Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1865-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 28 février 1865 28 février 1865
Description : 1865/02/28 (A9). 1865/02/28 (A9).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63386506
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
NEUVIÈME ANNÉE
LIVRAISON DU 28 FÉVRIER 1865.
LA FRANCE LITTÉRAIRE
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les mois. — Reproduction interdite à moins d'une convention spécialci
LA FRANCE LITTÉRAIRE DEVENUE
MENSUELLE.
Nous avons signalé les avantages devant ré-
sulter de notre changement de périodicité : nos
amis sont unanimes dans la pensée de ces amé-
btenues par nos livraisons mensuelles.
fcoïle /ïrçcasion , pourquoi ne rappellerions-
v> : ijoui^pas y^ £ Vvtaines particularités propres à la
-r e itt rire, et qui nous semblent recom-
mandçrcclfë^nevue préférablement à beaucoup
^autres :
s, /Lé?' prôaypes du bon et du vrai dont notre pu-
e se sépare point;
La variété des .travaux qu'elle donne;
Ses rédacteurs , généralement hommes spé-
ciaux, et chacun traitant avec une autorité réelle
Jes-œuvres qu'il nous communique;
Le-hutessentiel de la décentralisation intellec-
tuelle et du droit de la province défendu;
L'accueil de toutes les collaborations solides ,
de tous les ouvrages offrant de l'utilité, de l'intérêt;
La modicité du prix de l'abonnement et l'abon-
dance des matières.
Nous sentons ici le besoin de redire à nos he-
teurs tout ce que la direction de la France litté-
raire exige de nous de labeur, de persévérance,
de veilles, de désintéressement.
Que nos amis veuillent bien s'associer de plas
en plus à une entreprise toute chrétienne et toute
française; qu'ils la considèrent comme ayant une
mission déjà poursuivie pendant neuf ans, et
qu'autant que cela est en eux, ils donnent à la
France littéraire leur appui moral , intellectuel,
social, en lui restant attachés et en la propageant.
Il ne suffit pas qu'un journal ne fasse pas de
mal; il faut aussi, il, faut surtout qu'il ait un apos-
tolat : le reste ne mérite pas l'attachement des
bons esprits.
Adrien PEUDAN.
A TRAVERS LIVRES
Ce fut un grand écrivain que M. Michelet ; c'est
un titre imposant que celui de BIBLE orgueilleu-
sement porté par sa dernière publication (II : J
aussi, nous nous empressons de donner le pas à
cet auteur et à ce livre.
Autrefois , le style de l'historien de la France
et de la révolution était rutilant comme un vif
rayon du soleil des tropiques; il brûlait, il éblouis-
sait. Et lorsque des orages soulevaient cette prose
et la rendaient un peu trop tumultueuse, pres-
que toujours la raison faisait scintiller des éclairs
au milieu des obscurcissements éprouvés par la
pensée. On pouvait donc trouver du charme à
l'éclat que versait une éloquence incontestable.
Mêlée aux ardeurs d'un fanatisme révolutionnaire
tout particulier , sui generis, une haine vague
d'abord et plus accentuée ensuite , contre la re-
ligion catholique , avait beau apporter du trouble
dans la manière dont M. Michelet envisageait le
passé, n'importe , de belles pages attiraient l'at-
tention dans ses livres ; on en admirait la splen-
deur, le coloris et le mouvement. Depuis quelques
années, le fanatisme et la haine professés par cet
écrivain ont pris de telles proportions , une vio-
lence si passionnée, que chez lui la raison est de-
venue impuissante pour laisser percer la plus
mince lueur à travers les nuages amoncelés par
les éléments perturbatéurs. Fatigué de l'histoire,
ou la trouvant peut-être peu facile à être accom-
modée à une façon unique de voir , M. Michelet
a adopté la fantaisie : celle-ci est plus traitable.
Hissé sur un dada qu'il a bravement enfourché,
il s'est mis à battre la campagne , et Dieu sait si
les domaines de la fantaisie sont larges et li-
bres! L'hippogriphe qu'il monte n'est point dé-
pourvu d'ailes ; il lui serait, par conséquent, aisé
de planer dans les 'hauteurs baignées par la lu-
mière : mais son cavalier l'oblige à raser la terre
et même à patauger dans des routes fangeuses.
Il y a peu de temps, M. Michelet, pendant cette
course à la Mazeppa, aperçut, sur le bord du che-
min qu'il suivait, une très-laide créature , une
sorcière; il prit avec lui cette hideuse maritorne, ,
il en fit sa Dulcinée. Le dada, surchargé par
ce nouveau poids, s'abattit , son cavalier désar-
çonné tomba ; mais celui-ci se relevant couvert
(1) La Bible de l'humanité. - -
49
LIVRAISON DU 28 FÉVRIER 1865.
