-
portent , si seulement je ne m'écarte pas trop
de la splendide couleur locale , tenez-vous
pour heureux : il vous parviendra quelques.
rayons enflammés.
n. -
Arles n'est une ville inconnue ù personne. Le
voyageur le plus indifférent, qui passe devant
elle en chemin de fer, ne manque pas de s'é-
crier : « Pays des jolies filles ! » et la JORonw-
tive l'emporte sans qu'il se doute , en générdl,-
de la poésie que renferme cette banalité. Il eu
est même, les barbares , qui semblent assimi-
ler nos Artésiennes aux jambons de Mayence
ou aux truffes du Périgord.
Pour nous tous , enfants du Midi, Arles,
c'est sous un ciel bleu, un sol semé de pages
d histoire et inondé de blanche lumière ; c'est
un souvenir d'Athènes et de Rome; c'est une
mosaïque précieuse de l'autiquité et du moyen-
âge.
- ., cc Arles , ville chrétienne dont le s:mg est
» païen , les colonnes du temple d Auguste
» soutiennent les arceaux de ton cloîtré bysan-
» tii), et de tes bases romaines s'élance une nef
» gothique sous laquelle viennent s'agenouiller,
» prier et sourire, des femmes qu'on dirait
» arrivées d'hier de l'Asie Mineure , sur un
» vaisseau parti des bouches de 1 Hermus.
» Arles , lyre antique qui dois résonner en*-
» core lorsque lu auras trouvé ton poète , lu
» es le cœur de la Provence , lu es la foi et AI
» beauté, la grâce el la passion réunies.
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX ,
i H ne d'Auvergne ,13,
lil chet tous les directeurs
Je potre».
LA FRANCE
ABONNEMENT :
UN AN. 9fr.
6 Mms.. rs fr.
(Extérieur, le porl
en sus).
LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
k Parâjt tous les samedi. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale,
.--"-.-j -
-V SOMMAIRE.
,.' ',' ;
SoiïVemÉs dé^JÏEidvcnce (E. Millalid). — Le Psautier du
lnnebot de Btenas). - Silhouettes con-
TempertffieSi, VI. (G. de Chaumont). — L'Archaïsme
(E. Wast). — Le Kuckerubel ;Ch. de Sourdeval). —
Le monde et l'amour (Jules Le Sire).— La bâte noire,
fin (J.-B. rourrat), — Notes et documents pour ser-
vir à l'htstoire de Lyon sous le règne de Louis XIV
(A. Pericaud rilné). — La poésie française. VI.
(Thalès Bernard). — Principes de nos connaissances
métaphysiques (Besse des Larzes). — A ma sœur
(Arcsss).- Le Minotaure (L. Audiat). — La Madone
du foyer (F. Maury).— A 1 enfance (J.-M. F.); etc.
Noiis referont prochainement les clichés qui onl servi à l'ini-
¡preslion île la couverture de notre Revue et nnlll IIIpllr'\lu au
nombre de nos CuJlaboraleurs diYen uOlJls qui mirllenl d'y figurer.
SOUVENIRS DE PROVENCE.
i.
Je vous ai promis, mon cher Francis , le far-
cit de mes impressions dans le Midi ; il a été
convenu entre nous de continuer pendant les
vacances ces bonnes causeries auxquelles nous
nous livrons si souvent à Lyon; qu'il te sou-
ieine -
De garder ta parole et je tiendrai la mienne.
Par le gris olivier de Minerve 1 depuis que
ai descendu le Rhône et que je vous vois de
loin , aimable ami , vous me paraissez mille
fois plus froid et plus taciturne que vous ne
vous étiez révélé jusqu à ce jour. (,ela ne peut
tenir qu'au contraste ; au lieu de vous forma-
liser, souvenez-vous que je vis maintenant au
milieu des bouillants Provencaux.
Mais je Jie peux vous le cacher , Francis ,
irotre mélancolie, votre teint pàle , votre lon-
gue barbe bloude et votre grave démarche me
heurtent tellement à cette heure, même en
pensée , que je m'efforce de vous chasser de
mon esprit. Nos demi-tours de promenade sous
les maigres marronniers de Bellecour , nos
rêveries silencieuses et monotones sur les
chaises à deux sous , ces courtisanes éhontées
qui nous frôlent de leurs oripeaux , nos criti-
ques et nos réflexions sur les rues de la ville ;
tue tout cela me parait glacé, petit, ennuyeux,
orrib!e ! Votre vie calme, réglée, presque
iethodique , esHI vrai que je la pai-ta e d'ha-
bitude ?
L Comment peut-il se faire qu'un fils de l'ar-
lents Provence ne meure pas en respirant les
:r',u:UardS humides de la Saône ? A vous d'ex-
Wiquer ce miracle. L'étude et le travail, qui
sont cosmopolites, contribuent à rendre le Nord
snpporlable. Lyon le Nord! Un parisien rirait
bien s'il me lisait.
Tout est relatif. A cette heure, je suis aux
antipodes de la brume et de la houille; je crains
même que vous ne puissiez plus me compren-
dre , tant que j'aurai la peau brùlée par le
soleil du Midi.
Lundi dernier , qu'avez-vous fait? je le de-
vinerais facilemenl,si je désirais le savoir. Vous
vivez si uniformément que la prescience est
sans mérite avec vous; mais ce que j'ai fait il
faut bien que je vous le dise; vous n'arriveriez
jamais à eu avoir une idée : j'ai assisté à une
grande ferrade, aux plaines de Meyran , près
d'Arles. Une ferrade ! qu'est-ce? je tâcherai
de satisfaire votre curiosité.
Si je m'élève à la hauteur de mon sujet , si je
parviens à donner à mon style le feu qui m'a,
nime , si je rends la variété infinie de mes
émotions avec la teinte chaude qu'elles com-
portent , si seulement je ne m'écarte pas trop
de la splendide couleur locale , tenez-vous
pour heureux : il vous parviendra quelques.
rayons enflammés.
n. -
Arles n'est une ville inconnue ù personne. Le
voyageur le plus indifférent, qui passe devant
elle en chemin de fer, ne manque pas de s'é-
crier : « Pays des jolies filles ! » et la JORonw-
tive l'emporte sans qu'il se doute , en générdl,-
de la poésie que renferme cette banalité. Il eu
est même, les barbares , qui semblent assimi-
ler nos Artésiennes aux jambons de Mayence
ou aux truffes du Périgord.
Pour nous tous , enfants du Midi, Arles,
c'est sous un ciel bleu, un sol semé de pages
d histoire et inondé de blanche lumière ; c'est
un souvenir d'Athènes et de Rome; c'est une
mosaïque précieuse de l'autiquité et du moyen-
âge.
- ., cc Arles , ville chrétienne dont le s:mg est
» païen , les colonnes du temple d Auguste
» soutiennent les arceaux de ton cloîtré bysan-
» tii), et de tes bases romaines s'élance une nef
» gothique sous laquelle viennent s'agenouiller,
» prier et sourire, des femmes qu'on dirait
» arrivées d'hier de l'Asie Mineure , sur un
» vaisseau parti des bouches de 1 Hermus.
» Arles , lyre antique qui dois résonner en*-
» core lorsque lu auras trouvé ton poète , lu
» es le cœur de la Provence , lu es la foi et AI
» beauté, la grâce el la passion réunies.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6339912v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6339912v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6339912v/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6339912v/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6339912v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6339912v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6339912v/f1.image × Aide