Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1863-09-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 19 septembre 1863 19 septembre 1863
Description : 1863/09/19 (A7,N52). 1863/09/19 (A7,N52).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6338947r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
£ iaè'lÈHE'WkÉE.
N. 32. 19 SEPTEMBRE 1865.
MSFFLRANCE LITTERAIllE.
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les samedi. - Reproduction interdite à moins d'une convention spécial
SOMMAIRE.
La presse. VI. Les inconséquents (Paul Garie!). Ninive et Babylone (suite). (Chevalier de Paravey). Otto
Gartner. VI. (Marin de Livonnière). - Etudes surnaturelles. Graves aveux (Adrien Peladan). Mariages
chez les Romains. IV. (Alf.-Paul Simian). Voyages à travers les mondes poétiques (Gaston Dargy).
Album. Les Poètes philosophes (Kutrope Lambert); Près de l'autel (Sabin Aressy). Bibliographie. Prome-
nade sur le chemin de far.de Marseille à Aix, par Félix Vérany ; Le Siège d'Orléans , par Mme la princesse
de Craon; Tapisseries représentant Gombaut et Macée, par H. Gariel (Adrien Peladan). –Chants roumains
(Thaïes Bernard). De l'état actuel de l'archéologic celtique (Adrien Peladan fils).
LA PRESSE.
vr.
LES 1N GOKSÉQ UEKTS.
Une des causes les plus dangereuses de la sté-
rililé relative de la bonne presse , c'est l'inconsé-
quence de beaucoup de gens de bien.
L'inconséquence, quiconsisleà « poser un prin-
cipe vrai comme règle de conduite » et à « suivre
dans la pratique un principe erroné , » fait de
grands ravages en tout et partout, mais principa-
lement en matière de presse.
Après ceux qui ne veulent rien faire pour la
.bonne presse, viennent en première ligne les in-
conséquente , race nombreuse qui cause les plus
terribles désastres dans le champ du bien.
Au point de vue qui nous occupe , les inconsé-
quents sont ceux qui professent les doctrines de
la bonne presse, les vantent même, et , loin de
les répandre , lisent , achètent les mauvais livres
et s'abonnent aux mauvais journaux.
M. Baudon , dans ses Lettres à ml camarade
d'enfance sur les petites imperfections chez les
chrétiens vivant dans le monde (1), signale avec
une généreuse énergie les caractères de celle
maladie des honnêtes gens :
« Que de fois, mon cher ami, dit M. Baudon, à
la page 1H4 , n'avons-nous pas l'un et l'autre en-
tendu, dans des réunions chrétiennes , s'élever
d'une voix unanime contre le ravage causé par les
mauvais ouvrages ! Celui-ci regrettait la décou-
verte de l'imprimerie; celui-là rèvail la répression
Ha plus sévère comme la plus impossible, et, pen-
dant ce temps, sur la table , il y avait parfois de
ces livres qu'on condamnait a bon droit comme
funestes et détestables. Or, ce que nous avons vu
arrive partout et tous les jours, et on serait étonné,
pour ne pas dire scandalisé , si l'on connaissait
tout ce que lisent certaines femmes qui tiennent
à passer pour pieuses. Tantôt, ce sont des romans
qui exaltent l'imagination et amollissent les sens,
(1) Paris, Douniol et Bray, 4863, in-12 de 244 pa-
ges. Prix : 1 fr. 50 c.
d'autant plus dangereux qu'ils sont plus perfides
et qu'ils évitent de choquer par un langage ouver-
tement immoral : tantôt ce sont des ouvrages
plus sérieux , et où, sous le prétexte de recher-
ches historiques, on diffame l'Eglise, où, sous la
couleur de la philosophie, on sape les fondements
de la foi. 11 faut bien, dit-on, se distraire; il faut
se tenir au courant de la littérature ; on ne peut
vivre comme dans un cloître; enfin il est néces-
saire de connaître le mal pour le combattre. Illu-
sions que tout cela, mon cher ami ! Il est permis
de se distraire, mais non pas en s'empoisonnanl;
il est permis de se tenir au courant de la littéra-
ture, mais en nourrissant son esprit de la littéra-
ture saine et non pas de celle qui est pernicieuse ;
quant à la nécessité de connaître ce qui est mau-
vais pour le combattre , c'est une tâche difficile
qu'on ne doit pas entreprendre lorsqu'on est seu-
lement homme du monde, et à plus forte raison
lorsqu'on est femme. On expose par ces lectures
hasardées la foi, qui, de nos jours , est si faible-
ment nourrie et si fortement battue en brèche; on
expose en second lieu ses mœurs, qui sont chose
tellement délicate qu'il suffit souvent de l'impres-
sion d'un moment pour bouleverser toute une vie.
Et cependant, on n'y pense pas , et on ne se fait
pas scrupule de toutes ces imprudences.
» Puis encore, quand même il serait vrai que
ces livres dangereux ne fissent aucune impression
mauvaise sur votre esprit , n'y a-t-il pas un mal
direct à les acheter, à les laisser voir chez soi , à
en répandre par-là la connaissance? Acheter ces
livres, c'est subventionner leurs auteurs , c'est sti-
pendier le vice, pendant que les écrivains chré-
tiens pâtissent souvent de faim et sont dédaignés
par ceux mêmes qui devraient le plus les soute-
nir. Oh ! si on calculait la masse d'ouvrages fri-
voles, suspects, dangereux que lisent , paient les
familles chrétiennes, on serait effrayé 1 Il y au-
rai t dans ce budget de la légèreté et de l'incon-
séquence, de quoi multiplier à l'infini les bonnes
bibliothèques , encourager les publioalions lion-
néles, qui souvent périssent fante dB lecteurs, et
lutter contre le débordement d'un. mal qu'on dé-
plore , mais que trop fréquemment on aggrave
loin de le combattre. Il
N. 32. 19 SEPTEMBRE 1865.
MSFFLRANCE LITTERAIllE.