LA FRANCE LITTÉRAIRE
ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Parait tous les mois. — Reproduction interdite à moins d'une convention spécialci
LA FRANCE LITTÉRAIRE DEVENUE
MENSUELLE.
Nous avons signalé les avantages devant ré-
sulter de notre changement de périodicité : nos
amis sont unanimes dans la pensée de ces amé-
btenues par nos livraisons mensuelles.
fcoïle /ïrçcasion , pourquoi ne rappellerions-
v> : ijoui^pas y^ £ Vvtaines particularités propres à la
-r e itt rire, et qui nous semblent recom-
mandçrcclfë^nevue préférablement à beaucoup
^autres :
s, /Lé?' prôaypes du bon et du vrai dont notre pu-
e se sépare point;
La variété des .travaux qu'elle donne;
Ses rédacteurs , généralement hommes spé-
ciaux, et chacun traitant avec une autorité réelle
Jes-œuvres qu'il nous communique;
Le-hutessentiel de la décentralisation intellec-
tuelle et du droit de la province défendu;
L'accueil de toutes les collaborations solides ,
de tous les ouvrages offrant de l'utilité, de l'intérêt;
La modicité du prix de l'abonnement et l'abon-
dance des matières.
Nous sentons ici le besoin de redire à nos he-
teurs tout ce que la direction de la France litté-
raire exige de nous de labeur, de persévérance,
de veilles, de désintéressement.
Que nos amis veuillent bien s'associer de plas
en plus à une entreprise toute chrétienne et toute
française; qu'ils la considèrent comme ayant une
mission déjà poursuivie pendant neuf ans, et
qu'autant que cela est en eux, ils donnent à la
France littéraire leur appui moral , intellectuel,
social, en lui restant attachés et en la propageant.
Il ne suffit pas qu'un journal ne fasse pas de
mal; il faut aussi, il, faut surtout qu'il ait un apos-
tolat : le reste ne mérite pas l'attachement des
bons esprits.
Adrien PEUDAN.
A TRAVERS LIVRES
Ce fut un grand écrivain que M. Michelet ; c'est
un titre imposant que celui de BIBLE orgueilleu-
sement porté par sa dernière publication (II : J
aussi, nous nous empressons de donner le pas à
cet auteur et à ce livre.
Autrefois , le style de l'historien de la France
et de la révolution était rutilant comme un vif
rayon du soleil des tropiques; il brûlait, il éblouis-
sait. Et lorsque des orages soulevaient cette prose
et la rendaient un peu trop tumultueuse, pres-
que toujours la raison faisait scintiller des éclairs
au milieu des obscurcissements éprouvés par la
pensée. On pouvait donc trouver du charme à
l'éclat que versait une éloquence incontestable.
Mêlée aux ardeurs d'un fanatisme révolutionnaire
tout particulier , sui generis, une haine vague
d'abord et plus accentuée ensuite , contre la re-
ligion catholique , avait beau apporter du trouble
dans la manière dont M. Michelet envisageait le
passé, n'importe , de belles pages attiraient l'at-
tention dans ses livres ; on en admirait la splen-
deur, le coloris et le mouvement. Depuis quelques
années, le fanatisme et la haine professés par cet
écrivain ont pris de telles proportions , une vio-
lence si passionnée, que chez lui la raison est de-
venue impuissante pour laisser percer la plus
mince lueur à travers les nuages amoncelés par
les éléments perturbatéurs. Fatigué de l'histoire,
ou la trouvant peut-être peu facile à être accom-
modée à une façon unique de voir , M. Michelet
a adopté la fantaisie : celle-ci est plus traitable.
Hissé sur un dada qu'il a bravement enfourché,
il s'est mis à battre la campagne , et Dieu sait si
les domaines de la fantaisie sont larges et li-
bres! L'hippogriphe qu'il monte n'est point dé-
pourvu d'ailes ; il lui serait, par conséquent, aisé
de planer dans les 'hauteurs baignées par la lu-
mière : mais son cavalier l'oblige à raser la terre
et même à patauger dans des routes fangeuses.
Il y a peu de temps, M. Michelet, pendant cette
course à la Mazeppa, aperçut, sur le bord du che-
min qu'il suivait, une très-laide créature , une
sorcière; il prit avec lui cette hideuse maritorne, ,
il en fit sa Dulcinée. Le dada, surchargé par
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çonné tomba ; mais celui-ci se relevant couvert
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