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les samedi. - Reproduction interdite à moins d'une convention spécial
SOMMAIRE.
La presse. VI. Les inconséquents (Paul Garie!). Ninive et Babylone (suite). (Chevalier de Paravey). Otto
Gartner. VI. (Marin de Livonnière). - Etudes surnaturelles. Graves aveux (Adrien Peladan). Mariages
chez les Romains. IV. (Alf.-Paul Simian). Voyages à travers les mondes poétiques (Gaston Dargy).
Album. Les Poètes philosophes (Kutrope Lambert); Près de l'autel (Sabin Aressy). Bibliographie. Prome-
nade sur le chemin de far.de Marseille à Aix, par Félix Vérany ; Le Siège d'Orléans , par Mme la princesse
de Craon; Tapisseries représentant Gombaut et Macée, par H. Gariel (Adrien Peladan). –Chants roumains
(Thaïes Bernard). De l'état actuel de l'archéologic celtique (Adrien Peladan fils).
LA PRESSE.
vr.
LES 1N GOKSÉQ UEKTS.
Une des causes les plus dangereuses de la sté-
rililé relative de la bonne presse , c'est l'inconsé-
quence de beaucoup de gens de bien.
L'inconséquence, quiconsisleà « poser un prin-
cipe vrai comme règle de conduite » et à « suivre
dans la pratique un principe erroné , » fait de
grands ravages en tout et partout, mais principa-
lement en matière de presse.
Après ceux qui ne veulent rien faire pour la
.bonne presse, viennent en première ligne les in-
conséquente , race nombreuse qui cause les plus
terribles désastres dans le champ du bien.
Au point de vue qui nous occupe , les inconsé-
quents sont ceux qui professent les doctrines de
la bonne presse, les vantent même, et , loin de
les répandre , lisent , achètent les mauvais livres
et s'abonnent aux mauvais journaux.
M. Baudon , dans ses Lettres à ml camarade
d'enfance sur les petites imperfections chez les
chrétiens vivant dans le monde (1), signale avec
une généreuse énergie les caractères de celle
maladie des honnêtes gens :
« Que de fois, mon cher ami, dit M. Baudon, à
la page 1H4 , n'avons-nous pas l'un et l'autre en-
tendu, dans des réunions chrétiennes , s'élever
d'une voix unanime contre le ravage causé par les
mauvais ouvrages ! Celui-ci regrettait la décou-
verte de l'imprimerie; celui-là rèvail la répression
Ha plus sévère comme la plus impossible, et, pen-
dant ce temps, sur la table , il y avait parfois de
ces livres qu'on condamnait a bon droit comme
funestes et détestables. Or, ce que nous avons vu
arrive partout et tous les jours, et on serait étonné,
pour ne pas dire scandalisé , si l'on connaissait
tout ce que lisent certaines femmes qui tiennent
à passer pour pieuses. Tantôt, ce sont des romans
qui exaltent l'imagination et amollissent les sens,
(1) Paris, Douniol et Bray, 4863, in-12 de 244 pa-
ges. Prix : 1 fr. 50 c.
d'autant plus dangereux qu'ils sont plus perfides
et qu'ils évitent de choquer par un langage ouver-
tement immoral : tantôt ce sont des ouvrages
plus sérieux , et où, sous le prétexte de recher-
ches historiques, on diffame l'Eglise, où, sous la
couleur de la philosophie, on sape les fondements
de la foi. 11 faut bien, dit-on, se distraire; il faut
se tenir au courant de la littérature ; on ne peut
vivre comme dans un cloître; enfin il est néces-
saire de connaître le mal pour le combattre. Illu-
sions que tout cela, mon cher ami ! Il est permis
de se distraire, mais non pas en s'empoisonnanl;
il est permis de se tenir au courant de la littéra-
ture, mais en nourrissant son esprit de la littéra-
ture saine et non pas de celle qui est pernicieuse ;
quant à la nécessité de connaître ce qui est mau-
vais pour le combattre , c'est une tâche difficile
qu'on ne doit pas entreprendre lorsqu'on est seu-
lement homme du monde, et à plus forte raison
lorsqu'on est femme. On expose par ces lectures
hasardées la foi, qui, de nos jours , est si faible-
ment nourrie et si fortement battue en brèche; on
expose en second lieu ses mœurs, qui sont chose
tellement délicate qu'il suffit souvent de l'impres-
sion d'un moment pour bouleverser toute une vie.
Et cependant, on n'y pense pas , et on ne se fait
pas scrupule de toutes ces imprudences.
» Puis encore, quand même il serait vrai que
ces livres dangereux ne fissent aucune impression
mauvaise sur votre esprit , n'y a-t-il pas un mal
direct à les acheter, à les laisser voir chez soi , à
en répandre par-là la connaissance? Acheter ces
livres, c'est subventionner leurs auteurs , c'est sti-
pendier le vice, pendant que les écrivains chré-
tiens pâtissent souvent de faim et sont dédaignés
par ceux mêmes qui devraient le plus les soute-
nir. Oh ! si on calculait la masse d'ouvrages fri-
voles, suspects, dangereux que lisent , paient les
familles chrétiennes, on serait effrayé 1 Il y au-
rai t dans ce budget de la légèreté et de l'incon-
séquence, de quoi multiplier à l'infini les bonnes
bibliothèques , encourager les publioalions lion-
néles, qui souvent périssent fante dB lecteurs, et
lutter contre le débordement d'un. mal qu'on dé-
plore , mais que trop fréquemment on aggrave
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